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23.avril.202023.4.2020 // Les Crises

Comment le Covid-19 a décimé certains conseils municipaux

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Source : France inter, Laetitia Cherel, Jacques Monin, Cellule investigation de Radio France

Plusieurs maires sont décédés, après avoir été contaminés pendant la campagne et lors du premier tour des élections municipales. Pour permettre aux mairies de continuer de fonctionner malgré tout, le gouvernement a dû prendre une ordonnance modifiant les règles du code général des collectivités locales.

Les habitants Saint-Brice-Courcelles (Marne) n’en reviennent toujours pas. Quinze jours après avoir été réélu triomphalement au premier tour des municipales, leur maire sortant, une figure locale, Alain Lescouët, 74 ans, décède du coronavirus. Pour son adjoint, Alain Lalouette, il ne fait aucun doute que l’élu a contracté le virus le jour du scrutin, le dimanche 15 mars, alors qu’il tenait un bureau de vote avec lui. « Même si on avait mis en place les prescriptions du gouvernement pour les isoloirs et les distances, on était équipés de façon très sommaire »,raconte-t-il à la cellule investigation de Radio France.

« On a fait les élections à visage découvert. Pour les gens qui tenaient les bureaux, c’était comme en 14-18 sur le chemin des Dames, on était en première ligne ! »

Résultat, l’adjoint ressent les premiers symptômes du Covid-19 dans les jours qui suivent le scrutin. Mais il n’est pas le seul. « Une dizaine de personnes du conseil municipal sur dix-neuf ont aussi été infectées. Toutes avaient participé au scrutin », dit-il.

Six élus contaminés pendant le dépouillement

Dans l’Oise, à Tracy-Le-Mont, c’est l’adjoint du maire, Jean-Jacques Zalay, 67 ans, qui a été emporté le 31 mars. Lui aurait été contaminé au moment de la campagne municipale. « La semaine avant le premier tour, on avait distribué des tracts expliquant notre programme à la population. Il était assez fatigué, mais je n’ai jamais pensé au coronavirus« , se souvient la maire Sylvie Valente-le-Hir.

L’élue soutient que les recommandations du gouvernement ont bien été suivies le jour du vote : « On avait du gel et des gants, les documents d’identité n’étaient pas touchés. » En revanche, reconnait-elle, pendant le dépouillement, « les distances de sécurité n’ont pas été respectées, nous étions moins nombreux, mais plus proches ».

C’est justement à ce moment-là que l’élue remarque que son adjoint, Jean-Jacques Zalay, est en sueur, ainsi qu’un autre conseiller qui avait tenu un bureau de vote avec lui. « J’ai alors pensé au coronavirus », dit-elle, bouleversée. Quelques jours plus tard, ajoute-t-elle, « d’autres membres du conseil municipal qui ont participé au dépouillement avec mon adjoint ont été malades, ainsi que des personnes venues nous aider. Tous sont tombés malades, soit environ six personnes, dont une conseillère municipale qui a failli être hospitalisée. »

Un scénario qui se reproduit dans toutes les régions

Ces élus ne sont pas des cas isolés. Selon nos collègues de France Bleu, le maire de Beurey-Bauguay (Côte-d’Or) est mort dix jours après le premier tour. Dans le Haut-Rhin, Louis Jean-Marie Zoellé, 75 ans, réélu maire de Saint-Louis a succombé peu après le vote. Impossible de connaître le nombre réel de ces victimes élus. L’association des maires de France affirme ne pas avoir eu de remontées précises. Même réponse au ministère de l’Intérieur. Mais on retrouve des situations identiques dans de nombreuses autres communes.

Ainsi, dans le territoire de Belfort, Corinne Coudereau, maire sortante de Valdoie et candidate à sa réélection a été testée positive le 9 mars. Elle aurait été contaminée par un habitant venu la voir à sa permanence de campagne, après avoir participé au rassemblement religieux de Mulhouse, l’un des foyers de l’épidémie.

Dans le Nord, à Coudekerque-Branche, plusieurs assesseurs qui tenaient des bureaux de vote sont tombés malades et dix-sept élus ont été infectés. Dans le Pas-de-Calais, à Hanzin-Saint-Aubin, David Hecq, le maire qui a été battu, a été diagnostiqué ainsi qu’une de ses adjointes. Tous deux avaient tenu un bureau de vote le jour du scrutin. Même chose à Billom en Auvergne, où une assesseure a été contaminée et hospitalisée, selon nos confrères de France Bleu Auvergne.

