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23.août.202023.8.2020 // Les Crises

Les théories libérales ont-elles favorisé l’émergence du nazisme ?

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Source : Observatoire du néo-conservatisme

Issu du siècle des lumières, le libéralisme se présente comme une philosophie politique qui prône des valeurs telles que la démocratie, la laïcité, l’égalité entre les sexes, l’égalité raciale, la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté du choix religieux ou encore une forme d’internationalisme. Mais par delà les apparences, connaît-on vraiment l’histoire du libéralisme ? Cette doctrine qui domine sans partage est-elle aussi bienveillante que ses aficionados le prétendent ?

Convaincu de la nécessité d’un nouvel éclairage, le philosophe italien Domenico Losurdo a publié en 2014 une « Contre-histoire du libéralisme ». Dans cet ouvrage, le philosophe revient sur trois siècles de libéralisme. Chapitre après chapitre, Losurdo nous détourne des idées très largement répandues qui laissaient entendre que le libéralisme garantit à l’ensemble de la communauté humaine des droits fondamentaux. Pour lui, l’esclavage, le colonialisme, les génocides, le racisme et le mépris de classe font partie intégrante de l’histoire du libéralisme. Losurdo insiste avec force, méthode et détermination. Sans établir de parallélisme simpliste, il parvient à nous démontrer que les théories du “troisième Reich” étaient déjà en gestation dans la matrice libérale.

En nous inspirant du décryptage minutieux de Losurdo, il nous a semblé utile de revenir sur l’histoire du libéralisme. Tout d’abord en essayant de reprendre à notre compte la méthodologie du philosophe italien qui pointe notamment les contradictions du libéralisme. Puis en nous permettant de recouper les affirmations de Losurdo avec d’autres sources. Enfin, en essayant de comprendre où nous a conduits le libéralisme en 2019, nous essayerons de mieux cerner où il pourrait nous emmener, alors même qu’il est toujours de bon ton de diaboliser les révolutions et la lutte des classes.

John Locke : le père du libéralisme

John Locke (1632 – 1704) était un philosophe et médecin anglais, largement considéré comme l’un des plus influents penseurs du libéralisme. Locke pense que la nature en soi fournit peu de valeur à la société, ce qui implique que le travail consacré à la création de biens leur confère leur valeur. Partant de ce postulat, Locke a élaboré une théorie du travail fondée sur la propriété. Pour lui elle est un droit fondamental lié à la nature intrinsèque de l’être humain, au même titre que la vie ou la liberté. Si, au départ, la terre appartient aux hommes de façon égale, elle leur a été donnée par Dieu et ceux-ci se l’approprient en y apportant la valeur ajoutée de leurs efforts. Il estime également que la propriété précède le gouvernement et que le gouvernement ne peut « disposer des biens des sujets de manière arbitraire ». A la question « de quel droit un individu peut prétendre posséder une partie du monde ?”, Locke répond que “les personnes se possèdent elles-mêmes et donc possèdent également leur propre travail.”

L’esclavage comme fondement

Mais le droit pour Locke n’est finalement pas universel, puisqu’il s’obtient par la volonté divine. De ce fait il ne s’applique pas de la même manière à l’ensemble des individus qui forment la communauté humaine. Dans son système les pauvres doivent être blâmés pour leur pauvreté. Une recommandation qu’il argumente clairement dans un rapport intitulé « Fondements des politiques de la pauvreté ». Locke suggère des réformes axées sur la discipline inculquant des caractéristiques qu’il considère positives telles que le travail acharné. Il affirme que, pour «restreindre efficacement les vagabonds inactifs», les pauvres devraient être mis au travail. Les vagabonds pourraient être contraints de servir dans l’armée et la marine. Ils seraient astreints à des travaux durs, et en cas de délits, à des peines sévères aux travaux obligatoires dans des plantations.

Locke fut l’un des principaux investisseurs de la Royal African Company, pilier du développement de la traite négrière. Dans une carrière aux fortunes diverses, Locke fut intimement impliqué dans les affaires américaines. Il participa à la rédaction des Constitutions fondamentales de la Caroline (divisée entre le nord et le sud en 1729) qui stipule entre autre que les citoyens de la Caroline exercent un pouvoir et une autorité sans limites sur leurs esclaves noirs. “Les Indiens vivent de cueillette, de chasse et de pêche, et non d’agriculture ou d’élevage intensif” argumente Locke. En bon colonialiste libéral il soutient que la terre appartient à celui qui la cultive et non à celui qui l’occupe. Les terres américaines peuvent donc faire l’objet d’une appropriation sans consentement.

Les « Workhouses » : l’univers concentrationnaire pour les pauvres

De 1601 à 1948 au Royaume-Uni, les workhouses furent des sortes de camps de travail, dans lesquels les personnes dites incapables de subvenir à leurs besoins se virent contraintes d’accepter des conditions de vie qui peuvent, comme nous allons le voir, aisément s’apparenter à de l’esclavage. Les malheureux qui survivaient dans une workhouse étaient marqués sur la manche de leur uniforme du «P» qui voulait dire «pauper». Comme dans les camps de concentration, les détenus, puisqu’au fond il s’agit bien de cela, étaient soumis à une discipline inflexible qui reposait sur un travail épuisant. Les indigents, pour reprendre un terme cher à John Locke, y travaillaient jusqu’à 18 heures par jour. Par l’effet combiné de la sous-alimentation, du travail éreintant (dès l’âge de 4 ans), du manque de vêtements, de la surpopulation et des épidémies, on dénombre 280 000 morts dans les workhouses irlandaises durant la grande famine qui sévit au milieu du 19e siècle en Irlande. Le roman de Charles Dickens “Oliver Twist” critique sévèrement la violence institutionnelle des workhouses. Dans la scène où Oliver demande une petite ration supplémentaire, Dickens détaille parfaitement le caractère inhumain des maisons de travail. Dickens commente aussi sarcastiquement la mesure notoire consistant à séparer les couples mariés lors de l’admission à la maison de travail.

Jeremy Bentham : une conception libérale à deux faces

Jeremy Bentham plaide en faveur des libertés individuelles et économiques, de la séparation de l’Église et de l’État, de la liberté d’expression, de l’égalité des droits pour les femmes, de la décriminalisation des actes homosexuels, et il appelle à l’abolition de l’esclavage. L’axiome fondamental de son discours repose sur le principe selon lequel c’est le plus grand bonheur du plus grand nombre qui mesure le bien et le mal. Cependant Losurdo remarque que s’il y a le Bentham aux allures progressistes, il y a également un autre Bentham aux aspirations beaucoup plus anti-sociales qui ne tarit pas d’éloges à l’égard des workhouses. Des manufactures qu’il entend faire évoluer en « maisons d’inspection » de type panoptique. Un concept dont il est à l’origine qui permet le contrôle des détenus par un nombre de surveillants limité. Bentham justifie sa proposition ainsi : « Les soldats portent des uniformes ; pourquoi les pauvres n’en porteraient-ils pas ? Ceux qui défendent le pays les portent ; pourquoi ceux que celui-ci maintient en vie ne devraient-ils pas le faire ? Non seulement la force de travail qui réside en permanence, mais aussi les travailleurs occasionnels, devraient porter l’uniforme quand ils sont dans la maison, pour le bon ordre, pour la facilité d’être distingués et reconnus, et aussi pour la propreté« . Ce court mais explicite extrait résume très bien l’ambiguïté de la philosophie de Bentham qui d’un côté chante les louanges de la liberté et de l’autre argumente par l’entremise d’une autre facette de sa doctrine dite « utilitariste » la nécessité d’embastiller les pauvres avec pour seul motif qu’ils sont pauvres.

La grande famine irlandaise

L’événement est parfois appelé “famine de la pomme de terre irlandaise”. La cause immédiate de cette famine fut une maladie nommée “mildiou”, un parasite microscopique qui infectait les cultures de pommes de terre. Plusieurs sources considérées sérieuses, évaluent entre 1846 et 1851 à un million le nombre total de victimes. A ce chiffre s’ajoutent deux millions de réfugiés qui migrèrent dans des conditions périlleuses vers des pays anglophones. Dans la même période (la seconde moitié du XIX siècle), la Grande-Bretagne est la première puissance économique mondiale. Son PIB progresse de 600% lors du décollage de son économie de 1700 à 1860. Pendant que les gens mouraient de faim en Irlande, les exportations de céréales se poursuivaient partout en Europe.

Pourquoi les anglais ne sont-ils pas vraiment intervenus ?

1/ L’impact du fléau était exacerbé par la politique économique du sacro-saint « laisser-faire » cher à la mouvance libérale. Il n’était pas question pour les capitalistes britanniques de contrarier les flux de capitaux engendrés par l’exportation de denrées alimentaires.
2/ Dans le protestantisme libéral, il y avait un présupposé métaphysique qui affirmait que Dieu voulait punir les irlandais du fait de leur obédience religieuse (catholique). Tout au long de la famine, Charles Edward Trevelyan, secrétaire adjoint au Trésor, était en charge de l’action des pouvoirs publics anglais. Les idées préconçues de l’élite anglaise se révèlent formellement dans une lettre où Trevelyan
écrit qu’il voyait dans cette famine le jugement de Dieu qui selon lui infligeait cette calamité afin de donner une leçon aux Irlandais. C’est pourquoi elle ne devait pas être trop atténuée pensait-il.
3/ Du point de vue de la bourgeoisie anglaise, les irlandais étaient des arriérés, des paresseux, abonnés à la sournoiserie sans que l’on puisse faire quelque chose. Entre autres, le journal libéral
The Times tirait à boulets rouges sur le peuple irlandais, pour dénoncer : « une oisiveté rusée, calculatrice, cupide, un refus absolu de tout effort personnel et la maladie morale d’une vaste population plongée dans l’agréable bourbier de l’indigence volontaire… ».

Génocide ou pas ?

Le journaliste et historien John Mitchel fut l’un des premiers à accuser les Britanniques de génocide. Il écrit : « Certes le Tout-Puissant nous a frappés du mildiou mais ce sont les Britanniques qui ont provoqué la famine. » The Famine Plot (le complot de la famine) est un essai écrit par l’historien irlandais Tim Pat Coogan publié en 2012. Coogan y accuse ouvertement les Anglais d’avoir commis un « holocauste ». L’historien de l’économie irlandaise Cormac O’Grada pense qu’une attitude moins doctrinaire à l’égard de la lutte contre la famine aurait permis de sauver de nombreuses vies. Professeur d’histoire moderne irlandaise à la Queen’s University Belfast, Peter Gray dans son ouvrage « L’Irlande au temps de la grande famine » conclut que l’attitude britannique peut être qualifiée de « négligence coupable ».

Rappelons que s’abstenir de porter secours à une personne ou à un groupe de personnes en détresse s’appelle en droit la “non-assistance à personne en danger”. Mais il y a plus grave : le laisser-faire coupable motivépar des préjugés raciaux constitue l’une des bases de l’idéologie fasciste. La grande famine accompagnée du scandale de la non-intervention britannique est l’un des premiers indices qui tend à montrer que le libéralisme fut bien le poisson-pilote des idéologies fasciste et nazie.

Du « darwinisme social » au concept de « race aryenne »

Nous savons tous globalement qu’Hitler et les dignitaires du parti nazi étaient obsédés par la «pureté raciale». Ils ont ainsi utilisé le mot «aryen» pour décrire l’idéal d’une «race allemande pure». Selon eux, les aryens avaient un sang pur, la peau pâle, les cheveux blonds et les yeux bleus. Et à contrario les non-aryens étaient considérés comme impurs voire même quasi-diaboliques. Hitler croyait que la supériorité aryenne était particulièrement menacée par les Juifs. Alors certes, si le national-socialisme qui conteste comme nous venons de le rappeler le principe universel d’égalité entre les hommes, a développé ses propres spécificités, il fut aussi un réceptacle des théories racistes forgées au cours des décennies précédentes.

Il en va ainsi des idées développées un siècle plus tôt par Herbert Spencer, qui fut la “tête de gondole” du darwinisme social. Spencer était rédacteur en chef de la revue libérale The Economist, l’autre grand journal libéral anti-irlandais avec The Times qui encouragea la non-assistance durant les années de la grande famine. Le darwinisme social, qui n’a pas grand chose à voir avec le darwinisme, donnera naissance à l’eugénisme représenté en premier lieu par Francis Galton. Pour ce dernier, il s’agissait de préserver les élites nationales à tout prix. Des élites qui risquaient bel et bien de disparaître au profit des pauvres dont le nombre augmentait de génération en génération, prévenait Galton.

