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Venezuela : « Ici, on abandonne la souveraineté » – par Douglas Bravo

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Encore une fois, un autre regard sur le Venezuela, d’il y a 3 ans.

Source : Paul Jorion, Douglas Bravo, 06-12-2015

Voici la traduction d’une interview de Douglas Bravo en 2015. Son point de vue, émanant d’un proche de Chavez avec lequel celui-ci rompit les relations en 2010 ou 2011 « quand il choisit le chemin du modèle soviétique » éclairera du dedans une situation le plus souvent brouillée par les informations disponibles en langue espagnole et limitées aux platitudes géopolitiques en langues française et anglaise.

Dans un pays où une dictature massacre un peuple en révolte, sinon déjà en révolution, et où le pétrole attire les convoitises des impérialismes russe et états-unien, chacun espère que la situation ne bascule pas dans le sens d’une Syrie sud-américaine, mais rien n’en prend le chemin. Quand bien même « la troisième voie » que Douglas Bravo promeut semble floue, ses analyses des forces sociales en présence au Venezuela dans le contexte d’une économie de rente et le long terme historique auquel il se réfère permettent d’appréhender ce dont est capable un État qui est synonyme de capital à l’égard de son peuple.

Merci aux traducteurs Laurence M.F.C., François Bélijar, Jean-Luc Kratzer…

DOUGLAS BRAVO (TROISIÈME VOIE): « ICI, ON ABANDONNE LA SOUVERAINETÉ »

Selon l’ex-guérillero : « Il est vrai que sous les précédents gouvernements les ordres étaient de fermer les journaux et les stations de radio/TV, mais maintenant la nouvelle stratégie c’est : achète-le, passe-le, paie-le deux fois plus ».

le 6 décembre 2015

Víctor Amaya pour La Razón

Octogénaire et espérant encore voir advenir un nouvel ordre politique mondial, Douglas Bravo fait de son appartement du Parc Central un bunker pour les idées. Entouré de livres, de presse, de documents et d’archives, il observe le Venezuela, non en lui même mais comme partie de la dynamique globale. D’esprit encore « guerrillero » – le plus renommé de l’histoire locale et le dernier à se démobiliser – il assure avoir documenté une bonne part de l’histoire non racontée des luttes vénézuéliennes.

Il se souvient d’Hugo Chavez comme d’un ami bien que son passage par le Parti de la Révolution Vénézuélienne (PRV) fut fugace, d’avoir trahi des idéologies, de s’être engagé le 4 février et d’avoir ôté son caractère civil à la rébellion, de s’être converti en un manitou exploitant pétrolier polluant, et de l’avoir fait prisonnier en 2009. « Mais j’ai un caractère coriano* » dit-il. L’amitié dépasse les confrontations politiques. Il le sait car il accumule des amis de toutes tendances politiques, avant et maintenant. Tout en continuant de lire et d’écrire, il assure qu’un Troisième Chemin est possible, ainsi qu’il nomme sa proposition. Il a des envies de révolution.

* de Cora ville du Venezuela, Santa Ana de Cora, état de Falcón (NDT)

En février 2009 vous avez parlé d’une « secousse populaire ». En avril de cette année, de « la rébellion de la multitude ». Cela arrivera-t-il ?

Ces déclarations se correspondent comme un moment explosif grandiose que vit le Venezuela et la planète. Il ne s’agit pas d’une révolte pour produire des changements au sein d’un gouvernement, mais de créer une nouvelle civilisation. Cette révolte qui vient est une rupture avec l’ordre établi.

Quelle influence aura le Vénézuélien dans un tel processus ?

Ici le Pacte de Punto Fijo* gouverna pendant 40 ans et détruisit la conception du dénommé « monde occidental » dirigé par les États-Unis. Chavez est le produit de beaucoup de choses, poussé par les émotions du 27 février qui se capitalisèrent de façon négative avec un autre pacte : celui du marxisme stalinien. Les deux modèles mondiaux, celui des États-Unis et celui du marxisme capitalisé par la Russie ont échoué. Les gens s’en rendent compte à travers la misère. Les deux modèles du capitalisme occidental et oriental ont échoué au Venezuela.

