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5.février.20165.2.2016 // Les Crises

Jean Tirole, « enfin » un libéral récompensé par le Nobel !

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Article publié initialement le 14/10/2014

Allez, comme ici on aime bien les contrepoints, voici quelques extraits de papiers moins louangeurs de Jean Tirole, Directeur de la Toulouse School of Economics, notre nouveau prix Nobel d’économie.

En plus, ayant lu quelques interviews de lui aujourd’hui, je note un talent réel pour en rester à des généralités sans donner clairement son avis ou sa vision, ou en ne proposant rien de concret….

Ceci étant, il ne dit évidemment pas que des bêtises, mais on va attendre des papiers plus sérieux que ceux des journalistes de ce jour…

Ou du Premier Ministre :

N’étant pas pour ma part un nationaliste chauvin, j’aurais pour ma part préféré qu’on le redonne à Stiglitz ou Sen… Lisez la suite pour comprendre pourquoi…

En tout cas, comme « l’économie, c’est de la politique », il faudra penser à supprimer ce prix qui n’est pas un prix Nobel, mais un « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », la Banque de Suède ayant ainsi réalisé un hold-up sur l’image du Nobel.

Bref, relire d’urgence ce billet sur Maurice Allais

Les belles valeurs actionnariales de Jean Tirole, par Frédéric Dessort [2013]

Depuis trente ans, le capitalisme a viré à la financiarisation des entreprises, en radicalisant le primat des actionnaires. Or, cette évolution ne constitue pas seulement l’accomplissement légal du profit et de la propriété sur les salariés. Il y a en effet les théoriciens de cette doctrine, ses légitimateurs auprès des classes politiques du monde.

Depuis les années 90, les normes sociales et de gestion des entreprises – il s’agit surtout des grandes entreprises – ont ainsi convergé vers ce fondamentalisme actionnarial. L’une des principales conséquences structurelles ? Le pouvoir est passé des salariés, dans une certaine mesure, et surtout des patrons de l’entreprise aux actionnaires. Ceux-ci, désormais mondialisés, sont très souvent bien distants des réalités de leur objet d’investissement, devenu véritable machine à cash.

Le père spirituel de cette vision mortifère est un prix Nobel : Milton Friedman. En 1970, pendant le débat aux Etats-Unis sur la responsabilité sociale des entreprises, celui-ci affirmait : « Il y a une et une seule responsabilité des affaires – utiliser ses ressources financières et engager des activités désignées à accroître ses profits ».

Dans le sillage de cet économiste, cette dichotomie actionnaires / reste de l’entreprise a connu des développements importants.

Aujourd’hui, l’une des têtes pensantes du capitalisme actionnarial est Jean Tirole, le président de la Toulouse School of Economics (TSE). Membre du Conseil d’Analyse Economique, certains le disent nobélisable.

Il est nécessaire de rappeler son positionnement intellectuel de spécialiste du capitalisme financier quant on sait comment l’école d’économie toulousaine est encensée, tant par les politiques d’une terre résolument à gauche, que par les médias régionaux.

Récemment, Pierre Cohen se félicitait de la reconduction au Conseil d’Analyse Economique de Jean Tirole. Le maire de Toulouse se doute t-il que le projet de délocalisation du centre de recherche de Sanofi s’inscrit pleinement dans ce dogme de la valeur actionnariale que développe le président de TSE ?

Au préalable, bien entendu, il ne s’agit pas de confondre le positionnement des 160 chercheurs de cette institution avec celle de son président. Et Jean Tirole, faut-il le préciser également, ne travaille pas exclusivement sur le financement des entreprises, loin de là.

Une vision « orthodoxe » et « étroite »

Développons quelques éléments clefs de cette doctrine. Pour Jean Tirole comme pour de nombreux économistes, le financement des entreprises et leur gouvernance doivent donc être envisagés avec un axiome de base : la « shareholder value » – en français, la valeur actionnariale. Plus précisément, cette théorie affirme que l’entreprise n’a d’autre vocation que de maximiser les dividendes des actionnaires, et que les autres parties prenantes doivent s’en remettre à la providence de l’Etat !

Je ne l’invente pas, Jean Tirole l’écrit en substance dans plusieurs papiers et notamment dans un ouvrage de plus de 600 pages. Orné de sa belle reliure de Princeton University, ce livre est intitulé « The Theory of Corporate Finance« . Il a reçu de belles critiques dans le monde de la finance : voir par exemple ce discours louangeur en 2007 de Daniel Bouton, alors patron de la Société Générale.

Mais revenons à l’ouvrage lui-même dont j’apporte ici quelques citations.

Page 16 : « La section 1.8 reviendra sur le débat à propos de l’approche de l’entreprise par ses parties prenantes (‘stakeholder society’ en anglais dans le texte), mais nous devons indiquer dès à présent que le contenu de ce livre reflète l’agenda de l’étroite et orthodoxe vision décrite dans la citation ci-dessus ». Ladite citation est la suivante : « La gouvernance d’entreprise (‘corporate governance’) relève des « voies par lesquelles les investisseurs (‘suppliers of finance corporations’) s’assurent de leur retour sur investissement » »

Développée page 56, la section 1.8 s’apparente presque à une profession de foi. En quelques pages, l’apôtre de la financiarisation des entreprises met en perspective la shareholder value par opposition à la stakeholder society. C’est à dire : la gouvernance d’entreprise selon le filtre de la valeur actionnariale, ou bien au travers de l’ensemble de ses parties prenantes. Ces dernières sont constituées par les actionnaires, mais aussi par les employés, les clients, les fournisseurs, son environnement local (communautés, collectivités locales…).

Mais, pour Jean Tirole, “[…] les économistes, et du coup, le cadre et les acteurs réglementaires, ont toujours affirmé que, sur la base de prix reflétant la rareté des ressources, le management doit avoir pour objectif de maximiser la richesse des actionnaires.

Toujours page 56, il cite, je trouve cela piquant, la critique de ses contradicteurs selon laquelle il ne faut pas débarquer des palanquées de salariés tout en payant grassement les patrons. Pour illustrer cette récusation, le chercheur toulousain choisit l’un des pires exemples qui remonte à janvier 1996 : AT&T se délestant alors de 40 000 employés au moment d’un profit record, tandis que le dirigeant recevait 14 millions de dollars. Si l’on comprend bien l’économiste, même si, on peut le présumer, il ne se réjouit pas d’un tel tableau, celui-ci est justifié par l’approche et la théorie de la valeur actionnariale.

Autre contre-argument mis en exergue par M. Tirole : les tenants de la stakeholder society voudraient une gouvernance d’entreprise partagée entre actionnaires et autres parties prenantes, notamment, les salariés.

Vade retro satanas ! doit s’exclamer en son for intérieur le chercheur toulousain, qui souligne qu’une telle organisation rendrait ingouvernable l’entreprise. Soit.

Mais cet argument supposé des opposants à la shareholder value est sans doute présenté de manière extrême. N’y a t-il pas, entre un kolkhoze et un management purement actionnarial, d’autres possibilités plus nuancées pour diriger une entreprise ? Par exemple, les Scop, qui se développent dans le sillage de l’économie solidaire et sociale, sont-elles des parangons d’inefficacité ?

Une dernière citation montrant bien le positionnement de Jean Tirole. Dans une de ses publications plus récente, Individual and corporate social responsibility, 11 novembre 2009, co-signée d’un co-religionnaire de Princeton University, Roland Bénabou, il estime que “Les manuels d’économie ont donc adopté l’approche de la valeur actionnariale, qui stipule que les firmes devraient être contrôlées par la maximisation des profits des actionnaires tandis que les autres parties prenantes sont protégées par les contrats et la régulation« .

Il existe heureusement quelques voix discordantes à cette pensée unique : pensons notamment aux économistes atterrés.

Autre exemple avec Jean-Charles Rochet, co-auteur du récent article « A critique of shareholder value optimization », dont je cite une phrase de l’introduction qui ne manque pas de sel.

Précisons que cet économiste est affiché « en congé » de la TSE, même s’il en apparaît toujours comme membre. Il signe ce travail dans le cadre de l’Institut Suisse de Finance. Les premières lignes du texte plantent le décor :« Tout le monde sait que les entreprises ne sont pas juste des machines à cash pour leurs actionnaires, mais produisent aussi des biens et services pour leurs clients, et des emplois et salaires pour leurs employés. Tout le monde, excepté la plupart des économistes. En effet, dans le débat sur la responsabilité sociale des entreprises, la majorité des économistes académiques partagent la vision exprimée en termes ambigüs par Friedman (1970) : » il y a une et une seule responsabilité des affaires – utiliser ses ressources financières et engager des activités désignées à accroître ses profits » »

Une doctrine contre l’entreprise

La doctrine de la valeur actionnariale est claire !

Or, cette radicalité ne colle pas à la réalité du terrain pour ce qui est d’une bonne partie des entreprises non cotées.

Et pour côtoyer et rencontrer des patrons de PME de longue date, il me semble clair que cette approche partielle et exclusive de l’entreprise est contre l’entreprise. Au demeurant, les entreprises à l’organisation de plus en plus horizontales et participatives se multiplient. Faisant mentir cette représentation clivée et morcellée dictée par la doxa de la valeur actionnariale.

Bien sûr, il y aura toujours des patrons-actionnaires cupides – certains me diront qu’ils sont nombreux -, mais la majorité des dirigeants considèrent leur entreprise comme un tout : actionnaires, mais aussi salariés, fournisseurs, clients, collectivité locale, son environnement local, social et institutionnel… comme le définit fort justement l’approche de la stakeholder society. Le profit est certes un aiguillon important de l’aventure entrepreneuriale, mais il ne devrait en être le seul critère.

Par ailleurs, dans le sillage de l’axiome actionnarial, Jean Tirole est aussi un spécialiste de ce qu’on appelle la théorie des incitations et de l’agence. Je renvoie à cette page wikipedia pour en découvrir les arcanes.

Mais on peut donner un exemple parlant : les bonus attribués aux patrons et autres haut-cadres afin que ceux-ci s’échinent au mieux pour optimiser la valeur actionnariale. Pour le coup, le président de la TSE a publié récemment – en décembre 2012 – un article sur ce sujet : “Bonus culture : Competitive pay, screening and multitasking”. Ou comment, à coup de quelques équilibres mathématiques, on peut aboutir au bonus optimum. Objectif : que le manager ne soit pas tenté de se reposer sur des primes trop importantes, ce qui l’endormirait, ou à l’inverse ne « souffre » de trop faibles bonus, ce qui l’amènerait à la concurrence.

Les conséquences désastreuses de l’absolutisme du profit

Accompagnant la dérégulation voulue par Reagan et Thatcher dès le début des années 80, la pensée actionnariale s’est rapidement traduite par la montée en puissance de fonds de capital-investissement, mais aussi des grands investisseurs dits « institutionnels », regroupant des millions de petits et grands porteurs, tels que les fonds de pension.

Ceux-ci ont érigé en norme la rentabilité financière de 15% des firmes cotées dans les places boursières mondiales. Qu’il pleuve ou qu’il vente dans ces entreprises.

Ce taux est sans doute plus élevé dans les entreprises non cotées passées aux mains de grands fonds de Private Equity si prompts à dépecer leurs proies.

Ce dogme de la valeur actionnariale s’est propagé dans une majorité de pays du monde, à quelques exceptions près. En Europe notamment, l’Allemagne a résisté à la financiarisation des entreprises. Un facteur de sa santé économique ?

Mais ailleurs, les corollaires de cette vision de l’entreprise sont nombreux : le capitalisme court-termiste; la virtualisation mondialisée du capital; la spéculation boursière aboutissant aux bulles financières; la deconnexion des salaires vis à vis de la productivité; le déplacement de la valeur ajoutée des salaires vers les actionnaires; l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires, au détriment de l’entreprise elle-même qui réinvestit moins; les licenciements boursiers; les dégats écologiques; le morcellement comptable des entreprises, conduisant à la revente par pièces, à l’externalisation des activités insuffisamment rentables vers des sous-traitants qui doivent, du coup, subir une pression maximisée sur leurs prix : une désintégration verticale qui finit par les délocalisations; j’ajouterai aussi : l’évasion fiscale convoquée en règle.

Et pour boucler la boucle : la pression sur les salariés des grandes entreprises, obligés de rendre l’âme dans un délire productiviste.

La liste des conséquences désastreuses de cette grande réification cupide de l’entreprise n’est sans doute pas exhaustive, ici.

La mise en place de ce système de financiarisation des entreprises s’est faite au travers de changement de normes comptables, d’évaluation (par exemple : l’EVA privilégiant la performance financière de ses titres), de gestion (management au service des actionnaires…) et du travail (flexibilité, mobilité géographique,…).

Etude de cas : Sanofi

Cette vision d’une entreprise actionnariale conduit à des décisions telles que la suppression ou la réorganisation de centres de recherche jugés insuffisamment rentables. Illustration régionale patente : Sanofi !

Le groupe, qui a réalisé 35 milliards d’euros de CA et 8 milliards d’euros de bénéfice net en 2012, a récemment annoncé qu’il ne conserverait que 364 salariés sur 617 à Toulouse. Jetant aux orties le rapport Saintouil, qui préconisait le maintien de 500 emplois, après l’avoir officiellement accepté.

L’enjeu ici : augmenter la productivité de la R&D sous le dictat de la valeur actionnariale. Ou comment tordre la réalité, alors que les cycles de développement sont ce qu’ils sont – très longs – dans la création de médicaments. Le constat de la financiarisation depuis une dizaine d’années de cette firme pharmaceutique est établi de manière très claire dans cet excellent documentaire et émission présenté par Franz-Olivier Giesbert : « France : qu’as tu fait de ton industrie ? » (se positionner à la 35ème minute).

Justifiant la démarche de restructuration, Christian Jaloux, le grand patron de Sanofi France, y estime la recherche inefficace. Faux pour Laurence Millet, syndicaliste (Sud) et chercheuse sur le site de Toulouse « Tous les deux ou trois ans, la recherche est cassée, on destructure, et du coup cela déstabilise totalement la recherche. On ne peut imaginer trouver des choses [nouvelles molécules] en deux ans ! », répond-elle.

