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9.septembre.20189.9.2018 // Les Crises

Où est notre « Dr. Folamour » ? A l’ère de Trump, l’Amérique a cruellement besoin d’un grand film sur l’apocalypse nucléaire. Par Jon Schwarz

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Source : The Intercept, Jon Schwarz, 01-07-2018

Photo: John Springer Collection/CORBIS/Corbis via Getty Images

Ce qu’il y a de plus bizarre dans l’imaginaire apocalyptique de l’Amérique en 2018, c’est le chien qui n’aboie pas. Nous avons Westworld, Terminator, Ex Machina et une dizaine d’autres films dans lesquels l’intelligence artificielle décide de nous tuer. Nous avons The Day After Tomorrow, An Inconvenient Truth, Mother !, voire Interstellar et Game of Thrones sur le réchauffement climatique. Mais nous sommes tout particulièrement dépourvus de films, d’émissions de télévision et de romans sur la guerre nucléaire.

Vous pourriez croire que c’est parce que le danger d’un Armageddon nucléaire a disparu avec la guerre froide. Ou que nous ne sommes pas enclins à l’imaginer parce que c’est inimaginable. Mais aucune de ces choses n’est vraie. En fait, nous avons cessé d’imaginer notre avenir sous un jour effroyable au moment précis où nous en avons un besoin impérieux et urgent, si nous voulons avoir la moindre chance de l’éviter.

La bonne nouvelle – ou du moins la nouvelle qui n’est pas si terrible que ça – est que Donald Trump nous fait peut-être la faveur inattendue de stimuler notre imaginaire sur le nucléaire et de nous guider vers une voie où nous pourrions trouver le salut.

Les experts s’accordent généralement à dire que les risques de guerre nucléaire sont aujourd’hui plus élevés qu’ils ne l’étaient pendant la guerre froide, et non plus faibles. En janvier dernier, le Bulletin of Atomic Scientists a réglé l’horloge de la fin du monde à minuit moins deux minutes, c’est-à-dire la plus grande imminence depuis sa création en 1947. Comme le dit Eric Schlosser, l’auteur de l’ouvrage Commandement et contrôle, qui relate l’histoire des installations nucléaires américaines : « Les gens qui sont les plus antinucléaires, ceux qui ont le plus peur, sont ceux qui en savent le plus. »

Trump et ses menaces sporadiques de « feu et fureur » font partie du risque, mais dans un rôle secondaire. L’horloge de l’apocalypse a été fixée à à minuit moins trois minutes pendant tout le second mandat de Barack Obama. En 2007, George Shultz, William Perry, Henry Kissinger et Sam Nunn – dont aucun ne pouvait être qualifié de pacifiques utopiques – ont déclaré que les armes nucléaires font peser des « menaces si considérables » qu’ils ont appelé à un désarmement nucléaire total de l’ensemble des pays de la planète.

En se projetant dans l’avenir, Daniel Ellsberg – qui a participé à la planification de la guerre nucléaire aux États-Unis avant de laisser fuiter les « Pentagon Papers » et qui a récemment écrit The Doomsday Machine [La machine de l’apocalypse, NdT] – estime qu’il est « peu probable » que nous survivions ne serait-ce qu’un siècle si nous n’éliminons pas complètement les armes nucléaires. Il dit même que la principale raison pour laquelle nous sommes toujours ici est tout simplement la chance, et non la prévoyance ou la sagesse, et que notre chance ne durera pas éternellement.

Vous pourriez donc penser que ce fait – celui qu’à tout moment nous pourrions, accidentellement ou délibérément, mettre fin à l’histoire humaine – serait la première préoccupation de tout le monde. Pourtant, il semble occuper dans la conscience américaine autant de place que, disons, les Intimidateurs de Kannapolis [équipe de base-ball en ligue mineure à Kannapolis, Caroline du Nord, NdT] (les 99,7 % des lecteurs qui ne sont pas familiers avec les Intimidateurs peuvent en apprendre plus à leur sujet ici).

