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18.avril.201818.4.2018 // Les Crises

Le « misérable petit ver » Assange devrait se rendre, déclare un sous-secrétaire d’État britannique

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Source : Reuters, Estelle Shirbon, 27-03-2018.

Estelle Shirbon

LONDRES (Reuters) – Julian Assange a été qualifié de « misérable petit ver » mardi par un sous-secrétaire aux affaires étrangères du gouvernement britannique, qui a déclaré que le fondateur de WikiLeaks devrait quitter l’ambassade équatorienne à Londres et se livrer à la justice britannique.

PHOTO DU FICHIER : Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, peut être aperçu sur le balcon de l’ambassade de l’Équateur à Londres, en Grande-Bretagne, le 19 mai 2017. REUTERS/Peter Nicholls

Assange vit à l’intérieur de l’ambassade depuis juin 2012, depuis le jour où il est entré dans le bâtiment afin d’éviter d’être extradé vers la Suède en vue d’être interrogé sur des allégations d’agressions sexuelles, qu’il a toujours niées.

L’enquête suédoise a été abandonnée en mai de l’année dernière, mais Assange, qui était en liberté sous caution au moment où il est entré dans l’ambassade, risque d’être arrêté par les autorités britanniques pour avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution s’il sortait.

« Il est très regrettable que Julian Assange reste dans l’ambassade de l’Équateur », a déclaré le sous-secrétaire d’État Alan Duncan lors d’une séance de questions-réponses sur les affaires étrangères à la Chambre des communes du Parlement, en réponse à une question sur Assange.

« Il est temps que ce misérable petit ver sorte de l’ambassade et se rende à la justice britannique. »

Assange a répondu au commentaire de Duncan par un tweet.

« En tant que prisonnier politique détenu pendant huit ans sans avoir été inculpé, en violation de deux décisions de l’ONU, je suppose que je dois être « misérable » ; mais rien de mal à être quelqu’un de « petit » bien que je sois plutôt grand ; et mieux vaut être un « ver », une créature saine qui vivifie le sol, qu’un serpent », a-t-il dit.

Assange dit que la véritable raison de ses problèmes juridiques est le fait que WikiLeaks a publié des secrets diplomatiques et militaires américains, et craint que s’il quitte l’ambassade, il risque d’être extradé vers les États-Unis.

Il se considère comme étant en détention arbitraire à l’ambassade équatorienne – une description de sa situation que les autorités britanniques rejettent en disant qu’il est entré volontairement dans le bâtiment et qu’il pourrait en sortir à tout moment s’il était prêt à faire face aux conséquences de ses actes.

« Étant donné le temps que j’ai passé en prison et en résidence surveillée, j’ai déjà purgé en entier toute peine théorique (je n’ai pas été inculpé) associée à la « violation des conditions de ma liberté sous caution ». Alors pourquoi y a-t-il un mandat d’arrêt contre moi ? » a-t-il dit dans un courriel adressé à Reuters.

Le mois dernier, un juge britannique a refusé de suspendre les poursuites judiciaires contre Assange pour avoir enfreint sa liberté sous caution et a déclaré qu’il était « un homme qui veut imposer ses conditions sur le cours de la justice ».

La police britannique a mis fin à sa garde permanente de l’ambassade en octobre 2015, mais a alors déclaré qu’elle maintiendrait des « opérations en secret » pour arrêter Assange s’il essayait de quitter les lieux. À l’époque, la police a reconnu que 12,6 millions de livres (17,8 millions de dollars) avaient été dépensés pour garder l’ambassade.

Source : Reuters, Estelle Shirbon, 27-03-2018.

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Z // 18.04.2018 à 05h42

Parfois certaines expressions échappent au contrôle de nos psychopathes de dirigeants, leurs langues fourchent laissant entrevoir le mépris de leur pensée.
Un « ver » par ici, un « sans-dent » par là, ou un « rien » chez celui qui hurle, hier, en se posant comme le défendeur du droit international par le fait même de le violer. « Génération 1984 » des politiques d’aujourd’hui : « la guerre c’est la paix ».

La France aussi, ses gouvernements successifs, est le vassal d’un plus puissant, qui se garde bien de défendre Assange, pas plus que Snowden, ou autre lanceur d’alerte défendant la rationnalité, l’éthique et le bien commun.

21 réactions et commentaires

  • Z // 18.04.2018 à 05h42

    Parfois certaines expressions échappent au contrôle de nos psychopathes de dirigeants, leurs langues fourchent laissant entrevoir le mépris de leur pensée.
    Un « ver » par ici, un « sans-dent » par là, ou un « rien » chez celui qui hurle, hier, en se posant comme le défendeur du droit international par le fait même de le violer. « Génération 1984 » des politiques d’aujourd’hui : « la guerre c’est la paix ».

    La France aussi, ses gouvernements successifs, est le vassal d’un plus puissant, qui se garde bien de défendre Assange, pas plus que Snowden, ou autre lanceur d’alerte défendant la rationnalité, l’éthique et le bien commun.

