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21.janvier.201221.1.2012
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Climat : Oui à la recherche scientifique, non au négativisme manipulatoire (1/2)

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Suite du billet sur le protocole de Kyoto. L’index général de la série de billets sur le réchauffement climatique est disponible ici

« Négativisme : attitude consistant à nier systématiquement l’existence ou la vérité de quelque chose » [ATILF]

Liberté(s)

Je rappelle tout d’abord le point que j’avais fait en introduction dans ce billet : Liberté d’expression / Droit à l’information.

Tout au long de la série, j’ai été frappé du nombre de mails et de commentaires reçus pour m’expliquer à quel point je n’avais rien compris, comme les autres scientifiques, voire qu’il y avait un vaste complot (fourbi par les scientifiques, les gouvernements, l’industrie nucléaire, etc.) pour nous faire croire que nous détruisons la Planète, alors que bien sûr nous n’y serions pour rien…

Quand cela vient de scientifiques chevronnés (mais non spécialistes du climat), passe encore. Mais je trouve fascinant que des personnes non titulaires de thèses de climatologie arrivent à penser qu’elles ont raison contre la vaste majorité de la communauté scientifique – je tire mon chapeau à leur égo. Je précise d’ailleurs que je ne suis moi-même en rien spécialiste, j’ai réalisé cette petite enquête en pur amateur, en cherchant des données sources, mais en validant les résultats avec les rapports du GIEC.

Je précise que tout le monde à évidemment le droit de penser ce qu’il veut sur ce sujet.

Je complète en disant qu’il est INDISPENSABLE que des scientifiques remettent en cause les évidences, testent des hypothèses ou des scénarios alternatifs et non conventionnels, etc. Bref, il ne doit pas y avoir de pensée unique dans la communauté scientifique, c’est comme cela qu’elle a toujours su faire progresser les savoirs de l’Humanité. Il ne s’agit nullement de défendre un dogme intouchable – qui sait, les conclusions changeront-elles peut-être un jour… Mais nullement pour l’instant, en l’état actuel des connaissances scientifiques.

MAINTENANT, il est indispensable que les débats se fassent entre scientifiques, à l’intérieur de leur communauté. C’est pour cela qu’il existe des revues scientifiques à comité de lecture qui permettent ces débats, et in fine de valider ou rejeter les hypothèses avancées. Il n’est pas acceptable que l’opinion publique soit prise à témoin de débats techniques dont elle n’est pas à même d’apprécier la justesse ni la pertinence. Cela ne peut que semer le trouble.

Bref, vous pensez que le GIEC se trompe, et avez la preuve que l’Homme n’est pour rien dans le réchauffement ? Mais aucun souci : SURTOUT ne m’écrivez pas, mais rédigez un bel article en anglais, et proposez-le à Science ou Nature (dont la publication prouvera un minimum de sérieux dans l’hypothèse, mais ne prouvera évidemment en rien sa vérité…), et les climatologues vous répondront – sans doute fascinés par votre théorie révolutionnaire. Ainsi, dans son prochain rapport, le GIEC pourra tresser des lauriers au nouveau Darwin que vous êtes, et zou, en route vers le prix Nobel !

Le GIEC

Alors comment se faire une religion sur le sujet ? Vous conviendrez que le meilleur moyen reste de lire (et comprendre…) toutes les publications scientifiques de climatologie.

Toutefois, le plus simple, serait plutôt que des spécialistes s’en chargent et rédigent un résumé facilement compréhensible.

Et bien bonne nouvelle, l’ONU a justement créé le GIEC pour cela. Je rappelle que le GIEC, Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, a été créé en novembre 1988, à la demande du G7 par deux organismes de l’ONU. Insistons : le GIEC est une association de pays, pas de chercheurs – comme la plupart des structures de l’Onu (Unicef, etc.).

Les publications officielles du GIEC ont pour objet de proposer une synthèse des connaissances scientifiques. Ces synthèses incluent les publications qui font l’unanimité et celles qui sont contestées par des scientifiques. Ces rapports sont le fruit d’un long débat qui aboutit à un consensus : l’approbation de la version finale du rapport par tous les scientifiques et tous les gouvernements faisant partie du GIEC – la quasi-totalité des pays du monde y sont représentés et ils ont donc tous signé l’approbation des versions finales des rapports. Je répète : le rapport est signé par les pays, pas par des scientifiques ; et ont signé par exemple le Bengladesh, les Maldives, les États-Unis, l’Arabie Saoudite, … et la France !

Au vu des intérêts divergents de tous ces pays ET du fait que la conclusion est clairement à l’opposé du confort des gouvernements (gageons qu’un « ne faites rien, continuez comme avant » leur ferait plus plaisir…), cela devrait tout de même nous rassurer un minimum.

Maintenant, le GIEC est-il exempt de la moindre tache en 20 ans en travaillant avec des monceaux de chercheurs ? Non, surement pas – comme toute structure, et même comme toute personne. Globalement, il n’y a aucun problème sérieux avec le GIEC – soyons sérieux, il n’y a pas de Svensmarck (cf. ce billet, le seul drôle de la série…) dedans quand même!

