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23.octobre.202023.10.2020 // Les Crises

Noam Chomsky : « Tous les présidents américains auraient été pendus selon les règles de Nuremberg »

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Source : Noam Chomsky, 1990
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Noam Chomsky

Diffusé vers 1990

Si les règles du procès de Nuremberg étaient appliquées, alors tous les présidents américains de l’après-guerre auraient été pendus. Par violation des règles de Nuremberg, j’entends le même genre de crimes que ceux pour lesquels des gens ont été pendus à Nuremberg. Et Nuremberg signifie Nuremberg et Tokyo. Il faut donc tout d’abord rappeler les raisons pour lesquelles des gens ont été pendus à Nuremberg et à Tokyo.

Et une fois qu’on y repense, la question n’exige même pas une minute de perte de temps. Prenons l’exemple d’un général, lors des procès de Tokyo qui ont été parmi les pires, le général Yamashita a été pendu sous le prétexte qu’aux Philippines, les troupes qui étaient techniquement sous son commandement (bien que ce soit tellement tard pendant la guerre qu’il n’avait plus aucun contact avec celles-ci – c’était la toute fin de la guerre et il y avait des troupes qui se baladaient partout sur le territoire aux Philippines et avec lesquelles il n’avait aucun contact), avaient commis des atrocités, donc il a été pendu. Eh bien, appliquez cette règle et vous avez déjà anéanti tout le monde.

Mais si on se concentre sur le cœur des tribunaux de Nuremberg-Tokyo, dans le cas de Truman au tribunal de Tokyo, il y avait un juge asiatique légitime et indépendant, un Indien, qui était également le seul au tribunal à avoir une formation en droit international [Radhabinod Pal], et il s’est opposé à l’ensemble du jugement, et dissocié de toute l’affaire.

Il a écrit une très intéressante et importante contestation, sept cents pages – on peut la trouver à la bibliothèque de droit de Harvard, c’est là que je l’ai trouvée, on la trouve peut-être ailleurs, et c’est une lecture intéressante.

Il parcourt le dossier du procès et montre, de manière, selon moi, assez convaincante, que c’était assez grotesque. Il finit par dire quelque chose du genre : si, sur le théâtre du Pacifique, il y a un crime qui est comparable aux crimes des nazis,et pour lesquels on les a pendus à Nuremberg, c’est bien le largage des deux bombes atomiques.

Et il dit que rien de tel ne peut être attribué aux accusés présents. Eh bien, selon mon point de vue, c’est un argument plausible, si on considère le contexte. Truman s’est engagé dans l’organisation d’une grande campagne anti-insurrectionnelle en Grèce qui a tué environ cent soixante mille personnes, entraîné soixante mille réfugiés, et de plus, soixante mille autres personnes environ ont été torturées, le système politique a été démantelé, et cela a conduit à un régime de droite. Des entreprises américaines sont venues et ont pris le contrôle de la situation. Je pense que selon Nuremberg, c’est un crime.

Et si on parlait d’Eisenhower ? On pourrait se demander si le renversement du gouvernement du Guatemala était un crime. Il y avait une armée soutenue par la CIA, qui est intervenue grâce aux menaces et aux bombardements américains, etc. pour saper cette démocratie capitaliste. Je pense que c’est un crime.

L’invasion du Liban en 1958, je ne sais pas, on pourrait en débattre. Beaucoup de gens ont été tués. Le renversement du gouvernement iranien en est un autre – par un coup d’État soutenu par la CIA. Mais le Guatemala est suffisant pour condamner Eisenhower et il y a bien plus à son actif.

Le cas Kennedy est facile. L’invasion de Cuba était une agression pure et simple. Soit dit en passant, Eisenhower l’avait d’ailleurs planifiée, il était donc impliqué dans une conspiration pour envahir un autre pays, ce que nous pouvons ajouter à son score. Après l’invasion de Cuba, Kennedy a lancé une énorme campagne terroriste contre Cuba, et c’était du sérieux. Ce n’était pas une blague.

Bombardement d’installations industrielles avec des morts en masse, bombardement d’hôtels, sabordage de bateaux de pêche, sabotage. Plus tard, sous Nixon, cela est allé jusqu’à empoisonner le bétail, etc. Une grosse affaire. Et puis est arrivé le Vietnam ; il a envahi le Vietnam. Il a envahi le Sud-Vietnam en 1962. Il a envoyé l’armée de l’air américaine pour bombarder. D’accord. Voilà le cas Kennedy réglé.

