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11.août.202011.8.2020 // Les Crises

Plan de relance européen : l’Italie met en garde contre une crise de financement à l’automne

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Source : The Telegrah, Ambrose Evans-Pritchard
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le Plan de relance de l’UE n’a pas été conçu pour les problèmes de liquidité immédiats

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a été reçu comme un héros à Rome, mais il devient maintenant plus clair qu’il a fait de grandes concessions pour une aide limitée. CREDIT : ARIS OIKONOMOU /AFP

Les réjouissances à propos du Fonds de relance de l’UE, doté de 750 milliards d’euros, ont été brutalement interrompues. L’Italie prévient déjà que l’argent n’arrivera pas assez tôt pour éviter une crise de liquidité à l’automne.

Roberto Gualtieri, le ministre technocrate des finances italien, a déclaré aux dirigeants de la coalition au pouvoir, à huis clos, que le Trésor aura du mal à assumer à la fois un déficit budgétaire proche de 12 % du PIB et à rembourser une montagne de dettes anciennes arrivant à échéance dans les prochains mois.

Il a appelé à présenter une demande formelle auprès du fonds de sauvetage vilipendé de l’UE (MES) pour débloquer 36 milliards d’euros de prêts immédiats en cas de pandémie, selon Il Sole.

L’avertissement a stupéfié le Mouvement cinq étoiles, qui célèbre toujours ce qu’il croyait à tort être un triomphe lors du sommet marathon de l’UE à Bruxelles. Le Premier ministre Giuseppe Conte a été reçu comme un héros à Rome, mais il devient maintenant plus clair qu’il a fait de grandes concessions pour une aide limitée.

Les données du Trésor italien montrent que 39 milliards d’euros de remboursements arrivent à échéance en septembre, 39 milliards d’euros supplémentaires en octobre et 42 milliards d’euros en novembre. La combinaison des reconductionset du choc fiscal de la pandémie pourrait faire passer les coûts de financement de l’Italie à près de 500 milliards d’euros cette année.

« Il existe un besoin d’emprunt massif. Gualtieri doit regarder les chiffres et se demander qui va acheter toute cette dette », a déclaré Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef au Trésor italien et maintenant chez LC Macro.

Le fonds de sauvetage MES est un poison politique pour l’Italie, où il est considéré comme un cheval de Troie au bénéfice d’un système de « troïka » et est entaché par l’héritage amer de la crise de la dette de la zone euro. Toute tentative de le faire accepter risque de diviser le Mouvement cinq étoiles et de déclencher une crise gouvernementale.

Le Fonds européen pour la relance n’a pas été conçu pour les problèmes de liquidité immédiats. Selon Bruxelles, la première tranche d’aide ne sera pas versée avant juin prochain, bien qu’il puisse être possible d’accorder une petite avance. Les prêts bon marché ne seront pas disponibles avant 2024.

M. Codogno a déclaré que les fonds étrangers restent méfiants à l’égard des obligations italiennes aux rendements actuellement réduits. La tentative visant à s’appuyer sur les investisseurs de détail a « effectivement échoué ». La première émission d’obligations patriotiques d’une valeur de 22 milliards d’euros s’est bien passée en mars, mais la deuxième émission d’obligations BTP Futura en juillet n’a rapporté que 6 milliards d’euros.

La Banque centrale européenne absorbe la dette italienne dans le cadre de son programme d' »assouplissement quantitatif (QE) pandémique », qui s’écarte largement de la part de l’Italie dans le PIB de la zone euro. Mais il y a des limites politiques, juridiques et techniques à cet absorption fiscale.

Contrairement à la Banque d’Angleterre, la BCE n’est pas autorisée à acheter des obligations directement sur le marché primaire. Elle doit se contenter des titres déjà négociés sur le marché secondaire. « Le Trésor italien doit trouver un moyen de placer la dette en premier lieu », a déclaré M. Codogno.

La BCE suit une voie dangereuse après le jugement explosif rendu en mai par la plus haute cour d’Allemagne, qui a jugé que la banque centrale avait outrepassé son mandat lors de précédents achats d’obligations et qu’elle s’était égarée dans un soutien quasi-budgétaire aux gouvernements insolvables. [Les activités quasi-budgétaires sont faites par les banques et entreprises publiques et quelquefois, à la demande d’un Etat, par les sociétés du secteur privé, pour lesquelles les prix facturés sont moindres en général que le taux du marché, NdT]

Les crédits accordés par la Bundesbank via le système de paiement Target2 de la BCE – principalement à la Banque d’Italie – devraient passer le cap des mille milliards d’euros en juillet et déclencher une tempête médiatique en Allemagne.

Christine Lagarde, la présidente de la BCE, a indiqué que la banque renforcera le QE pandémique si nécessaire. Mais le langage corporel de l’institution ne correspond pas à sa rhétorique.

Les fonds d’investissements spéculatifs se concentrent sur l’apparente insouciance de la BCE face aux dangers de la déflation. Ils ont noté qu’elle prévoit un resserrement quantitatif rapide (QE inversé) dès que la crise actuelle sera terminée, et le ton belliciste de la membre allemande du directoire, Isabel Schnabel. « Tout ce que cela veut dire, c’est que le conseil des gouverneurs est divisé. Il arrivera un grand jour où il faudra rendre des comptes à ce sujet », a déclaré un gestionnaire de fonds.

