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7.avril.20207.4.2020
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Les énormes failles éthiques et méthodologiques dans l’essai Raoult : analyse, par Olivier Berruyer

Aujourd’hui nous vous proposons une analyse scientifique de l’essai conduit par Raoult, Gautret & al. sur la chloroquine, qui a été largement repris par la presse il y a 2 semaines, et qui a déclenché la polémique actuelle. Consternés comme beaucoup par la lecture de cet essai clinique, nous avions décidé d’enquêter. Notre enquête nous […]
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Aujourd’hui nous vous proposons une analyse scientifique de l’essai conduit par Raoult, Gautret & al. sur la chloroquine, qui a été largement repris par la presse il y a 2 semaines, et qui a déclenché la polémique actuelle.

Consternés comme beaucoup par la lecture de cet essai clinique, nous avions décidé d’enquêter. Notre enquête nous a ainsi amené à rédiger trois premiers billets sur Didier Raoult :

  1. Didier Raoult : Rebelle Anti-Système ou Mégalomane sans éthique ?
  2. Ne vous laissez pas avoir par le compteur trompeur de Didier Raoult
  3. Les mensonges de Didier Raoult pour promouvoir la chloroquine et faire oublier le reste

Cette série de billets porte à votre connaissance un certain nombre d’éléments qui méritent d’être connus du grand public. Et surtout, elle pose le contexte de ce que vous allez découvrir à présent.

Nous ne sommes pas là pour dire que tous les travaux du professeur Raoult sont des mensonges, loin de là. Didier Raoult dit des choses intéressantes sur plusieurs points, par exemple sur le suivi radiologique des asymptomatiques. Mais force est de constater que dans sa communication et ses récents travaux, ce professeur a su se montrer bien éloigné de l’éthique et de la rigueur scientifique qui font son métier.

Si très peu de médias ont décidé d’enquêter sérieusement, plusieurs médecins et scientifiques ont lancé l’alerte au sujet du caractère « anti-scientifique » de l’essai du professeur Raoult, conseiller du Gouvernement et d’Emmanuel Macron.

Nous allons donc tout vous expliquer sur cet essai, pour que vous compreniez quels sont les problèmes (les nombreux biais) et en quoi ils méritent d’être soulevés. Notre but ici n’est pas de vous convaincre ou vous faire changer d’avis, mais simplement de vous donner les moyens et outils pour vous faire votre propre opinion.

Petite parenthèse ; j’ai remarqué qu’un argument revenait souvent : « vous êtes à la solde de Big Pharma ». Je me permets de rappeler ici quelques propositions qui nous semblent intéressantes, en ce qui concerne le secteur pharmaceutique :

  • Nationalisation de Sanofi, rachetée au prix de l’actif net, et interdiction de dividendes. Le secteur public doit avoir un laboratoire non guidé par le profit. Il serait également intéressant d’augmenter la taxation des autres laboratoires sur leurs activités en France (tels Gilead et Abbvie) ;
  • Obligation de réaliser un essai clinique de phase III par le secteur public pour les plus importantes molécules (financement par le laboratoire), afin de s’assurer qu’aucun biais n’en modifie la conclusion. Obligation de rendre publics les résultats détaillés des essais privés des autres médicaments ;
  • Interdiction des visiteurs médicaux payés par les laboratoires. Ils devraient être transférés au secteur public, financés grâce à une taxe sur les laboratoires, et assurer la mission de service public de formation des médecins, de façon transparente (cela en diminuerait aussi le coût) ;
  • Interdiction de toute rémunération de médecins par des laboratoires. Ceux-ci doivent être taxés, et ces sommes redistribuées par l’État aux médecins en fonction des besoins. Comme dit l’adage romain « La femme de César ne doit pas être soupçonnée« , il en est de même du corps médical. Le statu quo sera de toute façon intenable après le « flash délirant » que nous connaissons actuellement ;

Comme vous le voyez, ce site n’est pas très apprécié par Big Pharma… 🙂

Olivier Berruyer

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P.P.S. This article will soon be translated into English (in progress)

Bref rappel

Cet article ne présume en rien de l’efficacité de la chloroquine, sujet indépendant de Didier Raoult, qui n’en est ni l’inventeur, ni le premier préconisateur. Des essais cliniques sont en cours et détermineront son efficacité ou son inefficacité. Ainsi, restons prudents et gardons à l’esprit les recommandations du Professeur Jun Chen :

1/ ce n’est pas médicament « magique » ;
2/ attendons les résultats des essais cliniques.

Et n’oublions pas les nombreuses autres pistes de traitement qui doivent elles aussi être testées !

I. Plan de l’article

Nous allons montrer dans cet article que les failles éthiques et méthodologiques de l’essai Raoult/Gautret ont rendu celui-ci impossible à interpréter.

Plan :

  1. Résumé et Plan de l’article
  2. C’est quoi un essai clinique ?
  3. Les essais dans le cadre du Covid-19
  4. L’essai Philippe Gautret/ Didier Raoult de mars 2020
  5. Résultat de l’essai et discussion
  6. Les conclusions que l’on peut tirer de l’essai
  7. Réactions et analyses de scientifiques
  8. Résumé des problèmes rencontrés
  9. Vers une rétractation

II. C’est quoi un essai clinique ?

Un essai clinique, ou essai thérapeutique, est une étude scientifique réalisée en thérapeutique médicale humaine pour évaluer l’efficacité et la tolérance d’un traitement.

Ce sont donc des sortes de tests, qui permettent de savoir si un médicament marche, pour déterminer sa dose, et mesurer ses effets secondaires, afin de définir un rapport entre les bénéfices thérapeutiques et les inconvénients.

Il existe un processus rigide pour valider un nouveau médicament dans une procédure classique. Pour garantir la sécurité des malades et la rigueur scientifique, les essais cliniques comprennent plusieurs étapes (dites phases), qui sont chacune destinées à recueillir des informations spécifiques sur le nouveau traitement (source).

  • Les essais de phase I ont pour objectif d’évaluer la tolérance de l’organisme et la toxicité d’un tout nouveau traitement (c’est-à-dire l’ensemble des effets indésirables liés à son administration). Le but est de déterminer la dose recommandée pour l’administration de ce nouveau traitement. Le traitement évalué est donné à un petit nombre de malades (10 à 40).
  • Les essais de phase II, ou « études pilotes », précisent l’activité clinique ou pharmacologique d’un traitement à la dose recommandée à l’issue de la phase I. Ils nécessitent en général l’inclusion de 40 à 80 malades.

Les essais de phase I et de phase II permettent au patient d’avoir accès le plus tôt possible à des molécules innovantes issues de la recherche préclinique. Dans certains cas, un même essai clinique peut couvrir ces deux phases.

  • Les essais de phase III, ou « études pivots », sont des essais comparatifs. Ils permettent de comparer le nouveau traitement avec 1/ soit le traitement utilisé habituellement, dit « traitement de référence » ou « traitement standard » 2/ soir un placebo, afin de déterminer son efficacité. Deux groupes de patients sont constitués par tirage au sort (randomisation), de manière à constituer des groupes homogènes et comparables (âge, sexe, caractéristiques de la maladie…) : l’un recevra le traitement de référence, l’autre le nouveau traitement. Dans certains cas, les patients ne sauront pas quel est le traitement reçu (traitement de référence ou nouveau traitement). On parle d’essai en aveugle. Il est dit « en double aveugle » lorsque ni le patient ni le personnel soignant ne savent quel traitement est donné. Ce n’est donc pas le médecin qui décide de l’attribution de l’un ou l’autre des traitements à son patient. Un essai clinique en double aveugle contre un placebo sur une très large population est donc la Rolls des essais. Ces essais de phase III nécessitent l’inclusion d’un grand nombre de malades (plusieurs centaines ou milliers de malades) pour établir une différence entre les traitements. Ces essais sont donc extrêmement onéreux – et certaines dérives éthiques ont été dénoncées.

Si les données et résultats de ces essais sont en faveur du nouveau traitement, cela permet de constituer un dossier d’enregistrement qui sera soumis aux autorités de santé afin qu’elles délivrent une autorisation de mise sur le marché (AMM). Celle-ci rend possible la commercialisation du nouveau traitement.

  • Les essais de phase IV interviennent après l’autorisation de mise sur le marché. Quand le médicament est commercialisé, il fait encore l’objet d’une surveillance étroite appelée pharmacovigilance. L’objectif peut être d’identifier tout effet secondaire grave, rare, exceptionnel et/ou inattendu dû à l’administration du médicament. Il peut s’agir également de préciser les conditions d’utilisation de ce médicament sur certains groupes de patients.

Tout signe anormal inattendu dû à l’administration d’un médicament peut être déclaré par les patients ou les associations à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

La structure qui décide de lancer l’essai est appelée le « promoteur » (cela peut être un laboratoire pharmaceutique, un CHU, etc.). Là où les personnes physiques qui dirigent et surveillent la réalisation de la recherche lancée par le promoteur sur un lieu donné sont dénommées « investigateurs« .

III. Les essais dans le cadre du Covid-19

Bien sûr, au vu de l’urgence, il n’a pas été question au début de l’épidémie (en janvier / février) de mener de vastes essais. Des petits essais sur quelques dizaines de malades ont été menés en Chine principalement, pour tenter de préciser les traitements prometteurs.

Ils donnent donc des pistes de recherche, mais ne permettent pas, vu leur taille, de se prononcer définitivement. Il faudra mener des tests dans de meilleures conditions sur des populations plus nombreuses, ce qui commence à être fait (avec Discovery par exemple).

Mais nous allons donc nous intéresser à ces petits essais, en commençant par celui mené par Philippe Gautret et Didier Raoult.

Premier point : vous allez voir, comprendre un essai clinique est assez simple. Ce sont bien plus des problématiques statistiques élémentaires que médicales. Songez : vous avez à gauche des malades, à droite un médicament, et il faut savoir s’il marche. Et vous verrez que ce n’est pas très compliqué, c’est à la portée d’un enfant de 15 ans, surtout si on vous montre les pièges à éviter.

J’en viens d’ailleurs à un point. Suite aux papiers précédents, j’ai reçu de nombreux mots doux (merci aux fans de Raoult) :

=>Navrée de vous contredire, mais si. Je suis actuaire, spécialisé en mortalité, et j’ai étudié dans le cadre de mon activité une jolie masse d’essais cliniques, pour déconstruire les biais favorables à l’industrie pharmaceutique…

=> Nous allons donc analyser la « compétence » du travail de la « sommité scientifique » française… et chacun jugera sur pièce.

IV. L’essai Philippe Gautret/ Didier Raoult de mars 2020

4-1 « L’hydroxychloroquine et l’azithromycine comme traitement du covid-19 : résultats d’un essai clinique ouvert non randomisé »
4-2 Les caractéristiques de l’essai
4-3 Les critères de jugement du résultat
4-4 La démographie
4-5 Pas de conflits d’intérêts ?
4-6 De drôles de dates

4-1 « L’hydroxychloroquine et l’azithromycine comme traitement du covid-19 : résultats d’un essai clinique ouvert non randomisé » :

Cet essai a été publié par l’IHU de Marseille sur son site le 17 mars (source, archive, archive pdf) et dans la Revue International Journal of Antimicrobial Agents le 20 (source, archive, archive pdf) :

Classiquement à l’IHU (mais pas que là, certes), on retrouve une brouette de 18 signataires : Philippe Gautret, Jean-Christophe Lagier, Philippe Parola, Van Thuan Hoang, Line Meddeb, Morgane Mailhe, Barbara Doudier, Johan Courjon, Valérie Giordanengo, Vera Esteves Vieira, Hervé Tissot Dupont, Stéphane Honoré, Philippe Colson, Éric Chabrière, Bernard La Scola, Jean-Marc Rolain, Philippe Brouqui, Didier Raoult.

Avec autant de cerveaux à l’œuvre, on se dit donc que l’on va avoir affaire à une étude sacrément bien ficelée…

Rajoutons que Raoult a présenté ces résultats à ses étudiants le 16 mars sur Youtube (source, à 14’31) :

4-2 Les caractéristiques de l’essai

Cet essai est ouvert et non randomisé : les malades savent ce qu’ils prennent, et la distribution n’a pas été aléatoire ; tout cela en diminue fortement la robustesse – mais cela reste potentiellement intéressant – si on n’en tire pas de conclusion hâtive.

Il va donc y avoir 2 groupes : un avec chloroquine et un sans chloroquine.

Celui avec chloroquine est à l’IHU, celui sans est réparti entre l’IHU, Nice Avignon et Briançon.

Premier problème : des patients du groupe contrôle sont éparpillés dans 3 autres centres, probablement débordés. Le gros problème est que cette distribution multi-centres est réalisée sans répartition des malades au sein de chaque centre. Marseille est pratiquement le seul centre de traitement à la chloroquine, où près de 100 % des patients sont traités, et tous les autres centres n’ont que des patients contrôles.

Ils ne peuvent donc s’assurer facilement du bon suivi du protocole : ils pourraient par exemple avoir de moins bons soins, ou simplement d’autres soins que ceux prévus.

Alors qui sont ces patients, quels sont les critères pour rejoindre l’étude ?

Les investigateurs ont donc décidé qu’il fallait remplir 2 critères :

  • avoir plus de 12 ans
  • avoir du virus au fond du nez.

L’état de santé n’est pas un critère :

On a donc 3 groupes de patients :

    1. des asymptomatiques : sans signe clinique ;
    2. des « URTI »: qui ont une rhinite, une pharyngite, ou une fièvre modérée et des douleurs musculaires ;
    3. des « LRTI » : qui ont une pneumonie ou une bronchite.

Il y a donc une gradation de gravité, même si, apparemment, des URTI peuvent être hospitalisés et des LRTI non.

Certains patients ont été exclus : ceux ayant des pathologies particulières (problèmes de vue ou cardiaques) ou les femmes enceintes :

Mais en revanche, ces exclus, et ceux ayant refusé le traitement ont été mis dans le groupe contrôle :

Nouveau problème : le groupe contrôle comprend des caractéristiques particulières, qui peuvent faire varier l’efficacité du traitement sur eux.

Une lecture rapide de l’article laisse à penser que l’essai est fini – il n’y a qu’à voir son titre :

Mais en fait, ce sont des résultats préliminaires à 6 jours de traitement :

On comprend que l’essai doit durer 14 jours :

4-3 Les critères de jugement du résultat

Lorsque le promoteur prépare un essai clinique, il doit en définir clairement l’objectif, le but.

Pour cela, il définit un critère de jugement principal (« Primary endpoint ») correspondant au résultat principal de l’étude sur lequel on pourra conclure de l’efficacité du traitement sur ce critère.

Généralement, les promoteurs de l’essai ajoutent aussi des critères secondaires. Mais on ne pourra conclure que sur le critère principal, si celui-ci est statistiquement significatif, et jamais sur les critères secondaires pris isolément. Ainsi, le piège parfois proposé par certains auteurs est de conclure sur les critères secondaires alors que le résultat du critère principal n’est pas significatif. Cela n’est pas correct et correspond à une faute d’analyse importante, car lorsque le critère principal est négatif, on ne devrait plus rien pouvoir conclure de l’étude sur les critères secondaires réalisés. Ainsi, le rôle des critères secondaires dans une étude sera simplement de compléter le message du critère principal.

Voici celui de l’essai Raoult & Gautret :

L’objectif principal de cet essai est donc de mesurer l’élimination du virus (dans le fond du nez) au 6e jour après inclusion.

Les critères secondaires seront donc :

  • l’élimination du virus (dans le fond du nez) au 14e jour ;
  • l’amélioration du suivi clinique : température corporelle, fréquence respiratoire, durée d’hospitalisation et la mortalité ;
  • la survenue d’effets secondaires.

4-4 La démographie

Tous les paramètres ayant été définis, il reste à constituer les groupes de malades. Pour cela, on utilise les statistiques pour définir leur taille :

L’équipe a donc indiqué que son analyse statistique avait indiqué qu’il lui faudrait rassembler 48 malades, pour en traiter 24 et en garder 24 en groupe contrôle.

Problème : Dominique Costagliola, Membre de l’Académie des sciences, Vice-Doyenne Déléguée Recherche de la Faculté de Médecine, Sorbonne Université, Directrice adjointe de l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique, à la Sorbonne Université, et spécialiste des essais a refait les calculs et n’arrive pas à trouver la même chose qu’eux. (source)

L’IHU a donc intégré 42 patients « qui remplissaient les conditions d’inclusion » dans cette étude et en a fait 2 groupes :

  • 26 traités avec hydroxy-chloroquine ;
  • 16 en contrôle, non traités avec hydroxy-chloroquine.

Problème : le groupe contrôle est notablement plus petit (d’un tiers) que les 24 issus de la propre analyse statistique de l’équipe.

Autre problème : l’essai n’est pas « randomisé ». Les patients ne sont pas tirés au sort entre le groupe contrôle et le groupe traité. Les investigateurs ont choisi qui ils allaient traiter avec l’hydroxy-chloroquine (HCQ) (là, la répartition est en fait géographique, et dépend du centre de traitement), mais, surtout, avec l’antibiotique, ce qui représente là un très fort biais.

Vous noterez enfin qu’ils disent qu’ils ont intégré « 36 des 42 patients sélectionnés ». Mais c’est faux ; ils ont bien intégré les 42 patients ! Regardons ce qu’il s’est passé.

4-5 Pas de conflits d’intérêts ?

A priori, les auteurs n’ont pas communiqué sur leurs conflits d’intérêts (source) :

N/A = Non available, non disponible

C’est dommage car il s’agit d’une étude de l’IHU de Marseille.

Portant sur l’Hydroxychloroquine, produite par le laboratoire Sanofi.

Et Sanofi est un des partenaires de l’IHU de Marseille… (sources ici et )

Les partenaires de l’IHU-IM.

Notez bien que Sanofi Aventis finance l’Institut, donc Raoult est forcément régulièrement en contact avec eux (c’est le 3e plus gros laboratoire pharmaceutique du monde ; il faut simplement connaitre ces liens

4-6 De drôles de dates

Nous souhaitons attirer l’attention sur un problème au niveau des dates de cet essai.

L’article publié indique ceci (source, archive) :

Les patients ont donc été inclus dans « un protocole à un seul bras de début mars au 16 mars. »

On appréciera tout d’abord la précision caractéristique de l’IHU de Marseille sur le « début mars ». Ils ne semblent donc pas vouloir indiquer quel est le premier jour calendaire de l’essai.

Ceci étant, ils indiquent une date de fin : le 16 mars.

Or, l’essai est un essai de 14 jours, avec un critère primaire d’évaluation au 6e jour (ou 7e, cela dépend comment on compte le jour d’inclusion, l’équipe parle de D0 comme on l’a vu, D pour day = jour).