À Caluire-et-Cuire, dans la métropole de Lyon, Claudio Parisi devait, quant à lui, présider un bureau de vote le dimanche 15 mars, mais il s’est désisté. « Quand j’ai vu qu’il y avait six bureaux (au lieu de trois habituellement) avec au moins trois personnes par bureau, soit dix-huit personnes dans une petite salle d’une trentaine de mètres carrés, j’ai refusé de rester, vu le risque sanitaire. Je suis repassé quelques heures plus tard. C’était plein, et les mesures de distance n’étaient pas respectées. »

Les élus qui s’embrassent et qui trinquent

Parmi les communes les plus emblématiques de ces contaminations, on peut encore citer Compiègne, dans l’Oise. Dans la semaine qui suit le premier tour, trois élus et trois employés de la mairie sont diagnostiqués positifs. Si tous sont aujourd’hui guéris, ils ont un point commun : ils étaient présents à la soirée organisée au soir du premier tour.

Selon Frederika Guillaume, journaliste de Oise Hebdo. « Au fur et à mesure que la liesse augmentait avec les résultats qui arrivaient, tout le monde se congratulait« , alors que dans le même temps temps, devant les caméras, le maire appelait avec gravité, la population à se protéger du virus. Dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de la ville, et reprise par Oise Hebdo, on peut voir derrière le maire les élus s’embrasser et trinquer. « Les gestes barrière ont disparu. Plus personne ne pensait au coronavirus« , se souvient Frederika Guillaume.

« Ce qu’on ne sait pas, ajoute-t-elle, c’est que le chef de la police municipale, qui participe à la soirée, sera testé positif le lendemain. Que le directeur de cabinet, lui aussi présent dans la salle, va être dépisté positif la semaine suivante, de même que la directrice de communication de la ville, ainsi que l’adjoint à la culture, et le député Pierre Vatin. »

Des contaminations aussi pendant la campagne

D’autres contaminations d’élus ont eu lieu durant la campagne. On le voit notamment à Crépy-en-Valois, toujours dans l’Oise (le département où un est décédé le premier Français qui ne s’était pas rendu dans un pays à risque). Bien avant le premier tour, le 1er mars, le maire sortant, Bruno Fortier, est dépisté positif. La campagne est alors suspendue, la commune confinée, les écoles, les cinémas, les lieux publiques fermés, bien avant le reste de la France.

Selon l’Agence régionale de santé, il aurait pu être contaminé à la mi-février, lors d’un conseil des élus de la communauté de communes. Il sera donc confiné jusqu’au premier tour de l’élection inclus. Mais avant d’être testé, Bruno Fortier a croisé – et donc contaminé potentiellement – près d’une centaine de personnes.

« J’ai vu régulièrement le personnel, les élus, explique-t-il aujourd’hui. Tout le monde a été confiné, le directeur général des services de la mairie, le personnel administratif au rez-de-chaussée de la mairie (une trentaine de personnes) et également tous mes adjoints (huit) par mesure de précaution. » Seront confinés aussi, à titre préventif, le directeur général de l’Agence régionale de santé et le préfet de l’Oise, qui avaient participé à une réunion de crise avec Bruno Fortier fin février.

À cela s’ajoute le cas d’un assesseur qui a tenu un bureau de vote lors du premier tour des élections à Crépy en Valois. Il a expliqué à la cellule investigation de Radio France qu’une semaine après le vote, il a ressenti des problèmes digestifs et a eu des nausées. « Mon médecin m’a dit qu’il avait pas mal de cas comme le mien et il s’est demandé si je n’avais pas été contaminé pendant le premier tour. Le protocole a été bien été respecté, mais les distances ne peuvent pas l’être quand un électeur met son bulletin dans l’urne. Il est à moins d’un mètre de nous. »

Une ordonnance pour assurer la continuité des services

Même s’il est impossible de chiffrer le nombre de maires victimes du scrutin, le nombre d’élus concernés a été tel que le gouvernement a dû publier une ordonnance le 8 avril, pour pouvoir assurer la continuité des services. « Quand le siège du maire devient vacant, il existe déjà un dispositif, précise Maître Juliette Viehl, avocate en droit des collectivités locales. C’est le premier adjoint qui prend le relais. Mais normalement, l’intérim est de quinze jours avant qu’un nouveau maire soit réélu. Avec cette ordonnance, ce délai est prolongé jusqu’à la fin de l’état sanitaire. »