Depuis trois décennies, le néolibéralisme a érigé l’argent en valeur cardinale de la société. L’argent-roi, il y a ses théoriciens thuriféraires, mais nous sommes tous, citoyens et politiques, responsables d’avoir laissé se développer cette gangrène. Les excès du capitalisme financier ont-ils été suffisants pour que la prise de conscience soit suffisante à le renverser ? Je crains malheureusement que nous n’ayions pas encore touché le fond pour cela.

Frédéric Dessort

Post Scriptum : le dogme de l’actionnaire roi vient de trouver une nouvelle formulation dans un contexte particulier. Jean Tirole, Guillaume Plantin (TSE) et David Thesmar (HEC Paris), signent dans les Notes du Conseil d’Analyse Economiquedont ils sont membresun article intitulé « Enjeux économiques du droit des faillites ». Je propose de lire cette tribune de Christophe Lèguevaques publiée par le Monde. L’avocat toulousain revient sur cette proposition des économistes de renforcer les droits des actionnaires dans le cadre d’une procédure de liquidation judiciaire…

Source : Frédéric Dessort (journaliste basé à Toulouse), Ouvertures, 2 aout 2013

L’économie pour améliorer le bien-être général [12/2007]

Une critique est souvent faite à l’économie : tous ses modèles se fondent sur l’hypothèse de choix entièrement rationnels de la part des acteurs, ce que la réalité semble infirmer. Qu’en pensez-vous ?

Jean Tirole : Le modèle de choix rationnel n’est qu’une approximation, utile en première analyse. On peut le comparer à l’idée de gaz parfait en physique. On procède ainsi pour simplifier un problème, et ensuite introduire, si besoin, des déviations par rapport à cette situation idéale. Il est évident que les choix des acteurs ne sont pas entièrement rationnels, qu’ils peuvent par exemple agir contre leur propre intérêt. Mais nous savons de mieux en mieux modéliser ces phénomènes grâce au dialogue, entamé il y a une vingtaine d’années, entre économie et psychologie. On connaît par exemple la manière dont une personne arbitre entre un plaisir pour aujourd’hui et un coût pour demain. Manger gras ou sucré, fumer, rouler trop vite, dépenser plutôt qu’épargner : de très nombreuses situations quotidiennes relèvent de ce schéma, marqué par l’absence de cohérence temporelle ce que je fais aujourd’hui n’est pas cohérent avec ce que je souhaite pour demain, que les psychologues décrivent précisément. À ce sujet j’attends beaucoup des neurosciences, en particulier de l’imagerie cérébrale qui permet de voir les régions du cerveau activées lorsque l’on fait un choix.

En quoi ces recherches, simples dévoilements de mécanismes cérébraux portant sur des phénomènes psychologiques bien décrits par ailleurs, sont-elles utiles à l’économie ?

Jean Tirole : Je vous accorde que le rapprochement entre économie et neurosciences est un pari, une voie à explorer, qui n’a pas encore permis d’avancées importantes. Mais à terme j’attends beaucoup des spécialistes du cerveau pour qu’ils nous aident à préciser dans quelles circonstances un individu se comporte plutôt de manière rationnelle, ou au contraire, selon d’autres règles. J’attends beaucoup aussi de la compréhension des mécanismes qui font que l’on accorde sa confiance à une personne ou une institution, car la confiance joue un rôle très important dans les phénomènes économiques. Ces recherches devraient nous aider à affiner nos modèles, en précisant les domaines dans lesquels l’hypothèse du choix rationnel est pertinente, et ceux dans lesquels elle demande à être nuancée.

Mais oui, vive la neuroscience qui va nous permettre de comprendre pourquoi on n’est pas rationnels – genre pourquoi on donne, on aide, bref, on est est humains….

Comment passer de ces choix individuels au niveau microéconomique, au fonctionnement social dans son ensemble, au niveau macroéconomique ?

Jean Tirole : L’opposition entre micro- et macroéconomie est aujourd’hui dépassée. Un consensus s’est formé autour de l’idée que les phénomènes microéconomiques fondent les phénomènes macroéconomiques.

Ah ben, s’il le dit alors… Fin du débat !

Autre critique, celle portée par le mouvement des économistes contre la pensée unique* s’insurgeant contre le rôle excessif de la formalisation mathématique. Elle aboutit, selon eux, à une coupure avec la réalité…

Jean Tirole : Je regrette que ce mouvement comprenne mal l’économie telle qu’elle se pratique aujourd’hui. L’argument de la coupure avec le réel me semble complètement infondé : les problèmes dont nous nous occupons sont très concrets, mais ne peuvent être résolus que par un détour par l’abstraction pour permettre l’élaboration de modèles. Mais nous ne quittons jamais le réel. L’économie est une science à la fois positive, qui décrit le comportement des individus et des groupes, et normative, qui propose des moyens d’améliorer le bien-être général.

C’est beau… Décembre 2007, un visionnaire le gars…

L’économie est tournée vers la prise de décision publique, ce qui explique son succès.

Tu m’étonnes (puisqu’il vit de ça) ! Et les succès des politiques publiques depuis 20 ans surtout !

Source : La Recherche, 12/2007

La concurrence ne doit pas être une religion. J’y suis favorable, mais il s’agit d’un moyen et non d’une fin [01/2008]

Vous avez également beaucoup travaillé sur les « monopoles naturels » que sont par exemple l’électricité, les télécommunications, la poste. L’introduction de la concurrence est-elle toujours bonne à prendre ?
La concurrence ne doit pas être une religion. J’y suis favorable, mais il s’agit d’un moyen et non d’une fin. L’introduction de la concurrence est un bienfait lorsqu’elle suscite l’apparition de produits nouveaux, fait baisser les prix, oblige l’opérateur historique à sortir de sa torpeur. Mais, mal conçue, elle peut tout aussi bien avoir des effets néfastes.

Purée, prix Nobel le gars… Il faudra que je pense à postuler l’année prochaine…

On vous doit aussi depuis une dizaine d’années des travaux à la lisière de l’économie et d’autres sciences humaines. Vous vous intéressez particulièrement à la psychologie économique, champ de recherche qui met en question les postulats de l’Homo œconomicus…
La théorie économique considère généralement que les gens sont rationnels, qu’ils maximisent leur utilité, alors qu’en pratique ils ne le font pas toujours. Elle suppose par ailleurs que l’information est toujours utile, alors qu’en pratique, les gens peuvent refuser d’acquérir de l’information, avoir des croyances tout à fait sélectives, s’enferrer à conserver des croyances erronées sur eux-mêmes ou sur la société.
Il existe par exemple de véritables tabous dans la vie économique. Faut-il créer un marché pour les organes humains ? Certains, comme l’économiste Gary Becker, le pensent. N’est-il pas absurde, avance-t-il, que des gens meurent en raison d’une pénurie d’organes ? Ne sauverait-on de nombreuses vies en acceptant que les organes soient rémunérés ? Pourtant, à défendre de telles propositions, les économistes sont souvent considérés comme des gens immoraux. Cela dit, les tabous sont utiles, dans la mesure où ils signalent toujours des problèmes sensibles. Mais ils ont aussi un coût important. Certaines réformes économiques favoriseraient le bien-être général, mais se heurtent à des blocages psychologiques. .

Ils sont cons ces humains quand même…

Voulez-vous dire que les croyances sont des rigidités qui empêcheraient les sociétés ou les individus d’atteindre un optimum ?
Ce n’est pas toujours le cas. Les individus ont par exemple souvent intérêt à entretenir une bonne image d’eux-mêmes, en demeurant imperméables aux informations qui menaceraient une telle croyance. Platon pensait qu’il est toujours mauvais de se mentir à soi-même. Depuis le xxe siècle, les psychologues considèrent de leur côté que l’estime de soi est importante. Roland Bénabou et moi avons proposé un modèle saisissant l’impact de telles croyances. Considérons un individu qui voudrait entreprendre quelque chose. Nous avons trouvé que vouloir préserver à tout prix une bonne estime de soi est bénéfique pour celui qui a une forte tendance à la procrastination (remettre au lendemain…), car cela le motive à sortir de sa léthargie. En revanche, celui qui en souffre peu risque d’entreprendre des activités trop ambitieuses lorsque ses croyances sont trop optimistes : celui-là ferait mieux d’écouter Platon !

Ouahou, impressionnant… Elle a couté cher l’étude ?

Qu’est-ce que l’économiste peut apporter au psychologue ?
Il peut contribuer à comprendre certains comportements et aider à engendrer des comportements prosociaux. Il apporte aussi sa connaissance des interactions interindividuelles. J’ai par exemple travaillé avec R. Bénabou sur les idéologies. Si vous interrogez des Américains sur l’origine de la réussite individuelle, ils répondent unanimement : c’est l’effort. Les pauvres ne font pas exception : lorsque, dans les enquêtes d’opinion, on leur demande s’ils méritent leur situation, la plupart répondent oui. On trouve le biais opposé en Europe : la réussite s’explique toujours par les circonstances, la chance, les relations, etc. R. Bénabou et moi avons essayé de comprendre pourquoi. Notre réponse est que l’on a souvent intérêt à adopter les mêmes croyances que les autres membres de la société. S’ils croient que l’effort détermine la réussite, ils ne votent en général pas en faveur de politiques très redistributives car elles risqueraient de décourager l’effort. Du coup, les individus n’ont pas de filet de sécurité auquel se raccrocher et ils ont tout intérêt à se convaincre que l’effort paie, sans quoi ils vont au-devant de grosses difficultés. Inversement, si vous vivez dans une société où la plupart des gens pensent que la chance l’emporte, alors la redistribution est nécessaire, mais dans ce cas, bénéficiant d’un filet de sécurité, vous n’êtes pas obligé de vous convaincre que l’effort paie.

Et ?….

Source : Scienceshumaines.com, 01/2008

On a donné le mauvais exemple [06/2008]


Jean Tirole (TSE) : « On a donné le mauvais… par debateco

Source : l’Expansion, 06/2008

Vidéo [01/2009]


Jean Tirole, directeur – Ecole d’économie de… par easybourse

L’économie de marché a été et restera le moteur de croissance et de bien-être des nations [12/2008]

En quoi la crise économique actuelle est-elle plus ou moins grave que celle de 1929 ?

La crise actuelle est très grave, mais ne peut cependant pas être comparée avec la crise de 1929. Premièrement, elle est de nature différente. Elle est pleinement systémique dans un univers financier largement interconnecté. Deuxièmement, l’amélioration de la compréhension économique et des politiques publiques implique que certaines erreurs commises pendant la crise de 1929 ne seront pas réitérées. L’assurance chômage et l’assurance dépôt vont atténuer quelque peu les effets de la crise. Enfin, les comportements nationalistes des années trente ont apporté une démonstration éclatante des méfaits du protectionnisme et on peut espérer que la leçon aura été apprise.

N’importe quoi… On voit bien le dogmatique écrasant le scientifique/historien…

N’est-ce pas d’abord une crise du capitalisme ?

L’économie de marché a été et restera le moteur de croissance et de bien-être des nations. Mais pour bien fonctionner, l’économie de marché a besoin de régulation pour pallier certaines défaillances de marché et rétablir une bonne responsabilisation des acteurs économiques. Ce qui est en cause aujourd’hui, c’est une mauvaise conception des régulations financières et un grand laxisme dans leur mise en œuvre. D’où la nécessité de réformes en profondeur, y compris sur le plan institutionnel. […]

Comment justifier le don d’argent public à des banques, des dirigeants qui ont failli, sans contrepartie ?

Donner de l’argent sans contrepartie et en gardant les dirigeants ayant failli était surtout l’apanage du plan Paulson de septembre, aujourd’hui abandonné. Les autres politiques adoptées ont heureusement demandé des contreparties. En cas de renflouement en situation de faillite, il faut évidemment ne rien laisser aux actionnaires (qui n’auraient rien touché autrement), et sauf raison exceptionnelle, écarter les dirigeants.

Amen

Quelles sont les solutions pour en sortir ? L’arrivée d’Obama est-elle une chance ?

Je préconise un certain nombre de réformes : une transparence accrue permettant aux superviseurs de comprendre les expositions des institutions financières qu’ils régulent, en encourageant les échanges de produits financiers standardisés et l’utilisation de chambres de compensation ; la régulation des agences de notation ; la refonte du système prudentiel ; et la création d’un superviseur européen indépendant logé auprès de la BCE.

Ah oui, du très très lourd, une sacrée réforme du système, ou je m’y connais pas !

Le changement d’administration américaine est une chance pour la réforme, avec un président beaucoup plus sensible au contexte international et une équipe d’économistes nettement plus compétente. Ceci dit, la fenêtre de tir pour obtenir des réformes est brève.

Purée, qu’est-ce que cela aurait été alors…

Source : LaDépêche.fr, 12/2008

Ces crises sont les symptômes d’une défaillance des institutions étatiques [12/2012]

Enjeux Les Echos – Quelles leçons les économistes tirent-ils de la crise ?
Jean Tirole – Tout d’abord, la crise financière de 2008 et la crise de l’euro ont toutes deux pour origine des institutions de régulation défaillantes : de supervision prudentielle dans le premier cas, de supervision des Etats dans le second. Dans les deux cas, le laxisme a prévalu tant que « tout allait bien » ; la prise de risque par les institutions financières et par les pays fut tolérée jusqu’à ce que le danger devienne trop évident. Contrairement à ce que l’on pense souvent, ces crises ne sont pas techniquement des crises du marché – où les acteurs réagissent aux incitations auxquelles ils sont confrontés et, pour les moins scrupuleux, s’engouffrent dans les brèches de la régulation pour bénéficier du filet de sécurité public – mais plutôt les symptômes d’une défaillance des institutions étatiques nationales et supranationales. […]

Ah oui, c’est jamais la faute des marchés ou du système – c’est pas comme si le politique était à la botte du lobby financier actuellement…

L’efficience des marchés est-elle remise en cause ? Avec quels amendements ?
J. T. – La vision selon laquelle les économistes ont une confiance illimitée dans l’efficience des marchés financiers a trente ans de retard. […]

Pour autant, ces recherches n’ont pas permis de prévoir la crise…
J. T. – Effectivement, si la recherche a fourni les clefs d’une compréhension des facteurs menant à la crise, elle a eu moins de succès à la prévenir. Ceci nous interpelle bien sûr. A mon avis, trois facteurs ont contribué à cet état de fait. Tout d’abord, la quasi-totalité des chercheurs n’a pas conscience de l’étendue des risques qui étaient pris, par exemple les engagements hors-bilan à travers les conduits, ou la taille et les corrélations des contrats de gré à gré.

