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25.août.201825.8.2018
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Tous fichés ? Comment Twitter permet le fichage politique de la population

Nous avons largement démonté hier l’étude préliminaire, puis aujourd’hui l’étude finale comportant d’énormes failles méthodologiques du EU DisinfoLab sur l’affaire Benalla. Beaucoup de personnes ont parlé de cette étude depuis plusieurs jours, discutant son bien-fondé ou non, mais bien peu se sont arrêtés sur un fait extrêmement problématique pour les libertés publiques. En effet, l’EU […]
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Nous avons largement démonté hier l’étude préliminaire, puis aujourd’hui l’étude finale comportant d’énormes failles méthodologiques du EU DisinfoLab sur l’affaire Benalla.

Beaucoup de personnes ont parlé de cette étude depuis plusieurs jours, discutant son bien-fondé ou non, mais bien peu se sont arrêtés sur un fait extrêmement problématique pour les libertés publiques.

En effet, l’EU DisinfoLab a, par le biais de Nicolas Vanderbiest, réalisé une étude sur les tweets liés à l’affaire Benalla. Nous laisserons aujourd’hui les conclusions de côté pour nous intéresser à la question des outils utilisés.

  1. Visibrain, ou Big Brother à la maison
  2. Que prévoient les conditions d’utilisation Twitter ?
  3. Quand EU DisinfoLab joue avec Big Brother
  4. « Et c’est le drame… » : la diffusion des données personnelles
  5. Le fichage politique (mais pas que) par EU DisinfoLab
  6. Communication de EU DisinfoLab
  7. Position de EU DisinfoLab quant aux données sensibles
  8. Le CNRS aurait aussi fiché les opinions politiques de près de 200 000 personnes !
  9. Réglementation et Discussion
  10. Plainte

I. Visibrain, ou Big Brother à la maison

Comme on l’a vu, dès le 23 juillet, Nicolas Vanderbiest a sorti une première analyse sur son blog – plutôt orientée communication : Affaire Benalla sur les réseaux sociaux : où la résurrection des partis de l’opposition (archive). On y voit quelques chiffres, qui rejoignent ses tweets :

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Plus précisément on voit ici qu’il s’intéresse à 4 567 426 tweets, venant de 247 701 utilisateurs :

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Il utilise pour ce faire un des outils d’analyse de Twitter – il s’agit ici du logiciel Visibrain , qui sert normalement à des analyses marketing pour les grandes entreprises :

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et permet de réaliser en fait automatiquement les graphiques que présente Nicolas Vanderniest :

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En fait, ce logiciel (dont nous allons détailler les caractéristiques, car c’est très important) donne accès… à tous les tweets de Twitter, en temps réel (sources : 1, 2, 3) :

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On peut largement filtrer, en particulier par « métiers et centres d’intérêts » (source) :

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On compte explicitement dans les Métiers « journaliste » ou… « militants politiques » (source) :

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Ah, quel est le métier le plus visé… ?

De même pour les centres d’intérêts (source) :

Comme on n’arrête pas le progrès, on peut même analyser les émojis (source) :

On peut aussi chercher dans les biographies – en particulier pour trouver les « journalistes, militants et activistes » (source) :

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Oh des journalistes avec plus de 10 000 abonnés…

On pourra alors en faire des panels pour les suivre de très près (source) :

De même, le logiciel déterminera généralement votre localisation et votre genre (sources : 1 et 2) :

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Ce logiciel Big Brother vous facilite la vie en vous permettant d’exporter toutes les données qui vous intéressent sous Excel (source) :

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Vous pouvez aussi exporter tous les followers, en les croisant (source) :

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Et, si vous le souhaitez (et payez), vous pouvez même avoir accès à l’historique Twitter depuis 2006 (source) !

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Car bien sûr le logiciel est payant – comptez quelques milliers d’euros par mois pour récolter quelques centaines de milliers de tweets…

Comme vous le savez peut-être, le 25 mai 2018, le règlement européen général sur la protection des données (RGPD) est entré en application pour augmenter la protection des données des citoyens.

Eh bien c’est à peine le 27 juin dernier que Twitter a décidé de donner accès à ses archives à Visibrain (source) :

II. Que prévoient les conditions d’utilisation Twitter ?

À ce stade, vous devez commencer à être effrayé de la masse d’informations mise à disposition – et de ce qu’on peut en faire…

Si vous vous demandez ce que prévoit Twitter à ce sujet, voici une sélection des conditions (source {3}) :

Bonne nouvelle vous conservez vos droits sur tout votre contenu !

Mais bon… :

Twitter et ses clients en font ce qu’ils en veulent et vous ne pouvez vous y opposer !

Car tout est public (source) :

Et donc ils vous conseillent :

Car en plus de l’utilisation du site Twitter :

ils utilisent d’autres interfaces (API) pour diffuser en masse les contenus, moyennant rémunération. C’est le cas avec Visibrain.

Twitter insiste (source) :

d’autant plus que c’est Twitter qui vend l’accès aux API qu’il a développées pour permettre de telles recherches… (source) :

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Donc Twitter indique qu’il vend vos contenus, par exemple « aux ONG », aux « Nations-Unies », par exemple pour lutter contre le « complotisme anti-vaccins » (dans les pays « à majorité musulmane ») ou lutter contre « les épidémies » telles « la grippe ».

C’est beau…

Bon, ok, dans l’écrasante majorité des cas, ce sera des entreprises telles Boeing pour savoir ce que les twittos disent d’elles (voire des « chercheurs » voulant connaitre vos opinions politiques) – mais on imagine qu’il ne faut pas se plaindre, puisqu’on vous dit que ça permet à des gens de ne pas mourir… Et Twitter est sympa (source) :

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Il ne vend pas vos messages privés ! (les messages publics étant bien entendu vendus, eux). Car attention, Twitter a des « valeurs fondamentales » (source) :

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Et la « confidentialité » en fait partie. Ils font donc très attention dans leurs « prises de décision » – comme, par exemple, quand ils autorisent Visibrain à accéder à l’historique Twitter depuis 2006… Mais c’était prévu (source) :

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En conclusions, certains d’entre vous se diront peut-être : « Mais où le mal, ce sont des données publiques ? ». Eh bien nous illustrons le problème dans la partie suivante…

III. Quand EU DisinfoLab joue avec Big Brother

Nicolas Vanderbiest a donc utilisé Visibrain pour réaliser ses études. Dans la première (diffusée rapidement, plus orientée communication), au-delà des chiffres de volume (que fournit automatiquement le logiciel), il indique avoir réalisé ceci :

« 4 communautés sont identifiées : une autour de la droite, des républicains et de l’extrême droite. (Plus on est à gauche, plus on est proche de la communauté d’extrême droite, en bas, on est plutôt républicains, et au-dessus, ce sont des sources médiatiques traditionnelles) ; une autour de la France Insoumise, qui vise particulièrement Gerard Collomb, une communauté médiatique, plus partagée par les personnes de gauche et enfin une communauté d’isolés qui par leurs tweets, ont élargi l’audience.  »

Il illustre ceci avec ce graphique :

qui contient des noms de comptes :

Il indique aussi ceci :

« Un certain nombre de profils d’extrême droite sont quelque peu tendancieux pour ne pas dire autre chose. En effet, leur activité cumule plusieurs centaines de tweets sur le sujet pour atteindre plus de 1000 tweets à propos de la polémique :  » et il ajoute donc ce graphique :

Quand on lui fait remarquer que certains comptes ne sont pas d’extrême droite, Nicolas Vanderbiest répond avec sa rigueur académique (sourcearchive) :

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#FautApprendreÀLire…

Quand la professionnelle des médias sociaux Stéphanie Lamy le questionne sur le cas d’un twittos, Vincent Legroux, il répond ceci (sourcearchive) :

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Tiens donc, il en sait des choses Nicolas Vanderbiest…

Et pour les insoumis ? (sourcearchive)

Ne rigolez pas, c’est scientifique !

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#Évidemment… Car c’est super précis comme méthode :

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Ça se saurait si des insoumis avaient déjà relayé des infos de RT ou Sputnik !

 

Et sur les macronistes ?

