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30.avril.201730.4.2017 // Les Crises

Face au péril FN, l’irresponsable Monsieur Macron fabrique de l’abstention

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Beaucoup d’encre coule pour commenter les consignes de vote et « l’irresponsable abstention » face au péril Front national. Beaucoup moins sur les ressorts de la fabrication de l’abstention. Si la banalisation du Front national – dont les responsables sont peu mis à l’index – y contribue grandement, les orientations stratégiques d’Emmanuel Macron sont peu évoquées. Explications.

Source : Blog Mediapart, Maxime Combes, 28-04-2017

Cet article fait partir d’une longue série visant à discuter les opinions diverses en lien avec l’élection du 7 mai.

Elle ne reflète pas forcément l’opinion du site Les-crises – qui n’aura d’ailleurs aucune position officielle pour cette élection.

Depuis les résultats du premier tour, Emmanuel Macron accumule ce qui peut apparaître, de prime abord, comme des erreurs stratégiques, rendant possible ce qui apparaissait exclu. Rendant possible l’impensable, aussi stupéfiant que cela puisse paraître. Mettons de côté la suffisance affichée dimanche soir, d’un discours raté à une fête fâcheuse. Ainsi que les deux jours de silence traduisant un coupable excès de confiance. C’est loin d’être le plus important. « Je veux convaincre les Français de voter pour moi, pas seulement contre Marine Le Pen », a-t-il déclaré au 20 heures de France2 mardi soir, cherchant à faire du vote du second tour de la présidentielle un vote d’adhésion à son programme. Pire, interpellée par une salariée de Whirlpool, Macron a rétorqué : « je ne suis pas la droite, je ne suis pas la gauche, je les combats ».

Evoquée, mais peu remarquée au soir du premier tour, cette orientation stratégique est triplement irresponsable. Irresponsable car les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoit Hamon et Philippe Poutou – qui font plus de 50 % des votants si on les additionne aux électeurs de Macron – ne partagent pas, c’est le moins que l’on puisse dire, les orientations programmatiques du candidat d’En Marche. On voudrait les encourager à s’abstenir ou voter blanc qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Il ne faut pas chercher longtemps pour voir combien intimer un vote adhésion tout en déclarant combattre la gauche est vécue comme une provocation de plus. Une provocation de trop ? Nul ne le sait à cette heure, mais un candidat à la hauteur de la gravité de la situation devrait accueillir avec bienveillance et compréhension les électeurs désireux d’empêcher Marine Le Pen d’accéder à l’Elysée, plutôt que les provoquer gratuitement et inutilement.

Irresponsable quand son propre socle électoral est faible et friable. Deux chiffres suffisent pour en rendre compte : seuls 8,5 des 47 millions d’électeurs inscrits ont voté pour Emmanuel Macron, le candidat qui se présente comme au-delà des clivages partisans ; d’autre part, à peine 50% de ses électeurs, si l’on en croit diverses études d’opinion, ont exprimé, par leur vote, une adhésion au programme du candidat. Provoquer les électorats de gauche au moment où ils s’interrogent sur la démarche à suivre est déjà particulièrement stupide. Provoquer son propre électorat est simplement insensé.

Irresponsable enfin car vouloir transformer un vote de second tour en vote d’adhésion ne tient pas compte de la logique intrinsèque des institutions de la 5ème République : « au premier tour on choisit au second on élimine » selon le célèbre dicton que nul ne devrait ignorer. Plus grave, elle traduit une arrogance mauvaise conseillère. Humilité et modestie devraient pourtant prévaloir pour un candidat qui sera élu – espérons-le – suite à deux votes utiles consistant à écarter, coup sur coup, François Fillon puis Marine Le Pen. Ces circonstances, dont le rôle majeur n’est pas discutable, devraient engager Emmanuel Macron à reconnaître la lourde responsabilité qui lui échoit.

