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3.décembre.20153.12.2015 // Les Crises

UE : les néoconservateurs de Bruxelles choisissent la confrontation avec la Russie, par Alain Pucciarelli

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Source : Alain Pucciarelli, 03-12-2015

A la faveur de la « crise des réfugiés », l’UE fait risette à la Turquie et désavoue M. Hollande dans sa quête d’une aide militaire auprès de la Russie

Le « problème » des réfugiés conduit donc l’UE à rouvrir les négociations avec la Turquie en vue de son adhésion, et à répondre de la sorte positivement à une vieille demande des Etats Unis.

Elle fait cela au motif officiel que sans accord de fond avec la Turquie, le problème des réfugiés ne peut pas être résolu. Elle agit sans consultation officielle des pays concernés, sans tenir compte de leurs opinions publiques.

-Elle le fait juste après que la Turquie a abattu un chasseur russe en Syrie sans raison apparente autre que celle de la provocation, dont l’origine peut sans doute être recherchée du côté de Washington, qui a la haute main sur l’usage des armements sophistiqués que les Etats Unis livrent à leurs alliés. En la matière, on est en droit de supposer que la Turquie a appuyé sur la détente, mais qu’elle ne tenait pas le viseur.

-Elle le fait à la suite des événements du 13 novembre en France, et de la visite à Moscou de M. Hollande quêtant une aide pour abattre « Daesh » (alors que l’UE a reconduit les sanctions contre la Russie). Cette escale moscovite succédait à une entretien humiliant à Washington avec M. Obama, qui a maintenu son préalable, le départ de M. Assad (inacceptable pour la Russie), pour s’engager dans une coalition anti Daech en dépit de l’agression qu’a subie la France. Autrement dit, M. Hollande a été piteusement éconduit par notre « grand allié » qui n’a pas pu voir d’un bon œil l’éventuel rapprochement de la France et de la Russie.

-Et voilà que sur le mode Tartuffe, elle ridiculise le président français à peine rentré de Moscou en se rapprochant brutalement et étroitement d’un agresseur de fraîche date de la Russie. De sa seule initiative ? Peut-on attribuer tout cela au hasard des calendriers et des contraintes diverses et variées de la politique internationale ? A chacun d’en juger.

Une vérité paradoxale

La Turquie est donc en apparence considérée suffisamment importante dans la gestion des flux de réfugiés qu’il convient de la museler avec de l’argent (on parle de trois milliards d’euros au moins) et avec la réanimation d’une perspective politique ancienne d’intégration. On ne peut pas mieux reconnaître dans tous les cas qu’elle est largement à l’origine de l’invasion migratoire qui secoue l’UE.

Cette réouverture officielle des négociations visant à permettre son entrée dans l’UE intervient à un moment où le régime de M. Erdogan donne des signes d’autoritarisme réels, par exemple à travers la mise au pas de la presse d’opposition, ou l’emprisonnement de journalistes dénonçant la collusion entre la Turquie et Daech, alors que M. Poutine dénonce cette collusion et accuse Ankara de commercialiser le pétrole vendu par l’ « Etat islamique ». L’UE prend cette décision lourde de conséquences au moment où les avions turcs supposés frapper Daech s’en prennent surtout aux Kurdes, qui se battent précisément contre Daech, comme le faisait le chasseur russe abattu dernièrement. Tout cela se produit sur fond d’islamisation accélérée de la société turque et d’alliance étroite avec les états sunnites de la région, dont le Qatar et l’Arabie Saoudite, proches alliés eux aussi des Etats Unis et soutiens puissants des islamistes qui mettent la Syrie à feu et à sang.

Autrement dit, l’UE tend symboliquement la main à Daech alors que M. Hollande tente, ou fait semblant de tenter d’organiser une coalition contre ce groupe terroriste dont la naissance doit tout aux Etats Unis (lire les déclarations du général Desportes devant le Sénat le 12 décembre 2014, Les crises.fr).

Cet étrange rebondissement intervient après que des preuves ont été apportées de l’implication illégale, secrète et très concrète (armes, argent, conseillers) des pays européens (aux côtés des Etats Unis), dont la France, dans la guerre menée par les groupes terroristes, modérés ou pas, contre le pouvoir de M. Assad. M. Hollande a reconnu des livraisons d’armes en direction de « rebelles modérés » faites en toute illégalité internationale. M. Fabius a légitimé le soutien à un « groupe modéré » (Al Nosra), qui vient d’applaudir au massacre du 13 novembre à Paris, en parlant du « boucher Assad » et du sang que ce dernier aurait sur les mains.

