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30.janvier.202030.1.2020 // Les Crises

Macron et ses soutiens : « Les réseaux sociaux, voilà l’ennemi ! » – Par Anne-Sophie Chazaud

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Source : Vu du droit, Anne-Sophie Chazaud, 16-01-2020

Au dictionnaire des idées reçues de l’époque, surtout ne pas oublier de liquider l’espace de débat public des réseaux sociaux dans un tourbillon de lieux communs aussi banals que manipulateurs et liberticides.

Emmanuel Macron, dans ses vœux à la presse du lundi 15 janvier, s’est ainsi livré à un curieux exercice, quelque part entre l’esquive, le lancer de couteaux raté et la danse du ventre.

Le Président dont on connaît les relations difficiles avec la presse, -laquelle a pourtant largement contribué à sa prise de pouvoir, qui le lui a bien mal rendu par la suite-, a été pris à parti en préambule de cette rencontre, poliment mais fermement, par Olivier Bost, journaliste à RTL et président de la presse présidentielle, qui a énuméré quelques exemples des menaces dont la liberté de la presse fait l’objet de la part du pouvoir : convocations de journalistes par la DGSI qui travaillaient notamment sur l’utilisation d’armes françaises au Yemen, loi sur le secret des affaires qui fait peser un risque juridique majeur sur la profession au regard notamment de la protection du secret des sources, difficultés rencontrées par la presse pour faire correctement son travail lors des nombreuses manifestations qui émaillent ce quinquennat en raison des réactions parfois violentes et répressives des forces de l’ordre –journalistes professionnels titulaires de leur carte de presse embarqués au commissariat, privés de leurs protections, privés de leur matériel de travail dans le suivi des manifestations, etc. Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut, et il conviendrait notamment d’y ajouter la mise en place d’un « Conseil de déontologie journalistique et de médiation » (CDJM) en décembre 2019, sous l’impulsion directe et selon les souhaits du gouvernement, ce qui laisse aisément augurer de son réel niveau d’indépendance et qui le fait davantage ressembler, pour l’heure, à une sorte de Conseil de l’Ordre des journalistes : du contrôle des « bonnes pratiques » à celui de la « bonne pensée » courtisane, il n’y a guère qu’un tout petit pas et la France n’est pas le pays du Watergate.

Face à cette situation inconfortable, Emmanuel Macron a procédé selon sa méthode favorite et éprouvée : diviser pour s’en sortir et donc, en la circonstance, dire à cette profession ce qu’elle avait envie d’entendre, puisque les discours macroniens sont une succession de propos circonstanciels, entrant souvent en contradiction les uns avec les autres et ayant pour but de donner momentanément à telle ou telle « communauté » ce qu’elle souhaite, sur le moment, recevoir comme parole.

Pour qu’un groupe identitaire se ressoude (ici celui de la corporation médiatique), il lui faut toujours, on le sait, une victime expiatoire, un bouc émissaire qui lui permettra, comme le faisait remarquer René Girard dans ses réflexions sur le Mensonge romantique et vérité romanesque, d’y fonder sa propre narration, son propre récit. La victime expiatoire ici était toute trouvée : c’est vous, c’est moi, c’est votre voisin, c’est le peuple tout entier qui trouve à s’exprimer sur les réseaux sociaux et qui le fait, horresco referens, dans une certaine liberté pas encore tout à fait tombée sous la férule du contrôle étatique lequel ne ménage toutefois pas sa peine.

Les réseaux sociaux, voilà l’ennemi ! Voilà l’ennemi constamment désigné désormais à la fois par de nombreux journalistes ou chroniqueurs mais aussi intellectuels établis qui ne supportent visiblement pas d’être dépossédés de leur pouvoir de prescription et de perdre ainsi leur position de monopole exclusif dans la fabrique de l’opinion, et c’est également l’ennemi maintes fois désigné du pouvoir qui a, sur ce sujet, depuis longtemps sonné le tocsin par une ribambelle de déclarations et de mesures profondément liberticides au regard de la liberté d’expression, mais aussi au regard de la réelle liberté d’information.

Car, il faut croire que les chantres de la disruption et de l’uberisation prônent ces méthodes dans tous les domaines de la société et du travail à l’exception de ceux qui visent leurs prés carrés… : ubérisez-vous, braves gens, mais pas dans mon domaine !

Au cours de la triste semaine de commémoration des attentats de Charlie, une presse relativement unanime, impuissante qu’elle a été à faire réellement face à la régression incontestable de la liberté d’expression, s’en est pris de manière outrancière aux réseaux sociaux accusés de tous les maux.