Merde, ils ne savent pas lire les comptes annuels d’une banque (où figure AUSSI le hors bilan) ?

Consiel : au pire, qu’ils consultent 2 fois par an le site de la Banque des Règlements Internationaux :

encours mondial de produits dérivés OTC

Ensuite, la diffusion de ces nouvelles connaissances a été très parcellaire ; la faute en incombe à la fois aux chercheurs, qui n’ont pas toujours fait le nécessaire pour, et aux décideurs, parfois peu concernés par l’économie quand tout va bien. Enfin, quelques économistes exposés à des conflits d’intérêt ont parfois survendu les vertus des marchés de gré à gré, ou sous-estimé l’importance de la régulation financière.

Quelle est la « bonne finance » ?
J. T. – La finance est un élément indispensable de l’économie : elle permet le développement des entreprises – PME, start-up, groupes du CAC40 – et leur offre la possibilité de couvrir leurs risques. Elle fait de l’intermédiation entre des épargnants peu informés et les emprunteurs. Enfin, elle participe à une réallocation des fonds disponibles vers les entreprises qui feront le meilleur usage de ces fonds.
Ceci dit, elle peut être dysfonctionnelle. Ici, il s’agit de bien distinguer entre la finance utilisée par des acteurs sophistiqués et ne présentant pas de dangers pour les petits épargnants et les deniers de l’Etat, et celle qui justement requiert une régulation attentive. Que Warren Buffett désire faire un pari sur un produit dérivé complexe ou une entreprise à risque n’est pas en soi un sujet d’inquiétude.

Ben voilà le souci : oui, les paris sur les prix de Warren Buffet, ça pose un GROS problème de stabilité, surtout quand avec ses amis, ils atteignent des dizaines de milliers de milliards de dollars de paris entrecroisés… Alors oui, il n’y a pas d’inquiétude quand tout va bien, mais c’est juste la faillite généralisée quand une grosse institution tombe…

C’est comme pour vous : aucun souci finalement à parier 100 000 € avec plusieurs fois avec plein de vos amis. Sauf si un fait faillite, et ne peut vous verser les 100 000, ce qui vous met en faillite, ce qui vous empêche de payer les 100 000 e que vous deviez, etc

Source : Les Echos, 1/12/2012

Je ne vois pas de crise mondiale grave [01/2012]

LE FIGARO.- Quelles sont les causes profondes de cette crise?

Jean TIROLE.Je ne vois pas de crise mondiale grave, si ce n’est au niveau de l’environnement.

Énorme… Janvier 2012 !!!

La crise de la zone euro a deux causes principales.

L’existence de l’euro ?

D’abord, les pays les plus touchés font face à un double problème de dette et de compétitivité. N’ayant pas mis en œuvre les réformes structurelles

les réformes, les réformes, les réformes !

et ayant laissé les salaires augmenter beaucoup plus vite que la productivité, les pays d’Europe du Sud ont vu leur compétitivité considérablement réduite au cours de la dernière décennie.

C’était tellement imprévisible en plus après ces décennies de bonne gestion publique…

Grèce, Italie, Portugal, Espagne et Irlande ont perdu de 20 à 30% de compétitivité par rapport à l’Allemagne en dix ans. Ensuite, la crise s’explique par la faiblesse des institutions européennes. Le Conseil EcoFin, en charge du respect de la règle des 3% du PIB maximum pour le déficit budgétaire et 60% pour la dette publique, est trop politique et n’exerce pas une pression suffisante sur les États. De fait, aucune sanction n’a jamais été appliquée en dépit de 68 violations de la règle de déficit excessif. Il faut créer en Europe un contrôle budgétaire indépendant.

Comment résoudre ce problème de compétitivité?

Les options pour restaurer la compétitivité et l’emploi sont maigres et peu attrayantes. Une dévaluation nominale (une inflation élevée et une dévaluation de la monnaie, NDLR) est exclue en raison de la monnaie commune. Une désinflation compétitive, c’est-à-dire une réduction substantielle des prix et des salaires, nécessiterait beaucoup de coordination au sein de chaque pays et est peu imaginable en Europe du Sud. Enfin, une dévaluation fiscale (augmentation de la TVA et baisse des charges sur les salaires, NDLR) nécessiterait une augmentation drastique de la TVA dans des pays parfois déjà enclins à l’évasion fiscale.

Et… ?

L’Europe réagit-elle bien à cette crise?

Les institutions européennes ont eu une gestion discutable. Elles ont tenté de rejeter la responsabilité sur les marchés et les agences de notation, qui certes ne sont pas au-dessus de tout soupçon, mais ne sont pas à l’origine de la crise. Elles ont appliqué des stress tests cléments pour les banques. Enfin, les responsables politiques européens ont été indécis sur qui va payer la facture en cas de défaut souverain: les États ou le secteur privé?

Et… ?

Êtes-vous favorable à une règle d’or?

Ces règles sont utiles, même si elles soulèvent des questions complexes de conception et d’exécution. À cet égard, le sommet du 9 décembre 2011 est encourageant, car il appelle à une règle d’or contraignante, des sanctions automatiques et l’application par la Cour européenne de justice.

Faire condamner un État par la Cour de Justice, il trouve donc ça bien, et ne voit aucun problème politique…

Le plus important consiste à créer des conseils budgétaires indépendants, dont les avis sont respectés et servent de base aux prévisions budgétaires et à l’évaluation de la soutenabilité de l’endettement d’un pays. C’est ensuite aux cours constitutionnelles, telles que celle de Karlsruhe en Allemagne, de faire respecter ces règles. Ce qui exige de renforcer leur expertise économique.

Et oui, les « économistes » vont former les juges, c’est important, ils font n’importe quoi sinon…

L’une des clés pour la réussite d’une règle d’or est un soutien politique et populaire de la discipline budgétaire,

Bah oui, facile…

qui requière un effort soutenu dans la durée. Des pays comme la Suède, l’Allemagne ou le Chili bénéficient d’un large consensus en la matière et leurs réformes ont été en grande partie bipartisanes.

Comment sortir de la crise?

Avec la crise, la perte d’influence de l’Europe va s’accélérer, les pays émergents comme la Chine et l’Inde prenant de toute façon à terme une partie du leadership. Mais on peut être petit au niveau économique et se porter bien en termes de pouvoir d’achat! C’est le cas de la Suisse et de la Finlande. L’important est de donner confiance dans la capacité de l’Europe du Sud à relancer sa croissance. Nos pays doivent faire plusieurs types de réformes pour rééquilibrer leurs budgets. L’Europe du Nord a mené des réformes de compétitivité et des réformes du marché du travail sans casser la solidarité sociale: on a protégé le salarié et non le travail lui-même!

Une telle réforme du marché du travail suppose de remplacer CDD et CDI par un contrat unique offrant une flexibilité aux employeurs, qui parallèlement doivent être responsabilisés et payer une taxe de licenciement. Des réformes structurelles doivent encourager la concurrence dans quelques secteurs protégés cités dans le rapport de la commission Attali. Il faut aussi encourager notre économie de la connaissance basée sur la recherche, l’innovation et les savoir-faire. Ou on mène ces réformes et instaure en parallèle une discipline budgétaire, tant au plan national qu’européen, ou nos États risquent de perdre leur souveraineté en perdant leur statut d’emprunteurs fiables.

Une nouvelle théorie pourrait-elle naître des difficultés à donner des réponses à la crise?

La nouveauté théorique va être de comprendre quelle combinaison définir entre solidarité et responsabilisation des États européens. La nécessité d’instaurer cette nouvelle construction économique en Europe génère de nouvelles réflexions sur les mécanismes de solidarité étatiques: dans quelle mesure les États doivent-ils se porter garants les uns des autres? Est-ce qu’ils doivent émettre des obligations en partie communes? Quels mécanismes d’assurance devons-nous mettre en place avec le reste du monde? Nous travaillons à cette solidarité nouvelle des États européens.

Amen

Attention, le gars, il fait de la SCIENCE HUMAINE ECONOMIQUE, pas de la politique, hein !

Source : Le Figaro, 01/2012

Il faut aller plus loin dans les abandons de souveraineté [2012]

LA TRIBUNE – Quelles réflexions vous inspirent les récents développements de la crise de la dette en Europe?

JEAN TIROLE – Sur cette question de la dette, on n’a pas voulu voir suffisamment tôt que la dette souveraine, contractée par les États, et la dette privée, contractée par les banques, devaient en fait être considérées comme un tout. La dette privée bancaire est en réalité de la dette publique : si les banques sont fragilisées, les États le sont aussi, et inversement. Or, pendant des années, nous n’avons raisonné, pour déterminer le niveau d’endettement des pays de la zone euro, que sur la dette souveraine. Les critères de Maastricht ne concernent que la dette publique et pas les dettes contingentes comme les retraites à verser ou la dette bancaire. S’ajoute à cela un problème de régulation : concernant la dette bancaire, cette régulation s’exerce au niveau des États.

Si un problème de surendettement des institutions financières survient, comme cela s’est produit en Espagne ou en Irlande, aucun autre État membre de la zone euro ne peut intervenir. Je vous rappelle que les difficultés de l’Espagne et de l’Irlande ont eu en partie pour origine une fragilité bancaire. Si le déficit irlandais est passé brutalement de 12% à 32% du PIB en 2010, c’est bien parce qu’il a fallu renflouer les banques. Je suis convaincu que c’est la première leçon que l’on va tirer de cette crise : il est nécessaire d’établir une régulation bancaire au niveau européen. Les dix-sept autorités nationales ont un budget limité, et n’ont pas des équipes capables de rivaliser avec celles des grandes banques. Elles peuvent aussi fermer les yeux face à une bulle immobilière ou autre. Tout cela plaide pour la constitution d’une seule autorité bancaire en Europe. Or, même si l’on a créé plusieurs institutions de niveau européen, comme l’Autorité bancaire européenne (EBA) ou le Conseil européen du risque systémique (ESRB), la supervision prudentielle des banques reste encore marquée par la règle du pays d’origine.

La régulation au niveau d’un État est un problème. Solution : la régulation au niveau du super État. Imparable…

LT – Que faire, alors?

JT – Il faut aller plus loin dans les abandons de souveraineté.

Attention, le gars, il fait de la SCIENCE HUMAINE ECONOMIQUE, pas de la politique, hein !

Des abandons consentis, gérés, qui vaudront mieux que des abandons contraints auxquels nous exposerait une crise financière majeure. Il faudrait créer des autorités budgétaires indépendantes qui fassent des prévisions de croissance réalistes, et qui analysent le budget et le hors-bilan de l’État grâce à des spécialistes de ces sujets. Et ces agences auraient pour mission d’informer le Parlement, l’opinion publique, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice européenne. Ce type d’institution existe dans certains pays, comme la Suède, et n’a pas pour vocation de s’immiscer dans le détail des choix budgétaires, mais de veiller à ce que les grands indicateurs et le plan de marche de contrôle de la dette et des déficits soient suivis.

LT – Comment analysez-vous la stratégie de la Banque centrale européenne dans cette conjoncture?

JT – Elle n’a pas tellement de choix: à partir du moment où le système bancaire est fragilisé, elle doit maintenir les taux d’intérêt à des niveaux très bas. Les institutions financières dans leur ensemble ont beaucoup emprunté à court terme. Dans ces circonstances, toute remontée des taux aurait des effets catastrophiques. Et toutes les banques centrales sont dans cette situation.

Or, cela a un coût. Un taux de 0% n’est pas un taux naturel. Il provoque une redistribution très forte vers les emprunteurs au détriment des épargnants ; et il encourage les institutions financières à emprunter à très court terme, pérennisant la situation de fragilité du système financier.

Elles n’ont pas le choix, mais ce n’est pas le bon. J’adore ce système…

LT – Comment sortir de cette situation?

JT – Il est nécessaire que la confiance revienne en Europe et dans la zone euro.

Y’a qu’à, la situation est rose, et en plus, on est bien gouvernés…

C’est la seule façon de faire diminuer les « spreads ». Des spreads maintenus de 6 à 10 % au sein de la zone euro, c’est la faillite assurée.

Du béton ce système, on vous dit !

Cela affecterait en effet la solvabilité d’un certain nombre d’États, comme l’Italie, dont les fondamentaux économiques ne sont pas mauvais (hormis certains aspects structurels comme l’absence de réforme du marché du travail) mais qui serait emportée si les taux auxquels elle emprunte restaient élevés ou se mettaient à monter.

Mais à part ça, les fondamentaux sont géniaux !

En fait, pour un certain nombre de pays, les crises de liquidité (l’accroissement mécanique de l’endettement sous l’effet de spreads élevés) et de solvabilité s’ajoutent.

LT – Vous parlez de confiance et non de croissance?

JT – La croissance est nécessaire, tout le monde est d’accord là-dessus.

T’as raison Gaston !

Un génie visionnaire le gars…

Ce qui est moins clair, c’est le type d’outils que l’on utilise. On aura beau manier dans tous les sens les concepts d’euro-obligations ou de « project bonds », il faudra bien à un moment ou à un autre, contrôler l’endettement et engager des réformes structurelles, par exemple du marché du travail.