Ce nouveau texte a permis de débloquer les situations dans les mairies les plus touchées. C’est le cas à Saint-Brice-Courcelles. « On ne pouvait plus rien faire car on n’avait plus les signatures. On ne pouvait plus rien payer, explique Alain Lalouette, l’ex premier-adjoint qui assure l’intérim depuis la mort du maire-sortant. Grâce à cette ordonnance, poursuit-il, on a tout remis en marche. On peut tout du moins, gérer le tout-venant. Car les décisions importantes, ce sera le futur maire qui les prendra quand il sera élu. » Alain Lalouette, gère en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée. Il s’était retiré pour prendre sa retraite et jamais il n’avait jamais imaginé remplacer feu « Monsieur le maire ».

Le rôle des scientifiques

Pourquoi donc, dans ces conditions, le gouvernement a-t-il maintenu le premier tour, alors même qu’il fermait les bars, restaurants, les théâtres et les cinémas ? Pour le comprendre il faut revenir sur ce qui s’est joué en coulisses, à l’Élysée le 12 mars dernier.

Ce jour-là, les dix membres du conseil scientifique Covid-19, arrivent à 10 h 30. Ils s’assoient du même côté de la grande table du conseil des ministres, face au président de la République et à ses collaborateurs. Ils expliquent à Emmanuel Macron pourquoi le nouveau coronavirus risque d’engorger les services de santé. La France ne réalise pas encore ce qui est en train de se passer, disent-ils au président. À cet instant, ce dernier est ébranlé. Il n’exclue pas un report du vote. À 13 heures, les experts ne quittent pas le palais. On leur apporte des plateaux repas, après quoi ils se retrouvent à huis clos pour répondre à la question suivante : y a-t-il des arguments scientifiques plaidant en faveur de la suppression du premier tour des élections municipales ?

Pendant qu’Emmanuel Macron consulte les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que d’autres personnalités politiques qui plaident majoritairement pour un maintien du scrutin, les scientifiques débattent. La discussion est franche, « cash », nous a-t-on confié. Certains interviennent spontanément. D’autres réclament la parole. Le président Jean-François Delfraissy veille à ce que chacun puisse préciser sa pensée. Il recherche un consensus qui peu à peu va se dégager autour de deux arguments.

D’un côté, les experts membres du corps médical considèrent qu’à partir du moment où l’on permet à la population de sortir en respectant des mesures barrières, il n’existe aucun argument scientifique permettant de considérer que le premier tour aggraverait la situation, à condition que soient imposées : une distanciation sociale, l’absence de contact, une file dédiée aux personnes à risque et la présence de gel hydroalcoolique.

Le risque d’un séisme politique et médiatique

Mais un autre argument, beaucoup moins scientifique, va aussi être avancé. Il est essentiellement développé par les experts en sciences sociales du groupe (anthropologue et sociologue notamment). Ces derniers font valoir qu’une annulation du premier tour des élections, risquerait d’entrainer un séisme politique et médiatique qui détournerait l’attention des Français de la menace qui pèse sur eux. Si la presse titrait sur la confiscation du scrutin par le chef de l’État, la polémique enflerait, expliquent-ils, l’opposition s’en emparerait, et les messages de mobilisation de l’opinion autour du Covid-19 deviendraient inaudibles.

À 16h30, Édouard Philippe rejoint le groupe. Il est accompagné du ministre de la santé, Olivier Véran, et d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. Le comité lui fait alors part de son avis. À 18h30, les informations remontent à Emmanuel Macron. Dans son allocution en direct à 20 heures, le chef de l’État dira : « J’ai interrogé les scientifiques sur les élections municipales. Ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables se rendent aux urnes. »

Ce soir-là, il ajoute : « Je fais confiance aux maires et au civisme de chacun d’entre vous. Je sais aussi que les maries et les services de l’État ont bien organisé les choses. » Le 16 mars, il remerciera « les services de l’État, les mairies, l’ensemble des services des mairies, tous ceux qui ont tenu les bureaux de vote et qui ont permis l’organisation de ce scrutin« .