Le premier Congrès international de “l’eugénique” se déroule à Londres en 1912. Il est organisé par la British Eugenics Society Education qui compte parmi ses membres imminents une collection de hauts responsables politiques britanniques. Nous retrouvons entre autres : Arthur Neville Chamberlain, qui fut Premier ministre du Royaume-Uni de 1937 à 1940. Winston Churchill qui fut Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 et de 1951 à 1955. Et l’économiste John Keynes qui est considéré comme la figure de proue du « social-libéralisme ». Dans des circonstances où les pays anglo-saxons et en particulier les américains sont fortement représentés, ce congrès est inauguré par Lord Balfour. Le second Congrès aura lieu à New York en 1921. D’ailleurs bien avant l’Allemagne, les Etats-Unis étaient à la pointe dans le domaine de l’eugénisme. Ils furent même les premiers à mettre en place une législation eugénique.

L’Etat de l’Indiana pratique dès 1899 des stérilisations sur des criminels volontaires et sur des arriérés mentaux. Cet Etat vote en 1907 une loi prévoyant la stérilisation des dégénérés. En 1914, trente états promulguent des textes annulant le mariage de ceux qu’on classe en termes d’idiots. (Actuellement dix-neuf Etats ont toujours cette législation dans leurs textes). Le courant eugéniste américain vise également les immigrants, particulièrement ceux venant d’Europe de l’Est et du Sud. Ces derniers sont désignés comme appartenant à une race inférieure à celle des anglo-saxons. Le mouvement eugéniste gagne ensuite petit à petit l’Europe. Les pays scandinaves sont les premiers à voter des lois de stérilisation envers les épileptiques et les retardés mentaux. Les lois de stérilisation furent abrogées tardivement, d’abord au Danemark (1967) et en Finlande (1970), puis en Suède (1976) et en Norvège (1977).

Dans ce contexte, notons deux citations

“Je souhaiterais beaucoup que l’on empêcha entièrement les gens de catégorie inférieure de se reproduire, et quand la nature malfaisante de ces gens est suffisamment manifeste, des mesures devraient être prises en ce sens. Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit d’avoir des descendants”. Théodore Roosevelt

“La multiplication contre nature et de plus en plus rapide des faibles d’esprit et des malades psychiatriques, à laquelle s’ajoute une diminution constante des êtres supérieurs, économes et énergiques, constitue un danger pour la nation et pour la race qu’on ne saurait surestimer… Il me semble que la source qui alimente ce courant de folie devrait être coupée et condamnée avant que ne s’écoule une nouvelle année.” Winston Churchill

 

Collusion entre l’idéologie pangermanique et l’eugénisme libéral

En popularisant le concept de « race aryenne », Houston Stewart Chamberlain est indéniablement l’idéologue qui servit de trait d’union entre l’eugénisme anglo-saxon et le pangermanisme qui défendait le Volkstum (le rassemblement de tous les hommes de même langue, de même culture). Inspiré par le darwinisme social et la théorie de l’aristocrate français Arthur de Gobineau qui établissait une dichotomie au sein de la même race (d’un côté la noblesse aryenne et de l’autre les citoyens de race inférieure), Chamberlain publie en 1899 “Die Grundlagen des neunzehnten Jahrhunderts” (La Genèse du XIXème siècle). Cet ouvrage constitue une « histoire raciale » pseudo-scientifique de l’humanité, qui annonce la guerre imminente pour la domination mondiale au XXème siècle entre les Aryens d’un côté, contre les Juifs, les Noirs et les Asiatiques de l’autre côté. Très élogieux, l’Empereur allemand Guillaume II lui écrit : « Je sentais d’instinct que nous, les jeunes, avions besoin d’une autre formation, pour servir le nouveau Reich ; notre jeunesse opprimée manquait d’un libérateur tel que vous !…» Pour les pays anglo-saxons, Théodore Roosevelt, le 26e président des États-Unis, dans un article de l’Outlook, souligne avec prudence un parti pris extrême de l’auteur, mais ajoute malgré tout que l’ouvrage « représente une influence avec laquelle il faut désormais compter, et compter sérieusement ». Naturalisé Allemand en 1916, Chamberlain recevra la Croix de fer peu de temps après, et apportera son soutien en 1923 à Adolf Hitler (un admirateur de la première heure). Il convient de noter que l’Institut Kaiser-Wilhelm d’anthropologie, d’hérédité humaine et d’eugénisme qui dans les années 1930 promeut l’eugénisme et l’hygiène raciale en Allemagne nazie, sera jusqu’en 1939 financé par la Fondation Rockefeller qui était également partie prenante dans les programmes américains et scandinaves.

Une concordance idéologique que l’on retrouve en 1905 quand Francis Galton (anobli en 1909) s’associe à Alfred Ploetz le théoricien allemand à l’origine de «l’hygiène raciale». Les deux hommes créèrent avec d’autres la Société allemande d’hygiène raciale (Deutsche Gesellschaft für Rassenhygiene). Cette organisation sera affiliée à la “British Eugenics Education Society” de Galton. Une coopération qui permettra l’implantation de succursales en Suède, aux États-Unis et aux Pays-Bas. Par la suite, la “Deutsche Gesellschaft für Rassenhygiene” exercera une influence directe sur des lois comme la « Loi pour la prévention de la descendance héréditaire malade », qui faisaient partie intégrante de l’Action T4 « euthanasie », un programme du régime nazi supervisé directement par Adolf Hitler.

Alexis de Tocqueville : une icône de la bourgeoisie libérale française…


Il est la référence incontournable des chantres français (actuels et passés) de l’«anti-antiaméricanisme». Les mêmes sont aussi les
chantres de l’«anti-socialisme». Parmi eux : Raymond Aron, François Furet, ou plus récemment Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut. Né en 1805, Tocqueville, juriste qui fut tour à tour diplomate, homme politique et historien, est surtout connu aux États-Unis pour son œuvre « De la démocratie en Amérique« . Selon ses dires, l’échec de la Révolution française est le fait d’un attachement trop important aux idéaux des lumières définis en grande partie auparavant par Jean-Jacques Rousseau dans son Contrat socialdans lequel Rousseau explicite que la démocratie doit maintenir sa pureté. Tocqueville était quant à lui un libéral classique qui en conséquence prônait la nécessité d’un gouvernement parlementaire. En 1835, Tocqueville entreprit un voyage en Irlande. Il y observe les conditions épouvantables dans lesquelles vivaient la plupart des fermiers catholiques. De plus Tocqueville décrit les Workhouses comme « l’aspect le plus hideux et le plus dégoûtant de la misère ».

… pas si bienveillante qu’elle en a l’air

L’indignation à géométrie variable est une constante chez les libéraux. Si Tocqueville a su se montrer souvent très critique envers la politique sociale britannique, Losurdo nous rappelle que « Tocqueville propose d’appliquer le modèle de la colonisation américaine à l’Algérie : il théorise la «guerre juste» faite aux «sauvages» voués à la destruction, qui passe par des exactions à l’encontre des civils, et l’instauration d’un apartheid garantissant la suprématie blanche ». Selon l’aristocrate français «La race européenne a reçu du ciel ou a acquis par ses efforts une si incontestable supériorité sur toutes les autres races qui composent la grande famille humaine, que l’homme placé chez nous, par ses vices et son ignorance au dernier échelon de l’échelle sociale, est encore le premier chez les sauvages».

Des crimes multiples liés la colonisation française en Algérie que Tocqueville n’a jamais cessé de cautionner : « J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants, ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre », écrivait Tocqueville avant d’ajouter « Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays … ».

Les pratiques esclavagistes et génocidaires du pouvoir américain

Les Anglais ont établi treize colonies de peuplement en Amérique du Nord aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elles accèdent à l’indépendance en 1783 et deviennent les États-Unis d’Amérique. Sur les 36 premières années des Etats-Unis, il y a 34 années pendant lesquelles les Présidents sont des propriétaires d’esclave, relate Losurdo. Ce premier point constitue une différence fondamentale avec la conception des protagonistes de la Révolution française à qui il est reproché une approche trop abstraite de la question politique. Losurdo nous dit : « mais c’est pour cela que la Révolution française a débouché sur cette idée abstraite qu’est l’abolition de l’esclavage« . Cette idée abstraite mais surtout universelle ne pouvait évidemment pas être le produit d’une caste d’esclavagistes qui avaient développé leurs fortunes par le biais du trafic des Africains. Car ne l’oublions pas, entre 11 et 12,7 millions d’entre eux ont été arrachés à leurs terres entre le XVe et le XIXe siècle pour être déportés par les grandes puissances européennes : Portugal, Espagne, Angleterre, Hollande et France.

Bien moins connue, la mise en esclavage des Amérindiens est l’une des autres fautes morale du colonialisme européen en Amérique. Dans son premier livre « Colonial North America« , l’historien Brett Rushforth jette un éclairage nouveau sur le bilan total de l’esclavage des populations amérindiennes. Il établi qu’entre 2 et 4 millions d’autochtones ont été réduits en esclavage en Amérique du Nord et du Sud. Dans son second livre, Rushforth réexamine en particulier l’esclavage des Amérindiens par les colons français, aidés en cela par certains de leurs alliés autochtones. Rushforth retrace ainsi l’interaction dynamique qu’il y avait entre les systèmes autochtones déjà existants et l’institution coloniale française basée sur le continent américain. En Nouvelle-France, pas moins de 10 000 Indiens ont été réduits en esclavage entre 1660 et 1760.

Dans « Contre-histoire du libéralisme« , Losurdo revient sur Thomas Jefferson, le 3e président des États-Unis qui dans sa correspondance privée reconnaît volontiers l’horreur de la guerre contre les indiens. Mais Losurdo précise qu’aux yeux de Jefferson, « c’est justement le gouvernement de Londres qui en est responsable car il a excité ces « tribus » sauvages et sanguinaires : cette situation va nous obliger à les poursuivre jusqu’à l’extermination… ». George Washington proposait quant à lui la négociation de l’achat des terres car pour le 1er Président des États-Unis, l’Indien était un « sauvage » qu’il valait mieux éviter de « chasser » de son territoire, car il y reviendrait à un moment ou à un autre. D’un autre côté, en violation d’un traité en 1779 pendant la guerre d’indépendance, George Washington, le commandant de l’armée continentale ordonne que les territoires des Iroquois soient conquis et dévastés. Le non-respect des engagements envers les indiens accompagne la marche de l’Histoire américaine, nous rappelait l’historien américain Howard Zinn qui écrivait : « les gouvernements américains ont signé plus de quatre cents traités avec les Amérindiens et les ont tous violés, sans la moindre exception ».

En 1763, la Grande-Bretagne, par la Proclamation royale, décida de réserver le «Territoire indien» à l’ouest de la Nouvelle-Angleterre aux autochtones et interdit même aux colons de s’y installer. Cette décision est en grande partie à l’origine de la guerre d’indépendance. On dénombre environ 65 conflits armés ayant opposé les peuples Indiens d’Amérique du Nord aux Américains, dans une période allant de 1778 à 1890. La conséquence immédiate de ces guerres fut la politique de déportation des populations indiennes vers des réserves. Guerres, maladies et massacre des bisons pour affamer les indiens débouchèrent sur un résultat sans appel. Entre le XVIème et le XIXème siècle, la population des natifs américains est passée de plus de 20 millions d’individus à seulement 250 000. Alors génocide ou pas ? Sont qualifiées de génocide les atteintes volontaires à la vie, précise l’ONU. Dès lors, il suffit de relire simplement les aveux de Jefferson pour s’en convaincre : « Cette situation va nous obliger à les poursuivre jusqu’à l’extermination ».

Avant de refermer ce chapitre, n’oublions pas qu’il y a peu de temps, les lois ségrégationnistes étaient encore en vigueur : « Les Amérindiens doivent eux attendre 1924pour bénéficier de la citoyenneté. Quant aux Afro-Américains, malgré l’abolition de l’esclavage en 1865 et le vote dans la foulée des Quatorzième et Quinzième amendements, qui garantissent théoriquement leur citoyenneté, ils voient, au moins jusqu’aux années 1960, leur droit de vote massivement restreint par des astuces juridiques comme les tests d’alphabétisation ou la grandfather clause, qui impose d’avoir eu un grand-père électeur pour être électeur soi-même ». A cela ajoutons que les mariages «interraciaux» étaient interdits entre blancs et noirs dans une majorité des États avant la Seconde Guerre mondiale, et très souvent aussi entre blancs et Asiatiques ou blancs et Amérindiens. (Slate, 25 août 2017)

Vous avez dit un continent pour une seule race…

En 2017, James Q. Whitman écrit : « Hitler American Model » que nous pouvons traduire par « Le modèle américain d’Hitler« . Dans cet ouvrage, Whitman démontre qu’Hitler s’est tout particulièrement inspiré des politiques ségrégationnistes mises en place aux États-Unis pour élaborer la législation du 3e Reich. Même si Whitman souligne que “les États-Unis ne sont pas responsable de la politique allemande entre 1933 et 1945« , cet essai nous aide à comprendre l’influence américaine sur les pratiques racistes dans le monde entier. Whitman note ainsi qu’en 1942 le ministre nazi Hans Frank qualifiait d’« Indiens » les juifs d’Ukraine…

Philippe Burrin, enseignant à l’Institut des hautes études internationales à Genève, rappelait quant à lui en 2001 dans L’Express que dans un plan de recomposition d’une nouvelle Europe « [Hitler affirmait qu’]il y a une race allemande, à laquelle appartiennent non seulement les Autrichiens, les Suisses allemands, les Luxembourgeois mais également tous les individus d’Europe qui ont pu avoir eu des ascendants allemands. […] Ensuite, on agrège à cette masse allemande les populations parentes dites «germaniques» comme les Scandinaves, les Hollandais, les Flamands, pour former un peuple maître de quelque 100 millions de personnes. Pour que celui-ci puisse croître rapidement, il faut un «espace vital» : Hitler a choisi les terres situées à l’est de l’Europe. Que fait-on des «sous-hommes» qui s’y trouvent déjà ? Réponse logique : on les expulse, ou bien on les transforme, comme jadis, en esclaves qui aideront aux grands travaux d’aménagement, ou, pour ceux qui n’ont pas de territoires, comme les Juifs et les Tsiganes, on les extermine « . En bref : une race supérieure, des expulsions, des esclaves et une extermination de masse. Comme un air de déjà-vu ?