La résistance intransigeante du Mouvement cinq étoiles à un prêt du MES est, dans un sens, absurde. Les conditions habituelles de l’UE pour l’octroi d’un prêt au titre de ce fonds de sauvetage sont levées à cette occasion en raison de la pandémie.

En revanche, le soutien du nouveau Fonds de relance est assorti de conditions draconiennes. L’instrument est une sorte de Gosplan européen, avec des niveaux sans précédent de contrôle centralisé depuis Bruxelles.

Le processus d’approbation est un casse-tête bureaucratique. Les emprunteurs doivent adhérer au mécanisme de surveillance du « semestre européen » et satisfaire aux exigences fixées dans leurs « recommandations spécifiques par pays », ce qui, dans le cas de l’Italie, signifie une réduction des pensions, une augmentation des impôts fonciers et, en fin de compte, l’austérité lorsque Bruxelles le décide et non pas lorsque Rome le décide.

Les Pays-Bas ou tout autre pays « frugal » peut actionner un « frein d’urgence » et exiger un gel des paiements si l’Italie traîne les pieds.

Pourtant, les transferts fiscaux au titre du Fonds de relance sont modestes. Bien que l’Italie reçoive un montant global de 87 milliards d’euros sur trois ans, ce montant doit être mis en regard de sa position de contributrice nette au budget de l’UE. Selon les calculs de Goldman Sachs, sa contribution nette s’élève à 37 milliards d’euros, soit 2% du PIB. Elle s’élève donc à environ 0,7 % du PIB par an.

Le Mouvement cinq étoiles semble ne pas avoir compris ce qui s’est passé à Bruxelles. Les sommes d’argent sont trop faibles pour faire une quelconque différence étant donné l’ampleur du choc pandémique. La Bank of America affirme que le montage ne « fera pas bouger l’aiguille macroéconomique ».

Le gouvernement italien a néanmoins souscrit à ce qui constitue un mécanisme d’application de la Troïka. Le Kanzleramt à Berlin – travaillant en tandem avec Ursula von der Leyen à Bruxelles – a obtenu ce qu’il voulait. C’est pourquoi les partisans de la ligne dure au sein du Conseil allemand des experts économiques ont donné leur accord.

Si la Commission obtient pour la première fois le pouvoir d’emprunter des sommes importantes sur les marchés des capitaux, le communiqué du sommet précise qu’il s’agit d’une facilité temporaire destinée à faire face à un événement exceptionnel et qu’elle ne doit pas être considérée comme un précédent.

Le programme n’est pas à la hauteur de l’union fiscale. Il n’y a pas d’émission conjointe et solidaire de dette et donc pas d’euro-obligations. La structure constitutionnelle de l’UE n’autorise aucun écart. Le Mouvement cinq étoiles est tombé dans un piège.

L’ex-Premier ministre Matteo Renzi déclare que la « réalité » obligera bientôt le Mouvement cinq étoiles, inexpérimenté, à renoncer à ses anciens engagements et à accepter également un prêt du MES.

« En fin de compte, la crise de l’automne sera telle que le fonds de sauvetage s’imposera de lui-même. La dérive nationaliste de l’Italie est terminée », a-t-il déclaré.

Pour l’instant.

Source : The Telegrah, Ambrose Evans-Pritchard
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Urko // 11.08.2020 à 07h41

On peut multiplier à l’envi les plans de sauvetage et les bricolages institutionnels, ce dont l’Italie a besoin, c’est de dévaluer sa monnaie face à celle de l’Allemagne. Le reste soulage mais ne résout pas le problème numéro un de ce pays : l’Euro, système de parités fixes absurde et destructeur.

44 réactions et commentaires

  • Onfrey-Milleux de Seterre // 11.08.2020 à 07h25

    Comment de micro-pays, qui seraient incapables de se défendre, même contre une attaque militaire de l’armée italienne, dont la population ne pèse rien, dont la production économique ne vaut rien, peuvent-ils ainsi diriger l’Europe ?
    Peut-être parce qu’ils en ont l’assentiment des grandes fortunes…

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    • Patrick // 11.08.2020 à 07h30

      Parce que le principe de fonctionnement est : un pays, une voix !!
      Et c’est très bien que ces pays essaient d’arrêter la folie ambiante d’impression monétaire et d’endettement à l’infini.
      Quoique , dans ce domaine il n’y a pas d’infini , à un moment ou à un autre ça explose.

      En résumé de l’article , on voit bien qu’il faut des dettes supplémentaires simplement pour rembourser le dettes en cours , en plus des dette pour faire tenir debout un système chancelant. Le château de cartes est au bord de l’effondrement , tous les efforts visent à le faire tenir encore un peu , faute de mieux.