* Punto Fijo ville du Venezuela, état de Falcón ; pacte politique conclu en 1958 entre les 3 grands partis vénézuéliens (Wikipédia) (NDT)

Alors où allons-nous ?

Vers une nouvelle civilisation. Des mouvements se lèveront, contre ce gouvernement, il y aura une agitation sociale. Le Venezuela a la possibilité, en raison de l’échec de ces modèles, de produire un troisième chemin, une troisième force.

D’où ce chemin peut-il surgir si les structures du pouvoir sont alignées sur ces modèles préfabriqués ?

Celui qui gouverne aujourd’hui parle au nom d’un socialisme qui n’existe pas. Nous sommes le premier pays destructeur écologique d’Amérique Latine, et en même temps le Venezuela s’aligne sur le socialisme marxiste qui a échoué, et c’est pourquoi nous parlons de capitalisme d’État. Nous l’avions dit : une nouvelle bourgeoisie para-étatique monterait, une bourgeoisie qui détient plus de capital que la bourgeoisie aristocratique et de surcroît gère la rente produite par le pays, se l’approprie et nous a conduit au désastre.

Parmi le leadership actuel, quelqu’un est-il proche de cette idée de rupture ?

Nous ne pouvons pas écarter les courants qui viennent du gouvernement. Victor Paleo fut vice- ministre de l’énergie et il en partit parce qu’il a commencé à parler. Orlando Chirino fut le dirigeant syndical de Chavez, il est parti et il a son parti politique. Et un groupe de militaires et de prêtres, dont on ne peut pas dire le nom crurent que l’ère à laquelle ils aspiraient avait commencé, puis ils se rendirent compte que c’était le plus grand échec.

Y en a-t-il malgré tout qui se tapissent dans le gouvernement et son statut quo, mais savent dans leur for intérieur qu’ils bondiront ?

Évidemment. Il y a des hommes et des femmes qui étant dans le gouvernement, vont faire partie des légions qui seront l’avant-garde de cette nouvelle ère historique. C’est un processus mondial mais le Venezuela peut casser rapidement et ceci commence en s’affrontant à ce gouvernement qui a détruit l’économie, a causé un désastre éthique et une frustration immense.

Comment une société peut-elle se dresser contre un gouvernement si elle est appauvrie, frustrée et en train de faire la queue ? Peut-elle avoir l’impulsion nécessaire, l’acharnement et le temps pour le faire ?

Lors de la prise de la Bastille, le peuple européen ne pensait pas que ce serait la rupture avec des siècles et des siècles de domination ecclésiastique et féodale et qu’il en résultat qu’après la révolution française toute l’Europe fut amoureuse du progrès, l’industrialisation, la fraternité. Il est certain qu’un nouvel « accord de Yalta » est en train de se présenter entre Poutine et Obama, les deux policiers mondiaux pour arrêter cette nouvelle rébellion, ce « Siècle des Lumières »*, mais d’une nouvelle teneur. Cet accord arrive jusqu’au Venezuela, alors qu’une branche du gouvernement fait alliance avec une branche de la MUD** car il n’est pas opportun de déloger complètement le gouvernement par une grève générale qui renverserait le gouvernement, mais empêcherait la MUD d’y accéder. Ici, quand la prise de la Bastille éclate, tout le monde s’en va.

* Tout bien réfléchi, je pense que l’idée est celle là : dans le sens de « Mouvement philosophique et culturel du XVIIIe siècle qui met l’accent sur la prééminence de la raison humaine et la croyance dans le progrès » selon l’expression du dictionnaire de la Real Academia Española (NDT)

**MUD Mesa de la Unidad Democràtica (coalition de l’opposition) (NDT)

En avril 2009 vous avez parlé d’une « grève générale ouvrière » qui pourrait déboucher sur une assemblée constituante. Cela reste-t-il un scénario réalisable ?

