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10.juin.202310.6.2023 // Les Crises

Les ultrariches n’ont pas le droit de s’accaparer toutes les ressources et tous les pouvoirs

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Le capitalisme repose sur le principe de la méritocratie qui veut que chacun obtienne ce qu’il mérite dans le cadre du marché. La création de richesses est un processus fondamentalement social, et les riches n’ont pas le droit de s’accaparer toutes les ressources et tous les pouvoirs.

Source : Jacobin Mag, Tom Malleson
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Caricature d’Andrew Carnegie, 1900. (Udo J. Keppler / Bibliothèque du Congrès via Wikimedia Commons)

Une des convictions fondatrices des sociétés capitalistes est la notion que les individus méritent les revenus qu’ils reçoivent dans le cadre économique : votre compte en banque est le reflet de votre talent et de vos efforts et vous appartient donc à juste titre, et à vous seul.

Un récent sondage a révélé que 66 % des Républicains pensent que les riches sont riches parce qu’ils ont « travaillé plus dur » que les autres, et non parce qu’ils auraient bénéficié d’autres avantages dans la vie. Comme l’a dit le défunt militant conservateur Herman Cain, « Ne rejetez pas la faute sur Wall Street. Ne rejetez pas la faute sur les grandes banques. Si vous n’avez pas d’emploi et que vous n’êtes pas riche, ne vous en prenez qu’à vous-même. »

Ainsi, Bill Gates et Elon Musk méritent vraiment leurs montagnes de richesses (respectivement 110 et 190 milliards de dollars), alors que les personnes handicapées sont censées mériter leurs revenus dérisoires de seulement 25 000 dollars en moyenne par an. Ces concepts de mérite et de valeur constituent le ciment entre les briques de la fondation de notre société.

Mais en cette journée internationale des travailleurs, il convient de se poser la question : les riches méritent-ils vraiment leur fortune ?

Les origines idéologiques de la méritocratie

L’idée que l’inégalité est justifiée parce qu’elle reflète le mérite individuel est ancienne. Dans les décennies qui ont suivi la Révolution française, alors que les anciens bastions des privilèges féodaux étaient en pleine déliquescence, une élite paniquée craignait que les masses n’utilisent leurs pouvoirs démocratiques croissants pour niveler les richesses. Les penseurs conservateurs ont commencé à préparer de nouvelles justifications pour leurs richesses. En 1872, Émile Boutmy, fondateur de la prestigieuse université parisienne Sciences Po, exprimait ainsi l’inquiétude grandissante de l’élite :

Les classes qui se disent supérieures ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant la loi du plus compétent. Parce que les murs de leurs prérogatives et de leur tradition s’effritent, la marée démocratique doit être retenue par un second rempart fait de mérites brillants et utiles, de supériorité dont le prestige impose l’obéissance, de capacités dont il serait insensé que la société se prive.

L’émergence de la nouvelle discipline économique allait fournir une grande partie des munitions idéologiques que la Droite recherchait désespérément. En 1899, l’économiste John Bates Clark s’inquiètait parce que les « ouvriers » adhèraient de plus en plus à l’idée socialiste selon laquelle ils « sont régulièrement dépouillés de ce qu’ils produisent » et qu’ils allaient donc devenir des « révolutionnaires ».

John Bates Clark. (Gunton’s Magazine, Vol. 19, 1900 via Wikimedia Commons)

Pour contrer la terrible possibilité que des êtres humains puissent partager les fruits de leur travail, Clark a développé ce que l’on a appelé la théorie de la productivité marginale. Sa principale affirmation est qu’un marché concurrentiel distribue les revenus à chaque « facteur de production » – chaque travailleur ou chaque propriétaire d’entreprise – en fonction de la productivité marginale de chacun. Le capitalisme pourrait donc être décrit non pas comme un système d’exploitation, mais comme un système profondément moral : il donne à chaque personne exactement la valeur qu’elle a créée.

Ce credo méritocratique a encore la cote aujourd’hui. Quand, il y a dix ans, les manifestations d’Occupy Wall Street ont éclaté pour s’élever contre les inégalités économiques, Greg Mankiw, président du Conseil des conseillers économiques sous la présidence de George W. Bush, a publié un article très remarqué « En défense des 1% ». Il y reprenait l’argument de Clark selon lequel les revenus du marché, même pour les très riches, ne posent aucun problème dans la mesure où ils ne font que refléter l’immense valeur des cadeaux que les riches ont fait à notre bien-être.