Le « droit-de-l’hommisme »

Au fil du temps, la rhétorique libérale a dû évoluer. Tout d’abord parce que les grandes métropoles capitalistes ont vu leur leadership remis en cause par l’autodétermination chinoise qui a inspiré beaucoup d’autres pays du tiers-monde. Ensuite, parce que la narration droitière et racialiste du 18ème siècle est devenue douteuse, voire même obscène après le procès de Nuremberg. Les libéraux ont donc judicieusement abandonné le racialisme désormais trop voyant et mal connoté au profit d’un discours emprunt de bonnes intentions appelé le plus souvent « droit-de-l’hommisme« , qu’il ne faut surtout pas confondre avec la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen” de 1789 qui stipule dans son premier article : « Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits« . Et de facto, le « droit-de-l’hommisme » allait immédiatement se caractériser par son jumelage avec un autre concept qui allait connaître un succès immodéré : l’ingérence humanitaire« . Cette fausse belle idée venue de la “gauche-caviar” fut popularisée par le “French doctor” Bernard Kouchnerdans les années 1980. Un alibi impérialiste qui a permis par exemple à Sarkozy 1/ de s’emparer d’une plus grande part de la production libyenne de pétrole. 2/ d’accroître l’influence française en Afrique du Nord 3/ d’améliorer la situation politique personnelle de Nicolas Sarkozy en France 4/ de permettre à l’armée française de réaffirmer sa position dans le monde, et 5/ de répondre à la volonté de Kadhafi de supplanter la France comme puissance dominante en Afrique francophone. Ces 5 points sont extraits d’un rapportélaboré par les parlementaires britanniques. Pour des raisons quasi identiques, un autre rapport britannique met en cause la façon dont Tony Blair a lancé son pays dans la guerre, et son soutien inconditionnel à George W. Bush.

Le « Choc des civilisations » ?

Le libéralisme est une hydre à deux têtes et avec le temps, les discours sur les bons sentiments n’ont plus satisfaits pleinement les libéraux du style identitaire. Aussi, ces derniers ont préféré entretenir leur paranoïa en se référant depuis 1993 au « Choc des civilisations« . La promotion de ce concept remonte à un article de la revue Foreign Affairs du Council on Foreign Relations, puissant cercle d’influence connu pour ses penchants néoconservateurs et néolibéraux. Le Choc des Civilisations est avant tout une théorie forgée par l’américain Samuel Huntington qui laisse planer l’idée d’une supériorité morale de l’Occident qui serait menacée par une grande partie du Monde. L’un des problèmes avec la thèse d’Huntington est qu’elle oublie les effets néfastes de plus de 300 ans de culture libérale sur la grande majorité des hommes (esclavage et génocide en particulier comme nous venons de le voir). D’autre part, les Etats-Unis, actuel vaisseau amiral de l’Occident, est de loin le pays le plus guerrier des deux cents dernières années. Il convient aussi d’ajouter que les tenants du « Choc des civilisations » pointent du doigt un conflit entre la « civilisation occidentale » et la « civilisation islamique » en omettant de préciser que tout en étant la principale source de financement du terrorisme islamique, les pétromonarchies du Golfe sont des alliés indéfectibles des États-Unis. Compte tenu de cet état de fait, nous retiendrons que pour les libéraux interventionnistes, le « Choc des civilisations” fut à l’origine de la Guerre préventive qui était le point central de la doctrine Bush. Depuis lors, les guerres sont humanitaires mais aussi préventives puisqu’elles sont promues par les adeptes de deux pôles qui appartiennent malgré tout au même entre-soi.

Et en France ?

Sur le plan social, la lutte syndicale a indéniablement poussé le capitalisme à “lâcher du lest”. Aussi nous pouvons constater qu’à travers l’histoire, seul le rapport de force a fait infléchir le libéralisme qui se déclare social uniquement quand il est au pied du mur. De ce fait, rien n’est jamais totalement acquis dans un monde dominé par les libéraux qui, quelle que soit l’étiquette du gouvernement, s’appliquent à déconstruire le model social dont les grandes lignes peuvent se résumer à : Droit à une retraite décente pour tous, gratuité des soins, et assurance chômage. Nous avons vu dans les paragraphes précédents que pour des questions internationales, le libéralisme avait deux têtes donc deux discours (droit-de-l’hommisme et Choc des civilisations). Ce faux débat est également présent pour les questions de politique nationale. D’un côté du débat public, il y a ce qu’il convient d’appeler la “gauche mondaine” qui vient de fusionner autour de Macron avec une partie de la droite dite “modérée », donnant lieux à un conglomérat qui a réduit la classe ouvrière à une classe fantôme. De l’autre côté il y a les libéraux qualifiés de «néo-réacs» qui ont pour cœur de cible la communauté musulmane qui, à leurs yeux, représente l’ennemi intérieur, voire même une cinquième colonne. Cette articulation qui peut se résumer à un débat entre Bernard Henri-Lévy et Eric Zemmour, ou encore entre Robert Ménard et Raphaël Enthoven, préfigure dès maintenant un second tour de la présidentielle 2022 qui opposera Macron à Le Pen, que tous les médias nous présentent déjà comme inéluctable. Toutes les cases identifiées par Losurdo, qui déterminent la longue histoire du libéralisme (racisme, spoliations, mépris de classe, exploitation, vanité, cynisme, sexisme…) sont cochées par l’ensemble des personnages publics de la galaxie libérale qui tentent quelques fois de masquer un naturel qui revient toujours au galop.

 

Recueil de morceaux choisis

« Aujourd’hui, je ne suis pas prêt à faire les concessions que m’impose le Parti socialiste, c’est-à-dire m’excuser d’être un jeune mâle blanc diplômé. En d’autres temps, c’était un avantage compétitif inouï. Un jeune mâle blanc inspecteur des finances, il y a soixante ans, était le maître du monde » avouait Emmanuel Macron – « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien, parce que c’est un lieu où on passe, un lieu que l’on partage » confesse Emmanuel Macron le président de « tous les français » – « D’où tu sors ? Qui t’a élu ? » vocifère à l’encontre d’un Gilet jaune le cinéaste Romain Goupil. « Deux millions de musulmans en France, ce sont deux millions d’intégristes potentiels. » prétend Pierre-André Taguieff, la référence de nombreux médias – « A chaque fois que l’Islam s’est installé quelque part, ça s’est toujours mal terminé » explique le ministre Philippe de Villiers – « les-antillais vivent de l’assistance de la métropole » prévient l’académicien Alain Finkielkraut – Jean-François Kahn, fondateur de l’hebdomadaire Marianne, qualifie l’affaire DSK de « troussage de domestique » – « L’ADN explique 50 à 80 % de nos différences intellectuelles pas 100 % heureusement : l’école peut réduire un petit peu les inégalités ! » nous dit Laurent Alexandre, cofondateur du site Doctissimo qui est chroniqueur au journal Huffington Post, au journal Le Monde, et dans le magazine L’Express. Pour Manuel Valls « il y avait trop de noirs sur le marché d’Ivry.» En conséquence il demande à l’homme qui l’accompagne : «Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos.». « Si à 50 ans t’as pas une Rolex, t’as raté ta vie » nous explique Jacques Séguéla, le publicitaire mitterrandien qui a voté en 2007 pour Nicolas Sarkozy. Comme vous l’aurez peut-être remarqué, il y a donc trois discriminations qui reviennent à intervalle régulier chez les bourgeois libéraux : 1/ la discrimination sexuelle 2/ la discrimination sociale et 3/ la discrimination ethnique.

 

Les deux facettes de la même médaille

Si le débat consacré à l’euthanasie entre Eric Zemmour et Laurent Alexandre sur CNewsn’a pas de grand intérêt pédagogique, il révèle néanmoins la tendance actuelle qui est de générer des polémiques autour de sujets dits sociétaux qui ont l’avantage de reléguer les problèmes sociaux au second plan. Sur la forme nous pouvons voir cette confrontation comme une sorte de tragi-comédie qui met en scène deux débatteurs qui à eux seuls cumulent l’ensemble des archaïsmes listés ci-dessus.

Zemmour le champion des droites est sexiste, islamophobe et il admire Napoléon qui entre autre a rétabli l’esclavage en 1802. Alexandre qui comme Zemmour a participé à la “convention de la droite”, est depuis quelques années la coqueluche de certains médias prétendument modérés et foncièrement atlantistes comme par exemple L’Express. C’est un horrible élitiste (c’est lui qui le dit) qui trouve que le président versaillais Emmanuel Macron est génial. Son élitisme décomplexé lui fait souligner dans L’Express « l’urgence de favoriser les bébés chez les intellectuelles, ingénieures et chercheuses« , parce que selon lui « Les femmes douées ont moins d’enfants« . Et logiquement il explique devant un auditoire attentionné que « les gilets jaunes sont des êtres substituables ». Une assertion indirectement mais effectivement remise en cause par une enquête de l’institut Montaigne (pro-Macron) qui indique que les actifs sont au cœur du mouvement des Gilets jaunes. Pour l’heure, Laurent Alexandre peut toujours rêver de Gattaca, il n’en reste pas moins que la société a toujours besoin de ses millions d’employés et d’ouvriers. Si Laurent Alexandre dit être opposé au suffrage censitaire, il y a toujours chez lui l’idée d’un droit obtenu en fonctions des capacités. Déjà présent dans l’oeuvre de Locke, le présupposé libéral emprunté à la pensée aristocratique qui veut qu’il y ait une “race” supérieure au sein de la même “race”.

 

Socialisme – libéralisme : deux modèles que tout oppose

Pour se soustraire à la critique, l’argumentation libérale consiste à dévier du sujet en martelant régulièrement que les révolutions (non libérales) ont fait des millions de victimes. Ce genre d’assertion univoque et souvent dépourvu de contenu factuel a l’avantage de faire oublier qu’il y a deux types d’acteurs dans une révolution. Les révolutionnaires bien sûr, mais aussi les contre révolutionnaires. Rajoutons à cette remarque que contrairement au libéralisme bourgeois qui lui est au service d’une minorité de privilégiés, le socialisme se caractérise par deux axiomes :
1/ la déclaration universelle des droits de l’homme,
2/ le concept de lutte des classes qui fut impulsé par Karl Marx et Friedrich Engels. Ces deux idées ont en commun le non assujettissement à l’influence politique et à la pression institutionnelle. Dès lors, il n’est pas question dans le proto-socialiste et par la suite dans le socialisme d’anéantir ou même de mettre à l’index une partie de la population. Alors, évidemment qu’il y a eu des crimes dans les révolutions mais il s’agit de déviances qui n’étaient pas prévues dans les projets initiaux. Dans le libéralisme, les crimes que l’on découvre à posteriori sont constamment justifiés à priori. Ce dernier point est capital, puisqu’il établit clairement que le projet libéral est historiquement réactionnaire et raciste alors que le socialisme propose un idéal de liberté et de justice.

En conséquence, la convergence des deux lignes, libéralisme et fascisme, se trouve confortée par des points de vue qui peuvent paraître étonnamment similaires. Le rapprochement idéologique est d’autant plus frappant quand l’exemple choisi fait figure de symbole de la résistance à l’Allemagne d’Hitler : Winston Churchill, célèbre pour ses bons mots et la longévité de sa carrière politique. Son caractère opiniâtre face au péril nazi lui a valu le surnom de « Vieux Lion ». Avec ses allures de tonton débonnaire et bienveillant, Churchill, a su se forger une réputation d’excellence par un travail acharné et soutenu.

Churchill, s’adressant au dictateur italien Benito Mussolini à Rome en 1927, déclara : « Votre mouvement a rendu un service au monde entier. Si j’avais été Italien, j’aurais été de tout cœur avec vous, de bout en bout dans votre lutte triomphale contre les passions bestiales du léninisme. ». En 1943, les Indiens sont prêts à soutenir l’effort de guerre contre le nazisme, à condition qu’on leur accorde l’indépendance. Le premier ministre britannique rétorqua : « partir à la demande de quelques macaques ? », « Je hais les Indiens. C’est un peuple bestial, avec une religion bestiale. ». Sans ménagement, Sir Winston réquisitionnera massivement les denrées. Le résultat pour les populations locales fut catastrophique. On dénombra entre 3 et 4,5 millions de victimes au Bengale selon plusieurs estimations considérées sérieuses. Dans le Illustrated Sunday Herald du 8 février 1920, Churchill accuse les Juifs d’être responsables de la révolution russe. A l’instar d’Hitler dénonçant le danger d’une conquête judéo-bolchévique de l’Europe, Churchill expliqua en substance qu’une conjuration mondiale, motivée en grande partie par de la jalousie, visait à renverser la civilisation en empêchant le processus d’évolution traditionnel. En 1937, il déclara à la Chambre des communes être « fortement en faveur de l’utilisation de gaz toxique contre les tribus non civilisées”. Ce jour-là, le futur Premier ministre du Royaume-Uni apporta indiscutablement sa caution au le projet d’extermination physique théorisé dans Mein Kampf par Adolf Hitler au milieu des années 1920.

Conclusion

Les promoteurs de cette idéologie qu’est le libéralisme développèrent dans son premier âge une opposition farouche à l’absolutisme monarchique qui régnait jusque là sur toute l’Europe. A l’origine de ce mouvement, nous retrouvons des prétendants à plus de droits qui vont de la grande bourgeoisie à la petite noblesse. Désireuse de bousculer l’ordre établi, cette nouvelle autorité aux allures de méritocratie est parvenue au nom de vertus autoproclamées (travail, effort, compétence et intelligence) à s’émanciper des monarchies héréditaires et élitistes. Cependant, ce simple renversement s’est opéré sans jamais remettre en cause la totalité de l’ordre social.

Dominico Losurdo nous rappelle que sur les traces des royautés ou des aristocraties militaires, les sociétés libérales ont eu recours pour optimiser leurs profits à l’esclavage, à l’«esclavage salarié», au sous-prolétariat, à la traite négrière et à l’élimination de populations autochtones. Ces crimes furent justifiés au nom d’une appartenance à une civilisation supérieure. Un étalage de faits qui nous éclaire sur pourquoi et comment plusieurs siècles de monarchisme combinés à plusieurs décennies de libéralisme ont débouchés dans la première moitié du 20e siècle sur l’émergence du national socialisme et de ses théories raciales. La contre-Histoire de Losurdo nous démontre de manière indiscutable que tous les ingrédients qui façonnèrent l’idéologie nazie existaient déjà bien avant la naissance d’Hitler.

Nous constatons que le fascisme circule toujours dans le réseau de tuyauterie du libéralisme. Cela se traduit d’abord dans les discours paradoxaux d’un « pôle droit-de-l’hommiste mondain » qui d’un côté fustige les revendications des moins favorisés ici en Europe, et d’un autre camoufle ses prétentions néocoloniales et stratégiques sous un verbiage cynique et hypocrite qu’ils appellent “ingérence humanitaire”. Le danger se précise lorsque nous comprenons que de l’autre bord du même camp se trouvent lesidentitaires, dont l’archaïsme redondant est marqué par le « choc des civilisations », un concept qui ne repose sur aucun fondement scientifique. Cette aliénation, favorisée par des débats hypermédiatisés comme celui du voile a fini par engendrer d’autres théories paranoïaques comme le mythe du « grand remplacement« . C’est que malgré un « relooking » quasi permanent, le libéralisme est avant tout réactionnaire et conservateur. En conséquence cette doctrine met tout en œuvre pour nous faire oublier l’importance de la lutte des classes dans la construction historique. Mais laissons à Jean Jaurès le soin de conclure : « C’est qu’au fond, il n’y a qu’une seule race : l’humanité ».

Source : Observatoire du néo-conservatisme

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Commentaire recommandé

Véro // 23.08.2020 à 09h08

Il faut dire que les libéraux quant à eux ne sont pas à un déguisement près pour pouvoir convaincre que c’est complètement normal qu’une petite partie de la population se gave sur le dos du plus grand nombre et dirige le monde. Et le socialisme peut être un excellent déguisement, c’est particulièrement visible en ce moment.

93 réactions et commentaires

  • Polo // 23.08.2020 à 08h18

    Sont-ce les théories libérales ou les théories socialistes qui ont favorisé l’émergence du nazisme : telle est la question ? Pour avoir vécu en Italie pendant quelques années, Losurdo n’était pas à une contradiction près pour justifier le Communisme soviétique …

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    • LibEgaFra // 23.08.2020 à 08h51

      C’est tellement plus facile d’attaquer la personne plutôt que ses idées. Sophisme.

      Pour poser votre question, il est nécessaire d’ignorer qui a soutenu Hitler.

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      • Charles // 23.08.2020 à 17h16

        Oui, ca s’appelle bien du sophisme. N’est ce pas ce qui est fait tout au long de cet article?
        Et c’est très ingénieux pour discréditer une idée. Prétendre que le libéralisme est compatible avec l’esclavage, c’est bien une methode de voyou.

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        • gracques // 23.08.2020 à 20h57

          Ben …. quand même , les USA et le BRÉSIL tout le long du XIX !
          Le coton du sud des USA que alimente les filatures de l’Angleterre …. l’esclavage à quand même été très bien’intégré aux économies ‘liberales’ du XIX siècle ….
          Sinon , il existe 50 ‘nuances’ entre l’esclavage pur et dur et le salariat tout au long du XIX et au moins premier moitié du XX siècle dans’les colonies de pays très ‘avances’ en terme de liberalisme.

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        • perkele // 25.08.2020 à 11h11

          Le libéralisme n’est pas compatible avec l’esclavage ni la colonisation. Il est l’esclavage et la colonisation.
          « c’est une méthode de voyou » ? Ah vraiment ? C’est très intéressant. Cela en dit long sur vos idée.
          Le capitalisme est la version moderne de la prédation. Le libéralisme en est la quintessence et le néo libéralisme la version modernisé, mise au gout du jour. Il n’est pas étonnant que les plus fervents défenseurs du trans humanisme soient aussi les plus fervents défenseurs du néolibéralisme. Ce sont deux idéologies qui vont de pair. Le capitalisme c’est l’exploitation de toutes les ressources naturelles pour une minorité d’individu avec la mise au travail forcé de tous les autres. Je conseillerais aux lecteurs de lire « le profit avant l’homme » de Noam Chomsky par exemple, comme entrée en matière sur le sujet.
          Nous en voyons le résultat aujourd’hui : destruction de notre environnement, pollution catastrophique (notamment des océans) et prédation totale. Le libéralisme est bel et bien un fascisme. Avec le mythe du surhomme. Une humanité qui exclut le plus grand nombre, une guerre totale (guerre dite « économique »). Nous allons dans la mauvaise direction. La fête est sur le point de se terminée. Mais les dominants sont prêts à éliminer 90% de la population pour sauver leur peau… et leur mode de vie libéral. Que du bonheur en perspective !

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    • Véro // 23.08.2020 à 09h08

      Il faut dire que les libéraux quant à eux ne sont pas à un déguisement près pour pouvoir convaincre que c’est complètement normal qu’une petite partie de la population se gave sur le dos du plus grand nombre et dirige le monde. Et le socialisme peut être un excellent déguisement, c’est particulièrement visible en ce moment.

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    • Polo // 23.08.2020 à 12h54

      Oui, LIbEgaFra, je comprends votre commentaire, il se défend : mais les idées rejaillissent sur la personne… Pour information, le surnom de Domenico Losurdo, à l’université d’Urbino, était « assurdo » (absurde en Italien) !!

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      • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h04

        Bref, au lieu de vous faire votre propre opinion, vous répercutez l’opinion de gens dont on ne connaît rien a priori, sauf qu’ils se jugent eux-mêmes.

        C’est tellement plus facile d’attaquer la personne plutôt que ses idées. Sophisme. (bis repetita…)

        Quels livres de Losurdo avez-vous lu?

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        • Polo // 23.08.2020 à 23h25

          Oui j’ai lu Losurdo, en particulier sa première biographie de Nietzsche, pour ma Laurea… Mais j’imagine que vous allez trouver un autre sophisme à mon commentaire. En partageant cet article à un ancien étudiant, il m’a rappelé que son surnom était en fait « l’assurdo » (l’absurde !), ce qui peut résumer, non pas la pensée de Losurdo, mais l’utilisation qu’en fait l’auteur de cet article.
          Le paragraphe sur « Les pratiques esclavagistes » est une reprise faite par Losurdo sur Arendt dans « Les origines du totalitarisme », ce dont Losurdo ne se cachait pas : mais encore faut-il parler Italien, et lire la presse spécialisée italienne pour le savoir.
          Pour Losurdo, les totalitarismes du 20e siècle ont leur source dans les empires coloniaux du 19e siècle, où se manifestent les prémices du totalitarisme et de l’univers concentrationnaire : on peut être d’accord ou non, mais de là, en conclure que « les théories libérales ont favorisé l’émergence du nazisme », on peut être sceptique sans se voir taxer de sophisme… On pourrait tout aussi bien écrire que « les théories libérales ont favorisé l’émergence du communisme » : et là, cela deviendra un sophisme

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          • astap66 // 24.08.2020 à 02h04

            Pourtant, cela parait évident: mêmes, mots, mêmes expressions, jusqu’au terme « sous-hommes ». Mais il ne dit pas que c’était la même chose: le nazisme a bien représenté une étape supplémentaire de la réaction.

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          • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h29

            Le sophisme est le fait d’attaquer une personne par un qualificatif dépréciatif au lieu d’argumenter sur ses idées. Je constate que vous démentez peut-être le qualificatif d’absurde tout en expliquant que vous reprenez tel quel la pensée de quelqu’un d’autre.

            Quel est le titre de la « première biographie de Nietzsche »?
            Losurdo n’ayant pas écrit de biographie de Nietzsche…

            Ce n’est pas tout d’affirmer une chose, encore faut-il argumenter, ce que vous ne faites pas.

            Pour les sophismes, renseignez-vous donc:

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophisme

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            • Polo // 24.08.2020 à 12h09

              « Domenico Losurdo, Nietzsche, Per una biografia politica, Roma, Manifestolibri, 1997 ».

              Concernant votre définition d’un sophisme, ce n’est pas, en rigueur de terme, « le fait d’attaquer une personne par un qualificatif dépréciatif au lieu d’argumenter sur ses idées », sauf à prendre sa définition uniquement dans Wikipédia : un sophisme est davantage un raisonnement fallacieux avec l’apparence du vrai, comme Aristote l’explique dans l' »Organon » ; ou encore un raisonnement de type syllogistique, par exemple le célèbre : « tous les hommes sont mortels ; or Socrate est un homme ; donc Socrate est mortel ».

              Quand je parle de « l’assurdo » de l’auteur de cet article sur Losurdo, c’est qu’il me semble que nous pourrions tomber dans les mêmes raisonnements syllogistiques (ou sophistiques, éventuellement), par exemple :
              « Les théories libérales ont favorisé l’émergence du racisme ; or le nazisme est une idéologie raciste ; donc les théories libérales ont favorisé l’émergence du nazisme ». Logique ? Sophistique ? Les diverses recensions qui concernent l’ouvrage de Domenico Losurdo font ce même constat…

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            • LibEgaFra // 26.08.2020 à 08h07

              Merci pour cette référence. Le titre exact est:

              « Nietzsche e la critica della modernità. Per una biografia politica », 100 pages. Ce n’est pas une biographie à proprement parler, mais une première analyse des idées politiques de Nietzsche et de leur évolution.

              L’oeuvre majeure de Losurdo sur Nietzsche, « Nietzsche, il ribelle aristocratico. Biografia intellettuale e bilancio critico », comporte aussi le terme biographie, mais n’est pas une biographie à proprement parler.

              Pour la biographie, c’est Janz et pas l’un quelconque des nietzschéolâtres français.

              Les sophismes: il n’y en a pas qu’un seul.

              Pour « assurdo », c’est ici:

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Argumentum_ad_personam

              Voir aussi: ad populum, ad autoritatem, ad hominem, homme de paille, etc.

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            • Polo // 28.08.2020 à 07h24

              Le concept de « biographie » en philosophie ne recouvre pas exactement la notion de « biographie » en histoire : d’où votre méprise (inutile de m’envoyer le lien wikipédia vers « biographie »).

              Concernant Janz, excellent musicien helvète, je suis d’accord sur le fait qu’il ait réalisé une excellente et volumineuse biographie de Nietzsche : les liens de ce dernier avec Wagner sont particulièrement éclairants. Je suis plus sceptique sur sa qualité de philosophe, mais inutile, là aussi, de me dire que je l’attaque sur sa personne, que je fais du sophisme, etc…

              Enfin, et toujours sur « l’assurdo », ce même ancien étudiant – qui suit avec amusement notre joute oratoire – m’a assuré que Losurdo lui-même souriait de ce sobriquet : si vous êtes amateur de Nietzsche – qui m’a occupé pendant près d’un an (j’en profite aussi pour ajouter que je ne l’ai étudié que pour en apporter la contradiction : en clair, je ne suis pas « nietzschéolâtre ») -, je suis certain que le rire, en particulier celui qui manque lors de « l’Eternel retour » (Le Gai savoir, § n°341), nous permettra de conclure notre discussion sur une note positive.

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  • calal // 23.08.2020 à 08h21

    Tout cela n’est pas propre au liberalisme mais a la condition humaine en generale .La regle en tout temps et en tout lieu,c’est VAE VICTIS, malheur aux vaincus…rien de nouveau sous le soleil…

    Qu’y faire?
    -connaitre l’histoire pour reconnaitre les dangers (et les ennemis) passes qui risquent de se reproduire ( ex un etat qui va desarmer certains de ses citoyens,premier pas vers le genocide)
    -muscler son jeu facon spartiate pour dissuader les bourreaux en recherche de victime
    -se connaitre soi meme et ses biais pour ne pas devenir soi meme un bourreau ( ne pas laisser un tiers exciter votre haine de l’autre camp dans le but de votre destruction mutuelle et de sa propre domination)
    -essayer de reperer et d’aider les autres si on le peut et s’ils le veulent

    sacre programme…

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    • LibEgaFra // 23.08.2020 à 08h35

       » ( ex un etat qui va desarmer certains de ses citoyens,premier pas vers le genocide) »

      Le premier « désarmement » est intellectuel et cognitif. Il suffit de voir ce qui se passe en France pour comprendre: chacun a raison dans son coin et adieu la conscience de classe. La bourgeoisie triomphe grâce à l’individualisme, ce qui explique aussi la propagande forcenée contre la Chine et la Russie.

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    • Zenobie // 23.08.2020 à 11h10

      Effectivement, l’esclavagisme, les génocides et le racisme sont inhérents à la nature humaine et n’ont que peu à voir avec le libéralisme. Ils ont existé bien avant et, sans doute malheureusement, continueront d’exister bien après la théorie du libéralisme.
      Une démonstration qui part sur des postulats faux ne promet rien de bon…

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      • Ovni de Mars // 23.08.2020 à 13h45

        Absolument pas. Il suffit de considérer le libéralisme ou le fascisme qui lui est associé comme l’expression de la nature humaine primitive. Le socialisme, les Lumières étant au contraire, une élévation de la conscience visant à contrecarrer autant que faire se peut, cette nature humaine. Bref, la différence classique entre Droite et Gauche

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        • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h07

          Cette même « la nature humaine primitive » dont Nietzsche ne cesse de faire l’éloge accusant le judaïsme et son rejeton le christianisme d’en avoir émoussé la force et la barbarie des races pures.

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  • LibEgaFra // 23.08.2020 à 08h23

    Locke, Bentham, Spencer, Tocqueville… il y a un grand absent à l’origine de l’hitlérisme: Nietzsche. Contrairement à Onfray, Hitler l’a lu dans le texte est l’a très bien compris. Surhomme, volonté de puissance et éternel retour. Plus colonialisme, racisme, impérialisme, société de castes, eugénisme, anti-socialiste, anti-modernité, éloge de la guerre, etc.

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    • Maxime // 23.08.2020 à 09h51

      Existe-t-il une théorie philosophique antérieur au nazisme qui n’ait pas favorisé celui-ci? Non, parce que si c’était le cas, le nazisme n’aurait pas existé. Donc la proposition est tautologique: n’importe quelle théorie philosophique antérieur au nazisme l’a forcément favorisé.

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      • LibEgaFra // 23.08.2020 à 15h37

        Selon votre raisonnement le marxisme, l’anarchisme, le christianisme, etc. (on est au 19e siècle) ont « favorisé » le nazisme?! Démontrez-le donc, autrement votre tautologie est un sophisme.

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Tautologie

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        • Maxime // 24.08.2020 à 06h22

          Les historiens « de droite » aiment rappeler qu’Hitler lui-même considérait son oeuvre comme d’inspiration marxiste. Mais justement ça n’a aucun intérêt de présenter les choses comme ça. C’est une évidence que chaque pensée philosophique s’inspire des pensées qui l’ont précédé. On ne peut pas rendre un auteur responsable de ce qu’en feront ses successeurs.

          Après je ne dis pas que l’article est inintéressant, ni que Nietzsche soit exempt de toute critique, mais simplement que je trouve le titre sans intérêt (sauf à être légèrement pute-à-clique).

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          • Larmec // 24.08.2020 à 08h36

            Le but d’un titre, n’est il pas justement d’attirer le lecteur, d’être « pute à cliques »?

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          • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h36

            « C’est une évidence que chaque pensée philosophique s’inspire des pensées qui l’ont précédé. »

            Bien sûr.

            « On ne peut pas rendre un auteur responsable de ce qu’en feront ses successeurs. »

            Oui quand sa pensée a été trahie (Marx par Lénine et Staline – relire le Manifeste), pas quand son programme politique a été rigoureusement mis en application (Nietzsche par Hitler).

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    • Mimipaille // 23.08.2020 à 11h07

      Est on sur que ce soit Nietzsche qui l’ai écrit ?
      Le rôle de sa sœur est des plus trouble, il y a de grandes chances qu’elle l’ai reecrit….
      Cela ne change en rien l’alibi Philosophique pour Hitler. Mais par respect de l’auteur ne lui attribuons pas ce qui ne lui appartient pas, il est vrai que sa pensée visionnaire est une pente glissante pour les barbaries les plus infâmes…..

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      • LibEgaFra // 23.08.2020 à 15h31

        Alors vous serez étonné que Nietzsche avouait une admiration sans limite pour les races barbares.

        Ce n’est pas une « pente », c’est leur justification pure et simple.

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    • Urko // 23.08.2020 à 11h09

      Si la sœur de Nietzsche et les nazis l’ont diffusé sous une forme national-socialo compatible, lui même ne songeait certainement pas à un projet politique, sinon à une sorte de dépassement individuel. Le surhomme Nietzschéen ne se fonde pas sur des critères raciaux. Quant à oser dire que Locke ou Tocqueville seraient à l’origine de l’hitlerisme, ce n’est pas seulement idiot mais fondamentalement indécent et malhonnête. Les avez vous lus ? Étant donnés vos exploits en matières de raccourcis, de leçons de morale adolescentes et d’amalgames, je ne pense pas que vous l’ayez fait…

        +13

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      • LibEgaFra // 23.08.2020 à 15h28

        « lui même ne songeait certainement pas à un projet politique, »

        Preuve manifeste que vous n’avez pas lu Nietzsche, mais reprenez les mensonges d’Onfray. Je recommande le livre de Losurdo, « Il rebelle aristocratico », où il montre que Nietzsche est totus politicus. Il suffit de lire ce que Nietzsche a écrit sur

        « Le surhomme Nietzschéen ne se fonde pas sur des critères raciaux. »

        Bien sûr que si. Voir extraits plus bas. César Borgia est son modèle du surhomme. Nietzsche avouait une admiration sans borne pour Alcibiade, Alexandre, Jules César, Mahomet, Napoléon…

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        • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h31

          « Il suffit de lire ce que Nietzsche a écrit sur  » sa Grande Politique et son éloge de la guerre.

            +1

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        • Pinouille // 24.08.2020 à 11h40

          « Bien sûr que si. »
          A défaut de faire naitre le doute dans votre esprit (cela semble impossible), puisse cette page faire émerger en vous quelques nuances: https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9ception_de_la_pens%C3%A9e_de_Nietzsche
          Notamment le paragraphe « Le nazisme et Nietzsche (1930 – 1940) »

          Vous y lirez cette phrase de lui: « Il n’est vraiment pas en Allemagne de clique plus effrontée et plus stupide que ces antisémites. Cette racaille ose avoir dans la bouche le nom Zarathoustra. Dégoût ! Dégoût ! Dégoût ! »

          Et aussi: « Personne ne me connaît assez »

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    • Jean // 23.08.2020 à 12h24

      « Évidemment le philosophe allemand n’a pas bonne presse en France. C’est dans ce contexte que le second numéro commence par un grand article intitulé « Nietzsche et les fascistes » où Bataille commence par attaquer violemment Élisabeth Foerster, la sœur du philosophe en l’appelant Élisabeth Judas-Foerster. Il y rappelle une déclaration de Nietzsche (écrite en capitales) : « Ne fréquenter personne qui soit impliqué dans cette fumisterie effrontée des races. » »

      Source : http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Ac%C3%A9phale%20(revue)/fr-fr/

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      • LibEgaFra // 23.08.2020 à 15h09

        Quand on met une source sur Nietzsche, il faut citer Nietzsche lui-même. Et exactement.

        « reingewordene Rassen immer auch stärker und schöner geworden sind. — Die Griechen geben uns das Muster einer reingewordenen Rasse und Cultur: und hoffentlich gelingt einmal auch eine reine europäische Rasse und Cultur. »

        Aurore, IV, 272.

        « Den Fabricanten und Gross-Unternehmern des Handels fehlten bisher wahrscheinlich allzusehr alle jene Formen und Abzeichen der h ö h e r e n R a s s e, welche erst die Personen interessant werden lassen; hätten sie die Vornehmheit des Geburts-Adels im Blick und in der Gebärde, so gäbe es vielleicht keinen Socialismus der Massen. Denn diese sind im Grunde bereit zur Sclaverei jeder Art, vorausgesetzt, dass der Höhere über ihnen sich beständig als höher, als zum Befehlen geboren legitimirt — durch die vornehme Form! »

        « Races supérieures » est mis en évidence.

        Le gai savoir, I, 40.

        Lire Par delà le bien et le mal, 62 sur « la détérioration de la race européenne ».

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        • LibEgaFra // 23.08.2020 à 15h21

          Mais l’exemple le plus significatif – il y en a d’autres! – est celui-ci:

          « Diese Verfügungen sind lehrreich genug: in ihnen haben wir einmal die a r i s c h e Humanität, ganz rein, ganz ursprünglich, — wir lernen, dass der Begriff „reines Blut“ der Gegensatz eines harmlosen Begriffs ist. Andrerseits wird klar, in welchem Volk sich der Hass, der Tschandala-Hass gegen diese „Humanität“ verewigt hat, wo er Religion, wo er Genie geworden ist… Unter diesem Gesichtspunkte sind die Evangelien eine Urkunde ersten Ranges; noch mehr das Buch Henoch. — Das Christenthum, aus jüdischer Wurzel und nur verständlich als Gewächs dieses Bodens, stellt die G e g e n b e w e g u n g gegen jede Moral der Züchtung, der Rasse, des Privilegiums dar: — es ist die a n t i a r i s c h e Religion par excellence: das Christenthum die Umwerthung aller arischen Werthe, der Sieg der Tschandala-Werthe, das Evangelium den Armen, den Niedrigen gepredigt, der Gesammt-Aufstand alles Niedergetretenen, Elenden, Missrathenen, Schlechtweggekommenen gegen die „Rasse“, — die unsterbliche Tschandala-Rache als R e l i g i o n d e r L i e b e… »

          Crépuscule des idoles, Ceux qui veulent rendre l’humanité meilleure, 4.

          En évidence les mots avec espace entre les lettres.

          Oui, vous avez bien lu, il est question de la race aryenne.

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        • Dionysos // 25.08.2020 à 18h47

          La race chez Nietzsche s’entend comme un ensemble de marqueurs culturels et de valeurs qui se sédimentent chez un peuple sur un espace géographique particulier. Il n’y a aucun usage biologique du terme dans toute son oeuvre.

          Il emploie ce terme pour éviter de parler « d’âme » et « d’esprit » européen qui sont des termes qui renvoient automatiquement à la spiritualité Chrétienne. Spiritualité Chrétienne qui détériore selon lui les valeurs aristocratiques laissées en héritage aux Européens par les Grecs.

          Races supérieures et races inférieures ne s’entendent que sur un plan symbolique. En fonction des valeurs qui gouvernent chacun de ces groupes. On peut être en désaccord avec Nietzsche sur son appréciation des valeurs de chaque peuple mais en aucun cas l’accuser d’eugénisme.

          L’Eugénisme fait l’économie de la culture en se basant exclusivement sur la génétique. Nietzsche fait l’économie de la génétique dans toute son oeuvre pour se baser exclusivement sur l’étude des valeurs et de la culture européenne.