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Tiens donc, il en sait des choses Nicolas Vanderbiest…

Il indique même :

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On parle apparemment bien ici des 4 millions de tweets (les hyperactifs sont dans l’autre camembert) :

Tiens donc, il en sait des choses Nicolas Vanderbiest…

Il ne peut faire son étude que s’il a un algorithme pour classer politiquement les comptes Twitter – ce qui n’a rien de très difficile en fait…

L’avantage c’est qu’on le sait, car il n’est pas très cachotier…

IV. « Et c’est le drame… » : la diffusion des données personnelles

En effet, le chercheur d’EU DisinfoLab a indiqué (sourcearchive) :

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C’est un habitué de la chose, notez – si vous voulez la liste des « russophiles » anglais aussi, pour une étude sur le « Brexit » (sic.) :

Ainsi, il indiquait ici à Samuel Laurent qu’il allait partager la base de données quand il aurait fini :

Et donc… Il l’a fait ! (source) (Preuve ici) :

Il a d’abord partagé publiquement via Dropbox le fichier des 55 000 plus gros diffuseurs de Tweets et Retweets (ayant diffusé entre 7 et 12 158 tweets), avec toutes leurs informations personnelles :

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Cliquez pour agrandir

Rappelons de nouveau qu’1 retweet est compté comme un tweet, et que 82 % des « tweets » annoncés dans l’étude sont des retweets (source) :

 

Puis ensuite, Nicolas Vanderbiest a fait beaucoup mieux : il a diffusé publiquement ceci (sourcearchive) :

à savoir un fichier avec les 3 392 plus gros twitteurs sur Benalla (qui sont donc surtout des retwitteurs), auxquels il a attribué une couleur politique via un algorithme qu’il a créé : 1 pour souverainistes (sic. – c’est la droite Républicaine), 2 pour Extrême-droite et 3 pour la France insoumise ! Et son tweet a été liké par EU DisinfoLab…

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Analysons ce fichier dans la partie suivante.

V. Le fichage politique (mais pas que) par EU DisinfoLab

Le fichier des 3 392 plus gros twitteurs sur Benalla se scinde ainsi par couleur politique (selon la définition et l’algorithme EU DisinfoLab) :

 

Bien entendu, nous ne diffuserons pas le fichier sur ce site. Mais nous vous montrerons un court extrait sur quelques très gros comptes, afin que chacun perçoive bien l’étendue du problème. (mais le mal est fait, car la liste a été largement diffusée sur Twitter)

Voici donc pour ces quelques gros comptes « Classe 3 : France Insoumise » :

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Cliquez pour agrandir

Vous voyez en colonne G la classification réalisée par Nicolas Vanderbiest, en colonne K le nombre de rumeurs/désinformations diffusées durant la présidentielle 2017 (voir ci-après pour une précision sur cette colonne), en colonne M le nombre de tweets et retweets en lien avec l’affaire Benalla et en colonne L le nombre de rumeurs/désinformations liées à l’affaire Benalla…

Voici un deuxième exemple pour ces quelques gros comptes « Classe 1 : Proche Souverainistes » (sic.) :

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Voici un troisième exemple pour ces quelques gros comptes « Classe 2 : Proche Extrême-droite » :

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Mais vous notez que figurent aussi dans ce fichier les informations biographiques, en colonne E. Nous vous présentons donc un extrait avec quelques grands comptes de… journalistes :

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Peut-être que maintenant notre choix de « Big Brother » se justifie-t-il plus clairement ?

 

Une petite application a été réalisée afin de voir si votre compte a été fiché politiquement par le DisinfoLab, c’est ici.

 

D’ailleurs EU DisinfoLab a également mis le 8 aout à disposition 2 autres fichiers, avec moins de données personnelles « pour être transparents » (source) :

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En effet (source) :

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#IlYAEuUnSouciDeColonne

Le premier comprend un classement des 55 000 comptes les plus actifs sur Benalla avec simplement le nombre de tweets :

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Et un second fichier comprend des informations sur 3 890 comptes les plus actifs avec le nombre de prétendues désinformations sur l’affaire Benalla :

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(Note : la colonne G détaille le nombre de désinformations lors de la Présidentielle. La colonne K du fichier de Nicolas Vanderbiest étant erronée, nous avons remplacé dans nos captures précédentes cette donnée par celles issues de ce fichier)

 

Vous pouvez donc regarder si votre compte Twitter a été fiché (mais en fait ils ont fiché 100 % des comptes…) et surtout classé politiquement (c’est le cas au moins si vous figurez dans les 3 800 détaillés) en téléchargeant ces fichiers ici.

 

L’équipe a d’ailleurs précisé comment avait été faite la limitation du second fichier : ce sont toutes les personnes qui ont fait 200 tweets ET retweets en 10 jours, le 200 étant défini pour arriver à environ 1 % de tous les twitteurs sur le sujet…

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Précisons enfin une chose, vu que nous avons ces données ; on obtient facilement ceci sur Excel :

Ainsi, alors que Twitter n’aura eu à l’évidence qu’une influence bien limitée sur le développement de l’affaire Benalla (qui s’étalait dans tous les grands médias), on se rend compte, en plus, que le nombre de « rumeurs » (notion discutable que nous discuterons dans un autre billet) aura été de l’ordre, en moyenne, de 3 à 7 pour 1 000 tweets diffusés à 1 600 comptes en moyenne (seule une petite fraction les ayant vus) !

Ces chercheurs mettent ainsi en place des fichages généralisés de la population pour des phénomènes totalement dérisoires !

VI. Communication de EU DisinfoLab

La journée du 8 a été riche en réactions de Twittos, ce qui a obligé EU DisinfoLab à réagir. Et ça tombe bien, car la structure a pour mémoire dans son orbite une agence de communication spécialisée sur les crises

Application (source) :

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Quand on vous dit qu’ils fichent les gens – mais pas vous Alexandre, ça ira… (source)

… enfin sauf si c’est de la Désinformation Pro-Macron – mais oups, ce n’était pas dans les définitions retenues par le rédacteur…

Mais c’est toujours sympa d’avoir son certificat par la police, surtout sur des bases aussi solides.

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Jane, pas de souci, moins de 2 rumeurs, ça va… (c’est scientifique). Vous pouvez circuler. (source)

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Vous aussi BoboPhobe, vous pouvez circuler – mais pensez à changer de pseudo, ça ne plait pas à Macron, merci. (source)

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Rassurez-vous George, tout va bien. Vous êtes un bon citoyen (N.B. : on voit que le « donc » est erroné, le critère pour figurer dans l’autre fichier étant (a priori) d’avoir fait 200 tweets, et non pas d’avoir diffusé au moins une rumeur…) (source)

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Tssss Frédéric, tu as trop tweeté sur l’affaire Banalla. La prochaine fois, on te conseille de faire 1 tweet sur Benalla et immédiatement après 1 tweet pro-Macron. Comme ça, plus de problème avec la police ! Après, si tu veux être sûr que Benalla ne vienne pas te voir en personne, contente-toi uniquement de faire des tweets pro-Macron, c’est plus sûr… (source)

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Allez, Laurent ça ira pour cette fois… Mais change le hashtag immédiatement ou on t’envoie Benalla ! (source)

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Eh oui, Deadkat, tout va bien, t’es juste fiché ! #RienDAutre. Bon ne dépasse pas 13 tweets la prochaine fois, et ça ira ! (source)

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« Opposant politique » – tout de suite les grands mots. Ils n’ont jamais dit ça ! (source)

Enfin, sauf dans leur fichier hein – classe 3, alors comme ça on fricote (peut-être ?) avec Mélenchon, Franck ?

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En fait, le tout est de ne pas désinformer. Et en l’espèce, le nouveau Code Pénal d’Internet, établi sur des bases scientifiques, est très clair (source) :

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Tu vois Chyld, c’est vraiment terrible 5 rumeurs. Il y en a qui ont essayé, et ils ont eu des problèmes… (source)

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Mais n’ayez pas peur, la brigade d’intervention contre la Désinformation est en route et va rapidement maitriser la forcenée.

VII. Position de EU DisinfoLab quant aux données sensibles

Ce n’est pas la première fois que se pose ce problème.

Nicolas Vanderbiest a déjà réagi l’année dernière suite à la diffusion de ceci (ah, c’était encore les Russes…) :

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une personne citée avait réagi :

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#C’EstPasUnFichage #C’EstUnExport #PasUneBaseDeDonnéesAuSensLégal

Il n’y a apparemment pas eu de mise à jour des connaissances depuis… Car des twittos se sont rapidement plaints à l’auteur (source) :

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Eh oui il n’y a que des pseudos !

