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26.janvier.201926.1.2019 // Les Crises

Le traité d’Aix-la-Chapelle, ou comment Emmanuel Macron trahit la souveraineté nationale française. Par Benoist Bihan

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Source : Vu du droit, Benoist Bihan, 25-01-2019

Par Benoist Bihan, Historien

À lire le texte du « traité entre la République française et la République fédérale d’Allemagne sur la coopération et l’intégration franco-allemandes » qu’Emmanuel Macron a signé le 22 janvier 2019 dans l’ancienne capitale carolingienne d’Aix-la-Chapelle, on est partagé entre l’indignation et la consternation.

Indignation, parce que le contenu de ce texte, loin d’emmener les deux pays dans la direction d’un avenir plus juste, est la perpétuation de décennies de libéralisme extrême, dont les nations européennes et leurs peuples paient chaque jour le prix. Parce que ce traité, loin de consacrer l’alliance toujours plus étroite de deux nations souveraines, institue leur soumission servile aux États-Unis, à la suzeraineté desquels, au travers de l’Alliance atlantique, les deux gouvernements se soumettent sans ciller. Et pour finir parce que les termes de ce traité sont à sens unique : « la coopération et l’intégration » vont systématiquement dans le sens d’un alignement de la France sur son voisin d’outre-Rhin, sans jamais de contreparties sérieuses.

Et c’est là que s’installe très vite la consternation : comment un gouvernement, comment un président de la République, comment le ministère des Affaires étrangères d’une grande puissance – ou tout au moins d’une aussi respectable diplomatie – peuvent-ils négocier un texte d’une aussi abyssale nullité ? Lire le traité d’Aix-la-Chapelle, c’est en effet découvrir phrase après phrase un texte non seulement creux – sauf lorsqu’il perpétue l’idéologie libérale ou l’atlantisme le plus vil – mais aussi totalement déséquilibré. Car si l’Allemagne, manifestement meilleure négociatrice, obtient de sérieuses concessions, dont la plus spectaculaire est de mettre la diplomatie française au service de l’ambition berlinoise d’accéder à un siège permanent au conseil de sécurité des Nations-Unies (pour, n’en doutons pas, mieux en évincer la France, sans doute via un siège « européen »), la France n’obtient absolument rien de tangible. Nous, Français, ne savons manifestement plus comment on négocie un accord, puisqu’il semble désormais entendu que, pour nos gouvernants, la France doit désormais accepter de renoncer à toute volonté et tout intérêt propre : elle doit accepter l’abolition de sa souveraineté.

On comprend mieux ainsi pourquoi ce texte, négocié en catimini, n’est paru dans la presse qu’à quelques jours de sa signature, et encore sur la base de sa version allemande qu’il a fallu traduire, la version française « officielle » demeurant jusqu’au dernier moment introuvable… Quand la forfaiture le dispute à ce point à l’imposture, quand on s’apprête à aller non à Canossa mais bien à un Montoire libéral, il vaut sans doute mieux en effet rester discret.

La cerise sur un gâteau déjà fort chargé est sans doute la référence faite en préambule au traité de l’Élysée de 1963, sans doute pour mieux en trahir la lettre comme l’esprit. Ce traité gaullien, en effet, remplissait avec intelligence deux fonctions essentielles. D’une part, pacifier durablement les relations entre la France et l’Allemagne, en posant les bases d’un rapprochement non seulement des deux États, mais des deux peuples. D’autre part, créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une véritable souveraineté en Europe, c’est-à-dire la seule possible : celle faite de la rencontre, et non d’une illusoire fusion, des souverainetés nationales de ses peuples. Certes le Bundestag, en imposant une mention à l’OTAN dans le préambule du traité, a porté un coup fatal à ce second volet et rendu l’Allemagne responsable de l’impuissance européenne. Mais même ainsi, le traité de l’Élysée donnait au moins à la politique allemande de la France une ligne directrice claire.

Or Aix-la-Chapelle, par-delà sa médiocrité formelle, est de ce point de vue une double trahison, qui résume bien le danger que représente pour la France – mais aussi pour toute l’Europe – la politique d’Emmanuel Macron, de son gouvernement et de sa majorité.