Les réformes, les réformes, les réformes…

Vous notez, pour notre génie national, en fait, il n’y a qu’un problème : le fait de ne pas pouvoir mettre les gens dehors du jour au lendemain – les USA nous montrant au quotidien à quel Eden on aboutit quand enfin, on a REFORMÉ. Tous les autres problèmes sont tout à fait marginaux à côté, comme :

  • le taux de change
  • la monnaie unique
  • les taux à 0 %
  • la financiarisation de l’économie
  • la spéculation à outrance
  • les banques qui ne font plus leur travail
  • les inégalités distordant la consommation
  • l’épargne
  • la sur-distribution actionnariat et sa pression sur l’entreprise
  • le sous-investissement de notre système
  • la mercenarisation des dirigeants surpayés
  • etc

Globalement, on peut dire que l’Europe du nord est beaucoup plus flexible, elle protège moins l’emploi que la personne alors que l’Europe du sud est dans une logique totalement contraire, ce qui explique les taux de chômage très importants et surtout le chômage de longue durée. Bien sûr, ce sont des réformes difficiles à réaliser, surtout lorsqu’il faut les faire en pleine crise économique. Mais cela n’empêche pas de s’engager à les mettre en oeuvre, dans une période de temps raisonnable, de trois ou quatre ans. On pourrait ainsi imaginer, comme je l’ai proposé il y a déjà quelque temps dans un rapport écrit avec Olivier Blanchard [l’économiste en chef du FMI, ndlr] d’imposer à l’entreprise qui licencie d’acquitter une taxe basée sur la durée au cours de laquelle le salarié concerné reste au chômage.

LT – Que voulez-vous dire quand vous parlez de protéger le salarié et non l’emploi?

JT – Aujourd’hui, en France, l’employeur ne paye pas le coût du chômage pour les Assedic quand il licencie, mais il le paye pour les autres entreprises qui licencient. Par ailleurs, on a donné au juge un pouvoir d’appréciation sur les licenciements, alors qu’il n’a pas l’information pour se substituer au dirigeant d’entreprise. Une taxe de licenciement aurait donc une triple vertu?: celle de responsabiliser les entreprises en faisant payer les cotisations chômage aux entreprises qui licencient plutôt qu’à celles qui gardent les salariés, celle d’arrêter de confier une mission impossible aux prud’hommes et tribunaux, et celle d’obliger l’entreprise à former ses salariés de telle sorte qu’ils restent le moins de temps possible au chômage quand un licenciement est nécessaire nos institutions encouragent la création de CDD et découragent celle de CDI ; elles sont défavorables à l’emploi.

Crime de lèse majesté, et en plus, ils sont cons ces juges…

LT – Pour revenir à la confiance au sein de la zone euro, quelle est votre opinion sur les euro-obligations?

JT – Une euro-obligation, c’est une obligation souveraine assortie d’une responsabilité mutuelle de rembourser les investisseurs. Si l’un des États fait défaut, les autres payent. Il est certain qu’une garantie européenne sur la dette souveraine aurait des vertus. Les euro-obligations sont une piste. […] . Dans les circonstances actuelles, l’Allemagne porterait en quelque sorte le risque ultime

une piste pour la guerre en Europe ?

LT – On parle beaucoup d’une troisième opération de refinancement à long terme de la BCE, qui pourrait être annoncée le 6 juin pour apaiser les tensions en Europe du sud. Quel bilan tirez-vous de ces opérations de LTRO? Jusqu’où et combien de temps la BCE peut-elle intervenir ainsi?

JT – Il n’y a malheureusement pas d’autre solution dans le court terme.

Pas d’alternative ! Arrêtez de voter d’ailleurs braves gens, c’est dangereux…

Il faut gagner du temps et mettre en oeuvre les réformes nécessaires.

les réformes, les réformes, les réformes…

Mais c’est aussi une solution de facilité qui repousse les échéances tout en augmentant le risque pour les contribuables européens, garants implicites des pertes de la BCE. Se pose la même question que pour les euro-obligations : quel sera l’intérêt de l’Allemagne et de l’Europe du nord de venir toujours plus à la rescousse des pays de l’Europe du sud?

Et… ?

La volonté politique de construction européenne, essentiellement, ainsi que des intérêts économiques dans les pays exposés expliquent que bon gré mal gré l’Allemagne ait fait jusqu’ici preuve de solidarité.

euh, en prêtant un peu d’argent, sans en donner ? solidarité ?

Il est difficile de prédire jusqu’où elle acceptera d’aller. Mais le scénario inquiétant est très clairement celui de défaillance d’un grand pays (Espagne ou Italie) entraînant toute l’Europe du sud dans une tourmente que même l’Allemagne ne saurait arrêter en se portant garante.

du béton ce système !

Même en excluant le scénario catastrophique d’une sécession monétaire de l’Europe du nord, la BCE serait alors obligée de permettre à l’Europe une monétisation de sa dette, avec des effets très défavorables pour les ménages les plus modestes et une perte de crédibilité sérieuse pour tous nos pays.

LT – Comment voyez-vous l’avenir de la zone euro?

JT – Je suis convaincu que l’Europe a davantage besoin de discipline à long terme que d’austérité à court terme.

Oh oui, fais nous rêver Jeannot !

L’austérité peut conduire à des conséquences très dommageables, compte tenu des taux de croissance actuels et du nombre de chômeurs. Mais, les promesses faites par les hommes politiques de revenir à une discipline budgétaire stricte dans les quelques années qui viennent manquent de crédibilité, d’où l’insistance d’organisations comme l’Union européenne ou le FMI de voir la mise en oeuvre de plans contraignants.

Le véritable défi que doivent relever les pays européens, c’est de convaincre les investisseurs qu’ils sont réellement décidés à opérer des réformes structurelles.

les réformes, les réformes, les réformes ! (euh, mais lesquelles au fait ?)

Ainsi les pays de la zone euro doivent-ils aussi accepter de tirer les leçons de l’échec du Pacte de stabilité et de croissance en acceptant des abandons de souveraineté, par le biais de la création d’autorités budgétaires totalement indépendantes et d’une régulation financière et bancaire au niveau européen.

Pour ceux qui n’auraient pas compris… Donc le pouvoir aux experts en Europe !

Source : LaTribune, 2012

Laurent Mauduit sur Mediapart, 13/10/2014

« Il y a une autre explication à la déception que ressentiront beaucoup d’économistes, qui tient à la personnalité même du récipiendaire. Car Jean Tirole est à l’origine – et toujours à la direction– de l’École d’économie de Toulouse, qui est la tête de pont au sein de l’université française des courants de pensée libéraux ou ultralibéraux en économie. Plus que cela! C’est lui, effectivement, qui a joué les précurseurs pour inviter la monde de la finance à sponsoriser la recherche économique. »

P.S. Soutenez Mediapart en vous abonnant !

P.P.S. bien sûr, les journaux ne se sont pas appesantis sur tout ça :

Libération

Le Monde en pâmoison (si c’est le Nobel qui le dit !) :

:

Macron aussi (il nous prend encore pour des couillons avec sa régulationdesmarchés) :

:

116 réactions et commentaires

  • alain audet // 14.10.2014 à 06h00

    Jean TIROLE.-  »Je ne vois pas de crise mondiale grave, si ce n’est au niveau de l’environnement »

    Et pourtant l’ÉCONOMIE est basé à 100% sur l’exploitation ( entendre ici irresponsable) des ressources et énergies fournit par cet environnement qui se dégrade à vitesse grand V, il ne fait pas le lien et il n’est pas le seul.

    Au moins le mot environnement est mentionné, c’est un début.

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    • Emmanuel Florac // 14.10.2014 à 09h09

      Je crains fort qu’il n’utilise « environnement » que dans le sens d' »environnement économique »; je doute que ce Diafoirus ne prête la moindre attention à quelque chose d’aussi difficile à mettre en équations que l’environnement au sens large.

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    • harvest02 // 15.10.2014 à 16h33

      Un article de 2005 du Monde Diplomatique signalait déjà l’usurpation d’identité de la Banque de Suède envers les vrais prix Nobel. Un descendant d’Alfred Nobel y condamne lui aussi cette imposture ! http://www.monde-diplomatique.fr/2005/02/HENDERSON/11930

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  • nebul_eu // 14.10.2014 à 06h28

    Le prix de l’auto satisfaction, comme chaque année
    Nobel c’est de la dynamite point barre…

    Philosophie de marchands d’armes

    sujet suivant merci

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  • Philippe // 14.10.2014 à 06h34

    Obama prix Nobel de la paix, Jean Tirole prix Nobel d’économie, bof.

    Le jours où les hommes politiques penseront à leur pays, à leurs concitoyens et que les médias feront attention à leur code de déontologie cela m’étonnera. Pour l’instant c’est bof.

    Un prix Nobel d’économie qui ne parle pas dans le bon sens, on ne l’entend pas, on ne le voit pas.
    Touati et consorts c’est suffisant pour faire passer le message, maintenant il auront un prix Nobel pour pouvoir mettre une touche un peu plus  »ça cé du costo parce qui dit ».

    Souriez la vie est belle.

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    • Vallois // 14.10.2014 à 08h02

      Le prix Nobel de la paix devrait depuis des années s’appeler celui de la Pax Americana, tellement l’Institut Nobel et surtout son directeur Geir Lundestat sont persuadés que c’est honoré le camps du bien.
      En donnant le Prix Nobel à Obama puis l’Union Européenne, je crois qu’ils ont perdu en crédibilité.

        +2

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      • Serge // 14.10.2014 à 19h40

        Entièrement d’accord .
        Un prix Nobel de la paix crédible (oxymore…) aurait du être attribué à Snowden .
        Devinez qui a fait pression …

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  • SD Nocontent // 14.10.2014 à 07h34

    Je trouve qu’il tombe bien ce prix Nobel, au moment où on doit entreprendre des réformes structurelles en France aimablement recommandées par l’Europe, c’est quand même un sacré coup de main pour Moumoule 1er qui comme préoccupation devrait rechercher le bien-être des Français , plutôt que celui de nos oligarques
    J’ai conscience que si un économiste comme ce Tirole est Nobel, c’est qu’il est dans l’air du temps économique, un libéral, mieux c’est le triomphe de la pensée néo libérale.
    Je vous le répète du petit lait pour ce gouvernement à la veille de grandes réformes si notre prix Nobel la dit!

      +1

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  • papy // 14.10.2014 à 07h35

    Il n’allait pas donner le nobel d’économie à un anglo-saxon vu les résultats depuis 6 ans …
    Il n’allait pas le donner à un économiste bolivien non plus !!!
    Un français passé au MIT, c’est bien pour eux.

      +1

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    • Emmanuel Florac // 14.10.2014 à 09h13

      Ils auraient pu le donner à Correa, économiste et président de l’Équateur, qui obtient des résultats excellents (chute radicale de la pauvreté, amélioration radicale de la santé, baisse du chômage, etc) en faisant très précisément tout le contraire des politiques recommandées par Tirole et ses pareils.

      Correa est même je crois le seul à avoir réussi à ne pas tomber dans le piège de la « malédiction des ressources »: il arrive à utiliser la manne pétrolière sans détruire le tissu économique du pays et sans créer une génération d’assistés.

      Si jamais vous vous intéressez à ce grand homme (à mon humble avis), voyez le documentaire de Pierre Carles:

      http://www.cp-productions.fr/spip.php?article161

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      • mara saki // 14.10.2014 à 12h10

        Après le Venezuela qui en est toujours à essayer de comprendre comment on peut s’approvisionner en papier toilette , voici la nouvelle idole des jeunes : L’Equateur

        Encore une fois nous remercierons le pétrole pour sa contribution aux idéologies révolutionnaires. l’Équateur est en effet producteur de pétrole et membre de l’OPEP

        Ces dernières années le pétrole était à son plus haut niveau de prix , la démagogie pouvait s’exercer sans entrave. voyons ce que nous réserve l’avenir Les prix du pétrole baisse

        Ce M. Correa président de l’Equateur est plus en proche en vrai d’un Erdogan que d’un Chavez . c’est un nationaliste de gauche et chrétien

        Autoritaire (il n’aime ni la presse ni l’opposition…) , contre l’IVG , il a affronté le problème de la dette qui pese bcp moins sur le pays , récupéré en bonne partie les revenus issus de l’exploitation pétrolière qu’il a distribué de manière assez équitable.

        Il est économiste de formation (formé en Belgique et USA) ce qui explique que contrairement à ses collègues venezuélien notamment, il n’a pas encore détruit l’économie de son pays.

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        • reneegate // 14.10.2014 à 12h55

          Vous avez du mal hein? les médias c’est 30% public, 30% privé et 30% associatif pour moi c’est respecter, quant à son opposition elle est à l’origine d’une tentative de « golpe » et de l’avis de tous il a failli y perdre la vie. La réalité est moins tiède que votre message en demi teinte. Je vous recommande Pierre Carle http://www.cp-productions.fr/spip.php?article161 qui se nome allez soyons fou et lachons nous : opération Corréa

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        • Wilmotte Karim // 15.10.2014 à 08h27

          Chavez n’a pas détruit l’économie de son pays.
          On ne peut pas détruire ce qui n’existe pas.

            +1

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      • Saabaïdii // 14.10.2014 à 13h55

        Bonjour,@Emmanuel Florac;

        Oui, excellent documentaire que celui de P.Carles, qui cependant, nous en apprend plus sur le très lamentable état d’esprit et fonctionnement des circuits médiatiques français, que sur R.Correa.Celui-ci semble, en effet, redistribuer d’avantage les « fruits » de la manne pétrolière.
        En revanche, si cette manne détruit moins le tissu économique du pays, elle contribue à
        détruire de façon bien plus visible et efficace, un des plus hauts lieux de la biodiversité mondiale, le parc national de Yasuni par le truchement de la société Petroamazonas, qui manifestement ne respecte pas les plans de mise en oeuvre (tracés de routes etc..).Donc, également un état, finalement très peu regardant et interventionniste quant au pilotage obligatoire de cette société, dont les contributions en terme de destructions(probablement en grande partie irréversibles sur les forêts, les faunes et les populations indiennes) ne sont plus à prouver .
        http://www.geoyasuni.org/?p=1726
        http://ngm.nationalgeographic.com/2013/01/125-yasuni-national-park/wallace-text
        http://www.geoyasuni.org/wp-content/uploads/2014/06/mapa_mongabay_es.jpg
        A l’époque, Correa avait bien tenté de surseoir à l’exploitation des réserves pétrolières du Yasuni, en demandant sur la scène internationale des subsides sous forme de dons, sensés
        compenser le manque à gagner et ainsi assurer la protection(peut-être provisoire) de cette zone essentielle tout en contribuant au développement de son pays.
        Hélas à la suite, fiasco total, la communauté internationale se fout des forêts ombrophiles(entre autres) qui produisent environ 50% de l’oxygène planétaire.Alors, pas de sous pour les forêts ombrophiles.
        A vrai dire, fiasco politique réel ou bien fiasco anticipé en manière de préambule politiquement vendable ?.
        Tant que sévirons les théories de M.Tirole et ses nombreux amis, point de salut, alors le modeste biologiste et botaniste que je suis, continuera à se battre pour les arbres, l’eau, l’air, la terre et toutes les expressions du vivant.

