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10.janvier.202110.1.2021 // Les Crises

En dégradant ses relations avec la Chine, l’Australie saborde ses propres intérêts

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Source : Consortium News, Tony Kevin
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La destruction au cours des cinq dernières années des relations mutuellement profitables tant diplomatiques que commerciales entre l’Australie et la Chine a probablement été une opération réussie de guerre de l’information des « Five Eyes », écrit Tony Kevin. [Five Eyes désigne l’alliance des services de renseignement de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des États-Unis, NdT]

Une manifestante de Hong Kong jette un œuf sur le portrait du président Xi Jinping lors de la fête nationale chinoise, le 1er octobre 2019. (Studio Incendo, CC BY 2.0, Wikimedia Commons)

Le discours du président chinois Xi Jinping devant le Parlement fédéral le 17 novembre 2014 a marqué un tournant dans les relations bilatérales. Xi était en Australie pour le sommet du G-20 à Brisbane, accueilli par le Premier ministre Tony Abbott. Son message en était que la Chine était déterminée à promouvoir la paix mais prête à protéger ses intérêts.

Depuis lors, les relations se sont dégradées, d’abord lentement et de façon discontinue, mais au cours des deux dernières années, cette dégradation a connu une accélération vertigineuse. Aujourd’hui, la situation semble irréversible. Pour les Chinois cultivés, l’Australie est désormais une référence occidentale en termes d’arrogance, d’hypocrisie et de trahison. La lune de miel s’est soldée par des chaises renversées, des cris et des accusations acerbes alors que les deux parties se séparaient furieuses.

Après la haute symbolique du discours de Xi, tout semblait aller bien. En 2015, le port de Darwin a été loué à une société chinoise pour une durée de 99 ans. Un nombre croissant d’étudiants et touristes chinois en Australie devenaient en Australie les piliers des secteurs florissants de l’enseignement supérieur, du tourisme et de l’immobilier. La Chine, en tant que marché d’exportation australien, a pris une importance croissante : l’année dernière, elle représentait près de 50 % des recettes d’exportation de produits de base australiens. En 2018, l’État de Victoria a signé un protocole d’accord avec la Chine pour intégrer l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie.

Dès le début, des signes indiquaient que de puissantes forces étaient déterminées à paralyser la coopération sino-australienne : et il semble qu’elles aient maintenant gagné. La rupture actuelle est tragique pour les intérêts économiques et politiques australiens. Les moyens de subsistance de nombreux Australiens qui n’y sont pour rien sont mis à mal par la stupidité de notre propre gouvernement et de notre classe politique. Il est actuellement difficile de voir comment il pourrait être rapidement remédié aux atteintes portées aux relations entre l’Australie et la Chine.

Ingérence dissimulée

Diagramme du réseau de renseignement « Five Eyes » comptant les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. (@GDJ, Openclipart)

De manière controversée, je soutiens que l’Australie a, ces six dernières années, vécu une expérience classique d’ingérence cachée dans sa politique étrangère du fait de puissantes influences anglo-américaines, travaillant subtilement dans la vie publique de ce pays par l’intermédiaire de sympathisants locaux. Les élites politiques australiennes – déjà culturellement prédisposées à faire confiance à leurs amis anglo-américains, et naïves quant à leur pouvoir et leur ruse – ont été amenées à adopter sur un large front des positions de plus en plus hostiles à la Chine. Cet article permet seulement de donner une idée de l’ampleur et de la complexité de cette opération classique « Five Eyes » de guerre de l’information : il faudrait un livre pour l’exposer pleinement.

L’attaque célèbre de Clive Hamilton contre la Chine, Silent Invasion, a été publiée début 2018. Quelques années auparavant, Hamilton s’était acharné contre la Chine en marge des milieux universitaires australiens, mais il était encore généralement considéré comme une exception gênante. Le commentaire d’Andrew Podger du 21 mars 2018 dans The Conversation était représentatif de la contestation générale des australiens à l’encontre des opinions de Hamilton, alors considérées comme extrêmes :

« Peut-être le livre de Hamilton est-il un rappel utile que nous ne devons pas être naïfs en ce qui concerne nos relations avec la Chine. Mais sa recommandation, basée sur le fait que la Chine est notre ennemie et qu’elle est déterminée à dominer le monde, est précisément la fausse piste à suivre pour aborder les questions de fond qu’il soulève. Nous devrions nous investir davantage, et non moins ».