Trahison du rapprochement franco-allemand, d’abord. Lorsque les deux États affirment qu’ils « approfondissent l’intégration de leurs économies » (art. 20), il ne s’agit en réalité que de « favoriser la convergence entre les deux États et d’améliorer la compétitivité de leurs économies ». On ne sait que trop ce qui se cache derrière ce vocabulaire : l’acceptation par la France du suicidaire « ordo-libéralisme » allemand, mélange malsain de rigidité idéologique et d’idéologie dérégulatrice. Il est faux de prétendre, comme ne manquera pas de le faire le gouvernement, que l’Allemagne acceptera de ce point de vue des concessions. Pour des raisons historiques, intellectuelles, mais aussi et plus prosaïquement parce que Berlin tire avantage de l’état actuel des déséquilibres économiques en Europe, il n’en sera rien.

Ce sera donc le pire des deux mondes ! Car comment ne pas voir que, soumise à ce régime, l’économie française loin de se redresser va au contraire poursuivre sa tertiarisation, sa satellisation vis-à-vis de la toute-puissante industrie allemande ? Comment ne pas comprendre qu’il s’agit là de la poursuite d’une voie qui, si donc elle arrange l’Allemagne à court terme, crée à moyen terme les conditions de son isolation, puis de son rejet par des peuples européens qui ne supporteront pas longtemps une telle domination ? Comment, enfin, être aveuglé au point de ne pas réaliser qu’il s’agit, à long terme, de la voie la plus sûre pour marginaliser l’Europe dans l’économie mondiale ? Car le mercantilisme libéral allemand repose, en l’absence de protectionnisme, sur la soumission politique de la République fédérale à ses principaux clients : d’abord aux États-Unis bien sûr, ce débouché privilégié des industries allemandes de pointe, fortement implantés – capitalistiquement autant que militairement – en Allemagne depuis 1945. Mais aussi à la Russie, certes fournisseur d’hydrocarbures mais surtout lucratif débouché pour les machines-outils et l’automobile ; et finalement à la Chine, eldorado de l’industrie allemande de consommation haut de gamme, et objet de toutes les attentions germaniques.

Lorsque l’abaissement des droits sociaux rencontre ainsi l’avilissement politique, alors même que les « gilets jaunes » défilent chaque semaine en chantant la Marseillaise sous les couleurs bleu-blanc-rouge, ceci ne peut avoir qu’une seule conséquence : développer la germanophobie en France, comme elle se développe ailleurs en Europe. Lorsque la France aura aligné son droit du travail sur l’Allemagne, aligné son droit des affaires, « austérisé » ses politiques sociales, le tout au nom du rapprochement franco-allemand ; lorsqu’elle sera devenue à la fois satellite de la version post-moderne de la « grande Allemagne » – et c’est déjà bien engagé – et marginalisée au plan mondial, comment pourrait-il en être autrement ?

Car l’autre trahison, très nette, est bien celle de l’intérêt national français. Tout au long du texte, la France ne cesse de s’aligner sur des conceptions qui devrait lui être étrangères : en soumettant la défense de l’Europe à l’OTAN, obérant l’idée même d’une « autonomie stratégique » européenne, en alignant son économie et son droit sur son voisin au nom de « l’intégration », mais aussi en plaçant des fonctionnaires allemands à tous les niveaux de sa diplomatie – car, au vu du réseau diplomatique des deux pays et de la place de la France aux Nations-Unies, on voit mal quel bénéfice Paris peut, à l’inverse de Berlin, tirer des échanges prévus – et en allant quémander pour l’Allemagne un siège de membre permanent au conseil de sécurité onusien.

Moins immédiatement perceptible, mais tout aussi grave, la conception fédérale allemande triomphe manifestement de l’idée de République une et indivisible qui définit pourtant l’État en France : en distinguant les régions frontalières et les autres – ce que ne faisait évidemment pas le traité de l’Élysée – le président de la République va apposer sa signature à un document manifestement contraire à l’esprit des institutions – certes, ce ne sera pas une première depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Mais, s’il n’est évidemment pas question de cession de l’Alsace-Lorraine – grossièrement dénoncé par le Rassemblement national, toujours prompt à abêtir le débat politique français –, il s’agit bien d’un abandon symbolique des régions frontalières : comment ne pas voir en effet que, par ce traité, la France en abandonne le développement économique au développement de liens transnationaux ? Renonce à y mener sa propre politique en acceptant leur satellisation économique aux puissants Länder d’outre-Rhin, qui conserveront évidemment l’essentiel de la valeur ajoutée chez eux ? Car les mesures envisagées ne comportent aucun véritable plan de développement économique : il ne s’agit que de créer des conditions (infrastructures, simplification administrative…) d’où, certainement, le dieu-marché doit par son action de grâce générer de la richesse.