Mais :

Après, quand on parle directement à DisinfoLab du RGPD, le Règlement européen de protection des données personnelles qui vient d’entrer en vigueur, ils expliquent qu’il ne faut pas s’inquiéter, car ils n’ont fiché que 55 000 personnes :

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Et puis le fiché sera bientôt « supprimé » – ce n’est pas comme les gens l’avaient téléchargé et que des copies circulaient hors de tout contrôle hein ! (source)

Et d’ailleurs, EU DisinfoLab explique que c’est à cause du RGPD (donc la règlementation de protection des données) qu’ils sont obligés de publier le fichier de données personnelles et sensibles (source) :

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Voici d’ailleurs la réaction officielle de M. RGPD à la CNIL (source) :

Merci M. RGPD.

VIII. Un laboratoire du CNRS aurait aussi fiché les opinions politiques de près de 200 000 personnes !

Dans le cadre de nos recherches, nous sommes tombés sur cet article des Décodeurs du Monde du 4 décembre 2017 :

Adrien Sénécat nous indique qu’ils ont pu croiser « une dizaine de bases de données sur la période électorale », lors de l’évènement Datapol :

Ils ont réalisé une première étude sur « les fausses informations » (définies selon les critères méthodologiques du… Décodex). Puis une seconde qu’ils titrent « Les partisans de Marine Le Pen partagent plus de sources peu fiables que les autres » :

« Un autre enseignement intéressant est apparu en croisant les données du Décodex avec celles du Politoscope. […] À partir de cette typologie et des données anonymisées du Politoscope, les participants à Datapol ont donc pu regarder dans quelle mesure les différentes communautés politiques partagent plus ou moins de liens vers les différents types de sources d’information identifiées dans le Décodex. »

L’infographie du Monde est ainsi construite :

  • chaque candidat figure sur une tranche ;
  • plus un point est éloigné du 0, plus la communauté proche du candidat correspondant a partagé le type de sources en question :

« Il apparaît ainsi que les partisans de Marine Le Pen et François Asselineau sont ceux qui, en moyenne, ont partagé le plus de liens vers des sources considérées comme peu fiables dans le Décodex. Une analyse qui mériterait d’être affinée par un travail approfondi, mais qui a le mérite d’apporter des données pour accréditer un comportement identifié par de nombreux observateurs pendant la campagne. »

Avant de continuer sur notre axe, signalons quelques interrogations méthodologiques. D’abord, rappelons que la population des personnes inscrites sur Twitter n’est clairement pas représentative de la population générale (avec 49 % de CSP+ chez les 25-49 ans par exemple – source).

En fait le graphique a utilisé une présentation « douteuse ». On a l’impression en regardant le graphique que les « communautés pro-Le Pen » et « pro-Asselineau » auraient inondé Twitter de liens vers des sites classés « très peu fiables ». Or, les Décodeurs indiquent dans l’article que « lorsqu’un point est proche du cercle de rayon 1, cela veut dire que le type de contenus correspondant a été partagé dans les mêmes proportions que la moyenne. Lorsqu’il est proche du trois, cela veut dire qu’il a été trois fois plus partagé. » Ils représentent donc un simple écart à la moyenne, d’un phénomène marginal, d’où les forts écarts observés, qui sont en fait peu représentatifs. Ceci apparaît en fait clairement quand on observe la courbe verte peu visible de la diffusion de sites « fiables » : il y a assez peu d’écarts entre les candidats en réalité.

Illustrons. Nous avons reconstitué à la main les données du diagramme des Décodeurs. On peut dès lors reconstituer simplement ce que donnerait un graphique plus honnête représentant la diffusion de liens vers les sites classés par le Décodex :

Ce graphique donne donc une impression fort différente au lecteur de l’activité des personnes sur Twitter…

 

Mais revenons au Politoscope de L’Institut des Systèmes Complexes Paris-Île-De-France (ISC-PIF, du CNRS). L’article insiste bien : « Dans le cadre de ce projet, l’équipe de l’Institut des systèmes complexes Paris Ile-de-France, un laboratoire du CNRS, a analysé sur la durée de la campagne les messages de milliers d’internautes sur Twitter. L’un des intérêts du Politoscope est qu’il identifie la proximité d’un utilisateur de la plate-forme avec tel candidat au fil du temps ». Voilà ce qu’on trouve sur le site dédié du Politoscope qui explique ceci :
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En fait, dans cette étude méthodologique, ils expliquent qu’ils sont partis de 3 700 comptes Twitter de figures politiques françaises, dont ils recueillent ainsi les tweets, mais surtout toutes les informations lors de retweets de ceux-ci ou de réponses (cf schéma précédent):

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Et partant de là – vous le voyez venir -, quand l’échantillon de tweets est suffisamment important, ils peuvent (eux-aussi) inclure un compte dans une « communauté politique » :

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Et ils font alors des statistiques :

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Et on apprend alors (discrètement) combien de comptes ils ont ainsi classé politiquement durant la présidentielle : 187 619 !

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Si on cumule chaque ligne, on arrive à un total 375 000 personnes, car leur méthode est assez frustre (ils n’analysent pas le contenu des tweets par exemple). Ainsi une personne peut-elle est comptée comme pro-Poutou une semaine, puis pro-Arthaud la suivante, puis pro-Mélenchon la suivante, selon ses retweets (car cette sensibilité politique a plusieurs candidats possibles proches). Mais on voit que les auteurs indiquent que les communautés définies comme pro-Le Pen et pro-Fillon sont très stables… (sic.)

Et le plus fort est que leur opération ne s’est pas terminée avec la présidentielle – la base a doublé depuis :

Le Politoscope en est à plus de 126 millions de « tweets politiques », émanant de plus de 6 millions de comptes Twitter ! (dont une seule fraction est analysée politiquement comme on l’a vu)

L’avantage de ce laboratoire du CNRS, cependant, est qu’ils ne diffusent pas la base publiquement – mais évidemment, la simple existence d’un tel fichier pose de très lourds problèmes – sachant que n’importe quel gros utilisateur de Visibrain (ou de l’API de Twitter directement) peut faire de même, et largement perfectionner les attributions politiques s’il le souhaite…

Après, certains diront que ce sont juste des chercheurs animés de bonnes intentions. Ce qui est vrai.

Mais on répondra : « mais quelle est la réelle valeur ajoutée de ces travaux ? ». Bien sûr on apprend des choses, mais est-ce vraiment si important ? Cela vaut-il le risque que de tels fichiers soient constitués – et donc peut-être utilisés un jour (ou simplement piratés) ? Êtes-vous à l’aise avec le fait qu’un tel fichier existe ?

Big Brother ?

 

On imagine cependant que le laboratoire aura fait montre de prudence que DisinfoLab.

Mais cela pose néanmoins de nombreuses questions : les données sont-elles anonymisées, comment sont elles-stockées, est-il vraiment impossible de lever l’anonymat si la base était piratée ? (cela semble difficile, car il suffit de retrouver certains tweets dans Twitter, etc.)

Espérons en tout cas que ce laboratoire répondra rapidement à nos interrogations, qui restent à prendre au conditionnel…

 

Espérons en tout cas que ce laboratoire répondra rapidement à nos interrogations, qui restent à prendre au conditionnel…

IX. Réglementation et Discussion

Rappelons que le Code pénal précise ceci :

Article 226-16
Le fait, y compris par négligence, de procéder ou de faire procéder à des traitements de données à caractère personnel sans qu’aient été respectées les formalités préalables à leur mise en oeuvre prévues par la loi est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.

Article 226-18
Le fait de collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.

Art. 226-19
Le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre ou de conserver en mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l’intéressé, des données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l’orientation ou à l’identité sexuelle de celles-ci, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.

Art. 226-22
Le fait, par toute personne qui a recueilli, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou d’une autre forme de traitement, des données à caractère personnel dont la divulgation aurait pour effet de porter atteinte à la considération de l’intéressé ou à l’intimité de sa vie privée, de porter, sans autorisation de l’intéressé, ces données à la connaissance d’un tiers qui n’a pas qualité pour les recevoir est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.

La divulgation prévue à l’alinéa précédent est punie de trois ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende lorsqu’elle a été commise par imprudence ou négligence.

L’article 8 de la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 (CNIL) apporte toutefois un bémol :

I. – Il est interdit de traiter des données à caractère personnel qui révèlent la prétendue origine raciale ou l’origine ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques ou l’appartenance syndicale d’une personne physique ou de traiter des données génétiques, des données biométriques aux fins d’identifier une personne physique de manière unique, des données concernant la santé ou des données concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physique.

