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25.novembre.202025.11.2020
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Hongrie-Pologne : « L’Europe » victime d’un chantage ? – par Eric Juillot

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Il y a quelques jours, le 16 novembre, la Hongrie et la Pologne ont rejeté formellement l’accord négocié en juillet dernier à Bruxelles à propos d’un plan de relance destiné à faire face aux conséquences économiques désastreuses de la crise sanitaire en cours. Le véto de Varsovie et de Budapest est l’occasion d’une nouvelle crise au sein de l’UE.

Par Éric Juillot

Un craquement de plus

Le conflit que révèle ce véto n’a en effet rien d’anecdotique. Il oblige à s’interroger quant à la nature de l’UE, quant à sa finalité et — par voie de conséquence — quant au pouvoir de ses institutions, Commission et Conseil européen en tête. Il a le grand mérite de mettre à nu les problèmes capitaux que soulève le processus d’intégration communautaire, problèmes ordinairement cachés par le caractère rampant et insidieux de ce dernier.

Aussi ce conflit, quelle que soit la manière dont il sera surmonté, constitue l’occasion d’une prise de conscience salutaire des effets destructeurs de l’UE sur la démocratie, par-delà le brouillard communicationnel qui entoure l’événement. Car la situation, complexe, se résume pour les médias dominants à cela : deux États, deux seuls États, connus de surcroît depuis quelques années pour leur « populisme » invétéré, s’opposent, dans le cadre d’un véritable « chantage[1] », à la glorieuse marche en avant d’une « Europe » qui avait pourtant engrangé, en juillet dernier, son premier succès depuis longtemps, avec l’accord sur un plan relance « à 750 milliards d’euros[2] ».

Le manichéisme propre à l’idéologie dominante s’exprime à nouveau sans frein et sans pudeur. Il s’exprime d’autant plus que le point de crispation de cette crise réside dans le mécanisme qui entend conditionner l’accès aux fonds du plan de relance au strict respect de « l’État de droit » – une formule juridique à forte connotation morale.

L’UE, en se drapant dans la défense et la promotion de l’État de droit, peut à bon compte se bercer de l’illusion qu’elle œuvre pour le « Bien ». S’il est vrai que les lois votées ces dernières années dans la Hongrie de Viktor Orban ont de quoi inquiéter tout démocrate conséquent, soucieux d’assurer la liberté de la presse et l’indépendance du pouvoir judiciaire, force est de constater cependant que le problème ainsi posé est considéré de manière spécieuse.

Car ce n’est pas de la « démocratie » qu’il s’agit, mais uniquement, selon la communication officielle, de « l’État de droit ». Or, l’État de droit, s’il constitue une condition de la démocratie, ne saurait en exprimer la totalité, loin s’en faut.

Le formalisme juridique du concept peut ainsi se révéler tout à fait compatible, à l’usage, avec un fonctionnement antidémocratique : c’est ce qui se produit par exemple en cas de corruption de l’appareil judiciaire ou, autre cas de figure, lorsque la magistrature abuse tellement de son pouvoir qu’elle étouffe la vie démocratique par l’instauration d’un « gouvernement des juges », selon l’expression souvent employée, à tort ou à raison il est vrai.

En ce qui concerne la liberté de la presse, il faut bien constater qu’elle ne constitue pas une condition suffisante au pluralisme : l’impressionnant monolithisme idéologique des médias hexagonaux à propos de l’UE le prouve de façon spectaculaire depuis plusieurs décennies.

Il n’est pas excessif d’affirmer qu’au moins 80 % des journalistes sont, dans notre pays, des partisans inconditionnels de l’UE du fait de leur formation, de leur recrutement sociologique ou plus prosaïquement du conformisme auquel ce milieu professionnel condamne ceux qui veulent réussir.