Le problème fondamental de la méritocratie

Les progressistes rejettent généralement l’argument de la méritocratie, soulignant que la compétition économique est extrêmement injuste. Certaines personnes ont la chance de bénéficier d’un héritage personnel, d’écoles d’élite et de réseaux familiaux bien connectés, tandis que d’autres sont entravées à chaque instant par l’insécurité économique, le sexisme et le racisme. Dans la mesure où l’égalité des chances n’existe pas, le terrain de jeu de l’économie est inéquitable, et les « gagnants » ne méritent donc pas vraiment leurs revenus, pas plus qu’un boxeur poids lourd ne « mériterait » un prix pour avoir battu un poids plume, ou qu’un conducteur de Lamborghini ne « mériterait » le maillot jaune pour avoir devancé les cyclistes dans le Tour de France.

Ces arguments des progressistes sont dans l’ensemble tout à fait pertinents. Le problème est qu’ils ne vont pas assez loin dans le diagnostic de ce qui ne va pas avec la méritocratie.

L’économie dominante, ainsi que la culture dominante, conçoivent le fait de gagner un revenu comme si nous étions des Robinson Crusoé, produisant notre propre propriété privée à partir de rien.

Le problème fondamental est que le courant économique dominant, ainsi que la culture dominante, conçoivent généralement l’obtention d’un revenu comme si nous étions des Robinson Crusoé, produisant nos propres biens privés à la seule sueur de notre front, puis échangeant les biens nouvellement créés avec d’autres sur un marché libre.

Cette affirmation est profondément trompeuse. Dans une société moderne, la production économique n’est jamais un effort individuel. Personne ne produit quoi que ce soit seul. Toute production est, à la base, un processus fondamentalement social et collaboratif.

La contribution souvent ignorée – mais réellement considérable – du travail des autres est ce que j’appelle la « sous-structure ». Prenons un exemple banal : chaque jour, dans chaque ville des pays du Nord, des milliers de semi-remorques font la navette pour transporter nos marchandises. Chacun de ces camions peut transporter environ trente six mille kilos et parcourir approximativement trois mille kilomètres avant de devoir refaire le plein. Cette prouesse n’est pourtant pas due au seul chauffeur de camion ; elle est rendue possible grâce aux innombrables kilomètres d’autoroutes en béton, aux années de travail qui ont permis de les construire et aux générations de chercheurs qui ont mis au point le béton ; il en va de même pour les camions, leur carburant, et ainsi de suite.

Dans une société moderne, la production économique n’est jamais un effort individuel. Toute production est, à la base, un processus fondamentalement social et collaboratif.

Pour avoir une idée de la puissance de ce simple exemple, nous pouvons nous demander ce qu’il faudrait aux êtres humains pour accomplir cette simple tâche en portant simplement les marchandises sur leur dos. Ce qu’un chauffeur de camion peut accomplir en une seule journée aujourd’hui prendrait environ 2 700 ans à un individu dépourvu de nos infrastructures modernes.

Toute production repose sur cette sous-structure : la combinaison d’infrastructures, de biens matériels, d’institutions, de lois, de normes, de concepts intellectuels, de soutiens émotionnels et de ressources naturelles qui sous-tendent et permettent la production.

Quels sont les ressorts de l’économie ?

Commencez à chercher, et vous les verrez partout :

L’infrastructure matérielle (routes, ponts, chemins de fer, réseaux d’eau, égouts, réseaux électriques et réseaux de télécommunications) augmente la capacité de production de tout individu participant à l’économie.

L’infrastructure politico-juridique de l’État assure la stabilité sociale et la prévisibilité nécessaires au bon fonctionnement de tout marché. Au sens propre du mot, il n’existe pas de « marché libre ». Tous les systèmes de marché s’inscrivent dans une infrastructure politico-juridique ; ils sont façonnés et définis par des normes, des réglementations et des institutions. Il s’agit notamment d’un système de droits de propriété qui définit qui possède quoi, ce qui est autorisé à être vendu et ce qui ne l’est pas, les types d’entreprises autorisées à fonctionner (telles que les sociétés ou les coopératives de travail), les différents droits des propriétaires d’entreprises par rapport aux travailleurs ( la responsabilité des patrons est-elle totale ? limitée ? Les travailleurs ont-ils le droit de participer à la gestion du conseil d’administration ?), les impôts qui doivent être payés par les différentes parties, une force de police pour faire respecter ces droits et un système judiciaire pour statuer sur ces questions.