II. – Dans la mesure où la finalité du traitement l’exige pour certaines catégories de données, ne sont pas soumis à l’interdiction prévue au I :

1° Les traitements pour lesquels la personne concernée a donné son consentement exprès, sauf dans le cas où la loi prévoit que l’interdiction visée au I ne peut être levée par le consentement de la personne concernée ;

Les traitements portant sur des données à caractère personnel rendues publiques par la personne concernée ;

Il y a bien sûr deux types de données. Celles publiées par l’utilisateur, et celles déduites par des algorithmes à partir des précédentes.

C’est ainsi que, par exemple, Samuel Laurent a pu dire ceci, interpellé à propos des fichiers DisinfoLab :

Ce n’est évidemment pas faux – pour la partie publique (et peut-on véritablement parler de « chercheurs » pour des personnes non universitaires ?).

 

Mais, première objection : quand ce jeune étudiant indique son nom et sa couleur politique, pour agir sur Twitter avec ses… 23 abonnés ;

À t-il bien véritablement donné son accord pour que de nombreux analystes créent des fichiers avec son nom et ses opinions politiques ?

Il l’a certes dit publiquement sur Twitter, mais si c’est public, cela reste discret. Et un tweet s’oublie vite dans le fil, et le compte peut s’effacer. Mais ce n’est pas possible si des chercheurs créent des fichiers en permanence, non purgés.

Avec ce raisonnement, on pourrait d’ailleurs ficher plein de personnes : on vous reconnait en train de participer à une manifestation France Insoumise, vous sortez du local Les Républicains, vous avez défendu Macron dans l’affaire Benballa lors d’une discussion au bistro (surtout, ne prenez pas la route !). C’était public – peut-on vous ficher avec vos opinions politiques ?

Et par ailleurs, on peut vraiment se demander si « la finalité du traitement exige » une telle utilisation des données.

 

Au-delà, il faut bien comprendre que cette notion légale de « données rendues publiques », acceptable en 1976, ne l’est plus aujourd’hui. En effet, par exemple avec Twitter, il y a différentes façons de connaitre vos opinions politiques :

  • vous l’avez dit en dur dans votre biographie ou votre libellé de compte, comme l’étudiant ci-dessus (public) ;
  • vous l’avez dit dans un tweet le soir du 1er tour de la présidentielle (public) ;
  • vous relayez surtout un dirigeant politique (inférence très probable) ;
  • vous parlez en général de vos opinions de nature politique, sans être partisan – « il faut libérer les énergies, on paie trop d’impôts pour trop de fonctionnaires, etc. » (inférence probable)
  • vous parlez beaucoup de vous sur Twitter, vous suivez et retwittez beaucoup de personnes. Et c’est là que le Big Data peut inférer vos opinions politiques avec une précision que vous n’imaginez probablement pas. (inférence possible)

Ainsi, désormais, les pouvoirs publics ne doivent pas seulement s’occuper des données non publiques, mais également de la collecte et surtout la diffusion de masses de données publiques, en particulier sur les réseaux sociaux.

Twitter est ainsi gravement fautif – finalement bien plus que DisinfoLab ou le ISC-PIF du CNRS. Après tout, si vous donnez des millions de données à des chercheurs, certains finiront immanquablement par les utiliser ainsi…

Bref c’est bien les conditions d’utilisation de l’API de Twitter qu’il faut viser dans le combat pour la protection des données de la population (source) :

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Quand on pense que la CNIL a été créée en 1978 après une vive émotion dans l’opinion publique suite à un projet gouvernemental visant à identifier chaque citoyen par un numéro et interconnecter, via ce numéro, tous les fichiers de l’administration – on se rend compte de l’énorme baisse de notre vigilance, et des risques pour les Libertés publiques…

X. Plainte

Nicolas Vanderbiest a déclaré :

eu-disinfolab

et :

eu-disinfolab

Pour vérifier cela, j’ai porté plainte à la CNIL. – comme beaucoup d’entre vous l’ont fait. Nous soutenons en effet que l’identifiant Twitter (pseudo ou pas) est bien évidemment une donnée personnelle.

J’ai également mandaté mon avocat afin de prévenir le Procureur de la République de ces faits particulièrement graves.

Nous allons évidemment saisir également la CNIL belge et la CNIL irlandaise (siège de Twitter), ainsi que les services Protection des données de la Commission européenne.

Si des gens veulent nous aider pour agir à l’international, ou pour prévenir d’autres utilisateurs concernés et afin de grouper les plaintes, ou si vous êtes spécialiste de ce sujet de protection des données et pouvez nous aider, vous pouvez nous écrire ici.

Commentaire recommandé

BiologisteAttéré // 09.08.2018 à 21h13

Ce qui me fascine encore et toujours, c’est *qu’ils ne voient pas le problème*. Ils font un fichage politique, un truc quand même relativement haut sur la liste des choses qui puent le fascisme (ou autres régimes autoritaires glorieux). Mais ça ne leur active même pas le début d’une alarme éthique, et pire, ils ne comprennent pas que ça puisse choquer des gens.
Je comprends pas commet un ‘chercheur’ (et les guillemets semblent appropriés) puisse faire un truc comme ça sans avoir un conflit éthique. En biologie, on doit passer devant un comité pour chaque souris qu’une expérience va sacrifier (et on doit être sûr que l’info ne peut pas être récupérée autrement).

Y a toujours le fameux choix à faire entre incompétence et malveillance, et on ne saurait dégager trop vite la deuxième option.

72 réactions et commentaires

  • Lapin compris // 09.08.2018 à 19h32

    Pas sur gazouillis, pas sur livre de visage … bon je suis fiché RG, mais au moins c’est un bon vieux fichier français des familles 🙂

      +6

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  • Anonymous-Civil-Sergent // 09.08.2018 à 20h34

    J’ai fermé mes comptes twitter et amazon donc non je ne m’implique plus dans twitter. C’est navrant de voir un réseau social qui était au début bien fait est devenu une machine de fichage, de désinformation, de censure.

    Par contre chose étrange, quand j’ai récupéré mon archive sur twitter, elle ne pouvait être lu que tant que le compte était encore ouvert.

      +3

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  • Chascargot // 09.08.2018 à 20h47

    J’aime beaucoup l’étude à partir des données du Decodex.
    “Les partisans de Marine Le Pen partagent plus de sources peu fiables que les autres”, une source pouvant être déclarée peu fiable pour avoir été d’accord avec Le Pen on apprend que les partisans de Le Pen propagent plus que les autres les idées de Le Pen (ou Méluche, ou Asselineau…)

    C’est beau la science…

      +2

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  • Dieselito // 09.08.2018 à 21h11

    Quand on vous dit de ne pas utiliser les produits GAFAM….. Ah! Mince! Twitter ne fait pas partie du truc maudit.. C’est ballot! Pour ceux qui l’utilisent…. Et pour les réseaux sociaux décentralisés et libres? Ils sont auscultés aussi?

    Une info intéressante un peu dans le même sujet :
    Facial Recognition Tool That Tracks People Across Social Media Now Available to Hackers:
    https://futurism.com/social-mapper-facial-recognition-tool/

    la question est : ont-ils des hackers au Politoscope?…..

      +7

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    • gilbert gracile // 10.08.2018 à 00h22

      mais c’est le réseau lui même qui est flické !!! les câbles continentaux et trans-océaniques sont complètement espionnés en masse. Faux que les lecteurs aillent se renseigner là-dessus. Internet n’est pas un réseau virtuel. C’est un réseau physique de câbles et de serveurs, alimentés par le bon-vouloir d’entreprises d’électricité bien connues.

        +14

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  • BiologisteAttéré // 09.08.2018 à 21h13

    Ce qui me fascine encore et toujours, c’est *qu’ils ne voient pas le problème*. Ils font un fichage politique, un truc quand même relativement haut sur la liste des choses qui puent le fascisme (ou autres régimes autoritaires glorieux). Mais ça ne leur active même pas le début d’une alarme éthique, et pire, ils ne comprennent pas que ça puisse choquer des gens.
    Je comprends pas commet un ‘chercheur’ (et les guillemets semblent appropriés) puisse faire un truc comme ça sans avoir un conflit éthique. En biologie, on doit passer devant un comité pour chaque souris qu’une expérience va sacrifier (et on doit être sûr que l’info ne peut pas être récupérée autrement).