Il n’y a donc que 2 possibilités : soit le 16 mars est le D6, soit c’est le D14.

4-6-1 Hypothèse D14

Cette hypothèse est appuyée par la phrase parlant d’un protocole à un seul bras de début mars au 16 mars. » Il n’est pas censé y avoir 2 protocoles à cet essai.

Si le 16 mars est le D14, cela signifierait que le jour d’inclusion D0 serait le 2 mars, et que les patients auraient été traités du 3 mars au 16 mars, et donc que D6 était le 8 mars et que l’essai était terminé le 17 mars.

De plus, Didier Raoult ayant présenté les résultats à D6 le 16 mars, cela aurait laissé une semaine à l’équipe pour analyser les résultats et rédiger l’article.

Mais en réalité, ceci ne semble pas possible. D’abord, si l’essai se terminait ce jour-là, pourquoi publier une évaluation à D6 « en urgence » ce même 16 mars ?

Et surtout, on apprend que l’essai n’a été approuvé par les autorités que le 5 et 6 mars :

Or, il est évidemment illégal de procéder à un essai clinique sans accord des autorités, c’est pénalement réprimé :

« Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende le fait de pratiquer ou de faire pratiquer une recherche impliquant la personne humaine […] Sans avoir obtenu l’avis favorable d’un comité de protection des personnes »

Ainsi, le D0 ne peut être, au mieux que le 6 ou 7 mars, et donc le D6 ne peut être que le jeudi 12 ou le vendredi 13 mars.

Comme l’hypothèse D14 semble invalidée, c’est donc que la suivante est la bonne.

4-6-2 Hypothèse D6

La rédaction du protocole est donc malheureuse, et le 16 mars est donc le D6, cela signifierait que le jour d’inclusion D0 serait le 10 mars, et que les patients auraient été traités du 11 mars au 24 mars, et donc que l’essai s’est terminé le 25 mars.

Mais quand on regarde la publication :

On voit donc que, le lundi 16 mars, il aurait fallu :

  • recueillir les tests des 30 patients ;
  • réaliser les 30 tests ;
  • remonter et synthétiser les résultats à Marseille ;
  • réaliser l’étude complète et les graphiques ;
  • la faire relire et signer par les 18 personnes ;
  • préparer les diapositives de la présentation faite le 16 mars par Didier Raoult ;
  • envoyer l’article à l’International Journal of Antimicrobial Agents (IJAA) pour relecture.

Le 17 mars, l’IJAA a donc trouvé un relecteur (voire deux), qui a relu cet article et l’a validé dans la journée – c’est vraiment rapide. Trop, semble-t-il…

Comme on le voit, cette hypothèse, qui est légale, pose de lourds problèmes de plausibilité.

Problème : il est très difficile de déterminer les dates calendaires D0, D6 et D14 de cet essai clinique.

V. Résultat de l’essai et discussion

5-1 De drôles de perdus de vue !
5-2 Les 36 malades (restants)
5-3 Résultats de l’hydroxy-chloroquine
5-4 Données détaillées sur les malades
5-5 Le problème de la fiabilité des tests
5-6 Analyse des résultats de l’hydroxy-chloroquine
5-7 Résultats de l’hydroxy-chloroquine et de l’azithromycine
5-8 Du portage viral
5-9 Mettons un peu de sérieux dans cet essai…
5-10 Mais quel était l’objectif de Raoult le 9 mars ?
5-11 Un dernier gros problème

Comme nous vous l’avions dit, comprendre un essai clinique n’est pas très compliqué… Passons maintenant à l’analyse des résultats.

5-1 De drôles de perdus de vue !

Fréquemment, des essais cliniques de développement de médicaments sont réalisés sur des milliers de patients, pendant des trimestres voire années. Il arrive donc que certains quittent l’essai sans en informer qui que ce soit (déménagement, lassitude, etc). c’est ce qu’on appelle des « perdus de vue » : ils étaient là au début, mais plus à la fin, sans forcement en connaître la raison.

Et, vous n’allez pas le croire, mais sur les 26 traités à la chloroquine, les auteurs indiquent qu’il y a eu… 6 perdus de vue en 6 jours !

Ils appellent donc « perdus de vue » tous ceux qui ont donc « cessé le traitement précocement« . Et les raisons sont très intéressantes :

Le premier a décidé de quitter l’hôpital le 3e jour, et il n’avait plus de virus dans ses prélèvements dès les jours 1 et 2. C’est ce qu’on appelle un guéri. D’un côté, on peut dire que c’est un succès, mais de l’autre le traitement n’y est à l’évidence pour rien. On peut même se demander s’il était même bien malade le jour du début de l’essai.

Le deuxième a décidé de volontairement stopper le traitement à cause de nausées le 3e jour, alors qu’il portait toujours le virus. On imagine donc qu’il devait avoir de très grosses nausées pour préférer arrêter le traitement… Il n’est donc pas du tout « perdu de vue »: c’est un cas classique d’échec du traitement, lié à des effets secondaires trop difficiles à supporter.

Mais poursuivons l’analyse de nos perdus de vue :

Voilà autre chose : 3 sont tout simplement partis d’urgence en réanimation ! Aux jours 2, 3 et 4. Ce sont donc de graves échecs de traitement.

Pour le 6e patient « perdu de vue », c’est encore pire :

Il est mort le 3e jour.

Il n’était plus porteur du virus dans le nez.

Il est donc mort sans virus dans le nez… (ce qui est fréquent, le décès est souvent causé par un emballement des défenses immunitaires en réalité. Mais le virus pourrait aussi être ailleurs)

On a donc un nouveau grave échec du traitement à la chloroquine.

Et l’équipe Raoult a balayé ces 5 échecs de l’étude, et les a tranquillement fait passer pour des perdus de vue !

Ils ont donc donné un nouveau traitement à un malade, il est mort 3 jours après, ils ont simplement levé les épaules et l’ont rayé de l’étude comme s’il avait décidé de rentrer chez lui. Idem pour les 3 envoyés en réanimation et celui aux effets secondaires insupportables.

Je n’avais encore jamais vu ça dans un compte rendu d’essai ! Cela se rapproche du seuil de la fraude scientifique.

Bien entendu, rien ne dit que la chloroquine ait un lien dans ces 5 échecs. Mais rien ne dit non plus qu’elle n’en ait pas.

Car dans le groupe contrôle (sans chloroquine) : aucun décès, ni aucun passage en réa :

Cela est peut-être du hasard, cela est peut-être normal. Ou pas…

Pour ceux que ça intéresse voici la synthèse de ce qui est désormais une pépite des essais cliniques :

Mais poursuivons, car l’étude, ayant camouflé ses échecs, continue – sur une base de seulement 20 traités à la chloroquine et toujours 16 en contrôle :

Problème : 20 et 16 sont donc assez éloignés du besoin statistique de 24 et 24.

Et il est étonnant que, alors que les patients traités à la chloroquine étaient 26 au début et 20 à la fin, Raoult parle publiquement de « 24 patients traités » (sources : ici, et ) :

5-2 Les 36 malades (restants)

Découvrons alors ces 36 malades toujours présents dans l’essai le 6e jour :

Ce tableau difficilement lisible présente principalement : leur âge, leur sexe, leur statut clinique, leur avancement dans la maladie, leur traitement ou non par hydroxy-chloroquine et sa concentration dans le sang, et leur concentration en virus chacun des 6 jours.

Une chose saute aux yeux. Rappelons ceci :

Ce sont 36 patients qui « remplissent les critères d’inclusion ». Qui sont simples :

Il n’y en a que 2 :

  1. Avoir plus de 12 ans ;
  2. Avoir du virus dans le nez.

Bien.

Et donc, que remarque-t-on ?

Les patients 1 et 4 ont 10 ans : ils ne respectent pas le critère d’admission dans l’essai (même s’ils n’ont pas reçu de chloroquine).

Voilà, fin de la plaisanterie. Bravo « au chercheur en microbiologie le plus cité de France ».

Mais continuons.

Mais signalons un autre problème : il y a de sérieuses différences dans les données du groupe contrôle entre la pré-publication du 20 mars sur medRxiv (source) et celle, finale, faisant foi sur la revue IJAA sur ScienceDirect (le 20 mars également – source) (ce point a été signalé par Leonid Schneider, à partir d’une alerte PubPeer) :

Problème : le recueil des données des tests des centres des groupes contrôles a-t-il vraiment été fiable ?

5-3 Résultats de l’hydroxy-chloroquine

Les investigateurs s’appuient plusieurs fois sur l’argument de l’efficacité potentielle de la chloroquine in vitro, quand on la verse dans des éprouvettes sur des cultures de cellules :

Or, l’efficacité in vitro ne dit rien de l’efficacité chez l’Homme. Et l’équipe le sait bien, vu que cela fait 10 ans qu’ils l’essaient contre de nombreux virus, sans efficacité démontrée chez l’Homme pour réduire la charge virale – voir avec une efficacité démontrée pour augmenter la charge virale d’infections telles que le Sida, le Chikungunya et la Grippe, comme démontré dans ce billet.

Voici le résultat tel que présenté :

Au bout de 6 jours, « 70 % des patients traités sous chloroquine » sont « guéris du virus » , contre « 12,5 % dans le groupe contrôle ».

C’est impressionnant, dit comme ça, cela semble très convaincant. Quand on ne vérifie pas, bien sûr.

Alors, vérifions.

5-4 Données détaillées sur les malades

Mais avant, regardons mieux les malades.

Le tableau donné dans l’article étant tout mélangé et peu lisible, nous l’avons refait, plus proprement, en classant mieux les malades :

C’est mieux, mais on va encore l’améliorer, n’ayez crainte.

La barre noire sépare en haut, le groupe contrôle, et en bas, le groupe avec chloroquine. Nous avons simplement trié les asymptomatiques, les URTI qui toussent et les LRTI avec une pneumonie.

Première remarque : les groupes ne sont pas homogènes :

A/ ni en âge :

37 ans contre 51 ans – sans qu’on sache d’évidence quel groupe est avantagé en termes de rapidité de baisse de la charge virale) (source)

Répartition par âge et par sexe des groupes

B/ ni en statut clinique :

Notons bien qu’il y a 25 % d’asymptomatiques dans le groupe contrôle.

Deuxième remarque : de nombreuses données sont manquantes (les cases en noir). En effet, dans les centres qui ne sont pas à Marseille, et qui comprennent la majorité du groupe contrôle, les tests ne sont pas faits quotidiennement.

Et on constate même que 5 malades du groupe contrôle ne sont pas testés le 6e jour, ce qui est hallucinant, puisque c’est le jour d’évaluation du critère de jugement principal ! Les investigateurs ont arbitrairement compté ces 5 malades comme toujours positifs. Ce n’est absolument pas rigoureux.

Un sixième patient (du groupe chloroquine cette fois) n’est également pas mesuré à Marseille les 5e et 6e jours (gris clair). Mais comme il était négatif les 2e, 3e et 4e jours, on peut raisonnablement considérer qu’il est toujours négatif. Mais là encore, ce n’est pas sérieux : pourquoi n’a-t-il pas été testé à l’IHU, puisque, non perdu de vue, il était normalement toujours à l’hôpital ?

5-5 Le problème de la fiabilité des tests

Didier Raoult choisit de mener un essai clinique non pas sur « La chloroquine va-t-elle aider à soigner, à protéger les cas graves pour sauver des vies » mais « La chloroquine aide-t-elle l’organisme à se débarrasser plus vite du virus au fond du nez ». Il a d’ailleurs enlevé de l’étude toutes les aggravations sévères.

Son test revient donc à mesurer la vitesse d’évacuation du virus dans le nez (le terme « guérison » qu’il utilise est un peu hâtif, rien ne dit qu’il ne reste pas du virus ailleurs dans l’organisme – mais passons) – et ce en testant les malades.

Ce sont les fameux tests dont Raoult parle tout le temps. Mais, comme d »habitude, Raoult ne dit pas tout, loin de là.

Pour faire simple, il a 2 grandes étapes : 1/ le prélèvement 2/ l’analyse PCR

Le prélèvement n’est pas facile à réaliser : il faut que l’écouvillon aille taper le fond du nasopharynx pour s’imbiber des sécrétions, et c’est désagréable. C’est une cause importante d’échec – même quand il est fait par des professionnels -, car s’il est mal fait, on ne pourra prendre assez de virus, et le résultat sera faussement négatif.

La PCR (réaction en chaîne de polymérase) est la technique qui permet en laboratoire l’amplification des acides nucléiques. Schématisons. On prend l’échantillon de virus ramené par l’écouvillon ; on la met dans la machine PCR. On va y introduire une amorce, qui est un court bout du code génétique de l’ARN du virus en miroir (on peut en utiliser différentes) ; l’amorce va se fixer sur le code correspondant du virus ; on va ensuite multiplier ce doublon, et récupérer 2 fois la quantité de code génétique de départ Q (PCR 1). On refait tourner la machine : à PCR 2, on a 4 fois la quantité Q. À PCR 3, on a 8 fois la quantité Q, etc. Il y aune progression exponentielle. Il y a un moment où il y a une telle masse de virus qu’on va pouvoir la détecter (par fluorescence), car elle dépasse la masse M, qui est la capacité de détection (rappelons bien, on schématise grossièrement pour le grand public ici).

La mesure de la charge virale indiquée dans les tableaux est, non pas « un poids de virus » mais le nombre de fois où il faut faire tourner la PCR pour atteindre le seuil de détection « M ». On appelle ce nombre de cycles final CT = « cycle threshold » = « seuil de cycle » ; il correspond donc au moment où le signal est significativement supérieur au bruit de fond, c’est-à-dire au nombre de cycles minimal pour lequel l’ARN amplifié du virus soit détectable. (Pour les passionnés de la PCR, je vous renvoie vers cet article dédié de Wikipédia)

Reste alors à définir un seuil pour arrêter la PCR, afin de déclarer qu’à ce moment-là, sans ARN détecté, on considère qu’il n’y en avait pas dans le prélèvement. Généralement, ce seuil est défini à l’aide d’échantillons contrôles positifs et négatifs, et dépend des amorces PCR sélectionnées. Ce travail est rarement rapporté dans les méthodes d’une publication, et la communauté scientifique fait le plus souvent confiance à cette mise au point lorsque les résultats paraissent cohérents. Cependant, lorsque les résultats paraissent incohérents, par exemple lorsque le virus disparaît puis réapparaît comme par enchantement, il est permis de douter de la qualité de cette mise au point, et du choix du seuil de détection. Quel que soit le seuil choisi, il y aura toujours des faux négatifs et des faux positifs : le fixer trop bas aura pour conséquence de considérer trop facilement un échantillon comme négatif, et le fixer trop haut aura pour conséquence de considérer trop facilement un échantillon comme positif.

Dans l’analyse de l’essai Raoult, ce seuil est précisé une seule fois, en tout petit sous le tableau avec la liste des malades (voir plus haut) il est 35 :

Soulignons, pour la suite, que cette information importante n’est pas clairement dans la partie dédiée de l’article qui parle de la PCR (en une ligne…) :

ni là :

Ainsi, l’équipe Raoult a décidé que si, après avoir fait tourner la PCR 35 fois, il n’y a toujours pas de détection d’ARN, alors c’est que le patient n’a plus de virus au fond du nez. Mais ce seuil est totalement arbitraire : ils auraient pu prendre 32 ou 38.

Cependant, cette méthode a aussi un problème de fiabilité, qui se rajoute à celui du prélèvement. Et il n’est pas anecdotique – bien qu’on n’ait aucune information sur la fiabilité de la PCR utilisée à Marseille. Mais on peut citer cet article scientifique (source ; pdf) édifiant du 4 mars dernier (que nous avons traduit dans ce billet) :

« Dans cette étude, nous avons développé et comparé la performance de trois nouveaux tests RT-PCR en temps réel ciblant les gènes de l’ARN polymérase (RdRp)/hélicase (Hel) […] du SRAS-CoV-2 avec celle du test RdRp-P2 qui est utilisé dans plus de 30 laboratoires européens. Parmi les trois nouveaux tests, le test COVID-19-RdRp/Hel avait la plus faible limite de détection in vitro […]. Parmi les 273 échantillons provenant de 15 patients dont l’atteinte COVID-19 a été confirmée en laboratoire à Hong Kong, 77 (28,2 %) étaient positifs à la fois par le test COVID-19-RdRp/Hel et par le test RdRp-P2. Le test COVID-19-RdRp/Hel a donné 42 échantillons RdRd-P2 positifs supplémentaires [119/273 (43,6%) contre 77/273 (28,2%), P<0,001] »

En résumé, quand on fait tester 273 échantillons dont on est sûr qu’ils contiennent du virus par la PCR « RdRp-P2 », très utilisée, le résultat est positif dans seulement 28 % des cas – ce qui fait donc 72 % de faux négatifs ! Bien sûr les laboratoires utilisent différentes méthodes pour diminuer largement l’imprécision…

Citons également cet article du CDC américain (source ; pdf) :

« Les résultats négatifs ne permettent pas d’écarter une infection au Covid-19 et ne doivent pas être utilisés comme base unique pour le traitement ou d’autres décisions de prise en charge des patients. […] Un résultat faussement négatif peut se produire si un échantillon est mal collecté, transporté ou manipulé. Des résultats faussement négatifs peuvent se produire également si des inhibiteurs d’amplification sont présents dans l’échantillon ou si un nombre insuffisant d’organismes sont présents dans l’échantillon. […] Les valeurs prédictives positives et négatives dépendent fortement de la prévalence. Les résultats de tests faussement négatifs sont plus probables lorsque la prévalence de la maladie est élevée. » [CDC, 30 mars 2020]

Mais ne soyons pas trop sévères avec la fiabilité de la PCR, c’est vraiment un fantastique outil. Pensez : on a découvert le virus il y a moins de 3 mois ; on l’a séquencé en 2 semaines, et on a pu avoir des tests PCR moins d’un mois après, et on peut en faire des milliers par jour en France. Bien sûr, ce n’était pas assez au début de l’épidémie, une erreur de plus de notre pays. Mais si nous étions en 1960, on en serait toujours à se demander de quoi est constitué cet étrange virus…

Pour finir, nous vous renvoyons vers ce billet citant France Bleu où le professeur Vincent Thibault, chef de service du laboratoire de virologie aux CHU de Rennes, explique que les tests de dépistage du coronavirus ne sont fiables qu’à 70%. « Dans le cas de cette jeune fille [de 16 ans, décédée du Covid-19] il semble qu’elle ait eu deux prélèvements initiaux négatifs. Elle a été renvoyée chez elle et son état s’est dégradé rapidement avec un résultat finalement positif. Ce triste cas illustre bien le problème qui existe aujourd’hui. » Et il précise surtout :

« Aujourd’hui nous faisons des prélèvements dans le nez, mais on sait que le virus ne se trouve pas dans le nez à toutes les phases de la maladie […] On peut donc avoir un test négatif alors que le patient présente des symptômes et qu’il est bien contaminé. Ça s’explique par le fait que le virus est bien plus profond, dans les poumons par exemple. »

Cette phrase invalide donc totalement le cœur du protocole de Gautret / Raoult – dont on s’étonne qu’il ait pu être accepté ainsi par les autorités.