Ouvriers sur la pile sud-ouest du Sydney Harbor Bridge, Sydney, Australie, 1932. (Musée Powerhouse via Wikimedia Commons)

Cela signifie que l’État et tous les travailleurs qui l’administrent et le maintiennent sont des « partenaires silencieux » dans la production de chaque nouveau bien privé. Ils en sont les co-créateurs.

Infrastructure de la connaissance. L’une des principales sources de la prospérité moderne (si ce n’est la plus importante) est le savoir collectif accumulé que nous avons hérité du passé. L’essentiel de notre richesse moderne ne peut être attribué à l’effort ou aux décisions d’investissement d’individus isolés, mais résulte plutôt du fait que des individus se sont appuyés sur l’immense infrastructure de connaissances qui nous a été transmise par de vastes réseaux d’ingénieurs, de scientifiques, de théoriciens, de techniciens, d’enseignants, d’érudits, de praticiens, etc.

Infrastructure du soin. Peut-être le plus souvent négligé de ce groupe d’infrastructures matérielles, le soin implique, entre autres, une production dans le domaine de la capacité humaine. Aucun d’entre nous ne pourrait marcher, parler ou penser sans les personnes qui s’occupent de nous. Ce phénomène est d’autant plus évident dans la petite enfance, mais il demeure persistant, même si de manière plus subtile, tout au long de notre vie, car nous dépendons de nos amis, de notre famille et de nos amants. Les soins constituent donc l’infrastructure invisible du travail (très majoritairement féminin) sur laquelle nous grimpons tous pour atteindre nos objectifs.

Même le parangon du libéralisme, Adam Smith, aurait été bien incapable de marcher, de parler ou de s’asseoir (sans parler de produire une théorie économique) s’il n’avait eu Margaret Douglas, sa mère (et l’ensemble du réseau de soin). Bien que Smith n’ait eu que mépris pour la « dépendance », il était fortement dépendant de sa mère, qui lui préparait ses repas tous les jours et lui apportait un soutien émotionnel permanent, lui permettant de travailler sur son livre – La richesse des nations – qui rendrait hommage à l’indépendance économique.

Même le parangon du libéralisme, Adam Smith, aurait été bien incapable de marcher, de parler ou de s’asseoir (sans parler de produire une théorie économique) sans Margaret Douglas, sa mère.

Le coût estimé de la parentalité (en d’autres termes, le montant qu’il faudrait payer à d’autres pour qu’ils s’en chargent) est d’environ 30 % du PIB, un coût vraiment gigantesque. Pourtant, le coût réel pour les entreprises privées est sans doute encore plus élevé, car s’il n’y avait littéralement pas de soins, aucune entreprise ne pourrait fonctionner. Si les travailleurs (et les consommateurs) n’étaient pas nourris et socialisés par les personnes qui s’occupent d’eux, ils seraient soit morts, soit extrêmement affaiblis. Nous le constatons dans de rares cas tragiques, comme celui de Genie, une enfant du milieu du XXe siècle enfermée par son père depuis l’âge de vingt mois jusqu’à ses treize ans. Son isolement l’a laissée gravement handicapée, incontinente et incapable de parler ou de faire le moindre bruit au-delà d’un croassement. Bien qu’elle ait fait l’objet de plus de quarante ans de tentatives de ré-éducation, elle continue de vivre comme pupille de l’État et, selon des rapports récents, elle est toujours muette et gravement handicapée.

Environnement naturel. Les systèmes écologiques constituent une composante essentielle de la sous-structure en ce sens qu’ils fournissent les conditions de base nécessaires à la vie elle-même. L’environnement est un pilier indispensable à la vie, un réceptacle et une limite fixe pour tout système économique. Les ressources naturelles – en particulier les ressources énergétiques (pétrole, gaz, charbon, bois, soleil, vent, etc.) – fournissent le carburant de base de l’économie.