    Y a toujours le fameux choix à faire entre incompétence et malveillance, et on ne saurait dégager trop vite la deuxième option.

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    • Vladimir K // 10.08.2018 à 18h52

      Il y a un autre problème avec ce genre de listes, c’est qu’elles sont en conflit direct avec le droit à l’oubli imposé par l’Union Européenne.
      On peut en effet porter plainte contre ces chercheurs, qu’ils soient du CNRS , du « Lab » ou de Nicolas Vanderbiest.

      En fait, les gens qui sont présents dans cette liste, devraient imposer à Nicolas Vanderbiest de les retirer leur nom, et de se débrouiller pour que ceux qui ont fait des copies fassent de même, conformément à la réglementation.

        +2

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  • Yanka // 09.08.2018 à 21h39

    J’ai publié quelques tweets sur cette affaire, puisque je figure dans la liste des 55 000. Ce soir, je rallume l’ordi et veux me connecter sur Twitter : ils me redemandent mon numéro de téléphone, pour la seconde fois depuis une quinzaine de jours ! Eh bien, non. Il n’y a aucune raison à cela, je tweete depuis chez moi sur mon laptop (pas de smartphone). Je quitte ce réseau, comme j’ai quitté Facebook fin avril. Ça devient malsain.

      +31

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    • Kiwixar // 09.08.2018 à 23h49

      Ce que j’aimerais bien savoir, c’est quand Facebook ou Twitter demandent ton numéro de portable « pour sécuriser votre compte », le demandent-ils à tout le monde (ou à certains selon des critères légitimes) ou bien est-ce suite à des posts/tweets politiques qui ont fait monter l’utilisateur dans la catégorie politique « à surveiller » (critique du système, s’informant sur autre chose que la merdiasphère, etc).

        +4

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    • gilbert gracile // 10.08.2018 à 00h26

      je vous comprends… mais c’est malsain avec ou sans… sans doute n’avez vous jamais entretenu de correspondance avec des amis dans des pays « exotiques » lors de crises politiques… vous comprendrez que le réseau internet soi-disant « incontrôlable » est parfaiement contrôlé. Ils peuvent couper les communications comme ils le veulent et quand ils le veulent. Sans compter qu’ils écoutent sur tous les câbles trans-océaniques et continentaux… alors votre abonnement facebook c’est une goutte d’eau…

        +4

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      • Yanka // 10.08.2018 à 00h39

        Ah mais je ne prétends pas que mon abstention va faire crever le système. Je suis seulement conséquent avec moi-même, car j’ai quelques principes. Je sais très bien, sans tomber des nues, que tout est surveillé, et je ne suis pas spécialement parano, mais figurer sur un fichier « politique » pour avoir tweeté sur un barbouze élyséen, merci bien, ce n’est pas l’idée que j’ai d’un réseau social.

          +23

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    • Barnabé // 10.08.2018 à 15h27

      Faites comme d’autres, vous vous créez un compte pseudo juste pour observer ce qui se passe et regarder de temps en temps. Ils sont à l’affut de tout ce qui dépasse (cf le proverbe chinois : le clou qui dépasse appelle le coup de marteau).

        +5

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  • Jacques F // 09.08.2018 à 22h09

    Demain, le même genre « d’études » sortiront, basées sur l’historique de recherches et/ou les sites visités par les internautes.

      +3

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  • R.C. // 09.08.2018 à 22h09

    Enorme travail d’Olivier, mais c’est une oasis dans le désert.
    Oui, pourquoi est-il le seul à avoir pointé des dysfonctionnements aussi graves ? Que font les journalistes, ceux dont le métier est d’investiguer ? Somme-nous environnés de brêles, d’aveugles, de cancres ou de vendus ? Un peu de tout ça…

      +53

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    • Dominique // 09.08.2018 à 22h52

      « Que font les journalistes, ceux dont le métier est d’investiguer ? »
      Le métier peut-être, mais pas la fonction.

        +9

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      • Af // 10.08.2018 à 20h22

        Au passage pas « investiguer » (anglicisme) mais plutôt enquêter.

          +7

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        • RC // 11.08.2018 à 10h35

          Sans vouloir pinailler, cher Af, « investigation » est on ne peut plus français et « investiguer » est cité par le TLFI (pas comme un anglicisme, ni un barbarisme) pour un usage du temps où le globish n’avait pas encore envahi les salles de rédaction.

            +1

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    • gilbert gracile // 10.08.2018 à 00h31

      il devrait publier une enquête sur le réseau lui-même. Les câbles continentaux trans-océaniques, les noeuds, les serveurs, et l’alimentation électrique de tout cela. Qui pose, possède et contrôle tout cela ? Des anges ? Les câbles sont entièrement sur écoute massive. Twitter c’est rien en comparaison ! Il faut regarder sur internet à ce sujet, c’est assez édifiant.

        +3

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    • openmind // 10.08.2018 à 11h39

      Parce que ces journalistes ont compris qu’ils ne sont pas en démocratie et que dans cette jungle où règne la loi de l’argent, ils n’ont pas intérêt à jouer les héros s’ils veulent toujours aller à la gamelle. Demandez à Taddeï par exemple…

        +10

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  • t2lt // 09.08.2018 à 22h29
    • R.C. // 10.08.2018 à 01h18

      Petit extrait du lien (merci « t2lt ») :

      « Qui nous finance ?

      L’indépendance [sic] c’est de pouvoir analyser en toute liberté les mécanismes qui nous semblent relever de notre mission. Cette liberté doit à la fois être opérationnelle et financière.

      * Twitter : à la suite des manipulations survenues pendant la campagne américaine de 2016, et qui impliquait l’achat de publicités par Russia Today et Sputnik, Twitter s’est engagé le 26 octobre 2017 à redistribuer les 1,9 millions de dollars vers des organisations luttant contre la désinformation [re-sic]. À ce titre, le EU DisinfoLab a reçu $125 000 en janvier 2018.

      * Open Society Foundations : dans le cadre d’un projet conçu par l’équipe du EU DisinfoLab au mois de septembre 2017, le EU DisinfoLab a reçu 25 000$ pour observer les phénomènes de désinformation pendant la campagne législative italienne de mars 2018. Le rapport de cette étude est disponible sur le site du EU DisinfoLab »

      Édifiant !…

        +27

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  • Clément // 09.08.2018 à 22h46

    Bonsoir,

    le site est plutôt propre par rapport à des sites commerciaux. Les envois de données vers l’extérieur au site les crises semblent les suivants :
    – les polices de caractères de chez google
    – des données sont transmises à wordpress (le logiciel de publication de blog)
    – des données sont aussi prises par gravatar (les logos des commentateurs)

    Ca ne révèle pas une volonté de tracker les lecteurs, mais simplement quelques coups de tournevis pour limiter ça et là la transmission d’informations. Monter un blog 100 % respectueux de la vie privée n’est pas évident aujourd’hui. C’est une véritable compétence et je pense qu’un vrai geek me reprendrait et listerait peut être d’autres trucs que je n’ai pas vu…

    Bonne soirée

      +0

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  • Pam // 09.08.2018 à 23h19

    Quel plaisir et quelle joie de lire ce site en permanence qui allie avec bonheur l’humour et la rigueur démonstrative dans un élan naturel d’éducation populaire !
    Ma copine est deg ça me fait tellement plaisir que je finis les articles au début du dîner.
    Blague à part, merci Olivier Berruyer de ce bol d’air et de compréhension, même si je ne suis pas d’accord avec tout, je suis en respect total pour ce travail d’une honnêteté sans faille.

      +24

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  • Franck Noir // 09.08.2018 à 23h48

    Effectivement, je fricote avec Mélenchon.

    Mais il ne répond plus à mes textos ?

      +5

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  • Fritz // 10.08.2018 à 00h01

    Comme le dit Olivier Berruyer sur RT, le problème est moins l’officine de M. Vanderbiest (et il a raison de récuser les trois lettres magiques « ONG ») que Twitter, qui livre des myriades de données sur les citoyens… Je ne suis ni sur Twitter, ni sur Facebook, et je m’en félicite. N’empêche qu’il faut porter plainte auprès de la CNIL et saisir le procureur de la République.
    https://francais.rt.com/entretiens/53281-olivier-berruyer-on-est-passe-russophobie-russophilophobie

    Quant à ce pauvre Alexandre Alaphilippe, il fait pitié… Ah non, ce n’est pas Julian.