Johnson est insignifiant. La seule guerre d’Indochine, oublions l’invasion de la République Dominicaine, a été un crime de guerre majeur.

Pareil pour Nixon. Nixon a envahi le Cambodge. Le bombardement du Cambodge par Nixon-Kissinger au début des années 70 n’était pas très différent des atrocités commises par les Khmers rouges, certes par son ampleur un peu moindre, mais pas de beaucoup. Il en a été de même au Laos. Je pourrais continuer à dresser leur bilan, c’est facile.

Ford n’a été là que très peu de temps, donc il n’a pas eu le temps de perpétrer beaucoup de crimes, mais il a réussi un coup important. Il a soutenu l’invasion indonésienne du Timor oriental, dans quelque chose de très voisin d’un génocide.

Ce que je veux dire c’est qu’en comparaison cela fait passer l’invasion du Koweït par Saddam Hussein pour une bagatelle. Et cela a été soutenu par les États-Unis de manière décisive, soutien diplomatique et soutien militaire nécessaires provenant principalement des États-Unis. Cela a été repris sous Carter.

Carter a été le moins violent des présidents américains, mais il a fait des choses qui, je pense, relèveraient certainement des dispositions de Nuremberg. Alors que les atrocités indonésiennes atteignaient un niveau proche du génocide, l’aide américaine sous Carter a augmenté. Elle a atteint un sommet en 1978, lorsque les atrocités ont atteint leur apogée. Et voilà le dossier Carter réglé, même si on en oublie.

Reagan. Il n’y a pas de question. Je veux dire, les opérations en Amérique centrale se suffisent à elles-mêmes. Le soutien à l’invasion israélienne du Liban fait aussi paraître Saddam Hussein comme plutôt gentil en terme de pertes humaines et de destruction. Voilà pour lui.

Bush. Eh bien, faut-il en parler ? En fait, durant la période Reagan, il y a même eu une décision de la Cour internationale de justice sur ce qu’ils appellent « l’usage illégal de la force » pour lequel Reagan et Bush ont été condamnés. Je veux dire, vous pourriez débattre du cas de certains de ceux-là, mais je pense que vous pourriez présenter un argument assez solide si vous regardez les décisions de Nuremberg, Nuremberg et Tokyo, et que vous demandez pour quoi les gens ont été condamnés. Je pense que les présidents américains tombent bien dans le domaine concerné.

De plus, n’oubliez pas que les gens devraient être assez critiques à l’égard des principes de Nuremberg. Je ne veux pas suggérer qu’ils sont une sorte de modèle de probité ou quoi que ce soit d’autre. D’abord, ils ont été appliqués a posteriori. Les vainqueurs ont déterminé qu’il s’agissait de crimes après avoir gagné. Déjà, voilà qui soulève des questions. Dans le cas des présidents américains, il ne s’agissait pas de ex post facto. En outre, il faut se demander ce qu’on appelle un « crime de guerre ». Comment, à Nuremberg et à Tokyo, ont-ils décidé de ce qu’était un crime de guerre ?

Et la réponse est assez simple. Et pas très agréable. Il y avait un critère. Un peu comme un critère opérationnel. Si l’ennemi l’avait fait et ne pouvait pas prouver que nous l’avions fait, alors c’était un crime de guerre. Voilà pourquoi le bombardement de concentrations urbaines n’a pas été considéré comme un crime de guerre parce que nous y avions eu plus recours que les Allemands et les Japonais.

Ce n’était donc pas un crime de guerre. Vous voulez transformer Tokyo en décombres ? Tellement de décombres que vous ne pouvez même pas y larguer une bombe atomique parce que personne ne s’apercevra de quoi que ce soit si vous le faites, ce qui est la vraie raison pour laquelle ils n’ont pas bombardé Tokyo.

Ce n’est pas un crime de guerre parce que nous l’avons fait. Bombarder Dresde n’est pas un crime de guerre. C’est nous qui l’avons fait. L’amiral allemand Gernetz – quand il a été jugé (il était commandant de sous-marin ou quelque chose comme ça) pour avoir coulé des navires marchands ou quoi que ce soit qu’il ait fait – il a appelé comme témoin de la défense l’amiral américain Nimitz qui a déclaré que les États-Unis avaient fait à peu près la même chose, donc il s’en est sorti, il n’a pas été jugé.