Pendant ce temps, les opinions négatives sur le projet de la Chine, soutenues par des groupes de réflexion bien financés de Canberra comme l’Australian Strategic Policy Institute et le Lowy Institute, gagnaient discrètement en influence dans les domaines stratégiques de la gouvernance australienne. Le procureur général Christian Porter, le ministre de l’intérieur Peter Dutton, le député Andrew Hastie et le sénateur Eric Abetz se sont révélés être de virulents critiques de la Chine. Du côté des travaillistes, Penny Wong et Kimberley Kitching semblaient prêts à se joindre à la liste. D’autres sont restés muets, de crainte d’être pris pour des « câlineurs de pandas ».

En 2018, sous la pression des agences de sécurité australiennes, l’influente et bienveillante commission parlementaire mixte des affaires étrangères, de la défense et du commerce, a soutenu la loi sur l’ingérence étrangère de Malcolm Turnbull [ ensemble de nouvelles lois visant à prévenir l’ingérence étrangère dans le pays, NdT], visant principalement la Chine. La loi a été adoptée en 2019.

Des universitaires et des journalistes chinois, et même un parlementaire de haut rang de Nouvelle-Galles du Sud, ont été harcelés et vilipendés en vertu de ses pouvoirs. Aujourd’hui, un autre projet de loi va renforcer le contrôle du Commonwealth sur les liens des États et des universités avec les gouvernements étrangers : là encore, la cible principale est la Chine, et tout premier ministre australien qui oserait se lier économiquement à celle-ci. Les premiers ministres travaillistes de l’État de Victoria et de l’Australie occidentale sont les cibles privilégiées.

Critique de Hong Kong

Sur le front de la politique étrangère, l’Australie, trompée par les violences de rue manifestement encouragées par les étrangers contre le gouvernement de Hong Kong, est devenue une des voix critique virulente contre la Chine quand aux questions de démocratie dans ce pays. L’Australie a condamné les prétendues violations des droits humains contre le groupe ethnique ouïgour dans la province du Xinjiang. Mais nous ne critiquons pas les violations des droits humains en Inde et en Palestine.

La marine australienne effectue de façon répétée des exercices de liberté de navigation dans la mer de Chine méridionale, pour protester contre la volonté de la Chine de renforcer son contrôle militaire sur les îles de cette région. Influencée par les États-Unis, l’Australie a soutenu, devant la Cour internationale d’arbitrage, une affaire bidon contre la Chine concernant la mer de Chine méridionale, affaire âprement dénoncée et rejetée par la Chine dès le départ.

Faisant suite aux pressions américaines, depuis 2018, l’Australie interdit à Huawei de mener des opérations de télécommunications dans notre pays, engendrant un désaccord majeur. La philosophie de l’engagement économique exposée par Abbott et Xi en 2014 est depuis 2018 sous attaque frontale directe. En août 2020, l’achat chinois non stratégique d’une grande entreprise laitière australienne a fait l’objet d’un veto.

Le message est désormais passé : l’Australie veut continuer à exporter avec profit des minéraux et des denrées alimentaires vers la Chine, mais elle veut aussi avoir le moins de rapport possible avec elle au niveau humain. Ici [en Australie, NdT], les étudiants chinois ont été accusés de faire le jeu du parti communiste chinois et des inquiétudes ont été exprimées quant à l’influence chinoise dans nos universités. Le chauvinisme et la sinophobie vont grandissant en Australie.

La Covid-19 a provoqué d’autres clivages majeurs en 2020. Le Premier ministre Scott Morrison a maladroitement très mal géré une demande australienne péremptoire adressée à l’OMS – qui aurait émané d’une requête que lui aurait adressée le président américain Donald Trump – afin que celle-ci mène une enquête internationale intrusive à Wuhan pour connaître les origines du « virus chinois ». La Chine a considéré cet acte, en particulier, comme un acte de trahison flagrant venant d’un ami. Morrison ne s’en est jamais excusé.

