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4.décembre.20184.12.2018 // Les Crises

Un ordre mondial fondé sur des règles ou un « ordre » mondial américain sans règles ? Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 31-10-2018

ALASTAIR CROOKE

31.10.2018

Un ordre mondial fondé sur des règles ou un « ordre » mondial américain sans règles ?

« Il a fallu 31 ans au complexe militaro-sécuritaire américain pour se débarrasser de la dernière réalisation du président Reagan en matière de désarmement nucléaire – le Traité INF [Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty, Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, NdT], que le président Reagan et le président soviétique Gorbatchev ont obtenu en 1987 », écrit l’ancien secrétaire adjoint du Trésor de Reagan :

« Dans les coulisses, j’ai joué un certain rôle et, si je me souviens bien, le traité a permis de protéger l’Europe des attaques nucléaires des missiles soviétiques à courte et moyenne portée [les SS20] et de protéger l’Union soviétique des États-Unis [missiles Pershing déployés en Europe]. En limitant les armes nucléaires aux missiles balistiques intercontinentaux, ce qui donnait un certain délai d’alerte, on garantissait ainsi des représailles et le non-recours aux armes nucléaires, le Traité INF était considéré comme réduisant le risque d’une première frappe américaine en Russie et d’une première frappe [soviétique] en Europe…. Reagan, contrairement aux néoconservateurs fous, qu’il a renvoyés et poursuivis en justice, ne voyait pas l’intérêt d’une guerre nucléaire qui détruirait toute vie sur terre. Le Traité INF a été le début, dans l’esprit de Reagan, de l’élimination des armes nucléaires des arsenaux militaires. Le Traité INF a été choisi comme premier pas, parce qu’il ne menaçait pas substantiellement le budget du complexe militaro-sécuritaire américain. »

Cependant, l’Administration Trump veut maintenant quitter unilatéralement le traité INF. « S’adressant aux journalistes du Nevada, Trump a dit : « La Russie a violé l’accord. Ils le violent depuis de nombreuses années et je ne sais pas pourquoi le président Obama n’a pas négocié ou ne s’est pas retiré… Nous allons nous retirer… Nous n’allons pas les laisser violer un accord nucléaire et fabriquer des armes, alors que nous n’avons pas le droit de le faire ». Invité à préciser, le président a dit : « À moins que la Russie ne vienne à nous, que la Chine ne vienne à nous et qu’ils ne viennent tous à nous, et ne disent : « Soyons tous intelligents et ne développons pas ces armes », mais si la Russie en développe et que la Chine le fait aussi, alors que nous continuons à adhérer à l’accord, c’est inacceptable. Ceci dit, nous avons énormément d’argent à mettre en jeu pour nos armées. »

Les repères révélateurs sont évidents: La Russie et la Chine « fabriquent » de nouvelles armes (et les États-Unis sont en retard) ; la Chine « le fait » (et ne fait pas partie du traité INF), et « nous » avons énormément d’argent à mettre en jeu pour nos armées (nous pouvons gagner une course aux armements et les complexes militaro-industriels seront en extase).

Un diplomate (américain) a déclaré au Washington Post que « le projet [de retrait] est l’idée du conseiller de Trump pour la sécurité nationale, le faucon John Bolton, [un opposant de carrière à tous les traités de maîtrise des armements en prenant pour principe qu’ils pourraient potentiellement limiter les options des États-Unis de prendre des mesures unilatérales], qui a déclaré aux alliés américains qu’il estime que le traité INF place Washington dans une « position de faiblesse excessive » contre la Russie et encore « plus important, la Chine ». »

Trump n’est pas un stratège par nature. Il s’enorgueillit plutôt, d’être un négociateur, qui sait comment rechercher, et obtenir, la domination américaine. Un Bolton rusé a joué ici sur l’obsession de Trump de tirer parti de la puissance américaine pour faire deux choses : Amener les États-Unis à avoir potentiellement une capacité de première frappe sur la Russie (c’est-à-dire plus d’influence), en pouvant installer des missiles à portée intermédiaires (comme Aegis) en Europe, et jusqu’aux frontières de la Russie. Deuxièmement, si un conflit militaire entre les États-Unis et la Chine devenait inévitable, à mesure que les tensions s’intensifient, les États-Unis ont conclu qu’ils avaient besoin de missiles à moyenne portée pour attaquer la Chine continentale. Et ce n’est pas seulement la Chine. Comme l’a exprimé Eric Sayers, un expert du CSIS [Center for Strategic and International Studies, think tank s’intéressant à la politique étrangère américaine, NdT] : « Le déploiement de missiles à lanceur terrestre conventionnel à portée intermédiaire pourrait être la clé pour réaffirmer la supériorité militaire américaine en Asie de l’Est ». (c.-à-d. un nouvel effet de levier).