Des élus et des électeurs ont pourtant bien été contaminés ce jour-là. Mais au sein du conseil scientifique, on assume : « On est parti du principe que les élus étaient des gens responsables, justifie aujourd’hui un de ses membres. Les hommes politiques s’engagent à piloter une commune. Ils occupent des fonctions importantes. Ils sont censés mettre en place et faire respecter les mesures nécessaires. S’ils ne l’ont pas fait c’est inquiétant. »

Source : France inter, Laetitia Cherel, Jacques Monin, Cellule investigation de Radio France

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37 réactions et commentaires

  • JFG // 23.04.2020 à 07h29

    Curieux?
    Si la tenue du premier tours semblait problématique…personne ne leur a dit qu’il y avait un deuxième tours une semaine après…et que son déroulement serait encore plus compliqué. Heureusement que gouverner, c’est prévoir…à moins de sept jours.

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    • Pong // 23.04.2020 à 08h46

      C’est le plus dingue avec cette histoire. Ne pas avoir été capable de penser à une semaine. Une. Proprement stupéfiant.
      Idem pour la soit disant absence d’argument scientifique ! Un virus nouveau dont, un mois après et sans doute pour longtemps, on découvre encore tous les jours de nouvelles caractéristiques qui bien souvent invalident les connaissances de la veille, en particulier en termes de contagiosité. Surréaliste.
      Quant à se défausser sur la responsabilité des élus, je pense que c’est le pire. D’abord parce que même à supposer qu’ils soient très respectueux des consignes, sur des dizaines de milliers de personnes, on est statistiquement certain qu’il y aura des loupés et on ne peut pas savoir dans quelle proportion. D’autant que, dans l’affaire, il n’y avait pas que les élus mais également les votants, plus ou moins disciplinés (et d’autant moins incités à l’être que le maintien du scrutin était en lui-même très rassurant). Mais surtout, on créait une situation qui était, quoiqu’on en dise, intrinsèquement dangereuse : grand nombre d’individus, espaces clos.
      J’ai, de façon générale, un grand respect pour la parole d’expert. Mais cette histoire va y porter un coup très rude. Je n’ai pas vu de sondage mais autour de moi, personne ne comprennnait le maintien. Le vulgum pecus aura mieux perçu le risque qu’un collège d’expert. C’est une faillite XXL sur laquelle on n’a pas fini de s’interroger.

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      • Jean neymar // 23.04.2020 à 10h05

        « Leur  » communauté scientifique rappelle furieusement  » leur » communauté internationale.
        Enfumage, quand tu nous tiens !

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      • Kita // 25.04.2020 à 10h28

        Au moins, vous , vous raisonnez, toutefois il semble que le fait , au niveau de l’état, que les partis n’étaient pas d’accord entre eux, la décision prise est frustrante pour certains , qui sautent , à la première occasion , sur l’ennemi pour le détruire, c’est un peu cela la politique , en France .Helas !

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    • Fritz // 23.04.2020 à 11h16

      @JFG : il y a un deuxième tour dans 14 % des communes françaises, surtout des villes grandes et moyennes. Dans 86 % des communes françaises, les conseils municipaux ont été élus au premier tour.
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/16/reporte-le-second-tour-des-municipales-sera-inutile-dans-86-des-communes_6033316_823448.html
      Cela dit, la décision de maintenir le premier tour des municipales tout en fermant les établissements scolaires est une belle contradiction. Certes, les électeurs dans un bureau de vote ne se côtoient pas d’aussi près que les écoliers, collégiens et lycéens dans les couloirs ou les cours de récré.

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      • Alligator427 // 23.04.2020 à 12h53

        Petit soucis en dehors du fait que 6 000 communes doivent organiser un 2nd tour. Le premier tour ne s’est pas déroulé dans des conditions normales, les taux d’abstention le prouvent suffisamment.

        Pour pouvoir exercer son devoir de citoyen, il fallait :
        • non seulement trouver un représentant qui vous convienne
        • mais en plus cette fois-ci, croire dans la parole rassurante du chef de l’Etat

        C’est biaisé dès le départ et pour toutes les communes. Non seulement le vote devrait être annulé mais également les décideurs (pas les scientifiques qui n’ont rien décidé) devraient être poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui.

        Et je serais personnellement d’avis de remettre la Légion d’honneur (ou une boîte de chocolat, selon sa préférence) à Olivier Berruyer. Il a tout fait pour alerter de la situation réelle avant les élections.

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        • Fritz // 23.04.2020 à 13h39

          Même qu’il a demandé à Emmanuel Macron d’utiliser l’article 16 de la constitution.
          Je m’en rappelle, j’ai vu la vidéo d’Olivier Berruyer le samedi 14 mars au soir.