Bien sûr. Les problèmes des travailleurs, des employés universitaires, les infirmières, les ouvriers pétroliers, les entreprises en faillite de Guyane, Corpoelec, les problèmes indigènes, la classe moyenne brisée comme on ne l’avait jamais vu. Tout ceci propulse un torrent qui vient de la montagne et entraîne tout. C’est comme ça que ça va se passer. Cette grève générale peut prendre n’importe quel nom, mais elle sera déclenchée par un évènement provocateur. Tous ceux qui se sont détournés, il faut les unir pour que le Venezuela puisse se sauver.

Ceci allait se produire même Chavez vivant ?

La faute fondamentale en revient à une équipe gouvernementale dans laquelle Chavez était la force principale et déterminante. S’il avait vécu, les choses se seraient précipitées plus rapidement.

On qualifie toujours ce gouvernement de dictature militaire ?

C’est une dictature de l’époque moderne, qui viole tes droits humains, et liquéfie le vrai concept de syndicalisme, les partis politiques interviennent depuis le TSJ*. Il est vrai que lors de gouvernements antérieurs on supprima des journaux et des stations de radio et de télé, mais maintenant, il y a un nouveau modèle : ‘achète-le, passe-le paie-le deux fois’. La violation des DDHH* s’est institutionnalisée en même temps que la violation de l’État par la drogue, la violation de la souveraineté par les accords économiques, y compris les entreprises mixtes. Pourquoi aucun autre pays de l’OPEP ne souscrit-il des accords d’entreprises mixtes ? Ainsi livre-t-on la souveraineté.

* TSJ : Tribunal Supremo de Justicia, sommet du pouvoir judiciaire au Venezuela (NDT)

** DD HH Derechos Humanos

Maduro achève son mandat présidentiel ?

Un accord pour qu’il ne l’achève pas passe par un accord entre La Russie, les États-Unis, et Cuba. Il est possible qu’il leur convienne de sortir Maduro car il est très affronté à la population, les ouvriers, étudiants, les indigènes, le monde intellectuel, les journalistes. Ça se passera peut-être comme cela s’est déjà passé. Nous y sacrifions pour ne pas modifier le processus qui avance.

Le Chavisme comme processus, comme idée, comme facteur unificateur, s’est achevé ? Ce qui subsiste en sont les restes?

Le chavisme en a pris un coup au niveau populaire, mais aussi au niveau des intellectuels. Avant, le Gros Mec disait « Maduro va au diable, je reste avec Chavez », maintenant c’est « Chavez, va te faire foutre ».

Luis Miquilena a affirmé que Chavez fut une grande escroquerie. Vous le soutenez ?

J’utiliserais un autre terme. Des milliers de gens qui ont professé une idéologie, l’ont abandonnée, trahie. Chavez professait une idéologie de rupture avec le capitalisme occidental et soviétique et il ne l’a nullement mise en pratique.

Vous avez continué à être ami avec Chavez jusqu’à la fin ?

Nous étions amis. Il m’envoyait des messages à travers des personnes. Ceci a perduré jusqu’à ce que la crise se voie. Quand il a pris le chemin de suivre le modèle soviétique, ce fut la dernière fois qu’il m’envoya un message. C’était en 2010 ou 2011.

Vous conversez avec Ali Rodriguez, avec Jose Vicente Rangel, avec Tarek Willam Saab – son pupille -?

En dépit des diatribes politiques, j’ai maintenu la croyance en l’amitié. Je ne les vois pas, ça fait longtemps que je n’ai pas parlé avec eux, je sais quel grand effort va venir du peuple pour changer ça, ils vont être dans une situation difficile. Peut-être essaieront-ils de s’incorporer à cette tourmente populaire.

Cette année vous avez dit que le pouvoir était concentré à Miquilena, puis au PPT,* ensuite à Jose Vicente Rangel et maintenant à Diosdado. Quel est le plus puissant ?

Diosodado représente une force économique et militaire. De plus : quand il est arrivé au pouvoir, il était antisocialiste et était bien vu des États-Unis. Je crois qu’il est toujours bien vu par certains éléments. Il n’a pas fait de putsch contre le socialisme. Il est toujours un élément réel de pouvoir comme Jose Vicente en ce moment.

*Patria Para Todos parti politique fondé le 27 septembre 1997 situé à gauche es.wikipedia.org (NDT)

Quelle part de pouvoir détient Maduro ?