En effet, les patients les plus graves pourraient très bien voir leur charge virale nasale diminuer, car le virus serait en train de migrer dans les poumons (comme, peut-être, le malade décédé et présenté comme « négatif »). Il est donc incompréhensible de ne pas avoir fait figurer dans le protocole un état clinique des patients au 6e jour – pour s’assurer qu’ils étaient bien guéris, et non pas en voie de rejoindre la réanimation… Bref, encore une lourde erreur scientifique.

Quelqu’un sait-il si Didier Raoult a parlé de ce « léger » problème de non-fiabilité des tests ?

5-6 Analyse des résultats de l’hydroxy-chloroquine

Dans l’essai Raoult, ce problème se voit drôlement bien :

Regardez les mesures encadrées en rouge : des patients sont positifs, le lendemain négatifs, et le lendemain positifs !

Prenons le premier, patient n°4 aux jours 0,1 et 2 : « 24 / NEG / 33 ». Comme NEG signifie 35, cela signifie que la charge virale de ce patient aurait été divisée par environ 2 000 (211), puis, le jour suivant, aurait été multipliée par environ 4…

Les mesures encadrées en bleu sont des mesures très étonnantes, comme le 2e (patient 21), qui ferait « 16 /34 /24 », ce qui signifiait que sa charge virale aurait été divisée en un jour d’environ 250 000 (218), puis multipliée le lendemain par environ 1 000 (210)…

Bref, les mesures effectuées ne sont pas très fiables. Et là encore, ça saute aux yeux – regardons le tableau des résultats publié par l’équipe :

Note : un vérificateur qui a refait les calculs signale qu’il trouve des P-values 2 fois supérieurs (source). Il faudrait le vérifier.

Il y a donc un scientifique qui a écrit sans sourciller – et 17 qui sont censés avoir relu avant de signer – que le groupe contrôle avait :

  • 1 négatif sur 16 le 3e jour ;
  • 4 négatifs sur 16 le 4e jour ;
  • mais 3 négatifs sur 16 le 5e jour ;
  • et donc seulement 2 négatifs sur 16 le 6e jour (celui du résultat de cette étude).

Et cela se voit bien sur leur graphique, qui a abondamment circulé quand l’étude a été publiée :

Tout le monde s’est concentré sur la différence entre les courbes, sans sourciller sur le fait que le pourcentage de positifs était par 3 fois croissant dans le groupe contrôle ! Ce qui est évidemment ridicule !

Autre problème. Comme nous l’avons vu, le groupe contrôle comporte de nombreuses absences de mesures (les fameux « ND » sur fond noir).

Tout scientifique sait qu’il convient d’analyser les résultats à la lumière de l’incertitude statistique de la mesure des résultats.

Prenons un exemple. Imaginons qu’on veuille déterminer l’âge moyen des Présidents de la République française le jour de leur première élection. Si je n’ai qu’une mesure, avec Macron, on aura donc une moyenne de 39 ans. Avec 2 mesures (Hollande, 57 ans), on aura 48 ans. Avec Sarkozy (52 ans), la moyenne est de 49 ans. Avec les 8 présidents de la Ve République, on arrive à 56 ans. Avec tous les autres, on atteint la vraie valeur de 60 ans. On se rend donc bien compte que la robustesse des 39 ans de la moyenne de la seule mesure Macron est bien plus faible que celle des 56 ans des 8 mesures. Plus il y a de mesures, plus on se rapproche de la vraie valeur.

Pour représenter ceci, les scientifiques utilisent des barres d’erreur qui sont des représentations graphiques de la variabilité des données et sont utilisées sur les graphiques pour indiquer l’erreur, ou l’incertitude dans les mesures présentées. Elles donnent une idée générale de l’exactitude de la mesure, ou à contrario, à quelle distance de la valeur présentée se trouve la vraie valeur. Les barres d’erreur représentent le plus souvent un écart-type d’incertitude, une erreur type, ou un certain intervalle de confiance (par exemple un intervalle à 95 %) (source : Wikipedia). Voici 2 exemples pour comprendre :

Ici les mesures représentées par les histogrammes sont accompagnées en rouge d’un intervalle de confiance, indiquant l’amplitude où la valeur réelle se trouve avec une probabilité de, par exemple 95 %. La hauteur dépend de la taille de l’échantillon sur lequel porte la mesure (elle serait très grande sur les 39 ans de Macron, mais bien plus réduite sur les 56 ans des 8 mesures).

De la même façon, ici on représente la variabilité théorique de la mesure de la courbe.

Bref, ici, un contributeur de PubPeer (source) a représenté cette incertitude qui aurait dû être présentée dans l’article de Raoult :

On voit bien que l’échantillon est tellement petit que les barres d’incertitudes se chevauchent entre les deux courbes, ce qui signifie qu’elles n’ont aucune robustesse statistique, et que les différences observées entre les courbes peuvent tout autant le fruit du hasard que du traitement.

Problème : l’échantillon est bien trop petit, il ne permet de tirer aucune conclusion.

Et c’est pas fini !

5-7 Résultats de l’hydroxy-chloroquine et de l’azithromycine

Nous y reviendrons dans le billet suivant, mais signalons que Raoult a également testé une association hydroxy-chloroquine + azithromycine (antibiotique), et a obtenu ces résultats :

Au 5e jour, tous les patients traités par le cocktail Raoult sont guéris !

Il faut avouer que, montré ainsi, cela semble très convaincant sur l’efficacité du traitement.

Et ils en rajoutent :

Lisons bien :

1/ « L’hydroxy-chloroquine est efficace pour supprimer la charge virale dans le nasopharynx en seulement 3 à 6 jours, chez la plupart des patients. »

Il est assez incroyable de titrer de telles conclusions, aussi définitives, sur un échantillon aussi faible, dans un essai rempli de biais ;

2/ Cette différence avec « le groupe contrôle commence même dès le 3e jour post-inclusion« .

Ce qui est assez remarquable, en effet, au vu du fait que ce groupe contrôle est très mal testé quotidiennement :

3/ Ces résultats sont « d’une grande importance, car un récent papier a montré que la durée moyenne de portage viral […] en Chine était de 20 jours (et même 37 jours pour la plus longue durée) »

On remarquera tout d’abord qu’il est étrange de comparer dans un essai clinique un faible échantillon traité à Marseille avec une population hospitalisée en Chine 2 mois auparavant – il n’est même pas certain qu’il s’agisse, par exemple, de la même souche du virus…

Signalons aussi, preuve supplémentaire du manque de sérieux apporté à une étude aussi importante. Un vérificateur (source) a signalé que le graphe précédent n’est pas identique à celui présenté le 16 mars par Raoult lors de sa présentation (dans sa vidéo, ou ici, archive, source ici, archive) :

Mais quoi qu’il en soit, il est sûr que si le traitement arrivait à supprimer le portage viral « en seulement 3 à 6 jours », alors que la durée moyenne « en Chine était de 20 jours », ce serait spectaculaire.

Si c’était vrai…

5-8 Du portage viral

Cette partie semble un peu technique, mais elle est fondamentale pour comprendre un très important biais de l’étude.

5-8-1 Généralités

Le but de cet essai est donc de comparer la vitesse d’évacuation du virus du fond du nez – ce qu’on appelle le portage viral.

Cette étude parue dans The Lancet en février a tracé l’évolution de la charge virale chez deux malades chinois dans la gorge (en rouge) et des crachats (en bleu) :

Il y a clairement une anomalie de mesure au 7e jour à droite – le courbe rouge du patient de gauche est plus facilement lisible.

On voit que la charge virale commence à monter dans le nez entre le 2e et le 4e jour, atteint un pic entre le 5e et 7e jour, et, chez ces 2 patients a disparu au 9e jour – ce qui ne veut pas forcément dire que ces patients ont guéri à ce moment.

Ainsi, comme on s’intéresse à la vitesse de disparition du virus chez un malade, il faut impérativement tenir compte du moment où vous commencez à l’observer : cela ira en moyenne bien plus vite si commencez à observer un malade à son 7e jour de symptômes qu’à son 2e

C’est pour cela que l’analyse précise qu’en moyenne, les malades en sont à leur 4e jour de symptômes.

Ainsi, cela signifie qu’on observe à la fin de l’essai les patients en sont à leur 10e jour de symptômes.

Ce qui représenterait alors la moitié du délai moyen de portage en Chine ; la masse de négatifs serait donc un beau succès du traitement.

« SERAIT »…

5-8-2 « La durée moyenne de portage viral […] en Chine était de 20 jours »

Le point sur les 20 jours de durée moyenne est central dans le raisonnement de l’article Raoult. Ils font référence à cette étude (qui est là) :

Cet article publié le 11 mars (et donc cité dans l’article Raoult diffusé le 16 mars…) dit en effet ceci :

Notons tout d’abord que si la durée de portage viral est bien, dans ce groupe de plusieurs centaines d’hospitalisés chinois de 20 jours (entre 17 et 24 pour être rigoureux), allant de 8 à 37 jours, l’article parle de la durée médiane (la moitié des malades est au-dessus et l’autre moitié en dessous de ces durées) et non pas de durée moyenne, c’est différent.

Problème : l’équipe Raoult confond des durées moyennes et médianes

L’étude appelle cependant à la prudence quant la robustesse des données :

« the estimated duration of viral shedding is limited by the frequency of respiratory specimen collection, lack of quantitative viral RNA detection, and relatively low positive rate of SARS-CoV-2 RNA detection in throat-swabs »

« l’estimation de la durée de l’excrétion virale est limitée par la fréquence de prélèvement d’échantillons respiratoires, le manque de détection quantitative de l’ARN viral et le taux positif relativement faible de détection de l’ARN du SRAS-CoV-2 dans les prélèvements de gorge »

Mais en fait, ce n’est pas là qu’est le problème. Car pour faire la moyenne de portage viral, il faut disposer de l’historique de mesures de patients qui ne portent plus le virus. Et donc, il faut définir le moment où les personnes ne portent plus le virus. Il faut donc fouiller la méthodologie de l’étude – qui renvoie en fait à une autre étude (consultable ici) :

Les Chinois ciblent l’enveloppe du virus, pendant 45 cycles.

Ils ont donc une recherche très poussée des traces de virus. Qui n’est pas de la même nature ni du même niveau que celle effectuée à Marseille…

Et donc, on ne peut comparer des durées moyennes et médianes sur des bases aussi différentes !

5-8-3 Le cas marseillais

Comme on l’a vu, l’article renvoie à un autre article sur la méthodologie de la PCR utilisée (il est là) :

L’article indique bien l’amorce de l’ARN du virus,

Nous avons d’ailleurs vérifié : on note que l’équipe de Marseille a simplement légèrement décalé l’amorce chinoise :

La PCR va répliquer la partie du code génétique du virus, affichée ici, entre les amorces (flèches)

Hélas, l’article n’indique pas le nombre de cycles, renvoyant aussi à un autre article (il est ici) :

On y découvre finalement, que, semble-t-il, la pratique devrait être de faire 45 cycles :

Nous allons voir que cette question n’est pas anecdotique.

5-8-4 Un autre exemple pour bien comprendre

Cet excellent article SARS-CoV-2 Viral Load in Upper Respiratory Specimens of Infected Patients (source) du 19 février donne d’intéressantes informations, issues des mesures de portage viral d’une quinzaine de patients chinois.

Voici le portage viral (plus le chiffre est haut, moins il y a de virus, l’échelle inversée est donc normale). En rouge les patients en réanimation, en bleu ceux qui sont dans des situations modérées.

On observe en bleu la courbe de la moyenne de la charge virale en fonction du seuil de cycles. Cela signifie qu’on observe bien une charge virale jusqu’à 18-21 jours, mais parce que le seuil de détection est de 40 CT.

Ainsi, avec un seuil à 35 CT (qu’on ne peut totalement comparer avec celui de Raoult, mais qui doit être assez proche), la durée moyenne de disparition du virus aurait probablement été de 8 à 9 jours. Soit un peu moins que dans l’échantillon de Marseille traité à la chloroquine…

5-8-5 Conclusion

Face au silence méthodologique de l’article, il serait utile que les investigateurs :

  • précisent l’amorce utilisée ;
  • confirment le CT de 35 ;
  • indiquent s’il s’agit du CT habituellement utilisé à Marseille – et expliquent pourquoi sinon ;
  • et expliquent comment ils peuvent comparer leurs résultats avec ceux de l’étude chinoise à CT de 45.

En effet, il est plus que probable que, par exemple, un CT de 45 ait conduit à ce que 100 % des patients traités à la chloroquine aient été, comme le groupe contrôlé, positifs au 6e jour, invalidant le résultat.

On aurait alors probablement eu ceci avec un CT de 45 à Marseille :

Mais reconnaissons que cela aurait été plus difficile à vendre aux médias.

Nous espérons que l’IHU s’expliquera (le CT dans l’essai était-il le même que dans la pratique habituelle ; pourquoi ne pas utiliser un CT 45 comme en Chine puisqu’ils comparent les résultats avec l’étude chinoise) sur ce point afin de lever ce doute.

Dernière remarque : on observe que les patients du groupe contrôle non traités à Marseille n’ont pas de mesure en CT mais juste un statut POSitif ou NEGatif. On peut dès lors supposer que l’analyse des prélèvements n’a pas été à Marseille mais dans les laboratoires des hôpitaux concernés. Dès lors, rien ne dit qu’ils utilisent la même amorce et un CT de 35 pour leur PCR.

Donc rien ne dit qu’ils détectent tous le même niveau de virus. S’ils étaient plus fins dans leurs analyses, ils détecteraient du virus plus longtemps, ce qui fausserait totalement la comparaison avec le groupe traité à la chloroquine (et expliquerait l’écart constaté) – et rendrait donc l’essai clinique totalement inutile.

5-9 Mettons un peu de sérieux dans cet essai…

Nous avons donc affaire à un essai comparant des vitesses de guérison entre 2 groupes, cette vitesse dépendant de l’ancienneté dans la maladie.

L’article indique que le groupe contrôle, de 16 personnes, à 3,9 jours d’ancienneté moyenne, comparable à celui du groupe traité :

Or ceci est un mensonge.

Les patients 1, 4, 2 et 3 sont asymptomatiques ; les patients 13 et 7 n’ont pas de date de premiers symptômes connue ! Idem pour les 2 du groupe sous chloroquine.

3,9 c’est la moyenne des 10 autres malades du groupe contrôle. Pas des 16 évidemment.

Or, il n’est pas scientifiquement acceptable d’inclure dans cet essai (sur la rapidité de guérison) des personnes dont l’ancienneté dans la maladie n’est pas connue !

De même, il n’est pas scientifiquement acceptable d’inclure dans l’évaluation de l’essai au 6e jour des patients non testés le 6e jour ! Comme aime à le dire Didier Raoult « C’est délirant ! ».

Voici donc ce que donnerait ce petit essai une fois nettoyé de ces anomalies :

Il n’y a hélas plus que 5 personnes dans le groupe contrôle (mais nous verrons que, pour Didier Raoult, les groupes contrôles, ce n’est pas sa préoccupation) contre 18 dans le groupe traité.

Cependant, on peut faire une moyenne du jour de passage en négatif, pour les négatifs : 8e jour pour les URTI, 9e jour pour les LRTI. C’est exactement ce que montrait l’étude chinoise précédente pour un CT de 35… Notons qu’on aboutira, dans l’ensemble du groupe traité à la chloroquine à un passage en négatif, sur ces bases, de 9 à 11 jours.

Voilà donc ce qu’il reste de cet essai – sans tenir compte de la masse de biais précédemment évoqués :

Donc si vous regardez seulement la dernière colonne, le traitement a l’air de très bien marcher.

Mais quand vous regardez tout :

  • pour les URTI (les gros rhumes) : comme l’ancienneté des traités HCQ est de 4 jours, et qu’on mesure au 6e jour, on mesure au 10e jour de symptômes ; la moyenne est de 8 jours de guérison, donc il est peu surprenant d’avoir 60 % de guéris… Le sous-groupe avec l’antibiotique a 34 ans d’âge moyen, il a donc probablement éliminé plus rapidement le virus. Reste le groupe contrôle sans négatif ; mais le « groupe », c’est 3 personnes, plus âgées que les autres, avec seulement 2 jours d’ancienneté ; avec 8 jours de moyenne d’excrétion virale, il n’est pas très surprenant de n’avoir aucun négatif le 6e jour…
  • pour les LRTI (pneumonies) : le groupe BCQ+AZM est de nouveau le plus jeune des groupes ; il a 5 jours d’ancienneté, pour une moyenne d’excrétion virale à 9 jours : il est normal d’avoir un bon résultat dans cet exemple. Le groupe contrôle n’a que 2 malades ; celui à 2 jours d’ancienneté aurait juste eu le temps de passer en négatif ; le second, démarrant au 10e jour aurait dû passer en négatif, démarrant avec une ancienneté supérieure à la moyenne, mais cela n’a pas été le cas, il risque de rejoindre la réanimation si son état s’aggravait.

Soulignons un autre point : la concentration en chloroquine dans l’organisme (qui est donnée dans le tableau) ne semble pas avoir une très forte influence sur la rapidité du curage.

5-10 Mais quel était l’objectif de Raoult le 9 mars ?

Dans cette vidéo du 9 mars, voici quel était l’objectif de Raoult :

« On vient, nous, d’avoir notre projet de recherche sur l’hydroxy-chloroquine accepté, et qu’on met en place avec 2 objectifs :

  • un, améliorer la prise en charge clinique, qui est pour les patients qui présentent une pathologie, qui sont relativement graves,
  • et d’autre part voir si on arrive rapidement, parce que c’est ce que les Chinois ont dit, à faire diminuer le portage viral, c’est-à-dire que quand le portage viral naturel se situe apparemment autour de 12 jours, M. Zhong a rapporté que sous chloroquine le portage viral était réduit à 4 jours.

Et donc on espère confirmer ces données parce que ça permettra, en particulier pour ceux qui sont porteurs de quantités de virus considérables, de diminuer cette charge virale, et le risque de contamination secondaire. » [Didier Raoult, 9 mars 2020]

Ainsi, le 9 mars, pour Raoult la moyenne en Chine du portage était de 12 jours, mais le 16 dans son papier, il est allé chercher, sans se poser de questions, une étude chinoise qui parle de 20 jours. Et son objectif le 9 mars était de le faire descendre à 4 jours, mais le 16 il se félicite d’un traitement qui indique une moyenne de portage viral de probablement 9 à 11 jours. De plus, il ne parle pas dans son article de l’amélioration de la prise en charge clinique – mis avec 1 mort et 3 passages en réanimation sur 26, il est vrai qu’il n’est pas glorieux.