          Pour ce qui est d’une annulation, je ne suis pas d’accord. Dans les petites communes qui ont élu leurs conseils municipaux dès le premier tour, l’abstention était forte (48 % chez moi), certes, mais bien moins que dans les grandes villes.
          Et surtout, ce n’est pas « la parole rassurante du chef de l’État » qui fonde la légitimité des élections municipales. Une pyramide ne repose pas sur sa pointe, en l’occurrence folle et narcissique, mais sur sa base : les 35 000 communes françaises.

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          • Linder // 23.04.2020 à 16h11

            @Fritz. Je devais être assesseur. Grâce à OB, j’ai refusé de le faire. Au moment où j’écrivais pour signaler mon refus, j’étais malade du COVID-19, SANS LE SAVOIR (depuis, j’ai complètement guéri, sans traitement). Combien de personnes aurais-je contaminé le jour des élections, si j’avais participé ???

            Vous n’avez contaminez personne ce jour là, tant mieux, mais qu’est ce qui vous donnait la certitude de ne pas être contaminé ?

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            • Fritz // 23.04.2020 à 16h25

              En effet, je n’avais pas cette certitude. Ce n’est plus tard que j’ai découvert qu’étant fumeur, j’étais relativement protégé… Seulement, je n’étais pas assesseur, mais scrutateur, ce qui implique moins de contacts (seulement tenir un stylo et tracer des traits sur un imprimé). Et bien avant l’épidémie, j’ai l’habitude de tenir mes distances et de ne pas postillonner au visage de mes interlocuteurs. Le plus important : 39 jours après le premier tour, personne n’est contaminé dans ma commune.

              Mais je ne fais pas de mon cas un exemple, et je vous félicite pour avoir agi selon votre conscience.

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        • Patrick // 23.04.2020 à 15h54

          Les personnes qui ont voté sont des personnes qui ont eu le désir d’accomplir leur devoir de citoyen mais ceux qui n’ont pas voté sont en partie resté chez eux également par civisme, par peur de propager la contamination.

          On m’a volé mon bulletin de vote. Le taux d’abstention record devrait être un motif suffisant d’annulation.

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      • pong // 23.04.2020 à 21h39

        14% des communes mais en proportion des votants, ça donne quoi ? C’est ça qui compte. Les élections pliées au premier tour, c’est surtout les petites communes rurales. Sachant que 75% des français sont citadins…

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        • Fritz // 23.04.2020 à 23h28

          Ça donne 35 % des électeurs, pourcentage indiqué dans l’article du Monde.
          Et chaque commune compte… principe d’égalité territoriale.

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          • pong // 24.04.2020 à 12h49

            Oui mais ça veut dire 65% des électeurs qui devaient retourner voter. Le problème se reposait donc bien la semaine suivante dans des proportions du même ordre de grandeur.

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  • Urko // 23.04.2020 à 07h30

    Parmi les décisions peu inspirées qu’ont prises les pouvoirs publics, il y en a que tout un chacun leur pardonnera volontiers, tant il fallait les adopter dans l’urgence pour répondre à un problème quasi inconnu en soi, avec peu de moyens puisque les précèdents gouvernements les avait réduits ou supprimés. En revanche, le maintien du premier tour des municipales, alors qu’il apparaissait très clairement que le second ne pourrait avoir lieu, fait partie de ces choix désastreux qui ne réclamaient aucune compétence particulière pour savoir les éviter. Plein de personnes de bon sens prévenaient du danger ainsi couru. Ça sentait l’irresponsabilité à plein nez le jour même, et la communication visant à illico incriminer Gérard Larcher (pour une fois que Manu écoutait quelqu’un…) traduisait bien la conscience d’avoir commis une bourde. Notons d’ailleurs qu’à chaque fois que Manu se trouve pris en faute, il s’en defausse sur autrui (les Chinois, le conseil scientifique, la population, les élus de communes, Larcher… ) comme un enfant menteur refusant d’admettre qu’il vient de faire une grosse bêtise alors que tout le monde l’a vu… « c’est pas moi ! c’est Larcher M’sieur ! ». Simple tactique de communication ? Très mauvaise éducation ? Pur narcissisme ? Infantilisme ?