          C’est en lisant une oeuvre comme vous le faites (de façon littérale sans recul et sans analyse) que des personnes mal intentionnées voire déséquilibrée comme la sœur de Nietzsche trouve des confirmations de leurs thèses délirantes dans des écrits qui en sont dépourvus.

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    • Dionysos // 25.08.2020 à 18h09

      Vous dites n’importe quoi…

      Surhomme, volonté de puissance et éternel retour sont des thèmes philosophiques que l’on retrouve déjà chez les Pré-Socratiques (Héraclite) que Nietzsche adorait. Ces notions n’ont rien à voir de près ou de loin avec la révolution culturelle nazie qui entend régénérer l’Allemagne. Ce qui d’un point de vue Nietzschéen est un non sens.

      Il n’y aucun système politique ni même philosophique chez Nietzsche qui se définissait avant tout comme un poète et non comme un philosophe. Hostiles au collectif qu’il nomme « Troupeau » les idées de Nietzsche ne sauraient servir de base à un programme politique.

      Pour ces mêmes raisons Nietzsche a critiqué très tôt l’Utilitarisme anglais ainsi que le capitalisme industriel naissant (Lire Aurore paru en 1881 ). Pour revenir à l’article on pourrait presque dire qu’il nous avait prévenu…

      Enfin pour finir Nietzsche méprisait les hommes politiques comme Hitler et consort si ce n’est Pierre II du Brésil qui a tant œuvré pour les arts et les sciences dans son Pays.

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  • Guadet // 23.08.2020 à 08h33

    La fin est décevante et contredit le début. En appeler à la déclaration des droits de l’homme contre le libéralisme, en particulier, est schizophrène. C’est bien cette déclaration qui conduit au darwinisme social et à la lutte de chacun contre tous. Voir à ce propos Simone Weil et Michéa.
    Si on veut lutter contre les mauvais effets du libéralisme, qui sont très bien démontés ici, il faut s’en prendre aux fondements, sans quoi on ne fait que les renforcer.

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    • Alfred // 23.08.2020 à 09h08

      Effectivement. Le début est particulièrement intéressant et instructif (je ne connaissais pas l’existence des workouses par exemple). Mais là fin particulièrement laborieuse et tirée par les cheveux constitue un véritable virage sur l’aile qui ne vise qu’à attaquer les adversaires idéologiques du moment. Triste et surtout totalement vain.

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    • Guadet // 23.08.2020 à 09h15

      Je précise que je trouve l’analyse très bonne, mais tout ça pour en arriver à critiquer Zemmour et Finkielkraut est décevant. Le libéralisme décrit ici imprègne autant qu’eux tous les partis de Le Pen à Mélenchon, mais bien plus ceux qui sont au pouvoir depuis 1983, et il me semble que ce sont ceux qu’il faut cibler d’abord. Le darwinisme social est en particulier le cœur de leur politique. C’est lui qui doit être dénoncé parce qu’il dépasse de loin les problèmes de racisme et toutes les discriminations de genre ou de minorités, très commodes à mettre en avant pour faire oublier la partie immergée de l’iceberg.

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    • Urko // 23.08.2020 à 11h11

      Tout le texte est une farce grotesque, pas seulement la fin. Je me demande même si l’auteur sait vraiment en quoi consistent libéralisme, fascisme, nazisme, socialisme…

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      • Ovni de Mars // 23.08.2020 à 13h52

        Pourriez dire pourquoi ce texte est grotesque ? Le lien entre libéralisme et fascisme est pourtant établi : une minorité de privilégiés (par l’argent, la Nature, la race, le Dieu protestant …) doit dominer une majorité d’inférieurs à leurs services.

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        Alerter
        • Patrick // 23.08.2020 à 15h19

          Le libéralisme ne dit pas qu’une minorité de privilégiés doit dominer la majorité.
          C’est une pure invention.

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          • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h09

            « Le libéralisme ne dit pas qu’une minorité de privilégiés doit dominer la majorité. »

            Et pourtant, c’en est la conséquence logique.

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            Alerter
    • Tullius D. // 23.08.2020 à 11h34

      Le libéralisme m’est sympathique tant que « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Si la liberté des uns ne s’arrête pas à l’exploitation des autres, j’aime moins. Est-cela le néolibéralisme ?

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    • astap66 // 24.08.2020 à 02h08

      Non, c’est de la dialectique: un chose contient son contraire (sa négation) et cette négation doit être dépassée (négation de la négation)

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  • Fabrice // 23.08.2020 à 08h37

    On peut toutefois soulever que les fameux socialistes promulguèrent le colonialisme comme « moyen de répandre la civilisation dans le monde » :

    https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1960_num_47_167_1320

    de la collaboration pendant la seconde guerre mondiale :

    https://nidnim.wordpress.com/2015/07/24/liste-des-collabos-socialistes-radicaux-de-gauche-du-gouvernement-de-vichy/

    ou comme le soulignait les crises.fr que les plus grands épisode de libéralisation financières se sont fait sous la gouvernance socialiste : https://www.les-crises.fr/24-01-1984-ps-deregulation/

    ou du fabuleux discours de Hollande au Bourget et au final : https://blogs.mediapart.fr/pierre-sassier/blog/181016/promesses-electorales-mon-ennemie-cest-la-finance

    alors parti socialiste ennemi du libéralisme ou allié qui au final ce charge de réduire à néant toute opposition de l’intérieur ? on peut se le demander quand on voit un ancien membre du gouvernement de Vichy en devenir dirigeant enterrant tout programme de « gauche » en 83 et mettre en place tout une catégorie d’Enarques ou proches (tant en politique que dans les médias ) de ce courant de pensée pour préparer la mise à pied de la France aux théories universalistes et libérales quitte à sacrifier les intérêts du pays et de ses habitants ?

      +19

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    • LibEgaFra // 23.08.2020 à 09h24

      Si le parti socialiste était socialiste, cela se saurait.

      « mon-ennemie-cest-la-finance »

      Quand on cite au moins le faire correctement. Il n’a pas dit « mon ennemi », mais « mon adversaire ». On peut souvent s’entendre avec un « adversaire », n’est-ce pas?

      Cela fait longtemps qu’on met des étiquettes en politique qui ne correspondent pas au contenu. Toujours se méfier des étiquettes quand il y a tromperie sur la marchandise.

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      • Alfred // 23.08.2020 à 10h04

        « Cela fait longtemps qu’on met des étiquettes en politique qui ne correspondent pas au contenu. Toujours se méfier des étiquettes quand il y a tromperie sur la marchandise ».
        Ça vaut aussi pour le RN et les antifas?
        (Parce que pour les soumis tout le monde où presque est déjà d’accord).

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      • Fabrice // 23.08.2020 à 10h04

        Quand on voit en Italie, en Espagne, Grèce ,… Les socialistes se ressemblent étrangement je ne crois pas à l’Exception française, évidemment je ne parle pas du labour anglais que Major enterra, ni du parti démocrate qui ressemble plus à ce qu’est la droite française.

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      • Patrick // 23.08.2020 à 13h16

        Un socialiste a toujours besoin de l’argent des autres, il a donc besoin de la finance.
        Le socialisme s’arrête quand il n’y a plus d’argent des d’autres pour payer du pain et des jeux.

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        • Ovni de Mars // 23.08.2020 à 14h01

          Tandis que le capitaliste n’a pas besoin de l’argent des autres. C’est bien connu !!!
          Que pensez des énormes sommes versées par le gouvernement aux grosses entreprises françaises suite au Covid ? Ou des 26 milliards d’euros de gains obtenus auprès des conducteurs français par les rentiers actionnaires des autoroutes française depuis leurs privatisation par Dominique de Villepin ?

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          • Patrick // 23.08.2020 à 15h21

            Capitalisme de connivence , dérive normale de la sociale démocratie.
            En tant que libéral, j’affirme qu’il ne faut pas subventionner les entreprises, laissez les licencier et laissez les mourir.

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            • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h13

              Exactement, comme ça les grosses boufferont les petites et seront en situation de monopoles. Le rêve pour les multinationales extraterritoriales avec un siège dans un paradis fiscal.

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            • Patrick // 23.08.2020 à 17h58

              limitez ou supprimez l’impôt sur les sociétés en plus de ne jamais subventionner.
              Vous aurez les sièges sociaux et les usines.
              Sinon , tant pis pour vous

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            • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h39

              Finis les impôts! Le paradis!

              Sans plus aucun service public. Le paradis, oui, pour les riches!

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    • Véro // 23.08.2020 à 10h36

      Le mot socialisme recouvre des courants politiques très différents qu’il ne faut pas confondre. En résumé très grossier, il y a le socialisme véritable et le social-libéralisme. Le premier s’oppose au libéralisme dans la mesure où il remet en question la propriété privée des moyens de production et les inégalités sociales (communisme, marxisme notamment, appelés aussi socialisme). Pour contrer ce socialisme réel, les libéraux en ont parfois absorbé certaines revendications, par exemple davantage de justice sociale, ce qui a donné le courant du social-libéralisme (comme le PSF en France). Cette évolution a pu se faire assez facilement puisqu’il ne faut pas oublier que le libéralisme est lui-même à l’origine un mouvement progressiste. Un progressisme qui s’enrichit de certaines revendications d’un autre progressisme, quoi de plus naturel ? Surtout qu’en faisant ça, on gomme l’antagonisme de base, on se positionne dans une sorte de centrisme rassurant (il n’y a qu’à voir aujourd’hui le succès du « ni droite, ni gauche »).
      Mais le social-libéralisme n’est que du libéralisme, et la liste que vous dressez le montre bien.

        +8

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    • Ovni de Mars // 23.08.2020 à 13h56

      Fabrice :
      Vous êtes probablement la dernière personne en France a penser que le Parti Socialiste est socialiste ! Pourriez-vous vous rappelez une seule mesure socialiste prise par ce désormais micro-parti lorsqu’il était au pouvoir depuis 1983 ?

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      • Fabrice // 23.08.2020 à 19h21

        relisez mon texte, je doute que le socialisme ait jamais été de gauche mais défend des valeur libérale et universaliste qui promeut la liberté individuelle primant sur toute forme d’autorité, il faut voir l’idée de base pour comprendre il faut s’intéresser au libertarisme de gauche : https://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarisme_de_gauche l’ennemi étant tout organisme étatique, se perdant en petit à petit dans le neo-libéralisme qui en est une perversion absolue, mais qui a le même objectif.

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    • Larmec // 24.08.2020 à 08h56

      Dans le texte j’ai plutot compris que l’auteur parlait du socialisme, https://fr.wikipedia.org/wiki/Socialisme.
      Pas de notre parti Socialiste qui n’a de socialiste que le nom.

        +1

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  • lemoine001 // 23.08.2020 à 09h13

    Article du plus grand intérêt mais trop long et trop complexe pour être lu sur écran. Je l’imprime pour le lire le stylo à la main.
    Merci d’avoir attiré notre attention sur cette pépite.

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    • LibEgaFra // 23.08.2020 à 09h20

      « Merci d’avoir attiré notre attention sur cette pépite. »

      C’est exactement ça. Je recommande la lecture des autres ouvrages de Losurdo, notamment sur Nietzsche.

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    • Thanos // 23.08.2020 à 14h37

      Et n’oubliez pas d’utiliser un papier glacé, blanchi et de fort grammage, des encres de qualités pour l’impression des photos. Prévoyez de bons surligneurs fluos pour bien faire ressortir les passages les plus fulgurants de l’article. Votre confort oculaire et le génie de l’article valent bien quelques consommables a usage uniques qui ne coûtent rien chez nous. Un peu de papier, d’encre, de solvant, de plastique et d’énergie bien utilisé. C’est pas comme s’il était possible de zoomer sur un écran, de copier des corps de texte sur un logiciel de traitement de texte afin d’en changer la forme et la rendre plus lisible…
      N’oubliez pas non plus d’ imprimer en plusieurs exemplaires d’autres pépites de cet auteur comme sa réhabilitation de Staline, grand humaniste victime de la propagande du Parti, ou son éloge de Gramsci fondateur du PC Italien, qui quelques années avant de mourir explique clairement que le fascisme est finalement moins menaçant pour l’humanité qu’une autre abomination de l’idéologie libérale, je cite : »Si danger il y a, il est plutôt dans la musique et la danse importées en Europe par les nègres. Cette musique a vraiment conquis toute une frange de la population européenne cultivée (…) Comment s’imaginer que la répétition continuelle des gestes physiques que les nègres font en dansant autour de leur fétiches. ou qu’avoir toujours à l’oreille le rythme syncopé des jazz-bands, reste sans conséquences idéologiques ?  » (Lettre à Tania Schucht, 27 février 1928)

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  • LibEgaFra // 23.08.2020 à 09h18

    « “les États-Unis ne sont pas responsable de la politique allemande entre 1933 et 1945« »

    Oh que si! Ford, Standard Oil, etc. ont permis le réarmement d’une Allemagne qui était en manque de pétrole, de camions, etc.

