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14.janvier.201914.1.2019 // Les Crises

« Il y a moins de cons, mais avec internet, ils se voient plus », par Jean-François Marmion

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Source : Midi Libre, Jean-François Marmion, Samuel Ribot, 02-01-2018

SOCIÉTÉ

Rédacteur en chef du magazine “Le Cercle Psy”, Jean-François Marmion s’est spécialisé dans la vulgarisation de la psychologie. Il a notamment coécrit un livre consacré aux psychopathologies et aux manières de les traiter.

Pourquoi avoir choisi de consacrer un livre entier à la connerie ?

La connerie est quelque chose d’extrêmement intéressant pour un psychologue, parce qu’elle est influencée par des émotions, des pensées, des processus sociaux. Mais alors que nous y sommes tous confrontés chaque jour, il n’existait pas de livre, de panorama général de la connerie.

C’est aussi en raison de ce paradoxe qu’il m’a semblé intéressant d’y réfléchir avec le concours de grands intervenants, psychologues, sociologues, écrivains, mais aussi spécialistes de l’intelligence et des neurosciences.

« La connerie n’a jamais été aussi visible, décomplexée, grégaire et péremptoire », écrivez-vous en préambule de ce livre. Pourquoi cette accélération ?

On a l’impression qu’il y a de plus en plus de cons alors que, d’après les spécialistes, il y en a moins qu’avant. Les gens sont plus éduqués, ont plus de recul, mais le problème est qu’aujourd’hui chacun de nous est plus visible grâce à internet, que ce soit en vidéo, en photo ou par écrit.

Fatalement, avec internet les cons se voient plus. C’est ce qui fait que sur le web comme dans une foule, on retiendra toujours le gros con, celui qui sera le plus ordurier, le plus violent, le plus provocateur. C’est exactement ce qui se passe avec les “gilets jaunes” : alors que la majorité de ces personnes sont pacifiques, nous avons tous retenu les images de casse, d’affrontements et de dégradations, en attribuant une sorte de prime à la violence.

Pour le philosophe Edgar Morin, la connerie « unit l’erreur, la bêtise et l’assurance ». Est-ce une bonne définition ?

C’en est une, mais attention : faire une connerie, ce n’est pas commettre une erreur. Des erreurs, nous en faisons tous. La connerie, elle, commence quand on persiste dans l’erreur, parce qu’elle nous arrange et qu’on décide consciemment de la reproduire. Or, quelqu’un qui n’apprend pas de ses erreurs peut devenir nuisible, voire dangereux.

On associe souvent connerie et ignorance, or le livre démonte cette idée…

Ce n’est en effet qu’une petite partie du problème. Il y a des gens qui sont très intelligents, très éloquents, et qui défendent des théories du complot délirantes ou des thèses extrémistes. Ce sont ce que j’appelle de sales cons : des gens qui n’ont ni considération ni empathie pour leur prochain.

L’intelligence n’est donc pas le marqueur de la connerie : on peut être très cultivé et con comme un manche. On voit très bien ça chez nos penseurs médiatiques, qui sont capables de dire tout et son contraire sur des plateaux de télé à quelques jours d’écart, sans que cela les gêne un seul instant.

Que manque-t-il au con pour changer ?

La culture du doute, l’esprit critique, le sens de l’autodérision. Il est très rare de déceler le sens de l’autodérision chez un gros con. La remise en question ne lui est pas accessible. En fait, on ne guérit pas un connard, il vaut mieux le fuir, d’autant que si on le combat, on risque de renforcer ses convictions.

Les réseaux sociaux, cités par de nombreux contributeurs de ce livre, sont-ils des « amplificateurs à connerie » ?

Les réseaux sociaux privilégient l’expression d’une émotion, d’une pensée réduite, écrasée en 140 signes, le tout avec une rapidité qui exclue tout recul, toute relativité.

Mais c’est l’amplification de quelque chose qu’on a toujours connu. C’était pareil avec l’imprimerie : vous n’imaginez pas le nombre de conneries qui ont été imprimées et diffusées à l’époque de la Renaissance ! Aujourd’hui comme hier, il ne faut pas confondre liberté d’expression et expression de la connaissance.

Sommes-nous condamnés à subir la connerie ?

Disons que si on attend la fin de la connerie sur la planète, ça peut tout de même prendre assez longtemps… C’est pour ça que c’est un sujet faussement léger. Il y a un tas de gens dont la vie a été gâchée par des cons : leur chef, leur concubin, leur voisin, leur harceleur…

Si on y réfléchit, le réchauffement climatique, les guerres, la violence, le harcèlement sont quand même eux aussi favorisés par la connerie. D’ailleurs, c’est peut-être la connerie qui finira par nous perdre…

Pensez-vous avoir fait une connerie en permettant l’existence de ce livre ?

À vrai dire, je me suis demandé si on n’allait pas me prendre pour un con. Ce qui m’a sauvé, ce sont les contributeurs, qui ont tous accepté le projet avec beaucoup d’enthousiasme. Les premiers retours des lecteurs sont aussi assez rassurants.

Maintenant, peut-être qu’en ayant accepté d’aller défendre le bouquin à la télé, je me suis exposé à la vindicte des connards sur les réseaux sociaux ? Comme je m’en suis retiré juste avant, je n’en sais rien, et ça me va très bien comme ça.

Un conseil pour finir : comment échapper aux cons, connards, gros cons et autres sales cons ?

Il n’y a pas de concurrence possible avec un con. Le meilleur moyen reste la fuite. Mais il faut aussi savoir accepter les petites conneries, les nôtres comme celles des autres. Parce que si on a la prétention d’éradiquer la connerie, ça veut dire qu’on est soi-même en plein dedans…

Samuel Ribot (ALP)

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Commentaire recommandé

Basile // 14.01.2019 à 07h25

néanmoins, pas certain qu’il y en ait moins. On en forme chaque jour sur les bancs de l’éducation nationale.
Pourquoi ? Parce qu’un des critères justement souligné par Ribot, est le manque de doute de ces gens.

Et des prétentieux qui ignorent le doute, on en forme à la pelle, du lycée aux grandes écoles. Notre société bavarde, notre société où tout va vite, a surtout besoin de serviteurs qui ignorent le doute, qui ne bafouillent pas lors de leurs discours, ne cherchent pas leur mots. Sont capables de vous endormir sous un flot continu de verbiage.