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      • Linder // 11.08.2020 à 20h29

        Les pays qu’on qualifie de frugaux sont surtout des paradis fiscaux pour multinationales : Luxembourg, Belgique, Pays-Bas. Par le dumping fiscale, ils privent les autres états de recettes fiscales considérables et sont donc une cause essentielle des déficits budgétaires.
        Ce n’est ni la Corée du Nord, ni le Venezuela ni la Syrie ni la Russie qui détruisent les bureaux de postes, les maternités ou les écoles dans les zones rurales mais le Luxembourg, l’Irlande, etc…

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  • Urko // 11.08.2020 à 07h41

    On peut multiplier à l’envi les plans de sauvetage et les bricolages institutionnels, ce dont l’Italie a besoin, c’est de dévaluer sa monnaie face à celle de l’Allemagne. Le reste soulage mais ne résout pas le problème numéro un de ce pays : l’Euro, système de parités fixes absurde et destructeur.

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    • Patrick // 11.08.2020 à 09h16

      l’Euro est un problème pour d’autres pays dont la France.
      Une monnaie unique ne peut pas fonctionner entre des pays ayant des modes de fonctionnement aussi différents. Il faudra soit anéantir les pays , soit anéantir l’Euro.

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      • Urko // 11.08.2020 à 12h53

        Le choix a été fait : détruire ces pays.

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        • Urko // 11.08.2020 à 14h14

          Nul besoin d’attendre : lisez Sapir, Stiglitz, Krugman, et tant d’autres, de diverses sensibilités ; regardez la trajectoire de croissance de l’Italie avant et après l’Euro ; regardez les statistiques sur l’économie et la société grecque après l’intervention de la troïka… Maintenant, si vous croyez que l’Euro a été positif pour la population de ces pays, et bien on ne peut rien pour vous.

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    • Changi // 11.08.2020 à 13h49

      Elle pourrait dévaluer pour être plus compétitive, pas uniquement dans son commerce avec l’Allemagne. Qu’est-ce qui a provoqué la chute de la deuxième économie manufacturière à la fin du 20e siècle ?

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    • Urko // 11.08.2020 à 15h18

      Je ne peux pas vous convaincre : vous
      confondez trop de choses (je dis ça en découvrant vos arguments qui trahissent, je crois, un étonnant mélange) et je n’ai pas le temps de me lancer dans un long cours sur pourquoi le bilan perclus de prêts non performants des banques Italiennes dérive en partie de l’assèchement de la compétitivité des entreprises italiennes, et pourquoi le décalage entre le taux des BTP et les taux directeurs de la BCE les force à, ou leur permet de, faire des acrobaties. Je réitère mon conseil : lisez sur le sujet, notamment sur target 2, sur les balances commerciales du sud de l’Europe, dont l’Italie, vis à vis de l’Allemagne. J’ai cité krugman, sen ou Sapir ; j’ajoute les rapports du FMI sur le sujet qui a fait les calculs de surélévation et sous évaluation de chacune des monnaies européennes qui s’appellent toutes Euro. Après, bon, il faut comprendre que l’Euro n’est pas une monnaie mais le nom de plusieurs monnaies qui ont un cours forcé et invariable ; ça n’a rien de difficile.

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    • Urko // 11.08.2020 à 19h56

      Vous ne comprenez rien. L’euro est une monnaie surévaluée pour l’économie italienne, qui perd de sa compétitivité et ne peut la restaurer puisque sa monnaie ne s’ajuste pas, et que donc, les capitaux la fuient (parce que restaurer la compétitivité sans investir, sans capitaux, ça n’existe pas sauf à réduire les salaires et le niveau de vie des populations, choix d’ailleurs adopté). Notez qu’il s’agit d’un cercle vicieux allant s’amplifiant. Votre économie s’effiloche, vos ressources fiscales s’amenuisent, vos déficits explosent et votre endettement aussi, ce d’autant qu’il se fait aux taux bas permis par l’Euro… du moins au début. Et aucun moyen de freiner l’engrenage fatidique. Dans un système sans étalon monétaire, les monnaies doivent fluctuer pour s’ajuster à l’économie. Avec l’euro, on sacrifie les économies pour sauver une monnaie. Il ne s’agit pas d’une simple erreur, mais d’une ineptie grotesque. A l’inverse, pour l’industrie allemande, le système confine au génie : ils peuvent accumuler des excédents sans jamais que leur monnaie ne s’apprécie, et les capitaux peuvent continuer d’affluer chez eux pour renforcer davantage leur compétitivité, sans que leur monnaie ne s’apprécie, et les capitaux peuvent continuer d’affluer chez eux pour renforcer davantage leur compétitivité, sans que leur monnaie ne s’apprécie et les capitaux peuvent… vous m’avez compris. Voilà comment les tissus industriels français et italien se virent saccagés

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  • Thierry Balet // 11.08.2020 à 09h19

    En réalité je constate que près de 25 ans après Maastricht où l’on nous avait promis « croissance & emploi & stabilité monétaire  » et j’en passe n’était qu’un leurre, juste pour le plaisir de quelques lobby. Tout cet artifice financier ne sera que misère pour la suite car ce sera jamais assez. Que chaque état retrouve sa monnaie et que cesse cet enfumage qui ne trompe que les naïfs.

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    • Véro // 11.08.2020 à 19h56

      Dans les deux cas on a affaire à une politique de libre-échange avec suppression des barrières douanières, libre circulation entre les pays. L’euro ajoute l’impossibilité à l’intérieur de la zone euro, de limiter grâce à la monnaie, certains déséquilibres qui peuvent résulter de la libre concurrence.
      Vouloir quitter l’euro, c’est aussi vouloir quitter ces politiques de libre circulation qui ont pour effet de déstabiliser l’économie à cause des dévaluations internes.

