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23.juin.201623.6.2016 // Les Crises

[GEAB] Colère des peuples, défis démocratiques, crise systémique globale – Balkanisation et retour des empires en Europe centrale et orientale : la bombe de l’échec de l’intégration européenne et de la crise euro-russe

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Source : GEAB

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En 2014, nous anticipions le délitement du flanc oriental de l’UE suite au différend euro-russe. À peine deux ans plus tard, les dégâts deviennent visibles. Si l’Europe et la Russie ne parviennent pas à renouer le dialogue, le pire est à attendre dans cette partie de l’Europe où les anciens démons sont en pleine résurrection (guerre froide, guerres européennes, balkanisation et logiques d’empire…), et où tous les échecs de la politique d’élargissement de l’UE commencent à se révéler.

Figure 1 – Carte de l’Europe centrale et orientale. Source : KKR.

Figure 1 – Carte de l’Europe centrale et orientale. Source : KKR.

L’intégration de l’Europe de l’Est est un échec

Le plus grand échec des 30 dernières années de construction européenne est bien la politique d’élargissement aux pays du bloc soviétique. Cette politique essentiellement mue par l’âpreté au gain des entreprises d’Europe de l’Ouest (et au-delà) s’est faite aux dépens de l’intégration politique du continent dans son ensemble et des populations de l’Est en particulier. Nous avons souvent évoqué les faibles taux de participation aux élections européennes dans cette région qui était pourtant si avide de rentrer dans l’UE. Le flanc oriental de l’UE est désormais un patchwork de pays mus par des motivations différentes, intégrés à des degrés divers et traversés par des intérêts de toutes natures. Les risques de délitement et de conflits sont immenses et menacent le projet européen, bien plus que l’hypothèse d’une sortie du Royaume-Uni.

La crise euro-russe de 2014 a créé les conditions d’une dislocation de cette région, désormais tiraillée entre d’innombrables intérêts et avenirs possibles. Comme nous le verrons plus loin, la montée des extrêmes-droites, notamment, date de 2014, comme par hasard. La conscience de ces dangers amène notre équipe à anticiper que les Européens parviendront à mettre fin aux sanctions contre la Russie à la fin de l’année (voir l’article plus loin dans ce numéro). Si jamais ils n’y arrivaient pas, la dislocation de cette région du monde n’ira pas sans une explosion de tensions dans cette région et entre l’Europe et la Russie. Explosion dont le détonateur pourrait bien se situer dans les Balkans d’ailleurs, dont nous ne parlerons pas dans cet article, mais qui participent bien sûr à l’équation.

Schengen, euro, UE : une intégration à vitesses multiples

Figure 2 : UE, zone Euro, espace Schengen – Source : Le Monde

Figure 2 : UE, zone Euro, espace Schengen – Source : Le Monde

Dans les faits, regardons la disparité de cette zone d’élargissement post-chute du mur. Certains pays sont membres de tous les niveaux d’intégration européenne (UE, euro, Schengen), à savoir la Slovénie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Slovaquie. Cette liste révèle une certaine aberration à voir figurer les trois pays baltes en lieu en place de la Pologne ou de la République tchèque qui sembleraient des membres complets plus logiques.

D’autres pays sont membres de l’UE et de la zone Schengen, mais pas de la zone euro : Pologne, République Tchèque, Hongrie. D’autres ne sont membres que de l’UE, parfaits membres de seconde zone, tels que la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie. Certes, il s’agit des derniers arrivés, mais les réticences de fond à voir ces pays accéder au privilège de la liberté de déplacement (zone Schengen) semblent bien ancrées.

Et puis il y a les pays-candidats, coupés de tout avenir autre qu’européen, qui se voient indéfiniment promettre la prise en compte de leur demande d’adhésion, indistinctement mélangés entre membres réellement potentiels et affabulations complètes : pays des Balkans, Ukraine, Turquie, Géorgie…

Niveaux d’intégration et droits différents créent un sentiment de castes et de vraies inégalités de traitement dans la région. Les pays qui ont intégré la zone euro correspondent aux seigneurs de la région. À l’inverse, la Roumanie (qui est pourtant le pays qui a candidaté le premier à l’UE, dès 1995) et la Bulgarie, en n’étant pas dans Schengen au moment où Schengen se renforce, risquent de se retrouver de l’autre côté du mur que dresse actuellement le reste de l’Europe. Une telle évolution exclurait de fait ces deux pays, les renvoyant à une région des Balkans dont le sort a de quoi inquiéter si l’Europe et la Russie ne parviennent pas à s’entendre à nouveau, comme on l’a vu maintes fois.

De grandes disparités économiques

On parle toujours de l’axe de disparité est-ouest. L’Europe centrale et orientale est en réalité loin d’être homogène. Si l’on regarde les salaires moyens, l’amplitude se situe entre 350 euros en Bulgarie et 1 092 euros en Slovénie. La Slovénie se situe au niveau de salaire des pays les plus pauvres d’Europe de l’Ouest (Portugal et Grèce, légèrement au-dessus de 1 000 euros). En revanche, les bulgares ne reçoivent en moyenne qu’un tiers de cette somme, soit moins que les Chinois[1].

En matière de chômage, l’amplitude maximale se situe entre la République tchèque (4,5% de taux de chômage) – correspondant au niveau de l’Allemagne –, et la Croatie (15,1%) – avec la Slovaquie juste avant (10,3%), correspondant à la moyenne de la zone euro (incluant les 20% de chômage espagnol et les 24% de chômage grec)[2].

Quant à la croissance, l’Europe centrale et orientale s’en sort bien dans son ensemble, ce qui est normal compte tenu du processus de convergence induit par l’intégration à la zone économique UE. Néanmoins, on y distingue de vrais champions de l’UE comme la Roumanie (3,8%) suivie de la Pologne et de la Slovaquie (3,6%)… mais aussi des pays plus lents comme la Croatie (1,6%) – l’Estonie, quant à elle, est seulement à 1,1% de croissance mais on a vu ci-dessus que ses niveaux de salaires élevés indiquent un niveau de développement de type Europe occidentale, en phase de stabilisation probablement donc[3].

Ces données permettent de constater qu’il n’existe pas de cohérence dans les atouts de chacun de ces pays : par exemple la Roumanie croît plus vite que la Bulgarie alors que ses niveaux de salaire sont déjà bien au-dessus ; ou encore la Slovaquie peine avec ses 10,3% de chômage pour des niveaux de salaire pourtant identiques à ceux de la Pologne qui n’est qu’à 6,8% de chômage…

Les pays les plus touchés par la pauvreté présentent une liste encore différente : Bulgarie, Roumanie, Lettonie et Hongrie sont les plus affectés[4] alors qu’ils figurent dans des catégories très différentes sur des indicateurs de chômage, de salaires ou de croissance. La Hongrie en particulier doit être très inégalitaire si l’on compare ses plutôt bonnes performances économiques à ses risques de grande précarité.