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    • Eric83 // 23.04.2020 à 09h56

      « Simple tactique de communication ? Très mauvaise éducation ? Pur narcissisme ? Infantilisme ? »

      C’est plus simple que tout cela, Macron a un comportement typique de manipulateur-destructeur étant tour à tour, bourreau, sauveur, victime en fonction des circonstances…mais avec une constante, s’attribuer les lauriers et rejeter systématiquement les fautes/erreurs sur les autres.

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  • Emmanuel // 23.04.2020 à 07h59

    Ça s’appelle un lancé de patates chaudes, cela va devenir le sport national chez nos « décideurs »

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  • Ardéchoix // 23.04.2020 à 08h04

    Comparer le premier tour des élections à la boucherie du chemin des dames, il n y a que les politiques qui peuvent oser. Mais c est vrai le chef a dit  » c’est la guerre »
    Chemin des dames.
    Les pertes sont de 17 000 morts, 20 000 disparus (chiffre incluant les prisonniers) et 65 000 blessés du côté français

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    • Bats0 // 23.04.2020 à 13h53

      Pourquoi tous ces chiffres ? Pour moi 1 mort c’est un décès de trop si c’est dû à des erreurs de responsabilité non assumée (mais pas coupable; jamais… étrange, non ?).

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    • Patrick // 23.04.2020 à 16h15

      Quitte à s’offusquer autant le faire dans les bonnes largeurs : le Chemin des Dames c’est 3 mois de bataille et 200 000 tués côté français et bien plus côté allemand.

      Bref, près du demi-million de morts.

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  • jean-pierre Georges-pichot // 23.04.2020 à 08h30

    En même temps…. peut-on avoir du respect pour des exécutants irréfléchis ? A Nuremberg, il a été jugé que la contrainte hiérarchique n’exonérait pas de sa responsabilité celui qui exécutait des ordres criminels. On peut étendre le principe à ceux qui exécutent des ordres imbéciles. Mais c’est pourtant le pain quotidien des élus locaux, qu’il est à la mode d’excepter du discrédit général des gouvernants, alors qu’ils ne sont que des subordonnés dociles de tous les caprices de l’exécutif. Rappelons que le maire, qui peut être révoqué par le préfet, n’est de ce fait pas un représentant du peuple, mais un subalterne du gouvernement. Apparemment, il est traité comme tel, il s’y conforme, il en subit les conséquences. De bons petits soldats injustement sacrifiés.

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    • Véro // 24.04.2020 à 18h43

      C’est quand même oublier que la tenue des élections est un événement important pour l’exercice de la citoyenneté et qu’il n’est pas très fréquent. Autant on peut reprocher à un maire d’ouvrir une école alors que les locaux ne sont pas adaptés (ou toute autre raison), autant lui reprocher de mettre en œuvre la tenue des élections c’est exagéré.

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  • LEGENTIL F // 23.04.2020 à 08h46

    J’ai tenu un bureau de vote ce fameux jour dans la MARNE dans une commune de 2000 habitants. J’étais très en colère de ce que l’on nous obligeait à faire avec en plus peu de moyen de protection.
    Qui va le plus voter? les personnes âges, c’est-à-dire les plus fragiles.
    Faire fermer le lundi les écoles, fermer les lieux publics comme les restaurants la veille au soir et obliger la tenu du 1er tour était une incohérence totale. Le « en même temps » abouti à une totale incompréhension de la réalité. Toutes ses personnes « supérieures » qui s’exonèrent de leur responsabilité sont des criminels et n’ont certainement jamais tenu un bureau de vote.

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  • mikatypa // 23.04.2020 à 09h00

    C’est un véritable crime quand on sait que la tenue des bureaux de vote est obligatoire, ainsi que le dépouillement. L’erreur semble venir du conseil scientifique qui réfléchissait à partir de cluster à cette époque, alors que le virus se promenait déjà partout, depuis plusieurs semaines, semble-t-il, comme le fait penser l’escale du porte-avion à Brest. Le principe de précaution et l’impossibilité de tenir un deuxième tour auraient du éviter cette erreur tragique (des morts !).

