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20.avril.201920.4.2019 // Les Crises

La frénésie anti-Trump menace de mettre fin à la diplomatie des superpuissances. Par Stephen F. Cohen

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Source : The Nation, Stephen F. Cohen, 16-01-2019

Les accusations sans fondement de Russiagate continuent de faire courir un risque de guerre avec la Russie.

Par Stephen F. Cohen

16 janvier 2019

Le président Donald Trump rencontre le président russe Vladimir Poutine au sommet du G20 à Hambourg, Allemagne, le 7 juillet 2017. (Reuters / Carlos Barria)

Le Nouvel An a apporté un torrent d’allégations de plus en plus frénétiques selon lesquelles le président Donald Trump entretient depuis longtemps une relation de conspiration avec Vladimir Poutine, dirigeant du Kremlin – pourquoi mâcher ces mots et appeler cela « collusion ».

Pourquoi cette frénésie maintenant ? Peut-être parce que les promoteurs du Russiagate en haut lieu craignent que le conseiller spécial Robert Mueller ne présente pas la « bombe » que l’on espérait pour mettre fin à la présidence de Trump. Certes, le chroniqueur du New York Times David Leonhardt semble inquiet, exigeant que « le président doit partir », sa ligne d’appel exhortant : « Qu’est-ce qu’on attend ? » (Dans certains pays, des articles comme le sien, et il y en a beaucoup, seraient considérés comme appelant à un coup d’état.) Peut-être pour inciter les démocrates qui ont maintenant pris le contrôle des comités d’enquête de la Chambre. Peut-être simplement parce que Russiagate est devenu une secte politico-médiatique qu’aucun fait, ou aucun manque de preuves, ne peut dissuader ou diminuer.

Et il n’y a pas de nouvelles preuves crédibles, nonobstant les allégations grotesques. L’une des récentes « bombes » du New York Times, publiée le 12 janvier, rapportait, par exemple, qu’au printemps 2017, les responsables du FBI « ont commencé à enquêter pour savoir si [le président Trump] avait travaillé pour la Russie contre les intérêts américains ». Aucun des trois journalistes n’a pris la peine de signaler que ces « agents et fonctionnaires » incluaient presque certainement ceux que le FBI lui-même a réprimandés et mis à la retraite pour leurs partis pris politiques. (Comme d’habitude, le Times a enfoui sa dénégation de responsabilité en la noyant dans le récit : « Rien ne prouve publiquement que M. Trump était secrètement en contact avec des représentants du gouvernement russe ou qu’il avait suivi leurs instructions. »)

Quelle qu’en soit l’explication, la frénésie exacerbée est indubitable, canalisant presque quotidiennement les « informations » dans une synergie de parutions et de dépêches des médias de la presse qui font la promotion zélée du Russiagate depuis plus de deux ans, en particulier le Times, The Washington Post, MSNBC, CNN, et leurs journaux apparentés. Ils disposent d’un grand nombre de collaborateurs enthousiastes, dont le distingué Strobe Talbott, le principal conseiller du président Bill Clinton pour la Russie et jusqu’à récemment président de la Brookings Institution. Selon Talbott, « Nous savons déjà que le Kremlin a aidé à faire entrer Trump à la Maison-Blanche et l’a fait passer pour un gogo… Trump a été de connivence avec une Russie hostile tout au long de sa présidence ». En fait, nous ne « savons » rien de tout cela. Ces soupçons et allégations restent largement diffusés.

Dans ce commentaire sectaire, la « menace » d’une « Russie hostile » doit être gonflée avec les accusations contre Trump. (En vérité, la Russie ne représente aucune menace pour les États-Unis autre que celle que Washington, depuis la fin de l’Union soviétique en 1991, n’ait elle-même provoquée). Pour sa propre inflation de menaces, le Times ne présentait pas un expert avec des références plausibles, mais Lisa Page, l’ancienne avocate du FBI sans expertise connue de la Russie, et qui était une de celles que l’agence avait blâmées pour son parti pris politique contre Trump. Néanmoins, le Times cite longuement Page : « Dans la Fédération de Russie et chez le président Poutine lui-même, vous avez un individu dont le but est de perturber l’alliance occidentale et de rendre la démocratie occidentale plus hargneuse afin d’affaiblir notre capacité… à diffuser nos idéaux démocratiques. Nous aurions peut-être dû deviner que les gènes de promotion de la démocratie de J. Edgar Hoover étaient encore vivants et se reproduisaient au FBI, bien que pour le Times, dans son utilisation du malheureux et légalement en danger Page, cela semble sans importance. »

