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8.janvier.20208.1.2020 // Les Crises

Interdit d’interdire : Que retiendra-t-on des années 2010-2019 ?

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Source : Russia Today France, Interdit d’Interdire, 06-01-2019

Frédéric Taddeï reçoit :

– Xavier Gorce, dessinateur

– Pacôme Thiellement, essayiste

– Bérengère Viennot, traductrice

– David Chabant (Ganesh2), humoriste et youtubeur

Source : Russia Today France, Interdit d’Interdire, 06-01-2019

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Commentaire recommandé

Barbe // 08.01.2020 à 06h16

Moi je retiens ceci, que l événement de 2008 nous a appris, révélé… : l argent est créé à partir de rien. La vaste blague que de dire: les caisses sont vides. C’est impossible.
Il faut que la puissance publique reprenne la création monétaire.
La monnaie est une chose trop sérieuse pour la laisser aux banquiers.

22 réactions et commentaires

  • Barbe // 08.01.2020 à 06h16

    Moi je retiens ceci, que l événement de 2008 nous a appris, révélé… : l argent est créé à partir de rien. La vaste blague que de dire: les caisses sont vides. C’est impossible.
    Il faut que la puissance publique reprenne la création monétaire.
    La monnaie est une chose trop sérieuse pour la laisser aux banquiers.

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    • Bouddha Vert // 08.01.2020 à 13h34

      Création monétaire pour sauver le monde?
      Si le papier ne s’assoit pas sur une richesse tangible cela se termine à la John Law ou comme l’assignat!
      Il est temps de réviser son histoire et de commencer à étudier la fonction de la monnaie.

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      • Barbe // 08.01.2020 à 13h59

        Ça se termine ?
        Les banques privées ont leurs affidés pour racheter tous les biens publics rentables.
        Cela ne sert que quelques uns. Oui vous avez raison il faut se réveiller, quand 0,01% des français disposent de 30 % du Pib. Merci la création monétaire telle qu’elle est.

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        • Bouddha Vert // 08.01.2020 à 15h07

          Ce que je désire signifier c’est que l’outil que vous proposez à certes fait la richesse de quelques un, c’est indéniable!
          Cela n’empêche pas l’outil d’être mortifère parce que déconnecté des nécessités du monde à savoir équilibrer les échanges.
          La création monétaire permet de s’offrir biens et services sans contrepartie, d’où l’immense richesse des 0,01%, développer cette pratique aux 99,99% restants ne fera, dans un premier temps, qu’accélérer les dévastations du monde et dans un deuxième refuser toute capacité d’échange avec celui ou celle qui ne bénéficie pas de cette monnaie de singe.
          La monnaie doit rester un voile qui facilite les échanges entre le forgeron et le boulanger, rien d’autre.

          Graeber explique d’ailleurs qu’à l’origine il n’existe pas de monnaie mais seulement de la dette inscrite sur les tablettes d’argile… la monnaie interviendra plus tard lorsque les échanges s’effectuerons avec des acheteurs/vendeurs installés loin du pays où l’on produit/achète.

          Contentons nous de produire sainement, avec forcément une baisse du pouvoir d’achat, avec des lois qui assurent la possibilité d’un avenir le plus équitable pour tous, des relations humaines restaurées…
          Bref du courage et surtout l’impératif de mettre de côté nos rêves des 30 glorieuses.

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          • barbe // 08.01.2020 à 17h41

            Vous ne m’avez pas compris : quand la collectivité publique créait les francs dont elle estimait avoir besoin, elle le faisait sans avoir besoin de s’endetter. Cela a correspondu aux années glorieuses, et puis ensuite, depuis 1973 au moins, la ploutocratie a mis la main sur la création monétaire, apanage du souverain ; nous sommes passés depuis à de la monnaie dette : mais avant, ce n’était pas de la monnaie dette, mais bien de la monnaie vivante, qui n’avait d’autres fonction que de servir le travail, la vie.
            Vous avez raison, il faut savoir comment la monnaie fonctionne, et pour cela il n’y a pas d’autres questions que : qui crée la monnaie ? (les privés? ok, cela ne sert à rien au monde commun, au monde des travailleurs) et où va l’argent? (la hausse de la part du pib consacré à l’actionnariat vaut tous les discours).
            Aujourd’hui, on parle de capital mort : notre société est mortifère car on sert d’abord le capital, la propriété, et non les travailleurs.
            Avec la monnaie créée par la puissance publique pour les travailleurs, nous pourrions faire vivre les hommes, sans concurrence, en réduisant le temps de travail, et la pollution afférente…

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            • Bouddha Vert // 08.01.2020 à 21h10

              J’ai tout à fait compris, merci.
              Depuis 73, la croissance structurelle est finie, envolée avec la déplétion énergétique.