Or, s’il est exact que ceux-ci sont un des lieux d’action possibles pour les activistes militants de tout poil qui n’aiment rien tant que le harcèlement et la censure, ils sont loin d’en être le lieu d’action unique ni même le principal. Rappelons ainsi à toutes fins utiles que le lieu privilégié d’action néfaste des Social Justice Warriors est avant tout le terrain du harcèlement judiciaire et, que l’on sache, la justice n’a pas été visée par un semblable discours en délégitimation.

L’ennemi, la cause est entendue, ce sont donc les réseaux sociaux, c’est-à-dire cette agora du XXIème siècle permettant à l’opinion publique de s’exprimer (encore un peu) librement, d’échanger des informations, de débattre. Et, précisément, Emmanuel Macron a fustigé la société du « commentaire permanent ». Mais, qu’est-ce que le « commentaire permanent » sinon la liberté de conscience et d’expression exprimées librement en démocratie. Quelle est l’idée ? Faire taire les commentaires ? Cela porte un nom et ce nom n’est pas la démocratie.

Car, sur les réseaux sociaux, qui ne sont ni bons ni mauvais en soi –ce dont n’importe quel médiologue, même vieillissant, devrait se souvenir– se joue en réalité une question profonde qui a tout à voir avec la question du pouvoir.

Certes, au dictionnaire des idées reçues sur le sujet, surtout ne pas oublier de parler de « lynchages ». Et c’est vrai, qu’il y en a, des lynchages, -toute personne intervenant dans le débat public avec un minimum de convictions ou d’originalité est bien payée pour le savoir-, c’est vrai qu’il y a, parfois, du harcèlement, comme il y a du harcèlement partout. Ces faits tombent sous le coup de la loi pénale et il appartient à chacun, selon son souhait et sa capacité à encaisser les mauvais coups, à porter les faits répréhensibles en justice, exactement comme dans l’espace public matériel.

On parle, on bruisse, on s’offusque de « tribunaux médiatiques », de « fausses informations », de « chasses aux sorcières ». On fait la chasse à la chasse aux sorcières, on prend la pose dans une méta-chasse aux sorcières afin de se distinguer autant que faire se peut du vulgaire, comme si on n’avait d’ailleurs rien d’autre à faire lorsque le pays est au bord de la rupture sociale et politique. On prend des airs théâtraux et on aime à se faire peur. Pourtant, au-delà des outrances qui sont le propre de tous les espaces de débat public libres et démocratiques, les réseaux sociaux sont avant tout un lieu de débat et de circulation d’information comme les peuples (libres) n’en ont jamais disposé dans le passé. Et c’est bien cela qui dérange. Qui dérange à la fois ceux qui jusqu’alors en possédaient le monopole professionnel, institutionnel, académique, et ceux qui ont toujours souhaité contrôler la circulation de l’information (le pouvoir politique). Il s’agit là, une nouvelle fois, d’un petit partage du pouvoir au sein d’une caste qui n’entend pas se laisser déposséder de ses leviers d’action dans la fabrique de l’opinion et l’on retrouve ici une nouvelle variante de la scission désormais avérée en maints domaines entre le bloc élitaire et le bloc populaire, avec, du reste, à la clef, la question concrète d’un éventuel basculement politique qui est le véritable enjeu de tout cette mise en scène théâtrale et inquisitoriale.

Les journalistes ont des pratiques d’investigation (normalement…) qui apportent à leurs contenus une légitimité professionnelle. On n’imagine pas qu’ils puissent être menacés par la libre expression de l’opinion publique populaire, si ? On ne voit pas, en réalité, en quoi ces pratiques seraient concurrentielles sauf à les considérer sous l’angle d’une volonté de pouvoir et de mainmise. Il semblerait bien au contraire que ces différents biais d’approche du réel soient autant de richesses complémentaires auxquelles le journalisme apporte une valeur ajoutée, sauf si l’enjeu n’est pas le réel mais le pouvoir, ce qu’à Dieu ne plaise…

Pareillement, le pouvoir politique macronien n’a de cesse de vouloir contingenter la liberté permise par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, dans une constante obsession liberticide, et pour cause puisqu’il s’agit de contrôler les moyens d’une éventuelle réélection. La loi anti pseudo-fake news instaurant une sorte de magistère de la Vérité officielle, dans l’urgence par le juge des référés en période électorale, constitue à ce titre un absolu scandale antidémocratique. La loi Avia, tout pareillement, retenue par les parlementaires dans sa pire version liberticide, sanctionnant des contenus a priori et dans l’urgence (24 heures) selon des critères d’appréciation idéologique mais qui se frottera bien vite aux exigences d’un discours politiquement compatible avec les vues du pouvoir en place, fait, quant à elle, peser les pires menaces sur ce formidable espace de liberté que sont devenus les réseaux sociaux.