A cette suffisance doublée d’une certaine arrogance, s’ajoute le piège tendu par Marine Le Pen dont Emmanuel Macron ne semble pas avoir la clef. Elle veut faire du second tour un référendum pour ou contre la mondialisation, considérant que Macron et son programme sont l’archétype de l’épouvantail à agiter pour devenir majoritaires dans ce pays. Le piège est si visible qu’il serait aisé de l’éviter, malgré l’image que renvoie le candidat Macron et son programme. Il suffirait de rappeler en quoi le programme de Marine Le Pen est aux antipodes des intérêts du plus grand nombre, tout en la renvoyant à ses nombreux votes contre les intérêts des salariés au Parlement européen. Le tout en reconnaissant que la mondialisation ne fait pas que des gagnants et qu’il est urgent de la réguler pour stopper les dégâts sociaux et écologiques qu’elle génère. Ce qui suppose, il est vrai, du moins pour ce troisième point, un peu de souplesse et de capacité d’adaptation.

Or, que fait Emmanuel Macron ? Intransigeant, préférant sans doute être pris dans le piège de Le Pen que de se déjuger, il affirme, toujours sur France2, qu’il « ne va pas changer un projet qui est le sien », les 24% obtenus au premier tour justifiant de « ne pas l’amender ». Comme si le Brexit, l’élection de Trump, les résultats de ce premier tour – ainsi que le conflit Whirlpool – n’exigeaient pas de répondre avec précision aux difficultés et besoins des perdants de la mondialisation. Par son histoire et ses votes, y compris les plus récents, le FN a toujours démontré qu’il se souciait peu du sort des petites gens. A l’heure où l’on s’interroge sur la banalisation du vote Le Pen, Emmanuel Macron, qui préfère discourir sur la fiscalité des entreprises et les startupers, inquiète car il ne semble pas armé pour répondre à cet immense défi. Ce n’est pas l’épisode Whirlpool de ce mercredi qui viendra démentir ce point.

Emmanuel Macron et ses conseillers ont pourtant encore les cartes en main. Nul ne sait jusqu’à quand, alors que les courbes des sondeurs tendent déjà à se rapprocher. Histoire d’éviter d’énormes désillusions au soir du 7 mai, il serait temps qu’ils se rendent compte qu’Emmanuel Macron n’est désormais plus le candidat d’En Marche. Il est le seul outil disponible pour que les néo-fascistes n’accèdent pas aux plus hautes instances de l’Etat français. Qu’il contribue (sciemment ?, telle est la question) à faire grimper l’abstention, et donc à instrumentaliser la présence de Le Pen au second tour, est irresponsable. En légitimant la présence de Marine Le Pen au second tour, en lui concédant une « part d’humanité » et acceptant de la voir comme porteur d’un projet alternatif au sien, Emmanuel Macron entend subsituter définitivement au clivage droite-gauche le clivage entre lui et le FN, enterrant la droite et la gauche d’un même pas.

Provoquer les électorats de gauche, le diviser autant que possible et ne surtout rien leur concéder fait partie de la stratégie : Emmanuel Macron et son équipe n’ont jamais voulu un score à la Chirac comme en 2002. Emmanuel Macron le dit dans cette vidéo : il y a deux projets qui se font face et ils souhaitent que les életeurs adhérent à l’un des deux. Rappeler Macron et son équipe à la responsabilité historique qui est la leur n’est donc pas juste une posture d’électeur de gauche déçu des résultats du premier tour. Elle est l’exigence minimale que devrait avoir chaque démocrate de ce pays : le bulletin Macron est l’instrument disponible pour écarter Marine Le Pen. Rien de moins. Mais rien de plus. Nous ferons ce qu’il faut pour qu’il en soit ainsi. Dans le même temps Macron et son équipe doivent substituer à leur arrogance et leur intransigeance, de la modestie et de l’humilité : notre avenir, et celui du pays, ne leur appartient pas. Qu’ils cessent donc de jouer avec.

Maxime Combes, économiste et auteur de Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition (Seuil, Anthropocène)

Source : Blog Mediapart, Maxime Combes, 28-04-2017

Cet article fait partir d’une longue série visant à discuter les opinions diverses en lien avec l’élection du 7 mai.