Cet essai est donc un échec par rapport à ses objectifs initiaux, ce qu’il se garde bien de dire.

5-11 Un dernier gros problème

Revenons aux patients :

Les patients sont donc tous hospitalisés. On a également qu’ils sont classés suivant leur état clinique :

Mais quand ce classement est-il fait ? Au premier jour, comme c’est probable, ou au 6e ?

1/ Si c’est au 6e, cela signifie que des patients n’auront donc pas le même statut au 6e et au 14e jour.

Et pourquoi n’y a-t-il pas un statut « guéri » ? Et c’est arrivé au 6e « perdu de vue » :

Mais au nom de quoi le fait d’être guéri est-il considéré être perdu de vue ?

Cela signifie-t-il que, quand un patient a une charge virale non détectée plusieurs jours de suite, et plus de symptômes, les investigateurs continuent néanmoins à le traiter jusqu’au 10e jour ? Pourquoi ?

2/ Si c’est au premier jour, ce serait plus logique. Mais alors, que se passe-t-il en cas d’aggravation ? L’équipe serait chanceuse si, parmi les 22 UTRI, intégrés entre 0 et 10 jours depuis les premiers symptômes, aucun ne s’est aggravé en une pneumonie LTRI…

Nous avons représenté ici l’évolution des mesures de la charge virale des patients URTI (gros rhumes) (en CT, de 15 [beaucoup de virus] à 35 [peu de virus]) en fonction du nombre de jours depuis l’apparition des symptômes :

En trait vert épais : le seul patient du groupe contrôle ; en traits bleus épais : les 2 patients en traitement HCQ + antibiotique ; tous les autres sont traités HCQ

On constate bien que certaines mesures sont étonnantes, au vu des gros zig-zags constatés. Mais on observe que bien que les deux patients traités à HCQ ont eu une rapide baisse de la charge virale (ils sont cependant jeunes, 20 et 48 ans) ; il faut cependant aussi noter qu’ils avaient une faible charge virale.

Observons maintenant les LRTI (pneumonies) :

Tous sont traités avec HCQ + antibiotique, sauf les deux traits épais en rouge et rose, qui ont seulement de l’HCQ

On observe que les patients qui ont une pneumonie (LRTI) paraissent avoir une baisse plus rapide de la charge virale au fond du nez que ceux qui ont une rhinite (URTI). Mais comme on l’a vue, la question est : est-ce parce qu’ils guérissent, ou est-ce parce que le virus a alors tendance à se concentrer ailleurs dans l’organisme ?

Il suffirait de disposer de l’état clinique de chaque patient pour y voir plus clair, mais les investigateurs ont très étrangement décidé de ne pas communiquer cette information au 6e jour mais de le faire seulement au 14e.

Il est donc impossible de savoir si la disparition de la charge virale implique toujours une guérison, comme les investigateurs le laissent clairement entendre. Illustrons : les deux patients UTRI avec antibiotique, les 2 traits bleus : ont-ils guéri aussi rapidement, ou étaient-ils en train de déclencher une pneumonie, comment vont-ils ? Car ce sont les investigateurs qui ont choisi à qui donner l’antibiotique, ce n’est pas du hasard ; n’auraient-il pas choisi les cas UTRI les plus graves ?

Regardons de nouveau l’évolution des malades :

Le patient 34 par exemple : il a 20 ans, une rhinite, après 3 jours d’hospitalisation, 5e jour de symptômes, il n’a plus de virus. Mais il reste donc à l’hôpital 4 jours, et est censé rester 8 jours encore. Guéri ? Et durant ce temps d’hospitalisation, il va seulement voir une infirmière une fois par jour qui va réaliser un test Covid dans le nez, et c’est tout.

Tous ces patients semblent censés être guéris semblent vraiment très motivés à aider la science, en restant à l’hôpital. Mais ne serait-ce pas parce que certains sont en fait encore malades ? Nous n’en savons hélas rien.

Ce graphique de cet article de Nature (source) permet en tout cas de rester circonspect :

En effet, on observe que la charge virale (mesurée ici proprement en nombre de copies par ml, en échelle logarithmique) chez 9 patients baisse bien plus vite dans le nez, en jaune, (swab) que dans les crachats, en orange, (sputum) ou les selles, en gris (stool)… Le virus n’est souvent plus détectable dans le nez en 7 à 10 jours – et rien ne dit que le limite de détection à Marseille CT 35 ne soit pas plus haute que dans cette analyse qui est, elle, de haute qualité…

 

Enfin, n’hésitez pas à nous signaler d’autres erreurs méthodologiques ici.

VI. Les conclusions que l’on peut tirer de l’essai

6-1 Conclusions certaines

On peut conclure de façon certaine :

  1. que l’équipe Raoult n’a, à tout le moins, pas les compétences les plus élémentaires pour mener un tel essai ;
  2. que de lourdes questions d’éthique et de probité se posent suite au fait de passer en « perdu de vue » : 1 mort, 3 sévères aggravations et 1 cas d’effets secondaires interrompant le traitement sur 26 malades
  3. que cet essai ne permet pas de conclure à la moindre efficacité de la chloroquine – ni à son inefficacité ;
  4. que cet essai permet de conclure que la prise de chloroquine pendant 3 jours à l’hôpital n’empêche pas de décéder ou de partir en réanimation ;
  5. que les 18 signataires de l’article sont, au mieux de graves incompétents ou des personnes complaisantes qui ont signé sans relire attentivement ;
  6. que le comité de lecture de la revue qui a publié l’article n’a, au mieux, pas procédé à une analyse minimale de l’article ;
  7. que l’IHU nous fait perdre un temps précieux en ne réalisant pas des études sérieuses – ce centre n’a même pas pu trouver 30 patients du Covid-19 hospitalisés pour en faire un solide groupe placebo…

6-2 Questions à creuser

Nous espérons que des réponses satisfaisantes seront apportées à l’avenir aux points suivants :

  • Bien sûr, toujours : la chloroquine est-elle efficace ? C’est une question très importante, que d’autres équipes scientifiques plus compétentes doivent traiter.
  • La chloroquine a-t-elle aggravé ou non les symptômes et le pronostic vital des 4 personnes ?

Enfin, il serait très utile que l’équipe d’investigateurs réponde aux questions suivantes :

  1. quelles sont les dates calendaires de cet essai clinique ? (D0, D6 et D14)
  2. pourquoi avoir fait passer les 5 graves échecs de l’étude pour des perdus de vue ?
  3. comment avez-vous choisi les UTRI à qui vous avez donné l’antibiotique ?
  4. pourquoi les patients 1 et 4 ont-il 10 ans, alors que le protocole prévoit >= 12 ans ?
  5. comment pouvez-vous être sûrs que le recueil des données des tests des centres des groupes contrôles a-t-il vraiment été fiable ?
  6. à combien évaluez-vous le taux de non-fiabilité des tests ? Pourquoi ne pas en avoir parlé dans l’article – surtout avec un pourcentage de positifs qui était par 3 fois croissant dans le groupe contrôle ?
  7. pourquoi n’y a-t-il presque jamais d’intervalle de confiance dans vos tableaux et graphiques ?
  8. pourquoi avoir inclus des asymptomatiques ?
  9. comment avez-vous pu calculer l’ancienneté moyenne des 16 malades du groupe contrôle qui comprend des asymptomatiques ?
  10. avez-vous continué à traiter les patients qui avaient une charge virale négative ? Pourquoi ?
  11. pourquoi ne pas avoir donné de placebo ?
  12. pourquoi ne pas avoir indiqué le statut clinique à D6 ?
  13. y a-t-il eu des aggravations de UTRI en LRTI ? Comment cela a-t-il été indiqué dans le tableau de synthèse ?
  14. y a-t-il eu des patients à charge virale négative qui n’ont pas été guéris sur-le-champ ?
  15. de quoi est décédé le patient traité à la chloroquine ? Comment savoir quel a été le rôle du traitement (ainsi que pour les patients partis en réanimation)
  16. quelle a été la méthode de PCR utilisée dans l’essai (amorces et CT) ? Est-elle rigoureusement la même que pour les autres tests à Marseille ?
  17. la méthode PCR de Marseille était-elle la même que dans les autres centres ? Sinon, quelles sont les différences ?
  18. comment pouvez-vous comparer la durée moyenne d’excrétion virale à Marseille avec celle de l’étude chinoise, puisque ce ne sont pas les mêmes paramètres PCR ?
  19. pourquoi parler de durée moyenne en Chine alors qu’il s’agit d’une durée médiane ?
  20. pourquoi ne pas rappeler que l’essai est un échec par rapport à l’objectif de Raoult de réduire le portage à 4 jours, présenté le 9 mars ?

6-3 Mais ce traitement marche probablement

Ceci étant, répétons bien que nous ne sommes pas « contre » la chloroquine, cela n’aurait aucun sens. Nous aimerions bien qu’elle marche (et il y a quelques signes prometteurs), mais nous voulons simplement le savoir grâce à des études de bonne qualité – rien de plus.

Et nous sommes même à peu près sûrs que le traitement proposé dans l’essai marche – du moins un peu.

En effet, cela s’appelle l’effet placebo, et il est probable qu’il joue un rôle dans les cas les moins graves – mais Didier Raoult refuse mordicus de le mesurer, ce qui est étrange, car cela montrerait l’efficacité réelle absolue de la chloroquine.

Mais il n’en est pas à son coup d’essai (source) :

On constate donc que, en cette période de grave crise sanitaire, dans un article sur les moyens de lutter contre l’épidémie, Raoult fait un parallèle avec l’acupuncture et l’homéopathie !

Méthodes qui n’ont, d’ailleurs, jamais pu prouver qu’elles marchaient mieux que de simples placebos… (voir ici et par exemple).

6-4 La presse

La presse a rendu compte sans distance de la communication de l’IHU (source ici, et ) :

6-5 Mais comment un tel article a-t-il pu être publié ?

Cet article a donc été publié dans la Revue Internationale des Agents Antimicrobiens :

Dont le rédacteur en chef est J.M Rolain, et un rédacteur est P. Colson de Marseille :

qui, heureux hasard, sont aussi deux des signataires de l’article…

Un nouvel exemple des conflits d’intérêts dans la science…

6-6 Conclusion

Enfin, il y a ces pépites dans l’article :

Ainsi, l’étude a eu quelques « limites », comme « les 6 abandons en cours d’étude. » Dont 1 mort, 3 en réanimation et un effet secondaires graves….

Mais aussi :

« Pour des raisons éthiques« , en raison de résultats « tellement significatifs et évidents », ils ont jugé bon de partager leurs résultats, au vu du « besoin urgent » d’un médicament efficace.

On peut donc se demander s’il était tellement urgent, au vu de la faible qualité de l’étude, de l’évacuation scandaleuse des échecs (1 mort, 3 en réanimation, 1 effet secondaire grave), de la pauvreté de ses résultats, et de sa taille de toute façon bien peu significative, s’il était bien utile de publier le 16 mars des résultats provisoires au 6e jour, plutôt que d’attendre le 14e jour comme prévu.

Car, si on a bien eu ceci au 6e jour… :

…on aurait très probablement eu quelque chose comme ceci au 14e jour :

On aurait alors vu qu’on n’avait pas un médicament « miraculeux », mais simplement, peut-être, un simple accélérateur de curage du virus dans le nez – ce qui pourrait être utile, en fonction des effets secondaires, mais ne donne pas la même image de l’efficacité. Sans parler des graves échecs rencontrés…

Ceci étant, le bilan au 6e jour a été publié le 16 mars. Au 5 avril, nous n’avons toujours pas eu le bilan au 14e jour – « pour des raisons éthiques », il aurait été bien d’en disposer aussi vite, donc au 24 mars… Le critère secondaire de jugement sur la mortalité aurait été très intéressant à analyser.

VII. Réactions et analyses de scientifiques

Comme fleurissent rapidement dans les débats sur Didier Raoult les mots « talentueux scientifique », « grand professionnel », « sommité internationale » – voilà comment beaucoup de spécialistes jugent ses travaux – et il est facile de comprendre pourquoi il disent ceci, au vu de l’analyse précédente.

Dominique Costagliola, Membre de l’Académie des sciences, Vice-Doyenne Déléguée Recherche de la Faculté de Médecine, Sorbonne Université, Directrice adjointe de l’Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique, Sorbonne Université (source) :

« S’agissant d’une étude non randomisée dont le groupe témoin est composé en proportion inconnue de personnes ayant des critères de non-inclusion ou ayant refusé de participer à l’essai ou suivi dans d’autres centres, il est impossible de juger si les 2 groupes sont ou non comparables et par conséquent d’apprécier si les éventuelles différences observées peuvent être attribuées ou non à l’exposition au traitement et ceci d’autant plus que les cas les plus sévères cliniquement (au moins 4 des 6 perdus de vue -3 passage en réanimation et un décès-) ont été exclus de la description et de l’analyse.

Une complication supplémentaire émane du fait qu’il n’est pas certain que les évaluations virologiques aient été conduites de façon centralisée, ce qui est suggéré par la simple mention de positif et non d’un résultat quantitatif pour une grande proportion des témoins, alors que ce n’est jamais le cas pour les personnes traitées, ce qui pourrait entraîner des différences liées à la mesure et non au fait d’être ou non traités.

Au total, l’étude est conduite, décrite et analysée de façon non rigoureuse avec des imprécisions et des ambiguïtés et il s’agit d’une étude à fort risque de biais selon les standards internationaux. Dans ce contexte, il est donc impossible d’interpréter l’effet décrit comme étant attribuable au traitement par chloroquine.

De plus, si la prévention de la transmission est un critère important, dans la situation de crise actuelle le critère pertinent dans l’évaluation d’un traitement est plutôt un critère clinique tel que la nécessité de recourir à un respirateur ou la mortalité, ce qui a été le cas pour 4/26 patients du groupe traité dans cette étude. »

Pr Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard (source) :

« Je suis très affecté en tant que chercheur, enseignant et médecin par la polémique sur la chloroquine et l’hydroxychloroquine. Je passe sur l’étude pilote, à propos de quelques patients seulement, présentée par le professeur Didier Raoult, qui est méthodologiquement délirante. Ce n’est pas un essai thérapeutique randomisé, avec des patients tirés au sort, ils sont sélectionnés sans qualité, certains sont asymptomatiques et n’ont pas à recevoir un traitement, certains évoluent défavorablement vers la réanimation ou la mort et sont exclus de l’étude, etc. C’est une honte scientifique. Un chercheur peut avoir des convictions, mais pas de certitude. Le doute doit le guider.

À l’instant où je vous parle, c’est surtout le médecin que je suis, au pied du lit des malades, qui est affecté. Tout le monde veut du Plaquenil maintenant, alors que ce traitement peut entraîner une évolution défavorable de l’état de santé de nos patients infectés. Et nous avons toutes les difficultés du monde à mener les essais cliniques rigoureux qui ont été commencés sur plusieurs molécules, car les patients veulent « leur » Plaquenil. Cette communication débridée risque de ralentir l’inclusion de patients dans les essais cliniques de médicaments contre le Covid-19, car nous devons maintenant passer beaucoup de temps pour les réinformer. Enfin, je suis également affecté comme enseignant, la communication sur ces molécules va à l’encontre de tout ce qu’on m’a appris et que je transmets à mes étudiants. »

Pr Gilbert Deray, chef du service Néphrologie à la Pitié Salpêtrière :

« La science, la médecine, les indications thérapeutiques ne sont plus décidées par des articles publiés dans des revues, avec des experts, elles sont décidées sur Facebook et Twitter. Je suis sidéré que des personnalités de tout bord, de tout genre, puissent dire à ceux qui les écoutent : « Mais c’est comme ça qu’il faut que vous soyez traités ». […] Des politiques qui disent : « Je viens de recevoir de la chloroquine pendant 7 jours, je suis guéri, prenez-en ». C’est l’antithèse de ce qu’est la médecine, ils ne se rendent pas compte. D’abord, ils ne se rendent pas compte que c’est stupide, complètement : je le dis avec fermeté. Ils ne se rendent pas compte surtout de l’impact qu’ils ont. Je ne comprends pas que certains hommes politiques, médecins, anciens médecins, disent : « J’ai appelé le gouvernement pour qu’il donne ce traitement ». Parce que l’étude a montré que… Au mépris de ce que tous les gens qui ont lu ces études disent. […]

Je suis triste, très en colère. Et ça me met très en colère, parce que, ce que je crois, c’est que les fractures au sein de la société, ça va créer des morts. Il faut savoir que dans les équipes médicales, il y a des débats autour de ce problème-là, et que ça épuise tout le monde. Il faut savoir aussi que les études en cours, qui visent à montrer l’efficacité du médicament, sont freinées en ce moment, parce que les patients ne veulent plus y rentrer. […]

Il faut savoir que lorsqu’on nous dit « Oui, mais c’est une période spéciale de guerre, il faut faire vite ». Mais qui a dit qu’il ne fallait pas faire vite ? On pouvait faire les mêmes études, très vite, dans les mêmes délais, avec un vrai résultat. Et donc, je vais vous dire une dernière chose là-dessus. Quand on me dit, ou quand on nous dit : « Il ne faut pas mettre de gens sous placebo dans cette période, ce n’est pas bien, ce n’est pas éthique ». Je pense exactement le contraire. Parce qu’on ne sait pas si ça marche. Savez-vous si, quand vous mettez des gens sous placebo, ils vont aller mieux ou moins bien ? Je vous rappelle que la chloroquine, efficace dans un tube sur le chikungunya, aggrave chez l’homme les symptômes du chikungunya. Je ne sais pas, moi, si ce traitement est efficace ou s’il va aggraver. Et pour 20 à 30 personnes qu’on aurait mis sous placebo, on aurait la réponse, on en aurait sauvé des millions d’autres. »

François Séverac, méthodologiste et médecin biostatisticien à l’hôpital civil de Strasbourg (source) :

« Vu les problèmes méthodologiques et vu le nombre de biais dans l’étude, qui est totalement préliminaire, on ne peut pas en confirmer les résultats. En revanche, si tous les biais de cette étude empêchent de démontrer que le traitement fonctionne, cela ne veut pas dire qu’il ne fonctionne pas. »

Nicolas Martin, présentateur de La Méthode scientifique sur France Culture (source) :

« Dans l’esprit collectif, beaucoup semblent croire que ce sont juste des scientifiques et des journalistes scientifiques qui râlent alors qu’il y a des résultats positifs : mais non, il n’y a pas de résultats positifs que l’on peut attester. L’étude ne respecte aucune méthode, alors c’est comme construire un mur sans ciment, si on s’appuie dessus, il s’écroule. »

Et terminons par une vision de l’étranger (que nous appelons à prendre au conditionnel) – Pr David Gorski, chirurgien oncologue, professeur à la Wayne State University (source : site Science-Based Medecine) :

« Il se trouve que l’équipe de Didier Raoult a joué encore plus vite et plus lâchement avec les données de cet essai que mon article ne l’indiquait. Pire encore, cette équipe de Raoult [semble avoir] une histoire documentée de fabrication de données, probablement en raison de sa manière tyrannique de diriger l’Institut et de sa pression pour avoir des résultats, où il humilie publiquement les étudiants, les post-doctorants et les chercheurs qui ne produisent pas les résultats qu’il souhaite. […]

Il est craint dans la communauté scientifique française en raison de sa propension à utiliser son pouvoir et son influence pour faire taire les critiques. […]

Il a également déclaré : « Moi, je n’ai jamais fait d’essais randomisés […] L’effet des trucs randomisés, peut-être que ça marche quand on fait 100 000 personnes qui ont eu un infarctus du myocarde, mais mettre ça dans des maladies infectieuses, ça n’a pas de sens. C’est idiot. »

Cela explique en grande partie pourquoi le protocole de son essai démontrait une telle incompétente.