En effet, le US Nuclear Posture Review de l’année dernière [rapport sur la révision de la place de l’armement nucléaire dans la stratégie américaine commandé par le président Trump,NdT] a déjà noté que « la Chine possède probablement déjà la plus grande force de missiles à moyenne et portée intermédiaire en Asie, et probablement dans le monde ». Et les États-Unis sont en train d’encercler la Chine avec des missiles intermédiaires, d’abord avec la décision du Japon d’acheter le système Aegis, puis peut-être celle de Taiwan. (Bolton est connu pour soutenir le stationnement des troupes américaines sur le sol taïwanais, ce qui constitue un levier supplémentaire contre la Chine).

Le président Poutine le voit clairement : « Les Américains continuent de se livrer à ces jeux, car le but réel de ces jeux n’est pas de prendre la Russie en flagrant délit de violation et de l’obliger à respecter le traité, mais d’inventer un prétexte pour détruire ce traité, ce qui fait partie de sa stratégie impériale belligérante ». Ou, en bref, d’imposer un « ordre mondial américain sans règles ».

Ce qui se passe, c’est que Bolton et Pompéo semblent précisément ramener Trump à l’ancien document d’orientation de la politique de défense de 1992, rédigé par Paul Wolfowitz, qui a établi la doctrine selon laquelle les États-Unis ne permettraient pas qu’une concurrence à leur hégémonie ne se développe. En effet, le secrétaire d’État adjoint, Wess Mitchell, a fait ce retour à la politique de l’ère Bush très clairement, lorsque, dans une déclaration devant le Sénat américain il a dit :

Le point de départ de la Stratégie de sécurité nationale est la reconnaissance du fait que l’Amérique est entrée dans une période de concurrence entre grandes puissances et que les politiques américaines passées n’ont ni suffisamment saisi l’ampleur de cette tendance émergente ni suffisamment équipé notre nation pour y parvenir. Contrairement aux hypothèses optimistes des gouvernements précédents, la Russie et la Chine sont des concurrents sérieux qui se donnent les moyens matériels et idéologiques de contester la primauté et le leadership des États-Unis au XXIe siècle. L’un des principaux intérêts des États-Unis en matière de sécurité nationale reste celui d’empêcher la domination de la masse continentale eurasienne par des puissances hostiles.

Et lors du Conseil atlantique du 18 octobre, le secrétaire d’État a déclaré très clairement que l’Europe sera forcée de rentrer dans le rang concernant cette doctrine néo-Wolfowitz :

« Les responsables européens et américains ont permis à l’influence croissante de la Russie et de la Chine dans cette région de « nous prendre par surprise ». « Les Européens de l’Ouest ne peuvent pas continuer à aggraver leur dépendance énergétique vis-à-vis de cette même Russie contre laquelle l’Amérique la défend. Ou de s’enrichir à partir de ce même Iran qui construit des missiles balistiques qui menacent l’Europe », a souligné le secrétaire d’État adjoint. Ajoutant, « il est inacceptable que les alliés des américains en Europe centrale soutiennent des projets comme Turkstream 2 et maintiennent des accords énergétiques confortables qui rendent la région plus vulnérable à cette même Russie, contre laquelle ces États ont rejoint l’OTAN pour se protéger. »

S’adressant également à la conférence du Conseil atlantique du 18 octobre, le représentant spécial des États-Unis pour l’Ukraine, Kurt Volker, a révélé que Washington prévoit de renforcer le régime de sanctions contre Moscou « tous les mois ou tous les deux mois » pour rendre la Russie « plus souple au sujet de l’Ukraine ».

De toute évidence, on attendra aussi de l’Europe qu’elle accueille les missiles américains redéployés en Europe. Certains États peuvent s’en réjouir (la Pologne et les États baltes), mais pas l’Europe dans son ensemble. Ce sera une autre excellente raison de repenser les relations de l’Europe avec Washington.

L’influence de Bolton pose la question de la politique étrangère de Trump aujourd’hui. S’agit-il encore pour l’Amérique de faire une bonne affaire au cas par cas, ou s’agit-il d’un réaménagement à la Bolton pour le Moyen-Orient (changement de régime en Iran) et d’une longue guerre froide menée contre la Russie et la Chine ? Jusqu’à présent, les marchés américains pensaient qu’il s’agissait d’accords commerciaux et d’emplois, mais ce n’est peut-être plus le cas.