N’est-ce pas ces champions du baratin qu’on félicite après un bel exposé sur l’estrade du lycée, même s’ils n’ont dit que des âneries ? On les retrouvera ministres, syndicalistes, associatifs, ou participant à l’émission « les Informés »

82 réactions et commentaires

  • Basile // 14.01.2019 à 06h54

    quand je lis Ribot, je bois du lait !

    je crois qu’il y a longtemps qu’on a constaté ce changement. Avant Internet, on parlait plutôt de l’abruti, qui gueulait seul dans son champ. Il était content, et ça gênait peu de monde.

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    • Bibendum // 14.01.2019 à 11h25

      Certes, et j’ai une larme qui me vient au coin de l’œil.

      Tous ces cons-citadins qui rêvent, abrutis Gafatiques, de retourner aux champs, y cultiver, outre le monologue expiatoire, la patate douce, les salades vertes ou la radis noir. En permaculture BIO SVP, on ne refait pas un con en trois jours.

      Il est vrai que depuis internet, en sus d’avoir perdu nos champs, la bonne bouffe, les cadres de vies naturels et les milliers d’espèces, faune et flore, qui les composaient, on a aussi perdu ce sens du vivre en harmonie avec l’ensemble environnemental et les joies des rencontres impromptues au détour d’un chemin.

      Certes on pouvait y gueuler sa colère au ciel mais aussi s’y recueillir en silence et communier avec le sacré.

      « Avant Internet, on parlait plutôt de l’abruti… »

      J’aime tant ces gens qui s’astreignent à toujours parler des autres, avec étiquette scotchée sur leur front, peut-être pour s’éviter la douleur de se savoir eux-mêmes.

      Bonne dégustation du lait RIbotique, qui, je vous le souhaite, ne soit pas un vecteur d’une quelconque bêtise. Au cas où, essayer d’aller gueuler dans un champs (il en reste quelques uns). Je vous assure que vous ne passerez pas pour un con, personne ne vous entendra et vous serez peut-être content 😉

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  • Fabrice // 14.01.2019 à 06h55

    Comme disait audiard dans son excellent film les tonton flingueurs « les cons ça ose tout c’est à ça qu’on les reconnaît » et hélas dans les médias, les politiciens on a une belle brochette de winner dans cette catégorie. https://youtu.be/HmI6co3ensE

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    • Theoltd // 14.01.2019 à 11h06

      « Quand on est mort on le sait pas, c’est pour les autres que c’est difficile.
      Et bien quand on est con c’est pareil. »

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 14h21

      Stultorum immensus numerus.

      https://www.youtube.com/watch?v=oALkHXM2EMk

      « Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. » Albert Einstein

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    • Alain Rousseau // 14.01.2019 à 14h50

      « Un con qui marche vaut mieux que dix intellectuels assis. » (dixit Audiberti, puis Audiard)

      « Pourquoi ? Un con qui marche sera toujours aussi con que s’il était resté assis. » (dixit moi-même)

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      • Kiwixar // 14.01.2019 à 20h39

        « Un con qui marche va plus loin qu’un intellectuel assis » ?

          +2

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  • Basile // 14.01.2019 à 07h25

    néanmoins, pas certain qu’il y en ait moins. On en forme chaque jour sur les bancs de l’éducation nationale.
    Pourquoi ? Parce qu’un des critères justement souligné par Ribot, est le manque de doute de ces gens.

    Et des prétentieux qui ignorent le doute, on en forme à la pelle, du lycée aux grandes écoles. Notre société bavarde, notre société où tout va vite, a surtout besoin de serviteurs qui ignorent le doute, qui ne bafouillent pas lors de leurs discours, ne cherchent pas leur mots. Sont capables de vous endormir sous un flot continu de verbiage.

    N’est-ce pas ces champions du baratin qu’on félicite après un bel exposé sur l’estrade du lycée, même s’ils n’ont dit que des âneries ? On les retrouvera ministres, syndicalistes, associatifs, ou participant à l’émission « les Informés »

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    • Marie // 14.01.2019 à 09h21

      « On en forme chaque jour sur les bancs de l’éducation nationale », mais ils viennent d’un milieu familial propice, qui lui a bien en charge l' »éducation », alors que les enseignants sont formés à l' »instruction ».
      Anne Sylvestre a écrit et chante un délice : « J’aime les gens qui doutent »…

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      • calal // 14.01.2019 à 13h14

        mais ils viennent d’un milieu familial propice, qui lui a bien en charge l’”éducation”, alors que les enseignants sont formés à l’”instruction”.

        c’est le contraire depuis plus de 20 ans… l’education faite a l’ecole car mai68 a convaincu la plupart des parents de de transmettre les valeurs familliales c’etait pas bien que les seules valeurs a transmettre etaient celles promues par les 68ards donc celles de la consommation liberale . Quand a l’instruction,seuls les parents conscients de la guerre du tous contre tous l’assurent en avance pour donner un avantage competitif a leurs enfants.Les autres se font endormir par le baratin des professeurs (faites nous confiance,non pas de devoir il a appris en classe, la repetition ca sert a rien faut comprendre, puis l’orthophoniste va rattraper ca,oui laisser les dormir les we,c’est des ados ils ont leur propres biorythmes)
        Malheur aux gosses pas assez malins et pas assez beau. Dans le futur, le systeme n’aura pas besoin d’eux,meme plus un emploi de serveuse…

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        • Recits d’Yves // 15.01.2019 à 08h45

          La société a accepté sa mutation avec le concours des experts comme Dolto et son enfant roi. Le Peuple, autrefois redouté, a été endormi par les chants (faussement) socialistes et humanistes des années 80. L’école de la République, autrefois émancipatrice, était alors prête pour participer à la fin de l’utopie républicaine façon Jaurès. Elle fabriquera les idiots, enfants de l’ancien Peuple, tandis que l’élite mettra sa progéniture dans les écoles privées, les préparant à leur avenir de dominants puis de maîtres. Le nouveau Peuple, maintenant éduqué, est alors prêt pour accepter son destiné: la servitude volontaire. Le nouveau Peuple a été éduqué par l’endormissement intellectuel et culturel aux fins d’optimisation de ses ressources naturelles au profit des élites.
          Plus de productivité, moins de droits, moins de social, il a été converti aux mythes du néo-libéralisme qui veut le « libérer des jougs de la protection sociale ». Gagner plus qu’il disait.
          L’ancien Peuple, lui, se rebelle en ce moment. Regardez l’age moyen des Gilets Jaunes. Heureusement, l’ancien Peuple entraîne peu à peu dans son sillage ses enfants, le nouveau Peuple qui commence à percevoir comment et pourquoi il a été idiot.

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    • Bibendum // 14.01.2019 à 10h10

      On peut aussi les retrouver en tête de gondole du site les crises, plussoyés par une multitude de « non-cons-estempillés-con-formes » qui se jettent sur le « con » comme la misère sur les pauvres.