Il en résulte un matraquage médiatique permanent en faveur de l’UE — et du néolibéralisme qui lui est consubstantiel — dont le résultat le plus tangible est le dépérissement, dans la durée, de la vie démocratique, lentement mais sûrement asphyxiée par les interdictions de pensée qui la grève, jusqu’à provoquer en réaction des poussées de fièvre dites « populistes » telles que celle des Gilets jaunes il y a deux ans.

Souveraineté et démocratie : les deux faces d’une même pièce

Mais là n’est pas le fond du problème. Certains éléments constitutifs de la démocratie sont en effet plus importants encore que ceux sous-tendus par la notion d’État de droit, à commencer par la souveraineté. Si la démocratie est gravement affaiblie lorsque la liberté de la presse et l’indépendance de la justice sont remises en cause, elle disparaît complètement quand la souveraineté est foulée aux pieds.

Or c’est de cela qu’il s’agit présentement. En usant de ce qu’il est convenu d’appeler leur « droit de veto », Budapest et Varsovie expriment ouvertement le pouvoir que leur confère leur souveraineté, dans un domaine où l’unanimité des États membres est indispensable à l’adoption d’un accord.

Bien des commentateurs vont pester une nouvelle fois à propos de cette règle de l’unanimité qui empêche « l’Europe » d’avancer. Pourtant, si elle est objectivement un frein régulièrement opposé à l’intégration communautaire, elle constitue en même temps le dernier élément empêchant l’UE de sombrer dans l’illégitimité.

Et l’on retrouve l’aporie propre à cette construction invraisemblable : soit l’UE est fédérale — et dans ce premier cas elle se coupe des peuples qui la constituent puisqu’elle aliène leur souveraineté —, soit elle est confédérale — et dans ce second cas elle est grevée par une paralysie chronique inhérente au principe de l’unanimité.

Le fédéralisme a pu progresser en crabe traité après traité, en étendant le champ des domaines où la décision peut être prise à la majorité qualifiée des États membres. Mais dans les domaines restés ouvertement régaliens, l’unanimité ne devrait même pas être contestée par les européistes, sauf à précipiter malgré eux le rejet de l’UE par les peuples.

Que cela plaise ou non, la position de la Hongrie et de la Pologne est solide, car elle est légitime, au sens politique du terme, c’est-à-dire, car elle exprime la souveraineté de ces deux nations hors de laquelle il n’est pas de démocratie concevable.

Il en irait tout autrement si les dirigeants dans ces deux États n’étaient pas arrivés au pouvoir par les urnes. Même si cela fait bouillir les bons esprits de Bruxelles — et quoi que l’on pense du style de gouvernement et des lois votées par les majorités en place —, il faut bien admettre qu’elles sont l’expression d’une volonté populaire clairement exprimée depuis plusieurs élections[3].

Plutôt Kant ou plutôt Rousseau?

Les racines philosophiques du conflit opposant le fédéralisme communautaire aux souverainetés nationales sont peut-être à rechercher du côté de Rousseau et de Kant : le premier pour son attachement à la souveraineté populaire et nationale, le second pour son espoir de voir se réaliser un ordre cosmopolitique, une « Société civile des Nations[4] ».

La perspective kantienne pourrait donner l’impression aux élites bruxelloises qu’elles sont fondées à exiger le respect d’un certain nombre de principes généraux d’ordre juridique par tous les États membres. C’est que tente de faire la Commission en s’appuyant sur certaines dispositions des traités, sur l’acquis du droit communautaire, et en œuvrant à l’extension de son pourvoir de contrôle, comme dans le cas de l’accord de juillet dernier qui pose ici problème.

Hongrois et Polonais font valoir que le caractère flou de la notion d’État de droit évoquée dans l’accord est la porte ouverte à des interprétations arbitraires de la commission susceptibles de fonder des décisions portant gravement atteinte à la souveraineté de ces deux pays.