Selon James Blight et Janet Lang, deux des plus éminents experts universitaires de la crise des missiles de Cuba en 1962, « La plupart du temps, la majorité des gens ne réfléchissent pas au sujet, ne font pas l’effort de se documenter et ne savent presque rien sur le niveau de la menace [qui] pourrait faire basculer le monde, une fois de plus, dans une crise violente et imprévue, qui échapperait à tout contrôle et nous entraînerait vers l’apocalypse. Sommes-nous si stupides ? Si ignorants ? À ce point dans le déni ? »

Ally Sheedy regarde Matthew Broderick pianoter sur son ordinateur dans une scène pour du film WarGames de 1983 (MGM / UA). Photo: Hulton Archive / Getty Images

Mais il y a eu des moments au cours desquels la perspective d’une catastrophe nucléaire était si tangible qu’elle a motivé des millions de personnes à agir pour éviter qu’elle se produise. Ce n’est pas une coïncidence, c’était aussi une époque où elle était sans cesse représentée dans la culture populaire. Ça m’a pris cinq minutes pour faire cette liste de ce que j’ai regardé, lu et écouté dans les années 1980 sur la guerre nucléaire et ses conséquences. Je suis sûr que si je prenais une heure, elle serait trois fois plus longue :

« War Games » [Wargames]

« Dr. Strangelove » [Dr. Folamour]

« Fail Safe » [Point limite]

« Godzilla »

« Planet of the Apes » [La planète des singes]

« Logan’s Run » [L’Age de cristal]

« Testament »

« The Atomic Café » [Atomic Café]

« When the Wind Blows » [Quand souffle le vent]

« Threads »

« The Dead Zone »

« Mad Max Beyond Thunderdome » [Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre]

« Time Enough at Last », « A Little Peace and Quiet » et « The Vault »

« On the Beach » [Le dernier rivage]

« A Canticle for Leibowitz » [Un cantique pour Leibowitz]

« Hell-Fire »

« The Fate of the Earth » [Le destin de la terre]

« We’ll All Go Together When We Go »

« Who’s Next »

« Russians »

« 99 Luft Balloons »

Bien sûr, ce ne sont pas les films et les livres qui ont sauvé le monde de l’apocalypse nucléaire. Comme le dit Ellsberg, la plupart du temps, nous avons eu de la chance. Mais nous avons aussi un peu contribué à cette chance en nous projetant dans l’avenir proche. Le militantisme antinucléaire et la culture populaire ont formé un cercle vertueux, la culture dynamisant les cercles militants, et ceux-ci venant renforcer l’audience de la production culturelle. Difficile d’imaginer que la campagne pour le désarmement nucléaire dans les années 1960, ou celle en faveur du gel des armements nucléaires dans les années 1980 aient pu rencontrer ce succès – certes partiel – si tout ce dont les gens disposaient pour convaincre était un paquets de tracts sur la capacité d’emport des missiles nucléaires.

L’exemple le plus saisissant est The Day After, téléfilm réalisé en 1983 sur les effets sur la ville de Lawrence, au Kansas, d’une guerre nucléaire entre les États-Unis et l’Union soviétique. Je doute qu’un enfant qui l’a vu l’ait jamais oublié. Par la suite, j’ai consacré une partie de mes loisirs à tracer au compas des cercles concentriques sur des cartes de Washington, D.C., pour déterminer la distance qui séparait ma famille du point d’impact et, par conséquent, comment nous allions mourir. C’était un soulagement de voir que nous serions immédiatement grillés vifs, plutôt que de survivre pour succomber à petit feu empoisonnés par les radiations. (Aujourd’hui, vous pouvez regarder par vous-même, sur Internet dans votre ville et dans de nombreux scénarios.)

The Day After est devenu l’un des spectacles les plus cotés de l’histoire des États-Unis et a donné un énorme coup de pouce au mouvement en faveur du gel nucléaire. Edward Markey – alors représentant démocrate du Massachusetts, aujourd’hui sénateur – a parrainé une proposition de loi prévoyant le gel et a qualifié le film « d’émission télévisée la plus efficace de l’histoire ». Une organisation antinucléaire l’a appelée « une publicité à 7 millions de dollars en faveur de notre cause ».

