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20.septembre.201920.9.2019
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Emmanuel Macron et l’Europe – Par Eric Juillot (3/4)

Plan : – Les discours : idéalisme et manichéisme (1/4) – Les discours : incohérence et indigence (2/4) – Refonder « l’Europe » : entre petits pas insignifiants et ambitions démesurées (3/4) – Actes et résultats de la politique européiste d’Emmanuel Macron (4/4) Refonder « l’Europe » : entre petits pas insignifiants et ambitions démesurées Au terme […]
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Plan :

– Les discours : idéalisme et manichéisme (1/4)

– Les discours : incohérence et indigence (2/4)

– Refonder « l’Europe » : entre petits pas insignifiants et ambitions démesurées (3/4)

– Actes et résultats de la politique européiste d’Emmanuel Macron (4/4)

Refonder « l’Europe » : entre petits pas insignifiants et ambitions démesurées

Au terme de sa vaine tentative d’enchantement du projet européiste, après avoir évoqué — sans les démontrer — la nécessité et la possibilité d’un approfondissement de l’UE, Emmanuel Macron en vient à ses propositions pour « l’Europe ». Elles s’apparentent à un catalogue de mesures disparates, sans souci apparent de hiérarchisation, et dont la portée est le plus souvent limitée.

Pour développer « l’Europe de la culture », il est question de favoriser l’apprentissage scolaire de deux langues européennes partout à travers l’UE, et de créer de véritables « universités européennes ».

La transition énergétique doit être financée à l’échelle de l’UE par une augmentation du prix du carbone, ainsi que par l’instauration d’une taxe aux frontières sur le carbone. Cette seconde proposition constitue une remise en cause bienvenue du credo libre-échangiste bruxellois, par laquelle on découvre que ce qui n’est pas concevable pour l’agriculture ou l’industrie l’est pour le climat. Quoi qu’il en soit, il sera certainement difficile à la France de faire accepter une telle mesure aux États disposant d’un important excédent commercial (Allemagne et Pays-Bas).

Pour promouvoir « l’Europe de la Défense », Emmanuel Macron entend œuvrer à l’émergence d’une culture stratégique commune, préalable à la création « au début de la prochaine décennie […], d’une force commune d’intervention, d’un budget de défense commun et d’une doctrine commune pour agir ». Il s’agit là d’une ambition tout à fait exagérée. Le président français semble croire que son volontarisme pulvérisera aisément tous les obstacles, même dans un domaine aussi sensible que celui de la défense, cœur de la souveraineté propre à chaque État. Pour mémoire, la Brigade franco-allemande créée en 1989 n’a jamais, en 30 ans, été déployée en tant qu’unité constituée sur quelque théâtre d’opérations que ce soit.

Pour ne froisser aucun de nos partenaires, le président précise de surcroît qu’il vise pour l’UE à une « capacité d’action autonome », mais « en complément de l’OTAN ». La vieille marotte française d’une autonomie stratégique de l’UE est donc d’emblée sévèrement encadrée par la France elle-même, qui prend la peine de rappeler le rôle central de l’OTAN — et donc des États-Unis — dans la défense de l’UE.

Sur le plan des institutions, Emmanuel Macron propose une Commission européenne réduite à 15 membres au lieu de 30 et invite les « grands » pays à renoncer à « leur » commissaire. Nul doute que lorsqu’il n’y aura plus d’Italien, d’Allemand et de Français au sein de la Commission, la notoriété de cette dernière explosera dans chacun de ces pays. Il souhaite également que les 73 sièges d’eurodéputés libérés par le départ des Britanniques soit, en 2019, à l’occasion des élections européennes, occupés par des parlementaires élus sur des listes transnationales [10], en attendant que la moitié des parlementaires soient élus de cette manière en 2024. Les électeurs, ici encore, apprécieront sans doute de ne plus pouvoir communiquer avec leur représentant autrement que dans une langue étrangère. Peut-être se consoleront-ils à l’idée que cette langue est européenne…

Compte tenu de ce qu’est l’UE, c’est bien évidemment dans le domaine économique que les propositions du président français sont les plus importantes. Il souhaite, pour commencer, étoffer l’Europe du numérique avec la création d’une « Agence européenne pour l’Innovation de Rupture » et un projet de marché unique du numérique. Plus significativement, il plaide en faveur d’un budget propre pour la zone euro destiné à amortir le choc des crises, puisque — et il s’agit là d’un aveu intéressant — « un État ne peut seul faire face à une crise lorsqu’il ne décide plus de sa politique monétaire ». Bien entendu, un tel budget doit s’accompagner d’un engagement ferme de tous les États impliqués à poursuivre les sacro-saintes « réformes » néo-libérales, à l’efficacité partout démontrée.