Elle ne reflète pas forcément l’opinion du site Les-crises – qui n’aura d’ailleurs aucune position officielle pour cette élection.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

fanfan // 01.05.2017 à 00h37

Jacques Sapir – ‘Mélenchon, la meute et la dignité’
(…) Le programme d’Emmanuel Macron, quant à lui, ne fait guère envie, et c’est le moins que l’on puisse en dire. C’est un programme de soumission à la mondialisation et à son bras armé qu’est la politique du gouvernement allemand. C’est un programme de destruction du droit du travail, un programme d’ubérisation de la société. Au-delà, c’est un programme qui porte un projet de société dans laquelle les individus seraient entièrement atomisés, livrés à la loi du marché et à la règle du « froid paiement au comptant ». Ce programme soulève des très grandes inquiétudes. Ces inquiétudes sont légitimes. Elles interdisent de voter pour Emmanuel Macron.
http://russeurope.hypotheses.org/5948

36 réactions et commentaires

  • Alexandre Kronstein // 01.05.2017 à 00h02

    M Combes ne semble pas se rendre compte qu’à moins que les choses changent et que la France recouvre sa souveraineté son « avenir et celui du pays » appartiendront à l’Allemagne. Si cela lui tenait vraiment à cœur, il saurait pour qui voter.

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    • fanfan // 01.05.2017 à 00h34

      CENSURE POLITIQUE EN FRANCE
      Ce clip (de 2012) est une illustration intéressante de l’imposture parlementaire, et de l’importance stratégique des chiens de garde médiatiques pour que perdure l’imposture.
      Sa résistance au projet antisocial de l’Union européenne, projet des multinationales et des banques contre les peuples est utile.
      https://vimeo.com/39125327

        +8

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      • fanfan // 01.05.2017 à 13h26

        A partir des chiffres définitifs transmis par le CSA, il apparaît qu’à temps de parole égal sur les chaînes de télévision et de radio, le second tour aurait pu opposer… Mélenchon à Macron.
        Jean-Luc Mélenchon apparaît comme le candidat qui a mené la campagne la plus efficace, mais lui et ses soutiens ont eu beaucoup moins la parole que leurs rivaux.
        A temps d’antenne égal accordé à chaque candidat, (temps de parole + temps de « commentaire non défavorable » dans les médias, sur la quasi-totalité des chaînes), Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan paraissent avoir été les deux candidats les plus compétitifs en termes de voix engrangées.
        https://www.marianne.net/politique/presidentielle-temps-de-parole-egal-le-second-tour-aurait-pu-opposer-melenchon-macron

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    • fanfan // 01.05.2017 à 01h12

      M Combes encourage le vote pour la collaboration avec l’Allemagne, pour faire la politique de l’Allemagne, pour l’Europe allemande.
      Dimanche 7 mai 2017, Jean Lemierre, le président de la banque BNP Paribas, Frédéric Oudéa, le patron de la banque Société Générale, François Pérol, le patron de la banque Banque Populaire — Caisse d’Epargne, Dominique Lefebvre, le patron de la banque Crédit Agricole, Bernard Arnault, le patron de LVMH, Jean-Paul Agon, le patron de L’Oréal, Martin Bouygues, le patron de Bouygues, Serge Dassault, le patron de Dassault, Arnaud Lagardère, le patron de Lagardère, voteront Macron… Tous les banquiers, tous les grands patrons du CAC 40 voteront Macron.
      En plus de tous ces collabos, la patronne de l’Union Européenne Angela Merkel a indiqué qu’elle souhaitait l’élection du candidat centriste Emmanuel Macron en France, qui serait un « président fort ».

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      • Ribouldingue // 01.05.2017 à 18h35

        Rappelez moi la position de Le Pen rallié à DA sur l’euro qui est l’arme allemande?
        Alors bon, oublier les tares de son propre camp à cause des turpitudes de l’autre c’est toujours aller dans le mur.
        Le FN est au deuxième tour pour faire élire les clones du système, comme d’habitude. Et ça ce n’est possible à chaque élection que parce qu’on nous explique que le passé du FN n’existe pas.

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  • fanfan // 01.05.2017 à 00h27

    Article intéressant de Diana Johnstone traduit par Alexis Toulet – Présidentielle – La Gouvernance contre le Peuple
    (…) Deux conceptions de la vie politique, totalement opposées. D’un côté, la gouvernance, c’est-à-dire la gestion de la société par une élite cooptée, sur le modèle des grandes entreprises. De l’autre côté, le système traditionnellement appelée « démocratie », c’est-à-dire le choix par le peuple de leurs dirigeants au moyen d’élections libres et équitables.
    (…)En réalité, ceux qui possèdent beaucoup de pouvoir non seulement l’utilisent, mais ils sont convaincus qu’il doivent l’utiliser, pour le bonheur de l’humanité, pour le bien général.
    C’est dans cet esprit qu’il y a quarante ans, David Rockefeller a fondé la Commission Trilatérale, pour remédier à un « excès de démocratie » qui amènerait les classes travailleuses à formuler trop de revendications (https://archive.org/stream/TheCrisisOfDemocracy-TrilateralCommission-1975/crisis_of_democracy_djvu.txt).
    (…) Macron est le candidat de la gouvernance autoritaire, contre tout ce qui reste de la démocratie française.
    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/presidentielle-la-gouvernance-192529