Voici mise à nu la pensée magique qui tient depuis des décennies lieu de stratégie économique aux élites françaises. Ajoutons dans l’abandon par le gouvernement de ses responsabilités que le « bilinguisme » vanté par le traité se fera sans doute à l’allemande : par extension de la langue allemande au détriment non seulement du français mais, d’abord, des langues régionales. Sans doute, ignorant de la culture française dont il prétend qu’elle n’existe pas, M. Macron ignore-t-il que l’Alsacien et le Francique (parlé en Moselle), reconnues depuis 1992 comme langues régionales de France, ne sont pas de l’Allemand ! Il faudrait en tout cas qu’il relise la Constitution, qui rappelle que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France » (article 75-1).

Finalement, au prix de tout ceci, qu’obtient la France en échange ? Rien. Quelques vagues promesses sur l’Afrique, quelques engagements de coordination militaire – et il y aurait de ce point de vue beaucoup à dire sur le volet industriel, tant l’Allemagne poursuit là encore un mercantilisme qui s’oppose déjà à l’élaboration d’une souveraineté industrielle de l’Europe –, mais rien de plus. L’Allemagne, habilement, n’a pas pris d’engagements que sa culture politique et ses intérêts lui auraient interdit de tenir. Quel pouvoir peut encore être légitime à présider à la politique étrangère de la France lorsqu’il témoigne ainsi de son incapacité non seulement à défendre, mais même à définir l’intérêt national ? En lisant le traité d’Aix-la-Chapelle, une seule chose est claire : ce pouvoir ne peut plus être celui de M. Macron.

Source : Vu du droit, Benoist Bihan, 25-01-2019

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Weilan // 26.01.2019 à 09h29

Après avoir fiévreusement tripoté les mains de D. Trump et s’être copieusement rendu ridicule lors de sa visite officielle à Washington, Macron continue, imperturbable, tel un perroquet déplumé à répéter en toutes occasions la doxa de ses maîtres atlantistes. Cela va de la reconnaissance d’un président vénézuélien auto-proclamé à l’arrimage avec notre voisin d’outre Rhin qui, ne l’oublions pas, est toujours sous occupation US. Ce dernier point est beaucoup trop souvent oublié !
Le carcan de l’OTAN semble ne pas lui suffire. Par ce traité d’Aix-la-Chapelle, il brade la souveraineté de la France pour moins qu’un plat de lentilles…

39 réactions et commentaires

  • charles // 26.01.2019 à 08h51

    hier soir je lisais les commentaires de l’autre billet sur le 2ieme accord. bcp de mise en perspective dans le monde européen. mais finalement assez peu de mise en perspective du point de vue économique mondiale. la situation étant ce qu’elle est, catastrophique (exemple flashcrack a 42 M$$es https://www.youtube.com/watch?v=wDrigV64j10&t=140s), au regard de la deutchbank/commerzbank. ne pensez vous pas qu’il faille s’interroger dans cette direction aussi ? et si oui, qu’avez vous en tête à ce sujet ?

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  • yann // 26.01.2019 à 08h55

    AH sacré Charlemagne !

    Avec ce traité on a l’impression qu’a eux deux, ils voudraient refonder l’empire carolingien au nez et à la barbe de leurs voisins et sans la légitimité du peuple français et ou allemand car tous deux sont à la rue politiquement dans leur pays.

    Dixit Olivier Delamarche : L’UE c’est comme une secte: un groupe d’amis qui vous fond les poches et dont on ne peut sortir.