Les conclusions de la communauté scientifique

Le GIEC dans son rapport de 2001 indiquait :

« La majorité du réchauffement observé au cours des cinquante ans passés est due probablement à l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre résultant des activités humaines. »

Les travaux ayant confirmé cette hypothèse, dans son rapport de 2007, il indiquait que:

« L’essentiel de l’élévation de la température moyenne du globe observée depuis le milieu du XXe siècle est très probablement attribuable à la hausse des concentrations de GES anthropiques. »

Face aux tristes polémiques, en France, en octobre 2010, l’Académie des Sciences a rendu au gouvernement un rapport qui conclut que :

« Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003. Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère. L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre est incontestablement due à l’activité humaine. » [Académie des Sciences, mai 2010]

Personnellement cela me suffit largement – mais j’espère que cette longue série de billets vous aura convaincu.

« Le fort consensus que recueille ce sujet est rare dans l’histoire de la Science » [Donald Kennedy, rédacteur en chef du magazine Science]

« Le consensus scientifique à ce sujet est plus solide que sur aucun autre […] à la seule exception des lois de la dynamique de Newton. » [Jim Baker, ancien responsable de la NOAA]

L’enfumage méthodique

Car oui, de nombreux acteurs puissants (pétroliers, électriciens, industriels lourds, politiciens…) ont un très fort intérêt s’opposer à la lutte contre le réchauffement, qui oblige à revoir notre mode de consommation.

Analysons.

Le lobbying

Processus classique : les entreprises dépensent des millions pour influencer les élus. Ainsi, en 2008, 90 millions de dollars ont été dépensés aux États-Unis en lobbying en matière de climat (100 000 $ par parlementaire…). Une étude du Center for Public Integrity dénombre plus de 4 lobbyistes par membre du Congrès sur ce thème – 3 fois plus que 4 ans auparavant. Les lobbyistes opposés à toute modification de la législation sont 8 fois plus nombreux que les autres…

En 2009, Bonner & Associates, une entreprise de lobbying travaillant pour l’industrie du charbon a envoyé de fausses lettres aux parlementaires américains leur faisant croire à une hostilité des citoyens et des ONG à l’égard d’un projet de loi sur le climat.

Le négativisme : l’exemple du tabac

Plus pervers encore, l’intégrité de la démocratie est désormais corrompue par un nouveau type de campagne destinée à tromper intentionnellement le public. Cette technique a été mise au point il y a des décennies par l’industrie du tabac. Celle-ci avait alors systématiquement introduit de la confusion au coeur du consensus médical qui établissait un lien entre le tabac et le cancer du poumon. Certains pollueurs au carbone ont ainsi recruté d’anciens cadres de l’industrie du tabac pour semer le doute dans les esprits.

« Il convient de créer le doute au sujet des risques pour la santé sans les nier réellement, en défendant le droit des gens à fumer, sans les encourager directement à le faire, en prenant parti pour une recherche scientifique objective comme seul moyen de résoudre la question des risques pour la santé. » [Tobacco Institute, 1972]

Dans le même esprit, je vous propose ce document exceptionnel, pour la première fois traduit (en bonne partie) en français. C’est un extrait d’un fascinant mémo interne de 1969 du cigarettier Brown & Williamson Tobbaco qui dévoile toute la stratégie qui se déroule sous nos yeux :

Proposition « Tabagisme et Santé »

Dans le cadre de notre réflexion visant à déterminer ce que nous pourrions faire pour améliorer la défense des cigarettes, j’ai étudié le problème comme pour le lancement d’une nouvelle marque. Voici un graphique où j’ai défini les éléments marketing de base que j’observe dans le problème de l’impact du tabagisme sur la santé. J’ai ainsi défini la cible comme « notre Consommateur », le produit comme « le Doute », le message comme « la Vérité bien présentée » et le concurrent comme « les Faits établis anti-cigarettes présents dans l’esprit du public ».

Nous avons choisi pour cible « notre Consommateur » pour plusieurs raisons :

  • c’est là où la désinformation à propos du lien entre tabagisme et santé a été concentrée ;
  • le Parlement et les agences fédérales sont déjà traités – et sans doute le plus efficacement possible – par le Tobacco Institute ;
  • • c’est un groupe qui n’a reçu que peu d’informations sur les aspects positifs du lien entre tabagisme et santé ;
  • c’est la force principale pour influencer le Parlement et les agences fédérales – sans un soutien de l’opinion publique, peu d’efforts seront consacrés à une croisade contre les cigarettes.

Nous avons choisi pour produit « le Doute » puisqu’il s’agit du meilleur moyen de lutter contre les « Faits établis » présents dans l’esprit du public. C’est aussi le meilleur moyen de créer une controverse. Cependant, le public estime qu’un consensus existe sur le fait que les cigarettes sont d’une certaine manière nocives pour la santé. Si nous réussissons à créer un doute au niveau du public, il y aura alors une opportunité pour communiquer à propos des liens réels entre le tabagisme avec la santé. Le doute est aussi la limite de notre « produit ». Malheureusement, nous ne pouvons pas prendre une position frontale contre les forces anti-cigarettes et dire que les cigarettes contribuent à une meilleure santé. Aucune information à notre disposition ne vient corroborer une telle déclaration.