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  • Fabrice // 18.04.2018 à 05h50

    La question est oseront ils s’en prendre à lui dans l’ambassade pour le capturer ?

    Un tel acte releguerait le Royaume-Uni au même rang de bassesse que le pays qui détourna l’avion présidentiel colombien en pensant que Snowden était dedans.

    De tels actes son révélateurs du niveau de justice et de démocratie de nos sociétés soit disant développées ?.

      +37

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    • Fabrice // 18.04.2018 à 06h40

      Avion présidentiel Bolivien

        +17

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      • Garcia Garcia // 18.04.2018 à 09h33

        Et je rappellerai que c est le toutou français qui a arrêté l avion du president Morales.

          +19

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  • mûr // 18.04.2018 à 06h24

    La déclaration du ministre est du mardi 27 mars.

    Le lundi 26 mars, Assange avait posté un tweet remettant en cause l’accusation faite par la Grande-Bretagne que la Russie était responsable de l’empoisonnement des Skripal.

    Ce même mardi 27 mars, l’Equateur coupait les liaisons téléphoniques et internet d’Assange, au motif qu’il aurait, par son tweet, violé ses engagements écrits à ne pas envoyer de messages qui impliqueraient une ingérence dans les affaires d’un autre Etat.

    « Le gouvernement de l’Equateur constate que le comportement d’Assange, avec ses messages répandus par les media sociaux, fait courir un risque aux bonnes relations que le pays entretient avec le Royaume-Uni, avec les autres Etats de l’Union Européenne, et les autres nations. Pour toutes ces raisons, pour prévenir de potentiels dommages, l’ambassade de Londres a interrompu ce 27 mars les communications avec l’extérieur dont pouvait disposer Assange »

    Voir par exemple ici (le Guardian) :
    https://www.theguardian.com/media/2018/mar/28/julian-assange-internet-connection-ecuador-embassy-cut-off-wikileaks

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    • Michel B. // 18.04.2018 à 13h45

      Dans la même période il y a un autre évènement important, auquel Assange réagit sur Twitter de manière très incisive : l’arrestation le 25 Mars du catalan Puigdemont par les autorités allemandes à la demande de l’Espagne.

      Les mots de cet anglais ressemblent à ceux de beaucoup d’autres quand il s’agit de Wikileaks : des insultes qui sonnent comme des aveux d’actes coupables, comme un refus que la vérité n’émerge.

      Wikileaks est un outil fantastique : des millions de documents révélés sans que l’authenticité d’un seul ne soit démentie, des irruptions parfois salvatrices dans le cours de l’Histoire (je n’ose imaginer l’état du monde avec Clinton aux manettes des USA). C’est aussi une sacré liste de cadavres, là pour rappeler le prix de la liberté d’information.

      Même avant que les lois ne se durcisent, il fallait une sacré dose d’idéal et de courage pour se lancer dans un truc comme ça. Bravo et merci !

        +8

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  • tournepierres // 18.04.2018 à 06h40

    @Fabrice,
    Vos faites bien de rappeler cette forfaiture. Pour ceux qui s’intéressent à cette sinistre affaire, le déroulement des événements:

    http://www.europe1.fr/international/snowden-et-l-avion-de-morales-recit-d-un-pataques-1571977

      +8

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  • astap66 // 18.04.2018 à 07h01

    Ainsi vont les démocraties occidentales et leurs « droit de l’homme ».
    Le masque tombe et le visage derrière est de plus en plus hideux.

      +27

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  • Gavroche // 18.04.2018 à 09h09

    Cela va bien avec la loi sur le secret des affaires.
    Que j’aurais appelée « loi sur le secret des magouilles »…

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  • René Fabri // 18.04.2018 à 11h49

    L’être humain est un animal qui peut, mieux que d’autres, écouter, réfléchir et parler. La force de l’être humain ne réside pas dans ses muscles mais dans son cerveau.

    Hélas la corruption de la Justice des pays occidentaux ne garantit plus la liberté d’expression, même aux Etats-Unis où cette liberté est pourtant inscrite dans la constitution. Quand est-ce que les intellectuels vont s’unir pour rétablir ce droit de l’homme essentiel ?

      +4

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  • Chris // 18.04.2018 à 13h41

    Défendre nos libertés face à la pratique du secret que veulent nous imposer les lobbies
    Lucet en remet une couche :
    http://info.pollinis.org/fr/stopsecretdaffaires/
    Merci de faire circuler.

      +1

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  • V_Parlier // 18.04.2018 à 14h27

    Ce midi sur France Info j’ai eu droit à un court briefing sur une journaliste maltaise assassinée. Pour la complimenter sur son travail (peut-être à raison, je n’en sais rien) ils ont déclaré: « Elle était un wikileaks à elle toute seule ». Ce n’est pas la première schizophrénie constatée dans les médias à propos d’Assange (Arte est un « leader » sur ce point) qui est tantôt un agent russe, tantôt un lanceur d’alerte, tantôt un complotiste, tantôt un délinquant. Bref manque de concertations chez les bonimenteurs atlantistes.

      +7

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    • Gavroche // 18.04.2018 à 15h24

      Et dans bonimenteur, il y a menteur… 🙂

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    • kk // 18.04.2018 à 15h43

      Les pseudo journalistes qui hantent les rédactions des main stream ont un rapport contradictoire à Assange.

      D’un côté ils ont une certaine admiration pour son travail d’information au service de la démocratie, pour son côté héros oppressé,
      mais d’un autre ils le détestent car il les renvoie directement à leurs propres lâchetés et compromissions avec les pouvoirs, et au travail qu’ils ne font pas.
      Cela c’est le tout venant de la caste journalistique, le quelconque, le pas complètement a-lucide mais vivant bien couché.

      Mais dans cette caste et cette corporation il y a également les petits serviles et idiots convaincus de leur probité et de la grandeur et pureté de leur « travail »,
      et il y aussi les pires, les « chefs », les éditorialistes par exemple, qui ont vu leur promotion récompenser les services qu’ils rendent aux pouvoirs installés et à la caste politicienne prise comme ensemble, en les protégeant et les légitimant avec beaucoup d’efforts.
      Ceux là détestent Assange car Assange menace leurs maitres et leurs copains, et l’ordre établi qu’ils servent avec zèle, ceci au mépris de comment devrait être la profession dont ils usurpent les titres et s’en glorifient pompeusement pourtant.

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    • FPOLE // 18.04.2018 à 16h47

      C’est normal, pour France Info, un bon journaliste est un journaliste mort. On me dit dans mon oreillette que non, on ne peut pas dire ça, sinon ça signifierait qu’il n’y aurait pas de bons journalistes à France Info et c’est absolument impossible

        +8

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  • Alfred // 18.04.2018 à 15h51

    Pour compléter cet article, il est bon de savoir que le gouvernement américain a pris des dispositions pour que assange soit arrêté et extradé des que possible partout où ce sera possible. Le motif légal et le contenu de ces procédures est classé « secret » et ne sera rendu public qu’au moment ou elle s’appliqueront. (Comme c’est commode). C’est.la raison pour laquelle le fait que la Suède abandonne les poursuites n’est pas suffisant (ni même que le royaume Uni le fasse). Assange a une épée de Damoclès sur la tête de forme et de poids inconnus. À moins d’un asile fiable ou d’un pardon il risque de rester longtemps entre deux eaux…

      +6

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  • Laurent // 18.04.2018 à 18h08

    Et au nom de quelle loi Julian Assange, qui a été lavé de tout soupçon de viol par la Justice, devrait-il se rendre aux autorités britanniques ?
    Il n’a commis aucun délit en Grande-Bretagne, et la nationalité équatorienne lui a été accordée par l’ambassade de ce pays à Londres.
    De plus, il ne fait l’objet d’aucune demande officielle internationale d’extradition.
    Alors, qui mérite le plus d’être traité de misérable petit ver ?
    Julian Assange, ou le sous-secrétaire d’état britannique, qui s’assied sur les lois internationales ?

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  • Betty // 18.04.2018 à 18h10

    « Article 19
    Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.
    Article 30
    Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour un État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. »
    https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/

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  • stef1304 // 18.04.2018 à 22h56

    Dans l’ancien temps, on aurait parlé de pêché. Aujourd’hui, on nous parle d’ego…
    Quoi qu’il en soit, les hommes et les femmes qui nous gouvernent… ne se prennent certainement pas pour de la merde.
    C’est en cela, sans doute, qu’elles manquent d’humilité (et de lucidité ?). En tout cas, certainement d’empathie, d’écoute et d’intelligence du réel.
    On ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux.
    Et c très probablement, exactement pour cette raison là, que les pays d’Europe, ont tourné le dos à la Nature, à leur Histoire et au final, à la Vie…

    Ps – Quant à Assange, clairement, il ne fait pas du tout confiance à la Justice anglaise.
    Et je le comprends.

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  • Georges // 18.04.2018 à 23h19

    Pinochet qui était venu se faire soigner en Angleterre et qui avait un mandat d’arrêt international délivré par un juge espagnol, avait pu repartir tranquillement au Chili.

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  • leravidemilo // 21.04.2018 à 23h11

    Face à cette situation relevant de l’injustice (et même du mépris complet de la notion même de justice), et assez fortement teintée de l’empreinte du père Ubu (à la trappe!), il serait tout de même intéressant de savoir quel est le positionnement public des divers « responsables » politiques britanniques. Ils ne s’expriment pas vraiment là dessus, et refusent de sortir du bois, où de leur propre trappe! Notre presse main stream est en tout cas, et pour cause (!), fort muette là dessus. Serait fort instructif que la pas main stream s’en occupe quelque peu, non?

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