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    • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 17h18

      il faut ouvrir les yeux !! Comme le dit Emmanuel Todd (qui lui est pro-américain revendiqué) la « créature UE » a échappée au « créateur US »… l’efficacité économique allemande est en train de tailler des croupières à l’industrie américaine… de plus l’Allemagne a signé avec Moscou pour l’énergie (Nord Streem 2) et la Chine est devenue son premier partenaire économique (route de la Soie à Duisbourg)… Mais pourquoi nous mettre encore une fois à la remorque des angl-américains ??? Nous disposons d’une chance historique de faire tomber l’OTAN et l’Empire du Dollar, en nous tournant vers une alliance continentale eurasiatique… un « axe paris-berlin-moscou-pékin » évoqué par Dominique de Villepin…

      La France aurait une vraie place et dingité, culturelle, militaire, démographique, stratégique et diplomatique dans cette nouvelle alliance… au lieu de servir de lieu de villégiature dévirilisé aux traders anglo-américains

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      • Recits d’Yves // 26.01.2019 à 21h20

        Je ne crois pas à cet axe tant Moscou et Pékin me semble éloigner sur bien des positions. Néanmoins, un axe Franco-Russe me parait déjà plus intéressant ne serait-ce que pour pouvoir bénéficier des réserves en or que détient la Russie et qui nous seront fort utile en cas de Frexit y comprit et surtout de fait.
        Qu’en dites-vous?

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        • Glbert Gracile // 28.01.2019 à 01h58

          Moscou et Pékin collaborent ensemble depuis 1949 et la Révolution chinoise… bon gré mal gré, malgré les oppsitions culturelles, ils ont un intérêt stratégique commun plus puissant… La Russie fait beaucoup fantasmer, mais sa puissance n’est que militaire : elle n’a pas de poids économique et démographique comparable à la Chine… même au temps de l’URSS, la Russie n’a jamais pu proposer au Monde une alternative écnomique et monétaire au USA+Dollar… La Chine est en train de réaliser cette première historique mondiale ! Il faut en prendre la juste mesure, pour comprendre ce qui change… Ca veut dire que les pays qui quittent le Dollar et l’OTAN ne se retrouveront plus à la rue : ils pourront aller loger à la maison chinoise… c’est un changement historique.
          Même Israël fait des infidélités aux USA !! Le port de Haïfa passe sous gestion chinoise en 2021 (comme débouché de la Route de la Soie en Méditerrannée) : la 6ème Flotte américaine qui y stationne pourrait être obligée de quitter les lieux… De même, le Rwanda et l’Est-Congo sont en train de passer sous contrôle chinois : l’agent américain Paul Kagamé s’est rapproché de Xi Jin Ping en 2018, et 8 des 14 concessions minières du Kivu sont passées sous contrôle chinois… les terres-rares sont en train de passer sous contrôle chinois au niveau mondial… etc. etc. Les exemples stratégiques « durs » se multiplient…

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  • Caliban // 26.01.2019 à 09h23

    « Nous, Français, ne savons manifestement plus comment on négocie un accord, »
    > c’est juste si on estime que nos représentants ont la charge du Bien commun, qu’ils sont « vertueux »
    > mais s’il s’agit de mater les Gaulois réfractaires, quoi de mieux qu’un accord avec les Teutons adeptes de l’ordolibéralisme (http://www.regards.fr/web/article/l-ordoliberalisme-allemand)

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    • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 17h24

      et vous êtes vous posé la question de savoir si nous préférons un accord de vassalisation total avec les rosbeefs et leurs alliés yankees ? En quoi c’est mieux ? Johnny Hallyday et la Bombinette sous contrôle OTAN c’est ça votre rêve pour la France ? Et des universités english-speaking avec la télé-poubelle de Cohn-Bendit ?

      pourquoi cette subite haine de l’Allemagne ??? c’est devenu à la mode depuis que l’Allemagne commece à embêter les Américains économiquement… ça vous pose pas des questions ?

      l’alliance allemande est peut-être le prélude à un basculement vers l’alliance continentale eurasiatique, et l’axe « paris-berlin-moscou-pékin » évoqué par Villepin.