Ce qui nous amène, ou plutôt les fanatiques du Russiagate, à la « menace » accrue que représente « la Russie de Poutine ». Si c’est vrai, nous nous attendrions à ce que le président américain négocie avec le dirigeant du Kremlin, y compris lors des réunions au sommet, comme tous les présidents l’ont fait depuis Dwight Eisenhower. Mais, nous dit-on, nous ne pouvons pas faire confiance à Trump pour le faire, car, selon le Washington Post, il a rencontré Poutine seul à plusieurs reprises, avec seulement des traducteurs présents, et a caché les enregistrements de leurs entretiens privés, signes certains d’un comportement « perfide » comme les médias pro Russiagate l’ont affirmé lors du sommet Trump-Poutin en Helsinki en juillet 2018.

Il est difficile de savoir s’il s’agit d’ignorance historique ou d’une ruse des pro Russiagate, bien que ce soit probablement les deux. Quoi qu’il en soit, la vérité est très différente. En préparant les sommets américano-russes (soviétique et post-soviétique) depuis les années 1950, les assistants des deux parties ont organisé un « temps privatif » pour leurs patrons pour deux raisons essentielles : pour qu’ils puissent développer des relations personnelles suffisantes pour soutenir tout partenariat politique qu’ils décideraient de mettre en place ; et pour qu’ils se préviennent mutuellement des contraintes sur leurs pouvoirs politiques au pays, qu’exercent leurs ennemis souvent présents dans les services secrets respectifs. (Le KGB a mené des opérations contre la politique de détente de Nikita Khrouchtchev avec Eisenhower et, comme il est bien établi, les services de renseignement américains ont mené des opérations contre l’objectif proclamé de Trump de « coopération avec la Russie »).

C’est-à-dire que dans l’histoire moderne des sommets américano-russes, nous dit un ancien ambassadeur américain qui sait que « le secret des réunions privées présidentielles… a été la règle et non l’exception ». Il poursuivait : « Il n’y a rien d’inhabituel à cacher des informations à la bureaucratie au sujet des rencontres privées du président avec des dirigeants étrangers… Parfois, ils dictaient ensuite un mémo, parfois non ». En effet, le président Richard Nixon, méfiant à l’égard de la « bureaucratie » américaine, a quelquefois rencontré en privé Leonid Brejnev, dirigeant du Kremlin, alors que seul le traducteur de Brejnev était présent.

Nous ne devons pas non plus oublier les avantages en matière de sécurité nationale qui ont découlé des réunions privées entre les dirigeants américains et ceux du Kremlin. En octobre 1986, le président Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev se sont rencontrés avec leurs seuls traducteurs et un fonctionnaire américain qui a pris des notes – les deux dirigeants, malgré leurs désaccords, ont convenu en principe que les armes nucléaires devraient être abolies. Le résultat, en 1987, a été le premier et toujours le seul traité à abolir une catégorie entière de ces armes, les armes à portée intermédiaire, extrêmement dangereuses. (C’est le traité historique que Trump a dit qu’il pourrait abroger.)

Et pourtant, les fanatiques du Congrès menacent maintenant d’assigner à comparaître le traducteur américain qui était présent lors des réunions de Trump avec Poutine. Si cette irresponsabilité prévaut, ce sera la fin de la diplomatie au sommet des puissances nucléaires qui a contribué à protéger les États-Unis et le monde d’une guerre catastrophique pendant près de 70 ans – et alors qu’une nouvelle course aux armements nucléaires plus périlleuse se déroule entre ces deux pays. Cela confirmera amplement une thèse présentée dans mon livre La guerre avec la Russie ? à savoir que les allégations anti-Trump de Russiagate sont devenues la menace la plus grave pour notre sécurité.