Nous avons déjà écrit sur la politique étrangère de Trump qui devient progressivement de plus en plus néoconservatrice. Ce n’est pas nouveau. Mais la principale difficulté d’un impérialisme à la Wolfowitz, attaché à l’effet de levier radical et transactionnel de Trump sur la juridiction liée au dollar, sur l’énergie américaine et sur l’emprise américaine sur les normes et standards technologiques, est que par sa nature même, il empêche toute « grande négociation stratégique » d’émerger – sauf dans le cas peu probable d’une capitulation massive devant les États-Unis. Et alors que les États-Unis matraquent les États non conformes, un par un, ils réagissent collectivement, et de manière asymétrique, pour contrer ces pressions. Le contre-courant progresse actuellement rapidement.

Bolton a peut-être vendu à Trump les avantages de la sortie du traité INF en lui donnant un pouvoir de marchandage avec la Russie et la Chine, mais l’a-t-il aussi mis en garde contre les dangers ? Probablement pas. Bolton a toujours considéré que les limites imposées par le traité à l’action des États-Unis étaient tout simplement désavantageuses. Pourtant, le président Poutine a averti que la Russie utiliserait ses armes nucléaires – si son existence était menacée – et même si elle était menacée par des missiles conventionnels. Les dangers sont évidents.

Quant à la course aux armements, nous ne sommes pas à l’ère Reagan (où la dette fédérale était faible par rapport au PIB). Comme le fait remarquer un commentateur, « aucune entité au monde (qui ne pratique pas actuellement le Quantitative Easing) n’a autant de dette publique vulnérable aux fluctuations des taux d’intérêt à court terme que le gouvernement américain. Les Réserves Fédérales Américaines affichent « 5 nouvelles hausses [des taux d’intérêt] d’ici fin 2019 », ce qui se traduit grosso modo par : « [les paiements d’intérêts de la Fed dus sur la dette américaine pourraient devenir si importants qu’ils] imposeraient des réductions aux forces militaires américaines en 2019 ».

Trump adore l’effet de levier que Bolton semble magiquement tirer de sa « boîte noire » du NSC [National Security Council, NdT], mais le président américain comprend-il à quel point l’effet de levier peut être éphémère? La vitesse à laquelle il peut s’inverser ? Il ne peut pas – comme Knut le Grand [Prince danois – le nom de Knut reste principalement associé à la légende populaire selon laquelle il aurait tenté en vain d’imposer son autorité aux vagues de l’océan, NdT] – simplement se tenir sur le rivage de la mer et ordonner à la marée montante des taux d’intérêt des obligations américaines de baisser comme la marée, ou au marché boursier américain, juste de léviter, afin de multiplier son influence sur la Chine.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 31-10-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Jean // 04.12.2018 à 07h18

Encore merci à M Sarkozy et à tous les complices qui lui ont succédé d’avoir liée le destin de notre nation à ces fous furieux. C’est une raison supplémentaire pour le peuple de reprendre le pouvoir.

16 réactions et commentaires

  • Jean // 04.12.2018 à 07h18

    Encore merci à M Sarkozy et à tous les complices qui lui ont succédé d’avoir liée le destin de notre nation à ces fous furieux. C’est une raison supplémentaire pour le peuple de reprendre le pouvoir.

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    • Duracuir // 04.12.2018 à 09h52

      Sarkozy seulement?
      Depuis le départ de de Gaulle, la liste est interminable. Quant à lier notre nation à ces fous furieux, ils ont des « arguments » impitoyables et colossaux pour faire plier les récalcitrants. Il faudrait la résistance de tout un peuple, comme le font les peuples Russes, Chinois, mais aussi Iraniens, Syriens, Venezueliens, Cubains, Boliviens, Libanais.
      Le peuple Français semble déjà tétanisé à la simple idée de perdre sa pièce de cent sous en sortant de l’euro. Il semble avoir des vapeur à l’idée de sortir de l’UE. Vous croyez qu’il est prêt à subir ce que subissent ces peuples pour retrouver son indépendance?
      Voire…

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      • christian gedeon // 05.12.2018 à 09h39

        Qu’est ce que les Libanais viennent faire dans cette histoire? Si vous parlez du Hezbollah,et avec tout le respect que je vous dois,il représente une partie des libanais,minoritaire quoique tenant le haut du pavé,par les armes. le Liban n’ a pas de contentieux avec les USA,et serait d’ailleurs bien en peine d’en avoir un,compte tenu des millions de Libanais d’origine qui vivent aux USA et dont un certain nombre occupe des positions éminentes,le dernier en date à être médiatisé étant le « fiancé  » de la fille cadette de Donald Trump. Laissez les libanais tranquilles. depuis 1969(et pas 1975),ils ont payé plus que leur écot,et de loin, aux soubresauts régionaux et internationaux,et ont aujourd’hui sur leur sol plus de 1300 000 réfugiés syriens et 800 000 palestiniens,soit un tiers des êtres humains qui vivent dans et sur le pays. Qui dit mieux,ou pire,selon?Oubliez le Liban voulez vous!

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    • Tardieu // 05.12.2018 à 19h44

      Il l’a jamais eu !

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  • Duracuir // 04.12.2018 à 10h02

    Les Romains n’ont pu détruire qu’une seule Carthage.
    Ce que font les USA aujourd’hui correspondrait à s’attaquer, à la fois, à Carthage, à l’empire Parthe et à une alliance de tous les peuples Gaulois et Germains.
    C’est là l’incompréhensible.
    Depuis Nixon, les USA jouaient la Chine contre l’URSS. Vu l’état du monde, l’ordre naturel des chose aurait voulu de jouer la Russie contre la Chine.
    Mais les deux à la fois… C’est suicidaire.
    Et cette jetée de masque vis à vis des alliés qu’on se met à soudain traiter comme de véritables colonisés, sans plus du tout préserver les apparences d’une prétendue amitié (pays frère? l’ami qu’on choisit pas?). Croit-on que ça va passer? Croit-on qu’il suffira d’enlever Trump et de dire « bon c’était pour rire hein » et recommencer comme si l’Europe n’avait pas entendu tinter les chaines?

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    • Chris // 04.12.2018 à 12h03
    • Kokoba // 05.12.2018 à 09h02

      Lorsque la Chine a commencé sa montée en puissance, les USA se sont rendu compte rapidement que la Chine serait leur compétiteur principal pour le 21eme siecle.
      Ils ont donc basculé logiquement leur effort vers la Chine (Obama).

      Mais il y a eu la Syrie.
      Pour la 1ere fois depuis la chute de l’URSS, un pays (la Russie) s’est opposé à leur volonté.
      Cela les a rendu fous de rage au point de les aveugler complètement sur leurs véritables objectifs stratégiques.

      Résultat : ils jouent contre leur propre interet et au lieu de diviser la Chine et la Russie, ils les poussent à une alliance de fait.

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    • christian gedeon // 05.12.2018 à 11h55

      Mdr…le problème n’est certes pas Trump. Le problème est chez nous.Trump fait le jeu de son pays…sincèrement peut on le lui reprocher…seulement voilà,nous, que faisons nous? Et que faisons du premier attribut d’un pays indépendant,les forces armées. Ben que dalle ,en fait. Mon cher ami,la première des indépendances est celle des forces armées. Et les nôtres,qui sont la première armée » d’Europe  » sont à quia. dans la mouise. tant que nos forces armées ne retrouveront pas un niveau normal,nous ne serons que des pions. ET comme il ,est de bon ton de ne pas aimer l’Armée,ce n’est pas pour demain. la totalité de notre armée de terre tient dans le stade de Saint Denis…çà vous parle ou pas? On veut critiquer les US,certes,certes…mais d’abord ,il faut avoir les moyens de les critiquer. E nous ne les avons absolument pas. Nous sommes des mini nains militaires…des minus habens au niveau de l’ue…pas d’armée puissante,pas de souveraineté… Poutine et Trump et Xi l’ont compris…nous nous faisons la fête de la musique…ben quand çà nous tombera sur la râble faudra pas se plaindre!!!

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  • christian gedeon // 04.12.2018 à 10h18

    Que de cris d’orfraies. Voyez vous,les US agissent dans l’interet des US qui n’est manifestement pas,quelle découverte!,forcément le nôtre. Je m’étonne vraiment qu’on s’en étonne,puisque çà dure depuis la fin du gaullisme politque.Entre temps,Trump a signé le nouvel Alena,two fingers in the nose,refait copain copaion avec Xi, et tout va très bien pour lui,mme la marquise parce que c’est plutôt chez nous que çà crame.Bref,nous sommes en train de réapprendre qu’un gouvernement est là pour s’occuper des interets de son propre peuple…çà alors,quelle découverte!

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  • Chris // 04.12.2018 à 12h47

    Excellent article qui rappelle les enjeux hégémoniques américains portés par le complexe militaro-industriel et l’oligarchie US duquel Edwig Eisenhower avait mis en garde lors de son discours d’adieu de la présidence en janvier 1961.
    Un certain Lincoln affirmait en janvier 1838 :
    “Si un danger nous guette, je le dis, il ne peut venir que de nous, et non de l’étranger (…). En tant que peuple libre, ou bien nous traverserons les siècles, ou bien nous mourrons de nous être suicidés”.
    Une armée n’assure pas seule une domination mondiale, mais combinée à un crédit bon marché, vous pouvez acheter tout ce qui génère la plus haute valeur et / ou revenu : c’est ce que le pétrodollar a apporté à l’Amérique à travers toutes ses multinationales qui commencèrent à délocaliser en Asie pour maximiser les profits.
    Jusqu’à laisser une coque vide dans leur propre pays.
    Pour garder la primauté de l’un et de l’autre, les US se disent prêts à tout casser (déclencher l’hiver nucléaire), organisent tous les brigandages (sanctions, lois extra-territoriales), escroqueries (Wall Street), chantages (Stay-Behind), coups fourrés (faux-drapeaux), agressions et intimidations.
    Je hais ce shit hole créateur de shit holes. Perso, je suis prête à relever le défi tout comme les Russes qui affirment être prêts à une guerre nucléaire, si ça peut éliminer cette engeance de psychopathes pour quelques millénaires !

      +15

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    • Pierre // 04.12.2018 à 18h43

      Bonjour Chris, je plussoie absolument l’intégralité de votre commentaire.
      Le seul élément a porter actuellement au crédit des USA est que l’actuel président, avec les pleines palettes de défauts qu’il se trimbale, n’a pas ENCORE déclenché de guerre ouverte, contrairement à l’intégralité de ses prédécesseurs et, si il ne le fait pas d’ici la fin de ses mandats, trés probablement contrairement aussi à ses successeurs…
      C’est ce qui est le plus étonnant de mon point de vue, car ce n’est pas faute que l’état profond ne le lui réclame sur tous les tons et la bave aux lèvres.

        +6

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  • ima // 04.12.2018 à 14h18

    Un jour viendra-t-il où vous vous apercevrez que les USA n’ont pas d’alliées ?
    Des obligés au maximum, parce qu’on ne partage pas le gâteau et surtout le pouvoir !

      +5

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    • Julien // 04.12.2018 à 23h58

      Aucun État n’a d’alliés
      Juste des intérêts, il n’y a que la France qui l’a oublié apparemment .

        +1

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  • Michel B. // 04.12.2018 à 19h13

    L’allocution de Pompeo ce jour à Bruxelles est très instructive.

    https://www.state.gov/secretary/remarks/2018/12/287770.htm

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  • Julien // 04.12.2018 à 23h47

    Les USA sont comme un animal gravement blessé qui pousse des grognements contre les prédateurs qui l’entourent pour montrer qu’ils sont encore vaillants.
    Je pense que la Chine et la Russie patientent avec diplomatie et se préparent sérieusement en attendant la chute de son économie.
    Et là le monde va changer.
    Ce n’est pas très bon pour nous non plus…
    De toute façon quoiqu’il ce passe, nous en Europe on est en position de faiblesse, on se fait manger par les USA depuis très longtemps, la Russie et la Chine vont finir le repas mais en plus virulent car l’OTAN ne sera plus accepté…
    Il est peut-être temps de revoir nos alliances selon nos intérêts…

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  • Tapia // 07.12.2018 à 09h00

    Donc le commerce et le libre échange ne seraient plus facteur de paix? Quand il s’agit de domination du plus fort, tout et son contraire devient valable:
    « Les responsables européens et américains ont permis à l’influence croissante de la Russie et de la Chine dans cette région de “nous prendre par surprise”. “Les Européens de l’Ouest ne peuvent pas continuer à aggraver leur dépendance énergétique vis-à-vis de cette même Russie contre laquelle l’Amérique la défend. Ou de s’enrichir à partir de ce même Iran qui construit des missiles balistiques qui menacent l’Europe”, a souligné le secrétaire d’État adjoint. Ajoutant, “il est inacceptable que les alliés des américains en Europe centrale soutiennent des projets comme Turkstream 2 et maintiennent des accords énergétiques confortables qui rendent la région plus vulnérable à cette même Russie, contre laquelle ces États ont rejoint l’OTAN pour se protéger. »

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