      Je me souviens encore de cet article publié ici sur cette pseudo addiction à vouloir avoir une opinion sur tout et tous et à vouloir absolument la partager systématiquement comme la vérité-vrai-unique. L’essentiel des commentateurs de ce site, tombés dans le piège, n’avaient pas compris que c’était une pastiche, une caricature, de l’addiction à la clope et d’un livre-méthode pour se sevrer….

      J’en souris encore… que du bonheur pour dénicher le tartufe !

      Et pour paraphraser Desproges, qui parmi les cons excellait dans l’art car lui au moins su qu’il en fut et s’acceptait telquel, ce qui fit sa force mais aussi son talent:

      “Le con est bête : il croit que c’est nous le con alors que c’est lui !”

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 12h38

      Vous voulez sans doute parler de ce genre de vacuité intellectuelle :

      https://www.youtube.com/watch?v=r2pAZEtPLes

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    • tepavac // 14.01.2019 à 13h34

      « est le manque de doute de ces gens »

      Aussi paradoxale que cela paraisse, c’est précisément l’inverse, c’est le doute sur un monde insaisissable qui pousse les personnes à s’accrocher désespérément à des lambeaux de certitudes primaires.

      Nous avons eût droit à trois régimes consécutifs de menteurs patentés, chacun ayant trahi sa base électorale. Et pas de petits mensonges, non, carrément la grosse arnaque avec en plus un doigt d’honneur accompagné d’insultes publiques en tout genre.

      En fait bien des personnes refusent de croire que tout ceci puisse se faire aussi ouvertement, ils pensent qu’il est impossible que le gouvernement et les médias soit ce que beaucoup dénoncent avec justesse.
      Depuis 2007, date du traité félon de Lisbonne, bien d’honnêtes gens sont en état de sidération.

      Pour le reste, on est toujours le « con » de quelqu’un……

      https://www.youtube.com/watch?v=s21vA–D30w

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    • Candy // 14.01.2019 à 16h59

      « Des prétentieux qui ignorent le doute. […] Notre société bavarde »

      J’ai une furieuse envie d’invoquer Baudelaire à la lecture de votre commentaire :

      « […]
      *L’Humanité bavarde, ivre de son génie,*
      Et, folle maintenant comme elle était jadis,
      Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
       » Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis !  »

      Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
      Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
      Et se réfugiant dans l’opium immense !
      — Tel est du globe entier l’éternel bulletin.
      […] »

      « N’est-ce pas ces champions du baratin qu’on félicite après un bel exposé sur l’estrade du lycée, même s’ils n’ont dit que des âneries ». Je plussoie !

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  • Gier13 // 14.01.2019 à 07h34

    Permettez moi de faire un florilège de citation :

    – La connerie, elle, commence quand on persiste dans l’erreur, parce qu’elle nous arrange et qu’on décide consciemment de la reproduire. Or, quelqu’un qui n’apprend pas de ses erreurs peut devenir nuisible, voire dangereux.

    – ….. sales cons : des gens qui n’ont ni considération ni empathie pour leur prochain.

    – …. chez nos penseurs médiatiques, qui sont capables de dire tout et son contraire sur des plateaux de télé à quelques jours d’écart, sans que cela les gêne un seul instant.

    -….(il n’a pas ) La culture du doute, l’esprit critique, le sens de l’autodérision. Il est très rare de déceler le sens de l’autodérision chez un gros con. La remise en question ne lui est pas accessible.

    – …. si on le combat, on risque de renforcer ses convictions.

    C’est plus fort que moi, j’ai pas pu m’empêcher de penser à Emmanuel Macron et à quelques uns de ses ministres.
    Mais c’est sans doute parce que je suis un gros con.

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    • outis // 14.01.2019 à 10h07

      E.M. est en effet l’éminent personnage incarnant à la perfection ce type de caractère. Il est capable de saisir le pouvoir, mais incapable de l’exercer, car l’exercer voudrait dire qu’il convainque ses donneurs d’ordres, explicites et implicites, de ce qu’il est nécessaire de faire. Mais lui, entouré de ses politologues et économistes et de ses rappeurs de haut niveau, conseille à ceux qui à ses yeux sont des cons de traverser la rue.

        +6

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  • Pierre D // 14.01.2019 à 07h51

    S’il s’avère que « nous sommes tous le con de quelqu’un » il serait intéressant de savoir de qui Samuel Ribot est le con.

    Pour ma part j’ai noté que j’étais le con d’une multitude de cons.

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    • raloul // 14.01.2019 à 08h59

      Bonjour !

      Je trouve ce monsieur Ribot assez con pour ma part…

      Il faut être en effet passablement con pour prétendre dresser un «panorama de la connerie», en raison du paradoxe que vous soulevez, à savoir la subjectivité totale de la notion elle-même. Sacré «manque d’empathie» que de s’ériger en arbitre des élégances comportementales…
      Il mélange tout, conspirationnistes experts, casseurs dans une manif, perroquets médiatiques professionnels, etc…

      S’il y avait plein d’écrits cons à la Renaissance, il y en a encore certainement beaucoup plus aujourd’hui, en commençant bien sûr par l’ouvrage de Ribot…

      P.s.: Ça va, c’est assez «con» pour vous, comme commentaire ☺?

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    • Matthieu // 14.01.2019 à 12h12

      C’est Marmion l’auteur du livre. Ribot c’est le journaliste qui pose les questions.

        +6

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 13h12

      « Traiter quelqu’un de « con », parce qu’il ne comprend rien à ce que nous avons à lui dire, c’est facile et souvent réciproque, quand l’autre ne se sent pas écouté. Nous serons toujours le « con » de quelqu’un d’autre si nous ne savons pas écouter et que nous ne voulons pas comprendre. »

      http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/betise.htm

      Il serait utile de (re)lire les « Essais » de Montaigne, en particulier son chapitre « Sur l’art de la conversation » :

      https://www.youtube.com/watch?v=HbzLECnnx30

        +1

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  • Fritz // 14.01.2019 à 07h59

    La connerie, c’est les autres (adapté de Jean-Paul Sartre).
    Quand on est con, on est con (Georges le Grand).
    – Mon général, il faut tuer tous les cons !
    – (après un blanc) : Vaste programme… (le grand Charles, surnomme « le Haut Mékong » par le Canard enchaîné. Selon le même journal, « avant son voyage au Mexique, le général n’avait jamais vu de Mexicains, et les Mexicains n’avaient jamais vu de Mexicon »).

      +5

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  • FARINET // 14.01.2019 à 08h01

    Merci Les Crises pour ces deux articles.