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  • Deva // 23.04.2020 à 10h04

    Quand à ceux qui tentent d’exonérer le pouvoir de ses responsabilités en ce qui concerne leur imprévoyance, pas de stock de masques suffisant, ni de lits d’hôpital, aucune mesure prise …, c’est ne pas voir l’essentiel.
    En janvier le monde entier a assisté à la mise en quarantaine de dizaine de millions de chinois, pourtant le gouvernement français et les experts n’ont pas pris la mesure du danger. Alors qu’ils étaient informés par les médecins chinois dès mi-janvier que ce virus était un coronavirus inconnu. Il y avait donc un danger imminent. Tous les signaux étaient au rouge.
    Une simple grippe peu causer la mort de plus de 10.000 personnes, alors pour un coronavirus inconnu on pouvait s’attendre au pire.
    Dans cette affaire, le pouvoir en place n’est pas le seul coupable, les experts le sont tout autant, jusqu’à l’institut Pasteur qui le 20 février publiait une vidéo sur ce virus, le message était « La morale de l’histoire, c’est qu’il vaut mieux laisser les animaux sauvages dans leur habitat, c’est une vrai tragédie pour ces animaux car malheureusement c’est une vrai tragédie pour ces animaux d’être capturés et d’être tués pour leur viande ou quoi d’autre que ce soit ».

    Vidéo : Ce que sait-on sur le coronavirus (Covid-19) au 20 février 2020 par Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur (en bas de la page, ou menu de gauche en bas en accès direct) :
    https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/maladie-covid-19-nouveau-coronavirus

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  • LibEgaFra // 23.04.2020 à 12h07

    Il y a incompétence à tous les niveaux politiques et scientifiques et violation de la constitution. Un pays où la constitution n’est pas respectée et ipso facto une tyrannie.

    Art. 20:
    Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation.
    Art.21:
    Le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement.

    On voit bien que c’est le président qui décide de tout et non un gouvernement privé de ses droits constitutionnels.

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  • Patrick // 23.04.2020 à 13h54

    D’après les aveux d’Agnès Buzyn , le gouvernement savait depuis longtemps que ce virus était dangereux.
    Oui , mais ils ont dit et redit l’inverse pendant des semaines , ils se sont piégés eux-mêmes et se sont retrouvés dans l’urgence , dans une position totalement bancale.
    Si dés janvier , ils avaient annoncé la couleur , toutes les autres décisions auraient été beaucoup plus faciles à prendre et à faire passer.

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  • serge // 23.04.2020 à 15h47

    C’est quand même proprement ahurissant de refiler la patate chaude aux locaux, vu que c’est une décision centrale de faire procéder au vote. Je ne vois pas comment une commune aurait pu décider de reporter le premier tour de scrutin, toute seule dans son coin. Et donc, comme pour les divers arrêtés municipaux pris ces dernières semaines et tous retoqués par diverses juridictions nationales, la décentralisation « française » n’est qu’une fake news… que l’Etat assume ses conneries.

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  • Casa Sandrelli // 23.04.2020 à 15h58

    Pure désinformation de la part des journalistes de France inter qui ne nous parlent que de la journée du 12 mars. Or, la décision de passer en phase 3 (fermeture de tous les lieux non indispensables) n’a été annoncée que le samedi 15 mars à 19H30 par E Philippe, soit disant parce que Larcher aurait forcé la main d’E Macron qui ne voulait pas maintenir le premier tour(!). Or, les leaders des partis d’opposition ne semblent pas avoir été consultés sur cette décision. S’ils l’avaient été, ils auraient compris la dangerosité du maintien et admis que le report allait de soi. Ce que les British on fait et ce que nous avions fait en 2007 (report d’un an). La valse hésitation, qui va de pair avec le « en même temps » a aboutit régulièrement à ces pas de deux et à des mesures irréfléchies de dirigeants en mode panique. Il serait temps de faire un comparatif avec le stratégie allemande et portugaise, car la valse hésitation continue avec ce « déconfinement » à géométrie variable de jour en jour qui va devenir un « confinement » en phase 4.

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  • Bernard Samson // 23.04.2020 à 18h00

    Macron a justifié le maintien de l’élection en affirmant que son annulation aurait été considérée par l’opposition comme une manipulation pour éviter la claque annoncée.
    Ce qui se serait probablement passé.
    MAIS le problème vient d’avant et Macron et sa bande en sont entièrement responsables et devront répondre : en janvier et février, ils ne pensaient qu’à faire passer leur « réforme » des retraites (rappel : le conseil des ministres extraordinaire convoqué le samedi 29 février pour parler du coronavirus a accouché de … l’autorisation d’appliquer l’article 49-3 pour faire passer la « réforme ».
    Rien d’autre n’était important, et les avertissements qui ont pu être émis par des spécialistes ont été purement et simplement ignorés.
    Tout le reste en découle : les pénuries, les improvisations hasardeuses, cette gestion incohérente, cette communication à base d’injonctions contradictoires, …