Nous avons choisi pour message « la Vérité » à cause de son pouvoir de résistance durant un conflit et de supporter une controverse. Si dans nos efforts de promotion de la cigarette nous pouvons nous appuyer sur des faits bien avérés, nous pourrons dominer une polémique et agir avec l’assurance d’un intérêt personnel justifiable. [Mémo interne d’une grande firme de tabac, Brown & Williamson Tobbaco, 1969 – à lire sur Tobaccodocuments.org]

memo-tabac sante brown & williamson 1969

Cliquez pour agrandir…

NB. Je vous recommande cet article de la lettre du Collège de France sur ce sujet : La lutte contre le tabagisme : un cas d’école de la relation entre l’industrie, la science et l’État.

Tabac more doctors smoke camel

Les médecins préfèrent les cigarettes Camel (sic.)

 

Le négativisme : application au climat

On constate que rien n’a vraiment changé en termes de désinformation du public pour le manipuler, si ce n’est la taille de l’enjeu :

« Il faut faire du réchauffement climatique une théorie et non plus un fait. » [Mémo interne d’une grande entreprise de combustibles fossiles, années 2000]

« Il faut développer un message et une stratégie visant à façonner l’opinion publique à l’échelle nationale. » [Mémo interne d’une grande entreprise de combustibles fossiles, années 2000]

Ces industries ont ainsi mis en place un vaste réseau de désinformation. Elles payent des groupes relais, des sites internet, des « scientifiques » de second-rang afin qu’ils publient des milliers de pseudo-études, lettres, livres niant le réchauffement sur presque chaque aspect du consensus scientifique – ces derniers tristes sires se faisant ainsi de la publicité à bon compte, « allègrement » même…

Bien sûr certaines négateurs ne sont ni des hypocrites, ni des corrompus. Mais presque tous ne publient pas dans des revues de références, et seraient ignorés sans le retentissement donné par le réseau des pollueurs.

Par exemple, Exxon-Mobil finance une quarantaine de groupes qui travaillent à altérer notre compréhension du réchauffement climatique. En 2007, un de ses groupes a offert 10 000 $ pour tout article qui contesterait les découvertes du GIEC – de quoi susciter bien des vocations…

Une autre méthode consiste à remettre en question l’intégrité des chercheurs, en expliquant qu’ils auraient intérêt à soutenir la thèse du réchauffement pour avoir des budgets. C’est parfaitement ridicule, puisqu’un scientifique voulant obtenir des crédits aurait au contraire intérêt à défendre l’absence de réchauffement ; il lui sera beaucoup plus dur d’en demander pour défendre la vision largement partagée par toute la communauté scientifique… Et si un scientifique démontrait vraiment l’absence de lien sur le réchauffement, cela ferait évidemment de lui le scientifique le plus renommé – et le plus riche – de ce siècle, au lieu d’avoir son nom noyé dans la litanie des centaines de références d’un rapport du GIEC…

« Si le public venait à croire que le débat scientifique est clos, l’opinion sur le réchauffement climatique changerait aussitôt. il nous faut donc placer l’absence de certitudes scientifique au centre du débat. » [Mémo d’un consultant politique pour le président Bush]

« Quand il y a risque de perturbations graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour différer l’adoption de telles mesures » [Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, 1992]

Le négativisme : infiltration du Pouvoir

Début 2001, le président Bush a nommé Phillip Cooney pour conduire la politique environnementale de la Maison Blanche. Cooley était un avocat sans formation scientifique, qui avait été durant les 6 années précédentes lobbyiste pour les pétroliers, et principal responsable de la campagne menée par les firmes pétrolières pour tromper les citoyens sur cette question. En 2005, une note de la Maison blanche rédigée par Cooney fuita dans la presse :

Cooney avait soigneusement expurgé le texte de toute mention sur les dangers que posait le réchauffement climatique :

Note Cooney 2005

Texte initial : Le réchauffement provoquera la régression des glaciers de montagne, et accélérera la fonte des sommets neigeux dans les régions polaires. Les taux de débit vont se modifier et les inondations potentielles se voir altérées d’une manière qui n’est pas encore bien comprise. Il y aura un changement significatif de la saisonnalité du débit, qui aura un impact sérieux sur les populations natives dépendant pour leur survie de la pêche et de la chasse. Ces changements seront encore compliqués par des modifications des régimes de précipitation et par une possible intensification et une fréquence accrue des évènements hydrologiques. Réduire les incertitudes existant aujourd’hui dan sla compréhension des relations entre la crise climatique et l’hydrologie arctique est essentiel.
Note manuscrite : à partir d’ici, s’écarter du sujet « stratégie de recherche » pour parler plutôt de découvertes / réflexions purement spéculatives. {straying from research strategy into speculative findings/musings from here}

Cette révélation mis la Maison blanche dans l’embarras, et Cooney finit par démissionner.

Le jour suivant, il était embauché par Exxon Mobil….