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    • fanfan // 01.05.2017 à 00h59

      Vincent Tournier et Gilles Lipovetsky –
      « Faire du nationalisme le mal absolu, c’est justement oublier que celui-ci a été la condition d’émergence de la démocratie moderne.
      La démocratie ne peut en effet exister sans un demos, sans un peuple qui partage une langue, des valeurs, une volonté commune. Aujourd’hui, certains pensent qu’il est possible de créer une démocratie post-nationale. Or, c’est un pari pour le moins audacieux car rien dans l’histoire ne permet de justifier cette thèse. Les philosophes des Lumières en étaient même arrivés à la conclusion inverse, à savoir que les empires plurinationaux ne sont pas compatibles avec la démocratie car la coexistence de plusieurs peuples nécessite d’avoir un pouvoir central autoritaire.
      http://www.atlantico.fr/decryptage/nationalisme-c-est-guerre-ou-pas-pourquoi-devrions-serieusement-reviser-notre-histoire-avant-jeter-nation-avec-eau-bain-pseudo-3034001.html

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    • Haricophile // 01.05.2017 à 15h22

      @fanfan Il y a déjà un truc faussé dans cette déclaration : « De l’autre côté, le système traditionnellement appelée « démocratie », c’est-à-dire le choix par le peuple de leurs dirigeants au moyen d’élections libres et équitables. »
      Dans la démocratie, il n’y a pas de « dirigeant » mais des « représentants », la nuance est de taille. Celle qui fait qu’actuellement les hommes politiques pour la plupart confondent « servir » et « se servir ».

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  • fanfan // 01.05.2017 à 00h37

    Jacques Sapir – ‘Mélenchon, la meute et la dignité’
    (…) Le programme d’Emmanuel Macron, quant à lui, ne fait guère envie, et c’est le moins que l’on puisse en dire. C’est un programme de soumission à la mondialisation et à son bras armé qu’est la politique du gouvernement allemand. C’est un programme de destruction du droit du travail, un programme d’ubérisation de la société. Au-delà, c’est un programme qui porte un projet de société dans laquelle les individus seraient entièrement atomisés, livrés à la loi du marché et à la règle du « froid paiement au comptant ». Ce programme soulève des très grandes inquiétudes. Ces inquiétudes sont légitimes. Elles interdisent de voter pour Emmanuel Macron.
    http://russeurope.hypotheses.org/5948

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    • Vladimir K // 01.05.2017 à 15h09

      Le programme de Macron est surtout un conte de fées.

      Au fur et à mesure des 30 pages qui le composent, il y en a pour tout le monde : pour les pauvres RMIstes, les PME, les retraités, les élèves de CP-CE1, les agriculteurs, l’Europe… de beaux projets à 50 milliards… mais aucune info sur la façon dont ce rêve sera financé.

      Programme qui à vouloir faire plaisir à tout le monde, s’embourbe dans des contradictions (justice implacable p15, droit à l’erreur p25).

      Bref, Disney devrait en faire un dessin animé.

        +5

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  • Jay SWD // 01.05.2017 à 00h57

    La VRAIE nature de Macron est apparue 3 minutes aprés le début de son allocution.
    Il a cité 1 à 1 les 9 candidats,pas 10……………
    Donc pas celle qui arrive seconde et ses quasi 8 millions de votants.
    La question de la personne MLP dans cette affaire est secondaire.

    Ce qu’a commis Macron est d’une extrème gravité,à croire que ces millions de personnes seraient des « déviants »….peut-ètre faut-il les « repérer et traiter » comme disait la sinistre Nathalie Saint Criq à propos des « Non Charlie »,laquelle va d’ailleurs co-animer le débat Macron-Le Pen,prime à la médiocrité…….

    Bref,en niant l’existence méme de l’expression démocratique,Macron a réhabilité les Trés Riches Heures du Stalinisme,cette riante époque où « disparaissaient » des clichés officiels ceux qu ne correspondaient pas à l’Idéologie dominante…

    QUESTION SIMPLE:

    Le Fascisme est-il réellement où on le croit??????? .

    Peut-ètre,d’ici là les MSM nous aurons forgé le concept d' »abstentionnisme Nazi/SS »??
    La grotesque instrumentalisation de l’horreur absolue de Oradour-sur Glane peut le faire craindre.

      +63

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  • Robert16 // 01.05.2017 à 03h43

    Cela fait plus de 20 siècles que les classes populaires et les partis qui les représentent défendent l’idée de frontière et de protectionnisme. Ce que Marine Le Pen dit, les Gracques le disaient déjà à Rome il y a deux millénaires, les Révolutionnaires en 1789 et Georges Marchais il y a peu.
    La frontière a toujours été de gauche, il ne peut y avoir de gauche sans frontière. A l’inverse, les oligarques de l’antiquité, les aristocrates de l’Ancien-régime puis le grand capital du XIXème siècle et la finance ont toujours cherché à abolir les frontières et les barrières. Depuis que les partis dits de « gauche » ont trahi leurs idéaux et abandonné la notion de frontière et de protectionnisme dans les années 80, les classes populaires votent FN, Trump, UKIP…
    Voir tous ces « intellectuels » qui se prétendent de gauche se mettre à genou devant l’oligarchie est pathétique. « Barrage au FN, barrage au FN »… barrage à votre bêtise ! Vous ne savez pas reconnaître le seul parti de gauche en France.

      +25

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  • Joanna // 01.05.2017 à 05h11

    J’apprécie au plus haut point votre position qui est la seule respectable des opinions des uns et des autres.
    Toutefois j’ai tenté de verser au débat une vision des programmes en confrontation (qui ne reflète pas forcément mon opinion selon l’expression consacrée).
    Le titre en était « douce-france-presidentielles-ne-votez-pas-pour-lextreme-droite-oui-mais-laquelle » et mes deux tentatives sont restées vaines.

    Hypothèse : le site qui le propose est sans doute blacklisté par les-crises ?
    Si oui je trouve dommage de ne pas donner accès à tous les courants d’opinion. Nous sommes, selon moi, tous libres de nous faire nous-même notre propre opinion.
    Et si tel est bien le cas je ne peux que regretter ce qui m’apparait comme une censure.

      +6

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  • baduy // 01.05.2017 à 07h49

    Bonjour
    C’est quand même étrange de voir que l’abstention, quand elle concerne un scrutin étranger n’a pas du tout le même traitement.
    Il me semble qu’il est monnaie courante dans des scrutins a forte tension au moyen orient,au Maghreb, en Afrique subsaharienne que certaines communautés fassent le choix de boycotter une élection qui soit un faux choix. Il me semble aussi, mais je peux me tromper je ne suis qu’un simple citoyen des classes populaires, que c’est même l’un des arguments massue de la communauté Occidentaltionale pour ne pas reconnaitre le referendum de rattachement de la Crimée avec la Russie suite au boycott par les Tatars.
    Je vais voir si je trouve un article de l’époque qui accuse les Tatars de « faire le jeu des Russes »

      +12

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  • dieutre // 01.05.2017 à 08h00

    et moi je dis, Mr Combes, que le bulletin Le Pen est l’instrument disponible pour écarter Macron

      +20

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    • patrick // 01.05.2017 à 21h47

      j’en suis arrivé à la même conclusion.
      LePen n’aura pas de majorité à l’assemblée , donc out !
      Avec tous les vieux politiciens qui grouillent derrière Macron il est possible qu’il ait en plus la majorité à l’assemblée , très dangereux.

        +5

      Alerter
  • jo // 01.05.2017 à 09h20

     » le bulletin Macron est l’instrument disponible pour écarter Marine Le Pen. Rien de moins. Mais rien de plus. »
    Tout l’article montre le contraire, le bulletin Macron c’est adhérer à son projet qu’on le veuille ou non vu que c’est Macron qui veut qu’il en soit ainsi.

      +16

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  • TC // 01.05.2017 à 09h47

    Eh bien moi, je ne suis pas tout d’accord avec l’analyse que fait cet auteur de la stratégie de Macron. Je trouve la stratégie de Macron au contraire parfaitement calculée. Macron et son équipe savent que c’est plié et qu’ils gagneront quoiqu’ ils puissent dire ou faire, c’est imparable quand on connait l’aversion qu’ ont les gens envers le Fn. Il faudrait pour que Le Pen gagne une abstention massive de plus de plus de 50% autant dire que ça n’arrivera jamais. Et si Macron fait les déclarations qu’ il fait, ce n’est pas un hasard, il n’aura pas besoin de majorité pour gouverner parce qu »il compte le faire à coups de 49.3 il l’a dit ouvertement.

      +23

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  • gogo skynet // 01.05.2017 à 09h53

    « Dans le même temps Macron et son équipe doivent substituer à leur arrogance et leur intransigeance, de la modestie et de l’humilité »

    Ils ne le feront pas. Et c’est se leurrer que de croire qu’ils se remettront en question une seule fois dans leur vie. C’est gens là vivent dans une bulle, leur bulle, ou ils se répètent en boucle qu’ils ont raison parcqu’ils ont raison…

    Même les animaux ne persistent pas dans l’erreur.

      +20

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    • Django // 01.05.2017 à 19h38

      Je crois au contraire que ces gens savent parfaitement que ce qu’ils font (au pays) est contre-nature (macron le dit dans un dialogue filmé dans une voiture : « c’est vrai que ce qu’on dit/fait/propose est un peu abstrait »(je ne sais plus l’expression exacte, mais en tout cas les conséquences ne sont pas abstraites dans son portefeuille à lui). Ils s’en foutent car ils s’enrichissent très vite et avec des grosses sommes (salaires cumulés, sans parler des salaires de « statuts » (président de ceci, de cela) grâce à cette soumission, en essayant d’être les meilleurs collaborateurs possible de ce pouvoir qui fonctionne à l’envers.

        +3

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  • Le Rouméliote // 01.05.2017 à 10h51

    “Dans le même temps Macron et son équipe doivent substituer à leur arrogance et leur intransigeance, de la modestie et de l’humilité” : M. Macron ne peut en aucun cas faire un pas en direction de M. Mélenchon, car il est là pour appliquer les GOPÉ et se soumettre entièrement à Bruxelles, Francfort, Luxembourg, Washington et Berlin.
    Il ne peut qu’être intransigeant. Macron, c’est la troïka à l’Élysée ! Point barre !

      +16

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  • RGT // 01.05.2017 à 10h56

    Ce qu’oublie bien de nous dire Maxime Combes, c’est qu’un président qui ne possède pas le contrôle du gouvernement, des assemblées ET des médias se retrouve enfermé dans sa « tour d’ivoire » pieds et mains liées.

    Au lieu de nous déverser sa diatribe contre la « peste noire » il ferait mieux d’inciter les français à réfléchir sur leurs votes aux législatives qui seront largement plus importants.

    Gouverner par ordonnances ou avec le 49.3 n’est possible que si on a une « majorité » à l’assemblée – majorité qui ne censure pas le gouvernement afin de continuer à pantoufler sur les bancs, mais prête à plomber les « pourris d’en face » pour avoir l’assurance de conserver son poste au nom de la « Sauvegarde de la Démocratie »…

    Le plus dangereux à ce « petit jeu » est de loin Macron car tous les « Médias Objectifs » le soutiendront et mèneront un combat féroce contre les « fascistes » qui refuseront de se plier à ses exigences…
    Bien plus efficace que le KGB pour rendre tout le monde docile.

      +14

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  • Krystyna Hawrot // 01.05.2017 à 11h14

    Le danger du Front National c’est l’éthnicisation de la politique française – la refondation de la nation française sur le modèle « ethnique » alors que la République a été fondée sur le critère politique. C’est un modèle que le gouvernement américain aime et exporte dans le monde entier car il permet d’exclure des centaines de milliers de gens de la communauté politique et donc d’asseoir plus confortablement le pouvoir de l’oligarchie, à un moment ou le modèle « mondialiste » a épuisé son attractivité. Les exclus peuvent être divers selon les pays: musulmans, mais aussi juifs, athées, communistes… etc. J’ai compris ce mécanisme en lisant les excellents livres de George Corm, spécialiste du Moyen Orient. Il analyse cette « éthnicisation » du lien politique pour Israël, mais grâce à lui j’ai compris que c’est exactement ce traitement que l »oligarchie US a appliqué aux pays de l’Est (Pologne, Yougoslavie, Hongrie…) et maintenant c’est le tour de la France.