On a beaucoup parlé de désinformation, de fake news, de faux journalistes. Pourtant, nous n’y voyons que la peur, la peur petite-bourgeoise d’une oligarchie médiatico-politique qui s’est vue dépassée par l’expression du terrain, le peuple ayant, pendant toute la séquence de répression du mouvement des gilets jaunes, commencé par faire le travail réel d’information à la place de ceux dont c’était le métier, puisque ceux-ci étaient si frileux à le faire. Sans les images de terrain, toutes ces vidéos prises sur le vif par les citoyens, tous ces témoignages de victimes, comment un journaliste aussi irréprochable et professionnel que David Dufresne aurait-il pu nourrir son magistral travail de documentation sur les violences policières qui n’ont cessé de croître avec la gestion macronienne des conflits sociaux et politiques ? On a bien là la preuve que le journalisme et les réseaux sociaux peuvent travailler main dans la main en vue de l’élaboration de la vérité, parce que ce lieu est avant toute chose une agora et qu’en démocratie, c’est l’agora le plus important, et non les petits cénacles de l’entre-soi. Les médias mainstream ne commencent à timidement reprendre enfin la question de la répression policière inouïe qui s’est déchaînée contre le peuple français que plus d’un an après que des dizaines et des dizaines de manifestants ont été blessés, mutilés, éborgnés, arrêtés, condamnés, et ils le font seulement maintenant parce qu’ils n’ont plus le choix, mis devant le fait accompli, sauf à perdre définitivement toute crédibilité.

Sans les réseaux sociaux, la dénonciation de cette répression de masse et ces méthodes d’un autre temps n’aurait tout simplement jamais été possible. Et c’est bien, dans le fond, l’opposition sociale et politique (de tous bords) qui est en réalité dans le viseur de toutes ces mesures antidémocratiques et cet irrépressible désir de censure.

Sans les réseaux sociaux, par exemple, la manipulation mensongère de la fausse attaque de la Salpêtrière n’aurait jamais non plus été possible. Sans les réseaux sociaux, Steve aurait disparu dans le silence de la nuit et dans l’oubli. Sans les réseaux sociaux, de nombreuses attaques islamistes au couteau seraient à peine évoquées. Sans les réseaux sociaux, on ne saurait rien des dégradations quotidiennes d’églises et autres lieux de culte.

A propos de fake news, d’ailleurs, le pouvoir n’est pas en reste puisqu’on apprenait que la fine équipe de conseillers macronistes entourant le Président, en la personne par exemple de l’autoproclamé progressiste Ismaël Emélien, n’avait pas hésité à produire de fausses informations Twitter (comptes anonymes et faux montages) dans le cadre de l’affaire Benalla : la propagande, c’est tout un art, et une tradition.

Enfin, Emmanuel Macron a évoqué hier, sans vergogne, une sorte « d’ordre moral » qui s’instaurerait sur les réseaux sociaux et qu’il n’approuverait pas. Pourtant, qui sont les principaux pourvoyeurs d’ordre moral, à coups de lois liberticides imbibées de politiquement correct, sinon les détenteurs post-socialistes du pouvoir actuel ? Qui a essayé, dans la loi Avia, de recaser discrètement mais sûrement le délit de blasphème à travers le concept fumeux d’islamophobie ? Qui passe son temps à moraliser sur la méchante haine au sein d’un espace de débat public réduit à n’être plus qu’une grotesque cage aux phobes ? Qui traque la parole déviante, la pensée dissidente ? Qui sonne le tocsin contre la vilaine opinion populiste, ou souverainiste ? Qui, par exemple, a qualifié de « fake news » récemment des propos d’opposants politiques à la loi sur les retraites au simple motif qu’il n’y a pas de simulateur (et pour cause, puisque le gouvernement se refuse à fournir cet outil) et que, par conséquent, toute information ou opinion sur ce sujet serait déclarée officiellement nulle et non avenue, « fausse », par le Ministère de la Vérité ?