      +16

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  • gilbert gracile // 10.08.2018 à 00h19

    nous sommes tous fichés (en tous cas potentiellement). Twitter, Facebook et Google ne sont que la face apparente de l’iceberg. La réalité est que les câbles continentaux et trans-océaniques qui gèrent le flux mondial sont complètement surveillés. Il faut aller vous renseigner là-dessus.
    Avant d’être un réseau « virtuel », internet est surtout un réseau physique traditionnel, avec ses câbles, ses serveurs, ses noeuds, et son alimentation électrique bien traditionnelle, etc. Tout cela, est la propriété d’entreprises privées ou d’états. Tout cela s’écoute comme le bon vieux téléphone. Mais personne n’en parle.

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    • Fritz // 10.08.2018 à 00h23

      On en avait parlé trop vite et trop légèrement, il y a cinq ans, après les révélations d’Edward Snowden. Vous avez raison : il y a d’abord une réalité physique, comme pour le câble du télégraphe transatlantique déposé en 1858 entre l’Europe et l’Amérique.
      C’est moins poétique que les petits zoizos bleus qui gazouillent.

        +0

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  • Subotai // 10.08.2018 à 00h28

    Je suis peut être à coté de la plaque, mais ce qui ressort de tout ça c’est qu’au final le truc n’est pas fiable.
    Ils prennent donc des positions POLITIQUES sur des « données » fausses. Qu’ils puissent s’en servir pour museler voire éliminer des trublions QU’ILS CONNAISSENT DÉJÀ, soit mais ça ne leur donne aucune information sur l’état du sentiment politique réel.
    Pour moi l’Effet Snowden joue à plein, on twitte et retwitte beaucoup de n’importe nawak, les gens qui vous connaissent savent de quoi il retourne. Et les humains savent déceler l’ironie et le comique d’accumulation.
    Je ne twitte pas, mais retwitter une énormité quelconque d’un politicien quelconque (choisissons au hasard, un pestiféré) pour faire rigoler les copains qui vous connaissent et savent de quoi il retourne et prendre ça pour argent comptant dans leurs statistiques: grand bien leur fasse, parce qu’au final l’opinion publique réelle n’est pas dans les réseaux sociaux. Souhaitons qu’ils s’en rendent compte le plus TARD possible… 😉
    En tout cas CHAPEAU à Olivier et les autres pour ce boulot et tout le reste…

      +8

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    • Alfred // 10.08.2018 à 09h33

      Un jour un camion de nervis viendra s’arrêter en bas de chez vous et vous entendrez les portes enfoncées par ceux qui vous cherchent sur des bases peu fiables pour des motifs débiles par ce qu’ils n’ont pas perçu votre humour passager enregistré pour toujours sur le réseau . …
      Vous ne comprenez toujours pas que le fait de avoir rien à se reprocher ne vous protégera en rien? Le fait d’avoir affaire à des amateurs semi-finis (c’est d’ailleurs souvent une caractéristique des nervis) ne les rends que plus dangereux.
      Il faut leur taper sur le museau le plus tôt possible ou ça va très très mal finir. Bravo Olivier pour votre plainte et ce travail. Cela motive pour moi un appui financier (d’ici la fin moi). #oeuvreutile #salutpublic etc..

        +21

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      • Subotai // 10.08.2018 à 18h49

        Je crois que vous n’avez pas compris.
        S’ils envoient le camion de nervis ça ne sera pas grâce à « twitter », mais plutôt grâce à mon voisin.
        Ne vous trompez pas quand ils sont venus chercher les juifs, les communistes et les autres, la majorité des gens était plutôt satisfait et si ça ce passait aujourd’hui avec les musulmans, ça serait pareil.
        S’ils se basent sur les « twitter », ils auront beaucoup de faux positifs et trop de faux positifs rend les nervis contreproductifs par la révolte des gens.
        S’ils viennent me chercher, c’est qu’ils auront de bonnes raisons.
        Et je vais leur en donner une bonne, tiens…
        La tentative de coup d’État de Macron (« Réforme » Constitutionnelle cassant le Parlement associé à l’installation de Tontons Macoutes à l’Elysée – S’il s’agissait de n’importe quel Bougnoulistan, c’est ainsi que l’affaire aurait été décrite dans les Médias) a raté pour des raisons qui interroge.
        Pourquoi un truc datant du 1er Mai sort pile poil au moment où le Coup va être réalisé cassant la dynamique…
        On n’a pas fini de rire (jaune, puisqu’il faut préciser).
        Les 50.000 fichés devraient tous porter plainte, inonder le système de réclamations. Et comprenez moi bien, pas pour obtenir justice (on n’en est plus là) mais pour dérégler, gripper, bloquer, foutre en l’air le truc…

          +8

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        • Alfred // 11.08.2018 à 09h38

          Je pense comme vous que l’histoire est riche d’enseignements il me semble tout à fait futile est faux d’essayer de la transposer telle quelle en particulier en remplaçant un groupe humain par un autre. Cette nouvelle mode qui consiste à assimiler les musulmans d’aujourd’hui aux juifs d’hier est proprement ridicule tellement elle est plate est fausse. Personne ne parle de tuer des musulmans en masse (et accessoirement les juifs de 1930 n’avaient commis aucun attentat contre les allemands). Tout ceci en gardant à l’esprit que les trucs et les machins sont des catégories trop vastes et trop diverses pour être opperantes. Bref.
          Effectivement si votre voisin est un c. craignez le. Mais il ne sera jamais aussi dangereux qu’un autre c. avec du pouvoir (même illégitime comme AB), des instruments trop puissants (fichage et logiciels appropriés) associés à la certitude d’être dans le juste (des députés macronienne à Jacadi). Ce sont les « démocrates » qui mettent en place les outils totalitaires pendant que l’on fait semblant de lutter contre des « bêtes-immondes » (fachistes et jihadistes).
          Souvent de vous donc Elsa morante:
          « La fin ne justifie jamais les moyens mais les moyens dénoncent toujours la fin ».
          Le totalitarisme c’est notre proôôoojeeeeet.

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          • Haricophile // 11.08.2018 à 15h38

            « Personne ne parle de tuer des musulmans en masse » je ne m’avancerait pas trop la dessus. Où alors j’ai raté très mal interprété certains discours et certains faits…

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            • Subotai // 11.08.2018 à 20h49

              Moi de même, les choses commence toujours doucement…
              J’aurai du mettre Musulmans entre guillemets, parce que la qualification est totalement arbitraire…

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            • Alfred // 11.08.2018 à 23h12

              Je veux bien que vous me mettiez le nez que ces discours (pour ce qui est de vos interprétations cela vous regarde justement ce sont vos interprétations).

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  • gilbert gracile // 10.08.2018 à 00h36

    @ l’auteur.
    Merci pour votre site magnifique et vos enquêtes découvert récemment.
    Est-il possible d’envisager une publication sur le réseau internet lui-même ? Plein de gens sont persuadés que le réseau est « virtuel » et « incontrôlable »… c’est totalement faux ! Internet c’est comme la télé ou la radio : c’est un réseau physique parfaitement contrôlé. Câbles, noeuds, serveurs, alimentation électrique. Espionnage massif des câbles et noeuds, contrôle des fournisseurs d’accès. Toute personne qui a des amis dans des pays « exotiques » ou « non-grata », sait que les conversations les plus banales peuvent êtres interrompues d’une minute sur l’autre pendant plusieurs heures ou plusieurs jours en cas de crise politique. Sans parler de l’alimentation électrique de ce réseau, qui ne tombe pas du ciel.

    Merci d’avance si vous pouvez contribuer à mettre sur la table ce sujet complètement occulté dans le grand public. Et merci pour votre site.

      +10

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    • Fritz // 10.08.2018 à 10h56

      Eh oui, il y a des câbles au fond des océans, comme pour le télégraphe de jadis… Vous avez raison d’insister sur l’aspect matériel d’Internet, et sur le piratage anglo-américain de cette tuyauterie : on l’avait évoqué, trop vite et trop légèrement, après les révélations de Snowden il y a cinq ans. Évidemment, c’est moins poétique que les p’tits zoizos bleus qui gazouillent.

      Un dossier des Crises sur la structure matérielle d’Internet serait bienvenu.

        +9

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      • Haricophile // 11.08.2018 à 15h41

        Mais non, Orange n’est pas piraté, ils collaborent… Oops, malgré qu’ils collaborent, ils sont en plus piratés ! la parano des Étatsuniens n’a pas de limite.