Fait remarquable, The Day After a aussi, dans une certaine mesure, fait évoluer la perception du président Ronald Reagan. La rhétorique et les actions de Reagan au début de son premier mandat avaient conduit l’Union soviétique à croire que les États-Unis préparaient sournoisement de frapper les premiers avec l’arme nucléaire. Des années après l’opération « Able Archer » de 1983 – une série de manœuvres de l’OTAN en Europe occidentale – on a découvert que les Soviétiques avaient cru à une véritable attaque et qu’ils s’étaient préparés à la devancer – rapprochant le monde de la guerre nucléaire plus qu’à aucun autre moment depuis octobre 1962. (Il est notable que The Day After a été diffusé quelques semaines après la fin de l’opération « Able Archer »).

Après avoir quitté ses fonctions, Reagan a écrit dans son autobiographie que The Day After était l’un des nombreux événements qui l’avaient « fait prendre conscience de la nécessité, pour le monde au bord du gouffre du nucléaire, de faire marche arrière ». En 1986, il a envisagé, avec le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, l’élimination totale des armes nucléaires et, plus tard, il a envoyé une note au réalisateur de The Day After, lui disant : « Ne pensez pas que votre film n’a rien eu à voir avec tout ça, bien au contraire ».

C’est pourquoi il est curieux et de mauvais augure qu’il ne me reste aucun souvenir de ce que j’ai vu au sujet de la guerre nucléaire au cours de cette décennie. Wikipédia répertorie 24 films sur le sujet au cours des années 1980. Il n’y en a eu que quatre jusqu’à présent dans les années 2010, dont des succès mondiaux comme [le téléfilm] Die Gstettensaga : L’ascension d’Echsenfriedl.

Mais aujourd’hui, il est possible que Trump, certes involontairement, nous aide à redécouvrir la réalité. Jeffrey Lewis, expert en contrôle des armements au James Martin Center for Non proliferation Studies [Centre James Martin pour les études sur la non-prolifération, NdT], affirme que Trump « est à lui tout seul une campagne pour le désarmement nucléaire. Il a rouvert à lui tout seul les débats sur l’autorité présidentielle sur le feu nucléaire, le désarmement et les relations des États-Unis avec les autres puissances nucléaires. »

Cela a motivé Lewis lui-même pour tenter de replacer l’imaginaire au centre des discussions sur les armes nucléaires. Il a écrit le rapport de fiction 2020 Commission Report on the North Korean Nuclear Attacks Against the United States [Rapport 2020 de la Commission sur les attaques nucléaires nord-coréennes contre les États-Unis], qui sort en août. « L’enjeu central, dit-il, est de ne pas attendre pour tirer les leçons de l’horreur nucléaire. Nous avons ces leçons sous les yeux, à Hiroshima et à Nagasaki. Nous pouvons en tirer les leçons dès aujourd’hui et faire d’autres choix. »

Il n’est pas le seul à penser de la sorte. Marsha Gordon, professeure d’études cinématographiques à la North Carolina State University, s’est posée la question en janvier dernier : « Le temps est-il venu d’une version 21ème siècle du Jour d’Après ? »

Pour Blight et Lang – qui ont aidé à découvrir des aspects de la crise des missiles cubains qui ont choqué et terrifié Robert McNamara lorsqu’il a appris leur existence des décennies plus tard – c’est la seule approche viable pour les êtres humains.

« Toutes les organisations antinucléaires que nous connaissons vivent et travaillent dans un vide historique », observent-ils. « Elles croient plus ou moins que les armes nucléaires sont mauvaises parce qu’elles peuvent tuer beaucoup de gens et que, pour cette raison, beaucoup d’armes nucléaires est pire que peu d’armes nucléaires ; c’est pourquoi… les militants antinucléaires pensent qu’il suffit de mettre les chiffres sous les yeux du public quand celui-ci n’a pas peur et ne se sent pas concerné. … Le problème, à notre avis, c’est que les chiffres n’ont pas de visages, qu’ils ne racontent pas d’histoires avec des bons et des méchants, ni de cris à vous glacer le sang ; ils sont donc condamnés à rester des abstractions tant que les armes nucléaires ne sont pas utilisées dans une guerre. A ce moment-là, il sera trop tard. … Cette confiance, accordée à tort aux chiffres, signifie que ceux qui se consacrent à l’abolition [des armements nucléaires] ne parviendront jamais à accomplir quoi que ce soit de crucial. »