« Cooney a censuré de l’ensemble des rapports officiels le point de vue des scientifiques du gouvernement pour lui substituer celui des lobbys du pétrole et du charbon. ainsi, pendant huit ans, le pouvoir exécutif s’est rendu complice de l’effort engagé pour induire en erreur les citoyens américains quant au danger du réchauffement climatique. » [Al Gore, Choisir Maintenant]

Un long rapport d’enquête de la journaliste Sharon Begley conclut :

« Depuis la fin des années 1980, cette campagne, coordonnées et financée par des contradicteurs scientifiques, des think tanks et l’industrie, a créé un doute paralysant sur le changement climatique » [Sharon Begley, journaliste]

« En ignorant le consensus scientifique, sur des questions aussi cruciales que le changement du climat mondial, [le président Bush et son administration] menacent l’avenir de la Terre » [Appel du 21 juin 2004 signé par 48 prix Nobel]

Le négativisme : étapes

On peut constater que cette désinformation est passée par plusieurs étapes :

  • la première, évidente, dans les années 1990, a été de nier tout simplement qu’il y ait un réchauffement climatique :

ICE Chicken Little

« La poule mouillée » : publicité de 1992 de l’Information Council for the Environment, financé par le lobby pétrolier

(Lire ici le passionnant dossier Fausser le débat sur cette campagne)

  • le deuxième est venu après plusieurs années de températures record et de recul des glaciers, qui ont interpellé l’opinion publique. Il consiste à reconnaître le réchauffement, mais à soutenir qu’il est sans lien avec les 90 millions tonnes de gaz à effet de serre que nous relâchons chaque jour dans l’atmosphère (sic.) ;
  • la troisième a été de reconnaître que l’homme est responsable d’un réchauffement, mais d’affirmer qu’il est néanmoins principalement dû à des tendances naturelles ;
  • la quatrième est un « mix » variable, consistant à affirmer qu’en fait le réchauffement est bon pour la planète (sic. !), ou que nous pourrons facilement nous y adapter, ou que les solutions à apporter sont pires que le mal, ou enfin, qu’on ne peut strictement rien y faire… Bref, surtout ne faisons rien.

Le but de tout ceci n’est évidemment pas de convaincre, mais de semer le doute, d’entretenir la confusion, pour paralyser l’action politique.

Avec succès jusqu’à présent.

Car ils s’appuient sur la méfiance de plus en plus forte du public, sur cet inquiétant « complotisme » de plus en plus présent, alimenté par la puissance du web (c’est très bien de pouvoir faire des blogs, mais il n’y a pas derrière que de la compétence ou de l’honnêteté malheureusement, ce qui peut embrouiller le public) – sur le 11 septembre commandité par les américains, sur DSK « piégé » par la CIA, sur le réchauffement climatique… D’ailleurs, vous même n’allez probablement pas faire suivre cette masse de billets à vos contacts, alors qu’un joli graphique erroné montrant une fausse corrélation entre le réchauffement et disons l’activité volcanique des 5 dernières années ferait le tour du web sur le thème du « on nous ment »… 😉

Le rôle des médias

Les médias ont une grande responsabilité en l’espèce, d’autant qu’ils ont de moins en moins de moyens et de temps pour vérifier les informations.

En 2004, Naomie Oreskes, une scientifique de l’Université de San Diego a publié une étude sur les articles scientifiques traitant du réchauffement climatique au cours des 10 années précédentes. Sur un échantillon de 928 articles, soit environ 10 % du total, 25 % traitaient de détails n’impliquant aucun débat sur le fond. Sur les 75 % restant, le pourcentage de ceux qui contredisaient le consensus scientifique était de… 0 ! Une polémique a suivi cette étude, expliquant qu’en fait 34 études, soit 4 % (sic.), contredisaient le consensus, avant que les contradicteurs ne finissent eux-mêmes par admettre qu’il n’y avait en fait qu’un seul article contredisant le consensus (sur 928…), qui n’était en plus qu’une simple opinion de deux cadres de l’industrie pétrolière…

A contrario, une autre étude (Boykoff & Boykoff, 2004) portant sur 14 années d’articles sur ce thème publiés dans les 4 principaux journaux américains a montré que plus de 50% donnaient en partie raison à l’affirmation, contredite par les scientifiques, selon laquelle l’homme ne joue aucun rôle dans le réchauffement du climat :

Médias articles climat

« Ce qu’ils essaient de faire, c’est de mettre le savoir scientifique sur le même plan que l’opinion politique. Après tout, si le savoir scientifique est de même ordre que l’opinion politique, alors l’opinion de chacun a la même valeur. Il n’y a plus de faits. Et, s’il n’y a plus de faits, il n’est pas plus légitime d’agir sur les problèmes environnementaux que de ne pas agir. » [Michel Oppenheimer, climatologue]

« [Dans les médias] D’un côté, il y a le consensus scientifique, de l’autre – sur un pied d’égalité -, les théories fumeuses des négateurs financées par l’industrie. » [Al Gore, Choisir Maintenant]

Sur ce sujet des medias, je laisse la parole à l’excellent et drôle Jean-Marc Jancovici, créateur du site Manicore, qui résume à merveille ce sujet :

Aux États-Unis, un procès a montré qu’en 1995, la coalition de lobbying des pétroliers contre le réchauffement climatique (GCC) a financé pour son compte une étude scientifique qui a en fait montré que le consensus était « bien établi et ne pouvait être nié » et que les théories des négateurs « n’offraient pas d’arguments convaincants contre le modèle établissant la responsabilité des émissions de gaz à effet de serre dans le changement climatique ». Cette partie de l’étude a été censurée, et la GCC a diffusé aux législateurs et journalistes du monde entier un « argumentaire » expliquant que « le rôle des gaz à effet de serre dans le changement climatique n’est pas bien compris ».