Dans l’ensemble, Raoult me ​​semble être un «brave franc-tireur» qui aurait pu être un grand scientifique à son apogée, mais qui est maintenant devenu arrogant et dictatorial et qui est dorénavant un grave exemple de l’effet Dunning-Kruger.

Il n’a aucune expertise dans les essais cliniques et conteste même l’utilité des essais cliniques randomisés dans les maladies infectieuses.

Tout ce qu’il publie sur le Covid-19 doit donc être pris avec beaucoup de précautions. »

VIII. Résumé des problèmes rencontrés

Voici un résumé des principaux problèmes, erreurs et fautes :

  1. il est très difficile de déterminer les dates calendaires de début et de fin de cet essai clinique ;
  2. l’essai n’est pas « randomisé » ;
  3. le groupe contrôle comprend des caractéristiques particulières, qui peuvent faire varier l’efficacité du traitement sur eux ;
  4. le groupe contrôle est notablement plus petit (d’un tiers) que le besoin de 24 issus de la propre analyse statistique de l’équipe ; le groupe testé aussi (20 contre 24) ; l’échantillon est au final trop petit, il ne permet de tirer aucune conclusion ;
  5. il n’y pas de groupe contrôle avec placebo ;
  6. le groupe contrôle est éparpillé dans 3 autres centres, sans répartition des malades au sein de chaque centre ;
  7. les investigateurs ont balayé 5 échecs (dont 1 mort et 3 passage en réanimation) de l’étude, en les faisant passer pour des perdus de vue ;
  8. il n’y pas d’indication sur les raisons des aggravations constatées (décès, réanimation) ;
  9. 2 patients ont 10 ans, alors que le protocole prévoit qu’il faut avoir 12 ans pour intégrer l’essai ;
  10. le statut clinique au 6e jour n’est pas connu (les gens qui n’ont plus de virus dans le nez sont-ils tous guéris ?) ;
  11. des asymptomatiques (mais pas qu’eux) dont l’ancienneté dans la maladie n’est pas connue ont été intégrés ;
  12. il y a des doutes sur le sérieux et la fiabilité du recueil des données des tests des centres des groupes contrôles ;
  13. il n’y a presque jamais d’indication d’intervalles de confiance dans les tableaux et les graphiques ;
  14. les tests réalisés ne sont pas hautement fiables (le pourcentage de positifs était par 3 fois croissant dans le groupe contrôle) ;
  15. l’équipe Raoult tente de comparer sans aucun autre élément des rapidités de guérison en chine en janvier et à Marseille en mars ;
  16. l’équipe Raoult confond des durées moyennes et médianes sur une donnée fondamentale pour se comparer à la Chine ;
  17. il n’est pas certain que les seuils minimaux de détections soient les mêmes à Marseille et dans les autres centres, ni entre Marseille et la Chine (ni même dans cet essai et dans les mesures quotidiennes des testés à Marseille) ;
  18. enfin, les résultats présentés avec enthousiasme sont pourtant un échec par rapport aux objectifs au moment du démarrage.

IX. Vers une rétractation

Terminons par la réaction de la Société Internationale de Chimiothérapie Antimicrobienne (ISAC), qui a publié ce communiqué (source) :

« Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial [hydroxychloroquine et azithromycine comme traitement du Covid-19 : résultats d’un essai clinique ouvert non randomisé] (Gautret P et al. PMID 32205204)

L’ISAC partage les préoccupations concernant l’article ci-dessus publié récemment dans l’International Journal of Antimicrobial Agents (IJAA). Le conseil d’administration de l’ISAC estime que l’article ne répond pas aux normes attendues de la Société, notamment en ce qui concerne le manque de meilleures explications des critères d’inclusion et le tri des patients pour assurer la sécurité des patients.

Malgré certaines suggestions en ligne quant à la fiabilité du processus d’examen par les pairs de l’article, le processus a respecté les règles d’examen par les pairs du secteur. Compte tenu de son rôle de rédacteur en chef de cette revue, Jean-Marc Rolain n’a eu aucune implication dans la revue par les pairs du manuscrit et n’a pas accès aux informations concernant sa revue par les pairs. L’entière responsabilité du processus d’examen par les pairs du manuscrit a été déléguée à un éditeur associé.

Bien que l’ISAC reconnaisse qu’il est important d’aider la communauté scientifique en publiant rapidement de nouvelles données, cela ne peut pas se faire au détriment du contrôle scientifique et des meilleures pratiques. Les deux rédacteurs en chef de nos revues (IJAA et Journal of Global Antimicrobial Resistance) sont entièrement d’accord.

Andreas Voss – Président de l’ISAC – 3 avril 2020 »

Il s’agit là d’une déclaration très rare, même si on comprend que c’est le service minimum, car la société a refusé de tirer toutes les conséquences de cette triste affaire, en ne retirant pas cet article, qui n’a même aucun avertissement dans sa version en ligne.

C’est hélas une nouvelle preuve du manque de déontologie qu’on observe parfois dans l’édition scientifique.

Enfin, comme le rappelle Leonid Schneider, l’éditeur est bien Elsevier.

Signalons enfin plusieurs lanceurs d’alertes sur cet essai : Leonid Schneider (@schneiderleonid ; voir cet article) ; Elisabeth Bik (@MicrobiomDigest ; voir cet article), mais aussi @Damkyan_Omega, @AndrewALover et @GaetanBurgio – et plus généralement l’incroyable communauté PubPeer.

La non-rétractation de cet article constituerait une seconde honte scientifique.

 

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, nous allons la poursuivre dans un prochain billet…

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(Billet édité – merci de vos précieuses remarques)

232 réactions et commentaires

  • DooDzy // 07.04.2020 à 18h29

    Waouh !! Juste Waouh ! Quel travail… c’est impressionnant. Merci pour toutes ces heures passées à décortiquer tout cela. C’est vraiment remarquable. Plus que jamais je peux dire que Les-Crises est un véritable « espace d’auto-défense intellectuelle » !

    • bili // 08.04.2020 à 02h20

      Ne pouvant vous mettre un pouce bleu , je tiens à valider votre commentaire, et d ajouter que ce travail est remarquable et mériterait renumeration, j espère qu il ne s arrêtera pas en si bon chemin et j attends la suite avec impatience, car j espère qu il y aurras une suite.
      Merci , merci, merci ! 👍👏👏👏

    • Papagateau // 08.04.2020 à 10h31

      Enfin une attaque qui porte sur le travail du pr. Raoult , et non sur l’homme.

      Comme quoi on peut avoir raison , et mal savoir l’exprimer. Je pense aux 3 articles précédents.

      Bon travail. Et encore une fois, c’est quand OB s’y met personnellement, et fait tout le travail de À à Z, que c’est bon.
      Bravo et remerciements.

    • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 12h43

      Le problème d’OB c’est qu’il se place sur le terrain de la critique méthodologique comme tous les détracteurs de Raoult, or Raoult dont l’équipe est la seule en France qui a l’expérience du traitement des épidémies, estime, sur la base de son expérience que la démarche méthodologique n’est pas pertinente et même inopérante en infectiologie;
      C’est valable pour des maladies chroniques non contagieuses comme en cancérologie, cardiologie, rhumatologie et ainsi de suite mais pas en infectiologie et il sait de quoi il parle pour avoir acquis cette expérience par des décennies passées sur le terrain !

      Donc l’article de OB est à côté de la plaque sur le sujet, mais il est excusable car n’étant pas médecin.
      Ce qui est problématique c’est que Raoult est critiqué par des médecins qui n’ont pas son expérience du terrain il faudrait le confronté à des équipes internationales ayant la même expérience que lui mais elles sont très peu nombreuses !

      En attendant ce jour sur 3835 Covid positifs détectés dans les hopitaux de Marseille depuis le début et non traités il y a 47 morts soit 1.22%, alors que chez Raoult sur 2187 positifs traités depuis au moins 3 jours selon son protocole il y a 10 morts soit 0.45%, en gros la moitié !

      SI jamais les résultats de Raoult se confirment, sur les 10 000 morts actuels que compte la France cela ferait 5000 qui auraient pu être épargnées !

      Il me semble qu’il aurait été légitime d’utiliser un protocole sans quasiment de risque plutôt que de rester les bras croisés à les regarder mourir !

      • Les-crises // 08.04.2020 à 14h43

        C’est là qu’on se rend compte que c’est dommage de ne pas avoir lu l’article : « Ne vous laissez pas avoir par le compteur trompeur de Didier Raoult »

        https://www.les-crises.fr/ne-vous-laissez-pas-avoir-par-le-compteur-trompeur-de-didier-raoult/

        • vva22 // 08.04.2020 à 20h34

          Le compteur de Raoult est un compteur simple que je peux analyser au même titre que ceux du ministère de la santé, qui ne compte aussi que ce qu’ils ont envie de compter, il n’est trompeur que pour ceux qui lui demandent plus que ce qu’il indique. J’ai bien lu l’article et j’apprécie à sa juste valeur l’énergie dépensée pour démolir cette communication, mais je pense sincèrement que le problème n’est vraiment pas où vous le cherchez…
          Corée du Sud 50 millions d’habitants 10384 COVID19+ 310 morts – épidémie maîtrisée
          France 66 millions d’habitants 82000 COVID19+ 10869 morts, épidémie en cours et futur catastrophe en EPAD
          Et vous êtes en train de chicaner sur quelques morts en plus ou en moins dans les compteurs du professeur Raoult que même ses adversaires professionnels se gardent bien de traiter de charlatan on se demande pourquoi…

          • fathi06 // 09.04.2020 à 01h56

            BFM est lié au laboratoire GILEAD d’après IDRISS ABERKANE.
            Il y a là une piste à éclaircir mon cher pour OB.
            et j’espère que OB n’est pas lié à BFM par des actions ou des intérêts.
            les crises est un blog qui a sombré avec un traitement univoque qui essaie de nous faire avaler la nécessité de tester en double aveugle un traitement de grand mère lorsqu’il existe aucun autre traitement !
            Il y a là un changement de fonction de ce blog qui es devenu un organe de communication du gouvernement.
            Un blog qui après s’être patiemment construit une excellent réputation devient un organe officiel de communication de Crises. OB est l’outsider du gouvernement, l’opposant constructif qui propose de sauver le gouvernement alors qu’il a coulé en refusant de prévoir la stratégie qui a marché ailleurs : les test pour tous, les masques, le traçage et le traitement précoce des malades comme à Taiwan Corée du sud etc. avec le confinement en plus on aurait des vies épargnées.

            • Alcyon // 09.04.2020 à 02h06

              https://www.newsweek.com/swedish-hospitals-chloroquine-covid-19-side-effects-1496368

              « Some Swedish Hospitals Have Stopped Using Chloroquine to Treat COVID-19 After Reports of Severe Side Effects

              [modéré]

            • Les-crises // 09.04.2020 à 02h24

              « ce blog qui es devenu un organe de communication du gouvernement. »

              Mais dites moi, vous défendez bien l’expert du gouvernement qui a validé le fait d’aller voter en pleine pandémie ? Nous sommes d’accord ?

      • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 15h16

        Alors il faut poser la question à Raoult et voir ce qu’il argumente et ne pas faire comme les économistes qui chacun avance des chiffres qui prétendent démentir ce qu’affirme l’adversaire mais qui en fait ne parlent pas de la même chose !

      • vva22 // 08.04.2020 à 19h38

        Il y a une explication très logique à cela :
        Rappelons un détail c’est que l’IHU considère que ce traitement n’est efficace que s’il est donné au début des symptômes or ils traitent tous les patients positifs qui arrivent à l’IHU. Parmi ceux-ci certains malheureusement sont trop atteints et partent en Réa, voire au cimetière avant d’avoir subi les 3 jours de traitement, qui je suppose sont nécessaires pour obtenir un minimum de concentration de l’hydrochloroquine, dans ces conditions il est assez logique de reverser ces patients dans le total des patients non traités (ou insuffisamment), c’est arrivé à 4 patients dans l’étude initiale objet de l’analyse de cet article.
        Bien sûr on manque d’information sur ces chiffres dressés sans beaucoup d’explications, mais je vous rappelle ce que dit Raoult à longueur d’interview (beaucoup moins fréquentes que ses contradicteurs) il est là pour faire son métier de médecin, pas pour lécher des études statistiques.

        • vva22 // 08.04.2020 à 19h48

          En complément je vous livre cette petite réflexion qui vaut ce qu’elle vaut :

          Lorsqu’on analyse les chiffres publiés par l’IHU Méditterannée aujourd’hui 8 avril on a des informations très intéressantes :

          3835 patients COVID19+ (IHU+APHP) pour 49 décès soit 1,2% de mort.

          Cela amène l’ensemble TIMONE+IHU au niveau de la Corée du Sud, 1,2% de morts par rapport aux positifs, sans confinement ciblé qui protégerait les plus âgées, qui à l’évidence en Corée n’ont pas été massivement touchés (200 morts pour 10374 COVID19+ dans un pays de 50 millions d’habitants).

          Les patients de Marseille se décomposent en : 1648 non traités et 2187 traités
          et 47 morts qui se décomposent en 37 non traités (ou moins de 3 jours) et 10 traités.
          2,2% de morts non traités. et 0,4% traités
          OK peut-être auraient-ils guéri sans passer par l’hôpital, mais rien n’est moins sûr dans un pays au méthode en « quadrupleaveugle » : pas de tests, pas de masques, pas de traitement, pas de confinement des malades.

          Pour fixer les idées si l’on applique le même traitement aux chiffres hospitaliers des différentes régions françaises (pourcentage de morts par rapport aux COVID19+ (hospitalisées + morts + guéris)
          Alors c’est parlant : France entière 13%, meilleure région PACA avec 7%, la plus mauvaise Grand-Est avec 17%.

          Bien sûr il faudrait ajouter les chiffres des positifs et des morts en EPAD pour compléter cette analyse et on verrait que peut-être qu’en France le problème n’est pas les études « fragiles » de professeur Raoult

          • vva22 // 08.04.2020 à 20h15

            @Alcyon non les 49 morts c’est tous les morts rapportés à cet ensemble de positif soit 2,2% ce qu’aucune région française ne réalise la Bretagne selon le même calcul c’est 11% et c’est les chiffres du ministère de la santé. Mais visiblement on ne peut pas donner à boire à un âne qui n’a pas soif. Personne n’a voulu tester ce protocole, c’est d’ailleurs impossible puisque l’hydroxychloroquine qui peut peut-être aider (au moins selon les chinois) est interdite de prescription, en revanche le Rivotril est libérée pour cette indication pour éviter la souffrance des malades en train de s’étouffer…

        • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 19h53

          Raoult ne travaille pas seul dans son coin alors j’ai du mal à l’imaginer falsifier des résultats sous les yeux de la très importante liste des collaborateurs qui devraient être complices et prendre le risque de ruiner leur carrière car immanquablement s’il y a falsification cela va se découvrir rapidement !

        • vva22 // 08.04.2020 à 19h59

          Désolé, sa preuve ce sont ce qu’ont rapporté les chinois sur une épidémie qu’ils ont subis et maîtrisée, ils ont là-dessus au moins cette avantage sur nous. J’ai écrit « l’IHU considère que ce traitement n’est efficace que », mais je reconnais que moi-même je n’en sais rien, et que rien que l’effet placebo, peut sensiblement améliorer le moral de personnes malades à qui l’on dit « restez chez vous, et si vous commencez à étouffer appeler le 15 ». Quant à la suite de ta critique (qui montre que tu ne t’ais pas arrêté à la 1ère phrase) elle ne tiens pas par rapport au raisonnement de l’IHU à moins qu’il existe des patients qui dès la contamination meurt ou passe en réa alors qu’on dit que ce phénomène se produit en général après au moins 10 jours.

        • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 21h00

          «  » » avant d’avoir subi les 3 jours de traitement, qui je suppose sont nécessaires pour obtenir un minimum de concentration de l’hydrochloroquine, dans ces conditions il est assez logique de reverser ces patients dans le total des patients non traités (ou insuffisamment) » » » »

          C’est parfaitement logique en effet, à moins de 3 jours de traitement on ne peut considérer le patient comme ayant été traité par la chloroquine.

      • TZYACK // 08.04.2020 à 22h06

        Le Pr RAOULT n’est pas un scientifique qui ne sait que compter et calculer mais seulement un médecin d’expérience qui sait surtout comment soigner en bénéficiant parfois des effets placebo ou catalyseurs de ses « magiques » prescriptions :
        « SI jamais les résultats de Raoult se confirment, sur les 10 000 morts actuels que compte la France cela ferait 5000 qui auraient pu être épargnées ! »

    • lws // 08.04.2020 à 16h08

      oui, impressionnant et très remarqué.
      MAIS quel dommage d’avoir supprimé les pouces bleus, ça donnait une bonne idée de la majorité silencieuse au delà du volume d’interventions. Ça sent son Castener non ?
      Quel dommage que l’équipe de modération renforcée applique scolairement la consigne ‘mwoui je vous écoute mais encore quelles sont vos sources précises’ pour couper tout ce qui dépasse. Ça sent son « et en même temps » non ?
      Quel dommage que les nouveaux-vieux-amis subitement montés au créneau soient si nombreux à utiliser la même trame de commentaire laudateur dans laquelle s’est malencontreusement glissée une petite tournure stylistique commune, à croire qu’ils sont nombreux à bien se connaître, ça sent son bourrage d’urnes non ?
      Quel dommage de balayer d’un revers de main certains éléments essentiels du débat pour en grossir démesurément d’autres emberlificotés de petites phrases assassines, ça sent son Karine Lacombe/etc/etc non ?
      Quel dommage de citer une vieille vidéo de Raoult (médecin formé à la médecine de guerre) faite à l’arrache, et pas la dernière qui démonte justement ce si loong papier ? Ça sent son Sibeth non ?
      Quels dommages, quel naufrage, quel spectacle ! Quels intérêts ?
      Et de grâce, cessez donc de « nous » traiter de pro-raoult, de fan-de-guru et autres imbéciles mesquineries, ça sent carrément son Grivault/Darmanin/etc.
      Vous avez le droit de prendre vos lecteurs pour des blaireaux. Mais en disant tout ça je ne porte aucun jugement sur Les-Crises hein ? Aucun non, c’est juste pour éclairer le débat et vous permettre de vous faire un avis.