Et en fait, si vous parcourez l’ensemble du dossier, il s’avère qu’un crime de guerre, c’ est tout crime de guerre pour lequel vous pouvez les condamner eux, mais pour lequel ils ne peuvent pas nous condamner.Vous savez, cela soulève pas mal de questions.

Cela est dit assez ouvertement par les personnes concernées et que c’est considéré comme une position morale. Le procureur général de Nuremberg était Telford Taylor. Vous savez, un homme bien. Il a écrit un livre intitulé Nuremberg et le Vietnam. Et dans ce livre, il essaie de déterminer s’il y a des crimes au Vietnam qui relèvent des principes de Nuremberg. Comme on pouvait s’y attendre, il dit que non. Mais il est intéressant de voir comment il énonce les principes de Nuremberg.

Ils sont exactement tels que je l’ai décrit. En fait, je le tiens de lui, mais il ne considère pas cela comme une critique. Il dit que c’est la façon dont nous avons procédé et que c’était comme ça que ça devait être fait. Il y a un article à ce sujet dans le Yale Law Journal [« Review Symposium : War Crimes, the Rule of Force in International Affairs », The Yale Law Journal, Vol. 80, #7, juin 1971] qui a été réédité dans un livre [Chapitre 3 de For Reasons of State (Pantheon, 1973) de Chomsky] si cela vous intéresse.

Je pense qu’il faut se poser beaucoup de questions sur le tribunal de Nuremberg, et surtout sur le tribunal de Tokyo. Le tribunal de Tokyo était à bien des égards une farce. Les personnes condamnées à Tokyo avaient fait des choses pour lesquelles bien des gens de l’autre côté auraient pu être condamnés. En outre, exactement comme dans le cas de Saddam Hussein, les États-Unis se fichent complètement de nombre de leurs pires atrocités.

Comme certaines des pires atrocités commises par les Japonais à la fin des années 30, mais les États-Unis ne s’en souciaient pas particulièrement. Ce qui préoccupait les États-Unis, c’était que le Japon s’apprêtait à verrouiller le marché chinois. Et ça, ce n’était pas une bonne chose. Mais quant au massacre de quelques centaines de milliers de personnes ou quoi que ce soit qu’ils aient fait à Nankin. Ça, ce n’est pas une affaire.

Source : Noam Chomsky, 1990
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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LibEgaFra // 23.10.2020 à 09h01

Il faut arrêter avec ce mensonge. Par la déchirure du traité sur le nucléaire avec l’Iran, l’assassinat de Soleimani, les sanctions contre ce même pays, c’est bien une guerre qui a été déclarée. Il a fait bombarder la Syrie, ce qu’Obama n’avait pas fait. Il n’a terminé aucune guerre, a fourni des armes à l’Arabie contre le Yémen. Il nommé à des postes clés les pires faucons: Bolton, Pompeo, Haspel. Il est complètement sous la coupe du lobby dirigé par Adelson. Le plan annoncé par Wesley Clark est toujours en vigueur: après le Liban, la dernière cible est li’Iran. Et il y aussi la menace de guerre contre la Chine, guerre qui est déjà économique.

Sans parler de sa décision de rapprocher de la frontière russe troupes et missiles nucléaires.

Qui veut la guerre, prépare la guerre en conditionnant les opinions publiques avec force mensonges contre la Russie, la Chine et l’Iran.

17 réactions et commentaires

  • Fab // 23.10.2020 à 07h14

    J’imagine que dans un souci de cohérence ce brave homme se félicite que Donald Trump soit le premier président américain depuis …? à ne pas avoir déclenché de nouvelle guerre.

      +16

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    • ti // 23.10.2020 à 08h14

      Ce qui n’empêche qu’il (et son toutou l’OTAN) continuent une série de manœuvres provocatrices tout le long de la frontière russe et dans les mers pas loin de la Chine.

        +12

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    • LibEgaFra // 23.10.2020 à 09h01

      Il faut arrêter avec ce mensonge. Par la déchirure du traité sur le nucléaire avec l’Iran, l’assassinat de Soleimani, les sanctions contre ce même pays, c’est bien une guerre qui a été déclarée. Il a fait bombarder la Syrie, ce qu’Obama n’avait pas fait. Il n’a terminé aucune guerre, a fourni des armes à l’Arabie contre le Yémen. Il nommé à des postes clés les pires faucons: Bolton, Pompeo, Haspel. Il est complètement sous la coupe du lobby dirigé par Adelson. Le plan annoncé par Wesley Clark est toujours en vigueur: après le Liban, la dernière cible est li’Iran. Et il y aussi la menace de guerre contre la Chine, guerre qui est déjà économique.