Le Premier ministre australien Scott Morrison, sur la pelouse sud de la Maison Blanche, en compagnie du Président américain Donald Trump à Washington, D.C., le 20 septembre 2019 (Maison Blanche, Shealah Craighead)

Le ton des commentaires des grands médias australiens concernant la Chine a maintenant complètement changé, devenant hostile. Les commentateurs de l’establishment et les écrivains de premier plan rivalisent pour savoir qui peut assaisonner son journalisme de la langue anti-chinoise la plus vigoureuse. Il n’est plus du tout question de prétendre à l’objectivité pas plus que de reportage honnête au sujet des tensions: il s’agit désormais de journalisme de plaidoyer. Les opinions dissidentes sont découragées. Et alors que les médias sont de plus en plus dans la mouvance de la sinophobie, Morrison commence à essayer de prendre du recul.

Alors que Turnbull et lui-même sont ceux qui ont lancé les hostilités, ils appellent maintenant de façon peu convaincante à la modération. Non seulement la presse du groupe Murdoch mais aussi l’Australian Financial Review foisonnent de polémiques anti-chinoises. La Chine est amèrement critiquée, accusée de vouloir chercher à dicter ses conditions au monde. Les médias occidentaux hors d’Australie prennent le relais. La campagne a pris des tons maccarthystes, voire racistes : comment ces Chinois osent-ils prétendre s’opposer à nos « valeurs universelles » occidentales ?

Tout effort chinois pour repousser les attaques de plus en plus fréquentes est considéré comme le signe d’une nouvelle offensive chinoise. Les « quatorze griefs » diffusés par l’ambassade de Chine à Canberra – une tentative pour recenser les problèmes que rencontre la Chine avec la façon dont l’Australie la traite et devant être la base de toute discussion publique – ont été tournés en dérision. La Chine est injustement cataloguée comme étant la provocatrice et l’Australie la victime.

L’ambassade de Chine à Canberra, Australie. (Nick-D, CC BY-SA 3.0, Wikimedia Commons)

Il y a quelques semaines, la Chine aurait finalement décidé que l’Australie ne pouvait plus être considérée comme un partenaire de dialogue digne de confiance et acceptable. Elle aurait renoncé à l’Australie. Le rapport Brereton, avec ses rapports sur les meurtres des SAS en Afghanistan, était une occasion rêvée pour la diplomatie chinoise, qualifiée par l’Occident de « guerrière-louve ». L’image d’un bébé assassiné par les SAS, illustrant le tweet d’un haut responsable du ministère chinois des affaires étrangères critiquant l’hypocrisie australienne, a été condamnée avec force par Morrison, qui a exigé des excuses de la part de la Chine. La Chine a refusé.

La commedia e finita. Les politiciens australiens se sont rangés derrière Morrison, tandis que nos négociants et nos cultivateurs nous regardent, horrifiés et impuissants. Comment ce qui était une bonne relation en 2015 a-t-elle pu dégénérer en cinq ans seulement ? Des cadres supérieurs de l’industrie et du commerce – comme Nev Power, le conseiller de Morrison pour la relance post Covid – ont plaidé le 2 décembre dernier pour une solution diplomatique afin d’apaiser les tensions entre Pékin et Canberra.

Mais ceux qui veulent voir l’Australie dissociée de la Chine de toutes les manières possibles restent silencieux, regardant avec satisfaction leur travail de sape occulte. L’Australie est de retour à l’abri derrière les fortifications des Five Eyes, et ceux qui espéraient que la rationalité économique triompherait des jeux d’exclusion géopolitique mondiale ont été vaincus.

La région Asie-Pacifique de toute importance pour l’Australie retient discrètement une autre leçon de cette triste histoire : ne vous comportez pas comme l’Australie l’a fait dans ses relations avec la Chine, telle est la leçon. Traitez la Chine avec la courtoisie et le respect diplomatiques normaux, comme il sied à des voisins amicaux. Même les pays de la région qui se sont affrontés militairement avec la Chine savent qu’il ne faut pas la provoquer inutilement, ce qu’a fait l’Australie.