Tout ceci révèle un échec de convergence économique qui était pourtant la motivation principale à l’entrée dans l’UE. Ces disparités sont tout aussi criantes en Europe occidentale mais la motivation économique à l’entrée dans l’UE concernait surtout trois pays (Portugal, Espagne et Grèce), alors qu’elle concerne la totalité des pays d’Europe centrale et orientale. Le sentiment de déception est donc inévitablement beaucoup plus fort dans ces pays. On leur a vendu l’intégration en leur faisant miroiter un profit rapide qui n’est pas au rendez-vous. La convergence économique assortie à l’intégration à la zone économique commune s’avère être un mensonge.

Armées, églises : Europe de l’Est, terre de conquête

L’échec d’intégration et la crise euro-russe ont en outre transformé l’Europe centrale et orientale en véritable foire d’empoigne. Les intérêts étrangers qui s’y affrontent sont bien sûr l’UE, la Russie et les États-Unis. Toute l’Europe centrale et orientale souhaite rester dans l’UE mais certains voient dans l’Europe une simple extension de l’Amérique dont ils exigent la protection (pays baltes, Pologne), tandis que d’autres réclament que leur participation à l’UE ne les coupe pas de leur grand voisin russe (Hongrie, Slovaquie, Bulgarie). Les hostilités sont déclenchées et les grands puissances jouent de tous leurs outils d’influence : OTAN en ce qui concerne les États-Unis, propagande du côté russe… et du côté occidental aussi puisque l’OTAN passe son temps à parler de contre-propagande[5], et religion des deux côtés également.

Ce dernier point est particulièrement intéressant car bien peu observé. En réalité, depuis la fin du communisme, le sentiment religieux, bridé pendant les décennies soviétiques, a explosé en Russie et dans les pays d’Europe centrale et orientale. À la manœuvre derrière cet authentique retour à la foi, on a vu dès le début des années 90 tout un tas de sectes évangélistes venues d’outre-Atlantique s’installer dans les campagnes de Roumanie et d’ailleurs[6], avec beaucoup d’argent et des programmes sociaux détournant facilement ces oies « blanches » de leurs religions historiques (catholicisme et orthodoxie).

L’orthodoxie russe a mis un peu plus de temps à revenir mais elle est maintenant bien là. Par exemple, la Roumanie se couvre actuellement de monastères orthodoxes[7] (bien plus vite que d’hôpitaux), y compris dans les régions de l’Ouest historiquement catholiques[8] (comme en Transylvanie)… Abonnez-vous et lisez l’article en entier dans le bulletin GEAB 106.

Voici les titres des autres chapitres contenus dans ce même article :
Business, mafias et corruption…
Minorités désintégrées…
La confusion des sentiments UE-OTAN…
Nationalisme vs fédéralisme…
Le « contre-modèle » Višegrad Group ou V4…
V4 et empire austro-hongrois…
Terreau d’extrêmes-droites…
Décembre 2016 : le devoir européen de lever les sanctions contre la Russie…

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[1] Salaires moyens dans l’UE en 2015. Source : Reinisfischer, 2015
[2] Source : Statista, Février 2016
[3] Source : La croissance en Europe, Toute l’Europe, 11/05/2016
[4] Source : Euractiv, 20/02/2015
[5] « NATO looks to combat Russia’s ‘information weapon’: document » (or une contre-propagande peut-elle être autre chose que de la propagande ?). Source : Reuters, 27/01/2016
[6] Témoins de Jéhovah en Slovaquie (source : CultNews, 28/08/2002) ; Evangélistes en Roumanie (source : The Independent, 13/12/1993) pour ne citer que ceux-là…
[7] « Romania’s costly passion for building churches ». Source : BBC, 07/08/2013
[8] Cette situation résulte d’ailleurs de l’époque communiste durant laquelle l’athéisme des Ceausescu a composé avec la puissante ferveur du pays en imposant une religion unique, l’orthodoxie, pour des raisons évidentes de basculement vers l’Est.

Source : GEAB

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Sami // 23.06.2016 à 04h03

La Russie a failli passer dans l’escarcelle de l’empire US, avec Eltsine et les oligarques aux commandes. Mais elle s’en est échappée avec, paradoxalement, le dauphin de Eltsine, Poutine. Et l’empire n’a pas avalé cette perte. Car il s’agit de la perte d’un grand marché potentiel, et surtout de la seule puissance militaire qui peut lui damer le pion.
Et l’empire a un cauchemar absolu : que l’Europe fasse la jonction avec la Russie, et que la paire devienne alors la vraie grande puissance absolue. Et ça, l’Oncle Sam ne peut le supporter. Dans sa névrose de domination pathologique, il est convaincu que cela causerait sa perte.
Alors, s’il doit périr, il essayera d’abord d’envoyer dans l’enfer nucléaire cette paire maudite, porteuse de tous les dangers, l’EURUSSIE.
C’est tout le sens qu’il faut donner à la frénésie de ces étranges affaires Ukrainienne, Yougoslave, Géorgienne, Baltique, Franco-Allemande, etc. Et on voit l’empire ces jours-ci, pousser à la tragédie en titillant l’Ours Russe en Syrie.

60 réactions et commentaires

  • Loxosceles // 23.06.2016 à 01h22

    « Les hostilités sont déclenchées et les grands puissances jouent de tous leurs outils d’influence : OTAN en ce qui concerne les États-Unis, propagande du côté russe… et du côté occidental aussi puisque l’OTAN passe son temps à parler de contre-propagande »

    Certes, chaque côté use de sa propagande, mais on a un peu trop tendance à considérer les russes comme les experts dans ce domaine. Rappelons quand même que la propagande est l’invention d’un américain qui déclarait :

    « « L’ingénierie du consentement est l’essence même de la démocratie, la liberté de persuader et de suggérer. » – Edward Bernays

    Or, après tout, les américains se réclament bien comme champions de cette forme de démocratie là.

      +33

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  • Papagateau // 23.06.2016 à 01h51

    Brexit : derrière le bouc émissaire anglais, le problème allemand.

    http://www.marianne.net/brexit-derriere-bouc-emissaire-anglais-probleme-allemand-100243839.html

      +7

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  • DocteurGrodois // 23.06.2016 à 02h27

    Qui se souvient du jeu Jenga?

    C’est une tour de petites pièces de bois à laquelle on retire un bloc n’importe où, et que l’on doit replacer au sommet, et ainsi de suite. Au bout d’un moment l’empilement devient fragile et incohérent, et retirer une pièce comme en ajouter une par-dessus peut tout faire s’écrouler.

    L’Europe est un énorme Jenga déjà bien précaire sur lequel l’UE s’acharne à vouloir bouger les pièces. A un moment donné la loi de la gravité fera son œuvre.