      Sans parler de sa décision de rapprocher de la frontière russe troupes et missiles nucléaires.

      Qui veut la guerre, prépare la guerre en conditionnant les opinions publiques avec force mensonges contre la Russie, la Chine et l’Iran.

        +30

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      • LibEgaFra // 23.10.2020 à 09h12

        Les européens n’ont pas le courage d’exiger la dénucléarisation du continent. Aucune leçon tirée de la deuxième (et pas seconde..) guerre mondiale, quand des Américains ont financé et armé l’Allemagne ave le résultat que nous savons.

          +9

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  • calal // 23.10.2020 à 08h02

    le droit a presque toujours ete le droit du plus fort sauf rares exception,tout comme l’humanite a toujours ete en guerre,la paix etant l’exception.

    Des qu’il y a deux poids deux mesures,ce n’est plus du droit « legitime »,mais de la legitimisation du droit du plus fort ou du plus malin. C’est pour cela que l’apparition de « l’emotion » comme justification d’une derogation aux lois et normes est un signe (un de plus) que nous ne sommes plus dans un etat de droit.

      +12

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    • LibEgaFra // 23.10.2020 à 09h07

      « le droit a presque toujours ete le droit du plus fort  »

      C’est ce qu’a écrit Kadhafi dans la conclusion de son livre vert: c’est le plus fort qui gouverne.

        +1

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  • X // 23.10.2020 à 08h38

    Les alliés anglo-saxons , surtout les Anglais, ne voulaient pas d’un jugement des crimes nazis (à fortiori pas non plus de ceux des forces de l’Axe); ils l’ont concédé aux soviétiques, qui eux, y tenaient mordicus.
    Les soviétiques pensaient que grâce à un procès international retentissant, ils pourraient incriminer le capitalisme comme principal responsable de la guerre – c’est précisément ce dont Churchill était conscient et la raison pour laquelle il ne voulait pas d’un procès ( il voulait que les principaux chefs nazis soient si possible simplement liquidés, à la faveur de la guerre, mais sans procès).
    Mais les soviétiques ont raté leur cou. A posteriori, le procès de Nuremberg a fait l’objet d’une instrumentalisation par les démocraties capitalistes qui l’ont transformé en une sorte symbole de la justice de leur état de droit.
    Chomsky, même si son argumentation est intéressante, passe à côté de cette dimension. Du coup, à mon avis, il loupe l’essentiel.

      +8

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    • sab // 23.10.2020 à 11h01

      Idées intéressantes X encore faut-il des sources pour être crédible.

        +1

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      • X // 23.10.2020 à 12h22

        Vous trouverez dans cet article de Wikipédia consacré au procès de Nuremberg, la phrase suivante : « les Anglais, partisans des jugements après la Première Guerre mondiale, ne souhaitent pas voir se répéter les parodies de procès. Tout en espérant que les principaux responsables du Troisième Reich se suicident ou que le peuple règle leur sort, Churchill souhaite faire exécuter, sans procès, certains responsables, dont la liste doit être établie. Il est soutenu par Roosevelt. »
        https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Procès_de_Nuremberg

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    • tikehau // 23.10.2020 à 19h06

      @X
      Leur cou n’a pas été raté ils ont été pendus.
      Monsieur X vous n’êtes pas dans le coup ! 😉

        +2

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  • Ermisse // 23.10.2020 à 10h02

    De toute façon, tous les dirigeants de la plupart des pays de la planète depuis les années 1990 sont coupables de crime contre l’humanité pour sabotage délibéré du climat. Je pense que les procès, pour ceux encore vivants, commenceront dans une dizaine d’années.

      +3

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    • X // 23.10.2020 à 10h18

      Et nous, nous serons tous coupables d’avoir obéi à leurs ordres en toute connaissance de cause.
      C’est la qu’on se rend compte des limites de ce genre de procédure.

        +3

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      • RGT // 23.10.2020 à 10h45

        De toutes façons, TOUS les dirigeants de TOUS les pays (tant qu’ils sont vainqueurs) ont droit à une immunité totale et, quand il s’avère qu’ils ont commis des crimes inqualifiables, ce sont bien sûr les populations de « leur » pays qui en payent les frais et qui doivent ensuite assumer la culpabilité d’actes dans lesquels ils n’ont aucune responsabilité (ceux qui s’y étaient fortement opposés ayant été passés par les armes pour « haute trahison »).