Leur position découle en droite ligne des thèses défendues par Rousseau : « Outre les maximes communes à tous, chaque peuple renferme en lui quelque cause qui les ordonne d’une manière particulière et rend sa législation propre à lui seul[5] ». Ou encore : « Les objets généraux de toute bonne institution doivent être modifiés en chaque pays par les rapports qui naissent, tant de la situation locale que du caractère des habitants, et c’est sur ces rapports qu’il faut assigner à un chaque peuple un système particulier d’institutions qui soit le meilleur, non peut-être en lui-même, mais pour l’État auquel il est destiné ».

C’est donc, dans une perspective rousseauiste, au peuple et à lui seul qu’il appartient de faire modifier les lois ou la constitution en élisant tel ou tel dirigeant. Ce que le Premier ministre Viktor Orban a fait ces dernières années, son successeur pourra le défaire si le peuple en décide ainsi.

Pour ne parler que des formes constitutionnelles, vaste est le choix des possibles dans le cadre démocratique, du régime d’assemblées au césarisme plébiscitaire en passant par toutes les formules intermédiaires ; les préférences bruxelloises, quelles qu’elles soient, sont en la matière nulles et non avenues pour cause d’illégitimité.

D’où l’intransigeance et la fermeté des autorités hongroises et polonaises : «C’est un moment clé de notre histoire, affirme le vice-ministre de la Justice polonais : combien vaut la souveraineté, un milliard, plusieurs douzaines de milliards, plusieurs centaines de milliards d’euros? Pour nous, cela n’a pas de prix.[6]»

Du reste, l’ambition défendue par Kant dans son projet cosmopolitique est la paix perpétuelle par l’entente entre les hommes et les peuples, et non pas le triomphe du capitalisme financier et de la mondialisation marchande dont l’UE est la concrétisation sur le sol européen. Et son idée de fédération d’États ne semble pas impliquer de lourdes structures supranationales, comme en témoignent certaines expressions significatives telles que « alliance fédérative[7] » ou « fédération d’États libres ».

Il rejette en outre expressément le super-État mondial proposé par Anacharsis Cloots au moment de la Révolution française. En fait, le projet kantien est aujourd’hui incarné plutôt par l’ONU — qui consacre la souveraineté des États comme pilier de l’ordre international — que par l’UE.

Au bout du compte, peut-être faut-il revenir au mois de juillet, au moment où l’accord qui pose aujourd’hui problème a été négocié, pour comprendre à quel point l’unité de façade affichée à ce moment-là était vouée à voler en éclats.

La clause qui conditionne l’accès aux ressources du plan de relance au respect de l’État de droit a été imposée par les États du Nord (Pays-Bas, Danemark, Suède, Finlande), très réticents par ailleurs à accepter une solidarité financière qu’ils jugent excessivement coûteuse. Il n’est pas interdit de leur prêter, en conséquence, des arrière-pensées machiavéliques, le mécanisme de conditionnalité placé au cœur de l’accord constituant un moyen pour en gripper la mise en œuvre.

Si telle était leur intention cachée, ils ont bien réussi leur coup : c’est une bombe à retardement qui, quatre mois plus tard, vient d’exploser. Le recours au véto est une décision spectaculaire qui tranche avec toutes les normes convenues de la bienséance communautaire, soucieuse d’entretenir envers et contre tout le mythe de l’« Europe » unie ; Budapest et Varsovie assument crânement le conflit, acculant l’UE à un moment de vérité qui la fragilise un peu plus.

Notes

[1] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/le-chantage-de-la-hongrie-face-a-l-union-europeenne_45195.html

https://www.la-croix.com/Monde/Le-plan-relance-lUE-suspendu-chantage-Budapest-Varsovie-2020-09-27-1201116280

La Hongrie utilise de son côté le même argument. Mais il convient de distinguer le chantage ponctuel de son véto au chantage perpétuel du mécanisme de conditionnalité contenu dans l’accord. Lequel est le plus pesant ?