          +3

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  • R.C. // 10.08.2018 à 00h45

    Jamais été sur fèce-bouc, ni sur touitaire non plus. Ça ne m’a pas empêché de relayer des tas d’infos politiquement incorrectes par différents canaux et moyens qui me sont propres (ne serait-ce que par le bouche à oreille, indétectable par les algorithmes des cabinets noirs et les grandes oreilles de la ennessa…).
    Je suis plutôt souverainiste (selon les critères et définitions de Sapir) et j’emm… les accusateurs publics mégalos et les scribouillards dénonciateurs, génerateurs de listes interminables de suspects, style déconnex et dizinfolle, tous ces nostalgiques de la grande Terreur et des purges staliniennes !

      +1

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  • Touriste // 10.08.2018 à 01h08

    Bonjour,
    On propose l’EU DisinfoLab aux Ig-Nobels catégorie « Statistiques » ?
    Ou alors aux Big Brother Awards ?
    Ou plus simplement aux deux ?

      +11

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  • faxmax // 10.08.2018 à 02h07

    L’attraction du futur sur le présent n’est plus qu’un fait commercial, voilà notre grand problème, les idéaux, les « valeurs » tout le monde se les partagent en grand banquet hypocrite, et la majeure partie des moins de 40 ans se tape royalement de la politique (évidemment, c’est un foutu sac de noeuds mondialo-vomitif) pour eux l’avenir n’est qu’une chose plate, neutralisé… Twitter ou pas ça fait longtemps que le capitalisme le plus féroce n’a plus rien à craindre, car il submerge la norme, il normalise et dénormalise en fonction des bénéfices qu’il en tire. C’est donc à la norme qu’il faut s’en prendre plutôt qu’à twitter qui n’est (sans le savoir, peut-être) qu’un outil pervers, normatif, d’épuration mathématico psychologique des différences, et donc de la créativité ( en plus d’être le bastion tragique des illusions de beaucoup d’entre Nous). Ce qui emmerde Goldman & consorts c’est la créativité, c’est l’ingérable, c’est l’indéterminé, c’est l’individualité, ce n’est pas les partis politiques à programmes ou ceux qui y adhèrent, ça c’est du petit bois, au pire juste une erreur de parcours qu’on règle en 5 ans a coup de sanction financières, déguisé ou pas… . C’est donc, j’insiste, sur la normalité qu’il vaudrais mieux agir. et se seras très long, générationnel.

      +9

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  • faxmax // 10.08.2018 à 02h43

    Le pire dans tout ça c’est que je suis certain que le patron de twitter, ses actionnaires etc. (qui sont certainement des gens très intelligents) sont absolument convaincue d’oeuvrer pour le bien de l’humanité ou de leur pays etc. enfin… d’être des gens bien, presque irréprochables . Et que des bien pires qu’eux, mort ou vivant, étaient surement convaincue de la même chose… c’est extrêmement troublant.

      +3

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    • Myrkur349 // 10.08.2018 à 06h15

      Ah bon ? J’ai toujours entendu dire que Twitter ne faisait pas de bénéfices. Et pour ce qui est de la philanthropie, j’ai un gros doute quand même. Bon après, si avec toute cette vente de données, ils nous font pas un gentil cash-flow du tonnerre de brest, c’est à n’y plus rien comprendre.
      Sinon on est content pour toute cette inventivité de nouveaux métiers 3 ou 4.0, genre « Je brasse du vent, je tire des conclusions à partir de n’importe quoi ou d’échantillons douteux ou tronqués ». C’est la transformation de l’industrie sondagière de base en du plus pointue mais tout aussi aléatoirement vaseux et tout aussi espèces sonnantes et trébuchantes. Que voulez-vous, il faut bien vivre. :o)
      Moralité,il faut s’ arrêter de s’ennuyer avec toutes ces applications chronophages et s’occuper de son petit jardin, sa copine, ses enfants, enfin la vraie vie quoi.
      Ecouter de la bonne zik, fondamental !
      https://youtu.be/XHcQgR136VI Les choristes, so lovely :o)

        +6

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    • Tepavac // 13.08.2018 à 22h14

      C’est tout le problème de l’idéologie quelle qu’elle soit, la conviction invitant à l’encartage et l’encartage menant au totalitarisme « allégé ».

        +0

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  • Vercoquin // 10.08.2018 à 05h48

    Tous les jours, je suis sidéré de constater l’étendue de la bêtise humaine.
    Ce petit opportuniste a trouvé un créneau, il en profite et n’est pas près de s’arrêter, puisque ça marche.
    Les politiques jouent de Twitter comme s’il s’agissait d’un outil commun de communication.
    Les médias nous racontent régulièrement ce qui se passe sur ce réseau social.
    Il s’y passe souvent de belles choses qui rassemblent des citoyens innocents.
    Il s’y propage aussi de vilaines idées.
    L’anonymat permet aux « courageux » d’exprimer des choses dignes des plus bas instincts de l’humanité.
    Non, ce n’est pas un outil commun de communication,
    C’est le micro trottoir adapté à l’époque d’internet et à la communication à deux balles qui ne distingue pas le vrai du faux, le sachant du croyant. L’outil facile du faux journaliste.
    Tant qu’il y aura des hommes politiques et des journaleux disposés à donner du crédit à Twitter sans conditions, il y aura des Nicolas Vanderbiest qui en profiteront et se feront une réputation en suivant l’air du temps.
    Aujourd’hui, l’air du temps, c’est la russophobie, le complotisme ou je ne sais quel mot rebelle reflétant une pensée non conforme. Quand on n’est pas dans la « pensée unique », on est complotiste, c’est le nouveau point Godwin, du maccarthysme à la petite semaine.
    Suffit-il de dire :
    « C’est la faute aux russes »,
    « Nous avons les preuves »,
    Non monsieur Macron, non monsieur Ayrault, les preuves, on les attend toujours.

    Le fameux « chercheur » Nicolas Vanderbiest « doctorant » ne dupe que ses adeptes. Il faut lire son charabia dans ses pseudo-études pour se rendre compte que tout cela n’a rien de scientifique. C’est un saltimbanque de supermarché, un camelot qui fait son auto-réclame en s’attribuant des titres ronflants plus ou moins usurpés.
    Les médias et les politiques ont suivi ses pensées fumeuses démontrant ainsi leur incapacité à juger de la chose vraie, intelligente, utile.
    Maintenant, le summum serait atteint si la commission d’enquête du sénat faisait auditionner ce monsieur belge. Ça serait cocasse, mais affligeant.
    J’en rigole d’avance, mais, ça n’arrivera pas.
    Enfin, peut-être pas, il ne faut jurer de rien.

      +26

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    • affreuxjojo // 10.08.2018 à 10h57

      « Saltimbanque »: vous avez tout dit.. une bonne partie du monde est maintenant dirigée par des saltimbanques. La « communauté internationale »?

        +7

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  • encoredebout // 10.08.2018 à 06h03

    Et la CNIL a besoin de temps pour réagir, étudier le dossier ?

      +2

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    • Yanka // 10.08.2018 à 07h29

      Elle est dessus. Elle a reçu assez de plaintes pour enquêter.

        +3

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  • yack2 // 10.08.2018 à 06h13

    Merci Olivier!
    Encore un travail journalistique de premier ordre,comme celui sur le complotisme congénitale de nos concitoyens par l’inénarrable Rudy le conspirateur en chef.
    Cependant…..je pense que ce travail indispensable est vain ( ou presque, ne confortant que les convaincus de l’arnaque) ,dans la mesure ou son audience ne pourra être que confidentielle.
    La communication devient une science exacte et s’adresse à des segments de marchés identifiés, le lâché de ces sortes de boules puantes ont pour fonction de toucher le péquin moyen qui n’a que peu d’intérêt pour la chose publique. Pour preuve la reprise en boucle de ces infos pourries par la presse, ils se foutent de leur crédibilité ,ils ne sont pas là pour ça. ils sont là pour faire passer le temps et détourner l’attention….avec succès …Benalla est en train de s’estomper au profit d’affaires périphériques. C’est le jeu!
    Tant que les médias ne seront pas réorganisées structurellement nous seront victimes de ces intoxications …..Encore merci Olivier…Mais est-ce bien votre boulot?????