Les réseaux sociaux, que le pouvoir politique ou le quatrième pouvoir le veuillent ou non, font désormais partie des lieux de liberté d’expression privilégiée des peuples du monde entier. Le pli est pris et lorsqu’on a goûté à une liberté, on ne retourne pas en arrière, sauf de manière autoritaire et toujours limitée dans le temps. Le combat liberticide pour y contrevenir est un combat à la fois propagandiste et d’arrière-garde. Et il serait tout à l’honneur des médias traditionnels de ne pas y apporter leur benoîte collaboration, sauf à vouloir perdre définitivement tout crédit.

On peut raisonnablement penser, en revanche, que sous l’action liberticide constante de cet exécutif à l’encontre de ces nouveaux moyens d’échanges et d’expression libre, de nombreux citoyens ne recourent, pour être à l’abri de toute censure dans les mois qui viennent et à l’approche de l’élection présidentielle où tous les moyens seront bons pour contrôler l’opinion, à ce qui se pratiquait autrefois du temps de Rousseau et Voltaire : le repli de l’hébergement des sites indépendants d’expression et d’information libre vers des pays comme la Suisse où la censure ne pourra pas s’abattre.

Anne-Sophie Chazaud

Source : Vu du droit, Anne-Sophie Chazaud, 16-01-2020

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Commentaire recommandé

Barbe // 30.01.2020 à 06h19

Le Président dont on connaît les relations difficiles avec la presse…
Et je repense aux unes dont il a bénéficié en masse. Certes avant d être élu.
On fabrique bien des poulets en 43 jours.

40 réactions et commentaires

  • Barbe // 30.01.2020 à 06h19

    Le Président dont on connaît les relations difficiles avec la presse…
    Et je repense aux unes dont il a bénéficié en masse. Certes avant d être élu.
    On fabrique bien des poulets en 43 jours.

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    • Véro // 30.01.2020 à 09h08

      Et sur les chaînes tv aussi. Il faut se souvenir notamment de sa démission en tant que ministre, qui a été une occasion pour les médias tv de suivre les événements en direct toute la journée, rien que ça pour une démission de ministre !

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      • V_Parlier // 30.01.2020 à 23h04

        C’est pour cela que finalement je ne les plains pas. Pour ce qui est des réseaux sociaux, ils sont déjà sous le contrôle des plateformes (question censure et visibilité) qui ne reportent pas directement à la « Macron-sphère » mais aux « dems » américains et donc à leurs antennes en France. (Ce qui peut expliquer que certains trucs anti-Macron passent plus que d’autres, même moins virulents).
        Mais certes, les médias et les politiques sont mal placés pour faire la leçon aux réseaux sociaux, ces mêmes réseaux auprès desquels ils puisent des « informations » parfois douteuses pour faire de la propagande de guerre contre les ennemis extérieurs.
        Le problème potentiel des réseaux sociaux est qu’il peuvent aussi bien être contrôlés que les médias en donnant l’impression qu’ils ne le sont pas. (On rachète déjà les youtubeurs à forte audience impliqués dans les débats de société…). Par ailleurs les plus jeunes et insouciants peuvent s’y mettre en danger (même si ça n’est pas une situation normale mais c’est ainsi) tant ils ne se rendent pas compte des effets de la « célébrité »…

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        • Charles // 01.02.2020 à 11h14

          Les réseaux sociaux sont un nouvelle outil issue de nouvelles technologies.
          Est-ce qu’on a le droit de critiquer la facon dont cet outil est parfois utilisé ?
          Si cela est permis, qui delivre le permis de critiquer ?

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  • Fabrice // 30.01.2020 à 06h46

    Ce qui est encore pire que la censure exercé par le gouvernement sur les réseaux, c’est le pouvoir de censure donné à des organisations privées qui font plus que du zéle et cela en dehors de toute intervention pénale pour théoriquement anticiper les règles pouvant surgir d’un ou plusieurs pays (on l’a vu avec la censure sur Facebook du dossier sur l’affaire ukrainienne publié par les crise. Fr), on entend aussi les déclassement de sites contraire aux « valeurs » de tel moteur de recherche (https://www.wsws.org/fr/articles/2017/11/23/pers-n23.html) c’est sans fin sans compter les excès de puritanisme (https://www.franceculture.fr/peinture/lorigine-du-monde-150-ans-de-scandales-de-censures-et-de-fantasmes) le web de la liberté tant vanté va se réduire au commercial et encore même là la censure de concurrents ou de pays sous embargo ou sanctions américaines ne sont pas loin.