Morrison voit probablement dans l’exacerbation des préjugés anti-chinois une diversion utile pour pallier ses multiples échecs de gouvernance nationaux : sur la Robodebt [Scandale du système automatisé de récupération de l’aide sociale supposée versée en trop, NdT], sur la préparation de la Covid-19, sur les feux de forêt et le changement climatique. En mettre une aux Chinois comme si cela n’avait aucune conséquences pour nous.

Mais les conséquences seront considérables. L’Australie sera inutilement appauvrie, plus isolée de notre zone et plus dépendante de la protection incertaine des amis lointains de Five Eyes. Sans un dialogue avec la Chine, notre indispensable coopération avec notre région sera entravée. L’avertissement amical de Lee Kuan Yew : « Prenez garde ou vous serez le pauvre petit blanc de l’Asie », revient maintenant nous hanter.

Tony Kevin est ancien ambassadeur d’Australie en Pologne et au Cambodge, chercheur émérite de l’Université nationale australienne de Canberra il est aussi l’auteur de « Return to Moscow » (2017).

Source : Consortium News, Tony Kevin, 08-12-2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

78 ans // 10.01.2021 à 11h29

Permettez…

Il n’existe aujourd’hui qu’un seul Empire et qui seul insiste:

« You’re either with us or against us! ». — « Vous êtes avec nous ou contre nous. » (Bush fils, Trump, mais pas seulement…)

C’est ce seul Empire qui écrase, broie et anéantit… et depuis belle lurette!

Rétrospective: « Empire As a Way of Life » — « L’Empire comme mode de vie » (William Appleman Williams). «Mise à jour» par Chomsky…

20 réactions et commentaires

  • vert-de-taire // 10.01.2021 à 09h34

    On comprend bien que l’Australie est broyée entre deux Empires se faisant la guerre.
    Une guerre dont les composantes marchandes et financières rendent les armes de destruction violentes inadaptées mais qui fait rage tout de même.

    Les questions seraient qui veut quoi, quelle vie, quels rapports avec le reste du monde … et c’est à la population qu’il faudrait les poser.
    Aucun risque.
    L’Australie comme tous les pays sont broyés par les Empires, lesquels sont aux mains d’infimes minorités
    puisque la volonté populaire n’a plus de sens.
    Nous sommes à 2 doigts de la gouvernance mondiale, encore tricéphale.

      +11

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    • 78 ans // 10.01.2021 à 11h29

      Permettez…

      Il n’existe aujourd’hui qu’un seul Empire et qui seul insiste:

      « You’re either with us or against us! ». — « Vous êtes avec nous ou contre nous. » (Bush fils, Trump, mais pas seulement…)

      C’est ce seul Empire qui écrase, broie et anéantit… et depuis belle lurette!

      Rétrospective: « Empire As a Way of Life » — « L’Empire comme mode de vie » (William Appleman Williams). «Mise à jour» par Chomsky…

        +24

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      • 78 ans // 10.01.2021 à 11h44

        ADDENDUM

        «La volonté populaire n’a plus de sens »?

        ***

        « La Chine a réussi ce qu’aucun pays n’a jamais réussi à faire: vaincre une épidémie par une mobilisation massive de la société et de l’État. »

        https://francais.rt.com/opinions/72826-covid-19-faillite-d-un-systeme

        La France, la France covidée indéfiniment et en pleine débâcle surtout depuis plus d’un an, devrait en tirer des leçons.

          +8

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        • Grd-mère Michelle // 10.01.2021 à 15h42

          « La Chine a réussi…: vaincre une épidémie par une mobilisation massive de la société et de l’Etat. »
          Mobilisation de la société? Il me semble qu’il s’agit surtout de contrainte!
          En dehors du fait que nous ne disposons que d’informations fort partielles sur ce qui se passe en Chine, considérer ce pays comme « modèle » par rapport à notre organisation « occidentale » fort problématique(désastreuse, en réalité) me parait d’une bêtise désespérée…
          Surtout depuis qu’il a emprunté le chemin du capitalisme, du commerce-roi, de la néo-colonisation économique, de l’import-export dévastateur de milliards de trucs inutiles, nuisibles et polluants produits par de malheureuses populations sur-exploitées et livrées(au risque, sinon, de crever de faim et de maladies) au non-sens de boulots exténuants et déshumanisants(machines parmi les machines) et dont la « rentabilité » est constamment contrôlée(ainsi que leur « mobilisation » plus ou moins enthousiaste).
          Quel exemple! Allez donc demander aux travailleurs/euses éthiopien-ne-s qui fabriquent des chaussures dans des usines chinoises (en Ethiopie-30€ par mois pour des prestations de 6x12h par semaine) ce qu’ils/elles en pensent…