Si tel est le cas, et pourquoi pas, en a-t-il autant que M. Obama, ou que son prédécesseur M. Bush (la liste des bourreaux est infinie) ? Est-ce là un argument recevable en politique internationale, surtout quand les monarchies moyenâgeuses et barbares du golfe sont nos alliées ?

Un désastre européen programmé ?

On peut opter pour deux visions de la situation actuelle, dont la gravité ne semble pas mobiliser nos médias, qui s’extasie sur la COP21 ou les nouvelles frappes occidentales (avec l’Allemagne et le Royaume Uni) autour des Etats Unis qui, espérons-le, seront plus efficaces que les précédentes. A moins qu’une nouvelle provocation anti russe ne vienne égayer nos soirées.

La première vision, rebattue par la « grande » presse, s’en tient à la prise en compte du cours « normal » des politiques européennes, faites d’accommodement, de compromis et d’arrangements entre amis dans un contexte aujourd’hui délicat, celui des réfugiés. Ce qui est oublier les conditions et le moment où cet accord intervient. Et sauf bien entendu que cette mollesse supposée des instances européennes fait place dès que nécessaire à une rigueur et à une brutalité sans pareilles, par exemple à l’occasion de l’affaire grecque.

A noter que la « une » du Monde.fr du mardi 1er décembre (au moins dans la matinée) ne souffle pas un mot sur cet énorme événement, la reprise des négociations d’adhésion avec la Turquie, et que le 20h d’Antenne 2 du même jour fait de même, ce qui en dit probablement toute l’importance véritable.

Une autre réalité ?

On a parallèlement le droit, et sans doute le devoir civique, de voir les choses d’un autre œil, au moins pour essayer de comprendre une réalité qui, peut-être, paraît plus complexe qu’elle n’est.

Personne ne peut nier que l’afflux brutal des réfugiés dont l’essentiel vivaient dans des camps au Liban et en Turquie déstabilise les pays de l’UE, quoiqu’en disent les droitdelhommistes professionnels. Cet afflux s’est déclenché soudainement et massivement, et il est permis de voir à l’origine de cet événement un chef d’orchestre, la Turquie (par exemple!), conviée pour prix de cette action d’éclat à accéder à son vieux projet européen par ceux-là mêmes qui subissent son agression violente par flots de malheureux migrants interposés.

Cela ne « colle » évidemment pas. Récompense-t-on un état qui fait preuve d’un tel pouvoir de nuisance ? Et bien… oui ! Les réfugiés en provenance du Moyen orient sont si nombreux qu’ils feraient presque oublier les flux meurtriers de « boat peoples » qui tentent toujours de traverser la Méditerranée depuis les rivages de feu la Lybie.

Si, comme l’accord avec la Turquie paraît l’indiquer, ce pays a donc eu un rôle majeur dans ce désastre humanitaire si parfaitement mis en oeuvre, nonobstant le fait que la tragédie humanitaire globale au Moyen Orient trouve sa source dans les politiques occidentales, au premier rang desquelles celle des Etats Unis, on ne peut qu’être intrigué par la soudaine précipitation de l’UE à reprendre dans de telles conditions des négociations plus ou moins suspendues avec la Turquie, qui n’a par ailleurs jamais été officiellement découragée dans son entreprise d’intégration de l’UE, cette vieille stratégie US comme il l’a été évoqué plus haut.

Autrement dit, le vrai fil de cette histoire peut être lu en sens inverse de ce qui nous est asséné quand certains médias prennent la peine de parler de cela: le flux de réfugiés a pu être déclenché par les Occidentaux, dont les dirigeants européens, avec l’aide décisive de la Turquie, pour permettre la « nécessaire » intégration de la Turquie à l’UE selon la vision atlantiste.

On pourrait alors interpréter cette hypothèse vraisemblable comme un plan brillant destiné à duper les opinions publiques occidentales, et à renforcer la politique US au Moyen orient en adossant enfin la Turquie à l’UE, tout en accélérant le processus de désintégration des Etats européens qui de la sorte ne s’opposeront plus aux Etats Unis d’aucune manière : l’allié turc, avec les amis des états Unis déjà nombreux parmi nos partenaires européens, contribuera mieux encore à vassaliser le vieux continent et à l’ensabler dans des querelles sociétales monstrueuses depuis Bruxelles.

Nous aurons ainsi une traduction libre et imparfaite, du vieux rêve fédéraliste porté par Jean Monnet (se reporter à tous les arguments qui militent rationnellement contre une entrée de la Turquie dans l’UE et pour une sortie de la France de cette même UE).

Implications objectives

Les attentats Charlie ont conduit à la mise en œuvre de la « loi sécurité », sur le modèle du Patriot Act américain. Ceux du 13 novembre débouchent sur l’état d’urgence, comme en prolongation de la loi qui de toute évidence protège peu contre le terrorisme, surtout quand le gouvernement français a refusé (2013) les informations des services syriens relatifs aux « Français » combattant avec Daech et qu’après le 13 novembre, il ne rouvre toujours pas son ambassade à Damas, seul moyen de collecter des informations fiables en temps réel. On peut considérer à ce titre que l’Etat ne fait pas tout ce qui est indispensable à la lutte contre les terroristes, tout en instrumentalisant au maximum les conséquences des actes de ces derniers, et sans remettre en cause sa politique extérieure, qui est celle de l’UE et donc de Washington en dépit des velléités de M. Hollande de se rapprocher de la Russie.

L’UE tend la main à la Turquie, qui trempe apparemment dans des pratiques mafieuses la liant à la nébuleuse terroriste, soutenue et financée puissamment on l’a dit par les grands amis de la Turquie et de la France que sont les monarchies pétrolières. La Turquie facilite aussi grandement les allées et venues des terroristes, leurs approvisionnements, leur encadrement, mettant à ce titre aussi la sécurité des états européens en cause. Si l’on considère que l’UE est une construction politique même si on l’oublie parfois, elle nous engage donc à la fois dans le soutien à la politique impériale de M. Erdogan et dans sa complicité avec les groupes terroristes y compris ceux qui sont susceptibles de nous frapper ; la Turquie nous entraîne également, mécaniquement, dans sa confrontation avec la Russie, traduction de la stratégie belliciste des Etats Unis où certains, en haut lieu, évoquent sans recul une éventuelle aventure guerrière avec cette même Russie.

Comment aujourd’hui la Russie ne peut-elle pas prendre acte du fait que l’UE se rapproche significativement du pays agresseur qui a abattu son chasseur bombardier, et que, par voie de conséquence, elle devient ouvertement, « es qualité », un adversaire déclaré, (bientôt ennemi?) car rallié clairement aux Etats Unis, dont la responsabilité (active ou passive) dans l’attaque turque est plus que probable pour les dirigeants russes ?

La COP 21, un nuage de fumée ?

Dans ce contexte dangereux, que penser de la COP21, sinon qu’elle est à présent un rideau de fumée « bienvenu », puisque la presse nationale ne parle en gros que de cela, même si elle a été programmé bien avant ces événements ? On aurait aimé d’ailleurs que la détresse écologique de la planète fasse l’objet d’une véritable mobilisation internationale et non d’un faux semblant théâtralisé porteur d’illusions et donc de futures déceptions. On peut en effet douter de l’efficacité d’une procédure non contraignante, quels que soient les accords obtenus entre états. Il suffit à ce titre de se demander si les négociations à propos du Traité transatlantique (TAFTA, plus le traité sur les services TISA) et l’existence du traité transpacifique ne réduisent pas à néant tout projet écologique éventuel produit par les pays engagés dans la mise sur pied d’un monde qui verrait les oligarchies financières et économiques imposer leurs lois aux puissances publiques. Derrière ce nuage de fumée, donc, s’affirment la problématique Turque, et la toute puissance du parrain US déterminé à avancer ses pions contre la Russie après le choc produit par l’intervention de M. Poutine en Syrie. La soudaine décision de l’UE serait la réponse de Washington à Moscou.

Une « consolation » cependant dans cet apparent chaos protéiforme: le jour où la Turquie sera dans l’UE, les réfugiés n’en seront plus, et pourront se répandre en Europe en toute légalité !

Il est donc légitime de tirer la sonnette d’alarme, et de dénoncer les petits pas qui nous entraînent vers une possible catastrophe militaire et un probable séisme social et sociétal que non seulement Bruxelles n’anticipe pas, mais semble promouvoir. Il est vraiment temps de sortir de l’UE et de son asservissement originel aux stratégies US de domination du monde dans lesquelles nous n’avons rien à gagner, et beaucoup à perdre. Avant qu’il ne soit trop tard.

Source : Blog Mediapart, Alain Pucciarelli, 03-12-2015

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

wesson // 04.12.2015 à 01h21

Lorsque j’ai lu cet article et sa source « Médiapart », je me suis dit « quelque chose ne colle pas. Un article de Mediapart ne saurait être aussi critique envers la politique atlantiste et notre alignement à celle ci, et le néologisme « droitdel’hommiste » est interdit. »

En cliquant sur le lien pour aller vérifier, j’ai pu constater que l’article n’est pas de Mediapart, mais du blog de l’un de ses abonnés.

Donc tout vas bien, j’ai presque eu peur que Médiapart ne changea de ligne éditoriale : J’aurai alors peut-être été amené à m’y ré-abonner.

40 réactions et commentaires

  • Pierre Davoust // 04.12.2015 à 00h16

    A l’évidence, enfin façon de parler, parce que sauf pour la presse et bon nombre d’experts…le jeu qui se trame au niveau des instances européennes non élues n’a strictement rien à voir avec le jeu qui se mène au niveau des exécutifs nationaux… Et tant que la lumière ne sera pas faite sur les intérêts divergents qui s’opposent, les peuples tenus dans l’ignorance seront des victimes bien sottes.
    Posons nous la question de savoir qui sont les marionnettistes ?

      +9

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  • JaySWD // 04.12.2015 à 00h29

    Médiapart concluant son article en recommandant la sortie de l’UE,les bras m’en tombent! ! !
    Ceci dit,vu les dernières prises de position du Politburo européen(la Commission Européenne),l’inénarrable Moscovici,il y a clairement urgence:

    http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/attentats-a-paris-la-commission-174735

    Et évidemment,Sapin acquièse..Rarement Socialiste aura a ce point rimé avec Social Traitre!

    Pour autant,la masse n’est pas dupe,et les hurlements de Vallsolini ce soir en meeting PS(toute mes excuses,pendant que je rédige,les perrotons-perroquet X mouton-sont à l’oeuvre…) ressemblent de plus en plus au glapissement terminal du lapin dans les phares..

    Pas convaincu des capacité réelles du FN à gérer quoi que ce soit,mais convaincu par contre que les partis dits « gouvernementaux » voient arriver un énorme coup de pied dans la G***le ce WE.

    PS:Pas convaincu non plus que le lapin glapisse,si quelqu’un sait le nom de son cri,je prend ! !

      +13

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    • Alexandre // 04.12.2015 à 03h51

      Cet article n’est pas écrit par mediapart, mais sur un blog hébergé par Mediapart.

        +12

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    • Paola44 // 04.12.2015 à 11h58

      Le Moscovici bêle, le Valssolini hurle, et le lapin glapit, ou clapit, ou couine, vous avez donc raison! Voilà au moins un problème facile à régler dans ce vaste monde!

        +5

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  • atanguy // 04.12.2015 à 00h41
  • paracon // 04.12.2015 à 00h45

    Avec la Cop21 on va avoir droit à un accord non contraignant (et devinez qui ne veut pas d’un tel accord) qui volera en éclat avec TISA et TAFTA. C lamentable.
    Mais ce n’est peut-être que le plan B pour sauver l’économie et le suprématisme américain. Quand au réchauffement ils pensent sans doute le régler par la géo-ingéniérie. Une bonne guerre en Europe contre la Russie le rêve. Détruire pour retrouver la croissance, résoudre le problème de la surpopulation mondiale, … essayer enfin (!) nos armes nucléaires.
    Vive le complexe militaro-industriel (il faut bien le nourrir ce pauvre petit).

      +17

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  • FDM // 04.12.2015 à 00h59

    Bonjour,

    C’est incroyable en effet !

    Nous couper de nos frères Russes, pour se jeter dans les bras de nos cousins US… notre avenir ne se joue pourtant pas là-bas, mais à l’Est !

    L’Allemagne ne doit pas être Innocente dans cette affaire, vu sa démographie déclinante, il est certain que l’Ukraine rentrera dans l’espace Schengen.

    Nos élites font preuve d’un aveuglement stupide, voire même de racisme à l’encontre de la Russie, en tout cas d’un sentiment de supériorité à peine cacher.

    Et dire que tout cela, c’est avant tout une question d’argent, de contrat juteux etc.la finance est bel et bien derrière cela aussi, il faut le dire !

    On comprend mieux la volonté des Anglo-Saxons de vouloir faire rentrer la Turquie dans l’UE, c’est un pion à jouer contre les Russes et in fine la Chine, les USA empêche donc tout rapprochement qui pourrait à terme constituer l’Eurasie sous une forme politique etc.

    La gauche est grandement coupable tout comme la droite de vouloir faire rentrer ce Pays dans l’UE, finalement les socialistes sont très pro usa plus que l’on dit.

    Depuis toutes ces années, je ne vois que des commentaires négatifs sur la Turquie (en dehors du racisme j’entends) mais de plus en plus de commentaires positif sur la Russie.

    L’UE ne sert donc pas les peuples qui la compose, mais la finance, il fait donc en sortir, car celle-ci nous mène à la guerre et cela c’est déjà vus !

    Bonne soirée.

      +32

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    • Astatruc // 04.12.2015 à 08h53

      « finalement les socialistes sont très pro usa plus que l’on dit. »
      y pas de socialistes, ce sont les employés du financiarisme, (comme il n’y a ni républicains ni lepenistes);

        +22

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      • lvzor // 05.12.2015 à 18h31

        Heureusement que tu es là pour le dire, parce quand c’est moi qui le dis je me fais sabrer mon post.

          +1

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  • Guillaume Besset // 04.12.2015 à 01h19

    En matière de corruption, la Turquie est ~53me et la Russie ~127me
    Donc malgré tous les défauts d’Erdogan, je ne pense pas qu’il soit une bonne idée de lâcher la Turquie.. (comme tous les autres pays d’ailleurs au niveau diplomatique malgré leurs défauts (cf. 6 degrés de séparation entre tous les citoyens du monde))
    Notre avenir se joue partout où les citoyens sont libres ! (les libertés amènent la Paix)
    http://www.historionomie.com/archives/2015/12/03/33017988.html

      +0

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    • atanguy // 04.12.2015 à 02h03

      Guillaume: Je crois que tu n’as pas de très bonnes lectures vu le lien que tu nous passes…
      C’est bien la Turquie d’Ergodan qui a abattu un avion Russe,pas le contraire.

        +30

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      • JaySWD // 04.12.2015 à 04h28

        Je confirme,tes lectures font peur,guillaume!! En tout cas,un IMMENSE merci de nous avoir fait découvrir la version Historien de BHL,c’est impressionnant! !
        Via le lien ci-dessous,voyez les analyses,plus atlantiste que Victoria Nuland.
        Et le commentaire de l’article(2 com pour une analyse,chacun appréciera..),notamment sur l’Ukraine,devrait mettre notre OB en fusion,à croire que ce soit Poutine en personne qui a organisé le Maïdan!

        http://www.historionomie.com/archives/2015/12/02/33013490.html

        Pour faire bonne mesure,le voila qui nous cite la Héritage Foundation,métastase Néo-cons US s’il en est,et enfin,pour la bonne bouche,sa logorrhée chez les Jihadistes libéraux de Contrepoints;

        http://www.contrepoints.org/author/wenceslas-balyre

        charmant garçon…bon,ceci dit,historien à 31 ans,il a le temps d’apprendre! ! !

          +19

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    • Laurence // 04.12.2015 à 08h27

      C’est sympa de venir t’aérer le cerveau sur ce blog alors que tes idées divergent totalement de celles exprimées ici. Merci pour cet échange courtois de point de vu totalement différent!
      Petite réflexion, ne serait-il pas intéressant que tu recherches le nombre d’agression militaire russe et le nombre d’agression militaire américaine au cours de l’histoire et surtout du 20éme siècle. C’est très instructif crois-moi! Mais surtout, il faut le faire objectivement, ce qui est le plus compliqué.
      Belle journée

        +30

      Alerter
    • Homère d’Allore // 04.12.2015 à 08h55

      « La Turquie n’a pas commis d’agression sur ses voisins »…

      Parlez-en aux Kurdes de Syrie !

      Je ne pense pas que vous soyez assez stupide pour croire l’article que vous relayez. Je pense qu’il s’agit plutôt, de votre part, d’une intervention « en service commandé ».
      Pas de chance, ici, ce ne sont pas les commentaires du Point où de l’Obs…Vous allez trouver du répondant.

        +15

      Alerter
    • languedoc30 // 04.12.2015 à 10h51

      D’après vous 53 ème sur la liste des corrompus ça mérite un bon point, ok.
      Pour le trafic avec ces détraqués de daesh, du pétrole volé à l’Irak et la Syrie contre des armes et des munitions, la Turquie d’Erdogan, mérite quoi, un léger blâme?
      Pour l’avion russe abattu au dessus du territoire syrien, la mention « peut mieux faire » serait judicieusement choisie, vous êtes certainement d’accord.
      Vous avez raison, la Turquie et fin prête pour rentrer dans l’UE. Si ça devait arriver, j’espère qu’il restera un peu d’honneur à la France pour en sortir.

        +11

      Alerter
    • francois marquet // 04.12.2015 à 11h11

      Pour avoir travaillé 6 ans en Russie, je peux dire que si la corruption y est très présente, elle est en régression. On ne peut s’en étonner: après la chute de l’URSS, la propriété privée a été instituée du jour au lendemain, et des biens de l’état ont été attribués aux mieux placés ou plus malins, pas aux plus honnêtes. Poutine a repris le pays des mains d’Eltsine après 8 ans de privatisations conseillées par les occidentaux surtout à leur profit. Restructurer le pays, faire rentrer les impôts n’a pas été très facile, le combat avec les oligarques et les industriels dure encore.
      Mais la Russie s’est redressée, (natalité, désendettement, lutte anti corruption), même s’il reste beaucoup à faire.
      Du côté de la Turquie, c’est plutôt le contraire: re-islamisation du plus grand pays laïque de la région, oppression accrue des Kurdes, soutien aux terroristes du Caucase, d’Irak et de Syrie, emprisonnement de journalistes et d’avocats, corruption des élites galopante, chantage aux réfugiés avec l’union européenne…
      Donc d’un côté on remonte la pente, de l’autre on la descend. Je préfèrerais qu’on s’allie avec les premiers.

        +22

      Alerter
      • francois marquet // 04.12.2015 à 11h22

        modération en panne ou surchargée, je peux aider…

          +4

        Alerter
    • Vénus-Etoile du Berger // 04.12.2015 à 11h14

      @Guillaume
      Ce classement est-il significatif ?
      Quels indicateurs fiables permettent de mesurer ce rang?
      Lorsque nous analysons ce classement nous pouvons observer par exemple que les Bahamas sont dans le haut du classement soit au 24e rang et la Somalie est dernière.
      En fonction de différents indicateurs choisis le classement va se modifier. Donc forcément si par exemple le nombre d’école créée est un indicateur dans ce classement, cela peut expliquer certains biais.

        +9

      Alerter
    • JETI // 04.12.2015 à 14h48

      J’ai rarement lu, en aussi peu de lignes, une aussi importante quantité de contre vérités … impressionnant.
      Je pense que vous avez dû arriver sur ce blog par erreur.

        +2

      Alerter
  • wesson // 04.12.2015 à 01h21

    Lorsque j’ai lu cet article et sa source « Médiapart », je me suis dit « quelque chose ne colle pas. Un article de Mediapart ne saurait être aussi critique envers la politique atlantiste et notre alignement à celle ci, et le néologisme « droitdel’hommiste » est interdit. »

    En cliquant sur le lien pour aller vérifier, j’ai pu constater que l’article n’est pas de Mediapart, mais du blog de l’un de ses abonnés.

    Donc tout vas bien, j’ai presque eu peur que Médiapart ne changea de ligne éditoriale : J’aurai alors peut-être été amené à m’y ré-abonner.

      +55

    Alerter
    • Olposoch // 04.12.2015 à 09h55

      attention quand même à l’imparfait du subjonctif…

        +1

      Alerter
      • wesson // 04.12.2015 à 12h56

        ohlala,

        j’ai bien peur que la correction de mes fautes d’accord et d’orthographes constitue en soi une activité à temps plein.

          +5

        Alerter
        • Louis JULIA // 04.12.2015 à 20h08

          Pas grave!

            +3

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        • Alex // 05.12.2015 à 13h05

          C’est très clair. Cependant attention de ne pas se ré-abonner trop vite tout de même, Ne dit-on pas : Une fois n’est pas coutume? 😉

            +0

          Alerter
  • atanguy // 04.12.2015 à 01h49

    L’Europe se délite:
    « les dirigeants européens improvisent dans le désordre et ne maîtrisent pas grand-chose, ne semblant même pas avoir le souci de reprendre l’initiative, comme dépassés. Quel spectacle ! »
    http://www.pauljorion.com/blog/2015/12/03/leurope-se-delite-par-francois-leclerc/#more-80651

      +10

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  • georges glise // 04.12.2015 à 04h32

    de toute façon, dans presque tous les pays de l’ue, à droite comme à gauche, l’atlantisme règne en maître absolu. il n’y a eu que de gaulle et les communistes pour s’y opposerjadis , et c’est évidemment encore pire depuis la disparition de l’union soviétique

      +20

    Alerter
  • philou // 04.12.2015 à 04h58

    Passant par-dessus les têtes folles des eurocrates atlantistes de l’UE(rss) et de nos zélites zinfâmes, cet appel* direct de jeunes moscovites en direction des jeunes de l’Europe :

    https://www.youtube.com/watch?v=As89OKUAX3U#t=14

    (*évidemment qu’on peut voir cet appel comme de la propagande, mais une contre-propagande fraîche et bienvenue : il faut bien brûler un pan de forêt pour faire un contre-feu au brasier qui s’avance..)

      +7

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  • picton // 04.12.2015 à 07h12

    « …………….elle agit sans consultation officielle des pays concernés, sans tenir compte de leurs opinions publiques…. » qui théoriquement devraient se prononcer par référendum (du moins en France) pour accepter un nouvel Etat dans l’UE.

    Comme l’opinion publique, représentée par ses électeurs, voterait NON à ce référendum, on nous expliquera qu’il modifier les textes pour que ce soit l’assemblée nationale qui se prononce sur cette question. Laquelle est trop complexe et ne relève pas de notre compétence.
    On prend les paris ?

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    • Frédérique // 04.12.2015 à 09h50

      Aucunement besoin de modifier quoique ce soit, cela fait longtemps déjà que toutes les dispositions ont été prises pour que l’avis du peuple compte pour du beurre.
      A chaque fois qu’un texte évoque le très démocratique mot « référendum » pour l’acceptation ou la modification d’une loi ou de la constitution, vous trouverez immanquablement à la suite « ou le vote d’une motion adoptée en termes identiques par chaque assemblée à la majorité des trois cinquièmes. », soit le remplacement du référendum par le vote du congrès, ce truc majoritairement à la solde de l’U.E.
      Ils ne sont pas fous, ils ne vont pas demander notre avis.
      Dans le cas de la Turquie, de toutes façons, ils n’ont besoin de l’autorisation de personne, car cela ne concerne que des pays qui n’auraient pas obtenu l’accord de négociations du conseil de l’Europe avant 2004 et la Turquie l’a depuis 1999.

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  • Georges Clounaud // 04.12.2015 à 07h22

    La ligne éditoriale de nos médias alignés, aussi fanatisés à l’idéologie mortifère néoconservatrice US que nos terroristes au wahabisme le plus extrême, à l’écoute des journaux radiophonique du matin (lorsqu’ils en parlent !) est la suivante : Erdogan et Poutine se ressemblent étrangement. C’est le combat du Tsar contre le Sultan, deux dictateurs, liberticides etc…J’en passe et des meilleurs !
    Mais ce qu’ils oublient c’est que notre ue avec ces valeurs dégoulinantes de plus en plus rances, déroule à l’un le tapis rouge alors que l’autre est voué aux gémonies…
    Ce grand écart, ce deux poids deux mesures, devient difficilement supportable. Jusqu’où nos dirigeants européens inféodés, cette ue en ruines morales, sociales et économiques pourront-ils tenir ?
    Les français sont-ils toujours autant des veaux pour supporter tout cela ?

    Et si on écoutait et on prenait au mot Jacques Attali ?

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2015/11/30/ne-vous-plaignez-pas-2/

    (Ps : Pas de méprise, mon ton est volontairement ironique !)

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  • Astatruc // 04.12.2015 à 09h02

    « Erdogan et Poutine se ressemblent étrangement »,
    je ne suis ps d’accord et c’est faire insulte au second.
    Erdogan aide les terroristes, Poutine les combat.
    La politique d’Erdogan est au mieux floue, celle de Poutine est claire comme de l’eau de roche.
    Erdogan est l’ami des Frères musulmans que Poutine combat.
    Poutine est de l’avis général un grand chef d’état alors qu’Ersogan n’est qu’une des multiples marionnetteS de l’UEUSA;

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  • Alain // 04.12.2015 à 09h08

    L’UE bafoue une fois de plus ses propres règles (dont le respect prôné par Schlaübe est visiblement à géométrie variable): la deuxième condition pour être candidat est de srespecter les valeurs de l’union et des les promouvoir, le moins que l’on puisse dire est que la turquie ne la respecte pas.

    De plus l’ouverture des négociations doit être décidée à l’unanimité, donc Hollande a bel et bien accepté cette infamie.

      +6

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    • Frédérique // 04.12.2015 à 11h45

      Rendons à César ce qui lui appartient.
      La procédure d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est en cours depuis fin 1999.
      C’est donc au tandem Chirac-Jospin que nous la devons.

        +3

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  • Krystyna Hawrot // 04.12.2015 à 12h23

    C’est effrayant ce scénario et hélas plausible. Et explosif. De plus l’auteur ne dit pas l’effet que l’entrée de la Turquie dans l’UE va avoir sur la Serbie, la Bosnie, la Macédoine… des peuples… européens, humiliés, appauvris, colonisés par l’UE…et qui attendant dans l’antichambre de l’UE depuis 10 ans!

    La prise de conscience des peuples des Balkans que l’UE n’est pas la solution mais le problème date des mouvements sociaux de 2013-14 et du traitement infligé à la Grèce que tout le monde a suivi de Novi Sad à Prizren… (bien sur, cela tout le monde s’en fout en occident. Depuis quand on s’intéresserait à ce que pensent les barbares des Balkans? une fois qu’on les a bien stigmatisé en barbares grâce la propagande des années 90)

    J’espère qu’à ces dernières nouvelles, cela va accélérer les projets dans l’air de l’intégration du monde yougoslave et la négociation de relations par la Russie, les Brics et l’Organisation de Shanghai… pour enfin faire péter cette UE association de malfaiteurs!

      +10

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  • Eric83 // 04.12.2015 à 13h49

    C’est une remarquable analyse de la situation au vu de l’enfumage à grande échelle de nos gouvernants et des médias à leur service.

    Les « maîtres » ont beaucoup de coups d’avance sur nous qui tentons de décrypter les évènements comme des hiéroglyphes avec une bougie dans une pyramide égyptienne.

    Pour moi, une des principales clés de lecture de la stratégie des « maîtres », consiste à comprendre pourquoi la vague migratoire aussi massive que subite, via la Turquie, a été volontairement déclenchée il y a quelques mois. Quel évènement majeur et/ou calendrier a-t-il présidé à ce déclenchement ?

      +4

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  • Chap la // 04.12.2015 à 15h56

    Comme le dit Mr Berruyer Les années trente cela devait ressemblé à se que l’on vit maintenant Et j’ai bien peur que la suite ressemble aux années quarante

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  • Crapaud Rouge // 04.12.2015 à 16h38

    « Comment aujourd’hui la Russie ne peut-elle pas prendre acte du fait que l’UE se rapproche significativement du pays agresseur qui a abattu son chasseur bombardier, et que, par voie de conséquence, elle devient ouvertement, « es qualité », un adversaire déclaré, (bientôt ennemi?) car rallié clairement aux Etats Unis, dont la responsabilité (active ou passive) dans l’attaque turque est plus que probable pour les dirigeants russes ? » : elle a « pris acte » c’est le moins qu’on puisse dire. La coalition constituée et menée par les US au prétexte de « lutter contre Daesh » sert surtout à souder les rangs du camp occidental. Le moment venu, (celui de lancer l’allumette), on se retrouvera avec deux blocs obligés d’en découdre, et les marchands de canons se frotteront les mains.

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  • stef1304 // 05.12.2015 à 19h11

    merci à ce monsieur pour son point de vue et merci à vous de le diffuser… 🙂

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