Une crise l’a touché et il a dû assumer des forces antagonistes, comme auparavant Chavez. On a limité son pouvoir.

En 2011 vous avez défendu l’abstention comme faisant partie de cette « grève générale ». En face de 6D : vous allez voter ?

Je ne me suis pas inscrit. Je n’ai jamais voté. L’abstention n’est pas définitive. Quand nous convoquerons, avec un nouveau pouvoir, une constituante, je voterai. Mais pour l’instant, non.

Le 6 décembre s’inscrit-il à l’intérieur du processus de rupture que vous ébauchez ?

C’est un point gênant pour les deux forces. Pour le gouvernement, parce qu’il sait que la majorité est contre lui. Pour la MUD, aussi car il y a une contestation de la MUD, par les syndicalistes, les universitaires qui disent que la MUD ne sait pas s’opposer.

Source : Paul Jorion, Douglas Bravo, 06-12-2015

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yack2 // 02.02.2019 à 09h23

Paul Jorion….Place publique…..Douglas Bravo….d’éminents représentants de la gôche progressiste qui devant la réalité d’un changement ou de sa possibilité feront tout pour que rien ne change. Dans le cas du Venezuela l’équation est pourtant lumineuse: d’un côté de la barricade Trump,Bolsonaro, Duque, Guaido etc et un petit nouveau au pédigrée remarquable, Eliott Abrams (trop long,trop sanglant à relater ses faits d’armes) et de l’autre Maduro…..Faite votre choix! Mais le simple énoncé d’une 3ème voie est une ânerie sans nom….surtout que cette 3ème voie ne fait que tirer sur Maduro et le chavisme…..L’extrême droite mondialisée ne laisse jamais d’autre possibilité que de se dresser contre ou de collaborer avec elle…….Il semble avoir fait le dernier..

18 réactions et commentaires

  • Fritz // 02.02.2019 à 07h44

    Douglas Bravo, un ancien chaviste : sur ce blog, Duracuir a eu des mots durs et justes sur ces anciens quelque chose qui se prévalent de leur passé alors qu’ils ont trahi leurs engagements. Comme je ne suis pas vénézuélien, je n’irais pas plus loin. Remarquons seulement que le contenu de l’entretien ne justifie guère le titre, « Ici, on abandonne la souveraineté » ; qu’ici en France, on abandonne la souveraineté jour après jour, et que malgré la répression des Gilets jaunes, Paul Jorion ne qualifie pas le régime de Macron de « dictature qui massacre son peuple », comme il le fait pour Maduro. Enfin, il est pour le moins cocasse d’évoquer un « nouvel accord de Yalta » entre Moscou et Washington.

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  • yack2 // 02.02.2019 à 09h23

    Paul Jorion….Place publique…..Douglas Bravo….d’éminents représentants de la gôche progressiste qui devant la réalité d’un changement ou de sa possibilité feront tout pour que rien ne change. Dans le cas du Venezuela l’équation est pourtant lumineuse: d’un côté de la barricade Trump,Bolsonaro, Duque, Guaido etc et un petit nouveau au pédigrée remarquable, Eliott Abrams (trop long,trop sanglant à relater ses faits d’armes) et de l’autre Maduro…..Faite votre choix! Mais le simple énoncé d’une 3ème voie est une ânerie sans nom….surtout que cette 3ème voie ne fait que tirer sur Maduro et le chavisme…..L’extrême droite mondialisée ne laisse jamais d’autre possibilité que de se dresser contre ou de collaborer avec elle…….Il semble avoir fait le dernier..

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    • Duracuir // 02.02.2019 à 16h44

      La troisième voix, elle s’appelle Lula ou Roussef, Lula est en taule à cause de juges pourris, Roussef a été destituée après un coup d’état judiciaire.

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      • yack2 // 02.02.2019 à 19h18

        C’est bien ce que je dis, même une troisième voie modérée se retrouve sous le feu et d’un côté de la barricade….