            +5

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          • 78 ans // 10.01.2021 à 20h18

            Nous disposons pourtant de beaucoup d’information sur ce qui se passe en Chine, Mère-Grand, y compris d’Occidentaux qui y vivent depuis longtemps et y sont restés pour y aider à vaincre le COVID. Chacun de nous est donc libre d’avoir sa propre « bêtise désespérée » préférée.

            En tout respect, je vous assure comprendre parfaitement qu’en Occident l’on préfère, au cœur d’une pandémie, un régime qui ne prévoit rien, ne planifie rien, ne contrôle rien, manque littéralement de TOUT (ressources humaines et matérielles), qui ne protège pas les soignants, trompe et ment effrontément, ne teste pas, ne diagnostique pas, n’isole pas, ne retrace pas les contacts, ne prend pas en charge, refuse, empêche, voire interdit de soigner, retire du marché des médicaments éprouvés, ne guérit pas, refuse des patients qu’il renvoie mourir à la maison, oublie les vieux dans les EPADs, achète pour des millions des médicaments reconnus inefficaces, pratique strictement le chacun-pour-soi, excelle dans la publicité vaccinale plus que dans les tests exhaustifs desdits vaccins, qui confine, re-confine et re-re-confine en vain, préconise l’adaptation des populations au virus plutôt que son éradication, nous apprend à vivre avec indéfiniment… oui, les «solutions » à long terme quoi!

            Je comprends: lorsqu’on dispose d’un régime si exceptionnel, si enviable, comment lui préférer des « chinoiseries »?

            Pour le dossier Ethiopie-Chine, voyez le documentaire de l’Éthiopienne Azeb Wolde-Giorghis… Elle a, elle aussi, son incontournable «bêtise désespérée».

              +18

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            • Alain // 14.01.2021 à 06h35

               » Nous disposons pourtant de beaucoup d’informations sur ce qu’il se passe en Chine…. » Oui, enfin, dans un pays où internet est verrouillé…j’ai quelques raisons d’en douter. La politique des gouvernements successifs chinois( il ne s’agit pas du peuple chinois, ne faisons pas semblant de confondre les deux….) est contraire aux valeurs auxquelles je crois ( les Ouîghours, les Tibêtains auraient des choses à dire…)

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            • Gilles // 14.01.2021 à 10h06

              « est contraire aux valeurs auxquelles je crois « : vos valeurs seraient-elles en phase avec le régime féodal défendu par le dalaï-lama?

              Si cela vous intéresse, un petit livre de Maxime Vivas : « Ouïghour pour en finir avec les fake news »
              Il raconte dans son livre comment la matrice des accusations contre le Tibet et celle contre le Xinjiang sont les mêmes.
              Dans les deux cas, on compte quatre thèmes identiques : génocide, religion opprimée, culture éradiquée, stérilisation des femmes. Quatre fake news.

                +2

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          • LibEgaFra // 11.01.2021 à 07h39

            « Mobilisation de la société? Il me semble qu’il s’agit surtout de contrainte! »

            C’est voir la Chine par le petit bout de la lorgnette. Que vous le vouliez ou non la gestion de l’épidémie par la Chine a été exemplaire et efficace. Non seulement ils ont été les premiers à identifier le virus – ce que les américains et les Italiens ont été incapables de faire – mais ils ont « contraint » le virus à ne pas se répandre dans tout le pays.

            Vous oubliez manifestement qui a profité de l’exploitation de la main d’œuvre chinoise et qui pourra de moins en moins le faire. Quant à l’Ethiopie et autres pays africains, il faudrait commencer par vous demander qui a le plus profité des échanges inégaux et qui a massacré pendant des lustres les populations locales. Et non, ce n’est pas la Chine.