    Il y a moins de cons, mais avec internet, ils se voient plus”, par Jean-François Marmion

    Comment la France s’est vendue aux Gafam, par Tarik Krim

    On peut je crois les lier l’un et l’autre sur le fond sans aucun problème.
    Si la connerie ést la chose la mieux partagée du monde, le système et la techno structure en particulier nous prends vraiment pour des cons.
    Et comme le disait si bien Einstein deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

    Alors au lieu de s ‘émerveiller par des techno aussi coûteuses qu’inutiles et abrutissantes, émerveillons nous par la dimension, la splendeur d’un ciel étoilé, d’un coucher de soleil, d’un paysage voilée dans une brume éthérée, bref de la « Beauté «  de la nature (pour ce qu’il en reste encore) qui pardonne beaucoup notre conneries, tout en nous offrant généreusement et gratuitement, l’essence même de notre humanité.
    Je poste ce même commentaire dans les deux articles bien entendu.

      +7

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    • Chris // 14.01.2019 à 13h12

      Einstein disait aussi :
      Je crains le jour où la technologie remplacera les interactions humaines. Nous aurons alors créé une génération d’IDIOTS.
      Il faut prévenir les hommes qu’ils sont en danger de mort, la science devient criminelle. (1946)

        +2

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  • RGT // 14.01.2019 à 08h03

    Comme dit le célèbre dicton : « Le con, c’est l’autre »…

    J’ajouterais que les cons sont grégaires et qu’ils s’assemblent avec leurs con-génères.

    Le principal problème, c’est que, comme l’ennemi de Desproges (qui est AUSSI con) il ignore qu’il l’est.

    Et quand une association de cons se retrouve à la tête de certains pouvoirs (régaliens, économiques, médiatiques) ils parviennent à faire des catastrophes largement pires que quelques « pieds nickelés » tout de jaune vêtus autour d’un rond-point.

    De plus, l’éducation et la connerie sont deux choses totalement différentes.
    Et quand on constate que de très nombreux cons utilisent leur éducation (bien mal comprise, ça s’appelle de la cuistrerie) pour s’en servir comme argument d’autorité ça me désole.

    Je terminerai par cette citation de Georges Brassens dans une de ses chansons (approximative) :
    (Mesdames) qu’il est dommage que la partie la plus douce de votre anatomie porte le même nom que des millions de gens…

    Pourquoi l’évolution de la lange a-t-elle fait que ce terme soit tombé aussi bas ?
    Je vous demande désormais d’utiliser « imbécile », « idiot », voire même « anencéphale » pour qualifier ceux avec lesquels vous ne partagez pas vos opinions et de grâce rétablissez ce terme dans sa noblesse originelle : L’Amour.

      +7

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  • MC // 14.01.2019 à 08h07

    « Je ne parle pas aux cons, ça les instruit. » (Michel Audiard)

      +6

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  • Koui // 14.01.2019 à 08h24

    Pour avoir un bon boulot, il faut du savoir être, ce qui signifie souvent être capable de croire et répéter les conneries de la direction sans en rire. Il y a donc un biais darwinien en faveur de la connerie. Vous pensez bien que Luc Ferry et Griveaux croient ce qu’ils disent en toute bonne foi et intérêt.

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  • Milo // 14.01.2019 à 08h29

    on est tous le con de quelqu’un d’autre et donc on ne tarit pas une source éternelle…

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  • Bèbert le fou // 14.01.2019 à 08h32

    Les trois quarts des gens sont cons. Les autres aussi mais ils sont moins nombreux. C’est peut-être avec ce raisonnement que notre conologue, très inspiré par son sujet, assure qu’il y a moins de cons à notre époque.

      +9

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  • Cervodispo // 14.01.2019 à 08h54

    On est toujours le con de quelqu’un, d’un autre con, non?

      +3

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  • Yvano // 14.01.2019 à 09h05

    La connerie c’est subjectif, par essence. On est tous le con d’un autre. Y a t-il besoin d’en dire plus?

      +3

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  • calal // 14.01.2019 à 09h07

    Y a t il reellement moins de cons? ou est ce que la connerie est devenu la nouvelle norme et on s’y serait habituee?

    Si notre societe connait des difficultes qu’elle n’arrive pas a surmonter,cela voudra dire que cette hypothese etait la bonne. Si notre sort s’ameliore, c’est que l’auteur avait raison et que le niveau moyen de connerie recule effectivement.

    C’est difficile de trancher,peut etre sommes nous a la croisee des chemins. Decadence du a la proliferation des cons ou fin de l’histoire du a la rarefaction des cons? l’avenir nous le dira.

      +4

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 12h49

      J’ai bien peur que l’idiocratie soit en marche !

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    • Chris // 14.01.2019 à 13h15

      Toujours Einstein : Il ne faut pas compter sur les hommes qui ont créé les problèmes pour les résoudre.

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  • stanlolo // 14.01.2019 à 09h43

    La paradoxe du con . C’est quoi l’opposé de la connerie ? Peut on se référer à son absence ? ou définir un modèle de non connerie ? Mon principal sujet d’expérience étant moi même avec ma perception relative je pense que je le suis quasi totalement quand je suis con-vaincu .. mais heureusement dans cette conviction, reste une petite part de doute qui me me rend curieux alors je m’en éloigne ….La connerie serait donc un lieu de la pensée où on demeure (!) par conviction ? et le doute une étendue ,une infinité d’autres probables ?

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  • Pinouille // 14.01.2019 à 09h46

    Mon petit doigt me dit que la présence de cet article ici est en lien avec le dernier discours de Macron qui, malgré un contexte un tant soit peu tendu, a déclaré que “beaucoup trop” de Français oublient le “sens de l’effort”.

    Considérer Macron & Cie comme des gens stupides ou ayant des problèmes psychiatriques (ref Lordon) ou encore des corrompus/vendus me paraît pourtant être une facilité. Sur la base de l’hypothèse qu’ils ne sont rien de tout cela, il serait ahma plus pertinent d’essayer d’expliquer comment des gens instruits, éduqués, intelligents en arrivent à orienter leur politique dans le sens qui désavantage 90% de la population sans se rendre compte que le point de rupture est atteint. Et il n’y a pas qu’eux. Je suis stupéfait de l’incapacité flagrante de la plupart des intellectuels ou intervenants dans les MSN à élaborer le début d’une analyse convaincante de ce qui se passe actuellement.