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  • Weilan // 26.01.2019 à 09h29

    Après avoir fiévreusement tripoté les mains de D. Trump et s’être copieusement rendu ridicule lors de sa visite officielle à Washington, Macron continue, imperturbable, tel un perroquet déplumé à répéter en toutes occasions la doxa de ses maîtres atlantistes. Cela va de la reconnaissance d’un président vénézuélien auto-proclamé à l’arrimage avec notre voisin d’outre Rhin qui, ne l’oublions pas, est toujours sous occupation US. Ce dernier point est beaucoup trop souvent oublié !
    Le carcan de l’OTAN semble ne pas lui suffire. Par ce traité d’Aix-la-Chapelle, il brade la souveraineté de la France pour moins qu’un plat de lentilles…

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    • Daniel // 26.01.2019 à 10h21

      j’ai de plus en plus l’impression que la France se cache derrière le mur de l’UE et de l’OTAN pour rester aveugle à ce qui se passe dans le monde.
      à l’intérieur de ce mur (prisonnier volontaire), l’idéologie est celle du libre échange comme religion, on ne peut pas parjurer ce principe, la finalité est celle de « sauver » les banques à tout prix lors de la prochains sursaut de la crise de 2008 (puisque rien n’a été fait pour changer les axiomes, il y aura une rechute puissance 10).
      en un mot l’argent va à la spéculation dérégulé.
      à l’extérieur de ce mur, la dynamique naissante de l’ICR Initiative une Ceinture, une Route autrement connu sous le nom de Nouvelles Routes de la Soie amène une toute autre idéologie : celle d’améliorer les conditions de vie des gens (sortir de la pauvreté, mise en place de sécurité sociale, de retraite, de système de santé, d’infrastructure et de manufacture) avec la finalité de faire un « Monde beau et plus prospère ». (discours de nouvel an de Xi Jinping).
      en un mot, l’argent va aux gens.
      Quand est ce que la France se libérera de cette religion OTANESQUE pour aller sur les principes d’une économie politique physique ?

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      • ty89 // 27.01.2019 à 10h53

        Quand nous aurons des dirigeants qui travail pour la France alors elle se libérera de cette « religion OTANESQUE ».
        Pour le moment et depuis la 2éme GM, la stratégie de notre « élite » politique c’est d’être le larbin d’une puissance (USA, UE, Allemagne…). Cela leurs permet d’être a la tête d’un grand pays sans en avoir les responsabilités. Comme si ils sous traitait leur travail mais sans avoir a le payer de leur poche (le payement se fait indirectement via la cession d’actif public ou de puissance diplomatique).

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    • LBSSO // 26.01.2019 à 11h35

      @Weilan

      Leurre à venir en 7 lettres

      « c’est pas gentil » de voir en Barnier, très applaudi cette semaine, « moins qu’un plat de lentilles »… 🙂
      Serait-il « la contrepartie » accordée à E Macron par l’Allemagne ?

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  • Dominique65 // 26.01.2019 à 10h38

    « Mais même ainsi, le traité de l’Élysée donnait au moins à la politique allemande de la France une ligne directrice claire. »
    Mais c’est très clair aussi dans le nouveau traité : « L’admission de la République fédérale de l’Allemagne en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies est une priorité de la diplomatie franco-allemande. »
    Si on avait dit un mois avant que la France signerait une telle disposition, on se serait fait traiter de complotiste.

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  • florian lebaroudeur // 26.01.2019 à 10h40

    « Nous, Français, ne savons manifestement plus comment on négocie un accord »

    Les élites parisiennes n’ont pas la moindre intention de négocier…
    Fascinés et se sentant proche de la mentalité des pays protestants et horrifiés par le caractère archaïque à la française, elles sont pressés d’en finir au plus vite avec la conception de la France dans laquelle elles ne se reconnaissent plus.
    elles se sentant désormais plus chez elles à Berlin, à Londres et à New York facilement accessible en jet privé que dans le Périgord ou dans l’Artois.
    Si vous avez encore l’occasion de parler avec des personnes qui se trouve en haut de l’échelon sociale, vous constaterez qu’elles sont pro-allemande à 80% et qu’elles ne peuvent que difficilement dissimuler leur haine à l’égard de la grande majorité de leurs compatriotes qui sont considérés comme des sauvages qu’il conviendrait de civiliser de force à la savonnette de la rigidité luthérienne.

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    • Chris // 26.01.2019 à 13h21

      Rien de nouveau.
      La bourgeoisie française a déjà connu et affiché ce courant pro-allemand dès les années 30. Le GATT puis l’OMC se sont faits avec eux. Quelle meilleure promesse que l’ordolibéralisme allemand pour accroitre leur richesses ?!