              +12

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    • sergeat // 10.01.2021 à 14h05

      Je ne vois aucune « gouvernance mondiale » mais seulement une gouvernance occidentaliste c-à-d une gouvernance sous parapluie US,les chinois,russes,indiens,certaines théocraties musulmanes,…..jouent leur propre jeux tout en rigolant du suicide éthique,souverainiste,du pseudo-reset,…..de l’occident
      Votre « gouvernance mondiale »me fait surtout penser que la dite occident se regarde le nombril et croit que l’ADN des peuples et des civilisations plus que millénaire ont disparu continuant à croire aux inepties de Francis Fukuyama (« la fin de l’histoire » livre de chevet également de notre acteur de théâtre Macron).

        +15

      Alerter
    • Grd-mère Michelle // 10.01.2021 à 14h16

      Hum… impérialisme « USA » ou impérialisme « chinois »…? Quelle autre tête voyez-vous dans la gouvernance mondiale? (Peut-être « l’infime minorité » d’ hyper-riches qui sont eux-mêmes aux manettes des empires, et forcément en compétition?)
      Le problème n’est pas là: c’est plutôt l’asservissement généralisé au pouvoir de la force, pouvoir caractérisé par la richesse, consolidé par les armes, qui se perpétue non seulement par la propagande(politique, religieuse et commerciale-publicité), mais aussi et surtout par une sorte de fatalisme (ça a toujours été comme ça!) quand même fort interpellant de la part de contemporain-e-s plus informé-e-s que jamais…
      L’information judicieuse(correcte, intelligente, pertinente) devrait pouvoir permettre aux masses laborieuses et opprimées de comprendre que rien de tel ne pourrait exister sans leur consentement, leur complicité.
      Et pourtant… même sur ce site qui tente de nous la fournir, on remarque surtout, à travers les commentaires, de vaines disputes d’opinions, frileuses et quasiment « congelées », qui n’ont aucune chance de faire avancer la réflexion vers une organisation des sociétés plus respectueuse de tout-e-s et de chacun-e, ainsi que de notre biotope indispensable à notre existence.

        +4

      Alerter
      • LibEgaFra // 11.01.2021 à 07h50

        « Hum… impérialisme « USA » ou impérialisme « chinois »…?  »

        Quel impérialisme chinois?

        https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/imp%C3%A9rialisme/41863

        Combien de gouvernements la Chine a-t-elle renversé?
        Combien de pays la Chine a-t-elle agressé?
        Combien de bases militaires chinoises sur sol étranger?
        Combien de pays vassaux de la Chine?
        Combien d’alliances militaires avec combien de pays?
        Combien de productions culturelles sur nos écrans?

        Ah oui, les produits chinois… Mais qui les importe?
        Ah oui, les ventes du patrimoine français… Mais qui les vend?

        Qui a introduit le frelon asiatique?
        Qui a introduit la pyrale du buis?

          +11

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  • Kiwixar // 10.01.2021 à 10h10

    « Morrison voit probablement dans l’exacerbation des préjugés anti-chinois une diversion utile pour pallier ses multiples échecs de gouvernance nationaux »

    L’Australie est un État fédéral. Pour les feux de forêt et la lutte contre la pandémie, les décisions essentielles relèvent en fait (comme aux US) des dirigeants (Prime Minister) de chaque État : confiner ou pas, port du masque, tester, bloquer les arrivants d’un autre État australien, etc.

    Alors que les habitants de l’UE pouvaient se balader comme ils voulaient d’un pays à l’autre, arriver sans quarantaine et même sans mesure de température, les Australiens ont été l’objet de fermetures de frontières entre Etats australiens, par décision de chaque Etat, en fonction de la situation de l’épidémie (x jours sans nouvelle transmission locale du virus).

    L’Australie, comme la NZ, ont très bien géré l’épidémie, sans montrer, contrairement à la Macronie, une volonté manifeste de détruire les PME, les restaurants, au profit des grandes entreprises et des 1% du haut.