      +6

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  • Yanka // 10.08.2018 à 07h27

    La presse s’y met ! On m’excusera pour ce lien, mais je ne suis pas mélenchonien ! 🙂

    http://www.valeursactuelles.com/politique/affaire-benalla-la-cnil-enquete-apres-une-etude-controversee-98079

      +4

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    • Kokoba // 10.08.2018 à 11h07

      C’est bien que la presse remonte un peu l’affaire mais ils ne présentent qu’une partie de l’affaire.
      Ils parlent quasiment uniquement du fichage politique.
      Et ils ne parlent pas du financement d’une ONG européenne par des interets étrangers (conseil atlantique, soros…) pour faire de la propagande anti-russe.

        +13

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      • Renard // 10.08.2018 à 21h41

        Vous avez parfaitement compris le principe de la propagande « à l’occidentale » : les faits qui ne peuvent pas être cachés doivent être présentés sous l’angle le moins subversif. C’est ce qu’y a de plus efficace même.

        En tout cas le travail d’Olivier fait ressortir un principe important : il est toujours possible de remonter le fil en cas de propagande manifeste.

          +5

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  • A. F. // 10.08.2018 à 07h56

    A l’époque des procès de Moscou, ils ne se sont pas pris autant la tête avec des questions de « méthodologie »…
    Une bonne dictature et hop !

      +2

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  • Fabrice // 10.08.2018 à 08h22

    Raah cela faisait longtemps merci Olivier mon intérêt pour le site est relancé très beau travail merci encore

      +8

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  • calal // 10.08.2018 à 09h18

    Perso je me mets a imaginer des amendes qui se mettraient a pleuvoir de facon automatique sur les gens identifies par ce fichier au titre de la loi anti -fake news.
    Je vais postuler pour un poste a bercy,j’ai plein de bonnes idees pour renflouer les caisses de l’etat…

      +4

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  • DVA // 10.08.2018 à 09h27

    https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/12/turkey-curfews-and-crackdown-force-hundreds-of-thousands-of-kurds-from-their-homes/…Le couvre feu …un des risques des fichages au final…mais ça va…nos pays ne fonctionnent pas encore comme des régimes dictatoriaux…Sinon, je dois avoir ma photo dans quelques fichiers nationaux depuis plus de 40 ans déjà …avec mon dossier complété depuis…manifs antinucléaires,pacifiques, grèves nationales…lol

      +1

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  • SanKuKai // 10.08.2018 à 10h17

    Message pour Benjamin Griveaux (porte parole du gouvernement) qui voulait faire toute la transparence sur cette affaire se rejouissant de l’appel à une commission d’enquête parlementaire au Senat.
    VOILA!, C’EST FAIT! MERCI « les Crises », MERCI Dia Crisis!!!
    Et quand on pense au coût et aux delais d’une commission parlementaire… ça fait réfléchir.

    Et comme on est jamais trop prudent, voici 2 sources pour la citation de B. Griveaux:
    – Une source autorisée:
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0302072848998-ces-comptes-twitter-qui-ont-gonfle-laffaire-benalla-2196219.php

    – Une source RussoSphere
    https://francais.rt.com/france/53276-qui-est-ue-disinfolab-origine-etude-gonflage-russophile-affaire-benalla

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    • Fritz // 10.08.2018 à 10h45

      La première source (AFP pour Les Échos) est vague et partielle, alors que la seconde (RT) explique le fond de l’affaire.

        +8

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    • Kokoba // 10.08.2018 à 11h11

      Une enquete de la CNIL ?
      Vous avez vraiment un d’espoir qu’il en sorte quelque chose ?

      Tiens, par exemple, si Olivier a du temps à perdre, il pourrait faire un article sur l’action de la CNIL et les résultats réellement obtenus.
      Cà pourrait etre amusant (et çà risque encore une fois de nous faire perdre nos illusions).

        +7

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    • Kiwixar // 11.08.2018 à 02h39

      Une source merdiasphère + une source altersphère = une bonne manière de confronter les points de vue et se faire une opinion.

        +0

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  • peyo // 10.08.2018 à 12h40

    Encore un magnifique travail d’informations. On ne peut se passer de vous. Bravo.

      +7

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  • DesCouillesBordel // 10.08.2018 à 14h18

    —————— Attention! ——————
    Si vous faites partie des leaders d’opinion touchés par le fichage politique

    #RageQuitTwitter

    Fichage Politique
    Censure
    flicage
    Shadow Ban

    #RageQuitTwitter

    1) Arretez de chialer.

    2) Remontez votre pantalon.

    3) Fermez votre compte Twitter, et encouragez vos followers à faire de même.

    4) Regardez son court de bourse plonger.

    5) laissez-le crever.

    #RageQuitTwitter

    —————— Attention! ——————

      +4

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  • n1ko // 10.08.2018 à 15h44

    Franchement ça en devient pathétique, et j’en viens à avoir de la peine pour ces pauvres membres de l’« ONG » qui ont, j’imagine par incompétence et inconséquence, créé malgré eux le plus efficace des canons à merde, puis l’on essayé sur eux-même en place publique…

    Bien content de n’être utilisé par aucun réseau social 😉

      +5

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  • ConsLevine // 10.08.2018 à 17h45

    Bravo à vous ! Quel travail ! Ces freluquets incompétents doivent être traduit en justice. C’est un simulacre d’études scientifiques et ils n’ont même pas les c***** d’assumer cette étude… Môsieur faisait sa thèse… Effrayant.
    A noter que la CNIL a demandé de cesser de déposer des plaintes car il y en avait déjà assez… drôle de conception de la justice.
    Je souhaite me joindre aux plaignants.

      +6

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    • GP // 12.08.2018 à 13h01

      « Ces freluquets incompétents doivent être traduit en justice. C’est un simulacre d’études scientifiques  »
      Chercheur à l’Université et rentrant de vacances, je découvre cette « histoire ».
      Cette recherche est assurément maladroite et la méthodologie fort discutable. Mais leur plus grand tort aura été de publier leurs fichiers. Mais il faut garder la tête froide. Qui doutait que les réseaux sociaux collectent et monnaient les data? Qui doutait que ce type d’études existent, qu’elles soient menées par des chercheurs académiques ( donc le plus souvent avec des résultats publiés) ou par des instituts ou entreprises privées (avec ds motifs plus ou moins avouables)?
      « Ces chercheurs mettent ainsi en place des fichages généralisés de la population pour des phénomènes totalement dérisoires ! » Dérisoire oui mais « fichages généralisées de la population », il ne faut pas se moquer du monde.

        +0

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    • lvzor // 13.08.2018 à 11h44

      « …freluquets incompétents … »

      Si ce n’était que ça! Mais entreprendre ce qu’ils ont entrepris et de la manière dont ils le font prouvent qu’il s’agit de gens si viscéralement fascistes qu’ils n’imaginent pas un seul instant que la liberté de penser et de s’exprimer, le respect des citoyens et quelque forme de démocratie que ce soit puissent exister.

        +1

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  • Anonymous-Civil-Sergent // 10.08.2018 à 18h45

    Apparement je ne fais pas partie des utilisateurs cités. Le problème c’est que techniquement , quand bien même twitter a supprimé mon compte depuis maintenant quinze jours, je ne sais pas si ce groupuscule a pu recueillir mes données.

    De toute façon, ce ne sont pas vraiment les réseaux sociaux qui réinforment la population, on pourrait même dire que twiter et facebook ca serait un genre de galaxie déconnecté des préoccupations de la majorité des gens.

      +4

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  • t2lt // 10.08.2018 à 20h34

    Attention la chaîne LCI fait sont 20h30 sur Benalla. Ils virent russophiles !!!

      +1

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  • Yanka // 11.08.2018 à 01h01

    DisinfoLab est apparemment accréditée pour faire du lobbying à la commission européenne, selon le député européen Younous Omarjee fiché dans l’étude ! Je suggère que l’accréditation soir retirée et attribuée à les-crises.fr !

      +3

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  • Plouf Plouf // 11.08.2018 à 17h50

    nous vivons une époque ou les irresponsables et les idéologues les plus inconscients détiennent tous les pouvoirs. Cela ne laisse présager absolument rien de bon pour la suite.

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  • Olposoch // 13.08.2018 à 11h14

    Twitter qui avait poussé le hashtag #affairebellana avec une faute d’orthographe pour éviter aux twittos le bon, #affairebenalla invisible dans les tendances…

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  • libraire // 14.08.2018 à 19h58

    Avez vous vraiment besoin d’utiliser tweeter pour survivre….?
    #RagenevergoonTwitter

      +0

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