[2] https://www.les-crises.fr/1-l-accord-europeen-du-21-07-un-deplorable-plan-d-endettement-de-750-milliards/

https://www.les-crises.fr/l-accord-europeen-2-2-budget-en-baisse-controle-des-etats-par-la-commission-en-hausse/

https://www.les-crises.fr/accord-europeen-un-saut-federal-par-la-dette-par-eric-juillot/

[3] Viktor Orban est le Premier ministre hongrois sans discontinuer depuis 2010. Il avait auparavant déjà exercé cette fonction de 1998 à 2002.

[4] cf. son Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique et son Projet de paix perpétuelle.

[5] Cette citation et la suivante : Du contrat social, chapitre XI.

[6] https://www.bvoltaire.fr/pour-la-hongrie-et-la-pologne-la-souverainete-nationale-na-pas-de-prix/

[7] Cette citation et la suivante : https://journals.openedition.org/ahrf/271

Commentaire recommandé

Alfred // 25.11.2020 à 07h35

Qui représente un gouvernement choisi selon un processus le moins éloigné d’un processus démocratique ? Qui a un peuple derrière soi? La Hongrie et la Pologne où l’union européenne ?
Fin de la discussion. Fermez le ban.

25 réactions et commentaires

  • Alfred // 25.11.2020 à 07h35

    Qui représente un gouvernement choisi selon un processus le moins éloigné d’un processus démocratique ? Qui a un peuple derrière soi? La Hongrie et la Pologne où l’union européenne ?
    Fin de la discussion. Fermez le ban.

      +64

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  • Tchoo // 25.11.2020 à 07h39

    Et qui décide ce qui relève de l' »étatcde droit »?
    La dérive autoritaire macronienienne est elle encore dans leur état de droit?

      +26

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    • Patrick // 25.11.2020 à 08h04

      Macron étant un fidèle serviteur de l’UE , ce qu’il fait est bien .. donc pas de problème avec « l’état de droit ».
      Les Polonais et les Hongrois veulent conserver la liberté de vivre comme ils veulent , c’est pas bien.
      Et pis c’est tout !!

        +31

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      • FPOLE // 25.11.2020 à 09h20

        Oui la Hongrie et la Pologne veulent conserver leur « liberté », à condition d’être bénéficiaire des subventions européennes. L’UE ne sanctionnera jamais ces pays, quoiqu’ils fassent, parce que sinon c’est le début de la débandade.
        La Hongrie et la Pologne démocratique ou pas, ont compris qu’elles pouvaient faire comme elle l’entendaient.
        Macron n’a pas plus à craindre de sanctions européennes que ces 2 pays, il faut conserver l’union, quoiqu’il en coûte.
        Si l’exécutif avait été plus soucieux des intérêts français, il pourrait parfaitement imposer d’autres conditions à la commission européenne.
        Mais encore faut-il en avoir la volonté. Et ça n’est pas avec les 3 derniers présidents qu’on risque le début du commencement d’une telle chose.

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        • moshedayan // 25.11.2020 à 14h54

          FPole et Alfred vous visez tout juste dans le mille !
          Sans l’UE et les investissements de l’UE allemande vous cassez la machine à argent facile de la ploutocratie européenne et mondiale – ne parlez pas trop de subventions… La main d’oeuvre à l’Est est moins chère et rapporte beaucoup à Volkswagen, Intermarché, Carrefour, Tesco, Leroy Merlin (toutes des entreprises occidentales…) … Et si cela s’effondre, l’Allemagne perd la mise et s’effraie d’un retour violent d’un populisme national ou d’un néo-communisme – qui fera dire à ces peuples de l’Est – peu importe maintenant on se débrouille et on ne vous remboursera même plus… On peut plus acheter vos voitures allemandes – « on s’en fout , on achètera Kia, Hyundai, chinois et même à nouveau Lada s’il faut – (rires total ! )Nos peuples n’ont pas peur du tout de cela, au point où ils en seront… Ce sera toute l’économie ouest-européenne qui subira un choc monumental… Bref l’UE cèdera sur le refus de la Hongrie et de la Pologne, … c’est déjà acté parce que leurs positions financières ne s’effondrent pas (alors que cela devrait être déjà le cas…)

            +9

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    • Rémi // 25.11.2020 à 09h37

      Macron est l’état de droit son élection par la Vertu de la commission des comptes de campagnes qui a refusé d’enquéter sérieusement étant devennue légale. Cela ne l’empéche pas d’être illégitime.
      Vous avez dit gouvernement des juges?