Prudent et réaliste, Emmanuel Macron précise qu’il n’est plus question de « mutualisation des dettes ». La France prend donc enfin acte du rejet viscéral d’une telle idée par les Allemands, rejet maintes fois exprimé par eux ces dernières années. Forts de cette assurance, se laisseront-ils amadouer par le président français au sujet de son budget pour la zone euro ? Rien n’est moins sûr, dans la mesure où ce budget reviendrait à mutualiser les dettes de l’avenir, à défaut de celles du passé.

Pour donner un visage politique à l’union monétaire, l’Élysée souhaite qu’un poste de ministre commun à tous les pays concernés soit créé, dont l’autorité s’imposerait à tous les gouvernements. Emmanuel Macron estime apparemment que le ministre français de l’économie et des Finances est encore trop puissant, et qu’il convient de lui ôter les quelques résidus de pouvoir que lui a laissé jusqu’à présent la construction européenne.

Soucieux de répondre aux attentes des peuples, il termine son énumération par des propositions au caractère social affirmé :

  • Il souhaite que le statut de « travailleur détaché » soit modifié en profondeur. Une telle ambition est bienvenue, tant ce statut procède, dans son principe même, du dumping social le plus inique ; mais il ne sera pas facile d’obtenir des pays bénéficiaires qu’ils y renoncent ;
  • Il entend favoriser la convergence fiscale au sujet de l’impôt sur les sociétés, dont la divergence d’un État à un autre entraîne une concurrence malsaine et nuit aux finances publiques de certains. Comment convaincre cependant les petits États qui ont fait d’un très d’imposition très bas un des piliers de leur stratégie économique d’y renoncer ? Rien n’est ici précisé. Tout au plus comprend-on que la liberté de circulation des capitaux garantie par l’UE en son sein n’a pas que des avantages ;
  • Un « socle social européen » doit être adopté, comprenant entre autres un « salaire minimum adapté à la réalité économique de chaque pays ». S’il est vraiment adapté à cette réalité économique, on ne voit pas cependant en quoi il pourrait limiter efficacement le dumping social à l’échelle de l’UE. La convergence des modèles sociaux se heurte en fait à plusieurs impossibilités, au premier rang desquels figurent des différences culturelles majeures ainsi qu’une inégalité persistante de développement entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe médiane. Cette inégalité rend utopique, même à moyen terme, le financement dans tous les pays d’un système de protection social calqué sur les normes danoises, suédoises ou françaises ;
  • Il convient, enfin, d’accroître la transparence et l’exigence sociale et environnementale dans la négociation des accords commerciaux avec le reste de la planète. Comme il s’agit d’une prérogative de la Commission, que le gouvernement français est ici juridiquement réduit à la passivité, il ne coûte rien de demander cela poliment, en espérant en retour un peu de considération.

Par ailleurs, pour faire bonne mesure, Emmanuel Macron expédie en cinq lignes l’idée d’un partenariat avec l’Afrique, le libre-échange imposé à ce continent notamment par l’UE depuis vingt ans n’ayant pas apparemment rempli toutes ses promesses en matière de développement économique.

L’énumération de ces nombreuses propositions est inévitablement fastidieuse. Après avoir tenté d’insuffler l’ardeur et la foi à « ceux qui doutent » en évoquant la grâce infinie de la déesse Europe, le président français doit fatalement quitter l’empyrée pour redescendre sur terre. De l’Europe idéelle au marigot bruxellois, l’atterrissage est brutal et, à l’impact, l’hypervolontarisme d’Emmanuel Macron se disperse dans une multitude de propositions vouées à progresser laborieusement avant de s’enliser, pour la plupart, dans la vase des institutions communautaires. La plupart de ces propositions sont d’un réalisme inversement proportionnel à leur importance. Les plus sérieuses n’ayant à peu près aucune chance d’aboutir, et la communication politique aura fort à faire pour persuader du contraire les électeurs.