Les corrections et clarifications suivantes ont été apportées à la version originale de cet article le 17 janvier : Reagan et Gorbatchev se sont rencontrés en privé avec des traducteurs lors du sommet à Reykjavik, Islande, en octobre 1986, et non février, et Reagan était également accompagné par un représentant américain qui a pris des notes. Et il serait plus précis de dire que les deux dirigeants, malgré leurs désaccords, ont convenu en principe que les armes nucléaires devraient être abolies.

Stephen F. Cohen est professeur émérite de sciences politiques et d’études russes à Princeton et NY Université et auteur du nouveau livre War with Russia ? De Poutine et l’Ukraine à Trump et Russiagate. Ce analyse est basée sur les plus récentes de ses entretiens hebdomadaires sur la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Russie avec John Batchelor, animateur de l’émission de radio. (Le podcast est ici. Les épisodes précédents, nous en sommes maintenant à la cinquième année, sont sur TheNation.com.)

Source : The Nation, Stephen F. Cohen, 16-01-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fritz // 20.04.2019 à 09h31

L’enquête de Mueller a fait un énorme flop, mais cela ne va pas arrêter la secte (comme le dit justement Stephen Cohen) qui recherche la guerre contre la Russie. Ces gens-là sont fous, qui peut les arrêter ?

18 réactions et commentaires

  • weilan // 20.04.2019 à 08h21

    La schizophrénie régnant en maître absolu chez les partisans déçus de Dame Clinton et chez leurs fidèles éditocrates fait vraiment peur. Cette folie furieuse pourrait en effet mener le monde vers une 3ème guerre mondiale si le parti démocrate devait gagner les prochaines élections présidentielle US.
    Ne perdons pas de vue que ces furieux ont de solides soutiens chez leurs affidés, tels que la Grande Bretagne et l’Australie. L’Ukraine pourrait fort bien servir de déclencheur.

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  • Fritz // 20.04.2019 à 09h31

    L’enquête de Mueller a fait un énorme flop, mais cela ne va pas arrêter la secte (comme le dit justement Stephen Cohen) qui recherche la guerre contre la Russie. Ces gens-là sont fous, qui peut les arrêter ?

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    • Louis Robert // 20.04.2019 à 16h55

      Seule la masse du peuple qui les a mis et les maintient en place le peut. Mais elle doit en être d’abord consciente puis, surtout, le vouloir à la mesure des dangers qui menacent. Or un peuple ignorant se soumet et subit. Ne restent plus dès lors que ses ennemis pour l’anéantir… écrasé sous le Pouvoir criminel qu’il vénère. Les précédents éloquents abondent, tout au long de l’histoire de l’humanité.

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      • Les Mouches // 21.04.2019 à 18h06

        C’est un peu ce qu’a voulut faire le peuple en votant pour Trump, il souhaitait quelqu’un qui mette un coup à cet Etat Profond.
        Mais un changement de président ne suffit pas…c’est dire la force du monstre.

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        • Louis Robert // 21.04.2019 à 19h29

          On ne transforme pas un pays aux mains d’un Pouvoir fou par les urnes, et tout simplement en y jetant délicatement un petit bout de papier tous les 4-5 ans, selon le bon vouloir du Pouvoir existant…

          Un tel pays ne peut être transformé que par une Révolution véritable et globale qui sait s’affirmer, se défendre, prendre le Pouvoir tout entier et l’exercer, du peuple, par le peuple et pour le peuple, seul souverain. C’est dire que la liberté n’appartient qu’à ceux qui sont prêts à risquer de mourir pour être libres.

          Procéder autrement n’est que perpétuer l’imposture qui nous asservit et achève de nous ruiner, comme cela se voit si clairement, jour après jour.