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  • ioniosis // 14.10.2014 à 07h36

    « La crise de la zone euro a deux causes principales. » tirole

    il n’a pas vu la vidéo « l’euro est dans le pré »

    /www.youtube.com/watch?v=656DmFFC_jE

    « La croissance est nécessaire, tout le monde est d’accord là-dessus. »
    mais voyons , pourquoi ne cite-t-il pas un pays qui fait de la croissance comme la bolivie?
    http://reseauinternational.net/chut-president-nationaliste-socialiste-ete-reelu/

    avons nous un prix nobel sous-informé où sous-formé , devrais je préciser formaté PAR LA DOXA ?

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  • Patrick Luder // 14.10.2014 à 07h38

    Eh oui, le graal des économistes est de produire toujours plus avec toujours moins, ce qui augmente considérablement la possibilité de faire d’encore plus grandes marges pour les marchés et la finance.

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  • Cédric // 14.10.2014 à 07h46

    que Valls et Macron se gargarisent de ce Nobel en carton montre bien ce qui nous attend …

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    • harvest // 14.10.2014 à 15h56

      Eh oui, les parasites de la finance (encore une lapalissade) délèguent un de leurs neuneus pour ré-expliquer le topo aux larbins à qui ils ont confié les manettes, au cas où ils n’iraient pas assez vite.
      Et le troupeau lobotomisé courra aussi plus vite vers l’abattoir, persuadé que c’est son destin.

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  • Vallois // 14.10.2014 à 07h53

    Vous en avez croisé dans votre environnement. A partir du moment où ils sont menés face aux contradictions, aux faits et sur les aspects opérationnelles, ils sortent par une pirouette rhétorique… qui ne trompe personne mais qui enfonce tout le monde dans plus de pessimisme car ce sont eux qui sont valorisés.

    C’est l’économiste de l’oligarchie, comme les philosophes bourgeois dont parle Paul Nizan dans ses chiens de garde.

    Ce monde est rempli d’imposteur,
    http://webtv.univ-nantes.fr/fiche/5102/roland-gori-la-fabrique-des-imposteurs

      +1

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  • Julien S. // 14.10.2014 à 08h11

    Heureusement, il y a Steve Keen qui nous montre que l’on peut penser différemment dans l’Imposture Economique : http://www.editionsatelier.com/index.php?page=shop.product_details&flypage=bookshop-flypage.tpl&product_id=600&category_id=1&manufacturer_id=1&option=com_virtuemart&Itemid=1

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  • Fatalitas // 14.10.2014 à 08h17

    « L’économie est une science » ? Ah bon ?

    L’économie est à la science ce que l’astrologie est à l’astronomie.

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    • phan // 14.10.2014 à 14h33

      « En conclusion, actons que la « science économique » n’existe pas et n’existera jamais, et que l’économique – pour reprendre le terme légitimé par Paul Samuelson -, qui propose un discours sur l’économie et qui étudie les comportements économiques, est et restera une sous-branche de la sociologie, avec ni plus ni moins de scientificité et de capacité prédictive qu’elle. » Marc Halevy.
      Autre citation, mais je ne sais plus qui, « l’économie, c’est de l’idéologie mise en équation »
      Une science se caractérise par sa capacité à prédire, c’est à dire que la météorologie est bien plus une science que l’économie.

        +0

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      • Jourdon // 17.10.2014 à 10h22

        en fait … la météorologie se rapprocherait davantage de la gestion que de l’économie !

        kindest regards , best wishes

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  • BA // 14.10.2014 à 08h24

    Lundi 13 octobre 2014 :

    Sur son blog, Jacques Attali écrit :

    « Quelque chose va se passer.

    Il faut vraiment se voiler la face, comme le font trop de dirigeants politiques, pour ne pas voir que quelque chose de majeur va se passer en Europe, dans les mois qui viennent : l’une ou l’autre des multiples épées de Damoclès suspendues au ciel de l’Histoire tombera sur nos têtes.

    Plus directement, la situation globale de l’Europe, qui s’enfonce dans la déflation, rend probable une faillite d’un des Etats européens, et non des moindres, devenu incapable de rembourser sa dette.

    http://blogs.lexpress.fr/attali/2014/10/13/quelque-chose-va-se-passer/

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    • Surya // 14.10.2014 à 08h49

      Si Attali l’écrit, c’est qu’il ne se passera sûrement pas grand chose 😉

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  • nebul_eu // 14.10.2014 à 08h38

    Pendant ce temps, là les futurs candidats,s’entrainent à simuler la faillite d’une grosse banque mondiale.

    Effectivement si on sait gérer la chute d’un ‘too big too fail’, çà mérite bien un prix.
    Bon à défaut de simuler la croissance….
    http://www.lesechos.fr/journal20141014/lec2_finance_et_marches/0203855178041-regulateurs-americains-et-britanniques-simulent-une-faillite-systemique-1053274.php

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  • aspitoyendefrance // 14.10.2014 à 09h00

    En tout cas ces sophismes economiques ne prennent pas en compte la realite de l’univers qu’ils sont censes dompter: les profits comme la consommation en France baissent mais les dividendes se portent comme un Charme.

    J’ai remarque moi aussi la pirouette technique face a une mise en doute….

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  • Miguel 31 // 14.10.2014 à 09h11

    Merci à O. Berruyer pour la compilation de tous ces articles édifiants sur J. Tirole.
    Fer de lance de la « Shareholder Value », chantre du capitalisme financier, avocat de la financiarisation de l’économie, ce (faux) intellectuel reçoit un « Nobel » alors même que les idées qu’il défend montrent tous les jours davantage leurs limites et que le modèle auquel il apporte une justification théorique est plus que moribond .
    Juste une petite précision concernant le « Nobel » d’économie : il n’y a pas de prix « Nobel » d’économie mais un prix de la banque (centrale) de Suède en l’honneur d’Alfred Nobel. Évoquer un « prix Nobel d’économie » s’avère un raccourci simplificateur mais également une contre-vérité. Certes, le comité Nobel (qui décerne les « vrais » Nobel, de la paix notamment) s’est décrédibilisé depuis longtemps à plusieurs reprises, y compris parfois en sciences (pas de nobel par exemple pour Watson et Crick, ayant découvert la molécule d’ADN). Mais le « Nobel » d’économie, quant à lui, est décerné par une banque centrale, par un banquier (excusez du peu !), il n’a donc que très rarement récompensé des économistes non orthodoxes, et pour cause ! Elle a même, dans une intuition géniale dont elle a le secret, récompensé en 1997 deux mathématiciens (je n’ose les appeler économistes), Merton et Scholes, ayant grâce à un modèle mathématique fort complexe trouvé le moyen de spéculer sans jamais faire faillite (on est priés de ne pas rire). Voilà il est vrai un moyen des plus sympathiques de mettre l’économie au service de l’homme, cela valait bien un « Nobel », n’est-il pas ? Pour la petite histoire, le fonds spéculatif LTCM ayant recruté les services de nos fameux « Nobel » dut déposer son bilan en 2000 après avoir enregistré des pertes abyssales en 1998 sur le marché des changes. Il avait préalablement été renfloué par un pool de grandes banques (dont la Générale si mes souvenirs sont bons, Kerviel était-il déjà dans le coup ?) afin d’éviter un risque d’effondrement systémique…

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    • Nerouiev // 14.10.2014 à 09h41

      Merci à vous d’avoir rappelé tout ça et à OB d’avoir remis ce sujet sur le tapis. Pour ma part il y a quelques Nobels concernant des sciences inexactes qui ne devraient pas exister car il y a d’autres moyens de les récompenser ; je pense à la littérature et à l’économie et plus ou moins à la paix. Je pense qu’un prix Nobel concerne un travail bienfaiteur pour l’avenir de l’humanité. En économie avec Friedmann on est allé à l’inverse et maintenant avec ce Français on reste dans la même doctrine. Quel Nobel de la paix a eu une influence universelle et définitive ?
      Personnellement j’en ai assez de cette apologie de la vision américaine sur tout. L’universel qui à mon sens doit être pris en compte est de plus en plus oublié, et un économiste qui ne tient pas compte de l’épuisement des ressources ne peut dire que des c.. car le manque de ressources est fatalement compensé par l’esclavagisme.

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      • Miguel 31 // 14.10.2014 à 10h40

        Oui, en effet, ces prix récompensent la vision dominante (et à mon sens condamnée à plus ou moins brève échéance) de l’économie, au service d’une oligarchie et non de l’humanité dans son ensemble. Le problème économique est-il d’abord celui de la maximisation individuelle du profit à court terme, qu’il conviendrait de ne surtout pas contre-carrer, ou au contraire celui des effets globaux délétères générés par cette logique destructrice ? Le problème économique peut-il continuer à faire abstraction de la raréfaction des ressources, de la destruction des écosystèmes, du creusement abyssal des inégalités, de même que de l’échec avéré de la dérégulation de la finance (au nom de l’efficience des marchés et de leurs supposées capacités autorégulatrices, quand l’on sait depuis 1929 que des marchés financiers dérégulés sont intrinsèquement instables donc inefficients) ? De grands économistes, particulièrement en France, planchent sur ces problèmes majeurs, qui concernent toute l’humanité et relèvent de la notion de bien public mondial. Mais ceux-là n’auront jamais de « Nobel » d’économie…

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    • Nicolas Anton // 14.10.2014 à 09h53

      Merci pour les précisions. J’avoue n’avoir pas lu tout le billet d’ OB sur « Tirole » car je suis en panne de sacs à vomir.
      Peut-être que certains sont vaccinés mais pour ma part je ressens un malaise profond en découvrant chaque jour un peu plus les ramifications de la pieuvre néolibérale.

      J’ai le fort sentiment qu’en nommant un français l’empire cherche à cautionner et à redonner du crédit (je me marre) à un système qui me semble largement condamné par l’opinion.
      Ils font feu de tous bois pour tuer dans l’œuf une prise de conscience inévitable et salutaire. Je pense qu’ils ont déjà échoué. Ca sent la panique car la France, carte maitresse dans le jeu néolibéral, est sur le chemin de la sortie de l’UE.

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      • K // 14.10.2014 à 19h58

        Tout à fait d’accord. La France est la carte maîtresse de l’Europe car c’est le pays le plus proche de la sortie de l’UE (ex æquo avec la GB, mais l’UE peut vivre sans la GB mais pas sans la France).
        A plus grande échelle, l’Europe est elle même la carte maîtresse du monde (à cheval entre le bloc BAO et le monde eurasitique mené par les BRICS chinois et russe).
        Donc indirectement la France est la carte maîtresse du monde ces temps-ci. Elle a entre ses mains le sort de l’UE. La géopolitique mondiale de ces 20 – 30 prochaines années va beaucoup dépendre des décisions françaises de ces prochains mois.
        Il est donc urgent de pousser enfin la France à la « réforme » plutôt que de la laisser dynamiter l’UE. Les responsables européistes ont compris qu’il y a désormais le feu dans la maison et que la chute de l’UE était désormais possible voir probable (à court ou moyen terme).
        L’attribution en 2014 du nobel à un économiste qui détient les 2 casquettes (libéral et Français) n’est pas une coïncidence des calendriers…

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        • Kiwixar // 14.10.2014 à 20h28

          « l’UE peut vivre sans la GB mais pas sans la France »
          « A plus grande échelle, l’Europe est elle même la carte maîtresse du monde »
          « Donc indirectement la France est la carte maîtresse du monde ces temps-ci »

          Oulà, ça pique les yeux. Les cimetières sont remplis de gens indispensables.
          L’UE peut très bien vivre sans certains pays, que ce soit la France ou la Lituanie, et l’Otanie peut même passer 20 ans à punir tout pays qui serait sorti du Club, comme elle a bien pris le temps de dégager De Gaulle..
          L’Europe est la carte maîtresse de… l’Europe, et c’est tout.
          Population en voie de misèrisation, pas d’énergie fossile (à si, Allemagne, 250 ans de charbon), aucune ressource, population trop habituée au confort et à la Dette.

          Il faudrait songer à sortir la tête du sable, car l’exceptionnalisme et le suprématisme ne remplit pas la gamelle.

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          • K // 14.10.2014 à 21h52

            A mon sens l’UE ne peut pas perdurer en ayant perdu un gros morceau pour plusieurs raison :
            – La sortie de l’UE et de la zone euro entraînerait surement une amélioration de la situation économique, ce qui encouragerait les autres états à en faire autant car leur peuple ne serait plus effrayés par la perspective de la sortie.
            – La sortie de la zone euro entraînerait une dépréciation de la monnaie nationale (sauf pour l’Allemagne). Les créanciers seraient donc perdants. Craignant que d’autres pays suivent cette exemple de dévaluation, les prêteurs augmenteraient les taux d’intérêts, rendant les dettes publiques infinancables, précipitant la chute de l’UE.
            – L’UE ne survivrait pas à la fin de l’euro. L’euro étant le projet phare de l’union, sa disparition entraînerait dans sa chute les autres institutions.

            Sous De Gaule l’intégration européenne était à des années lumières de ce qu’elle est aujourd’hui et la suprématie américaine encore à ses débuts. La fin de De Gaule en 68-69 n’a pas marqué le retour de la France auprès des EU. Cela a marqué le début de la soumission (si on met de côté la décennie 45-55). Ce monde était bipolaire, par conséquent un grand pays ne pouvait pas rester sourd aux injonctions d’un des 2 empires bien longtemps, à moins de devenir une Puissance à son tour. Aujourd’hui c’est différent, un monde multipolaire se dessine.

            De plus, l’importance géostratégique d’une région ne dépend pas du niveau de vie de sa population. L’Union Soviétique contrôlait la moiter de la Terre malgré un bas niveau de vie de ses habitants. Les EU sont encore l’hyperpuissance malgré des niveaux de pauvreté et d’inégalité digne des pays émergents.