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    • Chris // 14.01.2019 à 13h19

      La méthode Coué, vous connaissez ?
      Nos tenants du pouvoir en usent et abusent et ça marche dans la plupart des cas.
      Toute réalisation a déjà été pensée et exprimée…

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  • Kiwixar // 14.01.2019 à 09h50

    « il y en a moins qu’avant. Les gens sont plus éduqués »

    A mon avis, l’auteur n’a rien compris. L’éducation ne réduit pas la connerie. Elle transforme un con ignorant dans un domaine en con spécialiste dans ce domaine, en amplifiant même souvent (grégarisme, vanité) la connitude du gars. L’éducation/instruction supérieure transforme sans doute même nombre de personnes acceptables en cons finis grâce aux usines à cons (ENA et les autres).

    L’auto-dérision et le doute sont des bons indicateurs de non-connitude. On n’en trouve pas beaucoup chez les plus éduqués/instruits.

    Les Gilets Jaunes en sans doute assez d’être dirigés par des archi-cons arrogants qui n’ont jamais bossé de leurs 10 doigts et viennent donner des leçons tout en « vendant » le pays à l’étranger.

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    • Seraphim // 15.01.2019 à 02h32

      Watson, découvreur de l’ADN et prix Nobel disait; « quelle que soit la catégorie sociale que vous choisissez, il y a toujours la même proportion d’imbéciles (de cons); y compris par exemple chez les prix Nobel »

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      • R=C // 16.01.2019 à 20h19

        Tout à fait.
        c’est ce que je me dit au boulot. Je travail dans un commerce.. . Et je vois défiler des gens de toute classe social. Du pauvre (bon pas le tres très pauvre il ne peut pas se payer ce qu’on vend) au très riche. Et bien je confirme si certains pauvres sont cons , une chose est sûre, certain riche sont particulièrement cons. Et surtout ils n’ont visiblement aucune idée de leur niveau de connerie…

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  • Jean-Luc Mercier // 14.01.2019 à 09h51

    • Selon qu’ils aient ou non du pouvoir, les cons me font peur ou me font rire…

    • Il est impossible de démontrer à un con qu’il en est un…

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  • Xavier // 14.01.2019 à 10h04

    Ce genre de categorisation m’a toujours gêné, et sa conclusion sur l’ostracisation des cons encore plus.

    Allez, jouons à un jeu messieurs les grands cerveaux « pas cons » : dissertez sur l’extrémisme.

    On va voir vos limites conceptuelles et votre persistance à les maintenir malgré les évidences thermodynamiques..,

    En conclure que vous seriez c.. il n’y aurait, d’après votre théorie, qu’un pas, que je ne franchirai donc pas.

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  • Kiwixar // 14.01.2019 à 10h06

    À propos de la connitude des éduqués : alors c’est un Gilet Jaune qui est en train de faire paître son troupeau de moutons dans le pré. Macron survient, accompagné de sa cour et de petits marquis enfarinés qui font contrepoint à ses gloussements.

    – Olà, va falloir se bouger là, manant. C’est pas en restant assis que la start-up nation va se bouger. Tiens, gros fainéant, tu veux parier que je peux te dire combien tu as de moutons, et si je gagne tu me donnes un de tes moutons?
    – Euh, d’accord.
    Macron prend son smartphone connecté sur un satellite de l’Esa qui hop lui compte d’un coup les moutons.
    – Ahah : 1278 moutons!
    – Ah ouais vous êtes fort, tenez prenez un des moutons…
    Puis : – Euh, msieu, si je devine d’où vous sortez, vous me rendez mon animal?
    – D’accord.
    – Ben, vous sortez de l’ENA.
    – Ah oui. Mais comment t’as deviné?
    – Ben, vous venez alors que je vous ai rien demandé, vous me donnez une information que je connais déjà, et surtout vous ne connaissez rien à rien. Maintenant rendez moi mon chien…

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  • Dune // 14.01.2019 à 10h11

    Et les féministes, vous trouvez qu elles doutent, parfois, souvent ou jamais ? Quelle conclusion en tirer question connerie ?

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    • Bibendum // 14.01.2019 à 14h06

      La féministe ne peut pas douter du con, enfin… du sien propre, ou pas !

      Ok, je sors….

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      • Serge F. // 14.01.2019 à 17h45

        Il y a des femmes têtes de noeud d’après certains homministes. 🙂

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  • Cervodispo // 14.01.2019 à 10h25

    Je vais dire un truc con : on sort tous d’un con, matrice à cons, non? Méditons, chers frères : on n’échappe pas au con et en même temps on en sort. Logique à toto. Tautologie, quoi.
    Et voici une petite chansonnette de ce con de Georges Brassens, qui est mort, en plus, ce con :
    « Le temps ne fait rien à l’affaire
    Quand on est con, on est con
    Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père
    Quand on est con, on est con
    Entre vous, plus de controverses
    Cons caducs ou cons débutants
    Petits cons d’la dernière averse
    Vieux cons des neiges d’antan »
    https://youtu.be/dPGU-zLPaHo

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 12h02

      J’ai une préférence pour cette autre chanson de Brassens, car la connerie est le caractère le mieux partagé par le genre humain :

      https://www.youtube.com/watch?v=Dvlidx54jYg

      Je, tu, il, elle, nous, vous, ils
      Je, tu, il, elle, nous, vous, ils
      Tout le monde le suit, docil’
      Tout le monde le suit, docil’
      Il y a peu de chances qu’on
      Détrône le roi des cons

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  • Serge F. // 14.01.2019 à 10h39

    La vraie intelligence ne vient pas du cerveau mais du coeur. Par conséquent, la haine rend vraiment très con. Twitter contient sans doute les plus belles perles en la matière.

    Voici par exemple un message d’Adrien Quatennens qui a suscité beaucoup de critiques (en grande majorité venant de macronistes) :

    « Nous proposons d’instaurer une garantie de dignité à hauteur de 1 000 euros mensuels pour que plus personne ne vive sous le seuil de pauvreté. »

    https://twitter.com/AQuatennens/status/1040125649195819009

    Voici quelques commentaires venant des esprits les plus « brillants » (le propre du con est de ne jamais douter et de se corriger) :

    – « Le seuil de pauvreté étant défini comme le % des gens gagnant moins de 60% du médian, ta mesure n’empêcherait personne d’être sous ce seuil. Le seuil changerait et on aurait encore des gens dessous (et ça, c’est seulement s’il n y a pas d’effet de bord et d’autres conséquences).. » 62 likes

    – « Et le seuil de pauvreté remontera d’autant Vous avez fait des études? » 21 likes

    – « Il est con, mais il est con ????. Adrien Quatennens il va falloir que vous retourniez VRAIMENT aux cours d’économie et de math niveau lycée pour comprendre l’ineptie de votre tweet. » 1 like

    – « A noter qu’en donnant 1000 euros à tout le monde, le seuil de pauvreté serait largement au dessus. Donc les personnes continueront à vivre sous le seuil de pauvreté. Perso , j’instaurerais un niveau minimum de maths requis pour les politiciens. Ça éviterait pas mal de dégâts. » 1 like

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 10h41

      Le tweet d’Adrien Quatennens ne posait pourtant aucun problème. En effet, le seuil de pauvreté est égal à 0.6*(revenu médian). Ce qui fait 1015 euros (ceux qui chipotent pour les 15 euros sont vraiment mesquins). Si l’on ramène tous ceux qui gagnent moins que ce seuil à ce seuil, celui-ci ne changera pas. En effet, comme le seuil de pauvreté est inférieur à la médiane des salaires, par construction la médiane ne pourra en aucun cas bouger. C’est élémentaire mais pas forcément super intuitif, d’où réfléchir un peu avant de dire des âneries.