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  • Diogène // 24.04.2020 à 10h53

    J’ai tendance à penser que les opérations de vote n’ont probablement pas eu l’impact que l’on se plait à souligner à propos de la transmission.
    Pour m’être rendu au bureau de vote et avoir participé aux opérations de dépouillement, j’ai pu me rendre compte à quel point les consignes étaient respectées. Certainement mieux que dans les rues et les commerces.
    Je note que personne ne souligne le cas des offices religieux qui, jusqu’au jour du confinement étaient tout à fait libres et sans contraintes.
    Or, les lieux de cultes sont toujours des endroits confinés et où les pratiquants se touchent le plus.
    J’ignore s’il s’agit d’une coincidence mais, les trois pays d’Europe où l’on déplore le plus de morts du covid 19 sont l’Espagne, la France et l’Italie qui sont les trois pays d’Europe où la pratique religieuse est la plus répandue.
    Mais, le dire c’est peut être blasphémer. Il n’y a rien de péremptoire dans ce que je pose, là. Je donne des faits vérifiables.
    Si quelqu’un a des arguments convaincants à l’appui du contraire, je serais prêt à les examiner sans problème.

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    • Blabla // 24.04.2020 à 15h52

      La pratique religieuse est plus répandue aux Pays Bas, pour l’avoir constaté, je l’affirme, pour les religions du lire, en tous cas.
      Quant à la France, je vois une grande pratique surtout de l’Islam.
      Par ailleurs, le nombre de morts n’est certainement pas identiquement proportionnel au nombre de malades dans chaque pays et l’infrastructure médicale y est certainement pour beaucoup, et les pays cités ont aussi beaucoup économisé sur leur santé!

        +2

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      • Diogène // 24.04.2020 à 19h48

        Je ne parlais pas du fait de lire la bible chez soi mais, du fait d’assister aux offices religieux dans les lieux de culte, avec les rites qui y ont cours.
        A ma connaissance les protestants des Pays bas ne se font pas de câlins dans les temples.
        On parle bien là de transmissibilité du virus et pas d’infrastructure médicale, vous l’aurez compris.
        Quant à la pratique de l’islam, je pense que si elle vous monopolisait un peu moins, vous finiriez par ne pas la voir.
        Mon propos était axiologiquement neutre et ne visait aucune confession.

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        • Narm // 24.04.2020 à 21h36

          vous avez lu l’article ?
          « « Ce qu’on ne sait pas, ajoute-t-elle, c’est que le chef de la police municipale, qui participe à la soirée, sera testé positif le lendemain. Que le directeur de cabinet, lui aussi présent dans la salle, va être dépisté positif la semaine suivante, de même que la directrice de communication de la ville, ainsi que l’adjoint à la culture, et le député Pierre Vatin.  »

          tache d’huile dans les élus, le staf, les sympatisant, le porte à porte, toute la population
          de plus faire venir les plus fragiles….

          et la phrase cité démontre à elle seule qu’il y a français et français
          pour les soins et les dépistages
          tous égaux …….

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          • Diogène // 26.04.2020 à 09h52

            « c’est que le chef de la police municipale, qui participe à la soirée, sera testé positif le lendemain ».
            C’est allé un peu vite, non? Et pourquoi l’a-t-on testé?
            C’est ridicule.

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  • Blabla // 24.04.2020 à 15h47

    Un intérêt non négligeable au maintien du vote : les suffrages des personnes âgées, souvent au bénéfice de LREM, dont les effectifs étaient évidemment menacés de fondre à brève échéance.

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  • Mirandole // 24.04.2020 à 16h27

    Dans un pays qui ne respecte pas le résultat des urnes (cf. referendum de 2005) toute personne qui prête assistance à l’organisation des scrutin ou à leur dépouillage peut être qualifée de COLLABO.

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  • Kita // 25.04.2020 à 10h07

    Êtes vous allé vote ce jour là ? et user d’un vocabulaire de haine. Moi, j,ai voté à Caluire, tout était fait pour une vraie protection, surtout la distanciation , même celle du personnel de mairie…… Quelques maires n’ ont sans doute pas été à la hauteur de leurs responsabilités et vous condamnez le Président et son équipe ? Cette légèreté est à la hauteur de votre incapacité à juger .

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