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    • Frexit // 12.08.2020 à 09h45

      Pour le plaisir :
      « Si le traité était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. »
      Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL
      « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. »
      Michel ROCARD, 27 août 1992, Ouest-France
      « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. »
      Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche
      « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. »
      Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune

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      • Véro // 12.08.2020 à 14h51

        Merci pour ces citations qui gagnent vraiment à être rappelées.
        On ne pouvait pas parler de protection accrue à l’époque, puisque tout conduisait à réduire les protections.
        Il faut d’ailleurs se souvenir de pompidou et de son risque permanent (drôle pour quelqu’un qui avait choisi la fonction publique, faites ce que je dis…).
        Mais bien souvent pour la classe dirigeante il suffit d’affirmer une chose avec conviction pour que les gens y croient, même si c’est complètement faux.

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    • Incognitototo // 19.08.2020 à 16h57

      Bien sûr, tout prouve que c’était mieux avant… 🙁

      Penchez-vous un peu sur les chiffres et vous constaterez que de 1971 à 1999, quand nous avions encore des monnaies nationales, par bien des aspects, c’était bien pire. La monnaie commune n’a pas arrangé grand-chose ( à part une relative stabilité financière), parce que pour résoudre les problèmes une monnaie nationale ne sert strictement à rien ; c’est juste de la pensée magique.

      Les problèmes sont ailleurs…

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  • Ardéchoix // 11.08.2020 à 09h32

    En prenant le petit-déjeuner j’ai dit à ma compagne que l’Italie allait avoir une crise de liquidité à l’automne.
    Réponse : seulement l’Italie ?

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    • Marie Pan-Pan // 11.08.2020 à 21h08

      Et elle vous a répondu qu’elle voulait déjeuner en paix ?

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  • Grd-mère Michelle // 11.08.2020 à 11h03

    Est-il possible de savoir quand, précisément, R.Gualtieri a fait cette déclaration?
    Et quand l’article ci-dessus a paru?
    Merci.

      +1

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    • Bouddha Vert // 11.08.2020 à 11h56

      En cliquant sur le lien de l’article d’origine, il apparait qu’il est du 26 juillet 2020.

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  • LowCost // 11.08.2020 à 12h58

    En effet, l’euro n’est pas la cause de la crise de liquidité. Par contre, le fait pour les pays d’avoir abandonné les politiques monétaires au bénéfice de la BCE est bien la cause de l’impossibilité de sortir du problème, dévaluations et réévaluation impossibles, achat sur le marché primaire, contrôle de capitaux… complétez la liste.
    Sans compter les temps de réactions du systeme européens, où les (mauvaises) solutions sont toujours appliquées avec deux crises de retards.

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    • Urko // 11.08.2020 à 15h26

      La France et l’Italie ont procédé à des dévaluations en série durant les trente glorieuses et leur croissance s’avérait alors parmi les plus fortes d’Europe, devant l’Allemagne. En revanche, la déflation Laval des années trente a mis le pays à genoux, tout comme la déflation euro de facto mise en place depuis le début des années 1990 en fait (l’arrimage franc mark date d’avant l’introduction de l’Euro) a laminé notre industrie.

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      • Incognitototo // 11.08.2020 à 18h09

        Mais non, c’est le tandem VGE/Barre (suite à la fin des accords de Bretton Woods et les chocs pétroliers qui en ont résulté) qui, avec leur idéologie néo-libérale, a laissé crever un tiers de nos industries (métallurgiques, textiles, manufacturières, des charbonnages …) sans lever le petit doigt. Pendant ce temps-là, les Allemands (soumis aux mêmes problèmes que nous) ont fait le dos rond, modernisé leurs appareils de production par des investissements massifs et cherché de nouveaux débouchés commerciaux.

        Ce sont donc bien les politiques nationales industrielles qui ont été déterminantes pour creuser les écarts et pas du tout une quelconque raison monétaire. D’ailleurs, à défaut de faire les réformes structurelles (dont elle aurait eu besoin pour faire face aux nouvelles donnes internationales), la France a cherché une solution magique en jouant sur les leviers monétaires (notamment par les dévaluations successives (ou réévaluation du mark) 81-82-83-86-87) et ça lui est revenu en pleine poire…

        En outre, comparer toujours avec les 30 glorieuses, c’est se tromper de contexte et croire que leurs conditions spécifiques seraient reproductibles. Ces conditions particulières sont finies, terminées, kaput depuis 1971 et la fixation par les marchés des valeurs des monnaies. Il faudra bien qu’un jour certains le comprennent et en tirent les conséquences.

        Je ne sais pas ce qu’il faudrait faire pour que certains arrêtent de se tromper sur les vraies causes, mais c’est fatigant de lire toujours autant de contre-vérités qui oublient toujours les différences contextuelles historiques.

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        • Véro // 11.08.2020 à 23h33

          @ electronicwizard

          le minitel n’était pas un si mauvais choix que ça. Le principe d’un équipement bon marché pour tout le monde par exemple était plutôt une bonne idée. Le minitel a aussi permis à la population française de se familiariser assez tôt avec les nouvelles technologies, et puis c’était une technologie innovante à l’époque, une expérience intéressante.