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      • florian lebaroudeur // 26.01.2019 à 16h56

        Le sentiment germanophile a repris de la vigueur avec l’effondrement du communisme et du catholicisme à partir des années 1980 puis il s’est accéléré en cet décennie 2010. L’effondrement de ces 2 courants a poussé leurs cadres respectifs vers un nouvel évangile « la construction européenne ».
        Ce n’est pas pour rien si la majeur partie du socle électoral de LREM est constitué d’ex communo-socialistes et de cathos zombies.

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        • UltraLucide // 27.01.2019 à 20h48

          Bientôt nous allons voir apparaître un « délit » de germanophobie…..C’est probablement déjà en projet dans les services de la Propaganda Staffel de l’Elysée.

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  • LBSSO // 26.01.2019 à 10h47

    « La plume et l’épée »..et maintenant le sabre.

    Très agréablement surpris par cet article de Benoist Bihan.Tant par sa parution que son fond.
    Il est présenté comme historien, ce qu’il est (spécialement de la guerre ).
    Toutefois,s’il s’agit bien de la personne à laquelle je pense (sauf homonymie) , elle possède un blog peu actif depuis quelques années : « La plume et le sabre » (au sein duquel cet article n’est pas paru à cet instant).
    Sans doute est-ce en raison de ses nouvelles activités au sein du groupe CNIM (armement).
    Son article, même s’il ne l’engage qu’ en sa seule qualité d’historien, n’en est pas moins courageux.

    A moins qu’il ne traduise un certain agacement ,de plus en plus prégnant dans certains milieux, envers la politique suivie par E Macron.

      +8

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  • Dominique65 // 26.01.2019 à 10h51

    « Aix-la-Chapelle [est] une double trahison »
    Absolument.
    Du reste un ancien candidat aux élections présidentielle a fait savoir que s’il venait à la tête de la France, il dénoncerait ce traité.
    Il a d’ailleurs fait (le 17 janvier) la même analyse que ce juriste :
    https://www.youtube.com/watch?v=2F0Pe8nIM6I

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  • Fritz // 26.01.2019 à 11h02

    Le Traité d’Aix-la-Chapelle, ou l’art de se faire avoir par les Allemands. Ça me rappelle un tract de la Résistance, « Kollaborer, c’est être roulé ». On y voit deux clowns reconnaissables à leur petite moustache brune : Laval qui tient une grosse montre, et Hitler qui lui dit : « Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure ».

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    • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 17h30

      et l’art de se faire rouler par les anglo-américains depuis 1 siècle, ça vous dit quoi ? c’est défendu d’en parler ?

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      • Fritz // 26.01.2019 à 19h43

        Mais pas du tout, mon cher. J’en parle aussi. Et comme vous, je souhaite une Allemagne forte, indépendante, libérée de la tutelle atlantiste et de l’occupation américaine. Amerikaner raus ! Freies Deutschland !

        Convenez quand même que pour l’instant, les forces atlantistes, pro-américaines et anglomanes dominent en Allemagne. Celle-ci reste le relais de la domination US en Europe, comme l’avait voulu Bush père en 1989 : « Partnership in leadership » (discours de Mayence).

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        • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 21h23

          oui… mais le monde a changé depuis… la Chine est devenue la première économie du monde… et le premier client de l’Allemagne devant la France… l’Allemagne a choisi le gaz russe… bref, l’Allemagne se tourne maintenant vers l’Eurasie (Moscou, Pékin). La France va (peut) suivre, en créant cet « axe paris-berlin-moscou-pékin » évoqué par Dominique de Villepin. Ce serait enfin l’écroulement de l’OTAN et du DOLLAR… Ce traité franco-allemand apparament incompréhensible, préfigure peut-être ce basculement eurasiatique de la France et de l’Allemagne. Et la fin de la domination américaine

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  • s // 26.01.2019 à 13h00

    https://elpais.com/internacional/2019/01/25/actualidad/1548417428_984032.html
    Degré de confiance des différents pays de l’UE en cette institution :
    La France se trouve parmi les pays qui croient le moins à l’UE, 33% après la Grèce 26%, le Royaume uni, 31 % et la république tchèque 32 % et l’Allemagne n’est pas -et de loin- le pays qui croit le plus à l’UE : 51 %

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    • Fritz // 26.01.2019 à 13h49

      Ben oui… L’UE, c »est quand même le IVe Reich…

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      • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 17h33

        « L’UE, c”est quand même le IVe Reich… » …
        ben oui… et c’est jutement pour cela que les anglo-américains commencent à se demander si leur créature ne leur a pas échappé !!! En clair, l’Europe allemande est en train de basculer à l’est, sur une alliance continentale eurasiatique (l’axe Paris-Berlin-Moscou-Pékin évoqué par Dominique de Villepin).

        d’ailleurs, sur l’affaire Huawei, la France et l’Allemagne n’ont pas suivi les sanctions anglo-américaines… un signe de plus que les temps changent… l’occasion de mettre par-terre l’OTAN et l’Empire du Dollar…

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        • LBSSO // 26.01.2019 à 19h05

          C’est une hypothèse à retenir.Comme je l’ai « exposé » ici ( un commentaire du 24 01) le traité peut se voir comme étant un moyen d’arrimer à l’Ouest, l’Allemagne grâce à l’atlantisme français, au cas où.
          Toutefois , l’Allemagne, cette grande Suisse , si elle tente bien d’équilibrer ses activités vers l’Eurasie, n’a pas les moyens d’une rupture vis à vis des Etats-Unis (dépendance diplomatique,militaire,technique, en politique intérieure,…) pour l’instant.
          Quant à @Fritz – je me permets de commenter votre post plus haut- si vous lisez régulièrement ce blog , vous savez très bien qu’il n’hésite pas à dénoncer  » l’art de se faire rouler par les anglo-américains »et souvent avec pertinence.

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  • Haricophile // 26.01.2019 à 13h02

    Macron ne trahit pas que la souveraineté. En un autre temps on en a accusé de haute trahison pour beaucoup moins que ça. Mais de nos jours, nos « représentants » politiques se sont auto-amnistiés en votant des texte où le Président ne peut plus répondre de ses actes pour rien. En tout cas en pratique.

    Quand au « tribunal de la république » qui se substitue a une justice déjà bien partiale et reconnaît coupable mais ne condamne pas pour une minuscule escroquerie qui ne concerne que des centaines de millions d’€ d’argent du contribuable, c’est dire que ça a peu d’importance, au profit d’un escroc de haut vol mais devenu très riche grâce à l’argent du contribuable et de solides appuis politiques, autant dire que cet ersatz de tribunal ne risque pas de changer quoique ce soit.

    On ne va quand même pas traiter les Nobles comme de vulgaires manants, ce serait impensable !

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  • Serge WASTERLAIN // 26.01.2019 à 13h22

    « Quand au “tribunal de la république” qui se substitue a une justice déjà bien partiale et reconnaît coupable mais ne condamne pas pour une minuscule escroquerie qui ne concerne que des centaines de millions d’€ d’argent du contribuable, c’est dire que ça a peu d’importance, au profit d’un escroc de haut vol mais devenu très riche grâce à l’argent du contribuable et de solides appuis politiques, autant dire que cet ersatz de tribunal ne risque pas de changer quoique ce soit. »
    Pouvez-vous préciser de quel affaire il s’agit ?
    Merci

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  • Louis Robert // 26.01.2019 à 16h04

    La France n’est pas, n’est plus (?), « une grande puissance »… Autant s’y faire.

    S’empêcher de le dire, faire taire ou censurer qui le dit, ne change rien au déclin manifeste, quotidien, de la France. À cet égard, Gilets Jaunes et rappel des appels de l’abbé Pierre dans les médias sociaux sont on ne peut plus éloquents et révélateurs. Du reste, c’est tout l’Occident qui doit renaître au nouveau monde du nouveau siècle. Pénible transformation.