      +23

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  • Sami // 23.06.2016 à 04h03

    La Russie a failli passer dans l’escarcelle de l’empire US, avec Eltsine et les oligarques aux commandes. Mais elle s’en est échappée avec, paradoxalement, le dauphin de Eltsine, Poutine. Et l’empire n’a pas avalé cette perte. Car il s’agit de la perte d’un grand marché potentiel, et surtout de la seule puissance militaire qui peut lui damer le pion.
    Et l’empire a un cauchemar absolu : que l’Europe fasse la jonction avec la Russie, et que la paire devienne alors la vraie grande puissance absolue. Et ça, l’Oncle Sam ne peut le supporter. Dans sa névrose de domination pathologique, il est convaincu que cela causerait sa perte.
    Alors, s’il doit périr, il essayera d’abord d’envoyer dans l’enfer nucléaire cette paire maudite, porteuse de tous les dangers, l’EURUSSIE.
    C’est tout le sens qu’il faut donner à la frénésie de ces étranges affaires Ukrainienne, Yougoslave, Géorgienne, Baltique, Franco-Allemande, etc. Et on voit l’empire ces jours-ci, pousser à la tragédie en titillant l’Ours Russe en Syrie.

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    • Emile // 23.06.2016 à 08h27

      « La Russie a failli passer dans l’escarcelle de l’empire US », en fait pas vraiment la Russie d’aujourd’hui est une Russie capitaliste et mercantile, avec des PC sous OS américains
      http://gs.statcounter.com/#os-RU-monthly-201505-201605

      L’Uruguay est moins dépendant des firmes américaines :
      http://gs.statcounter.com/#os-UY-monthly-201505-201605

        +5

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      • Silk // 23.06.2016 à 08h52

        Les russes développent leur propre OS pour leur administrations sur une base linux, idem pour les OS mobiles qui se repandent aussi vite que tablettes et smartphones.
        Ils ont leurs propres réseaux facebook/VK, un équivalent pour YouTube, des moteurs de recherche alternatifs qui sont très utilisé en Russie.
        Avec la Chine, la Russie est le pays qui s’est le plus émancipé de la domination technologique US.

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        • Joseph // 23.06.2016 à 13h12

          Oui et non.
          Les exemples « nationaux » que vous citez sont surtout concentrés dans les nouvelles technologies (VK, Yandex, 2GiS), probablement car le rapport innovation / profit est le plus favorable. Dans les autres domaines, des smartphones aux voitures en passant par les habits, la Russie fait intégralement partie du système mondialisé.
          La plupart des produits viennent de Chine ou du Vietnam ; les grandes chaînes de vêtements comme HM ont les mêmes produits vendus à des prix hilarants (3000 roubles le pull d’automne quand le salaire moyen est de 20 000 roubles en province), souvent même déclassé en ce qui concerne la qualité ; pour un oeil européen, la plupart des coupes sont visiblement mauvaises, et on trouve des matériaux textiles qui ne sont plus employés chez nous. Ce n’est pas là une question de mode ou de goût différent, mais de rentabilité.
          Les Russes tombent autant que les autres dans les pièges de la consommation, l’économie tourne dans beaucoup de ville autour des banques et de la consommation immédiate (les micro crédits sont partout, chose que l’on retrouve dans l’amérique latine). Les iPhones sont omniprésents (au même prix) ; la publicité, la mode, cela marche aussi sur les Russes, qui sont des hommes comme les autres. Les magasins, de la grande surface au café, fleurissent, et vendent à des marges incroyables. La culture ou l’éducation sont victimes d’une radinerie sans précédent, quoique bien compréhensible dans la mesure où après les dépenses de consommations il ne vous reste plus rien à part de la dette.

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          • Joseph // 23.06.2016 à 13h25

            J’en profite pour ajouter que les séries TV russes ainsi que la vie moscovite ne représente pas du tout le quotidien de la population de province ; les sommes d’argents, les voitures, les vêtements y sont complètement différents. L’écart entre Paris et la province française n’a rien de comparable, même s’il tend à s’aggraver. Mais tous sont soumis à la même pression de consommation ; heureusement, l’immobilier, les taxis et la restauration restent peu chers, ce qui permet à la plupart de vivre décemment – à condition de savoir se priver du bling bling et d’être débrouillard. Rentrer dans un magasin pour la maison (temple de la consommation superfétatoire s’il en est) ne peut qu’entraîner une crise de fou rire, lorsque des portes-savonnettes en plastique made in china sont vendues 5 ou 6 heures de votre salaire ; que dire du tapis de bain ou des rideaux, de la corbeille à linge sale ou de la nape !
            Je ne sais pas si l’on peut appeler ça « pauvreté », mais il y a une souffrance visible de gens déchirés entre les sirènes de la consommation et la nécessité quotidienne de vivre.

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          • Do // 23.06.2016 à 18h04

            Je reviens de Moscou ou j’ai fait quelques emplettes et la qualité des vêtements n’ est pas ce que vous avancez ainsi que le prix sauf si vous allez chez Goum l’équivalent des galeries Lafayette centre commercial pour les nouveaux riches

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            • Joseph // 24.06.2016 à 09h48

              Comme je le disais dans mon second message, la vie moscovite est à part ; allez dans une chaîne de prêt à porter en province, et vous verrez bien que même les grandes chaînes vendent de la moindre qualité pour des prix très élevés.
              Mon but était justement d’éviter que certains prennent la vie à Moscou comme représentative de la Russie. L’immobilier est complètement fou, et les prix à la consommation ridicules ; bien sûr qu’avec un salaire de plusieurs milliers d’euros, on se débrouille à Moscou ! Et encore heureux ! Allez dans un hyper de province russe, les prix sont semblables pour la plupart des produits à ceux de chez Carrefour en France ; la plupart des salaires (ouvriers, employés) sont entre 20 000 et 30 000, soit 300-400 euros. Même sans payer de loyer, allez vivre avec 300-400 euros, acheter des vêtements médiocres à 40-50 euros, de la bouffe tout sauf bio. Nombreux sont mes amis russes qui ne peuvent même pas se payer un ordinateur faute de pouvoir économiser. Ne parlons même pas des voitures.
              Vous me direz, tout cela relève du mirage de la société de la consommation. Regardez maintenant du côté de la santé ; quand on vous arrache une dent parce que vous ne pouvez pas payer de soins, quand on vous prescrit n’importe quoi pour économiser de vraies analyses… La réalité russe, c’est ça. C’est un pays qui a connu un énorme redressement, mais les conditions de vie restent dures, parce que là bas aussi c’est le même système économique mondialiste et exploiteur qui est à l’oeuvre.