              Nous avons depuis, heureusement, à mon sens, mais chacun sa vision, fini de dévorer le monde un peu plus chaque jour, par un taux de croissance structurellement en déplétion.

              On peut regretter d’être sorti de cette période bénie, création monétaire à gogo, mais on peut également estimer que c’est tant mieux car le monde est fini et, cette libéralité, était intimement associée à un monde encore capable de supporter son exploitation sans limites, ce qui n’est depuis plus le cas!

              Combien de temps faudra-t-il encore pour comprendre cette réalité indépassable, manifestement c’est pas demain la veille!
              Certes, il y aura eut les hydrocarbures de schistes et c’est véritablement un mauvais coup du sort pour nous faire croire que tout n’était pas perdu, on voit le résultat sur le biotope en seulement 10 ans et les espoirs qu’ils auront entretenu.

              Ceux qui rêvent d’une monnaie sans limite au service des travailleurs, parce que l’on est un gentil citoyen, sans guerre (l’argent est abondant!), sans concurrence (les extra terrestres vont nous fournir en métaux, céréales, énergies…) ce qui nous permettra de travailler moins et sans polluer…

              Si vous postulez pour la présidence, je vote pour vous, et vous aurez toutes les chances d’être élu…Youpi!

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            • barbe // 08.01.2020 à 21h18

              – Votre avant dernier § n’a pas de verbe conjugué
              – « Nous avons depuis, heureusement, à mon sens, mais chacun sa vision, fini de dévorer le monde un peu plus chaque jour, par un taux de croissance structurellement en déplétion » : non, la politique menée par les 0.001 de concurrence de tous prouve que cette politique débile n’est pas terminée : si la puissance publique reprend la main sur la création de la monnaie, elle peut aller à contre courant de cette politique de guerre de tous contre tous, quel que soit le degré de notre dépendance à l’énergie ; cela n’a strictement rien à voir ; on peut même envisager que moins d’énergie disponible se traduira par moins de temps perdu à son poste de travail ; ce qui ne veut pas dire appauvrissement du plus grand nombre au profit de quelques happy few : partager le travail et les richesses me semble un programme nécessaire ; une seule condition : que l’état reprenne la création de la monnaie, car les banques font n’imp avec.

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          • Bats0 // 09.01.2020 à 04h04

            Merci pour votre échange Bouddha Vert et Barbe; très instructif.
            Je suis une fois de plus bien d’accord avec vous Bouddha Vert.
            Il y a peu, ma fille me disait : « l’argent rend c.o.n ».
            Et je rajouterai, que tant que l’être humain n’a pas résolu son problème d’égo (qui lui a permis d’être arrivé où il en est, technologiquement), nous seront toujours en guerre, et nous n’arriverons pas à trouver l’harmonie nécessaire pour vivre en paix entre nous et avec la mère nature (la Pachamama (Terre-Mère) chez les amérindiens).

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  • Kokoba // 08.01.2020 à 09h06

    Bonne question.
    Si on prend un peu de recul, que va-t-il rester des années 10 ?

    Sur le plan artistique, en tout cas, il n’en restera quasiment rien.

    Y a-t-il eu ne serait-ce qu’un seul livre majeur publié dans la période ?
    En musique, je ne pense pas non plus qu’il y ait un seul album qui restera comme une oeuvre majeure.
    Quelques bons films sans doute, mais y en a-t-il un seul qu’on peut qualifier de chef-d’oeuvre (ou culte) ?

    Quand on compare au foisonnement des années 60 ou 70 (ou même 80), c’est d’une tristesse.
    J’ai évidemment un biais générationnel mais il est difficile d’imaginer que dans 50 ans, on ressortira un album de maitre Gims ou de Black M en disant « holala, à l’époque, on savait faire de la bonne musique… »

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  • Kokoba // 08.01.2020 à 09h17

    Sur le plan politique, les années 10 peuvent être résumées à une chose :
    le retour de la Russie sur le plan international.

    La montée en puissance de la Chine est notable mais cela n’a pas encore généré de grands bouleversements.
    Ce sera sans doute pour les années 20.