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  • moshedayan // 26.01.2019 à 16h37

    @ Louis Robert, le déclin de la France est relatif dans une certaine mesure. Vos dirigeants continuent à avoir des prétentions en Afrique et participent activement à des opérations de l’OTAN, enfin ce traité confirme la volonté des élites françaises de favoriser sous couvert de l’UE le réarmement allemand, au détriment même des nations d’Europe de l’Est qui subissent la pression « germanique » ou « germano-oligarchique » depuis 1991.
    Le pouvoir de nuisance de la France en Syrie, Lybie a été réel; que cette nuisance ait abouti à un échec est heureux, mais les victimes de guerre civile, elles, ne voient aucun changement, puisque la France torpille toutes négociations pour un plan de reconstruction en Syrie et dans le bassin Nord des fleuves Tigre et Euphrate.
    Sur ce point, il y a bien sûr des obstacles financiers européens.
    Enfin, je me rappelle mes années d’études de cours d’économie, des années 70-80 où, des Français du Sud approuvaient ou critiquaient déjà l’orientation de l’économie française visant à transformer sa côte occidentale de la Méditerranée en « bronze culs » pour l’Europe du Nord, C’est en référence la « tertiarisation » dénoncée par Benoist Bihan
    Donc les dirigeants français ont une « grande qualité » l’obstination !

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    • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 17h41

      la France a été transformée en un immense « bronze-cul » par notre alliance avec les banquiers anglo-américains… en 1 siècle, l’Europe continentale est devenue une immense désolation…
      Par un curieux phénomène de l’Histoire, la puissance économique allemande est en train d’échapper à ses maitres américains… l’Allemagne se tourne vers l’est, Moscou et Pékin… la France a l’opportunité de suivre… et de mettre fin à « l’empire du superficiel » anglo-américain, à l’OTAN et à l’empire du Dollar…
      Depuis 1000 ans l’Angleterre (+USA) n’a jamais été notre alliée ! au contraire ! on parlait de la « perfide albion », qui fomentait à intervals réguliers des guerres entre les nations continentales, pour mieux les dominer… les 2 guerres du 20ème siècle ont servi à la banque anglo-américaine pour s’imposer… peut-être l’occasion d’en sortir, enfin…

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      • Louis Robert // 26.01.2019 à 20h25

        «… l’Allemagne se tourne vers l’est, Moscou et Pékin… »?

        L’Allemagne l’a fait il y a longtemps déjà. Aujourd’hui, elle est solidement établie en Russie et en Chine. Il faut des décennies pour y parvenir, plus longtemps encore en Chine. De son côté, la France demeure hors jeu. Il suffit de lire les sottises qui s’y écrivent, avec tant d’arrogance et de condescendance, sur la Russie et la Chine…

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    • Louis Robert // 26.01.2019 à 20h09

      Tout déclin est « relatif dans une certaine mesure », Moshe. Le « pouvoir de nuisance» bien réel d’une nation en déclin n’en fait toutefois pas une grande puissance, bien au contraire. Ce pouvoir ne fait que confirmer et accentuer l’ampleur désolante de ce déclin, tout comme aboyer et sautiller servilement dans les pas de l’Empire en agitant la queue.

      Je crois que l’on se trompe gravement en considérant que l’obstination rétrograde du Pouvoir français est « une grande qualité ». L’ère du colonialisme et de l’impérialisme est révolue. Ayant cessé d’être pris au sérieux, le Pouvoir attardé ne fait plus que sourire. D’où cette rage déchaînée de ce Pouvoir littéralement aux abois. Ses jours sont comptés. Il ne le sait que trop.

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  • sauvingnin // 26.01.2019 à 18h19

    Il y a eu Clovis, roi des Francs, il y a Macron, président des Francs, nostalgique de l’autre côté du Rhin d’où viennent les Francs. C’est une vieille histoire les Francs et les Gaulois, qui prend un autre sens aujourd’hui. Comme le disait Guillemin, la droite libérale n’a jamais été pour l’indépendance nationale, Macron le prouve encore.

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    • Glbert Gracile // 26.01.2019 à 21h37

      et la vassalisation anglo-américaine ? jamais le pays n’a été aussi dévasté que maintenant au point de vue civilisationnel… La « perfide albion » a toujours fomenté des guerres entre les nations continentales, pour asseoir sa domination… jusqu’au 20ème siècle, l’Angleterre (+USA) ne fut jamais l’amie de la France : voilà la tendance lourde de l’Histoire… En revanche, l’unité contienentale eurasiatique est un avenir civilisaitonnel plausible… un « axe paris-berlin-moscou-pékin », comme dit Dominique de Villepin… c’est peut-être ce qui se joue… Mourir encore et toujours à Verdun ou Dantzig, juste pour que JP Morgan s’installe à Paris sur notre dos ???

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