Nos voitures, nos maisons, nos lieux de travail – en fait, une grande partie de la vie industrielle complexe elle-même – ne sont possibles que grâce à un héritage naturel considérable en matière de combustibles fossiles. Et si nous parvenons à transformer nos économies pour qu’elles utilisent des énergies renouvelables, elles continueront cependant d’être alimentées et soutenues par l’immense puissance contenue dans les différentes ressources naturelles.

La création de richesse est un processus social…

Les défenseurs de la méritocratie aiment mettre en avant Bill Gates, Jeff Bezos ou Elon Musk, justifiant leur richesse en soulignant que c’est volontairement et avec empressement que des millions de personnes achètent leurs produits.

Mais nous voyons aujourd’hui ce qu’il en est réellement. Bill Gates, par exemple, n’a pu créer les produits Microsoft qu’avec l’aide d’une immense infrastructure : un vaste réseau de parents et d’enseignants qui l’ont socialisé ; une communauté rassurante ; des générations de scientifiques et d’ingénieurs informaticiens qui ont créé le vaste édifice intellectuel sur lequel il a pu s’appuyer (ainsi que les innombrables travailleurs auxiliaires et soignants qui les soutiennent) ; et une infrastructure politico-juridique qui lui confère toutes sortes de droits légaux, tels que la « primauté des actionnaires » (qui lui permet de s’approprier la majeure partie des bénéfices réalisés par des milliers de travailleurs tout en privant ces derniers de tout droit de regard sur la gouvernance de l’entreprise) et, ce qui est peut-être encore plus important dans le cas présent, le privilège du droit d’auteur.

Sans la protection des droits d’auteur, les produits Microsoft seraient tout simplement partagés gratuitement et les profits s’effondreraient.

Sans la protection des droits d’auteur, les produits Microsoft seraient tout simplement partagés gratuitement et les profits s’effondreraient. Le droit d’auteur est un monopole d’État, mais il n’a rien de naturel. S’il était remplacé par un accès libre (un système sans doute plus efficace) et couplé à un financement public et à des prix pour récompenser l’innovation, les revenus de Bill Gates s’effondreraient.

Bill Gates n’est pas un géant. C’est un être humain ordinaire, mais un être qui se trouve dans une cabine de commande, contrôlant une grue géante et puissante, qui nous domine tous.

Le point essentiel est celui-ci : la productivité globale d’une personne provient en petite partie de ses apports personnels (tels que le talent et l’effort), mais en grande partie des apports sociétaux auxquels elle peut avoir accès. Non seulement les apports sociétaux sont beaucoup plus importants en termes de productivité globale d’un indivividu, mais ils sont aussi une question de chance, ce qui avantage considérablement certains par rapport à d’autres et ébranle donc toute prétention à la méritocratie. La sous-structure est en réalité un vaste héritage social.

… Et donc, elle nous appartient à tous

Imaginez que vous viviez dans des sociétés non sophistiquées de chasseurs-cueilleurs, avec peu de capital accumulé, de technologie et de structures juridiques. Tous les « revenus » générés dans ces sociétés proviennent entièrement des talents et des efforts des individus qui y travaillent. En d’autres termes, on peut dire que ces revenus sont entièrement mérités.

Quelle est l’ampleur de ce « revenu » ? Angus Maddison a estimé que le niveau de subsistance était approximativement de 810 dollars par personne et par an (en dollars de 2020) ; la Banque mondiale définit l’« extrême pauvreté » ou « pauvreté absolue » par un seuil de pauvreté international de 2,15 dollars par jour (en dollars à parité de pouvoir d’achat de 2017), soit 783 dollars par an. Prenons donc 800 dollars comme approximation très grossière et comparons-les au revenu médian aux États-Unis aujourd’hui – 38 000 dollars – et au revenu moyen du 1 % supérieur, qui était d’environ 824 000 dollars (il serait beaucoup plus élevé si nous y ajoutions la richesse accumulée en plus du revenu). Cela signifie que 98 % du revenu du travailleur médian contemporain et pas moins de 99,9 % du revenu du centile supérieur ne peuvent être attribués à l’effort ou au talent individuel, mais sont en fait dus à l’héritage social fourni par la sous-structure. Par conséquent, il est totalement immérité.

La conception méritocratique standard relative au mérite est un mensonge et une tromperie. La production moderne est un processus profondément interdépendant qui implique le travail et les institutions de base d’une grande partie de la communauté ainsi que de millions de nos ancêtres décédés depuis longtemps.