            Quand à l’interprétation selon laquelle la position de pivot géopolitique serait synonyme d » »exceptionnalisme », cela montre que nous ne parlons pas de la même chose.
            Quand on dit que Cuba était le pivot de l’Amérique latine ou que Brezinsky dit que l’Ouzbékistan est le pivot de l’Ile-monde, cela ne signifie pas que Cuba ou l’Ouzbékistan sont des pays exceptionnels.

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        • Patrice // 15.10.2014 à 22h03

          Les nationalismes se réveillent partout en Europe. Hongrie, Pays-Bas, France bien sur, etc., et meme Russie si on la met dans l’Europe. On peut ajouter Ecosse, Catalogne…

          A ce niveau, ce ne sont plus des « fachos », voir l’électorat FN.
          Des peuples qui se sentent dépossédés de la maitrise de leur destin.

          Au dela des réformes institutionnelles nécessaires pour restaurer une démocratie effective, une Europe des nations redevient une possibilité – nous avons suffisamment de culture et d’histoire commune. Une possibilité ou un moyen d’y arriver…

          Si on peut démonter (démasquer suffirait) les idéologues extrémistes et parasites derrière les partis « nationalistes », il reste quoi? des peuples, des gens, qui veulent se recentrer sur leur dénominateur commun : leur nation (en europe), leur(s) langue(s), leur culture voisine mais différente, leur histoire et particularismes. C’est possible dans une Europe cosmopolite, mais pas dans une europe mondialisée ou « soumise » à une mondialisation imposée.

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    • harvest // 14.10.2014 à 16h03

      Pourquoi ne pas créer le « Prix de la bêtise en hommage au jury du Nobel », qu’on appellerait rapidement Prix Nobel de la bêtise ? Le problème est qu’il y a bien trop de lauréats potentiels.
      Qui a dit qu’il se confondrait souvent avec celui d’économie ?

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      • Bardamu // 14.10.2014 à 22h15

        Je regrette la « laisse d’or » jadis distribué par feu Le Plan B.
        Pierres Carles avait alors avec quelques complices repeint le scooter (encore) de Pujdas de la même teinte.

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  • Patrice // 14.10.2014 à 09h16

    Le raisonnement « marginal » a permis d’amener an économie (micro-) la puissance du calcul différentiel.

    Les outils de modélisation sont, au départ, d’une simplicité élégance et puissance évidente.
    Trop évidente pour les néo-libéraux qui ont transformé des outils qui illustrent des mécanismes en un dogme hors-sol.

    Escroquerie intellectuelle:
    – « l’utilité marginale » du consommateur n’est pas le bonheur mondial, juste un besoin de consommation – coca vs. pepsi ou apple vs. samsung.
    – « maximiser son profit marginal » signifie juste que les entreprises VEULENT faire des bénéfices (et encore: c’est juste un ajustement quand il y a plus ou moins de commandes), pas qu’elle DOIVENT en faire.

    Le modèle néo-classique illustre simplement le fait que dans un marché concurrentiel de type PME biens et services, le capitalisme ne fonctionne pas si mal et permet de répondre aux besoins des consommateurs. Parce que s’il y a du business à faire, des « entrepreneurs » vont s’y mettre, d’où augmentation de l’offre, baisse des prix, et … oui au final baisse des profits bien sur (mais ça on ne s’y attarde pas)!!

    Autant les outils sont puissants et efficaces (par exemple pour fixer les péages des autoroutes!!!) autant le discours « neo-libéral » est absurde et souvent en contradiction avec son propre modèle mathématique. « On a un joli modèle, YAKA faire tout comme le modèle ». Absurde, il n’y a rien dans le modèle – juste deux équations qui expliquent bien un mécanisme.

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  • jacqueline // 14.10.2014 à 09h32

    Assez vite j’ai compris qu’on avait à faire à un type déconnecté de la réalité.

    un exemple concret qu’il a donné pour réduire le chômage :

    – réduire les cotisations pour les boites qui embauchent

    – augmenter les cotisations de celles qui licencient.

    Ça parait beau, juste, mais ça ne tient pas cinq minutes..

    Hélas pour échapper à l’augmentation des cotisations, au lieu de licencier 50 % du personnel, les boites fermeront et iront s’installer ailleurs.

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    • Nerouiev // 14.10.2014 à 09h58

      Exact, ça ne tient ps la route et on n’est pas sur la bonne voie pour demain. La notion de Scops est plus inventive.

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    • bourdeaux // 14.10.2014 à 10h52

      Comment s’étonner que cette génération d’économistes soit déconnectée de la réalité ? Praticiens d’une science éminemment sociale, ils ont pour principal poste d’observation la science dure par excellence, les mathématiques. Seules à pouvoir produire des démonstrations incontestables dans leurs formes, de poste d’observation elles sont devenues laboratoire.
      Un scientifique, face à l’irrationalité, la morale, la justice, n’a que deux possibilités pour faire aboutir ses formules : les y faire entrer de force ou les en exclure.

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  • Davoust Pierre // 14.10.2014 à 10h21

    Ouf ! J’ai eu très peur en voyant le titre de votre papier sur ma boîte courriel…

    Pour ce qui est de la souveraineté, sa reconquête et non pas son abandon, je rappelle qu’il y a un grand moment de réflexion intitulé : mouvement pour une sixième république où chacun peut apporter sa petite pierre ou plus. Cela écrit, chacun peut voir ce qu’il a envie de dire, de faire ou de proposer.
    Meilleures salutations à tous.

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  • reneegate // 14.10.2014 à 10h22

    « La mise en place de ce système de financiarisation des entreprises s’est faite au travers de changement de normes comptables » Stiglitz que vous nominiez une seconde fois préconisait de les durcir afin d’éviter une crise inévitable sinon, en …..2003.
    Par ailleurs, il est vrai désormais que les patrons du CAC40 suivent tous cette doxa (sinon couic), il faut donc durcir les règles comptables (no optim at all), garantir la protection des salariés et faire payer toutes les commodités publiques mises à leur disposition à leur juste prix (impôts décents )

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  • Olposoch // 14.10.2014 à 10h47

    Le CV du Monsieur est impressionnant…

    Il n’y manque qu’une chose, une expérience pratique et concrète comme acteur de la vie économique… ni créateur, ni inventeur, ni producteur de quoi que ce soit d’autres que des théories opportunistes et bien accueillies chez les oligarques. Zéro prise de risque, zéro initiative, zéro pertinence pour les 99%.

    Un cerveau brillant qui avoue lui-même n’avoir pas vu venir l’effondrement, l’avoir sous-estimé, continue de le sous-estimer, mais nous donne du haut les clés pour comprendre…

    Son statut d’intellectuel hors-sol, de fonctionnaire hors-marché, son prix Nobel garant de visibilité médiatique (ce Prix Nobel-là ne regardera pas les débats à la télé…), sa clientèle de jeunes loups et d’actionnaires devraient lui permettre une fin de carrière dans le confort, la gloire, sans aucune confrontation avec la réalité ni avec les conséquences de ses concepts artificiels…

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    • Timothée // 14.10.2014 à 15h19

      Excellent résumé, c’est le portrait craché d’un porte-parole libéral classique : un producteur d’alibis pour justifier la tonte des moutons (que nous sommes).

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    • lon // 14.10.2014 à 15h49

      Excellent résumé.

      Ce qui me confirme qu’il n’y a pas pire néo-libéral que le genre « academic » comme disent les ricains, fasciné par l’esprit d’entreprise , la « prise de risques » , et la concurrence virile, qu’ils idéalisent dans une sorte de coït virtuel appelé théorie économique.

      Mon expérience réelle des patrons de PME :
      Une bonne petite niche pépère , et roule la boutique , avec assez de temps pour la femme et les mômes . Merci .

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    • Nerouiev // 14.10.2014 à 18h27

      Finalement, cet individu n’apporte rien de plus à l’humanité que le gagnant du tiercé dimanche dernier. Il reste dans l’argent qui fait de l’argent et dans la théorie inefficace mais qui lui rapporte son pain quotidien obligatoirement sur notre dos.

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  • P.Lacroix // 14.10.2014 à 10h52

    Un deuxième prix Nobel français ! Pour  » diluer  » le premier ?

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  • Jean de la défense // 14.10.2014 à 11h19

    Le profit est-il un crime ? On a l’impression que vous le criminalisez dans ce papier. Le profit devient un frein à l’économie uniquement dans le cas où il n’est suivit d’aucun investissement notable, en ce cas seulement il s’agit d’une ponction. Donc, prière de faire le tour de la question. A propos, Maurice Allais, dont on honore la mémoire sur ce blog, était-il un libéral ? C’est à dire, un capitaliste ? Un capitalisme humain, philanthropique est-il possible sachant qu’on a déjà du mal à le rendre écologique ?

    D’autre part la thèse hayekienne veut que l’acteur de terrain est mieux placé pour juger de la situation et optimiser son action, or donner les pleins pouvoirs aux marchés et actionnaires c’est éloigner le lieu de la décision de la proximité du terrain, ce n’est donc même pas conforme à la théorie anti Etat de Hayek. Les marchés instituent une « régulation » loin du terrain contraire à l’esprit d’un certain courant libéral.

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    • Patrice // 15.10.2014 à 21h10

      Le profit n’est pas un crime.
      Mais dans le modèle néo-classique (base des théories néo-libérales) il n’est dit nulle part, ni en hypothèse ni en déduction ou théorème, que les entreprises doivent faire du profit. Elles VEULENT en faire par hypothèse, c’est totalement différent.

      Et en environnement concurentiel, les profits … CHUTENT !!! (effet voisin de la théorie de Rifkin sur le cout marginal nul). Parce que s’il y a du profit, des nouveaux « entrepreneurs » s’y mettent, et ça fait baisser parts de marché et profit.

      Dire « les entreprises doivent faire du profit » est anti-libéral, mais ça on ne vous le dit pas. Les entreprises qui font du profit sont dans des secteurs « porteurs », neufs. Dans les autres, on tire la langue (c’est à dire il faut etre bon, bon professionnel, bon gestionnaire, avoir un peu de flair… pour s’en sortir bien).

      Et le truc qui embete les liberaux sur l’emploi, c’est qu’il n’est pas « élastique »: si le boulanger pouvait dire à sa caissière « le mardi après-midi tu ne viens plus – deux heures en moins par semaine sur ton 2/3 temps » ça collerait mieux au magnifique modèle.

      Donc en faisant sauter les contraintes sur l’emploit, y compris le smic, l’économie irait – soit -disant – mieux parce que ces deux heures la caissière pourrait les passer à réparer des smartphones ou des centrales nucléaires (selon le « modèle », toujours).

      idem l’escroquerie à l’emploi: « je crée de l’emploi il faut m’aider en baissant les cotisations ». Ah bon? Pas capable de choisir un secteur utile tu te contentes d’ouvrir un pizzeria, ou te dire « start-up » avec pas une idée qui vale de l’argent?

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  • vladimirK // 14.10.2014 à 11h34

    Obama / UE prix Nobel de la paix
    Tirole Prix Nobel de l’économie…

    Trierweiller prix Nobel de Littérature ?

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  • Patrick Luder // 14.10.2014 à 11h50

    Résoudre les problèmes climatiques par le casino financier ?
    Résoudre le problème d’une industrie exsangue par le casino financier ?
    Résoudre le problème du chômage par le casino financier ?
    Résoudre la distribution d’eau potable par le casino financier ?
    Résoudre l’endettement à tous niveaux par le casino financier ?
    Ben oui, plus il y a de joueurs et plus ça bouge, mieux c’est (pour quelques uns …). Alors OUI, donnons une valeur économique à chaque mouvement, à chaque décision, à chaque molécules, à chaque atome, à chaque ions et à chaque échange de pensée, et tout ira pour le mieux (pour quelques uns …) ;o(

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  • Jacques // 14.10.2014 à 11h50

    Excellente mise au point!
    Ce Tirole était inconnu du grand public jusqu’à hier; il méritait de le rester, d’après les documents que vous publiez. L’article de F. Dessort est une très bonne mise en perspective et ses diverses interventions montrent que ce Tirole n’est qu’un monétariste et européiste standard. L’attribution du prix de la banque de Suède à un type comme ça est un mauvais coup porté au débat démocratique en France.
    La société par action dissocie la propriété et la responsabilité. C’était déjà la critique que faisait Adam Smith en 1775, et il n’avait comme exemple que la Compagnie des Indes qui venait de ruiner le Bengale en une dizaine d’années.
    @ Philippe: Prix d’économie à Jean Tirole et prix Nobel de la Paix à Obama, le rapprochement s’impose.
    @ Miguel 31: J. D. Watson a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1962 avec F. Crick. Ce qui a fait problème, c’est l’absence de R. Franklin qui avait fait les analyses aux rayons X cf Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Dewey_Watson)

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  • Gilbert Wiederkehr // 14.10.2014 à 11h56

    J’avais déjà entendu parler du loustic dans le bouquin de Mauduit, il y a deux ans.
    Le synode des Gardiens du Temple financier honore un grand prêtre, quoi de surprenant ?
    Encore une fois la grande désinformation de marché, à l’usage exclusif du bas peuple, fonctionne à plein.
    La télé aux ordres et les torchons de service remplissent leur office: lobotomiser le Citoyen/Salarié/Consommateur/Épargnant.
    (voir à ce sujet le très bon papier sur le blog de Jean-Claude Werrebrouk, intitulé : Pour bien comprendre le monde d’aujourd’hui. http://www.lacrisedesannees2010.com/)
    Merci Olivier pour la richesse des éléments factuels du papier. Merci de rester les yeux et l’esprit vifs et critiques. Ça aide à vivre au quotidien.
    Bonne journée.