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              Alerter
      • Sami // 23.06.2016 à 10h32

        Il est difficile de reprocher à la Russie de n’en pas faire assez. C’est une difficulté effroyable, que d’essayer de s’extraire de la toile tissée peu à peu depuis l’après 2eme GM par les USA sur le monde. La Russie n’est pas en situation d’offensive, même pas en Syrie. Je crois qu’elle est en totale défensive, partout le dos au mur, tant la pression est énorme.
        Par exemple, elle comptait sur le pétrole pour tout reconstruire, pour moderniser… Il a suffit certainement d’un coup de téléphone de Washington à la Saoudie, pour faire baisser dramatiquement le prix du pétrole en invoquant de vaseux prétextes de concurrence du gaz de schiste. Il faut vraiment être un grand rêveur pour imaginer un seul instant que la Saoudie puisse faire quoi que ce soit d’important sans l’autorisation, si ce n’est l’ordre, du boss US.
        Le prophète de l’intégriste Saoudie n’est pas tant Mohamed que Uncle Sam ! C’est dire l’étendue de la puissance contre laquelle doit manœuvrer la Russie qui se réveille.

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        • Christophe Vieren // 23.06.2016 à 11h56

          Je peux me tromper mais il me semble que les prix des hydrocarbures, pétrole en particulier, n’est basé en tendance que sur l’offre et la demande (les soubresauts sont essentiellement spéculatifs). Je ne pense donc pas que les USA ont demandé à l’Arabie saoudite de ne pas réduire leur production afin de maintenir les prix bas.
          Mais peut-être suis-je un grand réveur.

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          • luc // 23.06.2016 à 14h36

            si les américains nieront être à l’origine de la chute des cours du pétrole, celle-ci fait partie de leur stratégie, comme l’a expliqué obama dans une interview fin 2014

            http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/12/29/97002-20141229FILWWW00240-sanctions-contre-la-russie-un-succes-obama.php

            « Une partie de notre raisonnement était que la seule chose qui maintenait leur économie à flot était le cours du pétrole », et que le déclenchement de sanctions « rendrait l’économie russe suffisamment vulnérable pour qu’en cas de perturbations du prix du pétrole (…) ils aient des difficultés énormes ».

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    • luc // 23.06.2016 à 12h58

      « Et l’empire a un cauchemar absolu : que l’Europe fasse la jonction avec la Russie, et que la paire devienne alors la vraie grande puissance absolue. »

      il faut avouer que c’est difficilement envisageable n’est-ce pas

        +2

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      • Sami // 23.06.2016 à 18h00

        La France et l’Allemagne
        Israel et l’Allemagne
        Les Saoudiens farouchement anti occidentaux et tout aussi farouchement soumis aux USA
        Le Japon humilié et 2 fois nucléarisé, et les USA
        On verra peut-être, la Saoudie anti sémite alliée à Israel
        L’Europe, terre d’incessantes guerres, soudain devenue une Union (certes, douteuse…)
        etc.
        Tous les retournements sont possibles en Histoire.
        Poutine a tout fait, et en douter serait de mauvaise foi, pour établir de bonnes relations, avec les (autres) nations Européennes. La Russie, bonne pâte, avait fait la moitié du chemin.
        C’est dans l’intérêt évident des deux parties, de s’allier, d’établir une vraie paix, et passer à une étape nouvelle, pleine de promesses.
        Mais la russophobie étrange du reste de l’Europe, ravivée par le jeu des USA (qui n’en croient pas leurs yeux devant tant d’aveuglement Européen), semble l’emporter.
        Eh bien, tant pis, la Russie est en train de tourner le dos et regarde désormais vers la Chine.
        Si cette alliance Sino-Russe se fait un jour, l’Europe comprendra alors, trop tard, l’extraordinaire train qu’elle aura raté.

          +13

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        • JaySWD // 24.06.2016 à 10h00

          L’alliance Sino-Russe que vous évoquez est déja là,accord gazier de 400Mi d’€ sur 30 ans..à compléter via la tenue d’un sommet commun,à Ufa,l’été dernier,d’un sommet commun BRICS-OSCE………Place à l’Eurasie,mais les américains déclencheront une guerre préventive.

            +2

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  • DUGUESCLIN // 23.06.2016 à 06h02

    Au travers de ces sources GEAB, on peut tirer le constat que l’Union Européenne n’est pas l’Europe Unie. Cette division en deux blocs est une catastrophe pour toute l’Europe.
    Mais elle n’est pas le fait du hasard, elle est la conséquence de la domination américaine culturellement héritière de la vision impérialiste anglo-saxonne, en pleine convergence avec la haute finance apatride qui veut s’imposer sur toute la planète.
    L’Europe est mutilée par les européistes qui se sont soumis à cet impérialisme. A un point tel, qu’une guerre devient (à nouveau) possible en Europe sous la conduite américaine.
    L’extension européo-américaine vers l’est ne se fait pas dans l’intérêt des pays d’Europe mais uniquement dans un but impérialiste, l’OTAN en étant le bras armé.
    L’européisme est l’ennemi de l’intérieur. Elle fait fi des intérêts, de l’économie et de la culture de toute les pays d’Europe pour la dominer y compris la Russie résistante présentée de ce fait comme un ennemi.

      +59

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    • fanfan // 23.06.2016 à 09h49

      Le grand objectif derrière chaque guerre hybride est de perturber les projets transnationaux conjoints multipolaires à travers des conflits d’identité (ethniques, religieux, régionaux, politiques, etc.) provoqués de l’extérieur au sein d’un État de transit ciblé…
      Guerres hybrides : 5. Briser les Balkans par Andrew Korybko, commentateur politique américain, en troisième cycle de l’Université MGIMO et auteur de la monographie Guerres hybrides: l’approche adaptative indirecte pour un changement de régime (2015).
      http://orientalreview.org/2016/05/06/hybrid-wars-5-breaking-the-balkans-i/

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  • xoldo // 23.06.2016 à 07h31

    Qui controle les frontières de l’EU ?
    L’OTAN
    Qui controle l’OTAN ?
    C’est la vrai question car elle est du ressort de la responsabilité de chaque citoyen ou plutôt de son irresponsabilité, de son infantilisation, de sa soumission.
    Honte à celui qui ne sait pas y répondre, moi le premier.

      +19

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  • cyrille joseph // 23.06.2016 à 08h12

    … crise euro-russe activée par nos amis, les américains ; il suffit de se pencher vers l’exemple ukrainien …

      +17

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  • Joanna // 23.06.2016 à 09h12

    Prenons un peu de recul, c’est pas idiot parfois …
    C’est quoi l’Europe en fait ?
    On croit savoir mais on peut se poser des questions en voyant cette carte (c’est comme ça que vous voient les Australiens) :

    http://we-are-star-stuff.tumblr.com/post/50356958393/who-says-north-is-up-upside-down-maps-also

    A vrai dire ce qu’on appelle le continent européen ne m’apparait ici que comme une excroissance périphérique et biscornue de la grande Asie
    Tout est relatif comme disait Einstein …

      +8

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    • Madudu // 23.06.2016 à 12h48

      Si nous parlons bien de géographie, l’Europe est en premier lieu une étendue continue de terre qui forme un ensemble de bassins hydrographiques qui terminent en Méditerranée, en mer Noire, en mer Baltique et dans l’océan Atlantique. Tous ces débouchés constituent eux-aussi une étendue d’eau continue.