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      • NICOLE DE NICOMAQUE // 04.02.2019 à 22h38

        Et le président Manuel Zelaya au Honduras élu démocratiquement a été chassé en pleine nuit en 2009 par l’armée séditieuse pour pouvoir mettre en place une dictature aux ordres de Washington. Au Venezuela la déstabilisation vient de loin et toutes sortes de putschs ont égrené ces dernières décennies l’actualité du pays sans que le gouvernement élu ne soit tombé. La stratégie US d’étendre le blocus en 2014 pour mieux ruiner l’économie vénézuélienne poursuit son œuvre de mort tandis que les bruits de bottes à la frontière colombienne s’entendent jusqu’à Caracas. Mieux vaut écouter l’Onu dans ses dernières déclarations pour trouver une solution pacifique à la crise.

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    • bhhell // 02.02.2019 à 18h04

      Surtout quand ces critiques éclairés font abstraction de la collusion avérée et massive entre multinationales vénézuéliennes et Etat américain. On se gargarise de la pénurie vénézuélienne pour imputer la faute au gouvernement quand c’est le secteur privé qui orchestre cette pénurie pour discréditer Maduro et réinstaurer des mécanismes néolibéraux dans un pays où le premier parti du pays reste de très loin le parti chaviste avec 30% des électeurs. La collusion entre Etats Unis et Arabie Saoudite pour faire chuter le cours du pétrole et ruiner le Vénézuela, ne mérite pas non plus d’être mentionnée. Pas plus d’ailleurs que le gel international des fonds qui a grippé l’exploitation pétrolière du pays. Mais non, c’est tout vu, la voie du chavisme a intrinsèquement échoué. Ce régime est le responsable désigné des souffrances insupportables de sa population. Et les médias et Etats occidentaux ne supportent pas cette souffrance. En revanche, la souffrance des Haitiens, bien plus mal lotis en termes de qualité de vie, est complètement supportable et n’appelle ni compassion, ni intervention rapide et musclée. Non, en Haiti, c’est une bonne et saine souffrance, une souffrance néolibérale (dite aussi austérité). Tout comme la souffrance infligée au vénézuela dans les années 90, quand un pantin pro américain imposait des politiques néolibérales, ultra inégalitaires, et que l’inflation était hors de contrôle.

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  • Eric83 // 02.02.2019 à 09h28

    Un petit coup de projecteur sur la propagande US alimentée par le NYT.

    « La semaine dernière, le New York Times a poursuivi sa longue et prévisible tradition de soutien aux coups d’État américains en Amérique latine en publiant un éditorial louant la tentative de Donald Trump de renverser le président vénézuélien Nicolas Maduro. Ce sera le 10ème coup que le journal soutient depuis la création de la CIA il y a plus de 70 ans. »

    « Une étude des archives du New York Times montre que le comité de rédaction du Times a soutenu 10 des 12 coups d’État soutenus par les Américains en Amérique latine, avec deux éditoriaux – ceux concernant l’invasion de la Grenade en 1983 et le coup d’État du 2009 au Honduras – allant d’une opposition ambiguë à réticente. Le sondage peut être consulté ici . »

    https://www.zerohedge.com/news/2019-02-01/your-complete-guide-nytimes-support-us-backed-coups-latin-america

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  • Albert Charles // 02.02.2019 à 09h41

    Les faits sont têtus, Douglas Bravo le rappelle fort justement. Je retiens ceci (extraits): :
    d’avoir trahi des idéologies, d’avoir ôté son caractère civil à la rébellion, de s’être converti en un manitou,
    ce gouvernement qui a détruit l’économie, a causé un désastre éthique et une frustration immense,
    une dictature de l’époque moderne, qui viole les droits humains, et liquéfie le vrai concept de syndicalisme,
    etc.
    Bref.
    Un chat est un chat, un char est un char, la misère c’est la misère, l’anti syndicalisme est une agression contre les travailleurs même quand elle faite au nom d’une belle étiquette (révolution, socialisme, etc…!), et les réfugiés qui quittent leur pays en masse (10% du Vénézuela) ne sont pas des marionnettes animées par une haine viscérale de la Gauche intellectuelle ou politique. Ce témoignage me rappelle un peu celui (entre mille autres) du révolutionnaire Victor Serge à l’égard de la réalité mensongère de l’URSS (ce pays prétendu…socialiste !).