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  • RGT // 25.11.2020 à 08h52

    La pensée €uropéiste est bien résumée par Jean-Claude JUNCKER : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

    Tout est dit, circulez, y’a rien à voir !!!

      +48

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  • Basile // 25.11.2020 à 08h53

    tout est bien compliqué.

    « C’est au peuple et à lui seul qu’il appartient de faire modifier les lois ou la constitution en élisant tel ou tel dirigeant ».

    Je soutiens Orban, mais on pourrait très bien avoir son contraire, démocratiquement élu aussi, par 15 % d’ électeurs, comme en France. Et qui nous dirait qu’il a été élu pour faire le programme pour lequel il a été élu.

    et le peuple sait-il ce qui est bon pour lui ? Quand on le voit avachi devant la télé, je ne crois pas. Donc si c’est la LREM qui décide à sa place, je suis contre. Si c’est moi, je suis pour

    édit : pour plaisanter je verrais bien la Russie derrière ça ? Faux ? pas sûr côté polonais, dans leur esprit

      +2

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    • Rémi // 25.11.2020 à 09h38

      Rétablissez mois comme dictateur générale de la France et hormis les poulettes que je mettrais dans mon lit personne n’aura à se plaindre. (Promesse démagogique)

        +3

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  • nulnestpropheteensonpays // 25.11.2020 à 09h03

    c’est marrant quand c’est l’Europe elle est victime d’un chantage , quand c’est elle qui fait la meme chose a la grece ça s’appel discussion…

      +46

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  • Brigitte // 25.11.2020 à 09h18

    Bon article. Cet « état de droit » relève de l’ordre moral, de la religion communautaire. C’est l’Edit de Bruxelles qui ordonne le ralliement au culte sous peine de sanctions financières. Un chantage pur et simple.
    Je suis étonnée que l’Italie, considérée à tort comme eurosceptique il y a 2 ans à peine, se soit recouchée…malade et désargentée. La crise sanitaire est une opportunité rêvée pour que l’UE reprenne le sceptre des tocards et règne en maître sur la cour des miracles.
    En France, notre bon prince a parlé au peuple et a montré la voie du salut: déconfinement progressif, vaccin et bien sur, toujours le génie français qui fait la différence avec nos voisins…
    Le vaccin, parlons en. L’UE a jeté son dévolu sur le vaccin américain de Moderna, plutôt que sur l’européen d’Astrazeneca. Comble de l’ironie, ces deux sociétés sont dirigées par des français…
    Le PDG de Moderna, ancien PDG de BioMérieux, est un français comme on les aime, devenu « Young Leader » et milliardaire grâce au covid.
    Que ceux qui croient encore à l’indépendance de l’union aillent tout de suite faire le test, non pas covid mais de QI!

      +20

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  • Robe&Pierre // 25.11.2020 à 09h21

    Je trouve le mot « chantage » bien faible, je préfèrerais lire ou entendre que l’Europe est « otage » des deux malfaisants. Les journalistes ont un peu faibli avec le covid. On attend impatiemment qu’ils se reprennent.