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  • Gilbert Wiederkehr // 14.10.2014 à 12h15

    Je n’avais pas encore lu la réaction de Jean Gadrey.
    Voici la conclusion son article:
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2014/10/14/la-legitime-recompense-de-jean-tirole/:. Attention accessible aux seuls abonnés.
    « Il est juste et légitime que le jury néolibéral de la Banque de Suède honore l’un des plus brillants représentants de l’économie néolibérale, un des plus fervents défenseurs de la logique du marché concurrentiel contre les insupportables interventions étatiques, contre le droit du travail, contre les contraintes bureaucratiques imposées aux grandes entreprises et aux banques, lesquelles financent une bonne partie de ses recherches et de son salaire. »

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  • Angioloni H.Arrow // 14.10.2014 à 12h36

    Je n’ai pas encore lu l’oeuvre de ce nouveau prix Nobel mais compte bien le faire prochainement.
    Ce que je peux actuellement dire sur ce que j’en pense c’est qu’il y en a certains qui ont de l’intérêt à voir des théories libérales placées dans la confiance collective. Oui je pense que ce prix Nobel vient lorsque il a un tournant dans la vie politique et en France en plus. Quelle aubaine de légitimer ses choix par le discours d’un prix Nobel. D’ailleurs on n’avait parlé que trop brièvement du travail fondamental de Stiglitz. Qu’il soit français renforce la légitimité par le sentiment nationaliste.
    Et comme toujours, dans le sens du plus riche, les mesures qui en seront prises nous montrerons encore de la perte de niveau de vie mais ne vous y trompez pas, toujours dans la classe moyenne et inférieure.
    Je précise encore que je ne juge que par une analyse médiatiques accompagnées de mon avis personnel, après m’être intéressé aux travaux de Tirole je pourrai avoir une meilleure opinion.

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  • fabien775 // 14.10.2014 à 12h56

    Comment être surpris pas cette nomination? On reste dans la logique pure et dure du néolibéralisme érigé en religion.

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  • Karihkoun Kluen // 14.10.2014 à 13h20
    • step // 14.10.2014 à 14h10

       » Les déposants pourraient donc choisir où leur argent est investi, ainsi que réclamer des garanties de leur banque. » .. Là je me suis arrêté pris par un violent fou rire.

      Je vois bien mon voisin aller réclamer des garanties et faire des choix de placement, lui qui m’a demandé de relire ses contrats de prêt habitation pour savoir si il étaient « normaux »…. ce qui est déjà bien mieux que la majorité qui signe « parce qu’il a confiance en son banquier » et se retrouvent endetté sur 35 ans alors que sur 25 ans pour 100E de différentiel/mois il aurait payé sa maison moitié moins cher…

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      • Karihkoun Kluen // 15.10.2014 à 01h23

        J’entends bien Step mais l’auteur de cet article n’a jamais dit que le libéralisme était un système parfait. La démocratie non plus n’est pas un système parfait et à vous entendre, il ne faudrait pas laisser au gens leur liberté de voter pour leur représentant tant qu’ils n’auront pas épluché (et compris) complètement l’intégralité des programmes proposés ou il ne faudrait pas dans une démocratie directe laisser les gens voter pour telle ou telle loi tant qu’ils n’auront pas étudié sous toutes les coutures les implications de la dite loi. Il y aura toujours des gens qui voteront sans avoir lu grand chose des programmes proposés, ça ne fait pas de vous un anti démocrate il me semble…
        Je prends la démocratie à titre d’exemple bien que prenant moi-même ce système avec beaucoup de pincettes mais pour d’autres raisons…
        http://www.quebecoislibre.org/14/140915-2.html

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    • Trololo // 15.10.2014 à 01h02

      Bravo pour votre trouvaille, c’est une vedette celui-là. Il devrait écrire un traité sur l’économie libérale au pays des bisounours.

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  • Incognitototo // 14.10.2014 à 13h51

    Totalement d’accord avec cet article… Depuis 2 jours, j’ai été voir ou lire à peu près tout ce que j’ai pu trouver sur Tirole (qui contrairement à ce que son nom laisserait supposer n’est pas originaire d’Allemagne, quoique…), vu que c’était un total inconnu pour moi.
    Et, à moins qu’il en parle dans ses œuvres (que je n’ai pas du tout l’intention de lire), dans ses interviews et articles, plus que ce qu’il dit (je suis bien d’accord, du niveau du café du commerce), c’est ce qu’il ne dit pas que je trouve significatif.
    La géopolitique, les rapports de force, de domination, et même les diktats US, je ne sais même pas si ça existe pour lui.
    Les effets délétères de la mondialisation et de toutes les libéralisations, ce ne sont pas du tout des bases d’analyses pertinentes pour lui ; d’ailleurs, c’est tellement acquis, qu’il veut juste les « réguler »… et évidemment le protectionnisme, c’est le mal…
    Mais plus que tout, on remarquera que, pour quelqu’un qui se prévaut d’intégrer la psychologie dans l’économique, il utilise des systèmes rhétoriques stupéfiants… Parler d’autorité, sans démonstration, avec une pensée tautologique, même un élève de terminale n’oserait pas faire ça… mais lui, oui…

    Bref, si on compare sa pensée à celle d’Allais (et de tant d’autres qui prennent la peine de développer des démonstrations, même si elles peuvent s’avérer fausses au final), ça fait peur sur le niveau intellectuel actuel ; et des jurys, et de ceux qui sont « jugés ».
    Si ce type représente la quintessence de la pensée économique actuelle, bé franchement, on est très mal barré… mais ça, on le savait déjà… 🙁

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  • step // 14.10.2014 à 14h01

    il me parait prêt pour officier sur BFM TV ce garçon….connait son catéchisme.

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  • Alex Hanin // 14.10.2014 à 14h25

    J’ai bien aimé le passage sur l’association choix rationnel/neuroscience. La manière dont une bonne partie des économistes s’échine à sauver des théories grotesques (choix rationnels, efficience des marchés financiers, équivalence ricardienne, etc.) est fascinante. Plutôt que de reconnaître que l’hypothèse du choix rationnel est absurde, Tirole se demande si la neuroscience permettra de valider, au moins partiellement, ce que le bon sens le plus élémentaire aurait dû reléguer aux oubliettes depuis longtemps. Ça me rappelle un peu l’histoire de la physique quantique appelée au secours de l’homéopathie.

    Mais bon, ce n’est que le pseudo-prix Nobel, qui compte déjà à son palmarès une belle brochettes d’imposteurs d’un tout autre calibre.

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    • bluetonga // 14.10.2014 à 19h20

      Je viens juste d’aller lire le passage sur les neurosciences. Je me pose la question de savoir si cette supposée expectative des neurosciences est du simple amateurisme scientifique, ou plutôt une tentative d’enfumage sexy pour les médias et surtout pour les sponsors.

      Des travaux existent en imagerie cérébrale dynamique sur la prise de décision. En gros ils se contentent de décrire les structures ou circuits impliqués (cortex orbito-frontal) en relation avec d’autres territoires, notamment ceux impliqués dans les émotions (« système limbique », contesté). Ce type de recherche est descriptif, et risque tout simplement de nous confirmer que nos prises de décisions sont filtrées par des biais émotionnels, héritage de l’évolution où l’émotion permettait une détection ultrarapide du danger (et organiser la vie sociale, meilleure pour la survie).

      Je ne vois pas en quoi accéder à la quintessence de ces mécanismes permettrait de dériver un modèle économique plus performant. A contrario, et dans l’esprit du commentaire d’OB après le paragraphe incriminé, cela nous condamnera probablement à admettre que nous sommes des animaux sociaux avec une demande de reconnaissance de nos congénères et une part d’altruisme qui nous rend heureux. Rien qui ne puisse aider la clique néolibérale dans son délire mégalomaniaque de puissance financière ultime dans un contexte de compétition absolue (aux règles pipées).

      Je ne vois vraiment pas la finalité de cette proposition. Mon sentiment est que monsieur Tirole se contente ici d’invoquer des perspectives totalement étrangères à l’expertise de ses honorables collègues, d’agiter un peu de poudre de perlimpinpin scientifique aux yeux du public pour mieux l’esbaudir avec la magie occulte et ésotérique des neurosciences, et le suborner à ses raisonnements boiteux. Si c’est le cas, alors, c’est du pur charlatanisme. Si ce n’est pas le cas, c’est bêtement de l’incompétence. Il y aura quelques vérités révélées des neurosciences. Mais ça m’étonnerait qu’elles comblent les attentes des marchés et de leurs détenteurs.

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    • Lage // 14.10.2014 à 21h53

      J’ai compris le passage ainsi : « le Vulgaire a encore quelques réticences a la domination du Marché. Heureusement, des neuro-médecins concoctent en ce moment des petites pilules bleues et rouges. Trois cachets par jour pendant deux semaines, et vous ne faites plus que des choix rationnels : vous privatisez à tour de bras, vendez vos organes, louez vos enfants, en empruntez sur 45 ans pour acheter une maison. » Me serais-je trompé ?

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  • Jean // 14.10.2014 à 14h47

    Pour 1% Homo-œconomicus, combien de dizaines de pour-cents d’Homo-paupericus ?

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  • olivier69 // 14.10.2014 à 14h58

    Bonjour à tous.
    Un grand merci à Mr Berruyer pour cette mise au point courageuse.
    L’escroquerie intellectuelle devrait, en effet, faire davantage l’objet d’études psychiatriques. A partir de quand, devient-elle réelle…..C’est psychologique !
    Nous avons en la personne de Mr Tirole, un sujet d’études pour les neurosciences, c’est un fait.
    Cdlt

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  • Albert Berlin // 14.10.2014 à 15h56

    La TSE (Toronto Stock Exchange) plutôt que l’École de commerce de Toulouse. Déjà rien que cette genuflexion linguistique à l’Amérique me rend suspect cet endroit.

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  • Coligny // 14.10.2014 à 16h28

    On attendait depuis un bon moment le « Nobel(sic) » de Tirole. Le problème est que l’école dite de la régulation a pris le dessus sur toutes les autres en France. Les enseignants-chercheurs qui doivent produire et surtout se faire publier(difficile pour les Français car les revues à comité de lecture sont la plupart du temps en anglais) ont beaucoup de mal si ils se sont pas dans la pensée dominante des Tirole et autres.

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    • Jourdon // 17.10.2014 à 10h10

      @Coligny,

      ce que vous écrivez me paraît un peu étonnant

      l’Ecole de la Régulation fondée par les économistes français M. AGLIETTA, R. BOYER, A. ORLEAN, est une Ecole d’Economie très importante et très reconnue dans le Monde, dont un des Fondateurs au moins pourrait un jour se voir décerner le NOBEL

      … mais: Jean TIROLE n’en fait pas partie !

      Dans l’attente de mon Commentaire Global sur l’article, qu’il me soit permis en tant qu’économiste de témoigner:
      1)
      De tout ce que ce Prix NOBEL apporte à l’Ecole française d’économie connue pour son Hétérodoxie talentueuse…
      2)
      Jean-Jacques LAFFONT Fondateur de la TSE, et Jean TIROLE qu’il y avait fait venir: auraient du tous deux être couronnés ensemble du NOBEL Price – si ce n’est la disparition prématurée du regretté J.-J. LAFFONT qui avait refondé les bases de l’Economie de l’Assurance au niveau mondial

      Best Wishes-+++?

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  • youremyworld // 14.10.2014 à 16h37

    Je dois surement me tromper , mais j’ai l’impression , au même titre que les propos récents de Rebsamen et Macron , l ‘attribution de ce prix à ce Français relève de la communication à destination de la finance ,avec une logique derrière , tenter de sauver le soldat France en le rendant « présentable » . Au niveau mondial ,avec la relation économie réelle /finance telle qu’elle existe actuellement ,dans un contexte de crise systémique , nous jouons à une jeu de chaise musicale, à chaque coup de sifflet , celui (pays) qui est honnête sort , celui qui ment / triche /pille /trafique les bilans( voire assassine ) … , reste dans le jeu ( les américains sont forts à ce jeu ) .

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  • LA ROQUE // 14.10.2014 à 16h51

    Jusqu’où irons nous?

    ‘Il existe par exemple de véritables tabous dans la vie économique. Faut-il créer un marché pour les organes humains ? Certains, comme l’économiste Gary Becker, le pensent. N’est-il pas absurde, avance-t-il, que des gens meurent en raison d’une pénurie d’organes ?’

    C’est ce monde qu’il nous propose?
    En plus de souligner le drame de la crise qui frappe l’Espagne, la volonté d’une Espagnole de céder une partie de son corps pour payer son loyer pose la question du « commerce du corps humain » et de ses possibilités.
    En plus de ne pas pouvoir payer son loyer, une chômeuse espagnole risque 12 ans de prison. Illégale dans l’ensemble des pays occidentaux et quelques Etats asiatiques et africains, la vente d’organes est sévèrement condamnée. Il existe néanmoins quelques pratiques autorisées de commerce fait à partir du corps humain.
    http://www.mensquare.com/menly/archives/ventes-dorganes-comment-gagner-de-largent-avec-son-corps

    Bref tout se met en place, le fait de « Nobeliser » cet économiste ,sponsoriser par le monde de la
    finance ,servira d ‘argument à coup sûr au gouvernement pour mettre à bas notre système sociale.

    Lorsque sont portrait est balayé dans les médias ils devraient signaler qu’il est critiqué par certains de ses confrères par exemple:
     » pensons notamment aux économistes atterrés. »

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  • bourdeaux // 14.10.2014 à 17h43

    Dans la video « on a donné le mauvais exemple », la pépite est vers 5.50 : quand il y a récession, il faudrait exiger moins de capital des banques. Comprenez : la BNP a prêté environ 30 fois ses fonds propres, mais comme elle est au bord de l’explosion, c’est vachement important de l’autoriser à prêter 60 fois plus que ses fonds propres ; ça ira mieux !
    Tout de suite derrière, seconde pépite : comptabiliser les actifs en valeur de marché c’est embêtant quand ça va mal, mais c’est super sympa quand ça va bien parce que…qu’est-ce qu’on se gave les copains ! Comprenez : ce serait bien de comptabiliser en valeur de marché quand ça boume, et en valeur historique quand ça pue. C’était en 2008, je ne sais pas si il a été écouté ? Ce serait énorme…

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  • Seb Leb // 14.10.2014 à 17h46
    • nono // 14.10.2014 à 22h30

      Bien vu.
      Extrait:
      « Les nouvelles découvertes des chercheurs en neurosciences, des biochimistes et des scientifiques du comportement portent le fer dans la plaie la plus constante des économistes néoclassiques : l’assimilation de la « nature humaine » à un « agent économique rationnel » obsédé par le souci de maximiser son propre intérêt. Fondé sur la peur et la rareté, ce modèle est celui du cerveau reptilien et du caractère étroitement territorial de notre passé primitif. Chercheur en neurosciences à l’université Claremont, Paul Zaka, au contraire, a déterminé une relation entre la confiance, qui pousse les humains à se regrouper pour coopérer, et une hormone reproductive nommée oxytocin.