    Même l’antique Minitel va nous paraître libertaire à ce rythme 🤣😅🤔

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  • sergeat // 30.01.2020 à 07h56

    Que demande t on à un président?:de construire un futur et d’avoir une vision sur un temps long.
    Mais nous avons un président qui ne travaille que dans l’immédiateté d’où toutes ces lois Avia….( n’oublions pas qu’il a été mis au pouvoir par un coup d’état juridico-médiatique),son ADN le pousse à contrôler toutes les informations pour expliquer SA vérité,et surtout servir le monde financier qui l’a mis au pouvoir,j’y vois une certaine corrélation avec Poroshenko de « l’épisode 3 de l’UkraineGate » de OB.
    Quand vous contrôler toutes les informations vous pouvez redistribuer toutes les richesses de la France au monde financier,la France est dépouillée de façon plus cosmétique que l’Ukraine,mais heureusement le bon sens du peuple semble s’en rendre compte.

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  • Miss Marple // 30.01.2020 à 08h29

    Je ne sais quelle télévision Britannique ( peut-être la BBC ) probablement emportée ( malgré elle ?) dans le courant du BREXIT vient d’ annoncer une suppression d’ emplois massive avec un ajustement sur les médias numériques
    Donc, les temps changent ….Avec ou sans Macron , la France suivra le mouvement …. Elle n’ a pas le choix

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  • Fritz // 30.01.2020 à 08h40

    Face au coup d’État permanent, le commentaire permanent est la moindre des libertés.
    Et si la censure permanente se met en place, nous n’aurons d’autre choix que la révolution.

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    • Catalina // 30.01.2020 à 17h47

      Fritz,

      Je me permets de relever votre commentaire, personnellement, au premier oeil éborgné, je pensais que ce serait assez pour la révolution, je m’autorise à penser qu’un gouvernement qui éborgne est bien plus dangereux qu’un gouvernement qui censure, un oeil ,c’est difficilement remplaçable, la censure elle, a toujours été contournée, je dis ça…

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  • Santerre // 30.01.2020 à 08h40

    Ben voilà.
    C’est tout espace de contestation qui est interdit. C’est le propre des extrêmes centristes, de Guizot et Pasquier à Macron en passant par Thiers, Gambetta, Moch, Queuille ou Mollet.
    On arrache les mains et les yeux des opposants de rue, on muselle les sites sociaux. Cette volaille d’eunuques est terrifiée par internet au même titre que l’imprimerie terrifiant les eunuques cléricaux au début du XVIeme siècle.

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  • Fritz // 30.01.2020 à 08h43

    Macron dénonce l’ordre moral. C’est normal, il est le roi de l’ordre immoral, avec l’appui de sa flicaille.
    Et encore merci aux abstentionnistes, surtout ceux des 11 et 18 juin 2017, qui ont donné à ce mec une majorité de godilllots prête à voter toutes les lois scélérates pour tuer le peu qui nous reste de liberté.

    « Si l’abstention servait à quelque chose, il y a longtemps qu’elle serait interdite »

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    • LaurentL // 30.01.2020 à 11h07

      18 juin 2017 . Voter Macron ? Non. Voter Le Pen ? Non.
      Voter blanc et donner ainsi de la légitimité aux deux ? Non.
      Je reste chez moi car je n’ai plus envie d’être figurant dans la grande pièce de théatre dont la fin est connue d’avance.

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      • Dany // 30.01.2020 à 13h31

        En 2017,prorité, éliminer le RN, puis E Macron, puis LR, programme identique; seule possibilité, un regroupement des autres partis au 1er tour mais aucun leader n’a envie de partager le pouvoir! Et les abstentionnistes n’y sont pour rien. Au contraire, ce refus de liste commune a augmenté le nombre d’ abstentionnistes.

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      • Fritz // 30.01.2020 à 16h04

        Le 18 juin 2017 (législatives), le choix n’était pas entre Macron et Le Pen, mais dans chaque circonscription, entre 577 godillots de Macron et 577 opposants à Macron.