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          • Les Mouches // 22.04.2019 à 15h08

            C’est bien beau votre utopie (les révolutions profitent bien plus à la minorité organisée qui l’utilise plutôt qu’au peuple…) mais une révolution ne peut se faire qu’avec le soutien de l’armée ou des agences étatiques, surtout aux US.
            Et je ne vois pas l’armée américaine ou les agences changer de camp de sitôt…

            Il y a bien des manières de changer une élite, soutenir les lanceurs d’alerte, changer les modes de consommation (puisque c’est l’alpha et l’omega de la sacro-sainte croissance économique), soutenir les hommes et femmes politiques dissidentes et il y en a dans toutes nos sociétés occidentales, etc…
            Les histoires de révolutions…c’est bon pour quelques bourgeois en manque de sensations.

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    • RGT // 20.04.2019 à 20h18

      De plus, concernant cette enquête, j’ai appris une anecdote authentique qui force le respect…

      Le rapport Mueller a été envoyé au sénat sous forme d’un CD-ROM…

      Petit problème : Plus AUCUN ordinateur du sénat n’est équipé de lecteur de CD si bien qu’ils n’ont pas pu le lire 🙂 .

      C’est tellement gros que j’ai fait l’effort de retrouver les sources et je vous les communique afin que vous ne croyez pas que je suis « complotiste » :

      https://www.sfgate.com/politics/article/mueller-barr-report-cd-rom-trump-twitter-13777600.php

      https://www.engadget.com/2019/04/18/mueller-report-released-on-cd/

      Je me demande si la transmission par ce média ne serait pas volontaire pour retarder l’échéance de dévoilement des « preuves »…

      Comment passer pour un comique troupier aux yeux de la terre entière…

      Après Watergate, Dieselgate, Clintongate, voici le CDgate …

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      • Dominique65 // 22.04.2019 à 12h58

        « Plus AUCUN ordinateur du sénat n’est équipé de lecteur de CD »
        Normal. On s’est rendu compte que des condensateurs qu’on retrouve sur tous les lecteurs CD se trouvent aussi dans du matériel de télécommunication fabriqué par Huawey et que par conséquent, rien ne permet de certifier que Huawey n’a pas pu se servir de ces condensateurs pour pirater les ordinateurs du Sénat. 😉

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  • Duracuir // 20.04.2019 à 10h26

    La gôche US et même mondiale-Attention, je parle soit de la gôgôche rose pâle bien pensante, néolibérale, mondialiste et libertaire soit de la gauche trotskiste qui se croit très intelligent de jouer le jeu anti-étatique de la ploutocratie mondiale dans la chimère de renverser celle-ci une fois l’unité du monde acquise(« prolétaires de tou pays…)et n’en est que l’idiot utile- a commis une faute terrible, impardonnable en luttant contre Trump. On peut, on doit lutter contre Trump et ce qu’il représente. Oui. Mais à la manière de la gauche, courage, loyauté, justice, vérité. Or la gauche lutte contre Trump avec les méthodes les plus pourries de la droite la plus scélérate. La gauche perd son âme se faisant et toute autorité morale. Ce n’est même pas une faute, c’est un crime.
    Voir des leaders d’opinion auto-proclamés de cette gauche là louer le « sens de l’état » et le « sens de l’intérêt général » du FBI ou de la CIA uniquement parce qu’ils ont monté une cabale répugnante contre leur ennemi est sidérant. Ils loueront encore le sens de l’état et de l’interêt genral de ces monstres quand inévitablement elle se retournera contre eux. Ces tarés en viennent à dédaigner Assange et ignorer le martyr qu’on lui inflige.

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    • bluetonga // 20.04.2019 à 14h38

      Il a toujours été vain de vouloir associer les étiquettes de gauche et de droite aux démocrates et aux républicains. Il y a mille et un arguments pour démontrer que les politiques des uns et des autres pouvaient pencher dans un sens ou dans l’autre en fonction des lieux et des moments. L’appareil démocrate et l’appareil républicain s’entendent pareillement pour servir l’état profond, et leur problème principal est de résister à la pression des déplorables qui ont élu Trump et qui voudraient modifier le statu quo actuel.