      • Fritz // 08.04.2020 à 17h15

        Les maîtres de ce blog ont décidé de changer de lectorat. Très bien, c’est leur droit.
        Brecht avait suggéré aux dirigeants de la RDA de dissoudre le peuple pour en choisir un autre..
        Merci à @bluetonga d’être revenu il y a quelques jours commenter calmement et sans malice pour quiconque.

      • Arno // 09.04.2020 à 01h03

        Les pouces bleus, une bonne idée de la majorité silencieuse ? … Ou plutôt un aperçu de la discipline de son réseau (employés de son IHU , affidés du RPR/UMP/LR de la région Paca, etc …) Curieux que dans les minutes suivant les précédents articles parus sur les gesticulations du spécimen, des commentaires apparaissaient aussitôt poucés-bleus par dizaines pour être en haut de l’affiche.

  • dontdisturb // 07.04.2020 à 18h33

    Très beau travail, bravo!
    On attend la suite…

  • xelab // 07.04.2020 à 18h48

    Merci, c’est la critique la plus complète et la plus argumentée que j’ai pu voir jusqu’à présent (et pourtant j’ai lu un paquet d’articles sur le sujet).

    • Pegaz // 07.04.2020 à 23h02

      Juste un détail

      Pourquoi nous parler des phases 1 2 3 et 4 ? Que ce soit pour la Nivaquine ou la Savarine (principe actif : Chloroquine) ou le Plaquenil (principe actif : Hydroxychloroquine), tous ces médicaments ont déjà obtenu, depuis longtemps, leurs autorisations de mise sur le marché (AMM).

      Nivaquine : Laboratoire titulaire AMM: Sanofi-aventis france (02/05/1997)
      Savarine :Laboratoire titulaire AMM: Alliance pharma ltd (08/07/1996)
      Plaquenil : Laboratoire titulaire AMM: Sanofi-aventis france (27/05/2004)

      Même résultat en ce qui concerne l’Azithromycine (principe actif) dont parle le Pr Raoult et qui se décline en une multitude de médicaments :

      Azithromycine Pfizer : Laboratoire titulaire AMM: Pfizer holding france (28/06/1999)
      Azithromycine Mylan : Laboratoire titulaire AMM: Mylan (28/03/2007)

      • Armiansk // 08.04.2020 à 01h57

        On ne teste pas un produit donné, mais un soin donné pour une maladie donnée.
        « les essais qui évaluent de nouvelles indications, de nouveaux dosages, de nouveaux modes d’administration, de nouvelles associations… doivent être considérés non pas comme des essais de phase IV mais comme des essais de nouveaux médicaments.»
        https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/annexes.pdf

        • Mohamed // 08.04.2020 à 17h37

          on pourrait vous rétorquer qu’il n’y a pas eu d’essais sur l’administration de paracétamol aux patients du COVID19.

          • Armiansk // 08.04.2020 à 18h35

            Je suis allé voir :
            https://link.springer.com/content/pdf/10.1007/s00134-020-06022-5.pdf (p 23)
            Le paracétamol est recommandé pour les patients fiévreux, avec cette mention :
            «le traitement actif de la température (pharmacologique ou non) n’a pas diminué le risque de mort […] Compte tenu de l’innocuité de l’acétaminophène et de l’absence de dommages dans le corpus de preuves, il peut être important d’augmenter le confort des patients grâce à la gestion de la fièvre. Par conséquent, nous avons proposé aux cliniciens d’envisager d’utiliser des agents pharmacologiques pour contrôler la fièvre chez les patients atteints de COIVD-19. L’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pour traiter la fièvre chez les patients atteints de COVID-19 continue d’être débattue. Jusqu’à ce que davantage de preuves soient disponibles, nous suggérons d’utiliser de l’acétaminophène / paracétamol pour traiter la fièvre.»

    • Pegaz // 07.04.2020 à 23h20

      Même l’association des deux médicaments a déjà été utilisé et a donné lieu à plusieurs études contrôles.

      16 décembre 2008 – Azithromycin-chloroquine and the intermittent preventive treatment of malaria in pregnancy
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2632633/

      07 juillet 2011 – Azithromycin plus chloroquine: combination therapy for protection against malaria and sexually transmitted infections in pregnancy.
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21736423

      15 août 2014 – Chloroquine-Azithromycin Combination Antimalarial Treatment Decreases Risk of Respiratory- and Gastrointestinal-Tract Infections in Malawian Children
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4172042/

  • rbaia // 07.04.2020 à 18h49

    ah le temps des protocoles , des reunions et des comparaisons des chiffres … pendt ce temps , on meure par défaut de soin … les anti viraux ou tt autres ttt s’en rapprochant doivent etre donne tres tôt ds la maladie sinon , c’est inutile .. Raoult agit comme un responsable en temps de guerre…. il faut agir , pas comme nos pieds nickeles de gouvernants conseilles par des gnes qu peuvent avoir des conflits d’interets 😉

    • moshedayan // 07.04.2020 à 19h42

      Incompréhensible, tout cela pour moi, j’arrive avec ma connexion à voir 2 ou 3 chaînes de vos télévisions. … et j’ai écouté France Culture… L’Afrique n’a pas les moyens des Riches et de payer le Remdesivir… ou autres anti-viraux dernier cri… Elle se contentera de génériques chinois – russes comme l’Arbidol et de la chloroquine si possible hydroxy… L’histoire du plasma que vous lancez … c’est du pipeau parce que les Chinois ne le valident que pour des cas mineurs… Testez, testez, testez vous êtes riches… (soi-disant…) La Slovaquie va sortir d’un confinement sévère comme la Tchéquie, parce qu’elle n’en peut plus…
      Vous, en regardant, vos chaînes télé, on a une seule impression… Vous vous êtes mis dans la m…. et vous n’êtes pas prêts d’en sortir…je me risque à parier d’ici la fin mai voire jusqu’au 20 juin… vous serez le dernier à en sortir à entendre vos « corbeaux noires » qui officient dans vos Médias.

      • moshedayan // 07.04.2020 à 20h22

        Je connais mal votre langue mais au point d’avoir un ton de satisfaction morbide !? Relisez avant de critique , des pays n’ont pas les moyens de votre confinement. Un point c’est tout. Après on verra… Je pense que vos dirigeants sont prétentieux et cette arrogance à un prix tel que c’est votre peuple qui en souffrira à moyen terme. Quand on a des sous-marins nucléaires et des rafales… on devrait avoir des masques et tester massivement non ? Il n’y a aucune satisfaction morbide à dire que l’on n’a pas les moyens… c’est aussi simple…

        • Greenjack // 08.04.2020 à 22h46

          « quand on a des sous-marins nucléaires et des rafales, on devrait avoir des masques »
          bien vu l’ami ! tellement vrai.
          par ailleurs je m’interroge sur l’Afrique en général. Je constate globalement très peu de cas à ce jour, est-ce que cela pourrait avoir un lien avec le fait qu’il y a beaucoup de prévention dû au paludisme et donc l’administration de chloroquine ?

      • Armiansk // 07.04.2020 à 21h47

        Vous semblez considérer comme acquis que l’Arbidol et la chloroquine ne peuvent être que bénéfiques ou neutres.
        L’Arbidol, malgré le lobby de la vice-Première ministre russe Golikova, n’a jamais démontré d’efficacité contre la grippe (c’est sourcé ici : https://cs.wikipedia.org/wiki/Taťána_Golikovová, et plus encore sur la version russe).
        Quant à la chloroquine…
        Il n’est pas impossible que ces produits diminuent les chances des malades, soit directement, soit par retards d’autres soins, soit par dépenses inutiles. On aurait pu s’en assurer plus tôt, mais un professeur marseillais a préféré produire de la mauvaise science que de la bonne.

        • moshedayan // 08.04.2020 à 09h34

          Bonjour, je ne considère rien, concernant l’Arbidol ou la chloroquine, je ne prétends à rien du tout d’ailleurs… je fais un simple constat . Vous dites « c’est sourcé  » concernant l’Arbidol… j’ai lu la version russe de Wikipédia il est dit que Golikovova a eu un plan d’action pour développer la prophylaxie et la pharmaceutique… je n’ai pas vu particulièrement mention de l’Arbidol…et vous parlez de lobby. L’usage de l’Arbidol a d’bord été évoqué par les Chinois pas par les Russes et ce médicament a été développé par la Chine et la Russie… Vu la tournure des débats… je préfère comme mes amis me mettre en quarantaine… je pense que les choses ne tournent pas bien dans votre pays…question de culture…En Slovaquie, notre pauvreté nous contraint avec une réelle modestie à envisager d’alléger le confinement c’est tout ce que j’ai voulu dire… peu importe si en France vous avez les moyens de critiquer les autres…

          • Armiansk // 08.04.2020 à 11h03

            La mention est ici :
            «Les médias ont fait état d’information sur la participation de T. Golikova dans le lobbying des produits de la firme Farmstandart et en particulier la mise en avant de la préparation médicale Arbidol (sources № 25, 52, 53, 54, 55, 56) »

            «В СМИ появлялась информация о причастности Т. Голиковой к лоббированию продукции фирмы «Фармстандарт», в частности, к продвижению медицинского препарата Арбидол»
            https://ru.wikipedia.org/wiki/Голикова,_Татьяна_Алексеевна

          • Araok // 08.04.2020 à 11h22

            Bonjour, ami slovaque.
            Qu’est-ce qu’il se passe dans votre pays ?
            Pourquoi la pauvreté vous conduit à alléger le confinement ? Pouvez-vous nous en dire plus?

    • Arno // 09.04.2020 à 01h11

      Quand même curieux que Raoult se sente concerné par ce qu’il considère comme « une gripette ayant tué trois chinois ».
      Alors « responsable en temps de guerre » pour lui qui n’y voit qu’un phénomène présentant moins d’intérêt que les chutes de vélo ? N’y aurait-il pas là une toute petite dissonance cognitive ?

  • François Legault // 07.04.2020 à 18h49

    Il y a des médecins comme M. Raoult qui soignent et sauvent les gens, et les autres qui comptent les morts pour en faire des statistiques.
    Pour moi, ce qui compte est qu’il y a moins de morts à Marseille et les régions traités par la posologie de l’équipe de M. Raoult qu’ailleurs. Une équipe de 200 chercheurs, 500 autres personnes en soutiens qui ont traités aujourd’hui, 2179 personnes pour 9 morts à leur institut.
    Beau travail M. Berruyer, vous n’êtes pas médecin et votre travail de mathématicien n’est aucunement critiqué dans mes propos.

  • Tny88 // 07.04.2020 à 19h03

    Certes, l’étude du professeur Raoult fait débat quant à sa rigueur et au faible nombre de patients inclus.

    Cependant, plutôt que de ressasser des choses qui ont déjà été évoquées en long en large et en travers, il serait peut-être plus intéressant d’analyser:
    – le ratio nombre de morts/nombre de personnes hospitalisées dans les bouches du Rhône par rapport aux autres départements
    – le ratio nombre d’hospitalisés/nombre de réanimations dans les bouches du Rhône par rapport aux autres departments.

    En fonction du résultat, et sachant que les bouches du Rhône sont le seul département français à prescrire ce fameux traitement, on pourrait peut être en tirer des conséquences intéressantes sur son efficacité, non?

    • anatole27 // 07.04.2020 à 19h45

      Les Bouches du Rhône est le seul département FRANCAIS
      qui est incapable de fournir la comptabilité des décès depuis le 11 Mars.
      Ca parait incroyable et pourtant :

      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-pourquoi-l-insee-ne-comptabilise-t-il-pas-les-deces-dans-les-bouches-du-rhone_3902199.html

      • Papagateau // 08.04.2020 à 13h00

        Comme je ne peux pas mettre de pouce bleu, j’exprime ici mon soutien total à ton interrogation.
        On en deviendrait conspirationniste.

        C’est bien connu, les Bouches-du-Rhones est le seul département équipé d’ordinateurs, ce qui explique qu’il soit le seul touché par la panne.

        • Arno // 09.04.2020 à 01h20

          Gros éclats de rire et pouce bleu pour la panne d’ordinateurs.

    • moshedayan // 07.04.2020 à 19h46

      L’INSEE n’arrive pas à sortir des statistiques sur les Bouches-du-Rhone, cause panne informatique, a dit une chroniqueuse sur LCI…

    • ilicitano // 07.04.2020 à 20h33

      Tous les chiffres , hospitalisés , en réanimation , et décès par département concernant le coronavirus existent et sont disponibles sur le site du Ministère de la Santé. Informations remontées par les hôpitaux publics.
      L’Insee n’a rien à voir la dedans.
      Notre Ministre de la Santé O. Véran doit connaitre les ratios et avoir des informations puisqu’il a indiqué ce matin sur RMC qu’il avait demandé à plusieurs CHU en France d’utiliser le protocole tant décrié en début de symptômes et d’hospitalisation et qu’il s’était assuré auprès de Sanofi de la totale disponibilité des produits en France en cas de réussite.

      On avance .
      On avance

    • Armiansk // 07.04.2020 à 20h48

      Des données existent sur Santé publique France. Mais :
      Ces statistiques sont très difficiles à établir et analyser pour plusieurs raisons :
      — les grandeurs n’intègrent pas les mêmes périodes : on ne peut comparer les hospitalisés d’aujourd’hui avec la somme des décès jusqu’à aujourd’hui.
      — les grandeurs suivent des dynamiques différentes : les entrées en hospitalisation d’aujourd’hui sont les sorties (retours ou décès) des jours suivants, et les décalages ne sont pas forcément les mêmes.
      — la politique de tests massifs du Pr Raoult (qui est très possiblement salutaire) augmente artificiellement les hospitalisations pour cas bénins (ce qui n’est pas non plus mauvais, quand on a les moyens) et modifie donc les ratios.
      — les départements ne sont pas comparables : apparition des foyers, urbanisme et densité de population, ou encore la présence d’un hôpital très bien doté.
      — le «fameux traitement» est utilisé ailleurs
      — sûrement plein d’autres choses.

      Mais je suis très intéressé par des idées pour analyser correctement les statistiques disponibles.

    • DioCronos // 07.04.2020 à 22h34

      Les Bouches-du-Rhône ont, sous l’impulsion de l’IHU de Raoult, dépisté et donc probablement hospitalisé nettement plus que les autres départements du Sud de la France, à partir de mi-mars, à population comparable.

      Source: l’IHU lui-même et https://gomet.net/coronavirus-hausse-de-40-24h-dans-la-region/

      Ce qui diminue probablement la mortalité apparente parmi les dépistés positifs et les hospitalisés, car on y a probablement compté davantage de gens porteurs du virus, voire présentant des symptômes, mais à faible risque de mourir. Il n’y a en effet pas de raisons apparentes de penser que la diffusion et la gravité réelles de l’épidémie soient plus fortes dans le 13 que chez ses voisins (ce n’était apparemment pas le cas selon les dépistages jusqu’à mi-mars, avant que l’IHU fasse ses annonces de dépistage massif).

      D’après les bilans quotidiens par département (https://www.lefigaro.fr/fig-data/coronavirus-tableau-france/), les Bouches-du-Rhône sont quand même à 137 morts au 6 avril. Ce qui, rapporté au nombre d’habitants, n’est absolument pas mieux que dans le Var, les Alpes-Maritimes, l’Hérault, la Gironde ou la Haute-Garonne.

      Donc il n’y a pour l’instant pas de raison de crier au miracle.

      • un citoyen // 08.04.2020 à 05h22

        Sur une autre source, il y aurait beaucoup plus que 137 morts dans ce département :
        https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19/?fbclid=IwAR3O5dhMWaHGMGuwewplsk-QlX9MT8DVNuHmrtPT74iewBgzGD2b_rgi3eI
        Il y a 2 ou 3 jours, en cumulant les données du 18/03 au 4/04 sur un tableur, après avoir trié les départements, j’en avais compté environ 500.
        En remarquant ceci dit que les totaux hommes+femmes (lignes 2 et 3) n’étaient pas complètement cohérents avec les totaux (ligne 1) (il faut lire ces données de 3 lignes en 3 lignes). Peut-être est-ce dû à ce qui a été rapporté dans les autres messages ci-dessus. Rien n’est vraiment sûr donc.

        PS : Merci et bravo à l’équipe des Crises pour ces longues recherches.

        • Armiansk // 08.04.2020 à 12h21

          Je pense que vous sommez peut-être, chaque jour, des morts «cumulés» depuis le début du décompte.

          • un citoyen // 08.04.2020 à 13h09

            Huhu… Oui, c’est vous qui avez raison. J’ai rien dit!

    • Alcyon // 08.04.2020 à 14h13

      En testant tout le monde, tu te retrouves avec une grande majorité d’asymptomatiques. Si tu veux on compare à l’Allemagne?

  • Amora // 07.04.2020 à 19h38

    Olivier Merci pour ces infos que j’appuie à 100%! On voit l’actuaire derrière. Comme scientifique j’ai procédé de la même manière pour toutes mes publications. A votre place je n’aurais pas perdu autant de temps à expliquer a des gens qui ne veulent pas entendre et qui font du dénigrement gratuit. J’ai travaillé en France il y a longtemps. Il y régnait déjà le même esprit de « grandes gueules » que je retrouve dans les commentaires. C’est pénible pour travailler correctement et sereinement. Cela montre où cet esprit cocardier et râleur a amené la France: En totale déliquescence. C’est dommage.

    • Jean D // 07.04.2020 à 23h41

      @Amora

      « le même esprit de « grandes gueules »
      Ne soyez pas trop sévère 🙂

      Votre appréciation est faussée parce qu’il y a un biais initial dans la population qui utilise la zone des commentaires :
      • tous les lecteurs ne commentent pas, ils se contentent de lire et de s’instruire
      • ceux qui commentent sont parfois des « éditocrates » en puissance, des toutologues qui – pardon pour le pléonasme – n’ont rien à dire d’intéressant mais se piquent de le faire savoir au plus grand nombre

  • anatole27 // 07.04.2020 à 19h40

    Whaoooo je SUIS BLUFFE grave 🙂
    La recherche FRANCAISE n’est donc pas MORTE
    COCORICO fier d’être FRANCAIS !