      De son côté, David Loye a revisité les écrits de Charles Darwin et montré que, contrairement à ce que l’on dit habituellement, Darwin ne s’était pas concentré sur la « survie des plus aptes » et la compétition comme facteurs majeurs de l’évolution humaine. Davantage intéressé par la capacité des humains à construire des liens de confiance et à partager, il voyait dans l’altruisme un facteur de réussite collective. D’autres travaux, revenant sur la théorie des jeux, aboutissent à des conclusions similaires. Du reste, si ce n’était pas le cas, on se demande comment les humains seraient passés du stade des bandes nomades de chasseurs-cueilleurs à celui de bâtisseurs de villes, d’entreprises ou d’entités internationales comme l’Union européenne ou les Nations unies.

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  • Serge // 14.10.2014 à 18h58

    “l’économie, c’est de la politique”.
    Ah que voilà une vérité vraie !

    D’autant que si les lois de l’électromagnétisme ou de la gravitation s’appliquent universellement à tout le monde ,indifféremment aux intérêts particuliers,aux classes sociales ,aux peuples et aux nations ,l’économie ,elle ,est faite aussi bien d’intérêts convergents que souvent divergents .
    J’attendais cet article iconoclaste que je vais lire en détail .
    Merci.

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  • med // 14.10.2014 à 19h29

    Pourquoi « enfin un libéral récompensé par le Nobel ! » ?

    A ce que je sache, Maurice Allais était lui aussi un libéral. Mais le système, a vite fait de l’enterrer , parais qu’il était devenu fou !!!!

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    • med // 14.10.2014 à 22h23

      Ok, j’avais pas vu le sens ironique de la phrase..

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  • K // 14.10.2014 à 19h33

    Comparé à Stiglitz, Friedman, Hayek, Allais ou d’autres, l’analyse de Tirole est franchement insipide. On croirait lire un étudiant de 2e année d’économie ! Après, je ne connais pas sont apport à la science théorique, peut être prolifique.
    Surpris aussi d’entendre un économiste se réclamer ouvertement de l’école « orthodoxe ». Je pensais que ce qualificatif était devenu péjoratif, mais apparemment pas pour tout le monde. Un peu comme un home politique qui qui se venterait d’utiliser la langue de bois !
    Quelques chose me frappe dans ces écrits, c’est le refus de prendre en compte les sciences humaines pour expliquer la réalité économique. Pas un mot sur la culture, la démographie, l’Histoire, l’éthologie, la littérature, etc… Seule les outils des sciences dures ont grâce à ses yeux (le formalisme mathématique et les neurosciences d’après l’article). Or tous ceux qui s’y connaissent un peu en maths et en éco comprennent bien que le formalisme mathématique n’apporte pas grand chose à la science économique, si ce n’est donner aux économistes une allure de gens sérieux et intelligents et permettre de qualifier les sceptiques d’ignares : « ce mouvement comprenne mal l’économie telle qu’elle se pratique aujourd’hui ». Etant moi même étudiants en sciences, je suis content qu’on encense ma chapelle, mais je sais que ce n’est pas fondé.
    Tirol était depuis des années l’archétype de l’économiste nobélisable : orthodoxe, souvent cité dans les publications, soufflant dans le sens du vent, dépourvu de tout courage intellectuel. Autant de qualités aujourd’hui récompensées.
    Plus généralement, on se rend compte que le prix nobel d’économie (comme celui de la Paix) n’est qu’un instrument de promotion politique du Dogme. Bien que ces 2 prix sont remis par 2 académie distinctes, il seraient heureux de les supprimer. Leur seule utilité est de donner une autorité morale à des gens et des idées qui ne le mérite pas. Beaucoup de gens qui ne comprennent pas grand chose à l’économie pensent que le nobel d’économie récompense le « meilleur » économiste, c’est dramatique.

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  • Subotai // 14.10.2014 à 19h46

    Il n’existe pas de Prix Nobel d’économie.
    Toujours des arnaques…

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  • Serge // 14.10.2014 à 20h24

    Un mot sur la pirouette de Valls à propos du « french bashing » .
    Déjà quand on prétend aimer la France,on s’abstient d’employer ce genre d’anglicisme !
    Qu’est ce que j’ai horreur de ça ! ça fait « moderne » coco , »dénigrement »,c’est pas branchouille coco, mais « bashing » c’est du dénigrement de notre langue coco…
    Et surtout,ces gens là ont l’art de l’inversion ,de la récupération et de la subversion des mots .
    Car pour ma part ,mon petit Valls,précisément la France,je l’aime elle .C’est toi et tous ceux qui l’ont mise dans cet état depuis le départ du général de Gaulle ,que je dénigre …Pas la France ,faut pas confondre !

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  • BA // 14.10.2014 à 21h03

    Le prix Nobel de Littérature vient d’être attribué à Bernard-Henri Lévy.

    Non, je déconne.

    Mardi 14 octobre 2014 :

    La pièce de Bernard-Henri Lévy s’arrête brutalement.

    Initialement prévue à l’affiche jusqu’au début du mois de janvier, « Hôtel Europe », la pièce de Bernard-Henri Lévy s’arrêtera plus tôt que prévu, faute de public.

    La pièce de Bernard-Henri Lévy ne passera pas l’hiver. Nicolas Sarkozy, François Hollande et Manuel Valls s’étaient pressés pour assister à sa représentation mais cela n’a pas suffit.

    Bernard-Henri Lévy avait multiplié les apparitions télévisées, mais ce battage médiatique n’a pas permis de remplir le Théâtre de l’Atelier et ses 563 places.

    Contacté par les Inrocks, le Théâtre nous informe que la représentation de la pièce s’arrêtera brutalement le 16 novembre au lieu du 3 janvier, comme c’était initialement prévu.

    « La pièce s’arrêtera plus tôt que prévu, confie-t-on à l’accueil du théâtre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très calme au niveau des réservations ».

    http://www.lesinrocks.com/2014/10/14/arts-scenes/piece-bernard-henri-levy-sarrete-brutalement-11529753/#.VD1nKarMjXA.twitter

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    • Medhi // 14.10.2014 à 22h47

      Enfin une nouvelle drôle aujourd’hui! Ce qu’il y a de bien avec BHL c’est qu’à chaque fois qu’il revient à la charge il se couvre de ridicule. Et empesé par son intelligence surdéveloppée, il n’en prend pas conscience, et il en redemande. Il reviendra vous verrez et il nous fera encore marrer! Il est impayable… enfin, tant qu’il reste cantoné à ses tentatives culturelles

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      • sadsam // 14.10.2014 à 23h21

        @merci BA

        Il y a parfois des nouvelles agréables à lire.

        Pour ceux qui lisent encore Le Monde, Fabienne Darge, qui avait consacré une si belle chronique à la pièce le 14 septembre, a-t-elle encore son poste ? Je me fais du souci pour elle. Elle avait trouvé l’exercice « obcène et boursouflé ».

        Le grand homme continue à participer à des confrences sur l’Ukraine :
        http://www.kyivpost.com/opinion/op-ed/bernard-henri-levy-a-marshall-plan-for-ukraine-367900.html

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  • Crapaud Rouge // 14.10.2014 à 21h05

    Suis écœuré ! Qu’un prix Nobel d’économie puisse dire que « L’opposition entre micro- et macroéconomie est aujourd’hui dépassée« , ça me dépasse ! C’est la preuve par A + B que ce genre de types ne pensent rien, aussi fortiches soient-ils en maths, en raisonnements ou en théorie des jeux. Dans toutes les sciences, il n’y a rien de plus mystérieux, rien de plus difficile à expliquer et à cerner que le « passage », (façon de parler), d’un niveau d’organisation à un autre. Par exemple, en physique, des (vrais) scientifiques s’efforcent de comprendre la « transition » entre le niveau quantique et le niveau macroscopique, ils développent une théorie pour ça, la « décohérence ». Mais en économie, on est au-dessus de tout ça ? On a déjà tout compris tout résolu tout modélisé ? On est bien sûr aux antipodes de Lordon dont les théories sont le produit de la pensée, non de « calculs rationnels ».

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    • Serge // 14.10.2014 à 21h59

      Ce n’est pas parce qu’on utilise des savoirs et des modèles mathématiques ,comme outils pour décrire certains phénomènes partiels et locaux ,qu’on détient une théorie globale et prédictive universellement .
      Déjà la physique qui s’en tient en fait à des phénomènes bien moins complexes ,ne fait que proposer des hypothèses théoriques formalisées depuis Galilée ,en termes mathématiques .
      Hypothèses vérifiées ou non par l’expérimentation ,qui permettent de mieux comprendre ces phénomènes et de les prédire dans le cadre de ces hypothèses .
      Et quand des résultats ou des observations font apparaître un paradoxe ,une contradiction,on améliore la théorie,pour la rendre plus générale,plus complète et plus prédictive .
      Sinon,on ne fait pas de science ,mais on croit aux miracles permanents .
      Même la physique quantique ,la physique statistique est prédictive,mais dans le cadre de leurs prédicats .
      http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/genproba.html

      Si la discipline « économie » remplit ces conditions,en étant universelle,c’est à dire ,hors de la politique et des intérêts divergents des différents groupes humains,alors,élisons comme chefs d’états des spécialistes de cette discipline,et tout ira bien …
      🙂

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    • yt75 // 15.10.2014 à 18h58

      Oui, et d’ailleurs ce qui a été fait de plus « rationnel » par rapport à l’économie, cela reste sans doute l’approche « limits to growth », c’est à dire la définition d’un réseau de systèmes, puis les faire tourner avec des données de départ (en particulier vis à vis des ressources).
      Mais cela ne définie qu’une « enveloppe des possibles », et ne cherche en rien à « percer les mystères de la croissance » ou ce genre de choses.

      Par ailleurs ( et aussi selon Meadows, remarque récente) cette approche est valide en dehors des points « critiques », quand on y arrive cela ne veut plus dire grand chose.
      Et clairement selon leur output « moyen » de l’époque, les points critiques ne manquent pas actuellement :
      http://gailtheactuary.files.wordpress.com/2011/10/limits-to-growth-forecast.png
      (et à noter que ce « run moyen » correspond bien à ce qui s’est passé entre 72 (date de publication), et maintenant).

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  • Libor // 14.10.2014 à 21h45

    Finalement je trouve plutôt positif qu’il expose au grand jour et très cyniquement que la gouvernance d’une entreprise doit s’occuper uniquement de l’optimisation des revenus des actionnaires puisque c’est rééllement l’objectif de beaucoup de dirigeants :
    – Ca permet d’éloigner l’image naive de l’entreprise spontanément citoyenne. Ca n’empèche pas qu’elle peut l’être ou faire croire qu’elle l’est par calcul ne pas trop écoeurer ses clients ou ses employés.
    – Ca éloigne aussi l’image du bon dirigeant soucieux du bien être de leur employés.Je ne nie pas que ça peut encore exister car la « main invisible » n’est pas si parfaite que veule nous faire croire ces simplistes théories libérales (qui ne sont que la projection économique de la loi de la jungle)
    – Ca montre bien à quoi conduisent les mesures d’allégement de charge sans contrepartie type CICE.
    – Ca montre qu’il faut être très ferme sur la réglementation et ne pas céder aux lobby patronaux si l’on veut que les intérets des salariés, des clients et de l’environnement soit préservé.

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    • Crapaud Rouge // 14.10.2014 à 22h03

      Il n’a rien fait d’autre que surfer sur la vague du néolibéralisme, rien de « positif » dans tout ça, les théories néolibérales se sont toujours exposées « au grand jour » Mais je reste assez lucide pour savoir que les modèles mathématiques ne sont pas fondamentaux dans ce domaine, au contraire de la physique. Parce que les fondamentaux de l’économie ne sont pas « mathématisables » : on peut toujours « mathématiser » une idée, certes, mais l’économie ce n’est pas « une idée », ni même des tas d’idées mises bout à bout : c’est un système hyper-complexe et multi-dimensionnel. Je suis même tenté de dire que l’économie d’une société est la résultante de tous ses sous-systèmes : connaissances/éducation, physique/santé, travail/ressources, organisation, culture/imagination,… Ce prix Nobel d’économie est donc une foutaise, parce qu’un tel prix est censé récompensé une recherche fondamentale, ce qui n’est pas le cas.

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  • Crapaud Rouge // 14.10.2014 à 21h47

    Mais c’est une PUNITION de lire un mec pareil ! A propos de la confiance, par exemple, ce que j’ai pu attraper en survolant ces textes c’est : « Il est nécessaire que la confiance revienne en Europe et dans la zone euro. » (Évidemment épinglé par Olivier.) Mais avant il y avait ceci : « J’attends beaucoup aussi de l’élucidation des mécanismes qui font que l’on accorde sa confiance à une personne ou une institution, car la confiance joue un rôle très important dans les phénomènes économiques. » Bien sûr que la confiance joue un grand rôle, et même le tout premier, mais la confiance ne peut pas être « extraite » de la neurologie ni des théories économiques comme le pétrole de la terre. Et puis, surtout, est-ce « rationnel » de faire confiance ? Ne serait-ce pas plus « rationnel » d’être méfiant ? Bref, c’est un déséquilibré mental. Il n’a absolument aucun recul sur l’intérêt, la valeur et la portée de ses travaux. C’est un borgne honoré par une bande d’aveugles. J’arrête ma lecture. C’est insupportable.

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    • lon // 14.10.2014 à 23h08

      « L’élucidation des mécanismes qui font que l’on accorde sa confiance…. »

      J’en connais une brouette qui en attendent aussi beaucoup, les futurs animateurs d’atelier managérial en entreprise et autres « consultants », et tous les crétins qui vont acheter leur soupe en pensant acquérir un « avantage concurentiel »…

      Ah la vie exaltante du cadre, entre Powerpoint et la pause-café, ptêt même brancher la stagiaire, huh ? question de confiance ….

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