      En fait, toute politique extérieure américaine répond aux exigences de l’état-profond (financier, économique, complexe militaro-industriel) ainsi qu’au péripéties de la politique intérieure. La maison blanche n’a de cesse de réaffirmer aux yeux de ses électeurs la suprématie des USA dans le monde parce que de cette manière elle les rassure sur la supériorité de leur modèle sociétal et compense leur frustration quotidienne par quelques miettes de gloire collatérale. Le mythe est essentiel à la survie du système qui gruge ses concitoyens. Qui plus est, comme le rappelle Mike Whitney dans son excellent article, le modèle américain ne serait certainement pas le plus compétitif s’il ne pouvait compter sur la pression exercée par son interventionnisme militaire.

      https://www.unz.com/mwhitney/brzezinskis-warning-to-america/

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    • Chris // 20.04.2019 à 14h46

      La gauche ? Quelle gauche ?
      Elle a été emportée par la chute du mur de Berlin, laminée par le tandem néolibéral Reagan-Thatcher des années 80 qui s’est répandu telle la peste sur le monde.
      Pourquoi s’échiner sur la condition ouvrière, puisque les usines ont disparu en Asie, Afrique et Europe de l’Est ? Fallait bien trouver des hochets pour entretenir l’illusion.
      D’où les sottises sociétales LGTB lesquelles s’enchâssent admirablement bien dans la théologie consuméro-hédoniste laquelle déconcerte les plus traditionalistes mais ravit les plus débridés que d’aucuns nomment « progressistes ».
      L’inversion orwellienne aura eu raison du concept gauche/droite : nous naviguons en pure démence sémantique (*).
      Donc ne perdons pas notre temps à nommer l’innommable : parlons plutôt faits et actes car ceux-là sont réels, identifiables donc susceptibles d’être rectifiés.

      (* ) Ça me rappelle une discussion en 1981 avec une Vietnamienne de 43 ans, laquelle n’avait connu que la guerre. Nous suivions des cours d’allemand (maris respectifs de langue allemande) et nous sommes arrivées à parler sémantique.
      Elle m’expliquait que sous l’influence de la guerre et occupation française, puis américaine, sa langue avait énormément changé non pas par l’acquis linguistique français ou américain, mais pour déguiser le sens des mots et intentions et rendre la compréhension difficile d’accès à l’étranger : une forme de résistance ! Elle me donnait quelques exemples : c’était fascinant. Le vietnamien est une orgie de voyelles !
      Je retrouve le même sentiment lorsqu’on me parle gauche-droite.

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    • RGT // 21.04.2019 à 09h40

      La gauche trotskiste ?

      Vous devriez un peu rechercher les motivations de leur « guide spirituel » qui était très « de gôôôche ».

      C’est bel et bien lui qui a créé l’armée rouge pour tirer les anarchistes comme des lapins, et qui a fait preuve d’une grande créativité dans cette chasse aux sorcières avec des techniques qui feraient pâlir de jalousie le grand Torquemada en personne.

      Il a été évincé de la lutte du pouvoir par Staline à la mort de Lénine mais je pense que la population russe n’a pas trop perdu au change, particulièrement au niveau des crimes de masse des opposaants.

      Trotsky et ses adorateurs ont réussi à « s’implanter » sur le continent nord-américain simplement parce qu’ils avaient une haine farouche de l’URSS ne l’oublions pas.

      Ils ont dû bénéficier à l’époque de la loi sur la liberté de culte tout comme ils offrent actuellement l’asile politique à Fethullah Gülen afin de la « garder sous le coude » en cas de besoin pour une « révolution de couleur » (rouge sang).

      Et bien sûr en proposant un « marché » de dupes qui rend ces opposants pieds et poings liés au Deep State US sans aucune possibilité de révocation.