  • Kaki // 07.04.2020 à 20h09

    Les décès dans les Bouches du Rhône, n ont pas été comptabilisés correctement, la faute à une cyber attaque, je ni suis ni pro ni anti, j attend les résultats cependant la mise en perspective est intéressante. https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-ransomware-visant-marseille-perturbe-le-decompte-des-deces-covid-19-78684.html

  • Christobal // 07.04.2020 à 20h39

    L’argument des lecteurs qui s’en prennent à vous est équivoque. Il y a eu aussi des critiques constructives que vous laissez de côté. Tout le monde n’est pas dupe non plus. Nombreux sont ceux qui ont conscience des limites de l’étude Raoult, des qq bidouillages, médiatisation hâtive, du côté mégalo et frondeur du personnage… Simplement, vous instruisez uniquement à charge. Quid des détracteurs de Raoult? Au dessus de tous soupçons? L’Inserm = forcément objective? Il y aurait seulement la « vraie » science d’un côté et le fraudeur de l’autre ? Les labos n’auraient aucune influence? J’avais évoqué dans un commentaire mon expérience avec un grand labo dans le passé. Ça m’avait ouvert les yeux. Les études randomisées ne protègent pas tjrs sur le moment des partis pris et bidouilles … Les labos peuvent même, dans une certaine mesure, influencer la définition des maladies. Vous n’imaginez pas leur emprise sur le monde médical en dépit des évolutions réglementaires… Ah oui, vous aimez les chiffres. Un truc à réfléchir: comment être sûr de l’impact de l’épidémie qd tous les cas graves et morts n’ont pas été dépistés (sachant que tous les tests ne marchent pas), qu’il devient compliqué d’obtenir le nombre de morts de la grippe ou autres maladies pulmonaires depuis mars, que les sources diffèrent, etc. Sans sous estimer l’épidémie, ce flou mériterait que l’on s’y arrête…

  • Nink4si // 07.04.2020 à 20h55

    Tout ceci me laisse un drôle de goût dans la bouche .
    Cette « crise » est un livre et OB décortique une virgule, étrange.

  • Charrier // 07.04.2020 à 21h21

    Doit-t-on être efficient, ou minutieux ? Comment les soignants peuvent-ils choisir ? Dans son livre « The ETTO principle », l’ergonome Eric Hollnagel apporte de précieuses pistes de réflexions.
    https://www.youtube.com/watch?v=Ml_5I6eIggE
    Un principe d’adaptabilité, déroger aux règles, utilisé dans de nombreux domaines où la gestion du temps réel est une composante de risque. J’applique le protocole ou je déroge pour sauver des vies ? Il semblerait que de nombreuses personnes soient bien éloignées de cette capacité d’adaptation, à commencer par les membres de notre gouvernement. Je ne fait aucun commentaire sur le contenu de cet article, étant incompétent dans ce domaine. Mais dans le milieu aéronautique, savoir déroger en vol, en l’occurence sortir des procédures, à permis de sauver de nombreuses vies.

    • cyberbeb33 // 08.04.2020 à 16h56

      Vous avez raison, sortir des procédures peut sauver des vies.
      On l’a vu plusieurs fois dans le domaine aéronautique : des pilotes ou des personnels volants ont sauvé la vie des passagers dont ils avaient la charge mais ils ont été condamnés pour ne pas avoir suivi les procédures. Pourquoi ? Tout simplement parce-que les fabricants ou les compagnies aériennes ne voulaient pas payer……..c’est simple : l’argent gouverne tout, l’enlever de l’équation, c’est juste une hérésie.

  • Karine // 07.04.2020 à 21h21

    Bonjour,
    C’est certainement pertinent et un gros travail, mais depuis des semaines, j’attendais de voir sur ce site de nombreux sujets et un trop grand nombre est dédié à cette histoire… dommage, car il y a apparemment beaucoup à apprendre en ce moment, avec des conséquences judiciaires pour nos politiques, du moins je l’espère.
    Maintenant que ceci est publié, pouvons-nous parler du pourquoi on en est là et surtout du comment on va s’en sortir? avec un éclairage étranger, puisque le franco-français est en roue libre?

    • Bats0 // 07.04.2020 à 23h55

      Peut-être que vous êtes passé à côté d’un grand nombre de billets actuellement diffusés sur ce blog, mais il est vrai, un peu cachés. Je m’en suis aperçu, car beaucoup de ces billet sont très peu « remerciés ».
      Vous pouvez les retrouver en haut de la page, dans l’onglet « Catégorie ».
      Bonne lecture.

  • sergio // 07.04.2020 à 21h45

    Restons sur des choses simples. Le protocole de Raoult, au pire ne fait rien au malade et au mieux diminue sa charge virale, voire l’élimine. Si lorsque prescrit dans les règles de l’art et sans contre-indication, le protocole pouvait nuire au malade, il y aurait problème. Ce n’est pas le cas les produits sont connus de longue date et sont soit neutres sur le malade soit le soignent. Dans une situation d’urgence un médecin veut soigner et non faire des études savantes. Les études et analyses peuvent se poursuivre pendant que l’on traite les malades avec un protocole qui réduit la charge virale au mieux et est neutre au pire. Entre utiliser ce protocole ou du paracétamol, le bon sens demande de l’utiliser. De nombreux pays utilisent ce protocole et constatent des résultats. Les statistiques des morts du covid 19 en France sont nettement plus élevées que celles de l’IFU de Marseille. Même si par extraordinaire Raoult était tombé par hasard sur une formule qui fonctionne, comme tout soignant responsable, il l’aurait recommandée. L’urgent n’était pas la méthode mais le résultat sur les patients pour limiter le nombre de contagions et de morts. Alors OB, pour une fois vous avez tort. Et n’essayez pas de vous couvrir en disant que vous ne mettez pas en cause la chloroquine ou que Raoult n’en n’est pas le premier utilisateur. Assumez! Vous avez activement contribué à diaboliser un des plus grands scientifiques de France pour essayer de vous faire aimer par les conformistes qui vous ont secoué par le passé et dont vous avez peur désormais. C’est humain mais décevant!

    • Armiansk // 07.04.2020 à 21h51

      «au pire ne fait rien au malade»

      Puis-je vous demander pourquoi vous négligez la possibilité d’un effet délétère (direct ; comparé à un autre remède ; par retard de soins ; …) ? Ça m’intéresse beaucoup parce que c’est un axiome qui revient souvent ici, et ça me semble un biais de raisonnement important dans un grand nombre de commentaires.

      • schmurtz // 07.04.2020 à 22h27

        71 ans de mise sur le marché

        1 milliards de « cobayes »

        effets secondaires parfaitement cartographiés

        Effet néfaste principal : Cardiaques QT : contrôlables par ECG avant prise , J0 et J2

        Renseignez vous sur les médications concurrentes dont certaines font l’objet une AMM (équivalent US) d' »urgence » avec des effets secondaires mal cernés et parfois dramatiques.

        Une bonne question à poser : Combien ce protocole sous surveillance hospitalière a connu de conséquences graves ?

        • RV // 07.04.2020 à 22h48

          Si vous faites référence au traitement préventif et curatif du paludisme, renseignez-vous sur les doses prescrites dans un cas et dans l’autre, cela vous fera peut-être reconsidérer votre avis sur la question.

          • schmurtz // 07.04.2020 à 22h59

            le paludisme c’est entre 100 et 300 mg jour, pendant des mois, le traitement covid c’est entre 400 et 600 et la dose critique de mémoire 2gr.

            Et je ne reconsidère rien, j’attend la liste des « victimes » de ce traitement sur 10 jours

            • Arno // 09.04.2020 à 01h31

              La liste des victimes : Combien de morts chez Raoult ? Ah ben oui, parce que quand ils guérissent, c’est grâce à la chloroquine, mais quand ils meurent c’est la faute à pas de chance …
              Pour le paludisme c’est 100 mg la dose standard, et chez Raoult c’est 600 mg: 6 fois plus; Au prochain mal de tête, essayez de prendre 6 à 12 cachets de doliprane toutes les 4 heures (6 fois la dose standard),

        • Armiansk // 08.04.2020 à 01h48

          Je suis très étonné d’apprendre qu’il y a eu 1 milliard de cobayes *atteints du covid-19* traités sur 71 ans.
          Vous pouvez sourcer ?

          • Les Mouches // 08.04.2020 à 07h47

            Et moi très étonné que certains prennent de haut des commentateurs en leur demandant d’apporter des « sources » sans faire un effort évident de réflexion…

            Si la chloroquine est pour vous un médicament « dangereux », « non-connus » ou je ne sais quoi d’autre, alors 99% de ce qui est proposé l’est.

            Le recul sur son utilisation est énorme et quand on regarde les effets secondaires des autres médicament testés, là pour le coup on est dans de l’assassinat de masse (rivotril, lopinavir, etc…)….avec le silence complice de ceux qui crachent sur Raoult au nom d’un danger-que-l’on-connaît-pas-trop-mais-au-cas-où….

            • Armiansk // 08.04.2020 à 09h26

              Vous avez oublié trois mots de mon commentaire (ils étaient pourtant encadrés ainsi : *…*). On ne parle pas d’administrer un produit à des gens sains (quoique… mais c’est un autre sujet), mais à des patients atteints de la covid.

              Voici un médicament, que vous jugerez probablement non-dangereux, qui aggrave l’état de santé des patients atteints de sida, chikungunya, grippe : https://www.les-crises.fr/science-3-etudes-montrent-que-la-chloroquine-aggraverait-le-sida-le-chikungunya-et-la-grippe/

              Voici sept petites histoires (aucune ne parle de chloroquine) où le recul «énorme» a pu coûter des vies : https://www.youtube.com/watch?v=-9Jv4aO9y70 (sur la chaîne Risque α de vulgarisation épidémiologique).

              Je veux bien des sources sur votre dernier paragraphe («assassinat de masse»…).

            • Arno // 09.04.2020 à 01h37

              Le recul sur l’utilisation de la chloroquine est tellement énorme qu’il n’est plus recommandé pour le paludisme, et que Sanofi a demandé son retrait de la vente libre. Quant au recul sur des doses de 600 mg/jour, c’est 2 mois tout au plus.

      • Sybillin // 08.04.2020 à 09h59

        Et la maladie elle n’est pas délétère?
        Quand on prend une décision on mesure les risques c’est ce qu’on appelé les rapport bénéfice/risque. Ici le simple bon sens plaide en faveur d’un rapport positif même si ce produit ne fait pas des miracles.
        Si vous connaissez d’autre alternative faites le moi savoir, je ne demande qu.a être convaincu mais jusqu’à présent c’est plutôt le vide!

        • Armiansk // 08.04.2020 à 14h30

          J’ai l’impression que vous envisagez l’alternative :
          «soins standard + chloroquine» / «absence de prise en charge».

          Mais l’alternative est bien :
          «soins standard + chloroquine» / «soins standard seuls» / «soins standard + autre produit» / …

    • schmurtz // 07.04.2020 à 22h23

      Il faudra qu’un jour nos sociologues se penchent sur cette folie collective masochiste.

      Une amorce d’explication (d’après Arrêt sur Images / Laélia Véron )

      La référence est Max Weber dans « Domination ».

      Les 3 formes de la domination : Traditionnelle (le chef de clan) ; Légale rationnelle (la démocratie) et Charismatique …

      Le gouvernement, par le registre de la guerre, essaie de jouer sur les 3 tableaux ce qui est possible en tant que chef de clan et de chef de guerre, mais malheureusement pour ce qui est du leader charismatique… avec un gamin colérique, ce n’est pas gagné.

      Celui qui, sans doute malgré lui, joue le rôle de leader charismatique (celui qui guérit, le Roi touche, Dieu guérit) c’est le Pr Raoult et la camarilla régalienne y compris par ses mandarins et ses petits marquis poudrés de l’éditocratie y voie une imposture et en tout cas une concurrence…

      Si on arrête là l’analyse de la linguiste, on peut constater que :

      La situation politique aujourd’hui est celle d’un gouvernement à la dérive, qui a à peu près tout raté, mis en danger les français et, les yeux rivés sur la réforme des retraites et les municipales, donné l’image d’une politique de sociopathes.

      Leur souci principal est donc aujourd’hui de masquer l’invraisemblable enchaînement de fautes professionnelles et d’erreurs politiques et donc de gérer une sortie de crise façon triomphe romain. Dans ce tableau, il n’y a de la place que pour un sauveur.

      • Mangel // 08.04.2020 à 11h30

        Tout à fait d’accord, sauf sur le « malgré lui ». Raoult a fait des déclarations triomphales sur les réseaux sociaux avant la moindre révision par les pairs, avant même l’accès libre à la publication (elle a d’abord été payante… l’urgence ne justifiait pas alors de la rendre publique…), il s’est mis sous le feu des projecteurs, avec un discours de sauveur et de héros solitaire, avec une mise en scène habile et travaillée, un « effet gourou » où l’on donne à la foule ce qu’elle attend : l’image d’un personnage libre et indépendant, qui parle vrai dont le seul but est de sauver des vies. Il crache sur la méthode scientifique, mais après tout, les protocoles éthiques, ça sert à rien, hein, ça ne sont que des freins administratifs … La réalité est tout l’inverse, mais il sait qu’une fois que les gens sont conquis, ils n’entendent pas les arguments (ça demande bien plus d’efforts intellectuels, et le doute est moins facile à vivre que la certitude)… Sinon comment expliquer que les mêmes qui dénoncent avec raison les scandales sanitaires précédents (arrivés parce que les protocoles éthiques n’avaient justement pas été respectés) le portent aujourd’hui aux nues ? Comment expliquer que les complotistes et les antivaxx aient trouvé en lui un héros alors que Sanofi, fabricant de l’hydroxychloroquine, finance son IHU ? En effet, sociologiquement, il y aura beaucoup à dire sur cette affaire… notamment sur le manque de culture scientifique de la population (et des médias !) qui dans des temps de peur et de crise peut permettre ce genre d’imposture.

    • RV // 07.04.2020 à 22h44

      « les produits sont connus de longue date »
      Si vous faites référence au traitement préventif et curatif du paludisme, renseignez-vous sur les doses prescrites dans un cas et dans l’autre, cela vous fera peut-être reconsidérer votre avis sur la question.

    • Macarel // 07.04.2020 à 22h53

      @sergio

      Je partage plutôt votre commentaire. L’acharnement contre le Professeur Raoult, mériterait une contre enquête.

      Sur le site « Les crises », sur cette affaire, il n’y a qu’une instruction à charge.

      • juju77 // 08.04.2020 à 07h30

        « instruction a charge » : pouvez vous identifier les biais sur le fond que vous avez pu identifier ?
        averz vous vraiment lu cet article et les autres dans leurs totalités ?

        comme disait l’autre au 18è siècle:
        « difamer difamer, il en restera toujours quelques choses »

        vous pouvez aussi vous porter volontaire et participer comme des centaines de volontaires a améliorer la recherche d’information, la traduction ou la gestion des commentaires de ce site.

        • Macarel // 08.04.2020 à 11h14

          Il n’est que de lire le titre des articles pour se faire une idée de la ligne éditoriale, du site « Les crises », sur cette affaire. Pour le reste je n’entrerai pas dans la controverse scientifique, je ne suis pas qualifié pour cela, sur ce domaine en particulier. Tout ce que j’ai compris, c’est que la querelle oppose deux populations : des chercheurs ou des praticiens orthodoxes qui veulent appliquer des protocoles de validations qui forcément prennent du temps, et de l’autre des praticiens, ou des gens qui ont davantage la fibre d’expérimentateurs, et qui pensent que devant l’hécatombe actuelle, l’on n’a pas le temps de finasser. C’est une affaire de prise de responsabilité, des uns ou des autres.
          Et je n’entre même pas dans les éventuels conflits d’intérêts de certain(e)s avec le « Big Pharma », car ça peut exister et de tous les côtés.
          Voilà, c’est tout.

          • Rosine Simon // 08.04.2020 à 12h04

            Retraitée de l’éducation nationale j’ai aimé dans mon métier la recherche en pédagogie qui m’a amenée à étudier la psychologie en commençant sur moi-même. Jai aimé les crises à un moment donné et j’avais fait plusieurs dons malgré ma petite retraite. Mais à un moment donné je me suis aperçue que les crises n’étaient pas aussi démocratiques qu’elles l’affirmaient.
            N’étant pas médecin je ne me permettrais pas de juger des médecins qui soignent les malades. Je pense donc sans rien juger que puisque Olivier B n’est pas médecin , que son jugement en plus à charge ne peut absolument pas détenir la VERITE toute pure.
            Mais ce que je sais c’est que la vérité ne s »affirme que par la force de la vérité elle-même. On verra bien, pour moi pour l’instant c’est au revoir les crises. .

    • Patrick // 08.04.2020 à 01h29

      « L’acharnement contre le Pr Raoult »

      C’est marrant cette incapacité à comprendre qu’on se contrefout du Pr Tournesol et que ce sont ses études « foireuses » qui préoccupent les personnes sensées (monde médical, auteur de ce blog, …). C’est d’ailleurs systématiquement rappelé en guise de préliminaire des publications sur ce site.

      Pourquoi alors vouloir en faire absolument une affaire de personnes ? Discréditer les arguments rationnels listés à longueur d’articles sur ce blog en les ravalant à d’obscures considérations « pyschologisantes » ?

      Tirer sur le messager (en l’occurrence le site Les Crises et son auteur) plutôt que discuter le message. Vieille ficelle, on vous voit venir 🙂

      • Les Mouches // 08.04.2020 à 07h53

        Les « personnes censées » que vous décrivez sont qui?

        Le monde médical est largement divisé en France et nombre de pointures défendent le protocole mis en place par Raoult (qui est, rappelons-le, d’un autre niveau en virologie que ses détracteurs, ne l’oubliez pas tout de même).
        Et alors quand on quitte la France et sa dose d’autosatisfaction de chercheurs qui vivent grassement sur le système et centré sur leurs nombrils, c’est encore mieux.
        Combien de pays sont en train de tester ce produit en masse?

        Je ne doute pas que vous possédez la lumière scientifique supérieure à tous ces gens…mais soyez capable d’ouvrir vos yeux: nous sommes les seuls à se déchirer pour des histoires de protocoles dans des temps pareils.

        Par ailleurs, vous excluez, comme OB et ses fans, que ce traitement fonctionne et si c’est le cas votre attitude de mettre des bâtons dans les roues d’un traitement qui pourrait sauver des vies est criminelle.