« Dans le courant de l’année 2005, les Académies des sciences des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Chine, de l’Inde, de la Russie, du Brésil, de la France, de l’Italie, du Canada, de l’Allemagne et du Japon ont formellement adopté le consensus émis par le GIEC. Néanmoins, les gros pollueurs ont continué leur campagne mensongère pour convaincre les médias et le public qu’il y avait un débat au sein de la communauté scientifique. Et les médias ont continué, ici et là, à donner un traitement équivalent aux arguments des négateurs financés par l’industrie. » [Al Gore, Choisir Maintenant]

En 2006, la Royal Society of London (l’équivalent de l’Académie des Sciences) a demandé publiquement à ExxonMobil de cesser de déformer la théorie scientifique du réchauffement climatique, et exprimé « son regret quant à l’idée inexacte et trompeuse du changement climatique » que l’entreprise continuait à véhiculer auprès du public. Elle a publié une étude montrant que cette entreprise donnait des millions de dollars à trente-neuf groupes « qui désinforment le public sur le changement climatique ». En 2008, la firme a finalement annoncé qu’elle cessait ses contributions à plusieurs de ces groupes, mais il s’avère en fait qu’elle persiste dans ses soutiens…

Dans le billet suivant, vous trouverez… le dernier billet de cette série ! 🙂

29 réactions et commentaires

  • france41 // 21.01.2012 à 06h16

    Peut-on appliquer cette méthode de désinformation au cas de l’amiante?.La justice se pose la question.

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  • Henri-Georges Naton // 21.01.2012 à 07h52

    Merci pour cet excellent papier, il défini très bien la supercherie du débat scientifique dans les médias… Je suis un modeste chercheur sur les environnements du passé et je peux dire que le consensus est grand sur les questions d’évolution du climat au cours des temps géologiques, je n’ai jamais rencontré dans la communauté des quaternaristes (géologue travaillant sur le Quaternaire), de chercheur remettant en cause les conclusions du GIEC… Les Chevaliers de la Terre Plate n’oseraient pas se pointer dans nos rencontres scientifiques, ils y seraient tout bonnement étrillés.
    Bravo pour votre blog, si bien écrit et si bien documenté

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  • yannthi // 21.01.2012 à 09h00

    Ne peut-on lier la sensibilité des médias (classiques et internet) aux arguments des négateurs par le manque de formation scientifique (au moins à l’épistémologie) dans l’éducation ?

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  • samuel // 21.01.2012 à 09h26

    Ce qui est dommage, c’est qu’au départ personne n’est rappelé qu’il est normal que le climat change (les dernières ères glacières sont de mémoire autour de -4000 et -10000).
    Mais que le danger c’est d’accéléré le changement, car nos écosystèmes (le vivant lui il s’adapte) vont ce fragilisés n’ayant pas le temps d’évoluer et nos habitudes par rapport au climat (surtout si on perd le gulf stream).
    Après, c’est tout le temps pareil, l’approche global des ogms est du même niveau.
    On choisit un maïs qui résiste à un herbicide, ce qui revient à concentré l’usage de cette herbicide, alors que tout le monde redoute les résistances accélérés par la concentration (antibiotique, herbicide).
    Mais y à un tel cloisonnement entre les spécialités, qu’il suffit comme allègre de ce cacher derrière un médian de température dans les climats tempérés pour ne plus voir les écarts types dues à l’accélération.

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    • samuel // 21.01.2012 à 09h48

      pour préciser, les spécialités c’est très bien, mais prisonnier d’un langage et d’habitude cognitive, il est devient très compliqué de l’expliquer à une autre discipline.
      Alors que de la Grèce Antique, d’une Florence à son apogée, des cabinets de curiosité du XVIII (je crois), jusqu’au début du siècle, la science c’est toujours nourrit de rencontre entre les spécialités voir d’un regard supplémentaire avec de l’art (est-ce pour rien si le cubisme et la relativité apparaisse à la même période, mais y à tellement d’exemple 🙂 ).

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      • samuel // 21.01.2012 à 15h44

        puisque j’ai parlé de résistance aux antibiotiques et que la thématique est sur l’incompréhension du GIEC par l’opinion. Il y a d’autres domaines d’incompréhension, si il y en a qui s’intéresse à la biologie et à la phagothérapie il y a une émission sur arte le jeudi 26 janvier à 22h20.
        Je me permet d’en faire la promotion, car c’est grâce à un immunologue (DC Dublanchet), qui a lutté toute sa carrière contre la logique simple « grâce aux antibiotiques il n’y aura plus de problème d’infection bactérienne », dont on paye les résistances aujourd’hui.

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  • Miguel // 21.01.2012 à 09h37

    …Suite de mon message précédent, vous pensez donc que les ‘top manager’ vont accepter la bérézina? Permettez moi d’en douter… un témoignage actuel est : http://greekcrisisnow.blogspot.com

    A mon sens, on sera tondu comme eux avant que ça bouge, et si l’on regarde 1934, c’était l’enfer!

    Je maintiens que vos analyses sont ‘ce que l’homme devrait suivre comme voie » mais l’homme étant une sale bête, jamais il ne va suivre ce chemin….

    Comment appliquer vos conseils (pacifiquement) reste une question ouverte et sans réponse…. 

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  • Sed Labonne // 21.01.2012 à 10h53

    Mais non, il n’y a pas de réchauffement !
    Et quand bien même en décèlerions-nous un que l’homme n’y serait pour rien. La piste de la responsabilité de Dieu est la seule possible.
    Tous les travaux allant contre ces évidences sont l’oeuvre de groupuscules sataniques à tendance crypto-philharmonique.
    Et d’ailleurs, contrairement à ce que dit M. Naton, la terre est plate, comme je l’ai largement démontré dans mes nombreuses publications dans Pif Gadget et Newlook !
    (Au fait, c’est quoi l’adresse d’Exxon pour palper les 10 000$ ?)

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    • step // 23.01.2012 à 13h39

      crypto-philharmonique… c’est doux à l’oreille ^^

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  • Moi // 21.01.2012 à 15h33

    Ce qui m’amuse ce sont surtout ces gens convaincus qu’ils ont, eux, un vrai sens critique et qui se font aisément manipuler comme des veaux par des multinationales sans scrupules.

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    • step // 23.01.2012 à 13h42

      Principe numéro 1 de « l’empapaoutage ». Faire croire à l’autre qu’il est intelligent et qu’il va gagner quelque chose (sexe , argent) dans l’opération. Une fois qu’il est lancé, enlever la promesse. Ce qui est formidable c’est qu’il va continuer, car il vaut mieux dans notre monde être ridicule que se dédire.

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      • Moi // 23.01.2012 à 23h23

        step, c’est tout à fait ça. Tu travaillerais pas dans la vente par hasard? 🙂

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  • Alain34 // 21.01.2012 à 16h26

    Oui, mais…
    Le « doute » n’est pas le négativisme, c’est même tout le contraire, surtout en matière de science. Voir Aristote, Thomas d’Aquin, Descartes et les autres…
    Alors, oui, il y a réchauffement, oui, le travail du GIEC (surtout qu’il va contre tous les lobbys possibles et imaginables, y compris les plus puissants – mais ça n’en fait pas une ‘preuve’), oui l’homme en est fort probablement la cause et sans doute principalement a cause de ses rejets de CO2… mais => « qui sait, les conclusions changeront-elles peut-être un jour… » 🙂
    Ce qui me dérange le plus ce sont les conclusions tirées et les actions menées contre et la peur qui va avec.
    Oui, il faut faire en sorte de limiter l’impact de l’Homme sur la nature (réchauffement et le reste), mais imaginer que l’on pourra inverser la tendance est a mon avis plus que contre productif. L’Homme (occidental) a merdé, par ignorance comme souvent, maintenant il sait, il doit limiter la casse. Revenir en arrière est illusoire, tout comme vouloir contraindre les pays émergent… par contre, il faut les sensibiliser de sorte a ce que leur impact sur le climat soit plus limité. Mais l’Homme n’est pas très doué pour apprendre des erreurs des autres.
    Plutôt que de faire peur, je pense qu’il serait plus productif de réfléchir a comment on va vivre _avec_ ce réchauffement climatique malheureusement inéluctable !
     
    En gros, je pense pas que l’académie des sciences ait tort, loin de là, mais que les actions politiques qui en découlent où que certains veulent nous imposer suite a ces études soient les plus intelligentes.
    Comme souvent, le constat est bon, les solutions a apporter, boaf… 
     
    PS : difficile de commenter un article sur le négativisme si on ne peut pas critiquer et douter un peu 🙂

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  • Christian // 21.01.2012 à 17h13

    [Modéré, les règles sont claires et répétées 3 fois]

      +0

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  • JPS1827 // 21.01.2012 à 17h15

    Cette série sur le climat était remarquable de bout en bout. Je suis tout à fait d’accord avec ce que dit Jankovici. Le seul bémol est que je trouve que les médias ne jouent en général pas bien leur rôle de relais des conclusions établies par des groupes d’experts. Elles prennent les gens pour bien plus idiots qu’ils ne sont et préfèrent systématiquement un matraquage à sensation à une véritable vulgarisation scientifique. Comme je l’ai déjà dit ceux qui prétendent dénoncer une pensée unique font le plus souvent état eux-mêmes d’une pensée… unique. On peut remercier d’Olivier de nous avoir fourni en la structurant une documentation aussi importante qui est un outil précieux pour comprendre les développements à venir sur le sujet.

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  • Jacques Coeur // 21.01.2012 à 17h38

    Douter est légitime et constructeur, d’ailleurs le GIEC ne fait pas autre chose, et ce pour une bonne raison : ce sont des scientifiques.
    Là où un politique parle de certitude, le scientifique parle de mesure, c’est un tout autre monde. Il suffit de lire les différents rapports du GIEC, les scientifiques ont des chiffres, ils les traitent et en tirent des théories possibles selon les meilleures probabilités. 
    De fait, le GIEC ne parle pas de certitude quant à l’influence anthropique du déréglement climatique mais de fortes probabilités. Ils peuvent se tromper, certes, et dans ce cas ils devront porter la responsabilité de notre éventuel changement de vie dues aux mesures prises. Mais si ils ont raison, alors il est indispensable de trouver des solutions, et dans ce cas, c’est aux politiques de prendre les mesures nécessaires.
    Mais la démocratie comporte un gros défaut : c’est le concours des masses. Autrement dit, et selon de Tocqueville : la démocratie n’est qu’une longue suite d’exercices démagogiques. C’est vrai au point que le directeur de campagne d’Al Gore avait dit aux écolos : « le minimum que vous demandez est au delà du maximum que l’on peut se permettre de dire ». Fermer le ban.
    Car, il ne faut pas croire, le politique ne fait jamais que promettre ce que la foule veut entendre. La foule c’est nous, et nous ne sommes absolument pas d’accord pour changer notre façon de vivre.
    Il y a trois ans de cela, j’ai organisé une réunion publique pour parler de l’influence des transports dans notre quotidien, avec introduction aux énergies, historique climatique, rapport de pollution, etc… Le public était ravi et plusieurs étaient enthousiastes. Mais depuis, que s’est-il passé ? Rien.
    Prendre conscience de la situation n’est déjà pas facile, envisager les solutions encore moins, les approuver passe encore, mais les mettre en pratique, alors là…
    En bref, l’état du monde demande un changement radical de notre quotidien, le politique peut en avoir conscience mais il ne saurait contrarier son électorat. Et son électorat, il veut bien se payer de bonne paroles, mais surtout ne pas toucher à son train de vie.

    « Les être humains préfèrent souvent aller à leur perte plutôt que de changer leurs habitudes. » L. Tolstoï

     
    Bravo à Olivier pour ces très bons articles, et merci de parler de J.M. Jancovici. J’engage tout à chacun à prendre connaissance de son site où l’on trouve réponse à toutes nos questions concernant les problèmes énergétiques, et plus : www.manicore.com

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    • Alain34 // 21.01.2012 à 18h38

      « En bref, l’état du monde demande un changement radical de notre quotidien, le politique peut en avoir conscience mais il ne saurait contrarier son électorat. »
      On en a un bel exemple en ce moment…
      Réchauffement climatique, CO2 taxé pour lutter contre (mais on se fout royalement des autres polluants issus des bagnoles), mais l’essence augmente alors certains nous promettent de limiter son prix… Jancovici doit sauter au plafond… Nucléaire dangereux, mais renouvelable trop cher, donc on bouge pas, mais l’électricité va augmenter soit disant a cause du renouvelable.. et on continu a construire des habitation mal isolés chauffé avec des grilles pains. etc etc… On fait fabriquer des biens de consommation courante a l’autre bout du monde tant leur transport coute peu cher et on nous parle de relocaliser l’industrie. On nous parle de la monté des océans, des iles qui vont disparaitre a cause du réchauffement, etc etc et on par une semaine en vacances en avion au bout du monde pour admirer les jolis poissons tropicaux. Et on continu de construire « les pieds dans l’eau »… la mer emporte les plages ? on ré-ensable a grand frais… etc etc… la liste est longue, très longue…
      On marche sur la tête.

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  • Jacques Coeur // 21.01.2012 à 18h05

     Et je ne pense pas seulement au lobby nucléaire, mais aussi et surtout au lobby anticommuniste (très puissant aussi !)

    Le nucléaire n’est absolument pas en état de remplacer le pétrole : ni par sa simplicité d’utilisation (l’électricité est pratique mais peu stockable), ni par son rendement énergétique, et ni par son gisement (consommation pétrolière 46 000 TWh, production électrique nucléaire 2 700 TWh).

    Les anticommunistes défendent la thèse du réchauffement climatique ?!?

    le CO2, qui n’est absolument pas toxique

    Je ne vous conseille pas de respirer du CO2, vous ne le respireriez pas longtemps. Notez que se mettre sous le pot d’échappement de sa bagnole est une méthode de suicide assez usité. 😉
    D’autres part le CO2 n’est pas épinglé par le GIEC pour sa valeur toxique mais pour son PRG (potentiel de réchauffement global) et son incidence sur l’effet de serre. Il fallait une valeur de référence : c’est le CO2. C’est critiquable, je vous l’accorde, mais il fallait un point de départ.

    on sait aujourd’hui comment faire du pétrole avec du CO2, de l’eau, de la lumière et des micro-algues. Apparemment, ça marche.

    On peut créer de l’énergie à partir de tas de solutions, ce n’est pas ce qui manque. Ce qui pose problème c’est le rendement énergétique et l’utilisation de la solution à l’échelle industrielle. Aujourd’hui, nous n’avons rien qui puisse remplacer le pétrole. Et je ne parle même pas du pétrole du siècle dernier.
     
     

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    • Joe Liqueur // 21.01.2012 à 18h33

      @ Jacques Coeur
       
      « Le nucléaire n’est absolument pas en état de remplacer le pétrole » : je sais bien… et surtout pas pour la pétrochimie ! Par contre il me semble que le « rendement » (du moins si vous parlez bien de densité d’énergie) des matières premières fissiles est nettement supérieur à celui des hydrocarbures utilisés comme combustibles (je crois que Jancovici explique ça très bien). Et avec la fusion, ce sera encore beaucoup plus. Les technologies de stockage de l’électricité vont elles aussi progresser en terme de densité d’énergie (avec les supercondensateurs par exemple). Et il y a aussi l’hydrogène, peut-être intéressant. Pour l’anticommunisme, voir ici, billet du 31 décembre.
       
      « Le CO2 n’est pas épinglé par le GIEC pour sa valeur toxique mais pour son PRG (potentiel de réchauffement global) et son incidence sur l’effet de serre. Il fallait une valeur de référence : c’est le CO2. C’est critiquable, je vous l’accorde, mais il fallait un point de départ. » Je sais bien, ça aussi… Je faisais simplement remarquer qu’aux concentrations actuelle et même future, le CO2 n’est en rien toxique, et qu’il y a beaucoup de marge !
       
      Enfin, le procédé de BFS permet non pas de remplacer le pétrole, mais de remplacer le pétrole fossile… par un « biopétrole », si l’on peut dire. Parce qu’avec leurs « bioréacteurs » ils font bien une sorte d’hydrocarbure – tout en capturant du CO2, ce qui est encore mieux, non ? (voir mon billet du 5 janvier, note 6). La technologie est encore très jeune, mais quand vous dites qu' »aujourd’hui nous n’avons rien », j’ai envie de vous répondre : mais demain, si.

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      • Jacques Coeur // 21.01.2012 à 19h37

        Concernant les anti-communistes, je ne m’étendrai pas, mais je trouve la formulation curieuse. ^^
         

        Je faisais simplement remarquer qu’aux concentrations actuelle et même future, le CO2 n’est en rien toxique, et qu’il y a beaucoup de marge !

        Comme cela, nous sommes d’accord. Mais  encore une fois ce n’est pas l’aspect toxique du CO2 qui est impliqué dans l’effet de serre.
         
        Pour le TRE on ne parle pas de densité énergétique mais il faut le comprendre comme allant du puit à la roue. Or, le TRE du nucléaire est en deça de celui du pétrole. Quant aux coûts cachés…
        C’est vrai que l’on pourrait faire la même remarque avec le pétrole. 🙂
         
        L’avenir de la fusion est hypothétique, et au mieux la production à échelle industrielle ne se fera pas avant une bonne cinquantaine d’années, et là, je suis optimiste.
        L’hydrogène est mort-né, sauf si nous parlons d’éventuelles solutions futures.
        Le BFS est une solution technologique parmi d’autres qui ne peut en aucun comparer son TRE avec celui du pétrole.  
        Pour faire court, et je me répète, rien aujourd’hui ne peut remplacer le pétrole par sa facilité d’utilisation et son TRE. Et si des solutions pointent le nez c’est simplement que le coût du pétrole augmente.
         

        vous dites qu’”aujourd’hui nous n’avons rien”, j’ai envie de vous répondre : mais demain, si.

        Etre optimiste, c’est constater qu’aujourd’hui il n’existe rien pour remplacer les énergies fossiles, et parier sur un futur hypothétique.

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  • yannthi // 21.01.2012 à 19h44

    A mon avis, il y a une autre raison de baisser la consommation des combustibles fossiles source des émissions des gaz à effets de serre (directes par combustion/CO2, indirectes par l’agriculture intensive/méthane) : le pic (ou plateau) de production de ces combustibles qui risque d’entraîner de graves troubles.
    Ainsi, on élimine deux menaces avant que l’une (au moins) ne nous atteigne de plein fouet.
    Malheureusement, il semble que dans de moments de crises, les fous (qui regardent le doigt) sont bien plus nombreux que les sages (qui regardent la lune).

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  • Galuel // 21.01.2012 à 20h43

    Excellent post du début à la fin ! J’approuve à 100%

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  • Christian // 21.01.2012 à 21h42

    Olivier,. Je prends note que j’ai été censuré deux fois, pour avoir osé exprimer  l’opinion que les vrais scientifiques doutent en permanence. Et que le doute est à la base de la réflexion scientifique. Les vrais scientifiques approuveront. . La moindre des politesses serait d’expliciter les raisons pour lesquelles mon post a été censuré.

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  • Frédéric Mahé // 26.01.2012 à 10h55

    Bonjour,
    Excellent billet. Je me demande par contre si dans la phrase : un vaste complot (fourbi par les scientifiques, il ne faudrait pas écrire ourdi plutôt que fourbi.
    Merci pour ce gros travail pédagogique et bonne continuation.

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  • Raymond Lutz // 29.03.2012 à 01h31

    Mille fois merci M. Berruyer! 

    Pour le bénéfice des lecteurs qui ne lisent pas l’anglais, vous pourriez mentionner ici (peut-être l’avez-vous fait ailleurs?) les dernières fuites relative au Heartland Institute, couvertes entre autres par The Guardian, eg

    « Climate sceptics – who gets paid what? »
    http://www.guardian.co.uk/environment/2012/feb/15/climate-sceptics-pai-heartland-institute

     

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  • Dan // 01.06.2013 à 13h40

    L’Académie des Sciences brille par parfois par sa « malheureuse » dialectique. Ce sont des scientifiques, il faut leur pardonner…

    On peut en effet parfaitement dire aussi, sans se tromper !, que l’augmentation du CO2 est incontestablement due à l’activité volcanique, aux vaches qui pètent et bien entendu à l’humanité, puisque chaque molécule de CO2 émise participe à l’augmentation du CO2.

    Merci donc de ne pas profiter de la – trop – belle occasion donnée pour crier au loup inutilement.

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