          Pour ce qui est des vraies causes, personne ne dit que l’euro est la cause de tous les problèmes. Personne ne dit qu’avec une monnaie nationale il n’y aurait aucun problème. Mais avec l’euro on a droit à une politique monétaire rigide et inadaptable, le contraire de la flexibilité. C’est un frein, et c’est pour ça que l’euro existe (couplé à une politique monétaire prédéterminée et à la circulation libre des capitaux), pour satisfaire le besoin de sécurité et de rentabilité de ceux qui font des placements financiers, malheureusement trop souvent aux dépens du plus grand nombre. Et en plus de ça, une même monnaie pour plusieurs Etats différents ne peut pas aboutir à un développement homogène de ces Etats (la Grèce en est le plus cruel exemple).

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    • MR // 11.08.2020 à 17h26

      Penser que l’euro n’est pour rien responsable dans notre apathie économique depuis 20 ans, c’est comme penser qu’on peut courir le 100 mètre en 10 secondes avec des boulets au pieds. Je ne parle ici que de l’économie française, avec tous ses déséquilibres, ses faiblesses à l’export et la propension des décideurs à tirer vers le bas ceux qui tentent des choses; mais aussi avec ces nouveaux milliardaires (qui profitent donc bien de l’inflation des actifs eux, et qui ne veulent surtout pas que ça change) sa politique de l’offre totalement inefficace et très coûteux (CICE notamment), ses chefs d’industrie médiocres (Lagardère) etc…
      En d’autres termes, récupérer un minimum de compétitivité passera obligatoirement par la sortie de l’euro et de l’Union Européenne, mais ce ne sera clairement pas suffisant.

        +15

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      • Véro // 11.08.2020 à 20h47

        L’euro n’est qu’une facette du problème. Il n’est pas LE problème et la cause de tout.
        Il ne faut pas trop se féliciter du niveau de création d’entreprises. Beaucoup sont des auto-entreprises par exemple.

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    • MS // 11.08.2020 à 19h47

      De ce point de vue, les solutions adoptées actuellement, et notamment les taux négatifs sont tout autant la ruine des actifs ( et la providence des banques)

        +4

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      • Incognitototo // 11.08.2020 à 23h46

        Ruine des actifs ? Vous êtes sûr ? Allez donc voir comment ils se portent notamment au niveau immobilier… Même si on n’évitera pas une énième crise boursière et financière, les investisseurs aiment les monnaies stables et l’inflation proche de zéro, ce sont leurs critères absolus pour décider de leurs investissements (et alimenter ainsi la hausse des actifs), le reste, notamment les taux négatifs, a assez peu d’importance pour eux. Ça n’est ni plus ni moins d’ailleurs que l’analyse et en conséquence la politique de l’Allemagne depuis 60 ans qui lui a maintenu la tête hors de l’eau pendant que la France et d’autres coulaient…
        D’ailleurs, comme les investisseurs continuent à miser sur une croissance exponentielle du commerce et la stabilité de l’Euro, vous voyez bien que ça ne les décourage nullement de prêter à tous les États de l’Eurozone, même avec des taux très bas. C’est mieux pour eux de gagner 1 % avec une inflation à 2 en étant sûr qu’ils récupéreront leur mise, plutôt que de gagner 5 en perdant 8 par l’inflation sur une autre devise en prenant un risque de tout perdre ; l’argent qui n’est pas investi perd en tout état de cause plein pot de l’inflation qu’il subit.

        Les spéculateurs, eux, aiment l’argent facile en jouant sur les monnaies instables et leurs besoins en devises, notamment pour enfoncer les pays qui n’ont pas de répondant ; en cela un taux négatif (comparativement à l’inflation) est parfait pour les décourager.

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    • Véro // 11.08.2020 à 20h34

      Oui mais pour pouvoir produire il faut dépenser. Et on ne peut pas dépenser ce qui sera produit puisque ce n’est pas encore produit. Donc il faut soit emprunter, soit créer de la monnaie (en plus des apports liés aux prélèvements obligatoires).
      Pour les 70 %, il me semble que c’est plutôt de l’ordre de 50%.

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    • Véro // 12.08.2020 à 09h24

      En valeur, les importations énergétiques représentent 70 % de la valeur du solde de la balance commerciale.
      Mais présenter les choses comme cela est trompeur, en faisant supposer que le déficit commercial de la France est finalement très faible. Si on regarde par secteur, les choses sont un peu différentes.
      Les principaux secteurs déficitaires sont l’énergie pour 45 Md, l’électronique pour 17 Md, l’automobile pour 15 Md, le textile, l’habillement et le cuir pour 12 Md.
      L’énergie représente beaucoup, mais en cumulant les autres secteurs déficitaires on obtient à peu près la même chose.
      Notez que le déficit commercial représente au total assez peu par rapport au pib. Et quand on regarde le total des échanges de la france, on voit que c’est nettement inférieur à ce qui se passe en allemagne.
      La France n’a visiblement pas une vocation exportatrice aussi prononcée que l’Allemagne. Mais comme elle fait partie del’UE, elle est soumise au libre-échange et sommée d’augmenter sans cesse ses exportations.
      C’est absurde.