      +6

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  • Rémi // 25.11.2020 à 09h41

    Excellent article.
    Je conrrigerais cependant le passage suivant:
    Et l’on retrouve l’aporie propre à cette construction invraisemblable : soit l’UE est fédérale — et dans ce premier cas elle se coupe des peuples qui la constituent puisqu’elle aliène leur souveraineté —, soit elle est confédérale — et dans ce second cas elle est grevée par une paralysie chronique inhérente au principe de l’unanimité.
    Pour que l’UE fédérale puisse exister il faudrait qu’elle soit légitime.
    Pour être légitime il faudrait que les choix l’ayant constituée sortent des urnes et pas de traités négociés en fin de nuits par des Sherpas.
    L’UE a toujours refusé des elections Européenne, maintenant cela affailblit sa position. On avait proposé il y a quelques années que la commission européenne soit élue au suffrage universel. Heureusement une telle abomination fut évitée.

      +8

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    • Grd-mère Michelle // 25.11.2020 à 13h45

      C’est notre pouvoir et notre devoir de citoyen-ne-s européen-ne-s de participer à la transformation des Institutions de l’UE(comme de celles de notre propre pays,au besoin).

      Le problème étant la confusion et l’acculturation politique, voulue et organisée par les « dirigeant-e-s », de la plupart des habitant-e-s, à commencer par la généralisation du mot « élite » qui désigne d’office tout qui, par son habileté (relations et moyens financiers), parvient à remporter une élection, et maintient les populations dans une soumission complexée et fataliste.
      Nous devons exiger de toutes nos forces de pouvoir bénéficier d’INFORMATIONS CORRECTES de la part de nos (futur-e-s) représentant-e-s, afin de nous concerter sur les décisions concernant notre mode de vie et nos possibilités d’avancer sur le chemin de la paix, de la santé et de la dignité pour tou-te-s et pour chacun-e… avant d’aller voter.

      Heureusement, de temps en temps, un article comme celui-ci nous aide dans ce sens.

        +1

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      • Véro // 25.11.2020 à 19h40

        La volonté de transformer les institutions de l’UE suppose que l’on veuille conserver l’UE. Or l’UE a été mise en place pour organiser une politique néo-libérale de libre-échange. Il faudrait donc déjà savoir si nous souhaitons toujours cette politique que le peuple n’a d’ailleurs jamais choisie.

          +8

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        • Rémi // 26.11.2020 à 12h23

          Dans ce cas par quoi remplacez vous l’europe pour éviter que les états ne se rejettent les uns sur les autres.

            +1

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      • Grd-mère Michelle // 26.11.2020 à 10h48

        L’UE a été construite petit à petit pour que les Nations sises sur le continent deviennent partenaires plutôt qu’ennemies, et n’aient plus de velléités de s’agresser, de s’envahir.
        Et on sait ce que le souverainisme, mot poli pour nommer le nationalisme, peut produire comme désastres…(Franchement, si vous voulez vivre comme en Pologne ou en Hongrie, bon amusement!)
        Que le Marché ait pris le dessus sur le politique procède de volontés de puissance bien antérieures, basées sur des gains liés à l’industrialisation, à la consommation et au gaspillage d’une sur-production insensée, que l’exploitation de la nature et des humains à l’aide des machines a permise.
        Dans chaque pays-membre, les principaux bénéficiaires de ce système qui consacre le pouvoir de la richesse ont passé leur temps à divertir et abrutir les populations laborieuses (les citoyen-ne-s) avec la complicité des politiques et des médias achetés à grands frais… ainsi qu’avec l’assentiment ou l’indifférence de tout qui y trouvait son compte.
        À présent que le système s’est bouffé la queue jusqu’à la gorge, il est en effet plus que temps de réagir, en opposant aux oppresseurs un front européen uni et déterminé qui imposera ses volontés à ses représentant-e-s.
        Encore faudrait-il que « le peuple » sache ce qu’il veut plus que tout…

          +1

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      • Rémi // 26.11.2020 à 12h22

        Interessant. Auriez.vous l’amabilité de me dire comment vous pensez procéder?
        Comment reprends t’on le contrôle de l’europe.