Mais ces discours resteront dans l’histoire comme la marque d’un président français à contretemps. À vouloir à tout prix enrayer une évolution qu’il estime funeste en refusant de voir les causes profondes qui la déterminent, Emmanuel Macron a choisi d’être l’ultime et déjà anachronique défenseur d’un système finissant, quand il aurait pu, à l’inverse, prendre acte — sinon se réjouir — de l’inexorable dislocation d’une UE viciée en ses fondements comme dans ses prétentions et qui a fini par étouffer la vitalité créatrice des États et des peuples du continent.

« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n’ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas. Ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir ». Proust était peut-être un peu prompt à faire de cette réflexion une vérité générale lorsqu’il la coucha sur le papier. Il n’en reste pas moins qu’elle s’applique parfaitement au président Macron et à ses partisans, dont l’aveuglement idéologique a quelque chose de stupéfiant. Que le songe de l’Europe rêvée empêche en 2019 de considérer l’UE telle qu’elle est, dans ses nuisances, voilà qui a de quoi laisser pantois. Que l’actuel président français croie pouvoir faire advenir cette « Europe », aujourd’hui et maintenant, armé de son seul volontarisme, voilà qui est tout simplement désolant.

L’UE ne saurait être sauvée de la dissolution qui la gagne, et les solutions proposées par Emmanuel Macron pour enrayer ce processus oscillent entre l’insignifiant et l’illusoire, ce que l’examen concret du bilan de son action en faveur de l’UE tentera de démontrer dans un prochain article.

Notes

[1] Les péripéties du Brexit ont dans les faits empêché la concrétisation de cette proposition en 2019, mais elle s’était heurtée auparavant à un silence poli.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fritz // 20.09.2019 à 07h24

Macron souhaite une « Europe de la défense », «, en complément de l’OTAN ». Quoi ? Ce vieux machin de la guerre froide existe encore, 70 ans après ? C’est comme si la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) survivait au beau milieu des années 1950…

Quant à sa croyance européiste, elle ne disparaîtra qu’une fois l’UE explosée, morte et bien morte. Ce jour béni paraît lointain, inaccessible, mais rappelons-nous le livre d’Andreï Amalrik : « L’Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ? ». Tout le monde le prenait alors pour un fou, mais la suite a confirmé son titre prémonitoire.

13 réactions et commentaires

  • Fritz // 20.09.2019 à 07h24

    Macron souhaite une « Europe de la défense », «, en complément de l’OTAN ». Quoi ? Ce vieux machin de la guerre froide existe encore, 70 ans après ? C’est comme si la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) survivait au beau milieu des années 1950…

    Quant à sa croyance européiste, elle ne disparaîtra qu’une fois l’UE explosée, morte et bien morte. Ce jour béni paraît lointain, inaccessible, mais rappelons-nous le livre d’Andreï Amalrik : « L’Union soviétique survivra-t-elle en 1984 ? ». Tout le monde le prenait alors pour un fou, mais la suite a confirmé son titre prémonitoire.

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  • charles // 20.09.2019 à 10h12

    > Mais ces discours resteront dans l’histoire comme la marque d’un président français à contretemps.

    Lui qui se voulait le président du progrès, du renouveau! Il est pire que Hollande et pourtant celui là avait déjà fait des miracles dans la nullité et la décrépitude.

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  • Novae // 20.09.2019 à 11h03

    Un sujet qui ne passionne pas. Déjà, quatre articles sur Macron, avec la photo de Macron, avec l’omniprésence médiatique du personnage, et le relais sur les réseaux sociaux de chacune de ses sorties, pour s’en offusquer, fait qu’il y a une overdose. Totale et absolue. Pour ma part, je zappe quasi systématiquement tout ce qui le concerne de près ou de loin. Le remplissage médiatique sert sa comm. permanente.