La richesse des riches n’est pas méritée. C’est notre héritage social. Et nous avons tous les droits de la récupérer.

Contributeur

Tom Malleson est professeur associé de justice sociale et d’études sur la paix au King’s University College de l’Université Western, au Canada, et auteur de Against Inequality : The Practical and Ethical Case for Abolishing the Superrich (Contre les inégalités : Les arguments pratiques et éthiques en faveur de l’abolition des super-riches).

Source : Jacobin Mag, Tom Malleson, 01-05-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Suzanne // 10.06.2023 à 09h49

Je suis bien sûr d’accord avec la thèse principale, mais tout ça commence quand même à m’énerver. Si nous sommes dans une telle situation, n’est-ce pas parce que, quelque part, une grande partie de nous est plus ou moins complice? Qui s’accommode du vol des ressources de l’Afrique ou de l’Asie? Qui pense que telle ou telle civilisation est composée de sous hommes, et ce n’est donc pas gênant de leur faire fabriquer des t-shirts à 5 euros? Puis ensuite de leur reprocher de polluer la planète? Qui achète des séries d’appartements pour les louer, au lieu de simplement acheter sa maison, son unique maison, pour l’habiter? Qui a besoin d’une résidence secondaire, quand des tas de gens n’arrivent pas au 15 du mois? Qui s’accommode de la double pensée qui consiste à présenter le RN comme le diable, mais à soutenir à fond un gouvernement étranger que je ne nommerai pas, formé de ministres à côté desquels notre extrême droite française ressemble à un troupeau de doux agneaux? Nous aidons au soutien de ces ultra riches, arrêtons de les soutenir, une fois pour toutes.
Mon seul modèle désormais, c’est Bernard Friot. Il faut l’entendre dire « oui, les salaires, de 1 à 6, du SMIC à 6000 euros. Qui a besoin de plus de 6000 euros par mois? ». C’est délicieux. Et réconfortant.
https://www.youtube.com/watch?v=7bc3VVukW1g&t=236s

7 réactions et commentaires

  • Suzanne // 10.06.2023 à 09h49

    Je suis bien sûr d’accord avec la thèse principale, mais tout ça commence quand même à m’énerver. Si nous sommes dans une telle situation, n’est-ce pas parce que, quelque part, une grande partie de nous est plus ou moins complice? Qui s’accommode du vol des ressources de l’Afrique ou de l’Asie? Qui pense que telle ou telle civilisation est composée de sous hommes, et ce n’est donc pas gênant de leur faire fabriquer des t-shirts à 5 euros? Puis ensuite de leur reprocher de polluer la planète? Qui achète des séries d’appartements pour les louer, au lieu de simplement acheter sa maison, son unique maison, pour l’habiter? Qui a besoin d’une résidence secondaire, quand des tas de gens n’arrivent pas au 15 du mois? Qui s’accommode de la double pensée qui consiste à présenter le RN comme le diable, mais à soutenir à fond un gouvernement étranger que je ne nommerai pas, formé de ministres à côté desquels notre extrême droite française ressemble à un troupeau de doux agneaux? Nous aidons au soutien de ces ultra riches, arrêtons de les soutenir, une fois pour toutes.
    Mon seul modèle désormais, c’est Bernard Friot. Il faut l’entendre dire « oui, les salaires, de 1 à 6, du SMIC à 6000 euros. Qui a besoin de plus de 6000 euros par mois? ». C’est délicieux. Et réconfortant.
    https://www.youtube.com/watch?v=7bc3VVukW1g&t=236s

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  • Jean // 10.06.2023 à 10h12

    Les ultra-riches prendront, comme toujours, tout ce qu’on leur laissera prendre. Leur avidité sans borne, durant notre Histoire, a du être encadrée par la royauté ou le pouvoir religieux pour que notre civilisation puisse seulement apparaitre et se développer. Lorsque ce pouvoir des ultra-riches n’est plus entravé par les États, ou les groupes d’États, la corruption finit inévitablement par devenir endémique. Leur liberté est donc la promesse de notre asservissement et c’est à l’aune des restrictions qui lui sont apportée que l’on peut véritablement mesurer la Liberté d’un peuple.