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  • christian gedeon // 20.04.2019 à 10h48

    C’est inquiétant en même temps que ridicule. Il existe un camp de la confrontation qui ne recule devant rien,y compris le risque d’un affrontement avec les russes.Chez les démocrates beaucoup,chez les républicains eux même,et même chez ce cher vieux Bernie » le gauchiste américain « .Ils veulent l’impeacher,à tout prix. parce qu’ils ont bien peur qu’une nouvelle candidature dans bientôt,ne soit à nouveau un succès pour M. Trump. Cette simple idée leur est insupportable. A moins qu’un passage par Dallas…

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  • moshedayan // 20.04.2019 à 13h10

    Les néocons ( comme la Lune peut-être) et les Occidentaux -drapeau Occident-UE sont en rage d’une seule chose – la Russie n’est pas devenue l’espace russe pourri divisé en 4 zones géographiques au profit du Grand Occident (comme le rêvait d’ailleurs Hitler sous le vocable de Nouvelle Europe contre le bolchévisme) et comme le prévoyait le plan de Zbigniew Brzeziński, à la russophobie incommensurable; signe soit d’un esprit malade ou d’une dégénérescence des prétendues « élites polonaises » qui ont souvent préféré pactiser avec le diable, plutôt que de défendre leur nation slave.
    Bref, seule une défaite des néocons et démocrates aux Etats-Unis et d’une puissance européenne, est souhaitable à l’heure actuelle. L’Allemagne et la France sont les meilleurs choix possibles pour cette perspective, et vos Gilets jaunes objectivement travaillent plus pour la paix que votre Président, incapable d’offrir à une grande partie de son peuple de quoi vivre décemment et qui continue à fanfaronner (comme Hollande) en provoquant la Russie à la frontière de Lituanie avec des Rafales
    ( et sans vouloir débourser une somme substantielle pour reconstruire Notre-Dame de Paris. L’arrêt provisoire des vols français participant aux provocations de l’OTAN sur la Russie dégagerait des centaines de milliers d’euros ! )
    Macron n’est pas prêt de venir à Moscou !!!

      +9

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    • Chris // 20.04.2019 à 14h54

      « Macron n’est pas prêt de venir à Moscou »
      Après le Brexit, Il y viendra la queue, ou ce qu’il en reste, entre les jambes avec les compliments de mamie Merkel : avec quoi les Gilets jaunes vont-ils payer le GNL US même s’il est livré par Total ?

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    • bluetonga // 20.04.2019 à 21h25

      Macron n’est pas prêt de venir à Moscou !!!

      Boh, faut voir. Kerstin Kaljulaid, présidente de la très russophobe Estonie, vient d’aller voir l’ogre Vlad en personne. A un moment donné, la faim finit toujour par pousser le loup hors du bois.

      https://www.youtube.com/watch?v=zSpK9f7be1w

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      • Fritz // 20.04.2019 à 22h07

        Merci pour cette vidéo très instructive. Aitäh, спасибо !

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      • moshedayan // 21.04.2019 à 14h03

        Merci de cette vidéo, elle rejoint les avis de commentateurs de votre site, sur  » l’indépendance  » de ces Etats baltes qui jouent aux « grands effrayés » face à l’Ours russe. Mais ne vous trompez pas, même s’ils sont encore minoritaires dans ces Etats une partie des gens savent que leurs dirigeants sont simplement « des vendus à l’Occident » qui ont leur pouvoir, parce qu’ils sont arrivés sur la propagande anticommuniste et anti russe contre leurs « compatriotes vendus à Moscou du temps du communisme », avec l’appui de l’UE et de l’OTAN. Or les cris sur ces « Baltes vendus à Moscou » font moins recette dans la propagande. Quelques Baltes, en Lituanie notamment, ont même clairement critiqué la lecture officielle des événements en 1990-1991: chez ces gens Brazauskas chef des communistes lituaniens n’était pas un « vendu à Moscou » mais quelqu’un qui cherchait dans un système fermé à maintenir la Lituanie soviétique et Lituanie aussi.
        Enfin regardez dans cette entrevue, l’attitude du Président Poutine et de ses conseillers, elle en dit long sur ce qu’ils pensent de ces Estoniens russophobes et provocateurs. Et n’oubliez pas que cela arrive dans la perspective où, comme je vous l’ai dit, en 2020, l’UE n’aura plus les moyens financiers « d’arroser » autant en euros ces Etats baltes, comme bastions pour agresser la Russie à terme. Les sanctions contre la Russie auront alors un double effet pour ces Baltes.

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