        Quand je vois que je suis OBLIGÉ d’être RESPONSABLE des actes ignobles de la colonisation et des guerres passées alors que mes ancêtres étaient totalement opposés à ces « bienfaits » je suis révolté.

        Déjà, je n’étais pas né à l’époque des faits, mais de plus les « dirigeants bienfaisants » n’avaient pas demandé leur avis à la population et l’avait embarqué de force dans ces aventures peu glorieuses pour leur propre intérêt.

        Et bien sûr, les descendants des profiteurs de ces actes immondes ne sont pas non plus inquiétés et ne devront jamais indemniser les descendants des victimes de ces conflits sanglants qui ont permis à leurs ancêtres de bâtir les fortunes colossales qui leur permettent aujourd’hui de vivre dans l’opulence.

        Si les populations étaient réellement informées des conséquences des actes de leurs « dirigeants bienveillants » et avaient la possibilité de décider en toute objectivité (en se prémunissant de la propagande bien sûr) plus aucun conflit ne serait déclaré et les profiteurs seraient écartés, voire même condamnés pour « incitation à la haine et au crime de masse » (coucou BHL et autres multirécidivistes).

          +9

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        • X // 23.10.2020 à 15h26

          En outre, je ne comprends pas bien non plus comment on pourrait accuser un « héritier » des crimes commis par son aïeul alors même qu’il n’a demandé ni à naitre ni à être éduqué selon les valeurs de cet aïeul (valeur dont il aura hérité comme d’un surmoi inconscient au même titre que des actifs financiers ; il ne sont pas nombreux ceux qui parviennent à se libérer de tels fardeaux). Ça me fait toujours rire les gens qui prétendent que « vouloir vivre dans l’opulence »(pêché des nantis et des puissants), c’est mal, et qui, la bouche en cœur, se servent de cette idée pour tenter de capter un peu de cette opulence à leur profit.

            +2

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  • DMI // 23.10.2020 à 10h23

    Avec ce raisonnement on en viendrait presque à demander la réhabilitation des condamnés du procès de Nuremberg.
    La méthode est classique et souvent utilisée dans les propagandes. Rapprocher deux événements par un tout petit point commun, pour ce cas: la violence.
    puis faire un bond énorme en disant que puisqu’ils sont identiques ils devraient provoquer la même conclusion.
    1 – Condamnation d’un pauvre général Japonais au procès de Tokyo au « PRETEXTE que …..
    2 – Procès de Tokyo = Procès de Nuremberg = condamnation d’un général Japonais qui devrait donc déboucher sur la condamnation à mort de tous les présidents américains.

    « Si les règles du procès de Nuremberg étaient appliquées, alors tous les présidents américains de l’après-guerre auraient été pendus. »

    L’affaire est faite. Sauf que les gens du procès de Nuremberg avaient causé la mort de près de 70 millions de personnes. Combien le Liban ou le Guatemala (et l’Algérie ?? je sais que Chomsky n’est pas français mais le Liban et le Guatémala non plus). Evidemment quand « on aime on ne compte pas ».
    Quel intérêt de publier cet article aujourd’hui ? Y a-t-il un rapport avec l’actualité. Il ne saute pas au yeux car même ceux qui n’aiment pas spécialement Trump (il y en a quelques uns) n’arriveront pas à le classer parmi les plus bellicistes des présidents américains.

      +4

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    • patoche // 23.10.2020 à 13h15

      Le procès de Nuremberg a exclu une belle brochette de criminels de guerre nazis recyclés par les usa, le plus prestigieux étant Wernher von Braun métamorphosé en héros du monde libre.

        +10

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    • Casimir Ioulianov // 23.10.2020 à 13h23

      Je vous pose ça là : https://blogs.mediapart.fr/cartographe-encarte/blog/211217/les-morts-du-capitalisme
      Bien sur, ce scenario est impossible sans l’établissement d’une hyperpuissance régulatrice autant que prédatrice de tout qui fait un forcing global pour imposer des régimes néo-libéraux et corrompus un peu partout… donc impossible sans la deuxième guerre mondiale et les petites joyeusetés d’après dont Noham dresse la liste.
      Laisser crever l’africain qui peut pas se payer un antipaludique à quelques milliers de dollars ou simplement un peu de bouffe pour une fraction de dollar quand on crame des stocks ailleurs pour maintenir des prix, ça n’est pas un crime de guerre … pourtant des gens en meurent, beaucoup de gens.

        +13

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