Blight et Lang espèrent un foisonnement de notre imaginaire en matière nucléaire, qui non seulement atteigne celui des années 1980, mais aille bien au-delà : « Ce qu’il faut, c’est une peur panique et durable de l’Armageddon, comme au bon vieux temps, réaliste, propice à forger les comportements. » Ils en appellent aux artistes, « cinéastes, poètes, sculpteurs, compositeurs, musiciens, dramaturges et autres » pour dramatiser « sans relâche et dans un souci d’efficacité » que « l’expérience d’octobre 1962 prouve que le nombre correct d’armes nucléaires dans le monde est zéro ».

C’est un défi de taille, bien sûr. Certes, nous n’allons pas vite mais, grâce à Trump, au moins nous allons dans la bonne direction. Apprenons de Trump, un véritable enfant de la Guerre froide, qui a dit pendant la campagne de 2016 : « Notre pire problème c’est le nucléaire. … Je pense que, pour moi, le nucléaire est la puissance absolue, et ça me bouleverse ». Ce qu’il faut maintenant, c’est trouver comment toucher autant l’ensemble des autres habitants de la planète.

Photo du haut : Peter Sellers, qui incarne le Dr. Folamour et le président Merkin Muffley dans le classique de Stanley Kubrick en 1964 Docteur Folamaour ou : Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe.

Source : The Intercept, Jon Schwarz, 01-07-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fabrice // 09.09.2018 à 09h22

Et bien vous devez etre comme des millions de gens qui s’imaginent que les accidents n’arrivent qu’aux autres.

14 réactions et commentaires

  • Charles Michael // 09.09.2018 à 06h34

    Et bien je suis très réservé sur la disparition des armes atomiques.

    Cette menace de Destruction Mutuelle Assurée est certes effrayante mais salutaire depuis 70 ans. je sais prolifération, Irale, Korée du Nord, Inde Pakistan. Sans rentrer dans chacun de ces cas, je remarque que sans faire disparaitre les affrontements, cela en limite la taille.
    De fait dans ces 70 ans jamais vraiment en paix la grande opposition USA-URSS n’a jamais tourné nucléaire. Que l’effondrement de cette dernière a muté en Russie diabolique et guerre de communication d’abord.

    Alors l’équilibre de la terreur, locale ou globale, nous a seule préservé, hélas du déchainement d’un Hubris aujourd’hui clairement made in USA soucieuse de ses intérets mais retenue quand même par le fait que ces missiles balistiques et autres vecteurs sont la seule menace militaire par dessus leurs très larges fossés anti-invasion.

    Je n’ai pas la tête dans le sable mais, je continuerai à vivre assez serein cette menace nuclaire.

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    • Fabrice // 09.09.2018 à 09h22

      Et bien vous devez etre comme des millions de gens qui s’imaginent que les accidents n’arrivent qu’aux autres.

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      • Charles Michael // 09.09.2018 à 17h49

        calal,

        oui et c’est d’ailleurs un problème pour Israel
        pour la Russie par contre au cas plus qu’improbable d’une attaque conventionnelle et générale de l’Otan et du début d’un envahissement de leur territoire la doctrine russe EST d’employer éventuellement ses armes nucléaires.

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      • Charles Michael // 09.09.2018 à 17h56

        Fabrice
        Réponse bien mal informée.
        Le déclenchement d’une guerre nucléaire ne peut être accidentelle.
        c’est d’ailleurs la grande frustration de l’Empire et leurs rêves de première frappe.

        la Russie a 10 ans d’avance technologique et les militaires US et Otan le savent.
        Regardez donc comment en fait la bombinette de Kim Jong Hun a amené Trump à négocier.

        Maintenant si vous aimez les frémissment apocalyptiques….