    En Europe, les années 10 ont marqué le triomphe de l’Union Européenne.
    Et donc la neutralisation et balkanisation des pays Européens.

    La France, elle, est sortie de l’histoire.
    Elle est gérée par des boutiquiers qui sont uniquement intéréssés par piocher dans le magot (avec la montée des résistances qui va avec)

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    • guzy // 08.01.2020 à 11h42

      Le triomphe de l’UE c’est plutôt les années 90 et 2000. Même si depuis, son emprise juridique s’est accrue, l’UE est aujourd’hui extrêmement ébranlée dans ses fondements idéologique : ordo-libéralisme, occidentalisme, libre circulation absolue etc…

      Le référendum français fut la première grosse secousse, depuis cela n’arrête pas : crise migratoire, remise en cause du libre-échange, montée euro(scepticisme et « populisme » , Brexit, montée des problèmes en Allemagne, révolution rampante en France, etc…

      C’est un géant au pied d’argile qui me fait beaucoup penser à l’URSS.

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  • Danjou // 08.01.2020 à 09h27

    Que retiendra t-on ? Que notre civilisation est arrivée à son apogée certainement dans les années 80 et que depuis, quasiment sur tous les plans, politique, moeurs, culture, économique, sociétal, nous sommes en pleine décadence. La dernière décennie n’a fait qu’accélérer le processus engagé qui semble, malheureusement, impossible à arrêter.

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    • Gaby // 08.01.2020 à 10h58

      Bien que spontanément j’ai tendance à souscrire à votre vision, après réflexion j’ai de gros bémol à y apporter.

      Je ne vais prendre qu’un exemple qui vous paraîtra un peu hors sujet, un peu trivial mais qui est en réalité représentatif et important. (Et qui me concerne beaucoup personnellement)

      Le taux d’allaitement en France à la naissance est passé de 46 % en 95 à 68 % en 2011, il était au plus bas dans les années 70 (votre « apogée ») mais je n’ai pas les chiffres exactes sous la main. Nous sommes encore très loin du compte et nous vivons encore dans une culture du « non-allaitement », ce contre quoi je lutte à mon échelle. Mais ces chiffres montrent bien que les années 70, sur ce sujet, ont été le summum de l’artificialisation, de la confiance absolue en la science du moment, de la perte de dépendance des individus vis à vis du système industriel. On en revient, c’est long, mais beaucoup de femmes aujourd’hui cherchent à se réapproprier leur maternité et à offrir à nouveau ce qu’il y a de mieux pour un nourrisson, nous regagnons du terrain.

      La nouvelle génération n’est pas que décadence, bêtise et mauvais goût.
      L’apogée de notre civilisation a aussi été l’apogée de chimères dont on commence à revenir.

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      • Madudu // 08.01.2020 à 12h50

        Ce dont vous parlez tous les deux, il me semble, c’est de l’apogée de l’idéologie moderniste.

        En urbanisme, la remise en cause du modernisme a commencé vers la fin des années 60/ début des années 70.

        Globalement, le tournant doit se situer autour des années 70. Cela ne se concrétise que lentement, mais les événements actuels sont vraisemblablement le résultat de ce retournement de tendance qui a eu lieu il y a 50 ans (!).

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  • christian gedeon // 08.01.2020 à 10h15

    Un gigantesque bordel,voilà ce que j’en retiens. Et comme dirait M. Brel,on a vu souvent rejaillir le feu d’un ancien volcan qu’on croyait trop vieux. Les nationalismes et les communautarismes qu’on croyait sous contrôle font à nouveau florès. Exacerbés qu’ils sont par l’interlopisme ultralibéral sauvage et sans âme,et par la courroie de transmission instantanée des médias,qu’ils soient soient « achetés « ou sociaux. Une boîte de Pandore a été grande ouverte et bien malin est celui qui sait aujourd’hui ce que seront les conséquences à moyen terme.
    Mais comme je suis un incurable optimiste et que je crois en dépit de tout en l’être humain,ces dix années ont aussi été marquées par des prises de conscience porteuses d’avenir,pour peu qu’elles croissent et embellissent. Pollutions,exploitation des hommes ,des femmes et des enfants, surconsommation,financiarisation à outrance ne sont plus des tabous soigneusement cachés sous le tapis.Une aspiration « globale  » à un futur plus respectueux,plus fraternel,moins concurrentiel à tous niveaux semble naître à nouveau,dans les fumées des guerres qui ensanglantent le monde. Le choix est limité: vivre en frères humains ou….mourir. Je parie que la première option l’emportera,dans la douleur.