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  • Gribouille // 11.08.2020 à 14h31

    Qu’entendez-vous pas crise de liquidité ? Dans l’article en question, il est fait référence explicitement à la possibilité pour l’Etat Italien d’émettre des bons du trésor sur le marché. C’est l’Etat Italien qui aura des problèmes de liquidité si elle ne peut rembourser ses dettes qui arrivent à échéance, et trouver de l’argent supplémentaire pour financer ses nouvelles dépenses. Je comprends pas la digression sur les banques italiennes.

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  • Incognitototo // 11.08.2020 à 14h57

    Oui, les exemples sont multiples et j’irai même plus loin que vous : ceux qui pensent que la sortie de l’euro est LA solution ont juste une piètre connaissance de l’histoire et des mécanismes monétaires.
    Des années soixante-dix à la création de l’euro le fait d’avoir des monnaies nationales ne protégeait en rien de ce type de crise de liquidités ou encore des attaques spéculatives, et ce malgré les mécanismes de régulations successivement mis en place pour s’en défendre (2 SME et autres).
    Les dévaluations successives des monnaies les plus faibles (ou réévaluation des plus fortes) n’ont en outre jamais rien résolu et même empiré certains problèmes (inflation, chômage, perte de pouvoir d’achat pour la population et de compétitivité pour les secteurs dépendants des importations, et cetera).
    Bref, il est étonnant pour moi de constater qu’un nombre croissant de personnes croient à cette fable de la soi-disant force que donnerait une monnaie nationale, alors que les solutions sont ailleurs.

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    • MR // 11.08.2020 à 15h57

      Le problème de l’euro c’est que ce n’est pas une monnaie, mais un ensemble de monnaies nationales, qui toutes s’appellent euro et qui ont un taux de change fixe de un pour un, quelle que soit la structure économique et la compétitivité de pays qui composent la zone monétaire. En d’autres termes, l’Allemagne, pour qui l’euro est sous-évalué, a pratiqué une dévaluation de ses salaires avant tout le monde (réformes Hartz), ce qui lui a permis de laminer ses voisins « partenaires » pour qui l’euro était trop cher, et qui n’ont pas pu lutter puisqu’ils n’avaient plus la possibilité de fixer les taux de change et taux d’intérêts.
      Et quand les pays de la zone s’aperçoivent qu’ils n’ont pas d’autres choix que de faire pareil s’ils veulent préserver un minimum leur compétitivité, ils font tous la même chose en même temps: la baisse de la demande intérieure n’est plus compensée par la demande extérieure puisque les clients à l’export des pays de la zone euro sont précisément les pays de cette même zone. Dans un contexte ou de surcroît, la libéralisation des mouvements de capitaux favorise la concurrence internationale et donc les délocalisations, on comprend plus facilement d’où vient cet appauvrissement général des économies de la zone euro (hors Allemagne, puisqu’elle a fait sa dévaluation avant tous les autres)
      Et dans un contexte où les économies divergent, d’autant plus avec la crise sanitaire, les plans de relance de l’UE n’ont qu’un seul but : sauver l’euro, au prix du niveau de vie des citoyens…

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      • Incognitototo // 11.08.2020 à 17h19

        Désolé, mais vous ne répondez pas à mon rappel historique : en quoi, quand c’était le cas, le fait d’avoir des monnaies nationales nous protégeait des surenchères qui ont conduit la plupart des pays à adopter des contre-mesures délétères pour l’inflation, le pouvoir d’achat, le chômage, les dettes publiques, et même la compétitivité des entreprises ?

        Vous n’avez et n’aurez pas de réponse là-dessus parce qu’en réalité tout démontre que l’indépendance monétaire est totalement accessoire pour faire face à la guerre économique à laquelle se sont toujours livrés tous les États contre tous les autres, et les spéculateurs contre tous les États.
        À l’exception d’une certaine tranquillité face aux spéculateurs, l’Euro n’a rien apporté de plus, mais en réalité n’a rien aggravé non plus par rapport aux problèmes structurels que chaque pays recelait bien avant sa création. Le vrai problème est plutôt, qu’est-ce qui empêche les pays les plus fragiles de conduire les réformes structurelles (notamment fiscales) qui leur permettraient de lutter à armes égales avec les autres pays ? C’est ça le fond du problème et rien d’autre. Croire en la solution magique du retour à une monnaie nationale, c’est nier les réalités historiques et actuelles qui démontrent qu’avoir une monnaie nationale n’a jamais servi à rien, sauf créer des problèmes supplémentaires.

        En outre, vous vous trompez sur l’Allemagne, le niveau de ses salaires est un des moins compétitifs d’Europe : https://insee.fr/fr/statistiques/4238431?sommaire=4238781 . D’ailleurs, si la compétitivité salariale avait une importance, alors l’Espagne (vu son faible niveau de salaire) serait exempte de chômage et le Luxembourg un enfer où personne ne travaillerait ; mais c’est exactement l’inverse qui se produit, parce que ça ne fonctionne pas comme ça. Ou autrement dit, il ne suffit pas de baisser les salaires pour trouver de la compétitivité et attirer les investisseurs.