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      • lvzor // 09.09.2018 à 19h00

        « …millions de gens qui s’imaginent que les accidents n’arrivent qu’aux autres. »

        Ce n’est pas un accident qu’il faut craindre, c’est l’usage délibéré (comme d’hab, on pourrait dire) par les US : doctrine de première frappe et recherche sur les (mini?-)bombes nucléaires « utilisables ». De plus, d’autres malades, au moyen-orient, ne désarmeront jamais quand bien même tous les autres pays le feraient. La question est juste : quand?

        …et le simple réalisme invite à penser « bientôt », vu la proportion de tarés absolus qui sont catapultés au pouvoir par l’IA banquière dans les pays atlantistes!

        Et c’est bien sûr uniquement parce que je pense qu’il n’y aura personne pour s’apercevoir à quel point j’avais raison que je préfèrerais me tromper 😉

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  • calal // 09.09.2018 à 08h09

    il ne faut pas oublier que la dissuasion nucleaire ne fonctionne que si l’armee ennemie n’est pas encore sur votre territoire…

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    • RGT // 09.09.2018 à 10h06

      Parce que vous croyez sincèrement que les « élites » se gêneraient pour « stériliser » une partie du territoire national en cas d’invasion ennemie ???
      Et comme ils sont « chez eux » ils estimeront qu’ils en ont encore plus le droit pour éviter que la nation ne tombe aux mains de « l’ennemi ».

      N’oubliez pas la leçon que nous avait donné Vlad (Poutine) Tepes : Il avait fait empaler une partie de sa propre population à la frontière ottomane, ce qui avait immédiatement refroidi les ardeurs des turcs qui de son vivant n’ont JAMAIS envahi son pays, ayant trop peur de se retrouver à la place des « gueux » du pays qu’ils souhaitaient envahir

      Les élites se foutent royalement de la populace. Tout ce qui compte est leur propre ego et ils sont toujours persuadés de pouvoir passer entre les gouttes (radioactives).
      C’est la raison qui pousse les plus nantis à acquérir des îles isolées de tout au milieu du Pacifique : Ils pensent que la radioactivité et la pollution auront le temps de retomber dans l’océan avant d’atteindre leur petit « paradis ».

        +7

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  • Bob’O // 09.09.2018 à 13h31

    Ma génération post guerre-froide, pour peu qu’elle joue, a eu la série « Fallout », qui bien qu’elle puisse être considérée comme une sublimation de la guerre nucléaire, ne fait que prouver, sous un autre angle, que la violence ne fait qu’appeler la violence.
    Pour ma part ce jeu (grâce auquel j’ai pu approcher la langue anglaise à 10 ans) m’a aussi rendu conscient de la possibilité d’une telle catastrophe, lorsqu’on fini le jeu on peut dans la plupart de ses versions, déclencher nous même le feu nucléaire sur une région de la carte. Mais nous avons aussi le choix de ne pas le faire. La fin est souvent différente ou change que vous le fassiez ou non.

    Ce jeu, qui se rapproche peut-être d’une « simulation post-apocalyptique », possède de nombreux détracteurs (« la violence dans les jeux vidéos ») qui oublient souvent que le joueur a un cerveau, et qu’il peut prendre de la distance et réfléchir aussi à ce qu’il fait lorsqu’il joue: le lecteur du monde en lisant un article oublie qu’il lit le monde? un lecteur de Valeurs Actuelles oublie qu’il lit valeur actuelle et que les infos contenues ont justement certaines « valeurs »?
    Peut-être que cela arrive à certains mais cela implique alors que si les détracteurs de jeux vidéos violents ont raison, il en va de même pour tout ce qui est et a été écrit de violent dans un bouquin, canard ou à la TV…
    D’ailleurs je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie que dans le livre d’Orwell La guerre des mondes (que j’ai lu à 9 ans), les jeux vidéos violents c’étaient cools parce que au moins, contrairement au 20 h, là c’était « pour de faux ».

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  • Crapaud Rouge // 09.09.2018 à 15h19

    Très intéressant. On peut lire aussi Politicoboy, (http://www.politicoboy.fr/geopolitique/deux-minutes-avant-la-fin-du-monde-comprendre-hiver-nucleaire/), qui a fait un long billet sur le sujet, en montrant que c’est effectivement gravissime. Seule la chance nous a épargné des bombardements « mutuels ».