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        • Catalina // 30.01.2020 à 17h51

          que cela soit la peste (on l’a) ou le choléra, ce sont les GOPE qui priment, le produit à la tête de l’état peut changer, la politique sera la même. et pis, Fritz, vous croyez vraiment encore à l’élection parce que même avec un référendum ils nous l’ont mis profond !
          « Tu m’as une fois, honte à toi mais si tu m’as deux fois, honte à moi »

            +7

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          • Véro // 30.01.2020 à 18h40

            La politique sera la même tant que les dirigeants seront des UE-philes.
            Et ils le seront sans aucune retenue ni discussion possible, tant qu’ils n’auront qu’une très faible adversité en face d’eux.
            314 députés lrem et presqu’une cinquantaine de modem, sans parler des autres, ça fait déjà du monde pour prêcher la bonne parole notamment en occupant tous les plateaux tv, mais aussi dans les circonscriptions en participant à toutes sortes de réunions, inaugurations, commémorations etc.
            Alors bien sûr on peut attendre une révolution soudaine en se disant qu’il n’y a rien à faire d’autre, mais pour l’instant les mouvements sociaux n’ont pas la puissance nécessaire pour ça même s’ils ont la capacité de jouer un rôle. Par conséquent l’hypothèse de révolution la plus crédible est celle d’une révolution lente, et ça passe aussi par les urnes afin de reconquérir de l’espace de parole. Du reste, en 1789, c’est bien justement dans le cadre institutionnel que la révolution s’est déroulée. Ce sont les institutions qui ont donné l’occasion aux sujets du roi de faire émerger autre chose que ce que le pouvoir attendait d’eux et de se transformer en citoyens.

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        • joséphine // 31.01.2020 à 13h33

          Personnellement j’avais le choix au 2d tour entre un candidat de Macron et une candidate se disant compatible avec Macron. Abstention.

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          • Véro // 31.01.2020 à 21h02

            Pour les présidentielles.
            Mais là il est question des législatives.

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            • Véro // 31.01.2020 à 21h14

              Ah mille excuses, j’ai lu trop vite !

              Vous étiez au 2ème tour des législatives, et j’étais aussi, dans un non-choix, donc j’ai fait comme vous, abstention.
              En revanche, au premier tour, j’ai voté. Surtout que c’est le premier tour qui permet de calculer le financement des partis.
              L’abstention se justifie dans certains cas, mais l’abstention systématique c’est très différent (en plus il y avait plus de 50 % d’abstentions au premier tour des legislatives !).

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    • Chef Joseph // 30.01.2020 à 11h24

      Les réseaux sociaux pour Macron et les abstentionnistes pour Fritz. Voilà les ennemis ou responsables, tout du moins. Donc, si je vous suis, si ces abstentionnistes avaient voté, Macron n’aurait pas été élu ?

      Ce qui me chagrine avec ce genre d’assertion, outre son simplisme, c’est cette façon de se placer en surplomb avec la certitude de posséder LA vérité absolue.

      Et puis, il y a des abstentions qui sont des gestes, et non des postures, bien plus politiques que ce petit simulacre de démocratie qui se déroule tous les 5 ou 6 ans.

      Il est cependant plus facile d’appeler à la révolution… sur les réseaux sociaux tout en… espérant que les élections puissent changer quelque chose.

      J’ai un peu de mal à suivre, un peu comme quand ma voisine, une vos co-religionnaire de l’Educ’ Nat’ se déclare anarchiste tout en étant salariée… de l’Etat. Allez comprendre.

        +12

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      • Cornelius // 30.01.2020 à 14h16

        Ou comme les gens qui se disent libéraux tout en étant fonctionnaires !

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        • azuki // 31.01.2020 à 00h01

          Ou de ces gens qui se disent libéraux mais se font financer p’ar l’état…

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      • Fritz // 30.01.2020 à 17h05

        @Chef Joseph : je n’ai pas dit que Macron n’aurait pas été élu ! Relisez mon commentaire :
        « surtout ceux des 11 et 18 juin 2017 », autrement dit les abstentionnistes aux législatives. Qu’aurait pu faire Macron sans majorité à l’Assemblée nationale ?

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      • V_Parlier // 30.01.2020 à 23h17

        Vous écrivez: « Donc, si je vous suis, si ces abstentionnistes avaient voté, Macron n’aurait pas été élu ? » => Bien sûr qu’il n’aurait pas été élu! (Sauf s’ils avaient voté pour lui bien sûr). Car je rappelle qu’il y a DEUX TOURS à une élection. A partir du moment où on ne vote pas au premier c’est qu’on estime que Macron n’est pas pire que tous les autres candidats. Donc après on ne dit pas qu’on n’avait pas le choix entre Macron et MLP, ça c’est plutôt botter en touche.

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  • Fritz // 30.01.2020 à 09h03

    Pourquoi avez-vous supprimé mes deux commentaires ?

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    • Araok // 30.01.2020 à 11h43

      Le modérateur n’était pas d’accord avec votre commentaire ? Va savoir…
      —————————————————
      MESSAGE DE LA MODERATION
      Ou bien parce qu’il s’agit de ses 2 messages ci-dessus qui ont mis un peu de temps à être validés (ah ces modos qui ne sont pas en permanence à guetter les messages !), vu qu’il n’y a pas de messages récents à son nom dans la corbeille ?

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  • Julien // 30.01.2020 à 09h10

    Il existe plusieurs cancer dans cette société. Les réseaux sociaux et les smartphones sont parmi les plus virulents. Je te raconte pas le protocole de chimio à suivre. je rêverai d’un monde avec internet, mais sans smartphone et sans réseaux sociaux, je pense que le monde s’en porterai pas plus mal bien au contraire

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  • Pensezbibi // 30.01.2020 à 10h23

    Bizarrement vous ne dites rien sur les instances (sur les réseaux sociaux) qui se proclament « Instances de Vérité »,nous faisant croire qu’elles chassent les « fakenews ». Ces instances ( Checknewsfr, les decodeurs, 20 mn, AFP etc) sont présentes sur les réseaux sociaux et se sont auto-proclamées dispensatrices de vérités. Avec un tri sélectif où sont censurées les fake news du gouvernement. Dominatrices sur les réseaux sociaux, elles bénéficient d’aides du Privé (FaceBooK a donné 245.000 dolars en 2018 à Cheknewsfr. Les decodeurs, eux, se taisent) alors qu’elles font partie de la division du travail de surveillance. Pourquoi croyez-vous que M.Zuckerberg soit venu en mai dernier voir Macron ?

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  • Christian Gedeon // 30.01.2020 à 10h45

    Bof. C’est un faux problème. On trouve à s’exprimer. La censure vient beaucoup plus des groupes de pression. Communautaristo/moraliste qui nous les brisent menu menu avec ce qu’on a le droit de penser,de faire,de regarder,de manger ou de boire. Ceux là sont une vraie plaie!

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    • Papagateau // 30.01.2020 à 19h48

      Et qui relaie tes groupes de pression ? Les médias.
      Et qui possède ces médias ? Les propriétaires de médias.
      Et qui est assez riche pour posséder un média ? Un milliardaire.

      Ce n’est pas la brique qui fait la maison, c’est le maçon.

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      • christian gedeon // 31.01.2020 à 16h03

        Votre argument est en béton,si j’ose ce mot.mais la multiplication des médias et des réseaux sociaux(sic!) permettent toutes sortes d’expressions,même les pires.Maintenant,s’il y a des betas dont le seul média d’information est BFM ou LCI,c’est qu’ils ne méritent pas mieux que ce qu’ils ont et ce qu’ils sont.

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  • Owen // 30.01.2020 à 11h07

    Chouette article de la philosophe Anne-Sophie Chazaud.

    Je repense à Robert Badinter parangon de la morale qui a déboulé à la tévé pour raconter son horreur de la figure de Macron représentée en haut d’un bâton durant une récente manifestation.
    Évidemment, il ne déboule pas pour une vieille tuée en fermant ses volets, des mains et des yeux arrachés, des prisons françaises qui se remplissent de manifestants.

    Eh bien Badinter, je m’en fiche. Chazaud, elle m’intéresse.

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    • Owen // 30.01.2020 à 18h54

      M’dame Chazaud: pouvez-vous dire si cette photo est monstrueuse ? Qu’est-ce que la monstruosité ?
      https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/30/emmanuel-macron-a-t-il-vraiment-pose-avec-un-t-shirt-lbd2020-a-angouleme_1776253

      M’sieur Lordon: a-t-on déjà inventé ailleurs un langage qui consiste à détruire le langage ?

      M’sieur Badinter: heu, non, pardon.

      Et c’est ce que je n’arrive toujours pas à expliquer clairement.
      Sarkozy et Hollande n’auraient pas pu faire ça. Ce ne serait pas possible, ou trop fort pour eux. Lui, Macron le fait. Il dit: « Non seulement je ne m’en cache pas, mais je vous le montre: c’est moi qui vous éborgne. J’ai compris la veulerie des élites républicaines et des médias et je vous démontre que je ne crains rien. »
      Son message est extrêmement limpide, mais trop aveuglant pour le voir:
      « J’ai le pouvoir, je fais ce que je veux. Toi, t’es rien et tu ne peux rien faire »

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      • Cornelius // 30.01.2020 à 20h29

        Oui mais allez voter quand meme ! Il parait que c’est une partie de la solution.

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      • Fritz // 30.01.2020 à 21h50

        Faites comme Cornelius, ne votez pas ! Et vous aurez des Macron ad vitam aeternam.
        Car les vieux et les bourgeois, eux, ils votent.

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        • Owen // 31.01.2020 à 02h00

          @ CorneFritz

          F.Epelboin avait dit devant des étudiants de grandes écoles qu’entre Hollande et Le Pen, il valait mieux faire passer Le Pen.
          Avec elle, c’était la crise permanente assurée. Et des risques. Mais on crevait enfin l’abcès pour voir ce qu’il se passe dedans. Et on pouvait espérer par la suite des propositions politiques réactualisées aux réalités.
          Avec Hollande, c’était la continuité du somnambulisme perpétuel vers le déclassement du pays et le mal-être de la population.

          Ils ont fait comment les résistants du maquis, de l’extrême droite à l’extrême gauche pour saboter ensemble au lieu de se tirer dans les pattes ? Comparaison n’est pas raison, mais on sait que le paysage politique en petites cases de gauche à droite n’est qu’une offre à chacun de choisir son enfermement et au bout son renoncement, que Macron a su cueillir.
          Des amis font ça, voter Marine au deuxième tour. Il me disent que je ne suis pas courageux de ne pas le faire. Peut-être. J’ai voté Marine contre Manu.
          De tout façon, aller à l’urne n’est pas choisir mais se faire ch… Et éviter de s’engueul. entre potes avec qui on fait tout ensemble. Chacun fait comme il peut.

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          • Fritz // 31.01.2020 à 07h42

            Entièrement d’accord avec vous. Et la comparaison avec la Résistance ne me semble pas déplacée. Réagir ou mourir à petit feu, telle est notre alternative.

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  • bm607 // 30.01.2020 à 11h58

    On sent quand même parfois comme un frémissement de déontologie chez les journalistes, peut-être pour faire croire qu’ils pondent de l’information et non pas -ce qu’il font la plupart du temps- de la propagande selon les besoins des élites.
    « Que sait-on de cette vidéo d’un pompier se prenant un tir de LBD dans la tête ? »
    https://www.liberation.fr/checknews/2020/01/28/que-sait-on-de-cette-video-d-un-pompier-se-prenant-un-tir-de-lbd-dans-la-tete_1775786
    D’accord, pas de conclusion (pour l’instant ?) et un texte très succinct mais au moins un début d’information (le mot est osé je sais), en plus venant de libé et de son outil de propagande, c’est dire.

    La vidéo est nette, l’impact est impressionnant par sa vitesse, le tir tendu est indéniable, seule reste l’inconnue de la nature du projectile.

    Les médias honnis du gouvernement sont un peu plus explicites sur ce dernier point, c’est normal :
    https://francais.rt.com/france/70840-manifestation-pompiers-tir-lbd-a-t-il-atteint-soldat-du-feu-en-pleine-tete-video

    Les policiers s’en prenant directement aux pompiers, ces héros désintéressés des temps modernes, comme le font en permanence les racailles des cités dans des guet-apens contre lesquels les policiers habituellement protègent lesdits pompiers, sans que la presse dans son coin ne s’en émeuve vraiment, on est quand même devenus un pays complètement pourri, complètement fractionné.
    Y’a-t-il encore des demeurés qui répondraient « oui » à une question du genre « Mc rond est-il capable de rassembler les français ? » (en excluant bien sûr « les rassembler contre lui » où là on aurait quasi-unanimité).

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    • Narm // 31.01.2020 à 22h20

      40% de sondages favorables qu’ havas a sorti pour macron et philippe : MDR

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  • Seraphim // 31.01.2020 à 03h39

    Bravo madame Chazaud. Tout est dit et bien dit! Une petite remarque cependant: il n’y a pas exactement une concurrence entre la ou les vérités des réseaux et la vérité de la presse. Mais un réveil des réseaux consécutif à la transformation de la ou, à une certaine époque des, vérité (s) de la presse en propagande pure et simple, uniforme qui plus est. Un seul braillement sur les gilets jaunes: ils veulent plus de revenu, avec un ton varié, lui, allant du mépris à la condescendance, les uns en profitant pour susurrer « trop d’impôts en France », les autres « trop de charges », au gré de leurs obsessions. Pour les yeux et les mains, tous en coeur, certains avec réprimandes, d’autres avec de faux atermoiements, déballant la théorie des « victimes collatérales ». Quelle différence avec dix ans de presse américaine sur l’Irak? Comme si il pouvait y avoir du « collatéral » mais zéro « central »?!? Et tout le reste à l’avenant…

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