        Quand les Crises voudra bien que je vous explique comment on pourrait tout changer sans revenir aux monnaies nationales peut-être que vous aurez une révélation, en attendant essayez d’arrêter de vous trompez vous-même en refusant de prendre en compte les réalités historiques.

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        • Gribouille // 12.08.2020 à 07h54

          C’est bizarre « les réalités historiques » que vous invoquez en toute circonstance nous apprennent que les unions monétaires ne sont pas viables.

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          • Incognitototo // 12.08.2020 à 15h07

            Oui, Maurice Allais le démontrait déjà et de façon très convaincante. D’ailleurs, l’histoire lui a en partie donné raison : par exemple, jamais nous n’aurions dû intégrer, en l’état de leurs économies, les pays de l’Est qui créent un déséquilibre concurrentiel néfaste pour les économies des plus fragiles (dont la nôtre d’ailleurs).
            Mais le pire du pire a été d’entériner en 1986 une libre concurrence entre les États d’alors de l’UE et dans le même temps de ratifier les accords du GATT de l’Uruguay Round qui mettait toute l’UE en concurrence avec le reste du monde ; c’est d’une imbécillité sans fond.

            Reste qu’il y a la théorie et la pratique, mais aussi ce que la réalité interdirait de faire et ce que la volonté politique décide de faire quand même.

            On le voit bien d’ailleurs cette Europe avance à l’aveugle et ne traite les problèmes que quand elle y est contrainte et forcée, sous peine de disparition. C’est bien dommage, parce que Maurice Allais donnait aussi les clefs pour faire autrement.
            Nous aurions des moyens pour réguler tout ce qui ne va pas avec cette Europe, mais visiblement nos politiques n’agiront que s’ils se retrouvent avec un couteau sous la gorge.

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  • Urko // 11.08.2020 à 20h17

    L’euro est un avion à bord duquel il ne fallait pas monter, mais maintenant qu’il vole, en sauter semble trop dangereux. Voilà ce qui paralyse nos dirigeants. Sauf que l’oxygène à bord ou le kérosène va manquer, et qu’il va falloir faire quelque chose quand même. L’Italie doit sortir et elle en souffrira avant mais elle n’aura bientôt plus le choix.

    Si cette métaphore lourdingue vous déplaît, songez à celle du dentiste : ceux qui doivent y aller mais ont peur de lui peuvent se voir tenter de repousser l’échéance, mais plus ils attendent plus ils auront mal. Et sortir de l’euro fera mal, mais moins que d’y rester.

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    • Incognitototo // 12.08.2020 à 00h32

      L’Euro est un avion à bord duquel presque tous les pays ont voulu monter (et même ceux qui ne sont pas à bord y sont quand même, comme le Danemark ou la Suisse) parce qu’aucun n’avait les moyens tout seul (même pas l’Allemagne) de contrer l’hégémonie du dollar. Il aura fallu plus de 20 ans et bien des bricolages monétaires (qui ont en réalité aggravé les problèmes) pour que les pays européens admettent que personne ne pouvait s’en sortir tout seul. Ça n’empêche pas que tout ait été fait en dépit du bon sens dans cette Europe, mais ça nous protège au moins de nous crasher tout seul… 🙂

      Quand en 71 les USA ont imposé leur diktat de laisser les marchés décider des valeurs des monnaies, notre monde s’est effondré et personne ne pouvait faire face seul au déchaînement spéculatif qui s’est abattu sur toutes les monnaies.
      Pendant ce temps où on courrait comme des canards sans tête, les USA finançaient par la planche à billets leurs colossaux besoins de financements pour la conquête de l’espace et la course aux armements ; et laissaient tous les autres pays supporter leurs dettes et le surplus de dollars en circulation. On peut même, en analysant toutes les chaînes de conséquences, comprendre comment l’URSS a été progressivement asphyxiée monétairement et financièrement, pour 20 ans plus tard tomber à cause de cette unique décision.

      C’est l’Allemagne qui a d’ailleurs involontairement déclenché ce basculement du monde en 1971. Elle a osé réclamer que les US honorent leurs engagements de restituer l’or qu’elle avait en crédit du fait de leur balance commerciale déjà fortement excédentaire. Cela aurait conduit les USA (en récession depuis 1966) à la ruine, et c’est ce prétexte qui leur a servi pour casser unilatéralement les accords de Bretton Woods. Le piège, dont nous ne sommes plus sortis depuis, s’est alors refermé sur nous. Pas de bras, pas de chocolat, mais aussi pas de dollars, pas de commerce…
      Nous n’avons fait que bricoler depuis et aucune politique monétaire n’a jamais pu contrecarrer cette volonté des USA d’imposer le dollar comme monnaie d’échange internationale, à part celle contre-intuitive de la monnaie forte menée depuis toujours par l’Allemagne qui a sauvé leurs meubles et non accessoirement les nôtres dans une certaine mesure.
      D’ailleurs, si aujourd’hui on revenait au Franc, à part pour quelques secteurs minoritaires (armement, transports, agriculture… mais pour combien de temps encore), je me demande bien ce que la France aurait à vendre pour récupérer les devises dont elle aurait besoin, afin de pourvoir à ses besoins sur tous les autres secteurs : industrie, produits manufacturés, pétrole, gaz, matières premières, et cetera, et cetera, et cetera… et même masques de protection !