    Dans le fond, nous savons ce que Macron, et tous ces mondialistes technocrates euro béats néolibéraux, veulent : le démembrement des État-nation, à tous les niveaux, pour copier les USA et nous pondre des États-Unis d’Europe.
    Culture, souveraineté nationale, etc : rien de mieux que des citoyens uniformisés et sans pouvoir réel, pour un épanouissement sans entrave des marchés. On essentialise chaque Nation, la France sera une Province de services, l’Allemagne en sera l’industrie, la Grèce et la Pologne en seront la main d’œuvre bon marché, en attendant que les robots remplacent tout ce beau monde.

    Dans ce système, les administrés le seront à la manière des soviétiques jadis : par un représentant « national » aux ordres d’une super technostructure, rigide et autoritaire gérant littéralement la vie de chaque citoyen. Ce représentant ne fera que de la gestion de remous intérieurs, du contrôle des foules, du contrôle d’opinion, le tout saupoudré de propagande, de démagogie, de corruption, et de violence policière.

    Pas d’armée européenne sans identité européenne. Qui serait prêt à se sacrifier pour une « proto-nation » à laquelle il ne s’identifie pas ?

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  • Véronique // 20.09.2019 à 14h14

    Je ne partage pas du tout l’analyse qui est faite sur une supposée dislocation de l’UE.
    Elle viendra sans doute un jour, comme pour plein d’autres choses. Mais aujourd’hui, rien ne permet de croire que ça va arriver.
    Macron débite sa propagande habituelle, lance des propositions à la volée, et tout ça dans le but de rallier essentiellement les français. Il fait mine de croire que l’UE ne remplit pas ses promesses, face à un peuple qui commence sérieusement à détecter dans les problèmes qu’il rencontre la marque de l’UE, et il se propose d’arranger ça pour endormir l’opinion, et c’est toujours la même rengaine d’une « autre Europe ».
    Mais la réalité c’est que l’UE fonctionne très bien. Elle a permis très concrètement de réaliser le marché commun, de mettre en place la mondialisation, de prendre le pouvoir dans les Etats, de faire taire les peuples pour leur imposer des règles dont ils n’auraient pas voulu si on leur avait demandé leur avis (à commencer par l’UE elle-même). Le tout au détriment de l’intérêt général parce que dans le monde de l’UE, seuls comptent les intérêts particuliers de quelques-uns.

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  • DooDzy // 20.09.2019 à 14h31

    Encore un immense merci M. Juillot pour cette troisième partie aussi passionnante que les précédentes ! Une analyse rigoureuse et un travail approfondi. Une véritable pensée originale sur l’européisme macronien que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Hâte de lire votre quatrième et dernier chapitre !

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  • guzy // 20.09.2019 à 14h55

    Il y a un truc que je ne comprends pas psychologiquement, c’est cette volonté farouche, cette ambition démesurée de vouloir disparaitre.

    Vous imaginez Macron, dans le monde de ses rêves, être obligé d’obéir à un super ministre européen qui donnera des ordres à son gouvernement. car bien sûr, s’il y a un désaccord entre l’Européen et le Président Française celui-ci devra se soumettre, en tout logique européiste.

    ON se moque de Macron, parce que c’est un allumé, mais au fond ce paradoxe est partagé par tous les dirigeants européens. Le pompom de la dissonance cognitive (ou de l’hypocrisie) allant aux allemands.

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    • Véronique // 20.09.2019 à 15h16

      C’est déjà ce qui se passe d’une manière plus larvée. Donc pour ma part je n’ai pas besoin d’imaginer. D’ailleurs Macron l’a dit lui-même : il a des comptes à rendre à la commission européenne (voir son discours devant les maires). Il ne se sent donc pas du tout indépendant de l’autorité supranationale (ce qu’est l’UE pour l’instant, à défaut d’être une union fédérale).
      Les recommandations (du Conseil approuvées par la commission) par pays sont là pour ça justement. Ce qui est difficile pour Macron et les autres présidents, c’est de composer avec les forces en présence, l’opinion publique, les syndicats, et les diverses oppositions politiques. Autrement obéir à la commission n’est pas un problème pour Macron, puisqu’il obéit à lui-même en même temps. S’il n’était pas d’accord, le frexit serait au programme.

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      • moshedayan // 20.09.2019 à 18h53

        Vous avez parfaitement raison. L’UE fonctionne très bien et atteint jusqu’à maintenant tous ses objectifs – même l’espace Schengen. Le refus des quotas d’immigrants par le groupe de Visegrad aurait été un test définitif. Mais que se passe-t-il ?
        La Slovaquie refuse officiellement ! et dans les faits dans plusieurs villes discrètement à coup d’énormes subventions de l’UE, des centres ont accueilli des migrants « réfugiés ». L’UE « se pose là pour la corruption, non ? » officialisée… L’opposition claire dans la rue apparaît seulement et c’est malheureux chez les groupes politiques d’extrême-droite. Il faudrait un soulèvement national de refus de l’UE et de ses diktats pour retrouver une indépendance réelle. Cela s’appelait Résistance à Banska Bystrica en 1944. L’hostilité des Slovaques est majoritaire mais sourde… Et c’est vrai l’UE (allemande) fait ce qu’elle veut en « arrosant » les dirigeants à Bratislava ou localement…

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    • Serge WASTERLAIN // 20.09.2019 à 18h34

      Et puis, il a le secret espoir d’en être le patron, celui qui décide. Bref il essaie de réitérer son coup magistral de 2017 car le costume France lui paraît trop petit. Mais là, pas certain qu’il obtienne l’appui des oligarques et de leurs journaux; d’où les coups d’éclat comme au G7 pour signifier à l’Europe, au monde même, combien il est l’homme qui leur faut… …Quel grand homme ce Macron ! ! !

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 21.09.2019 à 10h15

        La montée au sommet de personnalités comme Sylvie Goulart et Christine Lagarde, qui sont des américaines de langue française, le parcours de Macron lui-même, passé par le filtre américain avant de monter dans l’oligarchie nationale, le destin contraire de deux associés comme Moscovici, d’une part, arrivé au sommet à Bruxelles sur nomination d’un supposé adversaire politique, et donc en réalité choisi autrement et par d’autres, et Strauss-Kahn d’autre part, dont le processus d’élimination a été finalisé à New-York, montre que les Etats-Unis, plus précisément les instances de pouvoir bureaucratiques de l’état profond américain, ont décidé de prendre directement en main la sélection de leurs administrateurs coloniaux en Europe. Le rôle de Bernard Arnaut et consorts est probablement une façade. Eux-mêmes sont aux ordres. Le temps est révolu où l’occupant américain de 1945, ayant dépouillé l’Europe de sa souveraineté, lui laissait le libre jeu de sa politique intérieure.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 21.09.2019 à 09h58

    J’ai beaucoup détesté le système de Bruxelles et j’ai fini par considérer que 1945 n’a pas été une libération mais le passage d’une occupation à une autre. Avec tout ceci, ce que montre le triomphe du macronisme, avec pour seule opposition l’extrême-droite, sur fond clownesque d’écologisme-bidon juvénile, et de spectacle sportif et médiatique débile, je me dis que quand le système OTAN-Bruxelles se sera effondré, s’il s’effondre, la France sera face à elle-même, et ça ne sera pas drôle. Les Anglais peuvent affronter l’idée d’être seuls parce qu’ils sont encore un peuple. Les Français, je ne sais pas…

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  • lon // 21.09.2019 à 18h00

    Au moins avec Macron on a affaire à un vrai mode d’énergie alternative , le brassage de vent comme source et finalité d’action politique

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  • Jérôme // 22.09.2019 à 20h11

    J’attends avec intérêt le dernier des quatre articles de cette série.

    Tous les travers, la vacuité, le contretemps, qu’il dénonce sont exacts et pourtant il passe à côté de l’essentiel.

    Il ne faut jamais sous-estimer un adversaire. Macron est tout ce que ces articles décrivent mais lui et ses soutiens ne sont pas idiots.

    Il faut donc se demander pourquoi ils tiennent de tels discours.

    Et la réponse est que c’est parce que cela leur est utile. L’UE n’a pas besoin de l’enthousiasme des européens : leur résignation craintive suffit pour que le machin continue.

    Beaucoup d’eurocritiques/eurosceptiques(moi notamment) refusent de sauter dans le vide. In fine, les candidats pro UE gagnent les élections.

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