      +13

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  • John V. Doe // 10.01.2021 à 14h15

    Je suis plus optimiste que l’auteur de cet article car la petite Australie n’est qu’un des liges des USA, au même titre que les pays Européens ou le Royaume-Uni. Comme le nouveau pouvoir aux USA va être pro-chinois et anti-Russe, comme de coutume avec les Démocrates, les autorités australiennes vont automatiquement adoucir leur discours.

    Les raisons de cette soumission sont les mêmes que partout : journalistes, médiacrates et propriétaires de médias aux ordres de leur officier payeur, entreprises aux ordres des dirigeants de leur principal partenaire économique ou en tout cas du plus agressif, personnages politiques corrompus de longue date et tradition par le pays le plus riche de l’après-guerre ’40. Bref l’habituelle panoplie dont nous souffrons chez tous les satellites des USA.

    Pour les démocrates, farouches défenseurs du monde financier, des services et des Gafam (on vient d’en avoir la preuve avec l’extraordinaire censure généralisée du Président d’un pays, aussi nul soit-il), la Chine n’est pas aussi stratégique que les fournisseurs d’énergie tels l’Arabie Saoudite avec ses satellites et voisins mais aussi la Russie et le Vénézuela qui doivent tous deux s’attendre à une sérieuse si pas violente remise au pas.

      +5

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    • John V. Doe // 10.01.2021 à 14h28

      J’ajouterai que déjà du temps d’Obama le « pas-si-fique », les USA avaient attaqué un paquet de gouvernement de pays alliés de la Russie. Avec les Républicains et le clown, ça s’était calmé. Je suis prêt à parier beaucoup que ça va reprendre en force avec le Faucon qui vient d’être élu.
      La montée en puissance de l’appareil politico-militaro-industriel s’annonce déjà : https://theintercept.com/2021/01/10/spac-blank-check-companies-biden/

      Les lois sur la surveillance-répression des « terroristes intérieurs » qui vont prendre prétexte des clowns du 6 janvier, vont surtout servir à faire taire les opposants à la guerre accusés d’être des agents de Moscou et autres noms d’oiseaux, comme d’habitude : vous vous rappelez des Gladio d’Italie à la gare de Bologne et des Tueurs du Brabant en Belgique qui ont tous deux permis la mise en place de lois et répressions draconiennes qui ont bien servi pour écraser les gauches extra-parlementaires et syndicales dans ces pays.

        +8

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  • Koui // 10.01.2021 à 23h30

    l’Australie ressemble beaucoup culturellement à une petite Amérique. La peur du péril jaune y est aussi très répandue et fait écho à la sinophobie americaine. La Chine n’aura aucun mal à remplacer le charbon australien car elle en produit elle même beaucoup et doit en restreindre l’usage pour limiter la pollution. Le blé peut être acheté en Russie, Ukraine ou Argentine. Mais il est peu probable que la Chine ira au delà de sanctions limitées car elle ne semble pas tentée par la diplomatie des gesticulations. Ne pas faire trop de bruit en poussant des pions.

      +3

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    • Brigitte // 11.01.2021 à 07h53

      Qui est le plus dépendant au charbon, la Chine ou l’Australie?
      La Chine a boycotté le charbon et le boeuf australien, en signe d’avertissement. Comme pour la covid, la population disciplinée a accepté sans problème les restrictions d’électricité. De toute façon, la Chine s’oriente à pas de géant vers le mix énergétique avec le nucléaire et les EnR, donc, pas de souci pour eux.

        +5

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  • Come Back // 11.01.2021 à 09h06

    C’est la continuation historique de la politique des 5 eyes.
    C’est 5 pays ont en commun la langue, l’origine ethnique des dominants et la manière de coloniser en détruisant les peuples autochtones (et oui, même les celtes bretons ont dû fuir en Armorique, ou se sont « parqués » en Cornouailles, Walles et Ecosse pour échapper aux anglo-saxons).
    Au début des années 1970, pendant que les USA travaillaient sur la « cas Allende », le Royaume-Uni réglait le « cas Whitlam » en Australie, le gouverneur général John Kerr y parvenant en le destituant ; deux changements de régime rondement menés.
    Le fait est que les Chinois sont déterminés à punir les descendants des Guerriers de l’Opium si ceux-ci insistent. On voit qu’ils préfèrent s’exposer à des coupures de courant plutôt que d’acheter du charbon aux Australiens, « quoi qu’il en coûte ».