      Le problème pour la France, ça n’a jamais été l’Allemagne ou même l’Euro, mais bien l’hégémonie sans partage du dollar, avec l’impéritie et pire l’imbécillité permanente et successive d’une classe politique dirigeante (de droite comme de gauche) qui n’a jamais rien compris à l’économie et a toujours eu une guerre de retard.

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      • Ives // 13.08.2020 à 06h52

        Est-ce que in fine le problème n’est pas que depuis 50 ans nous vivons tous (états, particuliers, entreprises) à crédit, ayant donc besoin de ces monnaies qui ont toutes été dévaluées ?

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        • Incognitototo // 13.08.2020 à 14h56

          Contrairement aux idées reçues, parmi les pays occidentaux, seuls les USA (dont la balance commerciale est déficitaire depuis 1976) vivent vraiment à crédit et doivent de l’argent à tout le reste du monde. Ce pays tient uniquement à cause de la demande permanente en dollars qui alimente le commerce international et les fonds de réserve de tous les autres pays.

          Pour ce qui concerne l’Eurozone (même avec de fortes disparités entre les pays qui ne sont malheureusement pas régulés) sa balance commerciale est globalement équilibrée depuis la création de l’Euro (1999) et fortement excédentaire à partir 2012. Donc, on ne peut pas globalement en conclure que nous dépensons plus que nous ne produisons, bien au contraire.

          Pour ce qui concerne les dettes publiques, il ne faut jamais perdre de vue que c’est un choix éminemment idéologique des gouvernements de ne pas mettre en place une fiscalité adaptée à ce problème. Prenons l’exemple de la France ; globalement toutes dettes cumulées : 2 482 Md€ à ce jour, mais 5 277 Md€ pour les principaux placements financiers (en augmentation constante), soit un volume d’épargne et de capitaux couvrant largement les dettes publiques.

          En comparant avec les pays moins endettés ont constatent tout simplement que la fiscalité étant plus forte le ratio dette/épargne est 0,5 à 3 fois moins important. CQFD : quand on voudra vraiment arrêter de faire en permanence des cadeaux aux plus riches (et non accessoirement récupérer les milliards de l’évasion fiscale : autour de 800 Md€ sur 10 ans), ça ira beaucoup mieux pour nos comptes publics.

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          • Richy // 15.08.2020 à 12h01

            l’exemple de la France ; globalement toutes dettes cumulées : 2 482 Md€ à ce jour, mais 5 277 Md€ pour les principaux placements financiers (en augmentation constante), soit un volume d’épargne et de capitaux couvrant largement les dettes publiques.« 
            C’est pour ça que l’opération «  covid 19 «  va prochainement vider l’épargne des Français…..

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            • incognitototo // 15.08.2020 à 13h17

              Je ne vois pas le rapport et je parlais des plus riches ceux qui sont depuis des années entre 40 à 45 % d’IR pour le taux marginal en France, alors que les pays, moins endettés que nous, sont entre 50 et 63 %…

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  • Jean // 12.08.2020 à 03h39

    => « En revanche, le soutien du nouveau Fonds de relance est assorti de conditions draconiennes. L’instrument est une sorte de Gosplan européen, avec des niveaux sans précédent de contrôle centralisé depuis Bruxelles.
    Le processus d’approbation est un casse-tête bureaucratique. Les emprunteurs doivent adhérer au mécanisme de surveillance du « semestre européen » et satisfaire aux exigences fixées dans leurs « recommandations spécifiques par pays », ce qui, dans le cas de l’Italie, signifie une réduction des pensions, une augmentation des impôts fonciers et, en fin de compte, l’austérité lorsque Bruxelles le décide et non pas lorsque Rome le décide. »

    Cette crise est une bénédiction pour ceux qui veulent, malgré la réticence des peuples, accélérer l’intégration européenne. Et il y a urgence car il leur faut piller tout ce qui peut encore l’être avant le feu d’artifice final.

    => « L’ex-Premier ministre Matteo Renzi déclare que la « réalité » obligera bientôt le Mouvement cinq étoiles, inexpérimenté, à renoncer à ses anciens engagements et à accepter également un prêt du MES. « En fin de compte, la crise de l’automne sera telle que le fonds de sauvetage s’imposera de lui-même. La dérive nationaliste de l’Italie est terminée », a-t-il déclaré. »

    Mais le peuple italien à bien compris que ce plan de sauvetage de l’UE est un assassina, planifié par ceux qui ont encore le sang de la Grèce sur les mains, et il ne se laissera pas faire…

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  • Michel Le Rouméliote // 12.08.2020 à 11h55

    En conclusion : Cari amici Italiani, « Kalos orisate stin Ellada ! »
    Benvenuti in Grecia !
    Et après, ce sera le tour de nos amis Français… Et des autres…

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  • Incognitototo // 12.08.2020 à 18h26

    « Bizarre » et dommage qu’autant de commentaires, pourtant de bonne tenue, aient disparu… pour ne laisser au final que ceux (plein de clichés et d’idées préconçues) hostiles à l’euro et à l’UE. La pluralité des opinions et des analyses est-elle devenue un problème pour « Les Crises » ?

    Ha oui, il reste encore un des miens qui relativise un commentaire, mais probablement pas pour longtemps.

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