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  • juju77 // 02.02.2019 à 11h22

    j’ai été au Venezuela en 2012 .. je parle espagnol … j’y ai découvert beaucoup de mensonges venant de nos médias européens pas très au fait de la réalité du terrain… et surtout ayant très peu de sources locales … cet interview me pose beaucoup de problèmes, je préfère ne pas commencer à en faire la liste mais je vais de ce pas me renseigner sur ce personnage pour comprendre un peu mieux d’où il parle.

    la situation au Venezuela est complexe mais parler (sous Chavez) d’une dictature et de violation des Droits de l’homme sans donner de détails c’est choquant .. (merci le Referendum d’initiative Citoyenne révocatoire tous lancé par l’opposition et tous gagné par Chavez qui gardait une majorité solide … )

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  • Louis St.O // 02.02.2019 à 13h22

    « les réfugiés qui quittent leur pays en masse (10% du Venezuela) ne sont pas des marionnettes animées par une haine viscérale de la Gauche intellectuelle ou politique.»

    Diriez vous la même chose des réfugiés de Syrie…

    Non Monsieur, c’est la guerre. La guerre que les États Unis font à tous ceux qui n’acceptent pas leur libéralisme. Voulez vous que j’énumère la liste des pays ou ils ont installé un dictateur ou détruits les pays qui ne leurs convenaient pas.

    Commencez par lire cet article avant de critiquer
    « Des documents internes du gouvernement des États-Unis présentent les grandes lignes d’un programme de « guerre économique » contre le Venezuela (The Grayzone) »

    https://www.legrandsoir.info/des-documents-internes-du-gouvernement-des-etats-unis-presentent-les-grandes-lignes-d-un-programme-de-guerre-economique-contre.html

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  • Anarkopsykotik // 02.02.2019 à 13h42

    >le Venezuela s’aligne sur le socialisme marxiste qui a échoué, et c’est pourquoi nous parlons de capitalisme d’État. Nous l’avions dit : une nouvelle bourgeoisie para-étatique monterait, une bourgeoisie qui détient plus de capital que la bourgeoisie aristocratique et de surcroît gère la rente produite par le pays, se l’approprie et nous a conduit au désastre.

    Lol, bien sûr, le venezuela est marxiste-léniniste… Les conneries qu’il faut pas entendre, et il se pense comme de la gauche ?
    Le venezuela est essentiellement une sociale démocratie basée sur la rente du pétrole, le jour où l’état prendra le contrôle de l’économie et se débarrassera de la bande de capitalistes qui en possèdent 70% et investissent uniquement dans l’extraction des ressources naturelles, et fera de la planification, la comparaison avec un état sovietique aura du sens.

    En attendant, je peux pas m’empêcher de trouver ça rigolo d’appeler dictature des pays avec des élections régulières, où l’opposant principal au pouvoir qui appelle littéralement au coup d’état et à l’intervention extérieure (ce qu’on peut aisément qualifier de trahison), quand il se fait arrêter par la police, se fait rapidement relâcher pour ne pas exacerber les tensions…

      +19

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    • NICOLE DE NICOMAQUE // 04.02.2019 à 23h08

      @ Anarkopsykotik

      A croire que  » démocratie  » signifie finalement le pouvoir du peuple de n’en avoir aucun. Aucun pouvoir économique, aucun pouvoir politique, aucun pouvoir médiatique, aucun pouvoir culturel etc…..à croire que nos zélites se l’imaginent ainsi. Dès que le peuple se réveille et réclame sa juste part de pouvoir, quel que soit celui-ci, bing ! on le chasse. Il n’y a cas écouter la caste qui nous gouverne et les éditorialistes qui dépendent d’elle au regard du Référendum d’Initiative Citoyenne, pour avoir une juste idée de leur haine de la véritable démocratie : un système politique où le pouvoir serait partagé par la majorité pour l’intérêt général humain et non pas confisqué par une minorité médiatiquement surreprésentée et bouffie d’arrogance plus soucieuse de ses intérêts propres et immédiats que du bien commun local ou global. ( A suivre ).