          +1

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  • Patrique // 25.11.2020 à 13h25

    au moins 80% de journalistes européistes. Il est gentil l’auteur. La réalité c’est plutôt au moins 99%.

      +18

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  • christian gedeon // 25.11.2020 à 14h04

    La Hongrie et la Pologne disent merde tout simplement. Et s’ils continuent à dire merde les unionistes européens portés par la vague du IV Reich germano turc vont leur en faire voir de toutes les couleurs. Vous reprendrez bien une petite orange ? Ou deux?

      +4

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    • Alfred // 25.11.2020 à 15h03

      C’est clair que porteur de valises de billets à destination des ong « de la société civile » Polonaise ou Hongroise est un métier plein d’avenir. Si t’es jeune et ambitieux c’est encore plus intéressant que d’incarner le syndicat lycéen personnel du ministre de l’éducation nationale.

        +10

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  • Alfred // 25.11.2020 à 15h10

    « Aucun de ces 2 pays ne détient le pouvoir de tout arrêter. » (un peut comme deux républiques socialistes sovietiques qui n’avaient pas le moyen d’arreter la grande marche de l’Union quoi…).
    « Quand on entend Orban déclarer que l’EU c’est comme l’URSS on croit rêver »: c’est vrai qu’il anticipe un peu sur le cauchemar mais il ne se trompe pas vraiment sur la direction prise: la violence contre les peuples « pour le bonheur des peuples ».

      +15

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  • Anfer // 25.11.2020 à 19h47

    Le problème de l’EU c’est que le but n’est pas défini.
    Ou alors, il l’est, mais n’est pas avoué. (Libéralisme)

    La manière dont le projet de l’EU a été vendu aux français a été fondamentalement malhonnête.
    Il a consisté en un mélange de promesses de paix et de prospérité, assorti d’une promesse politique de non alignement.

    Or, aucune de ces promesses n’a été tenues.
    Et il y a un refus de faire un bilan.

    Pas étonnant de voir ce projet rejeté.

      +12

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  • clauzip12 // 26.11.2020 à 00h28

    La réference à Rousseau,bien que bienvenue,amène à Descartes.
    N’a t il pas précisé que les lois d’un pays sont le reflet des caractéristiques et de la culture propre au peuple concerné!
    L’UE veux fondre toutes les cultures des peuples concernés en un marché avec une domination absolue du profit:il n’y a pas d’alternative!
    S’agissant de la France le peuple présente des caractéristiques spécifiques dans sa culture et du fait de son histoire mais à perdu toute souveraineté si ce n’est ce certains croient l’usage de l’arme atomique.
    L’intégration à l’OTAN lui supprime ce cache sexe.
    La position actuelle de la Hongrie et de La Pologne sont des oppositions à mon sens bienvenues parce qu’elle permettront, peut être à de nombreux européens de se poser la question fondamentale.
    Doit on accepter les dérives effaçant totalement la souveraineté .
    Les directives d’ un organisme de plus en plus totalitaire non élu éliminant des choix de représentants de pays élus par leur peuple les orientant vers un objectif non dit mais évident.
    Il s’agit de souveraineté ,le fonctionnement interne de chaque pays reste sa propre démarche et ne peut renter en ligne de compte dans le marché(bien que je ne sois pas preneur à certains aspects de leur fonctionnement)
    Les français n’ont t ils pas encore perçu les dérives de la politique Macron et de l’UE?

      +4

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  • 1DIRECT // 02.12.2020 à 00h47

    « … combien vaut notre souveraineté.? .. » demande le Ministre polonais.
    Pour la France de M. Macron nous avons la réponse :
    40 milliards.
    Pas cher la France !
    Mais le paroxysme est atteint lorsque l’on sait que c’est nous, les français, qui allons payer 40 milliards pour perdre notre souveraineté.
    (nous allons rembourser plus de 80 milliards pour 37 milliards de « dons » )

      +2

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