      A ce titre la Russie européenne (celle qui s’arrête à l’Oural) est un peu particulière : elle fait partie de la continuité des terres d’Europe, mais son principal bassin, celui de la Volga, débouche dans une mer isolée du reste de l’Europe, la mer Caspienne. Il est important de noter ici que la mer Caspienne fait partie, avec les bassins qui alimentent la mer d’Aral d’une part et le lac Balkhach d’autre part, de l’immense bassin endoréique (qui ne débouche sur aucun océan, isolé à l’intérieur d’une étendue de terre) d’Asie Centrale.

        +5

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      • Amsterdammer // 23.06.2016 à 23h38

        Sauf que ce n’est pas la définition géographique d’un continent telle qu’elle s’applique à l’Afrique, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, etc.

        L’Europe est une exception décidée par les Européens eux-mêmes, qui ne voulaient pas faire partie du même continent que les Arabes, les Indiens, les Chinois et compagnie.

        Bref. Un continent idéologique, quand les autres continents sont géographiques.

          +2

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        • Madudu // 24.06.2016 à 00h31

          Justement, regardez une carte et relisez mon message : vous verrez que l’Europe correspond à quelque chose géographiquement, il ne s’agit pas d’une « idéologie ».

          Ce « quelque chose » vous l’appelez comme vous voulez. Dans l’usage « continent » s’impose, et personnellement je ne me compliquerai probablement pas la vie à employer un autre terme et à devoir m’expliquer à chaque fois.

          L’essentiel c’est qu’il s’agit d’une étendue de terre continue dont les bassins hydrographiques débouchent dans une étendue d’eau continue. Il faut juste faire abstraction de l’Arctique, ce qui ne doit pas représenter quelque chose d’insurmontable.

          Après, ça n’implique pas que l’Europe géographique soit homogène, ni isolée du reste du monde. D’ailleurs elle ne l’est pas, on peut remarquer qu’il existe au moins un pôle balte, un pôle « mer Noire » et un pôle méditerranéen (mais dans le détail on pourrait aller beaucoup plus loin, évidemment). Les deux premiers véritablement isolés, le dernier ouvert sur l’Afrique et -depuis relativement peu de temps- sur l’océan Indien.

          Ça n’implique pas non plus qu’elle soit immuable, elle change du fait de la liquéfaction de l’Arctique et du fait des activités humaines (canal du Don à la Volga, …).

            +1

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    • Madudu // 23.06.2016 à 12h49

      l’Oural, bien que faisant figure de petite colline si on devait la comparer aux massifs des Alpes ou des Pyrénées, constituent une frontière géographique importante. Elle constitue la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Volga et le bassin de l’Ob, faisant de ce dernier un élément indéniablement non-européen.

      Le bassin de l’Ob, c’est-à-dire la Sibérie Occidentale, débouche dans l’Arctique. Il en est de même du double-bassin Ienisseï-Léna, c’est-à-dire la Sibérie Orientale, dont il faut remarquer qu’il ne dispose pas d’accès au Pacifique par voie d’eau. L’ensemble Sibérien est donc en premier lieu caractérisé par deux choses : son gigantisme, et son isolement.

      De là vient que cet ensemble monstrueux a besoin de la Russie européenne pour accéder à l’Europe, et que malgré leurs différences à bien des égards ils sont faits pour bien s’entendre. L’accès au Pacifique et à l’Asie par voie d’eau ne peut guère se faire pour la Sibérie que par le bassin de l’Amour, qui par ailleurs constitue un genre de péninsule entre l’ensemble sibérien et la Chine.

        +5

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    • Madudu // 23.06.2016 à 12h49

      Ainsi donc la Russie européenne est un pont entre l’Europe et trois ensembles absolument immenses : l’Asie centrale, la Sibérie et, via cette dernière, une partie de l’Asie (ou plutôt, le bordel sino-japono-koréano-mandchourien). Ce a quoi il faut encore ajouter l’Iran (via la Caspienne), qui lui-même est un pont -certes fragile- entre l’Asie Centrale et le bassin du Tigre et de l’Euphrate.

        +5

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    • Amsterdammer // 23.06.2016 à 23h35

      Mais c’est bien le cas : géographiquement, l’Europe en tant que ‘continent’ est une fiction, un continent idéologique : c’est qu’on ne voulait pas faire partie du même continent que les ‘peuplades’ asiatiques.

      C’est juste une grosse péninsule de l’Eurasie, tout comme l’Asie Mineure, la péninsule arabique, le Deccan, etc

        +2

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      • Madudu // 24.06.2016 à 01h37

        « Une grosse péninsule de l’Eurasie » : c’est tout-à-fait ça !

        Un peu comme l’ensemble Pakistan-Inde-Bengladesh, ou la Chine, …

        C’est déjà pas mal je trouve, je vois pas ce qu’il y a de ridicule là-dedans. Il s’agit bien d’un monde à part entière !

          +1

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  • Charles Michael // 23.06.2016 à 09h32

    Ukraine, Turquie, Géorgie …Le GEAB persiste.

    Effarant de ne découvrir l’OTAN mentionné qu’en fin de parcours et pour le renvoyer dos à dos à la Russie.

    Il faudra leur réserver quelques lampadaires quand Bruxelles sera libérée ;–).

    et je ne compte pas sur les Russes qui sont partis avec leurs immenses ressources pétrolières et gazières …vers la Chine, l’Inde, le Pakistan et que l’Iran va suivre.

      +6

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    • fanfan // 23.06.2016 à 10h51

      Foolish Greece Now Joins NATO Gas War par F. William Engdahl
      Washington a saboté le South Stream proposé par la Russie et son alternative, le Turkish Stream,
      Le projet Poséidon gréco-italien de Gazprom, de février 2016, a envisagé une nouvelle option pour amener le gaz russe en Grèce et en Europe du Sud via un nouvel accord avec la Bulgarie pour amener le gaz de Gazprom à travers ce pays.
      Washington, prompt à réagir, a exercé une pression énorme sur le gouvernement Merkel et d’autres États européens, pour organiser une nouvelle tranche de prêts à la Grèce pour l’empêcher de se rapprocher de Moscou avec le projet russe Poséidon. Le lendemain (le17 mai) de la signature de l’accord sur le Trans-Adriatic Pipeline (TAP) soutenu par les États-Unis, Tsipras a annoncé qu’il gelait les discussions avec la Russie sur l’alternative Poséidon.

      Les alternatives proposées par la Russie auraient coûté €15.5 milliards pour amener quelque chose comme 63 milliards de mètres cubes par an. En revanche, le Corridor européen du sud–TAP soutenu par les États-Unis, dont la construction coûte $45 milliards, n’apporterait que 10 milliards de mètres cubes par an de gaz azéri à l’Union européenne. Politique économique étrange pour une Union européenne plongée dans une grave crise économique !