      +7

    Alerter
  • Neutre comme un suisse // 12.01.2021 à 09h21

    Cet article est de la pure propagande du CCP. J’imagine que l’auteur bénéficie des largesses de ce régime démocratique exemplaire.

    L’Australie comme la NZ acceptent de moins en moins la présence et l’ingérence chinoise dans leur pays et ils ont bien raison.
    Pourquoi ne pas parler de l’espionnage dans ces 2 pays ? Des pressions que subissent les réfugiés uyghurs par des membres du CCP dans ces pays ? De l’infiltration des partis politiques ?
    Qu’en est il des problèmes aux frontières chinoises ? Inde ? Vietnam ?
    Et le tibet ? Tout le monde accepte qu’il soit chinois maintenant ??!! Et Hong-kong?
    Les îles japonaises disputées ? Les bateaux de pêches chinois qui pêchent dans des eaux étrangères accompagnées par des bâteaux militaires chinois ?
    La réalité des prêts pour les pays de la nouvelle « route de la soie » ? (spoiler: les pays ayant contractés s’en mordent les doigts)

    Devrions nous mentionner qu’en France même, de « valeureux » militaires aient trouvé miraculeusement des femmes chinoises ?
    Le travail des enfants c’est aussi une avancée chinoise majeure ? On devrait tous s’y mettre ?
    Et le fait de ne pouvoir posséder d’entreprise dans ce pays car un citoyen chinois doit possèder 50% de l’entreprise ? C’est équitable quand ils achètent nos entreprises et bien immobiliers ?

    La Chine est un empire en devenir, avec une dictature comme modèle politique et la surveillance de masse comme philosophie. Qui veut qu’un pays comme ça continue à se développer et devienne une menace mondiale?
    Bref les USA sont déjà assez problématiques, pas besoin d’ajouter un nouvel empire…

      +4

    Alerter
  • RGT // 12.01.2021 à 10h27

    Ne vous en faites pas, qu’il soit US ou chinois, un impérialisme reste un impérialisme.

    Pour l’instant, le plus dangereux pour la population occidentale (je ne parle pas de « ses » élites) est bel et bien l’impérialisme US qui était jusqu’à présent le seul et unique empire monolithique de cette planète depuis le début des années 80 (l’URSS ayant commencé à s’effondrer à partir des années 70).

    Si d’autres empires émergent ce ne serait pas pire, sauf s’ils se décident à venir envahir leurs voisins par la force.
    Mais c’est peu probable car de nos jours, avec la renaissance de la Russie (qui ne souhaite qu’une chose : Qu’on lui foute la paix, elle a assez dégusté sous l’URSS) qui ne veut aucun conflit armé mais qui possède largement de quoi « calmer » un « prétendant trop entreprenant », la Chine en pleine expansion et les USA sur la pente d’un déclin inexorable un véritable conflit frontal Chine-USA se terminerait par la destruction mutuelle assurée des deux protagonistes.

    Le risque pour les autres est simplement de passer par « pertes et profits » sous la forme de « dommages collatéraux » voyant leurs populations et toutes leurs infrastructures « s’évaporer », ce qui relancerait une grande « reconstruction » dont le bénéficiaire serait bien sûr le « vainqueur » (ou du moins ce qu’il en reste) et un nouveau « plan Marshall » qui ne profiterait bien sûr qu’au « gagnant ».

    Et les populations dans cette « petite sauterie » ?

    On s’en fout, ce n’est que de la chair à canon sacrifiable à merci.

    Petite question aux lecteurs de ce blog : Ça fait quoi de comprendre enfin que la France n’est qu’une colonie secondaire dont les dirigeants sont prêts à se vendre à l’empire le plus puissant, quel qu’il soit ?

      +2

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    • utopiste // 12.01.2021 à 17h42

      N’est-ce pas parce que ses dirigeants se sont vendus « à l’empire le plus puissant », que la France est devenue une colonie secondaire ?
      Il y avait d’autres choix, mais ça demandait de prendre des risques et de faire des efforts.

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      Alerter
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