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  • Maxhno // 23.08.2020 à 09h22

    Le néolibéralisme ça commence avec  » les gens voteront comme on leur dira » pour enchaîner après plus d’un siècles de captation des ressources a  » les gens se suicideront quand on leur dira »; le bourgeois n’était pas préteur hier, il l’est encore moins avec la promiscuité d’aujourd’hui .
    Tout ceci est la suite logique d’une condescendance de classe qui instrumentalise l’espace public pour occulté sa propre médiocrité et qui finit par construire un paradis artificiel qui n’existe que par la damnation des pauvres, un meta-monde ou le divin avaliserait les théories rocambolesques d’un Zemour ou d’un Alexandre, un monde ou BHL est le sauveur du monde libre, ou Le Pen est quelqu’un d’aimable , ou le 20h de Crespo-mara a des choses inintéressante a dire.

      +11

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  • RGT // 23.08.2020 à 09h47

    Je cite Theodore Rossvelt :
    « Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit d’avoir des descendants »…

    À mon avis, si l’on commençait à appliquer cette stratégie aux criminels et aux idiots les plus nuisibles il faudrait commencer par tous les criminels en col blanc et tous les « élus » qui trahissent leurs promesses en plongeant la population dans la misère.
    Et je ne vous parle pas des « divins énarques » dont les conséquences de leurs « idées lumineuses » s’avèrent infiniment plus néfastes pour la société que les pires bandes de délinquants réunies dans des razzias sanguinaires.
    Le principal problème au niveau de la détection de leurs méfaits consiste au fait que les bandes font finalement largement moins de victimes mais de manière très concentrée alors que les « grands esprits » font infiniment plus de victimes mais de manière diluée et qui peuvent être incriminées à des causes externes qui ne sont en fait que les conséquences de leurs décisions.

    Et pour leur stérilisation il serait possible d’utiliser une technique éprouvée et peu coûteuse pour la collectivité : Les pendre par leurs attributs et attendre que le corps se sépare naturellement des accessoires superflus.

    Et quitte à perpétrer les traditions du libéralisme, il faudrait aussi les marquer au fer rouge sur le front et les obliger à porter des costumes permettant de facilement les identifier, des pyjamas jaunes à bandes horizontales noires par exemple.
    Les enfants pourraient leurs jeter des pierres pour les faire fuir quand ils s’approchent trop près.

      +9

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  • Urko // 23.08.2020 à 10h11

    J’ai lu l’intégralité de ce papier. Une purge. Même pour un adversaire du libéralisme, il apparaît que la thèse de cet auteur visiblement politisé repose sur un bricolage indigent : analogies bancales, confusions ridicules, parallèles lamentables. Ce n’est pas sérieux. Quand on se donne pour ambition de porter une accusation aussi grave que de démontrer les éventuelles racines libérales du nazisme, on se donne la peine de faire un travail de fonds, fouillé et étayé. Tel Américain du XVIIIeme avait des esclaves, et hop, comme les anglo saxons équivalent à libéraux convaincus (nouvelle définition sans doute) sauf quand certains protègent les Indiens contre les autres, mais pas les Irlandais, et que ça ressemble à un génocide, enfin bref, voilà, la preuve apparaît : les libéraux ressemblent aux nazis, et aux fascistes, parce que hein, tout ça relève de la même famillen et on ne va tout de même pas s’embarrasser de nuances hein. Confondant. Fumisterie. Sinon, pour rechercher ces éventuels liens entre nazisme et libéralisme, il suffit de connaître en quelle estime les théoriciens nazis tenaient le libéralisme : ils l’abhoraient et se proposaient de le combattre sans pitié. Ils n’avaient sans doute pas lu les-crises une fin août. Attachons nous aussi à la politique qu’ils ont menée, très interventioniste et fondée sur la commande publique puis le pillage des pays conquis, et leur nature libérale ne sautera pas aux yeux. Ils partagent leur haine des états nations et la promotion de rapports humains fondés sur une compétition féroce. Aspect à creuser d’ailleurs car il s’agit peut-être de la faiblesse majeure du libéralisme. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, mais quand même…

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    • Véro // 23.08.2020 à 13h47

      L’anti-capitalisme nazi est particulier, c’est l’image cliché du banquier juif qui explique le rejet du capitalisme, de pure façade, des nazis. Et il ne débouche pas sur l’absence de capitalisme d’ailleurs (bon nombre d’entreprises privées de type capitaliste se sont enrichies sous le régime nazi). Le libéralisme économique peut aussi admettre un certain interventionnisme, on le voit actuellement. Mais ce qui compte le plus c’est de savoir si c’est pour satisfaire l’intérêt général ou des intérêts particuliers (lobbying). La compétition n’est pas étrangère au libéralisme (capitalisme), ni évidemment l’esprit de conquête.
      Ce que les nazis détestaient c’était la Révolution française et sa déclaration des droits de l’homme, et en particulier le principe d’égalité.

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  • lemoine001 // 23.08.2020 à 10h30

    On peut noter en retour une influence du nazisme sur les théories libérales par le management. Voir l’historien Johann Chapoutot : « Libres d’obéir : le management, du nazisme à la RFA »
    De même à travers la publicité quand elle fait l’éloge du « tout est permis »
    https://lemoine001.com/2014/12/09/jeff-koons-artiste-et-philosophe/#comments

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    • Ayako // 23.08.2020 à 12h24

      Total contre-sens. Chapouteau dit précisément l’inverse. Les nazis n’ont rien inventé, ils ont juste récupéré des idées qui étaient en vogue à l’époque. Les sovietiques ont d’ailleurs beaucoup utilisé les techniques du management, bien avant les nazis.
      Le management en soi, d’ailleurs,n’ a rien de liberal. C’est plutôt une manière de faire faire des choses à des gens malgré eux et sans qu’ils s’en rendent compte (« Libres d’obeir », c’est justement le sous-titre du livre de Chapouteau)

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      • Michel LEMOINE // 23.08.2020 à 13h27

        Vous allez peut-être accuser l’éditeur de faire un contre-sens ! Il écrit en quatrième de couverture : « le nazisme aura été un grand moment managérial et une des matrices du management moderne ».
        C’était une idée neuve que cette « organisation hiérarchique du travail par définition d’objectifs, le producteur, pour y parvenir, demeurant libre de choisir les moyens à appliquer. » On retrouve cela en France dans les années 70/80 sous l’appellation de « direction participative par les objectifs »
        Beaucoup du nazisme a été sauvé après la guerre. En philosophie on peut penser au recyclage de Heiddeger ou à Karl Schmidt (je me souviens d’avoir entendu quelqu’un comme D Bensaïd en faire l’éloge)

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        • LibEgaFra // 23.08.2020 à 16h24

          Nietzsche voulait un empire européen dirigé par l’Allemagne, et il a vomi son pays vers la fin parce que son projet n’était pas réalisé. On constate aujourd’hui que l’ue réalise ce projet. Cf. la souveraineté européenne voulue par Macron. Il voulait une société de castes avec un « troupeau » pour servir les « hommes supérieurs » et les « génies ». Cf. avec l’ouverture des frontières par l’Allemagne pour laisser entrer un « troupeau » de remplacement.

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        • pseudo // 23.08.2020 à 21h55

          j’ai l’impression que le nazisme à récupéré puis inspiré, non parce que c’est une pierre angulaire de la compréhension de cette question du management comme une forme de néo esclavagisme, mais bien plutôt car ce n’est qu’une forme d’expression opportuniste de ce que l’homme est un loup pour l’homme car le propre de chacun est de vivre dans les meilleurs conditions possible pour se reproduire. Les niveaux d’inégalités que nous vivons actuellement rappellent fâcheusement les niveaux d’inégalités qui subsistaient à l’heure de l’esclavagisme libre, assumé et légiféré… On a juste adoucit la forme pour la rendre acceptable pour le plus grand nombre afin de pouvoir exploiter plus pour gagner plus, pour encore plus améliorer ses conditions d’existence et de reproductions. bref, nous sommes des bêtes soumises à leurs instincts primaires qui s’ignorent car ce comportement est identique à travers tout le règne animal ou végétal. Avoir un cerveau sur développé est une chose, savoir s’en servir en est une autre.

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          • Ayako // 24.08.2020 à 10h38

            On “sur-estime” un peu trop le nazisme. Ça m’épate toujours un peu cette “fascination” à son égard plus de 80 ans après. Comparer nazisme et libéralisme, à mon avis, c’est faire bien trop d’honneur au nazisme qui en réalité n’a rien d’original.
            Pas étonnant que des chefs nazis se soient inspirés des théories du management et aient continué après 45 à développer leur pratique du management.C’est juste que le management c’est efficace et que c’était des sortes de gens qui aimaient l’efficacité!
            La chose qu’on a beaucoup de mal à avaler, c’est que le nazisme à son époque, ca paraissait super moderne et que c’est pour ça que plein de gens ont adhéré (parmi l’élite économique américaine par exemple). Quand le nazisme est apparu comme définitivement “has been” apres 45, on a dit que c’était un ovni, on a voulu le diaboliser pour justifier d’avoir englouti tant d’énergie à le combattre alors qu’on comprenait bien que ses buts étaient finalement assez comparables à ceux des vainqueurs – un peu comme le mouton noir dans les rites sacrificiels- mais ce faisant on l’a sacralisé.

            Le libéralisme est beaucoup plus complexe et polysémique que le nazisme. Comparer les deux en disant que l’un est à l’origine de l’autre et qu’il s’influencent mutuellement est un contre-sens

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          • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h46

            La concurrence n’intervient que quand les ressources sont limitées par rapport à la population. Plus il y a surpopulation, plus la concurrence s’intensifie. C’est un déséquilibre qui se traduit et se résout partiellement par les massacres, l’esclavage, les inégalités sociales. Dans les petites communautés au contraire, c’est la solidarité et la coopération qui priment.

            C’est la volonté de domination qui littéralement ruine le monde.

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            • Ayako // 24.08.2020 à 14h36

              La volonté de domination et son corollaire, la prédation sont des phénomènes naturels. Pourquoi la predation Individuelle serait-elle plus mauvaise que la coopération pour “produire” (au demeurant des prédateurs peuvent aussi coopérer et s’entraider)?

              C’est la philosophie libérale, Locke en particulier, qui diabolise l’économie de prédation en faveur de l’économie de production ; seul le travail et la production par le travail fondent les droits de propriété pour lui, ce qui lui permet de mettre au rebut les indiens qui sont des prédateurs (chasseurs de bisons au même titre que les loups).

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  • nulnestpropheteensonpays // 23.08.2020 à 10h45

    Comment soutenir des théories pareilles (l’élitisme d’Alexandre, par exemple ), quand le premier imbécile venu peut devenir milliardaire pour peu qu’il n’ai aucun scrupule .Vous vous rendez compte si il n’y avait que Trump qui puisse procréer ….La décadence guette tout ces bons aryens et mauvais a tout aurait ajouté ma mère …Alexandre tu tiens ta fortune de la masse gluante et sale et jaune qui produit pour toi et qui en a mare de la workhouse sise en banlieue .

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  • nulnestpropheteensonpays // 23.08.2020 à 11h09

    Quand je pense que cet imbécile de Macron n’a pas su profiter du mouvement des gilets jaunes pour faire dans le social .Et que maintenant il en arrive a balancer des milliards alors qu’il est trop tard .J’espère que c’est par bêtise , et pas par orgueil , mais vu son milieu social , je crains que ce ne soit les deux ….Il ne peut y avoir qu’un mégalomane stupide pour pour penser incarner la présidence de la France a lui tout seul .Pense a cela peuple français , il ne te reste que peu de temps avant que ces fossoyeurs ne ruinent le plus beau pays du monde , le pays de la révolution et des droits de l’homme en le transformant en une banlieue américaine nourrie a la junk food intellectuelle et physique .On a pas a choisir entre noiche et ricain , on les met a l’amende tout les deux !

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  • calal // 23.08.2020 à 11h59

    Un ex-youtubeur americain TFM a une maniere interressante de classer les differents partis politiques,permettant par la de bien suivre leur evolution sur l »echiquier.Pour lui,fini,la gauche et la droite,les democrates et les republicains,mais plutot 3 axes ou situer les hommes et les femmes politiques:
    – les liberaux pour lesquels il faut tout sacrifier pour garantir la liberte
    -les communistes pour lesquels il faut tout sacrifier pour garantir l’egalité
    – les absolutistes pour les lesquels il faut tout sacrifier pour garantir la stabilite.

