Les Crises Les Crises
15.octobre.202015.10.2020 // Les Crises

Procès Assange Jour 14 : Baraitser donne un mois à la défense pour préparer sa plaidoirie finale

Merci 60
J'envoie

Source : Consortium News
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Consortium News suit virtuellement le déroulé du procès de Julian Assange à Old Bailey à Londres. Chaque jour, il publie un compte rendu détaillé de l’audience. L’équipe Les-Crises vous en propose la traduction exclusive.

Baraitser accorde à la défense 4 semaines pour préparer le plaidoyer final, en citant l’élection présidentielle

5h49 EDT : La juge Vanessa Baraitser a accordé quatre semaines à la défense pour préparer son plaidoyer final, en disant que sa décision viendrait après l’élection américaine du 4 novembre dans un sens ou dans l’autre. Elle avait auparavant été réticente à accorder plus d’une semaine à la défense.

Baraitser a fixé la date des plaidoiries finales au 16 novembre. Fitzgerald avait dit au juge que :

« Il semble peu probable que vous donniez un jugement avant le 3 novembre et vous devrez garder à l’esprit que l’avenir est incertain. Une grande partie de ce que nous disons sur Trump est due au fait que cette procédure a été initiée par Trump …. et que certains éléments de l’affaire seraient pires si Trump était là [réélu] ».

Baraitser avait soulevé la question de l’élection et de son impact sur l’audience. Elle a déclaré : « C’est l’un des facteurs qui entrent dans ma décision. »

« Je suis d’accord pour dire que d’une manière ou d’une autre, ma décision viendra après une élection aux États-Unis. C’est pourquoi je ne vois aucune raison de ne pas vous accorder les quatre semaines », a-t-elle déclaré.

Baraitser a déclaré qu’elle ne pouvait pas encore fixer une date de jugement. « Pour votre client, cela signifie qu’il n’y aura pas de décision avant la nouvelle année, si cela le satisfait. »

Réagissant à sa décision, Kristinn Hrafnsson, rédactrice en chef de WikiLeaks, a déclaré : « La juge de district Vanessa Baraitser a reconnu ce qui était clair avant même que la première accusation contre Julian Assange ne soit révélée – qu’il s’agit d’une poursuite à motivation politique. »

5h28 EDT : L’avocat de la défense Mark Summers a demandé à la juge Vanessa Baraitser d’accorder au témoin de la défense Patrick Eller, directeur général de Metadata Forensics, une heure pour lire un paquet de déclarations de l’accusation envoyé à la défense à 23h30 jeudi soir.

Summers a déclaré que le témoignage écrit de Eller avait été soumis neuf mois plus tôt. Summers a dit qu’il y avait deux propositions : « Que la prétendue conspiration de « cassage » de code d’accès était impossible, mais que même si elle était possible, elle n’avait aucune utilité pour ce qui lui est attribué. »

Le gouvernement américain a accusé Assange de conspiration pour avoir commis une intrusion informatique avec Chelsea Manning, la source de WikiLeaks.

Summers a déclaré que l’assistant du procureur américain Gordon Kromberg, dans sa déclaration sous serment, n’a répondu au départ qu’à la première proposition d’Eller, et seulement tard dans la nuit de jeudi à dimanche.

Summers a fait appel pendant une heure pour qu’Eller lise les propositions de dernière minute de l’accusation et Baraitser a accédé à sa demande.

Sur sa page LinkedIn, Eller est décrit comme un examinateur médico-légal numérique, un témoin expert, un consultant principal, un professeur adjoint, un vétéran handicapé et un agent spécial à la retraite.

Baraitser refuse qu’un nouveau témoin de la défense conteste Kromberg

8h00 EDT : Baraitser a refusé deux déclarations de témoins de la défense que Fitzgerald a proposé comme fournissant « l’autre face de la médaille » à la déclaration sous serment de Kromberg concernant l’état des prisons américaines, en particulier le centre de détention d’Alexandrie, où Assange serait détenu avant et pendant le procès, et ADX Florence dans le Colorado où il serait détenu s’il était condamné. Kromberg, qui soutient qu’il n’y a pas de cellules d’isolement à l’ADC, a refusé de se rendre disponible pour un contre-interrogatoire.

« Nous n’avons pas le droit de contre-interroger Kromberg, qui peut dire ce qu’il veut et nous n’avons pas le droit de le défier », a déclaré Fitzgerald à Baraitser. « Ils n’ont pas le droit divin d’avoir le dernier mot. » Fitzgerald avait proposé comme témoins un ancien psychiatre en chef du Bureau américain des prisons et un psychiatre légiste qui a fait de nombreuses visites à l’ADX.

Baraitser s’y est opposé pour des raisons de temps, a-t-elle déclaré. Elle a déclaré que suffisamment de témoignages de la défense de psychiatres concernant les prisons américaines avaient été entendus.