      De graves pénuries dans l’exploitation des champs offshores azéris contraignent le gouvernement d’Azerbaïdjan et son groupe pétrolier et gazier Socar à envisager d’éventuelles importations de gaz… en provenance du russe Gazprom.
      http://journal-neo.org/2016/06/10/foolish-greece-now-joins-nato-gas-war/

        +11

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      • RGT // 23.06.2016 à 20h02

        J’avais déjà lu que le gaz azéri s’apparentait plus à l’arlésienne qu’à un projet réel.

        Si ça se trouve, les européens achèteront plus cher du gaz russe aux azéris (vendu comme « pas russe) et les azéris (ou plutôt les transnationales qui prendront le contrôle des tuyaux) se prendront une belle commission au passage au nom de « l’indépendance énergétique européenne ».

        Ne vous en faites pas, tout roule parfaitement pour venir vous plumer encore un peu plus !!!

          +5

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  • fanfan // 23.06.2016 à 11h29

    Euro 2016 : Dans les tribunes du match Ukraine-Pologne à Marseille, les supporters ukrainiens ont déployés une magnifique banderole aux couleurs rouge et noir du mouvement néo-nazi Pravy Sektor arborant le portrait de leur héros : le criminel de guerre ukrainien allié du régime nazi Stepan Bandera, fondateur de la la légion ukrainienne sous commandement de la Wehrmacht connue pour avoir perpétré le massacre de milliers de polonais pendant la 2eme Guerre Mondiale…
    https://gaideclin.blogspot.fr/2016/06/euro-2016-le-portrait-dun-criminel-de.html

      +8

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  • christian gedeon // 23.06.2016 à 11h30

    Comme d’hab,le GEAB est maître en art du détournement de sens.En gros,si « l’intégration européenne « (sic!) a échoué,c’est à cause des entreprises de l’ouest,du nationalisme de l’est,des religions,des particularismes et patin couffin…effaçons tout çà,et l’intégration (et donc le bonheur ) sont à nos portes…c’est vraiment prendre les gens pour des demeurés.Parce que cet article apparemment « critique  » explique en fait que l’intégration européenne(?) est possible. Alors que savons tous qu’elle ne l’est pas. Le peuple des cabris n’a pas fini de sauter partout.

      +9

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  • Judit // 23.06.2016 à 11h46

    « authentique retour à la foi » – il n’y a rien d’authentique dans ce phénoméne, bien au contraire!

    Dans les pays ex-socialistes, la réligion est sciemment utilisée pour endoctriner la population. La réligion, les réligions sont une composante de l’ideologie de l’Etat, qui veut faire oublier l’echec catastrophique que ces pays ont subie – l’appauvrissement de la majorité, la desindustrialisation et une direction politique super corrompue.

    C’est sur que les gens ne savent pas « á quel saint se vouer » mais dela á aller vers une authentique foi…

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    • RMM // 24.06.2016 à 00h28
    • Ratchadamri // 24.06.2016 à 10h27

      Il y a une énorme différence entre la déchretianisation volontaire et criarde de la France, et la lutte communiste contre la religion en URSS, qui a fait des millions de victimes, y compris parmis les croyants et le clergé. Des centaines de milliers de personnes ont choisi la prison plutôt que la trahison de leur convictions religieuses. Et le sentiment religieux en Russie est véritablement fort, à point que l’Église Orthodoxe demande maintenant de mettre en place des discussions et des cours avant le baptême, quand il y a 20 ans ils baptisaient n’importe qui. En effet, la foi authentique demande aussi une éducation et une bonne connaissance (et une bonne interprétation) de l’enseignement chrétien, sans quoi ça devient vite n’importe quoi. Et l’Église russe fait un énorme travail là dessus, vraiment de qualité remarquable, et cela trouve une réponse chez les gens. Il est absolument impossible de forcer quelqu’un d’avoir la foi, vous le savez bien. Je ne vois pas comment un endoctrinement chrétien soit possible (tellement c’est une réligion difficile par rapport aux penchants humains) Je suis navrée de constater qu’en France il y a autant d’attaques contre la religion chrétienne, être chrétien est devenu un gros mot.

        +3

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  • Louis Robert // 23.06.2016 à 12h09

    « Retour des empires en Europe centrale et orientale »?

    +++

    Blague? Manœuvre de diversion? Autre?…

    Il n’y a qu’un seul Empire, facile à identifier. Il grenouille de plus en plus frénétiquement ces jour-ci aux frontières de la Russie et de la Chine. Le président Poutine vient d’en signaler l’extrême menace à la Douma. Vigilante, la Russie se prépare à la guerre. Le peuple russe est prêt. De son côté, discrète, la Chine poursuit son chemin.

    Les avertissements russes et chinois se multiplient. C’est le temps de tous les dangers: la folie menace.
    Le temps venu, ne disons jamais que nous n’en savions rien.

      +14

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    • theuric // 23.06.2016 à 14h06

      Ça, par contre, est pas mal perçu, ce retour des empires concerne ce qui était appelé les empires centraux, soit l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.
      Du premier, j’en doute, quand au second, je ne serais pas surpris de rapprochements plus ou moins lent entre les pays qui le composait.
      En fait, nous assisterons plutôt à un éclatement de l’U.E. en divers morceaux plus ou moins vastes.
      Vous allez voir comment les anglais vont commencer à faire les yeux doux aux français en un habituel je t’aime, moi non plus.
      Ou comment l’Autriche va se marier avec la Hongrie en des noces longues et douloureuses, puis intégreront leur voisins…

        +1

      Alerter
      • Louis Robert // 23.06.2016 à 14h58

        Possible, nous verrons bien.

        J’en ai seulement (pour des raisons géopolitiques et non pas purement sémantiques, bien sûr…) contre l’abus des termes. Il n’y a pas lieu d’appeler « démocratie » ce qui ne l’est guère, « révolution » ce qui ne l’a jamais été, et « empire » ce qui ne l’est pas. Le faire constamment, c’est contribuer à nous faire vivre toujours davantage dans un monde dépourvu de sens, me semble-t-il, monde orwellien de la novlangue, monde absurde où il n’y a plus rien à comprendre.

        ,

          +5

        Alerter
        • theuric // 23.06.2016 à 15h50

          Le terme d’empire, je l’emploie avec raison, mais peut-être n’était-ce pas à moi que vous adressiez vos remarques?
          Les empires centraux désignaient, avant la première guerre mondiale, l’Allemagne, qui s’était développé bien au-delà de ses frontières germanophones, il en était ainsi d’un bon morceau de la Pologne, et l’empire d’Autriche-Hongrie qui s’était, au fil du temps et bon an, mal an, récupéré une bonne part de ce qui était l’empire turque dans l’est-européen, comme par exemple la Tchécoslovaquie.
          Quand aux États-Unis-d’Amérique, il est vrai que ce pays n’a pas les caractéristique d’un empire tel que nous pouvons en voir de nombreux exemples tout au long de l’histoire, toutefois, il est à remarquer que les effets de ce pays sur le nôtre et sur l’Europe, que ce soit culturel, économique, politique, technologique, militaire, voire religieux, et, ce, depuis de nombreuses décennies, montre que le terme d’empire peut lui être appliquer sans hésitation.
          Certes, nous pourrions tout aussi bien utiliser le terme de « logique d’empire », mais peu de gens comprennent cette notion.

            +1

          Alerter
  • theuric // 23.06.2016 à 13h27

    Je ne dis pas qu’il n’y a pas de risque de conflagration entre la Russie et les Etasunis, je dis juste que c’est improbable, d’ailleurs tout les gens bien informés le savent, il suffit que les russe vendent tous leurs bons du trésor U.S. d’un coup, ou les chinois, les belges, voire les séoudiens, pour que tout le système économique globalisé s’effondre d’un coup.
    Et là, ce sera le commerce international qui cessera ses activités, or, plus de commerce, plus de pétrole, sauf à ce que les étasuniens creusent à tout va une flopée de puits de schiste, ce qui prendra du temps et… de l’énergie.
    Plus le dollar qui sera étranglé par ses dettes ainsi que l’ensemble des monnaies internationales.
    En fait, tout sera à l’arrêt.
    En fait, tous ces pays sus-nommés tiennent en réalité les U.S.A. par les coucougnettes, le reste n’étant que des contes pour enfant histoire d’amuser la galerie.
    Il n’y a que la Belgique pour ne pas oser comprendre le pouvoir qu’elle détient dans ses coffres.
    Voilà les raisons des nombreux errements et tergiversations géopolitiques de Tonton Sam.

      +2

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    • theuric // 23.06.2016 à 13h54

      En fait, le L.E.A.P. ne fait que confirmer ses prédictions que grâce à certaines, passées, qui avaient réussi (il est vrai que j’ai fait de même), mais j’ai l’impression qu’il se laisse surtout guidé par sa croyance en son fantasme en l’éden eurolâtre ultralibéral et de sa détestation réflexe de la Russie, c’est pourquoi, pour lui, le danger pour l’U.E. proviendrait surtout du Royaume-Uni et de l’est-européen en lien avec cette Russie.
      Or, il n’en est rien, le Brexit ne posera aucun problème hormis à la marge et ce que font les russes, alliés en circonstance avec les B.I.C.A., c’est juste d’endiguer l’empire U.S. en attendant qu’il s’effondre sous son propre poids.
      Non, la question centrale pour la survie de l’Union-Européenne est l’existence de formidables tensions en France, son démantèlement politique des partis officiels (même le F.N. en est atteint), la faiblesse mortifère de son gouvernement, les formidables enjeu géopolitique que désormais elle représente, la ruine officieuse des banque U.E., la prise de contrôle délirante du bureau européen sur les états, la faiblesse allemande, la détestation populaire pour l’U.E. qui monte, enfin, j’en passe…
      Alors, ce qui m’amuse le plus dans ce énième G.E.A.B.c’est son rêve de plus d’intégration quand nous savons qu’il faudrait, pour cela, que tous les gouvernements en soient d’accord.

        +3

      Alerter
      • theuric // 23.06.2016 à 14h00

        Hors, l’Union-Européenne est triplement bloquée, institutionnellement, politiquement et idéologiquement, dans un sens, la réformer, comme dans un autre, y amener plus d’intégration.
        Ne pas comprendre ça rend toute réflexion sur notre union totalement inepte.
        Vive le France-quitte!

          +2

        Alerter
        • theuric // 23.06.2016 à 17h58

          Or et non pas hors, ma dyslexie me reprend me semble-t-il.

            +1

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    • theuric // 23.06.2016 à 14h53

      Et alors?
      Il faut bien que les U.S.A. montrent leurs muscles pour éviter que les européens ne se détournent d’eux, d’autant plus après que la Russie ait montré à tous leur puissance réelle.
      Tout ça n’est que du pipeau, de la turlutte, de la gesticulation, croyez-vous vraiment que les russes ne verraient pas venir une future agression américaine?
      Bien sûr que non et ils agiraient en conséquence.
      D’autant plus quand nous pouvons voir la situation délétère des armées européenne, la France, première armée de l’union, remplirait un seul stade de foot avec son armée terrestre, quand au matériel, il est soit en panne, soit désuet, alors…
      Le seul et véritable danger proviendrait d’un dérapage qui, de fil en aiguille, conduirait à une confrontation armée entre ces deux géants, mais cela n’est pas planifié.
      Le dangers véritable que nous devons craindre parce que assuré est, pour l’instant, économique, le reste étant plausible et non pas probable, nuance.

        +5

      Alerter
      • Louis Robert // 23.06.2016 à 15h39

        @ theuric

        Permettez que j’insiste un peu, theuric, mais enfin ces créatures gesticulent non pas en maniant des baguettes chinoises, deux ou trois cure-dents, ou quelques mouchoirs de soie, bien plutôt d’innombrables missiles nucléaires, et en vue de Saint-Pétersbourg.

          +10

        Alerter
    • Louis Robert // 23.06.2016 à 15h16

      @ theuric

      Vladimir Poutine: « Les gens ne saisissent pas à quel point la situation est véritablement dangereuse. » — “Great Danger”: US-NATO Missiles Threatening Russia. Putin: “We Know and they Know that we Know…People do not Understand how Dangerous the Situation Really Is”

      http://www.globalresearch.ca/great-danger-us-nato-missiles-threatening-russia-putin-we-know-and-they-know-that-we-know/5531955

        +6

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      • TienTien // 23.06.2016 à 15h48

        A votre commentaire et aux excellents articles qui y sont attachés, je souhaite soumettre le lien suivant:

        http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-jouent-lescalade-contre-la-russie/5531843

          +3

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        • theuric // 23.06.2016 à 16h34

          Ai-je écrit à un seul moment qu’une conflagration générale serait impossible?
          Non.
          J’ai juste souligné deux fait, la faiblesse économique des U.S.A. et celle, liée, du dollar faisant courir des risques économiques mondiaux juste un petit peu inférieur à une guerre atomique, puis le fait que les U.S.A. sont coincés en raison de la détention par un certain nombre de pays de bon du trésor leur permettant de faire pression sur Tonton-Sam, puis j’en ai déduit un certain nombre de résultats.
          Ensuite j’ai affirmé qu’une conflagration U.S.A. Russie est non pas probable mais plausible, et la nuance est immense.
          Que ce soit les discours de Monsieur Poutine ou de Monsieur Boberts, avez-vous analysé les raisons qui les leur faisaient tenir et d’où vient ce dernier?
          Pourquoi, à votre avis, le dernier G.E.A.B. parle de retour des empires au sein de l’U.E., au pluriel et non pas au singulier?
          Pourquoi et qu’est-ce qui lui fait réfléchir aux tendances centrifuge de l’U.E.?
          Je ne suis absolument pas d’accord avec lui pour un bon nombre de points de vus mais ces deux dernières approches sont raisonnables et logiques.