      Combien coûterait une telle mesure ? Pour répondre, il faut connaître la distribution des revenus. On peut l’obtenir dans ce document de l’INSEE (page 12) :

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/3197289/FPORSOC17.pdf

      On constate à la louche que la moyenne des revenus des ménages pauvres (14.1% de la population) est de 600 euros/mois. Il y a 8.7 millions de pauvres en France. Les ramener tous à 1000 euros revient à leur donner 400*8700000*12 euros par an, soit à peu près 42 milliards d’euros. On peut montrer que cette somme serait financée si seulement chaque personne donnait 2% de son revenu. Mais on peut financer cette mesure autrement. Le CICE nous coûte 40 milliards d’euros par an et ne sert pratiquement à rien. La fraude fiscale a été réévaluée à 100 milliards par an. Bref, un pays aussi riche que la France peut éradiquer la pauvreté s’il le souhaite vraiment.

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      • Kiwixar // 14.01.2019 à 10h59

        Eradiquer la pauvreté? C’est une hérésie pour l’oligarchie, comment trouver des serviteurs, se gausser de « ceux qui ne sont rien », qui pourraient s’acheter un costard ou traverser la rue pour trouver un boulot et « retrouver le sens de l’effort »?

        Et il ira ou le célèbre ruissellement, sans pauvres? Ben il noierait toute la classe presque-pauvre.

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      • Chris // 14.01.2019 à 13h26

        Le CICE nous coûte 40 milliards d’euros par an et ne sert pratiquement à rien.
        A rien ?
        https://www.lesechos.fr/22/01/2018/lesechos.fr/0301179932410_france—les-tres-riches-toujours-plus-riches.htm

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        • Serge F. // 14.01.2019 à 15h58

          A rien (ou pesque) pour le bien commun.

          Passer un certain niveau, cela ne sert plus à rien d’accumuler des richesses. L’argent est pour l’économie ce que le sang est pour l’organisme, s’il se concentre dans une toute petite partie du corps alors il tuera l’organisme entier, et c’est ce qui est en train de se passer avec le capitalisme néolibéral.

          « Le gouvernement doit surtout prendre des mesures pour empêcher que tout l’argent comptant du pays ne s’accumule dans un petit nombre de mains, autrement un Etat pourrait mourir de faim au sein de l’abondance ; l’argent, ainsi que le fumier, ne fructifiant qu’autant qu’on a soin de le répandre ; but auquel on parviendra, en étouffant, ou du moins en réprimant ces trois monstres dévorant, l’usure, le monopole et la manie de convertir en pâturages les champs à grain, etc. » Francis Bacon – Essais de morale et de politique (1597)

          Faire en sorte que personne ne soit en dessous du seuil de pauvreté n’est pas qu’une question de justice et d’éthique, c’est aussi bénéfique pour l’économie car les 42 milliards que cela coûterait ne seront certainement pas thésaurisés ou placés dans la sphère spéculative.

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  • Octopod // 14.01.2019 à 10h50

    C’est, je pense, dans la compréhension de la construction de la pensée humaine que ce trouve l’éradication de la connerie.
    Faut-il, pour autant, connaître le chemin cognitif de nos aliénations pour mieux les combattre ?
    Je n’en sais rien mais un retour urgent vers une cosmodicée naturelle certainement un préalable vital à l’espèce …
    Les sociétés primitives avaient-elles aussi leur « lot » de cons ?

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  • pipo // 14.01.2019 à 10h55

    « Ce sont ce que j’appelle de sales cons : des gens qui n’ont ni considération ni empathie pour leur prochain. »

    « Que manque-t-il au con pour changer ?

    La culture du doute, l’esprit critique, le sens de l’autodérision. »

    Ben NON, de l’empathie, de la considération pour leur prochain.

    « La connerie, elle, commence quand on persiste dans l’erreur, parce qu’elle nous arrange »

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 14h57

      Je pense qu’il faut les deux. Le respect de l’autre permet l’ouverture d’esprit, mais si l’on ne doute pas difficile de se remettre en question. Quant à l’autodérision, elle permet l’humilité qui est une qualité aussi indispensable que le respect pour être capable de ne pas s’imposer, d’entendre l’autre et de confronter ses arguments aux siens.

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      • pipo // 14.01.2019 à 17h57

        Le doute et l’autodérision sont une des conséquences du respect d’autrui, c’est le travail de la raison. Le respect d’autrui est lié au degré d’empathie, qui est une partie de nos émotions.
        En résumé: empathie -> respect d’autrui -> Doute, autodérision.
        Ou: pas d’empathie -> pas de respect des autres -> sentiment de supériorité -> pas de doute.
        Nos émotions sont prépondérantes sur notre mental.

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  • Serge F. // 14.01.2019 à 11h13

    Voici une réflexion philosophique sur la bêtise très intéressante :

    http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/betise.htm

    « La bêtise c’est de la paresse. C’est un type qui vit et qui se dit « ça me suffit, je vis, je vais bien, ça me suffit » et il ne se botte pas le cul tous les matins en disant : « c’est pas assez, tu ne sais pas assez de choses, tu ne vois pas assez de choses, tu ne fais pas assez de choses ». C’est de la paresse la bêtise, une espèce de graisse autour du coeur, une graisse autour du cerveau. Je crois que c’est ça. » Jacques Brel

    https://www.youtube.com/watch?v=AgzB0q44MRQ

    Je confirme que ce n’est pas parce que l’on est intelligent que l’on échappe à la connerie. La preuve :

    https://www.youtube.com/watch?v=nQMLY8TsoWQ&t=330

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    • Cervodispo // 14.01.2019 à 13h49