      +3

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    • Fritz // 01.05.2017 à 12h21

      Le Front National, instrument de l’oligarchie US ? Il faut oser.

      Et il y aurait beaucoup à dire sur l’opposition entre les conceptions « politique » et « ethnique » de la nation, cette opposition sommaire et flatteuse pour notre ego national.

        +7

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      • Amsterdammer // 01.05.2017 à 22h35

        Dans la pratique, jusqu’à présent en tous cas, le FN a bel et bien été un instrument de l’oligarchie pour se maintenir au pouvoir. Le croquemitaine qui justifiait les votes ‘utiles’ les plus injustifiables.

        Et c’est pour ça que les macroniens fêtaient leur victoire au soir du premier tour, alors même qu’ils n’avaient fait que 16% des inscrits : face à Fifille, l’élection était dans la poche.

        Enfin, du moins le supposent-ils.

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  • JacquesJacques // 01.05.2017 à 11h17

    Monsieur Macron m’apparait de plus en plus n’être que ceci : un adolescent réceptif, docile et naïf qui suit aveuglément les consignes et les options diaboliques d’un certain nombre de stratèges qui veulent maintenir un système en place alors qu’il est déjà socialement totalement dépassé : le danger est de plus plus élevé pour qu’une explosion sociale intervienne….après les vacances d’été ? Le ralliement de figures politiques du passé ne me rassure pas du tout….
    Le danger Marine Le Pen est-il plus élevé, je me questionne, et je vous le demande…..?

      +11

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  • birin // 01.05.2017 à 11h24

    Comment peut-on être (se croire) de gauche et énoncer pareille énormité ?
    Macron serait un outil (notre outil donc), pour empêcher le fascisme d’arriver ?

    Je vomis Alexis Tsipras d’avoir trahi le choix du peuple, et l’on voudrait que je trahisse mon propre choix ?

    Qui saura me démontrer que Macron est moins pire que le fascisme ?
    Ou simplement m’en convaincre ?

    Je sais encore reconnaître ma main droite de ma main gauche.
    Qu’irais-je faire dans cette élection où il ne reste que deux droites.
    Deux droites hallucinées qui plus est.

      +12

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  • peyo // 01.05.2017 à 14h45

    Encore, derrière les arguments vite oubliés, le vote Macron et on verra après. Encore la victoire écrasante du « projet » néolibéral qui lui permettra de de triompher aux législatives dans la foulée. Stop au FN, stop aux banksters qui veulent nous voler la République. « il y a deux projets qui se font face et ils souhaitent que les électeurs adhérent à l’un des deux. » Vous avez compris ? la République, il s’en fout.

      +3

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  • georges glise // 01.05.2017 à 15h23

    insoumis refusant la peste noire et le choléra rose bonbon, je voterai blanc mais je ne m’abstiendrai pas; voter est un devoir civique, et le programme de la france insoumise envisage de rendre le vote obligatoire ddans la sixième république à partir de l’âge de 16 ans.donc je voterai blanc. même si le vote blanc ne joue pas dans les résultats du scrutin, les votes blancs sont décomptés à part, s’il y avait 20% de votes blancs, ça aurait vraiment de la gueule: 20 pour cent d’électeurs rejetant les deux candidats!

      +2

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  • Haricophile // 01.05.2017 à 15h30

    Comme pour la « constitution européenne » le nombre de gens assurant qu’il faut voter Macron sinon on est un mauvais citoyen [Français|Européen], contre la démocratie et que TINA, ça me rend plus que méfiant…

    Je me suis fait baiser à l’époque avec le traité de Maastich, mais j’apprend.

      +2

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  • Florian D // 01.05.2017 à 17h13

    L’article semble intéressant et débute bien sur l’analyse de la campagne du second tour. Cependant j’ai eu un malaise grandissant tout le long de la lecture.