            +1

          Alerter
          • theuric // 23.06.2016 à 16h55

            Que je vous dise, si vous compreniez ce que je saisis des dynamiques historiques en cours, vous auriez bien plus peur que les craintes que vous exprimez ici.
            Mais pour cela il faudrait que vous mémorisiez les informations importantes, souvent disjointes, puis que vous les raccordiez comme un puzzle pour en faire un tout de plus cohérent, sachant que vous feriez un bon nombre d’erreurs en les reconnaissant comme telles en votre fond intérieur, ce qui, je le conçois, n’est pas simple et ce que je fais naturellement.
            Ainsi, l’affaiblissement continuel des services de santé lié à l’appauvrissement continuel des peuples et donc à une monté du manque d’hygiène, sans compter le vieillissement des populations, pas seulement européens, ne peut que conduire à une pandémie meurtrière.
            Ou, c’est la désindustrialisation mondiale actuelle qui détruit réellement l’économie globalisée, j’ai expliqué les raisons de la légère remonté de la situation économique du moment, soit l’utilisation, par les ménages, de leurs avoirs en banque de plus de 100 000€, ce qui prend fin.

              +1

            Alerter
    • jules // 23.06.2016 à 16h20

      Je cite Theuric : « Il n’y a que la Belgique pour ne pas oser comprendre le pouvoir qu’elle détient dans ses coffres… »

      Vous êtes sérieux ? Vous êtes informé ? Euroclear, ça vous dit quelque chose ? Le montant total des transactions financières qu’Euroclear assure POUR LE COMPTE DE CLIENTS TIERS tourne autour de six cent mille milliards d’Euros par an, si je ne m’abuse…

      De l’argent belge ? Vraiment ?… Moi, je dirais peut-être bien russe, mais plus probablement chinois.

        +1

      Alerter
      • theuric // 23.06.2016 à 17h38

        Je disais juste que la Belgique avait acheté tout un tas de bons du trésor américains, je crois que c’était à businessbourse que j’avais choppé ça mais je n’en suis pas sûr, ce qui pourrait lui donner une position appréciable au moment où nombre de dirigeants en Union-Européenne viennent de Goldman Sachs et où l’empire U.S. se trouve tant affaibli.
        Qu’elle n’en fasse pas usage est pour le moins étrange bien que compréhensible, sauf si elle le fait de manière discrète, ce qui ne parait pas être le cas au vu de sa situation vraiment détestable.
        Donc, je ne faisais pas référence à des euros belges mais à des bons du trésor U.S., ce qui fait que je ne comprends pas votre remarque.

          +1

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    • Theoltd // 26.06.2016 à 14h45

      « Plus de commerce, plus de pétrole ». En fait, pas tout a fait: Plus de commerce, plus trop besoin de pétrole. Donc prix du pétrole en baisse, surproduction, et tout le Monde souffrirait. Y compris la Russie.
      Pour la Chine meme chose: Plus de commerce, plus d’exportations. Plus de Chine!
      Ce pourquoi, personne ne vendra ses bons du trésor.

        +0

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  • alfred // 23.06.2016 à 13h41

    Votre savoir ne vous dispense pas d’intégrer une information nouvelle qui ne s’oppose pas forcément à ce que vous savez. Je retiens de vous que les pratiques spirituelles historiques étaient variées dans la région avant le communisme et que je retiens du texte que la région est AUSSI l’objet de l’attention des évangélistes nords américains. Cette dernière info est plus que plausible compte tenu de l’histoire plus ou moins récente de ce soft power évangéliste.

      +6

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  • Macarel // 23.06.2016 à 14h05

    Il était prévisible dès la fin des années 90, que l’élargissement vers l’est jusqu’aux frontières de la Russie et du Moyen-Orient, sonnerait le glas de l’UE. Mais, des intérêts économiques divers, des considérations géostratégiques en ont voulu ainsi.
    Aujourd’hui, l’on voit le résultat. L’Europe qui était un projet de paix, est poussée par les USA à une confrontation avec la Russie. Les forces centrifuges sont partout à l’oeuvre. C’est un fiasco.
    L’erreur fatale a été de privilégier l’élargissement sur l’approfondissement. Déjà à 15, ce n’était pas une partie de plaisir. Inutile de dire qu’à 28, ce n’est plus possible, surtout avec des pays aux économies si hétérogènes.
    Le malheur des peuples européens, c’est qu’ils ont porté au pouvoir des dirigeants qui n’étaient pas à la hauteur des enjeux, dans une période historique critique. Et en général, ça finit par se payer cher.

      +15

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  • Dommage // 24.06.2016 à 10h19

    Brexit.
    Pari perdu pour le GEAB, je suis curieux de lire leur prochain numéro.

    Et je me demande bien quels niveaux d’hystérie médiatique on va atteindre dans les grands médias…
    et quelles réactions des marchés aussi.
    Nombreux sont ceux qui attendent le déclenchement d’une nouvelle crise financière, avons nous le déclencheur sous les yeux?

      +1

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    • step // 24.06.2016 à 12h10

      ça question hystérie, on risque d’être servi. Ce matin, ça bavait en criant « représailles!! » sur le tour de table sur BFMTV.

        +2

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      • Olivier Berruyer // 24.06.2016 à 12h31

        Je pense qu’ils sont assez cons pour le faire, menés par Hollande….

        Ca va devenir intéressant….

          +2

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  • Lisbeth Levy // 02.07.2016 à 16h33

    Pour les pays de l’est européens il est clair qu’ils se sont bien fait avoir, on ne comptais sur eux à la limite que comme « travailleurs bon marché » de l’Europe de l’ouest étant donné que la plupart sont obligés de partir pour avoir une « vie digne » de celle qu’on leur avait promis après avoir détruit l’ex-Yougoslavie..:
    http://www.courrierdesbalkans.fr/bazar/blogs/libres-balkans-le-blog-de-jean-arnault-derens/brexit-les-ballkans-et-l-union-europeenne-au-defi-de-l-histoire.html
    Les plaies issu de cette  » balkanisation » ne sont pas fermées et encore des attentats, des oppositions dites « ethniques » ou « religieuses » sont le moteur d’une grande violence :.

    http://www.courrierdesbalkans.fr/le-fil-de-l-info/serbie-une-fusillade-a-zitiste-fait-5-morts-et-22-blesses.
    Le Kosovo est un état mafieux et l’Albanie itou, dirigé par des mafieux et criminels de guerre jamais jugés malgré la connaissance de leurs crimes (ventes d’organes, drogues, trafic humain) ne feront que prolonger la souffrance de ces peuples.

      +0

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