      +18

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    • Lt Briggs // 10.06.2023 à 10h48

      « Lorsque ce pouvoir des ultra-riches n’est plus entravé par les États (…) »

      J’ai plutôt l’impression que les ultra-riches ne cherchent aucunement à détruire les États mais à mettre la main dessus car cela leur est indispensable pour maintenir ou accroître leur richesse. Si l’avènement d’un régime anticapitaliste serait sans aucun doute une catastrophe pour eux, un État trop faible le serait tout autant. Bernard Arnault, pour prendre un exemple, n’est jamais qu’un homme. C’est en s’appuyant sur un ensemble de lois dûment votées, sur des règlements et des institutions plus ou moins liées à l’État qu’il a bâti et contrôle son empire mondial du luxe. Cet empire ne tiendrait pas sans réglementation sur la contrefaçon, sans armées d’avocats qui s’appuient sur des lois votées par les élus, sans exemptions fiscales diverses là encore votées par les élus, sans médias subventionnés par l’État, etc. Bernard Arnault, malgré les 14 milliards d’euros de bénéfice net du groupe LVMH en 2022, a accaparé la plus grosse partie des aides publiques en recevant pour Les Échos et Le Parisien plus de 16 millions d’euros en 2021 après 22,5 millions d’euros en 2020. Last but not least, un État doit être assez fort pour empêcher un effondrement bancaire, synonyme de catastrophe pour des empires tels que celui de Bernard Arnault, qui sont souvent lourdement endettés et empruntent continuellement pour payer leurs dettes. L’État en France est très puissant, mais pas avec tout le monde.

        +18

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  • RIVIÈRE // 10.06.2023 à 19h28

    Les ultras riches …
    En 2020, ils en ont encore bonifié grassement leurs fortunes, au travers de crimes contre les citoyens de très nombreux pays, principalement occidentaux…. Ces faits reconnus devant les plus hautes instances européennes, entre autres, n’ont fait l’objet d’aucune poursuite…. Rien de chez rien…??? Ils ne se cachent même pas ou si peu, uniquement pour les seconds couteaux….C’est dire si on peut s’inquiéter et se dire également, pourquoi ne pas refaire, devant un tel succès financier…. Pratiquement aucun obstacle….

      +3

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  • xbrossard // 12.06.2023 à 15h46

    tout cela est bien beau mais nous cache en fait l’origine de toutes les inégalités: les « puissants » s’arrogent le droit d’ordonner aux « inférieurs » d’obéir à leur ordre, alors qu’ils n’en ont moralement pas le droit. Le problème est similaire à celui de l’esclavage: l’esclavage n’est pas honteux parce qu’il est violent (même s’il finit toujours par le devenir avec le temps) mais parce qu’il enlève aux gens leur pouvoir de décision, en particulier sur eux même. Et le salariat, à la base du capitalisme, porte en lui le même problème; en échange d’un salaire, les salariés doivent abandonner leur pouvoir de décision (se subordonner) alors qu’il n’y a aucune raison morale de le faire; et en général cette perte de pouvoir est à leur dépend, ce qui explique pourquoi le partage de la valeur n’est jamais pour le salarié.

    Après tout, entre un salarié coiffeur qui obéit au ordres du patron pour un client et un coiffeur qui fait ce qu’un client lui demande (mais sans lui obéir), il n’y a aucune raison que le premier cas soit privilégié par rapport au second. Et c’est pourtant ce que tout les gouvernements ont toujours fait (y compris à la révolution pour remplacer un maître par un autre) au mépris du sens moral.
    Tant qu’on aura pas compris ça et que l’on restera au niveau économique, on ne résoudra rien: l’arrêt de l’esclavagisme n’est pas une décision économique mais une décision « morale ». Ce doit être la même chose pour la subordination, qui nous rend tous un peu esclave.

      +1

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  • ouvrierpcf // 12.06.2023 à 20h08

    Il vous faut lire Marx qui ne défendait ni les esclaves ni les domestiques Marx exposait comment la matière première exploitée extraite traitée transformée vendue mais surtout revendue et cotée en bourse pré cotée avant une guerre une épidémie ( cela ne vous dit donc rien ?)devait impérativement provoquer la baisse tendancielle du taux de profit Le tout ni par des esclaves ni des domestiques mais par des prolétaires Donc des femmes des hommes qui avec leurs mains leur cerveau transforment les matières premières sans qui elles resteraitent premières et donc sous terre ou dans les citernes des tuyaux les pompes a essence les magasins les entrepôts les catalogues les sites internet

      +0

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