    En effet Macron semble faire des erreurs stratégiques et on pourrait imputer cela à son caractère, on avance et la critique la plus étrange tombe, Macron ne devrait pas parler de son programme mais faire du « bidouillage » pour mieux faire passer la pilule. On se demande alors pourquoi, suis-je bête le FN c’est le mal et le retour des néo-fascistes …..

    On continue et on tombe des nues, le fait que ce second tour révèle deux projets finalement assez opposés et donc un choix plutôt clair aux Français est une mauvaise chose car il faut que Macron gagne même si on n’aime pas son projet, et donc il faut le cacher au maximum …

    Je pense que cet article en dit bien plus sur les névroses de l’auteur et de ceux qui partagent son analyse. C’est ce qui donne tout l’intérêt à cet article pour moi.

      +4

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  • TinMar // 01.05.2017 à 17h16

    Faute d’argument à opposer aux citoyens, qui de plus en plus souhaitent une économie au service de la Politique et un Etat qui défend ses citoyens, la stratégie de monsieur Macron consiste à délivrer quotidiennement un vulgaire point godwin avant de se poser en grand défenseur des valeurs :
    27/04 : Polémique sur le révisionniste Jahlk
    29/04 : Ouradour sur Glane
    30/04 : Mémorial de la Shoah
    01/05 : Commémoration de l’assassinat de Brahim Bouarram

    On voit bien ou cela mêne : 52% d’amateurs de pub vs 48% de citoyens à bout de nerfs, lui qui nous parle de danger sur la paix civile ?

      +2

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    • Croce // 01.05.2017 à 18h06

      Ce qui est ignoble dans la stratégie d’Emmanuel Macron, c’est qu’il va se recueillir à Oradour sur Glane, et au mémorial de la Shoah ! Ce n’est pas la honte qui l’étouffe !
      Il a tendance à oublier que c’est le gouvernement auquel il a participé qui a soutenu depuis le début, l’ascension des nazis à la tête de l’Ukraine, après le putsch sanglant du Maïdan à Kiev !
      C’est ce gouvernement qui continue à soutenir les 37 nazis de Svoboda qui occupent des postes-clés à la Rada ( consultez le site de Médiapart, qui en parle mieux que moi ), et qui font massacrer les civils du Donbass ( plus de 10.000 civils ont été tués dans l’indifférence générale de notre gouvernement ).
      C’est ce gouvernement qui s’est abstenu de condamner la recrudescence du nazisme en Europe, lorsque la Russie ( qui sait ce qu’est le nazisme ) a déposé une résolution à l’ONU pour le condamner ( trois pays ont voté contre : les Etats-Unis notre maître, l’Ukraine, et le Canada ).
      La grande majorité des pays membres de l’ONU a approuvé cette résolution.
      Le seule reproche que l’on puisse faire à Marine le Pen, c’est d’être allée voir Vladimir Poutine pour le remercier de son calme dans ces conflits déclenchés par le Etats-Unis en Ukraine et en Syrie !
      Est-ce que ça fait d’elle une fasciste ?

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  • Catalina // 01.05.2017 à 17h26

    Macron c’est comme un magazine de mode, tu as 82 pages qui servent à rien et un article à peu près correct coincé dans deux pages au milieu.

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  • Ardechois // 01.05.2017 à 19h13

    Un scandale qui ne datait certainement pas d’hier, mais sorti au moment opportun ,pour éliminer le parti favori ,,un candidat qui aurait été à la gauche du PS,, dénigré mais maintenu, pour enlever des voix à Mélenchon, et favoriser ainsi l’accès au deuxième tour de Me Le Pen pour la traiter de fasciste et ainsi bannir tout raisonnement et faire voter le chouchou Macron qui nous sauverait ainsi de l’extrême droite!!!!!!!!!!Effectivement les amis de l’Arabie ,du Qatar et des fascistes ukrainiens savent magouiller mais ils détruisent la démocratie et notre pays ,l’ennemi n’est pas madame Le Pen,mais ces politiciens aux méthodes détestables et qui nous prennent pour des imbéciles

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  • Plocotina // 02.05.2017 à 22h03

    Un mec normal aurait dit « … vote pour mon projet ».
    Pas « pour moi ».
    Ce qui résume Macron en une demie phrase.
    Moi,Moi,Moi.

      +1

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