      Les Aborigènes d’Australie ont réussi à éradiquer leur continent de la plupart des espèces vivantes qu’ils ont trouvées en arrivant. Il semble qu’ils s’en tiraient bien, cependant, sur leur bout de planète « nettoyée », les Abos, avant l’arrivée des Britanniques et autres peuples « intelligents » qui, à terme vont soit adapter la planète à notre espèce (sans moustiques !), soit faire disparaître aussi ladite espèce (de cons?).
      Peut-être que ce sont les paresseux, les feignants, les jouisseurs qui sont les moins cons : on ne touche à rien, on prélève juste ce qu’il faut pour bouffer quand on a faim, et surtout, surtout on n’en branle pas une entretemps, on baise, on chante, on rêve, on prie si ça nous chante, on fait ce qu’on veut – et si on « travaille », on donne, on ne vend rien ! Car, rappel, l’élevage et autre agriculture ont, au bout du compte, engendré le surplus, la marchandise, la pollution, la guerre, j’en passe.
      Ces histoires de cons ont certainement à voir avec cette problématique branleurs contre excités du (ci?)boulot.
      PS. Il paraît qu’aux dernières nouvelles, dans les colonies de fourmis, il y a plein d’individus qui ne travaillent pas… et les autres les laissent tranquilles… pas si con.

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      • Serge F. // 14.01.2019 à 16h55

        Les Aborigènes d’Australie n’échappent sans doute pas à la connerie, mais quand elle se manifeste chez eux elle n’a pas d’incidence grave sur leur société et leur environnement. Et l’on comprend pourquoi lorsqu’on écoute ce témoignage plein de sagesse :

        https://www.youtube.com/watch?v=EWdH0XBjdl8

        Par contre, la connerie de la civilisation occidentale est mortelle pour l’humanité toute entière.

        Il est certain que la quantité de travail que nous sommes obligés de fournir dans nos sociétés occidentales pour vivre est une belle connerie. Nous produisons bien trop de services et de choses futiles. C’est notre société de surconsommation qui veut cela (théorie de la destruction créatrice si chère à Schumpeter). A défaut de trouver le bonheur, on essaye de remplir le vide de nos vies par des plaisirs. On ferait bien mieux d’utiliser une bonne partie de notre temps pour se cultiver, aller à la découverte des autres et s’élever spirituellement, seul remède efficace pour lutter contre la part mortifère de notre connerie.

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      • Serge F. // 14.01.2019 à 17h05

        Lisez cette histoire du pêcheur mexicain pour vous rendre compte de l’étendue de la connerie de la civilisation occidentale (laissez tomber tout ce qui concerne le coaching) :

        https://www.hexalto.com/le-pecheur-mexicain/

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  • Kokoba // 14.01.2019 à 11h15

    Je ne vois pas pourquoi l’auteur prétend qu’il y a moins de cons.
    D’un coté il dit que c’est parce que les gens sont plus cultivés mais 2 lignes plus loin, il dit que la connerie n’a rien à voir avec l’éducation/culture…

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    • Serge F. // 14.01.2019 à 11h39

      Lorsque l’on voit le travail fait par nos zélites, l’indigence de nos intellectuels, l’état du monde et la trajectoire que l’humanité suit malgré les nombreuses alertes des scientifiques, je dirais qu’effectivement la connerie semble être en progression.

      « Vous n’êtes pas assez matures . » Ces mots ont été prononcés par Greta Thunberg, jeune suédoise de 15 ans, lors de son discours à la COP24 :

      https://twitter.com/brutnaturefr/status/1074671895163875328

      Cette enfant a bien plus de jugeote que bons nombre de nos dirigeants et de nos personnalités politiques.

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  • Haricophile // 14.01.2019 à 11h23

    Je pense que Jean-François Marmion a une définition de la connerie et un discours argumenté autrement intéressant et que les notions arbitraires et les concepts mous et subjectifs comme « on est toujours le con de quelqu’un ».

    « L’éducation ne réduit pas la connerie. » Ben si ! L’éducation c’est apprendre a être autonome. Ne pas confondre avec «l’instruction» et oublier le double discours schizophrénique de l’Éducation Nationale qui demande aux prof d’apprendre au gens a réfléchir et a s’épanouir tout en sanctionnant tout ce qui sort du moule normalisateur et «conservateur» (au sens politique). Quand on sait qui défini la «politique de l’Éducation Nationale» on comprend mieux…

    Et pour finir, rêver sous un ciel étoilé, c’est très bucolique et nostalgique mais c’est devenu mission impossible dans beaucoup d’endroits ! De plus ça ne m’empêche pas de rêver aussi grâce aux radiotélescopes et aux sondes spatiales. La technologie ce ne sont que des outils. Mais dans l’esprit de la philosophie des logiciels libres : Contrôlez-vous la machine ou est–ce la machine qui vous contrôle ? Utiliser la technologie est très différent de consommer de la technologie. On pourrait dire ça de n’importe quoi, y compris de la culture des légumes ou de la Culture avec un grand C, ou encore une élection quand : vous donnez mandat à un élu, est-vous qui le contrôlez (l’obligez a respecter son mandat) ou est-ce lui qui vous contrôle (il confond mandat et durée et fait ce qu’il veut en arguant une légitimité qu’il viole tout les jours en ne respectant pas le mandat pour lequel il a été élu).

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  • lefredle // 14.01.2019 à 11h41

    Rien à voir avec l’article: il y a un problème d’affichage de la page; une partie du texte s’affiche par dessus la « box » ‘suivez les crises’ et le reste est partiellement caché par les images à droite de l’écran…bug firefox ou bug de mise en page?

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  • Marie // 14.01.2019 à 12h01

    A réécouter d’urgence la chanson de Brassens…ou la vacuité de bien des co. mmentaires.

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  • PERO // 14.01.2019 à 12h22

    ouais! on est toujours le con de quelqu’un d’autre (je persiste!). Alors la connerie ça existe certes, mais faut quand même relativiser. Car qui en décide ? Qui sont les experts en conologie ? D’autres cons probablement. Et puis où se situe les points de convergences entre la « connerie » et l’appartenance de classe, les intérêts de classe ? Mais il y a sans doute une connerie trans-classe qui brille dans le firmament des idées éclairées!