Dispute sur la tentative de cracker un mot de passe

10h28 EDT : Le témoignage de Patrick Eller était très complexe et inaccessible aux personnes peu compétentes en informatique. L’essence du débat entre les parties semblait être de savoir si Chelsea Manning avait besoin d’un mot de passe pour accéder à des documents classifiés et pour télécharger des vidéos musicales.

Eller a déclaré que selon la cour martiale ayant jugé Manning cette-dernière n’avait pas besoin de mot de passe pour accéder à des données classifiées. Mais en utilisant un ordinateur local, elle aurait besoin d’un mot de passe pour télécharger des vidéos musicales et des jeux informatiques.

Eller a déclaré que Manning n’aurait pas eu besoin d’un mot de passe pour retirer des fichiers classifiés d’un ordinateur du gouvernement, les envoyer vers le sien puis les envoyer à WikiLeaks parce qu’elle a utilisé un CD Linux pour démarrer son ordinateur, ce qui lui a permis de contourner les dispositifs de sécurité de Windows.

Lors du contre-interrogatoire, Lewis a tenté de démontrer qu’Assange pouvait aider Manning à craquer le mot de passe en raison d’une vulnérabilité découverte par Microsoft. Lewis laissait l’impression, contrairement à ce qu’Eller avait déclaré, qu’il fallait craquer le mot de passe pour obtenir les documents classifiés. Mais l’acte d’accusation contre Assange indiquait clairement que Manning avait un accès légal à toutes les affaires classées jusqu’au niveau Secret.

Eller s’est opposé à Lewis en expliquant que le même jour, Microsoft a publié un patch qui corrigeait la vulnérabilité et rendait « infaisable » le piratage d’un mot de passe. Étonné, Lewis a déclaré qu’Assange s’était « vanté » d’être un pirate informatique expert et qu’il pouvait pirater le mot de passe malgré le correctif. Eller a dit que c’était possible, mais a retiré cette déclaration lors de la redirection.

À un moment donné, Lewis a demandé à Eller comment, puisqu’il n’avait pas vu les preuves, il savait avec certitude qu’Assange n’avait pas aidé Manning à déchiffrer le code de hachage.

« Je comprends que vous avez dit lors de l’examen que le mot de passe n’avait pas été craqué. Comment savez-vous cela ? » a dit Lewis.

« D’après la conversation entre Assange et Manning, je n’ai trouvé aucune preuve », a dit Eller.

Mais l’acte d’accusation lui-même contre Assange précise que Manning et Assange n’ont pas réussi à craquer le mot de passe.

La demande d’extradition des États-Unis indique également clairement que « avant la formation de l’accord de craquage de mot de passe, Manning avait déjà fourni à WikiLeaks des centaines de milliers de documents classifiés jusqu’au niveau Secret qu’elle a téléchargés depuis des ministères et des agences des États-Unis, y compris les importants rapports d’activités liées à la guerre en Afghanistan et d’importants rapports d’activités liées à la guerre en Irak ».

On ne sait pas très bien quelle part des détails, denses et techniques Baraitser a pu comprendre, d’autant plus que Summers n’a pas réussi à exposer en termes simples ce qu’il essayait d’établir.

Au cours de la première semaine d’audience en février, la défense avait clairement déclaré qu’Assange essayait d’aider Manning à craquer un mot de passe afin qu’elle puisse cacher son identité lors du téléchargement de musique et de jeux vidéo non autorisés, un point que Summers n’a pas clairement fait valoir vendredi.

10h21 EDT : La Cour a suspendu ses travaux plus tôt dans la journée. L’audience reprendra lundi.

Source : Consortium News, 25-09-2020
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Rémi // 15.10.2020 à 09h45

En voyant la decision de la juge de rallonger les délai on a l’impression que le procés a fait marginalement évoluer sa perception.
Certes elle a du être bien selectionnée, mais les méthode de l’accusation semblent l’avoir ébranlée. Elle accorde de petites victoires.
Si cela pouvait se traduire sur le résultat final, mais ne révons pas.

4 réactions et commentaires

  • Rémi // 15.10.2020 à 09h45

    En voyant la decision de la juge de rallonger les délai on a l’impression que le procés a fait marginalement évoluer sa perception.
    Certes elle a du être bien selectionnée, mais les méthode de l’accusation semblent l’avoir ébranlée. Elle accorde de petites victoires.
    Si cela pouvait se traduire sur le résultat final, mais ne révons pas.

      +6

    Alerter
  • MS // 15.10.2020 à 16h06

    Oui, cette remarque montre bien que le procès n’est QUE politique !

      +1

    Alerter
  • Zevengeur // 16.10.2020 à 13h41

    Bonjour,

    Un spécialiste pourrait il donner son avis pour savoir s’il serait préférable pour Assange que ce soit Bidden élu à la place de Trump ou alors si c’est bonnet blanc et blanc bonnet (ce que je suppose) ?

      +0

    Alerter
    • Blabla // 18.10.2020 à 20h59

      La question d’Assange ferait un bon sujet de débat pré électoral, mais les candidats n’ont pas de différence de fond notable, ce qui doit rester caché, d’où le niveau actuel des débats politiques.

        +0

      Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications