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Quelques ordres de grandeur du réchauffement planétaire

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Suite à ce billet sur le climat, je vous propose un court billet en complément permettant de vérifier les ordres de grandeur du réchauffement planétaire, par un calcul assez simple…

Rappelons pourtant que la consommation des énergies fossiles représente un équivalent de 37 milliards de litres de pétrole par jour. Soit, pour mieux percevoir, près de 450 000 litres par seconde, soit environ 1 piscine olympique toutes les 6 secondes.

Cela finit par beaucoup polluer l’atmosphère. 1 litre de pétrole produit, environ, 2,5 kilos de gaz carbonique CO2. On arrive donc à environ 35 milliards de tonnes de CO2 rejetés par an (soit 35 GigaTonnes ou Gt). On a donc ceci pour les émissions de CO2 (totales depuis 1750, et uniquement pour les énergies fossiles depuis 1960) :

Or l’atmosphère pèse environ 5,2 millions de Gt, elle est constituée de 0,0614 % de CO2 en masse (et 0,0405 % en volume) soit 3 200 Gt de CO2 (source). On mesure conventionnellement la concentration des composants de l’atmosphère en « partie par million » ou ppm, soit la millionième partie de l’atmosphère en volume. Des chiffres précédents, on tire qu’une concentration de l’atmosphère en CO2 de 1 ppm correspond à 7,9 Gt de CO2.

Les émissions humaines issues des combustibles fossiles étant de 35 milliards de tonnes de CO2 par an, elles augmentent donc la quantité de CO2 dans l’atmosphère de plus de 4 ppm par an.

Mais en fait, comme il y a d’autres émissions que celles dues aux seules énergies fossiles (en particulier celles liées aux changements d’utilisation des sols), les émissions sont en fait d’environ 41 Mdt – soit plus de 5 ppm par an.

Mais par chance, cette hausse est contrebalancée par captations naturelles : les océans en absorbent environ 9 Mdt et les terres également 10 Mdt. L’augmentation totale de CO2 dans l’atmosphère est donc d’environ 22 Mdt par an, soit un peu moins de 3 ppm par an. C’est exactement ce qu’on constate pour le CO2 dans l’atmosphère (premier graphe, concentration totale ; second graphe : augmentation annuelle)

Bref, on sait très bien ce que devient le pétrole qu’on brûle : sans grande surprise, il pollue l’atmosphère, et vu les quantités émises, c’est tout sauf négligeable…

(pour ceux qui auraient encore un doute, sachez que les scientifiques savent que le CO2 émis tous les ans vient bien des énergies fossiles, en raison de sa concentration isotopique particulière)

Enfin, dernier calcul de coin de table : le CO2 est responsable d’environ 26 % de l’effet de serre de la planète (les autres sont la vapeur d’eau pour 60 % et l’ozone pour 8 % et le méthane pour 6 % – source). Celui-ci permet à la Terre de passer de -18 °C à + 15 °C (source), soit + 32 °C, dont 8 °C environ pour le CO2.

Comme l’atmosphère est passée durant le XXe siècle d’une concentration de 300 ppm de CO2 à 400 ppm, il est finalement assez peu surprenant de constater que la température a augmenté d’environ 1,5 °C…

Je terminerai par un petit hommage à Svante Arrhenius, qui a proposé la première estimation de l’impact du niveau de dioxyde de carbone sur les températures terrestres en… 1896 (dans cet article):

Inquiet des conséquences sur l’atmosphère de l’exploitation du charbon, il a alors prédit qu’un doublement (2.0) de la concentration en CO2 (« carbon acid ») induirait une hausse des températures de 5,7°C à nos latitudes – ce qui n’est qu’assez peu supérieur (de moins d’1°C) aux estimations actuelles…

P.S. Comme d’habitude, nous rappelons à tous ceux qui veulent expliquer en commentaire à quel point la grande masse des climatologues a tort, de proposer plutôt un papier scientifique au magazine Science et d’en débattre avec eux après publication – ce n’est pas l’objet de l’espace commentaire de ce blog. (voir aussi ces éléments de discussion à la fin de ce billet), et nous serons forcés de les supprimer…

EDIT : 3 graphes de plus :

Bilan météorologique 1900-2017

Date des vendanges

Pour mémoire… Merci le Gulf Stream…

Les températures depuis 2 000 ans (sources et légende ici) :

Commentaire recommandé

Doctorix // 09.02.2018 à 10h24

L’augmentation du CO2 s’accompagne d’une forte croissance des plantes.
C’est ainsi q’en passant de 300 à 400ppm, on a augmenté les surfaces terrestres vertes de 18 millions de km2. Et dans les serres, on fait passer le taux de 400 à 1000 ou même 1600 ppm avec une formidable croissance des plantes et une multiplication des fruits, en nombre et en grosseur.
Dans les sous-marins, on tolère un taux de CO2 de 10.000 ppm.
Donc le CO2 n’est vraiment pas un toxique, mais nous est tout à fait bénéfique.
Enfin, la capacité d’absorption du CO2 atmosphérique est quasi saturée (ce sont deux petites bandes à 20 et 70 THerz), et si on doublait le taux de CO2, il n’y aurait quasiment aucune incidence sur l’effet de serre.
On est en présence d’un mythe anti-scientifique et d’une escroquerie planétaire.
Avec tout un tas de gogos panicards pour les gober.
La peur est un excellent moyen de ramasser du blé.

305 réactions et commentaires - Page 2

  • Wissenmeyer // 10.02.2018 à 21h41

    Je trouve que l’on se focalise un peu trop sur le CO2 et le méthane . Cela entrainant des discussions sans fin sur leur influence ou leur absorption . Et si on réfléchissait plus simplement . Depuis 1950 la population a grandi de 2 à 7 milliards , le nombre d’animaux de  » consommation  » a été multiplié par 4 . Oui et ? On a tous un température corporelle de 37° environ et on aime tous et toutes avoir chaud . Ensuite on s’éclaire , on s’achète des équipements électroménagers et électroniques , des voitures et aucun des ces appareillages ne gère correctement la déperdition thermique . Bref l’humain par sa seule présence contribue à augmenter la température terrestre , et cela même si les océans , les forets et les diverses cultures absorbe tout le CO2 que nous émettons .

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    • baretous // 11.02.2018 à 13h00

      Et tout le monde prends l’avion sans s’interroger sur les quantités astronomiques d’oxygène absorbée
      pour aller faire de la chaise longue à Phuket …

      Etre martien sur terre c’est pour beaucoup de gens n’être encore jamais monté dans un aéroplane.

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  • Martin Isabelle // 10.02.2018 à 21h44

    « Mais en fait, comme il y a d’autres émissions que celles dues aux seules énergies fossiles (en particulier celles liées aux changements d’utilisation des sols), les émissions sont en fait d’environ 41 Mdt – soit plus de 5 ppm par an. », peut-on lire dansl’article.
    Que signifie « changement d’utilisation des sols »? Autre que déforestation, comme précisé dans le graphique relatif à ce sujet.
    Merci.

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    • Un_passant // 11.02.2018 à 11h13

      Il s’agit probablement du bétonnage des sols qui signifie plus de ruissellement et moins de végétation.

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    • Tikehau // 12.02.2018 à 14h04

      Il s’agit de la mise en culture intensive des sols.

      Exemple : après déforestation de forêts tropicales (ayant pour vocation de capturer du CO2) réalisation de plantations de soja ou de palmiers à huile (relâchement du CO2 contenu dans les sols travaillés).

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  • kervennic // 11.02.2018 à 00h29

    Rejoignez le reseau survivre, le reseau des resistants qui veulent resister a l’effondrement industriel.
    Apprendre a nouveau a utiliser sa force physique et la puissante intelligence pratique de nos ancetre pour se passer du petrole et fuir l’holocauste indutriel.

    Aucune machine ne pourra jamais fendre aussi efficacement du bois qu’un etre humain. Aucun morceau de bois ne se ressemble, n’a grandit de la meme facon. Le cerveau humain peut l’analyser en quelques seconde, tapper exactement au point faible et faire eclater le bois avec une depense energetique representant une fraction de ce que depense une fendeuse.

    C’est au prix de l’effort physique que nous retrouverons notre dignite, notre independance et notre place au sein de la nature.

    Survivre a l’effondrement industriel,
    Labro, Lugan, Aveyron.

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  • Brigitte // 11.02.2018 à 09h41

    La bataille du changement climatique rappelle celle entre défenseurs de la génération spontanée et de la multiplication microbienne, qui a donné naissance à la microbiologie, source de progrès importants en médecine y compris aujourd’hui avec le microbiote.
    La génération spontanée a rendu l’âme et les armes. Il en sera de même des climato-sceptiques.
    Si les décideurs ce sont ralliés pour la plupart (Trump fait exception) au consensus scientifique, ce n’est pas par souci de sauver la planète mais la croissance…qu’elle que soit sa couleur. Les technologies « vertes » ont le vent en poupe, parfois de façon incohérente, mais nul ne peut contester qu’elles marquent un tournant industriel et énergétique.
    Hélas, le vrai problème est ailleurs. Il est dans la doxa de la croissance, qui nous condamnent à détruire notre planète.
    La solution: marquer une pause et regarder en arrière pour faire l’inventaire de ce qui peut encore être sauvé. Retour vers le futur!

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    • Narm // 12.02.2018 à 09h10

      La bataille du changement climatique n’a donc rien à voir avec un réchauffement climatique ?

      Donc quel rapport avec les climatos ?

      “, ce n’est pas par souci de sauver la planète mais la croissance…qu’elle que soit sa couleur. ”

      ceci est une abération
      la croissance provoque justement la destruction de la planète, non ?
      Qu’est ce que la croissance : vendre plus de voitures d’Airbus et d’avions de chasses ? ah – ah

      Alors cela va « continuer » ce réchauffement climatique

      (je ne comprend pas pourquoi ce texte a pu être modéréré. j’ai remplacer connerie par abération, ce débat est constructif, non ? puisqu’il traite du réchauffement)

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  • Un_passant // 11.02.2018 à 11h39

    Le truc, c’est que l’on ne sait pas pourquoi le CO2 a baissé ou augmenté à certaines périodes. Tout ce que je trouve comme informations aboutit à des conclusions contradictoires.

    Pire, si on se base sur la théorie d’acidification des océans (ou plutôt l’impact théorique sur le plancton) et bien… la machine ne devrait pas pouvoir s’inverser, on ne devrait même pas être là pour en parler.

    On est actuellement incapable de simuler les courant océaniques et de haute atmosphère dans l’hypothèse de l’ouverture des voies nord, suite à la fonte des glaces. Alors que la question de la température des océans est cruciale et qu’elle dépend des courants… et bien on est incapable de simuler ces courants, on ne connaît rien de leur trajectoire.

    Sciences et Vie parlant de l’exploitation minière des fonds marins (et l’impact environnemental), signale d’ailleurs le problème déjà posé par cette ignorance des courants profonds actuels.

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  • DocBob // 12.02.2018 à 07h22

    pour la précocité des vendanges, je me permet de cite run WineMaker de mes amis : « It’s also the new clones are developed for earlier ripening, it’s an attempt to avoid early winter frost and rain. »

    – c’est aussi du aux nouveaux clones qui ont été develippés pour des vendanges plus précoces dans une tentative d’eviter les gelées précoces et les pluies d’hiver. –

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  • Le Nain // 12.02.2018 à 19h48

    Hier soir suite à cette article j’ai regarder « une vérité qui dérange » de 2006 avec le « vrais » président américain Al Gore.

    Puis ce matin (oui le chômage à du bon) j’ai regarder « Avant le déluge » de 2016 avec Leonardo Dicaprio.

    Bâ… peut importe ce que les commentaires que j’ai pus lire sur « on est large en ppm », « on va pas crever » etc… Le changement et bien là!

    Ce qui et bien c’est que nous avons deux documentaire de 10ans d’intervalle de quoi nous faire un point de vue, avec je pense assez de recule pour dire STOP!…

    A vous de juger 😉

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  • ledoutépermi // 12.02.2018 à 20h52

    J’espère bien qu’il est permis de douter à chaque citoyen. C’est le principe même de ce beau blog qui offre des points de vue alternatifs bien souvent pour se faire une opinion… sauf sur le sujet du climat où la position dominante est relayée abondamment. Si la position dominante (95 % ou pas) est celle d’un changement climatique imputable à l’homme, cela ne signifie pas pour autant que l’opinion dominante répandue a raison! autrement dit la majorité n’a pas toujours raison : il était un temps où le géocentrisme était dominant, idem pour les continents qui ne dérivaient pas.. il suffit de plusieurs « illuminés » comme Einstein pour remettre en cause la physique newtonnienne admise à l’époque. Bref je fais partie des personnes qui doutent sur le changement climatique imputable à l’homme .. j’ai lu pas mal de choses sur le sujet, c’est mon droit et j’espère que le doute n’est pas encore interdit dans notre société souvent crispée! ce n’est une insulte à l’intelligence de douter, c’est parfois le chemin pour arriver à des vérités..

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  • ledoutépermi // 12.02.2018 à 21h59

    Sur le fond, l’opinion dominante dans les années 70 évoquait un refroidissement du fait de la pollution.. dans les années 90 c’est devenu le réchauffement …un rapport de 1986 ou 1987 de l’OMS sur le climat prévoyait que 1/5 des pays-bas allaient se retrouver sous l’eau en l’an 2000! qu’avons nous vu en 2000? même pas le bug de l’an 2000 tant annoncé par Al Gore … ce même milliardaire qui nous annonce plus tard le déluge à venir dans un film truffé d’erreurs! Depuis qq années, ni froid ni chaud : on englobe tout dans le terme de changement climatique. Effectivement le climat change: quelle découverte ! plus vite qu’avant ? sur quels facteurs?? Le « CO2 apparemment » d’où marché du carbone, bourse du carbone, transfert de 100 milliards par an vers pays du Sud = MONEY! LE CLIMAT CHANGE et ça gène une bonne partie de la population autocentrée qui pense que tout est fait pour que ça tourne bien autour de leur nombril: il faudrait de la neige l’hiver, des glaciers alpins qui ne bougent pas d’un iota, un climat fixe pour agriculteurs et viticulteurs etc etc. comme si le géomagnétisme terrestre, l’activité des volcans, les nuages, l’activité solaire, les océans avaient pour but ultime de nous fournir un climat fixe tempéré pour faire nos activités professionnelles et nos loisirs! tout devrait apparemment être au beau fixe sur notre planète terre alors que tout bouge sur cette terre (magnétisme, axe rotation, continents etc) et en dehors de notre planète (activité solaire, univers qui s’étend etc. etc.) …

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  • ledoutépermi // 12.02.2018 à 22h41

    – Pour rester critique, le CO2 n’est pas un toxique chimique mais un fertilisant pour les plantes
    – Parler d’une moyenne des températures mesurées n’est pas parler de la température moyenne de la Terre
    – Les modèles climatiques sont ils fiables? quel degré d’incertitude? corrélées aux mesures observées? https://www.eenews.net/assets/2015/03/25/document_pm_04.pdf
    – Livres intéressants à lire
    « Nouveau voyage au centre de la Terre » De Vincent Courtillot
    « Climat, Mensonges et Propagande » De Hacène Harezki géographe
     » L’homme est-il responsable du réchauffement climatique » ‘André Legendre ingénieur chimiste
    « Les dérangements du temps « d’ Emmanuel Garnier un historien scientifique
     » Le CO2 : Un mythe planétaire » de Christian Gérondeau poytechnicien
     » Les scientifiques ont perdu le Nord. Réflexions sur le réchauffement climatique » de Serge Galam
    directeur de recherche au CNRS
     » Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête : 15 grands scientifiques géographes nous rassurent sur notre avenir  »
     » L’innocence du carbone  » de Francois Gervais, physicien français

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