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  • Serge F. // 14.01.2019 à 13h53

    « Le sot, plus orgueilleux, est aussi plus coupable, il est enchanté de son lot… Pour être ridicule, il a voulu s’instruire. Voyez un sot entrer dans un salon, comme il se plait, et comme il se fait rire ! C’est la bête à prétention : sa malencontreuse mémoire, qu’il appelle au secours de ses succès brillants, tronque, en faisant un cours d’histoire, les auteurs, les pays, les dates et les temps… C’est en se bourrant de lecture, qu’il est devenu sot parfait. Tel qu’on voit le gourmand avide entassant mets sur mets… Manger, manger toujours sans digérer jamais ; Un sot rempli de suffisance, se déclare avec arrogance… Le sot en grande compagnie parle et ne nous dit rien ; la bête ne dit mot : on plaint la bête, on fuit le sot. L’un quelquefois amuse, et toujours l’autre ennuie. » Alissan de Chazet

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3410427v/f395.image

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  • Marie // 14.01.2019 à 14h04

     » J’aime Les Gens Qui Doutent
    Les gens qui trop écoutent
    Leur coeur se balancer
    J’aime le gens qui disent
    Et qui se contredisent
    Et sans se dénoncer

    J’aime les gens qui tremblent
    Que parfois ils me semblent
    Capables de juger
    J’aime les gens qui passent
    Moitié dans leurs godasses
    Et moitié à côté

    J’aime leur petite chanson
    Même s’ils passent pour des cons

    J’aime ceux qui paniquent
    Ceux qui sont pas logiques
    Enfin pas comme il faut.
    Ceux qui avec leurs chaînes
    Pour pas que ça nous gêne
    Font un bruit de grelot.

    Ceux qui n’auront pas honte
    De n’être au bout du compte
    Que des ratés du coeur
    Pour n’avoir pas su dire
    « Délivrez-nous du pire
    Et gardez le meilleur »
    …Assez pour apprécier ce qu’est un anti c..,? Je puis vous donner la suite…

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  • MDacier // 14.01.2019 à 15h24

    Hommage au « Temps Ne Fait Rien À L’ Affaire » de Georges Brassens
    https://www.youtube.com/watch?v=zpgOreY1ELw

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  • Alain // 14.01.2019 à 16h21

    Rien de moins sûr qu’il y ait moins de cons. Coluche disait: chaque année il y a plus de cons mais j’ai l’impression que cette année, ceux de l’année prochaine sont déjà là

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  • Serge F. // 14.01.2019 à 17h25

    Je ne savais pas que les médias étaient massivement de gauche. C’est sûr que si on les compare à TV Libertés, il n’y a pas photo.

    Je ne savais pas non plus que le changement climatique était une question d’opinion.

    Si vous voulez savoir ce qu’est la connerie, lisez donc ce document :

    http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/betise.htm

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  • Nad41 // 14.01.2019 à 18h16

    Eh bien moi je me suis bien marrée à lire ou écouter tout ce qui est mis en commentaires !
    De celui qui ne gère pas sa hargne envers les profs à celle qui tente un peu de poésie, en passant par ceux qui citent multes répliques que les humoristes et dialoguistes ont énoncées, franchement il y a longtemps que je n’avais pas rencontré un sujet qui agite autant les caberlots que celui-ci ! Quel plaisir ! Merci à toutes et tous. Je déprimais un peu sous le ciel gris de ma campagne, là je suis ragaillardie ! Tenez, en passant, un petit ouvrage sympa qui ne se prend pas au sérieux ( je préfère préciser 😉 : « Les lois fondamentales de la stupidité humaine », édité en 2012 aux Puf, de Carlo M. Cipolla et illustré par Claude Ponti ( édité en Italie en 88, à partir d’autres publications antérieures), dont j’aurais aimé joindre qqs dessins bien à propos ?
    Bonne lecture !

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  • Frédéric // 14.01.2019 à 19h15

    « on retiendra toujours le gros con, celui qui sera le plus ordurier, le plus violent, le plus provocateur. C’est exactement ce qui se passe avec les “gilets jaunes” : alors que la majorité de ces personnes sont pacifiques, nous avons tous retenu les images de casse, d’affrontements et de dégradations, en attribuant une sorte de prime à la violence. »
    C’est ça qui me fera prendre certains cons en pitié.

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    • Nad41 // 16.01.2019 à 16h30

      Faut-il encore avoir la TV, la regarder aux heures d’explosion de la connerie, ou ne choisir sur internet que les conneries…
      Et ne pas s’arrêter à un rond-point saluer les gens, accepter un café gentiment offert, et discuter ou proposer de leur apporter qqch…
      Je ne m’abstrais pas de la connerie mais j’essaie de ne pas trop m’enfoncer dedans ….

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  • Narm // 14.01.2019 à 19h22

    « On a l’impression qu’il y a de plus en plus de cons alors que, d’après les spécialistes… »

    Plus il y a de spécialistes……

    Le vrai con, n’est-ce pas celui qui ne doute de rien ?

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  • chr bernard // 14.01.2019 à 20h22

    Ce monsieur a tout à fait raison ; c’est d’ailleurs à cause d’internet que je découvre sa « pensée ».

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  • Rolland // 15.01.2019 à 01h37

    La perversion narcissique ou manipulation perverse narcissicique appartiennent-elles à la catégorie des cons qui s’ignorent en tant que nuisibles qu’ils sont ?
    C’est en lisant se passage que je me suis posé la question : « Si on y réfléchit, le réchauffement climatique, les guerres, la violence, le harcèlement sont quand même eux aussi favorisés par la connerie. D’ailleurs, c’est peut-être la connerie qui finira par nous perdre… »

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    • Nad41 // 16.01.2019 à 16h24

      D’après moi ce sont plutôt des malades qui refusent de se soigner puisque sains ils se pensent… ce qui ne les met pas à l’abri de la connerie comme tout un chacun. Et du coup c’est exponentiel, logique non ???

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  • Odjo // 15.01.2019 à 03h45

    Allez au dîner des cons , le film ,montre aussi qu’on est toujours le con d »un autre .Question de jugement personnel peut-être un manque de recul sur soi si l’on ne constate notre auto-dérision c’est aussi être bouché un peu
    beaucoup .

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  • Tardieu // 15.01.2019 à 17h19

    « Si on y réfléchit, le réchauffement climatique, les guerres, la violence, le harcèlement sont quand même eux aussi favorisés par la connerie. » Et le système économique basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme ?

    Le con, c’est celui qui n’a pas conscience que la dialectique était la loi du mouvement de la matière, y compris la pensée humaine, la société, la nature, et qui se figure qu’un bulletin de vote pourrait révolutionner la société, alors que cela n’a jamais été le cas, or c’est justement ce défi gigantesque que l’on doit relever de nos jours. Donc autrement que par un bulletin de vote.

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  • Cédric // 15.01.2019 à 21h15

    ce type ne doit pas avoir cotoyé de vrais gens pour affirmer qu’il y a moins de cons qu’avant …

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