    Mais cet article est surtout intéressant si on le met en rapport avec le réchauffement climatique : on peut poser la question de savoir si cette menace nucléaire n’aurait pas eu pour effet de reléguer au second plan les autres menaces, dont celle du RC et de l’effondrement annoncé par Meadows en 1972.

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  • jdf // 09.09.2018 à 16h28

    The Day After n’était pas autre chose que la version américaine et romanesque d’un film documentaire du réalisateur de la BBC Peter Watkins, The War Game

    Ce film documentaire de 1967 était si terrifiant que la BBC avait refusé de le diffuser…

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  • Pollix // 09.09.2018 à 18h18

    Oui et non… ce que l’on peut reprocher à certains jeux video violents, c’est leur entrainement à la violence automatique, à la désinhibition à tirer sur un humain: une silhouette se dresse et on tire. C’est l’entrainement banalisé qu’ont du recevoir la policière US ou les soldats en Irak… une chose est de déclencher le feu nucléaire virtuellement dans un jeu de stratégie,- on sent bien que c’est trop gros-, une autre chose est de jouer réellement à counter strike dans un collège ou un village déclaré ennemi parceque l’on défend la  » bonne cause »… j’ai remisé tous mes petits soldats en plastique quand j’ai vu un jour qu’ils restaient tous allongés après une belle bataille… je suis d’accord, à peu près tous les individus doués de discernement ne vont pas faire feu parce qu’ils ont une arme à la main. Il en reste cependant un certain nombre qui reste formatable, par la presse, par les jeux, les bonnes paroles… disposer d’un arsenal portable ou nucléaire me semble contraire à toute idée de civilisation et de progrès humain…

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  • lutzray // 10.09.2018 à 15h47

    Une remarque anodine (face à la gravité du sujet): la photo est (dans l’ordre habituel) celle du réalisateur Stanley Kubrick discutant avec Peter Sellers (alors dans la peau du personnage du président).

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  • clauzip // 10.09.2018 à 22h25

    En admettant l’hypothèse d’un gouvernement mondial sans opposition,je suis sur que le pouvoir en place conserverait des moyens et armes atomiques.
    Une telle distance avec les soumis ou dominés créerait,sans nul doute des zones d’insoumission telles que la réponse du dictat à ces problèmes serait la violence extreme avec la certitude que leur puissance les exonérerait du rayonnement radioactif.
    A ce niveau, compte tenu de ce qui aurait du été fait pour en arriver à cette situation,tout devient vraisemblable.
    C’est une fable…mais nous la réaliseront d’abord avec une Europe unifiée sans État , que des multinationales au pouvoir!

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  • Lysbeth Levy // 13.09.2018 à 14h14

    On parle du danger du nucléaire, l’arme atomique, à juste raison, mais qu’en est il de la manipulation des virus, maladies exotiques, recombination génétique, quand c’est le très « démocratique Amérique » qui travaille dessus depuis la fin de la guerre ? Enquête de Dilyana Gaytandzhyeva (qui avait été renvoyé de la BIRN pour avoir révélée le trafic d’armes entre l’Occident et les terroristes en Syrie par l’Union Européenne et Arabie Saoudite )
    https://dilyana.bg/us-diplomats-involved-in-trafficking-of-human-blood-and-pathogens-for-secret-military-program/ son site perso et si c’était traduit je vous promet que ça fait peur..Elle a tenté d’interpellé au Parlement européen devinez ce qui s’est passé ? https://dilyana.bg/bulgarian-journalist-confronts-robert-kadlec-over-the-us-secret-bio-weapons/ Sa seconde enquête sur ces « armes biologiques » dont les médias russes ont parlé, s’alarmant d’une possible incidence sur le peuple russe, les labos en questions sont placés très près de leurs frontières : https://dilyana.bg/the-pentagon-bio-weapons/..Cela rappelle le projet COAST de triste mémoire, développé avec les mêmes pays (Usa, Europe, Israel Afrique du sud) par le « docteur La Mort » Basson Wouster : https://blogs.mediapart.fr/mohamed-sangare/blog/130714/afrique-du-sud-wouter-basson-docteur-la-mort

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