        +0

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  • Manuuk // 02.02.2019 à 17h08

    Et pendant ce temps là, le Portugal va vers le plein emploi…

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  • NICOLE DE NICOMAQUE // 04.02.2019 à 22h48

    Et pendant ce temps là, nos médias serviles ne parlent pas de la grave crise économique en Argentine étant donné que leur poulain néolibéral est en charge de la présidence :

     » Le désastre argentin ignoré par les médias français  » : Janvier 2019
    https://lvsl.fr/le-desastre-argentin-ignore-par-les-medias-francais

     » Retour du FMI en Argentine : Le fossoyeur à la rescousse  » / Juin 2018
    https://lvsl.fr/fmi-argentine

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  • clauzip 12 // 06.02.2019 à 18h45

    je viens de regarder C dans l’air ou officiait entre autres Boniface,le mal nommé.
    Il a repris à son compte tout ce qui traine sans aucune preuve mentionnées sur le Vénézuela.Quelle honte,il faut comprendre qu’il paye en retur sa légion d’honneur.
    De toutes part le même discours.Le pays qui a le mode d’élection le plus rigoureux et transparent(président américain Carter) est accablé de triche à la dernière élection.
    Son successeur autoproclamé,sans élection,ne recule devant aucun mensonge.
    De même , Macron ,qui se trouve devant et dans une situation comparable et discutable.
    Il a été élu légalement avec très peu de voix,sa déclaration de patrimoine ,bien que questionné et présentant des trous n’a pas entrainé une non élection.
    Tout est devenu possible compte tenu de la réserve de pétrole dont dispose ce pays.
    Nous, n’avons pas fini,les infotox venant de toutes parts ,officielles et autres fleurissent nos info,tant du service public,france inter et autres (c)haines privées.
    J’appréhende les prochaines élection que l’on dit européennes,elles seront celles du mensonge et de la haine!

      +1

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  • RV // 08.02.2019 à 14h13

    Où il est question d’une « opposition de gauche » en Venezuela, du « chavisme critique » !
    https://venezuelainfos.wordpress.com/2019/02/08/en-direct-du-venezuela-la-mayonnaise-guaido-ne-prend-pas/
    je cite :
    …/… Le 5 février, les représentants les plus éminents de l’extrême gauche intellectuelle vénézuélienne ont rencontré Guaido pour ne pas être exclus de la partie si jamais le coup d’Etat réussissait. Cette réunion met un terme définitif à la fable d’un « chavisme critique », censé représenter un courant politique indépendant. Imagine-t-on un « gaullisme critique » négocier avec Pétain leur participation au régime de Vichy ? Cette « troisième voie » imaginaire tant promue hors du pays (encore une fois) a désormais choisi son coté de la tranchée. Le slogan « Ni Maduro Ni Guaido », scandés par leurs réseaux internationaux vient de voler en éclats. Il serait donc judicieux que les soutiens étrangers de ce courant de l’opposition adoptent la position de leurs mentors vénézuéliens et s’alignent ouvertement sur les positions de Trump, de Bolsonaro, d’Uribe, de Macron. …/…

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    • RV // 08.02.2019 à 14h34

      sur le même site, Venezuela: qui reconnaît qui ?
      …/… Trump et ses petits soldats peuvent bien monopoliser les « unes » des ex-journaux d’information, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 197 Etats actuellement reconnus par l’Organisation des Nations unies, seuls 34 ont reconnu Juan Guaido [14]. « Le [supposé] défaut de légitimité [de Maduro] n’est jamais qu’un prétexte d’apparence juridique invoqué pour justifier un refus de reconnaissance inspiré par des considérations purement politiques [15]. » Même avec l’onction de l’impérialisme et du sous-impérialisme, une tentative de coup d’Etat demeure une tentative de coup d’Etat. Aux pages les plus honteuses de l’Histoire de France – la reconnaissance du régime franquiste en 1939 ou le maintien des relations diplomatiques avec le Chili, après le coup d’Etat du général Augusto Pinochet (1973) – , il conviendra désormais de rajouter un chapitre : Emmanuel Macron et le Venezuela …/…
      https://venezuelainfos.wordpress.com/2019/02/08/venezuela-qui-reconnait-qui/

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