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    • Cornelius // 08.01.2020 à 15h58

      Je vous trouve effectivement très optimiste 🙂

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  • jules Vallés // 08.01.2020 à 10h23

    Cornelius Castoriadis nous a déjà donné les clés dans son livre : » »La Montée de l’insignifiance » »

    Présentation: La montée de l’insignifiance, c’est l’entrée dans une société qui n’a plus d’image d’elle-même, à laquelle les individus ne peuvent plus s’identifier, où les mécanismes de direction se décomposent. Mais une société qui refuse l’autolimitation et la mortalité est vouée à l’échec. Des deux grandes significations constitutives du monde moderne, celle qui avait fini par s’imposer sans partage – l’expansion illimitée – est aujourd’hui en crise. L’éclipse de l’autre – l’autonomie individuelle et collective – sera-t-elle durable ? Saurons-nous créer de nouvelles façons d’être ensemble? Les questions soulevées dans ces textes de 1982-1995 se posent à nous de façon toujours plus pressante.

      +5

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  • douarn // 08.01.2020 à 12h22

    Bonjour
    Je crois que l’éléphant dans le salon de cette décennie est le pic de production de pétrole conventionnel en 2006 (vous vous souvenez du prix du baril au dessus de 100$ après cette époque ?) : https://aspofrance.files.wordpress.com/2016/10/pb_belgian_environmental_economics_day_2016.pdf

    Mais bon tant que l’électricité sort du murs par la prise électrique, que l’eau potable coule du robinet, que l’eau usée sort du WC par le trou dans le sol de la maison prévu à cette effet et qu’il y a des guirlandes de noël jusqu’à la mi-janvier pour faire briller les yeux des enfants, j’imagine qu’il n’y a pas lieu de se faire des noeuds au cerveau plus que nécessaire…

      +7

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  • Ellilou // 08.01.2020 à 12h31

    Je remercie les deux barbus aux cheveux longs d’avoir relevé le niveau de cette émission 🙂
    Les deux autres étant assez pitoyables: entre la journaliste de Slate qui dit « ah, non joker pour parler des Gilets Jaunes… » et l’imbécile Xavier Gorce aux dessins prétendument humoristiques mais surtout pétris de mépris et de haine, le digne continuateur de Plantu en somme.

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  • charles // 08.01.2020 à 13h45

    à l’image de cette émission, vide. Comme un gros blanc.

      +1

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  • Pinouille // 08.01.2020 à 16h49

    Selon moi, la décennie est remarquable dans le sens où les économies des pays développés ont été artificiellement dopées avec les quantitative easing, suivi des taux négatifs.
    Les conséquences de telles pratiques ont été (et seront peut-être) vastes:
    – dopage artificiels des cours de bourse –> enrichissement sans cause des actionnaires
    – les cours de bourses ne reflètent donc plus aucune réalité économique –> perte totale des fondamentaux
    – les grandes sociétés changent de modèle: à quoi bon investir pour produire de la richesse, rachetons plutôt nos propres actions
    – les dettes grimpent en flèche, notamment celles des états
    – mesures d’austérité pour ralentir l’hémorragie de dettes
    – les pauvres s’appauvrissent –> ils mettent des gilets jaunes
    – etc…

      +6

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  • Brigitte // 09.01.2020 à 08h37

    Pour moi, les années « 10 » sont les dignes héritières des années « 0 », pour ne pas remonter plus avant dans la généalogie. L’euro, les traités de l’UE, les référendums bafoués, les crises économiques, sociales et environnementales, les guerres au Moyen Orient, les attentats terroristes, les dérèglements climatiques, le consumérisme global, la réalité virtuelle, les communautarismes, qui préfigurent déjà les années « 20 » avec l’intelligence artificielle, les drones de guerre, les crises globales, etc…mais ne dévoilons pas déjà ce que nous avons à vivre avec curiosité et délectation.
    S’il faut absolument apposer une légende au tableau des années « 10 », je dirais que tous les événements cités plus haut ont quand même fini par blesser le coeur du monde, le faisant osciller entre révolte et résignation et laissant au final une impression d’impuissance à résoudre les problèmes.
    Donc le terme que je choisirais comme légende est « Y’a d’la joie ! »

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