    Rapidement on voit que ce modele explique bien les derives des communistes et des liberaux qui,une fois qu’ils ont accede au pouvoir , se convertissent a l’absolutisme et sacrifient tout pour garantir la stabilite de LEUR pouvoir. Tout sacrifier s’entendant surtout par le sacrifice des anciennes valeurs,des anciens allies et de ceux qui ont eu la naivete de croire en la sincerite de leur engagement de depart.

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  • un citoyen // 23.08.2020 à 13h29

    Autant je trouve ce texte salutaire pour montrer les effets pervers (et il y a de quoi) autant je le trouve trompeur.
    Je m’explique, le mot libéralisme a plusieurs interprétations, certains vont le comprendre d’une manière et d’autres d’une autre.
    Personnellement, je comprends ce mot par libération. Et dans ce sens, cette forme a démarré bien avant John Locke. En effet (et si j’ai bien compris), à partir du XIIIème siècle, les seigneurs féodaux (en France) ont libéré -partiellement- leurs contraintes sur le peuple car cela favorisait l’économie. Ce qui ne signifiait pas que le peuple était devenu libre, loin de là mais ce fût une avancée. En Angleterre, le même type de chose s’est produite mais par la lutte de la classe bourgeoise contre le roi Jean sans terre pour exiger des droits (magna carta).
    Mais que veut faire comprendre l’auteur de ce texte ?
    Que les penseurs qui prônaient le libéralisme ‘à leur façon’ ou qui furent proclamé libéraux, ne l’étaient pas vraiment ou partiellement ? Ben c’est ça qui me rend sceptique puisque ce n’est pas ce que fait l’auteur, il critique rapidement le libéralisme et non la trahison du libéralisme.
    Ce qui fait (dans mon sens du moins) que le libéralisme est rapidement noyé dans son contraire. Loin de moi l’idée que le sens que je perçois est celui à choisir nécessairement mais si les mots pouvaient avoir une définition précise et admise communément, les flous seraient davantage dissipés et on avancerait.

      +4

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    • Peter C // 23.08.2020 à 18h18

      « En Angleterre, le même type de chose s’est produite mais par la lutte de la classe bourgeoise contre le roi Jean sans terre pour exiger des droits (magna carta). »

      En fait, c’était des nobles principalement soucieux de leurs propres droits et privilèges qui ont forcé Jean sans Terre à signer Magna Carta en 1215, même si celle-ci parle souvent en termes d’hommes libres (noblesse et paysannerie libre confondues) et consacre une poignée de dispositions aux commerçants (et une seule aux vilains, qui constituaient la grande majorité de la population du royaume).

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      • un citoyen // 23.08.2020 à 20h11

        Oui, c’était des nobles et non des bourgeois comme je l’ai écrit maladroitement. Merci aussi pour les précisions apportées.

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  • bojahir // 23.08.2020 à 17h00

    Trois remarques :
    * L’américain et le français ne signifient pas la même chose lorsque le concept de LIBERTÉ est évoqué. L’anglo-américain exploite le terme « freedom » qui n’a rien à voir avec le mot « liberté » en français. 2 langues, 2 histoires, 2 héritages, 2 peuples, etc…
    ** se documenter sur les liens spécifiques du  »libéralisme » avec le nazisme et les autres « -isme » durant période d’ascension des synarchies et des liens (étroits) établis avec le monde des grandes entreprises : voir en particulier le colloque Walter Lippmann de 1938.
    *** Pour les incrédules ou le entêtés (saint Thomas) se plonger aussi, dans le fondateur bouquin de Zeev Sternhell ( » l’historien qui secoua la France comme un prunier fasciste »-sic) : « Ni droite ni gauche: l’idéologie fasciste en France ».

      +2

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  • astap66 // 24.08.2020 à 01h44

    Merci de parler de cet ouvrage de lumineux de Losurdo, qui permet de comprendre l’importance de l’esclavage dans l’apparition du libéralisme, comment les philosophes et les intellectuels ont réagi, et l’importance de ces différentes positions par rapport à l’esclavage dans les mouvements réactionnaires et fascistes du XX ème siècle.
    A lire absolument.

      +0

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  • calal // 24.08.2020 à 08h05

    L’auteur du texte est malhonnete car il ne compare pas ce qui est comparable. Il prend les ideologues en pointe du liberalisme et les compare avec les « praticiens »,avec la realite du terrain de l’epoque. L’honnetete intellectuelle aurait ete de les comparer avec les ideologues en pointe du mouvement socialiste ou des autres courants de pensee des l’epoques considerees.De meme,pour contrer les arguments sur les pratiques moralement reprehensibles denoncees dans l’article,il faut evoquer les pratiques « reelles » des « praticiens » du communisme ( goulag contre camp de concentration).

    4 a 5 variables sont a identifier dans l’etude des idees et surtout de leur evolution ou plutot de leur diffusion/application:
    -le temps ( un parisien de 1700 est different d’un parisien de 2000)
    -l’espace ( un parisien de 1700 est different d’un ardechois de 1700)
    -l’appartenance socio economique ( un bourgeois parisien de 1800 ne pense pas pareillement qu’un ouvrier parisien de 1800 ou un contremaitre parisien de 1800)
    -voir l’age ( les idees nouvelles sont adoptees preferentiellement d’abord par les jeunes et on du mal a percer la caboche des plus agees,tout autres choses etant egales par ailleurs)

    et la on se rend compte de l’uniformisation de la diffusion culturelle a l’heure d’internet…ou il est de plus en plus difficile de masquer l’incoherence entre une doctrine professee et la realite des faits.

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  • Rémi // 24.08.2020 à 16h52

    Franchement il existe une naunce entre une correlation et une cause.
    Le titre laisse supposé que les théroies libérales sont une cause théorique du nazisme.
    Franchement J’en doute. ce serait comme de dire que le développement des hauts fournaux est la cause du developpement de l’artillerie.
    Non, les hauts fournaux ont permit de faire de meilleurs canons, mais l’artiellerie était déjá utilisée. Il y a correlation et non cause.

    Dans le cas le libéralisme est un ouitl qui dit que si l’état s’abstient d’intervenir les gens prendrons les meilleurs décisions possibles car leur interêt leur commande de tirer le meilleur de leurs ressources.
    Le fait que les libéreaux aient été des hommes et aient partagé des pr´jugés largement répendus à l’époque montre plus une faiblesse intelectuelle chez les auteurs qu’une cause.
    Ainsi le sujet du Workhouse montre un formidable préjugé de classe, mais in libéral devrait juste dire que l’on ne devrait pas faire de Workhouse.
    Ou alors uniquement si les Workhouse sont un moyen moins cher d’assurer l’ordre que de payer des policiers.

      +1

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    • Ayako // 24.08.2020 à 17h43

      La fondation des workhouse n’est pas spécialement à relier avec le libéralisme. Plutôt avec ce que Foucault appelait “le grand renferment” à partir de la renaissance.

      Tout ce qui touche de près ou de loin le monde anglo-saxon n’est pas forcément “libéral”!

        +0

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      • Rémi // 24.08.2020 à 18h11

        C’est ce que je dit qu’en théorie libérale les workhouse sont une hérésie.

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  • Rémi // 24.08.2020 à 16h54

    Le nazisme comme toutes les théories raciste est une vision basée sur un distortion du darwinisme: Darwin explique que les espéce s’adaptent pour survivre. Les distortion disent que ces adaptations sont meilleures. Nuance importante.
    Cette vision distordue méne au docteur Malthus qui dit qu’il n’y a pas assez pour tous dans la nature et donc conduit logiquement à l’élimination active des moins bons.

    Le libéralisme lui va se contenter de dire que des individus libres saurons mieux exploiter une nature limitée et á partir de celle ci obtenir davantage que ce que la nature aurait spontanément offert.
    On constate donc qu’en théorie libérale le grand banquet de la nature peut s’élargir (Ce qui est historiquement arrivé) Alors qu’en théorie malthusienne il faut acquaparer les ressources et eliminer proactivement les plus faibles pour que le groupe survive.
    Faut-il donc s’étonner que le nazisme ait été un nationnal socialisme ou l’état était le centre de tout?

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    • R // 24.08.2020 à 21h06

      Il vous faudrait relire Malthus sans a priori, parce que je crains que vous l’ayez comme beaucoup d’autres très mal compris. Nulle part Malthus ne recommande l’élimination de qui que ce soit, et si VOUS arrivez à cette conclusion, ne blâmez pas Malthus mais votre malheureuse interprétation.

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  • Véro // 25.08.2020 à 15h54

    Je profite de cet article pour recommander la lecture d’un mémoire de master2 intitulé « les nazis et le cône sud-américain : influences et intégration sociale et politique » d’Amandine Cerutti.
    On le trouve sur internet. Il regorge d’informations intéressantes et opère un lien avec les dictatures notamment celle de Pinochet.

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  • Incognitototo // 25.08.2020 à 18h51

    Intéressant au niveau des rappels historiques, mais très léger au niveau des prémisses, des raisonnements et des conclusions.

    D’abord LE libéralisme, ça n’existe pas. Les grandes idées générales ne veulent rien dire en soi et ne sont pas interprétées de façon homogène (par exemple, le principe de « liberté est à géométrie variable selon les penseurs). De plus, pour les théories économiques qui en résultent, il y a au moins (à ma connaissance) une vingtaine de chapelles…

    Donc, il faudrait plutôt parler DES libéralismes.

    De même, le libéralisme des lumières françaises est notablement différent de celui des Anglo-saxons. Ces derniers sont toujours imprégnés de morale chrétienne et raisonnent selon des principes moraux, alors que nous pensons à partir de principes de droit comportant chacun leur propre limite (c’est énorme comme différences conceptuelles et de raisonnement).

    Ensuite, relier le libéralisme au nazisme, c’est historiquement une erreur et totalement à côté de la plaque. Avec une religion omniprésente (et culpabilisatrice), il n’y avait pas plus corsetée, rigide, rigoriste, traditionaliste, refoulée, en bref « anti-libérale » (et en plus humiliée et exsangue), que la société allemande avant qu’elle ne bascule dans le nazisme.

    Visiblement l’auteur a quelque peu raté la lecture de W. Reich : « La Psychologie de masse du fascisme » (en 1933) ou encore « Écoute petit homme » (1945)…
    Et aussi, de Vincent de Gaulejac (et ses co-auteurs) : « La lutte des places », qui resitue et recadre le problème des luttes politiques à un niveau universel et individuel (et non pas à travers des catégories artificiellement établies). Mais il y en a bien d’autres qui avec leurs analyses sociologiques et psychologiques mettraient à bas les théories développées dans cet article.

    En réalité, l’histoire est pleine de massacres consécutifs à des croyances et/ou des idéologies. Ceux des religieux, des communistes ou des néo-libéraux (Cf. : les USA) ne sont pas différents de ceux du nazisme et des fascismes, et peu importe les « discours » qui les justifient.
    Leur seul point commun est que tous ceux qui ont « dérapé » dans l’horreur pensaient agir pour le bien commun et prétendaient dogmatiquement à l’universalisme. En fait, 2 composantes de tous les états psychotiques.

    Alors libéralisme menant au nazisme, non pas du tout : ça n’est pas le discours qui fait les actes, mais les composantes psychotiques de leurs promoteurs qui les sous-tendent.

      +3

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    • Incognitototo // 25.08.2020 à 22h50

      « L’élément le plus meurtrier de l’histoire de l’humanité est sans doute l’illusion d’une réalité « réelle » avec toutes les conséquences qui en découlent logiquement. » ; Paul Watzlawick dans « La réalité de la réalité », un des nombreux systémistes qui a radicalement modifié mon approche politique et ma façon de penser.

        +2

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  • Dionysos // 25.08.2020 à 22h31

    Il faut malheureusement appeler un chat un chat : cet article est un torchon aux airs de réquisitoire.

    Aucuns des termes nécessaires à la réflexion proposée ne sont définis (libéralisme, facisme, nazisme, socialisme). Les approximations, amalgames et anachronismes s’enchainent dans le seul but d’aboutir à une conclusion maladroite et puant l’idéologie: les morts du socialisme sont des accidents tandis que ceux du libéralisme sont des crimes.

    A vous lire on dirais que le Nazisme est née quelque part entre les États-unis et L’Angleterre mais surtout pas en Allemagne. Ne vous déplaise libéralisme, facisme et nazisme désignent des concepts nés de territoires, de peuples et d’époques différentes.

    Enfin pour votre gouverne l’esclavage, le colonialisme, l’impérialisme, les génocides, les délires religieux ne sont pas des monopoles des pays dits occidentaux mais des pentes naturelles présentent dans toutes les cultures et chez tous les êtres humains. N’Avez vous pas lu les moralistes?

    J’en profite pour vous préciser que Mr. Macron n’est pas un libéral (pour les mêmes raisons que vous avez recensés) et qu’il n’est avant tout, comme Marx et Jaurès que vous semblez chérir, qu’un Bourgeois.

      +3

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