        • Patrick // 08.04.2020 à 09h35

          « comme OB et ses fans »

          Fans signifie incapable de raisonner de manière impartiale.

          Merci de vous en tenir au contenu de l’article et de cesser de poser comme postulat à l’échange que les gens sont incapables de discernement.

        • Mangel // 08.04.2020 à 11h55

          Nous sommes les seuls à se déchirer parce que nous sommes le seul pays dans lequel quelqu’un a gueulé « j’ai la solution miracle ! » le plus fort possible, sans aucune preuve mais avec le discours de sauveur solitaire anticonformiste qui plaît tant. Dans un contexte de méfiance envers les élites, de complotisme et avec de culture scientifique défaillante, ça suffit à mettre le bazar… Ailleurs les scientifiques font leur travail, dans le calme. Et certains commencent à laisser tomber la chloroquine… https://www.newsweek.com/swedish-hospitals-chloroquine-covid-19-side-effects-1496368?fbclid=IwAR3f5Q3NSjqT-VDPdrakHFoqKTHAb4ZA9Yttat2mS44WT1mDPQrcYy3QdJ8 https://www.newsweek.com/hydroxychloroquine-coronavirus-conventional-care-study-1494176?fbclid=IwAR0Jdbgg_bhZRYog0CvnYeLCnFSdR1xAPw3i8Ym-yRnTICGJraFwKXS2zUA

          • Les Mouches // 08.04.2020 à 17h51

            Et beaucoup la recommandent, en Asie, en Russie, aux US, en Suisse, dans des pays émergents et en Afrique où ils la connaissent très bien bref vous savez des noms de scientifiques (même français) qui recommandent le traitement à la chloroquine vous en trouverez un paquet.
            Ils n’ont pas de tribune médiatique certes mais avec un petit effort nous les entendons.

            Quand à votre caricature du professeur Raoult, je vous invite à écouter sa dernière vidéo d’il y a une semaine, à lire le rapport qu’il avait fait en 2003 sur demande des Ministres de l’époque ou encore à regarder comment les chinois l’ont accueillis pour qu’il puisse leur transmettre ses connaissances au milieu des années 2000…

            Ne vous en déplaise, votre commentaire est une attaque pour délit de faciès parce que ce médecin ne rentre pas dans les codes…certes c’est un personnage qui peut agacer, mais reconnaissez que c’est une pointure en virologie et ses détracteurs sont loin de son niveau.

            • Arno // 09.04.2020 à 01h58

              Ne vous en déplaise, nulle part dans le monde la chloroquine n’est utilisée massivement; elle est en cours d’évaluations sérieuses, comme au USA où les promoteurs d’un l’essai sur des centaines de patients ont bien précisé qu’il n’y avait encore eu jusqu’ici que des essais anecdotiques. Raoult anecdotique ? Pour un expert de renommée mondiale, ça la fiche mal, non ?

        • Arno // 09.04.2020 à 01h46

          « Nombre de pointures défendent … »: Si vous pensez à Douste-Blazy ( au conseil d’administration de l’IHU Raoult) et à ses amis, c’est sans commentaire.
          Pour votre info, lisez les dossiers d’O.B. au moins une fois, vous découvrirez que nulle part il n’a nié que ce traitement puisse fonctionner.

    • David D // 08.04.2020 à 16h09

      Ben, si vous ne trouvez pas important de tomber sur les ecarts de Raoult, car l’essentiel est qu’il soigne, pourquoi trouver important de cibler le secteur des articles de Berruyer que vous trouvez de trop ? Berruyer a alerte sur cette crise santaire tres tot et il y a d’autres sujets de toute maniere. Ensuite, un point qui pose probleme, c’est la com sans replique de Raoult. Or, Raoult s’est trompe en considerant qu’il n’y aurait pas d’epidemie en France. Dans l’absolu, on peut avoir l’un qui relativise la mortalite, l’autre qui s’en effraie. Mais Raoult a fait valoir qu’il etait expert pour dauber la menace d’epidemeie et de confinement. La, il aurait mieux fait de se taire. Ensuite, la, il saisit la balle au bond de traitements qui ne sont pas de lui pour annoncer un livre, faire la promotion de son travail de medecin. Les chiffres sont biaises, la methode n’est pas scientifique et les resultats ne sont pas averes. Certes, il dit lui-meme que ce n’est pas un medicament miracle, mais il n’en dit pas mois : Venez chez moi, tout va bien, ecoutez-moi, ce sera parfait. Je suis desole, ce n’est as refute son traitement medical, que de trouver sa com detestable, et imaginez qu’elle se generalise ensuite si on la laisse passer. Enfin, Berruyer ecrit en son nom et on lui met la pression, car ceux qui lui font des reproches ne demandent qu’a le voir continuer sur ce sujet pour continuer de le sermonner. N’entretenez pas le cercle vicieux, il y aura moins d’articles sur Raoult comme cela.

  • calmos // 07.04.2020 à 22h24

    Les commentaires ne sont pas fermés… Le pluralisme revient, c’est bien.
    J’avoue ne toujours pas comprendre cet Anti Raoutisme de base.
    100% des sommités médicales en France sont-elles donc Anti-Raout? N’existe t’il que des témoignages négatifs? N’est-ce pas gênant de ne pas présenter des avis positifs? N’est ce pas plus juste, honnête et équilibré de les citer pour que les gens entendent des arguments pour et contre.
    Votre attachement aux normes des méthodes scientifiques est louable, mais des gens meurent pendant ce temps là. Pour avoir utiliser des méthodes statistiques dans le domaine bancaire, permettez moi de dire qu’elles sont généralement décevantes.

    Bizarrement l’essai Discovery ne teste pas le protocole du Dr Raout? Ca ne vous choque pas?
    Heureusement, de nombreux autres pays testent le protocole du Dr Raout, notamment les USA et l’Afrique, on verra bien les résultats au final.
    Nul n’est prophète dans son pays, particulièrement en France, semble t’il.

    Une piste intéressante lue sur Agoravox : COVID = Virus + bactérie Prévotella. Je n’ai pas tout compris, mais celà a l’air logique et bigrement intéressant pour imaginer un traitement
    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-these-de-la-double-affection-se-223038

    Bonne soirée à tous

    • Arno // 09.04.2020 à 02h13

      « mais des gens meurent pendant ce temps là »: Bah quand trois(sic!) chinois mourraient, ça n’avait pas l’air d’émouvoir le sieur Raoult.
      J’avoue par contre que je comprends très bien ce pro-raoutisme de base: le dégout envers nos infâmes dirigeants politiques amène à prendre n’importe quel rebelle de pacotille pour un héros, sur le principe de « les ennemis de mes ennemis sont mes amis ». Sauf que le-dit rebelle, au look très étudié au demeurant, n’est pas du tout contre le système, il en profite même très largement: sponsoring de Sanofi (tiens, tiens), soutien de la droite locale qui l’a propulsé là où il est.

  • Garorock // 07.04.2020 à 22h42

    Extrait d’un article parut ce jour sur Médiapart au sujet du Prof Raoult:
     » Selon ces représentants des CHSCT, le personnel du laboratoire « manipule des agents biologiques pathogènes dans des locaux non réglementaires…
    Outre ces mises en danger, plusieurs ingénieurs font part de menaces et de leur peur de représailles s’ils venaient à parler. « Certains se sentent comme des pions », à la merci du professeur Didier Raoult, qui peut décider du jour au lendemain de mettre fin à leur recherche.
    Mediapart a retrouvé d’autres témoins de telles dérives : plusieurs ingénieurs ou chercheurs nous ont fait part de faits similaires. Comme Mathieu, qui a préparé sa thèse de doctorat auprès du professeur Didier Raoult. Le problème, selon lui, est qu’« il n’admet pas la discussion » : « On fonctionne à l’envers. Il a une idée et on fait des manips pour prouver qu’il a raison. Avec la peur de le contredire, cela peut conduire à biaiser les résultats. Or, c’est bien le doute et la discussion qui permettent à la science d’avancer. »
    Il se rappelle la première réunion en présence du professeur. « C’était un mercredi après-midi, à l’occasion d’un “work in progress”. C’est le moment où les thésards présentent l’état de leur recherche. Nous avions cinq minutes pour présenter parfois trois à quatre mois de travail. C’est très court. Au moindre désaccord, Didier Raoult disait : “Vous n’êtes pas là pour penser, c’est moi qui pense.” »

    .

  • jp34 // 07.04.2020 à 22h57

    Le principal reproche fait à l’IHU Méditerrannée-Infection, qui a mis au point le traitement combiné hydroxychloroquine + azithromycine, est de ne pas respecter les méthodologies de recherche de ce que l’on appelle Evidence-Based Medicine (EMB). Voyons cela…
    Comme toute méthode (terme dérivé d’un mot grec signifiant « chemin »),  l’EBM a ses qualités, ses limites et ses domaines d’indication. Si elle est devenue l’idéologie dominante en matière de recherche médicale, elle souffre cependant d’un certain nombre de tares.
    D’abord -et c’est quelque peu amusant- il convient de rappeler qu’elle provient avant tout de l’univers des maladies non-transmissibles. Le Pr Raoult l’a rappelé, la méthodologie en infectiologie clinique est simple comme le jour : si vous avez une substance qui s’avère, in vitro et in vivo, faire disparaître l’agent pathogène, vous êtes banco !
    L’EMB a été développé pour les pathologies complexes, chroniques, non-infectieuses, pour lesquelles les choses sont beaucoup plus compliquées. Vous ne pouvez pas donner un antibiotique contre un diabète ou une maladie neurodégénérative en vous félicitant que ça cure la cause de la maladie ! Les méthodologies de recherche de l’EBM visent donc à objectiver certains traitements ou interventions thérapeutiques à large échelle, dans des situations donc où l’evidence simple est inaccessible.

    • Toinr // 08.04.2020 à 11h52

      Oui, c’est le point le plus important et qui met hors circuit la plupart des critiques, qui paraissent sous cet angle assez inutiles; non pas les critiques sur la bonne application de LA méthode scientifique exigible par certains, mais sur la pertinence de cette méthode dans le cas présent (il s’agit bien de critiques et non pas seulement d’analyses et de faits, mais vu l’enjeu, c’est logique). J’aurais préféré une critique scientifique suivant les principes abordés par le prof Raoult, à savoir faut-il soigner avec un traitement prometteur ou non, est-il prometteur,… alors que là, la critique décortique justement ce dont il se fiche ouvertement, cela ne peut dont l’atteindre lui ou ceux qui le suivent ses raisonnements et avis.

  • MJ // 07.04.2020 à 23h14

    Olivier, vous auriez du commencer par cet article bien dans l’esprit des Crises.
    mais , même si les regles et protocoles ne sont pas respectés, que faut il faire quand on est « en guerre » ?
    j’ai du mal à imaginer Raoult en inconscient à l’égo tellement démesuré qu’il préconiserait un remede pire que le mal.
    alors à la guerre comme à la guerre, on déploie, de toute façon il n’y a semble t il pas de risque, et en même temps on fait des tests dans les règles.
    Gagner du temps c’est souvent ça faire la guerre.

    • xelab // 08.04.2020 à 08h01

      « j’ai du mal à imaginer Raoult en inconscient à l’égo tellement démesuré qu’il préconiserait un remede pire que le mal. »

      Je viens de lire le dernier article de Mediapart qui a interrogé ses anciens collègues (ou plutôt subordonnés, pour être exact), eh bien je pense que vous devriez avoir plus d’imagination car c’est exactement ça le problème : un égo surdimensionné prêt à faire n’importe quoi pour prouver qu’il a raison.

      • Arno // 09.04.2020 à 02h24

        Merci xelab, on ne peut être plus clair; ça fait des semaines que je piste tout ce qu’on peut trouver sur l’IHU de Marseille et son mandarin, et plus ça va, et plus grandit la probabilité de cette hypothèse. Je ne suis même pas loin de penser que Didier Raoult est un psychopathe.

  • jp34 // 07.04.2020 à 23h21

    Les contempteurs actuels du Pr Raoult et de ses équipes ne sont rien d’autre que les zélés sectateur de cette dérive scientiste. Un doctorant de l’EPFZ (avec probablement encore du lait derrière les oreilles) vient pondre une piètre réponse méthodologique à l’essai clinique marseillais sur Médiapart, et voici que le chœur des pleureuses embraie ses trilles à la baguette.
    Attendez : une critique formelle de la part d’un jeune homme qui n’a aucune expérience en infectiologie clinique, aucune base de réflexion en épistémologie de la médecine (il est biologiste) vient contester les travaux du meilleur centre de compétences en infectiologie clinique d’Europe, sous la direction d’un génie de la science de 68 ans, qui connaît sa discipline et les méthodologies de recherche comme sa poche, et la parole du freluquet emporte la béate adhésion des foules pseudo-savantes ?!
    Il y a comme un blème !
    Une journaliste a écrit avec fort à-propos que les « experts » qui reprennent Marseille sur leur méthodologie de recherche sont comme des joueurs de babyfoot qui se piqueraient d’apprendre le football à Zidane !  
    Umberto Ecco a quant à lui prononcé cet aphorisme, souvent repris : « Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

  • jp34 // 07.04.2020 à 23h22

    En l’occurrence, il y a de quoi nous régaler ! Ces gens, évidemment sincères, forment la grande armée des suiveurs et des idéologues. Ils réagissent toutefois de manière pavlovienne : à force d’avoir être conformés à voir le monde d’une certaine manière, tout ce qui s’en éloigne les fait réagir avec un infantilisme bondissant : « ils font tout faux, maîtresse ! »
    Ils me rappellent ces hordes de gestionnaires du « New Public Management (NPM) », qui sortent d’années de conditionnement académique en étant persuadés de savoir quelle méthode appliquer. Alors qu’en dépit de quelques éléments intéressants, le NPM est avant tout un instrument de délitement et de déstructuration des dispositifs et des services, objectivement pathogène. Ces gardiens de la révolution imposent envers et contre tout leurs pratiques toxiques à défaut hélas d’avoir le moyen de les penser, les questionner, les critiquer et partant s’en distancier.
    Cette robotisation des esprits et des comportements nécessite que les acteurs de ces politiques soient ignares de toute pensée divergente.

  • jp34 // 07.04.2020 à 23h23

    Les contestations méthodologiques du protocole de traitement mis au point à Marseille relèvent de l’escroquerie intellectuelle. Doublée de dérives éthiques monstrueuses : un des partis-pris de Méditerranée-Infection est de refuser la constitution de groupes randomisés, qui impliquerait de donner un faux médicament (placebo) à des gens qui risqueraient de mourir comme conséquence directe de n’avoir pas reçu le traitement efficace.
    Pour les méthodologues fous, c’est le prix à payer pour avoir des données « scientifiquement valables ». Pour les gens dont le fond d’humanité n’est pas entièrement tari, c’est une cause indéfendable dès lors que la comparaison historique est une méthode, ancienne, éprouvée et valide en infectiologie, permettant de vérifier l’efficacité du traitement sans avoir à léser ou laisser mourir qui que ce soit.
    Que cette évidence humaniste et éthique puisse être minimisée par les méthodologues purs et durs montre si besoin était la profonde perversion de la démarche dans laquelle ils sont engagés…

    • Kasper // 08.04.2020 à 02h14

      Dans votre raisonnement vous partez du principe que le traitement est efficace, mais c’est justement ce qu’on cherche à démontrer.

      Au début de l’étude on ne sait pas si le traitement sera plus ou moins efficace qu’un placebo. Si il s’avère qu’il aggrave l’état du patient, comme la chloroquine pour le virus chikungunya, alors ce sont les patients du groupe de contrôle qui voient leur chance de survie améliorée. D’où l’intérêt de tirer au hasard, car un des deux groupes dans votre étude sera forcément pénalisé.

      Cette méthode a été mise au point par des années de travail, de gens qui voulaient sauver des patients. Elle peut sembler inhumaine à première vue, mais c’est le moindre mal.

      Mais c’est comme quand on teste une fusée: on peut prendre un maximum de précautions avant d’y faire monter quelqu’un, mais il y a bien un moment ou il va falloir risquer la vie du cosmonaute.

      • Séraphim // 08.04.2020 à 05h23

        Non cette méthode n’a pas été mise au point par des années de travail de gens qui voulaient sauver des patients! Cette « méthode » arrive fort tardivement dans l’histoire de la médecine (30 ans d’âge max). Et avant on faisait quoi, pas de la médecine? Elle a été développée par l’industrie pharmaceutique pour mettre sur le marché des surplus de molécules développées à l’origine par ordinateur et dont on méconnaissait totalement l’impact. Elle a permis d’éliminer les « petits » concurrents et coïncide avec la concentration industrielle pharmaceutique. Cette « méthode » n’a de scientifique que l’apparence d’objectivité. Or l’objectivité n’est qu’un sous-produit de la vérité et non l’inverse. D’ailleurs cette « méthode » est l’occasion de fraudes et de manipulations gigantesques. Elle a permis la mise sur le marché de quelques anticancéreux, très chers, et dont, malgré quelques succès individuels, l’impact général sur la santé est douteux. Elle a justifié l’emploi de molécules hyper dangereuses, dont la dangerosité n’était pas visible (ou camouflée) lors des tests. C’est ainsi cette méthode qui a mis le Vioxx sur le marché en 1999. C’est après 26000 morts aux US (il multiplie par 6 les risques d’infarctus) que le médicament sera retiré…bonjour le test! Et la randomisation des 26000! Si vous pensez qu’elle a « sauvé des vies » c’est ça qu’il faut documenter

        • Kasper // 08.04.2020 à 08h01

          Vous dites absolument n’importe quoi.

          L’existence d’un groupe de contrôle est absolument fondamentale pour mesurer un effet dans une expérience. Si on se contente de donner un médicament sans comparer avec un patient qui ne le reçoit pas, on ne peut tirer aucune conclusion.

          La méthode en double aveugle a été utilisée des le XIX ème siècle quand on s’est aperçu des biais qu’un expérimentateur pouvait introduire rien que par le fait qu’il désire évidement que son expérience lui donne raison.

          L’utilisation du placebo aussi remonte au XIXeme siècle. Ca n’est pas récent du tout.

          Et c’est comme ca qu’on fait de la science: en éliminant les biais par une méthode qui fait consensus. Certes, ca coute cher et c’est lourd à mettre en place, n’importe qui ne peut pas s’improviser laboratoire pharmaceutique, et c’est très bien. De la même façon qu’il faut être heureux que les normes automobiles empêchent que n’importe quel bricoleur fasse rouler des danger publics sur les routes.

          Avant d’utiliser ces méthodes pour vérifier l’efficacité d’un médicament, on faisait de la médecine, mais de la moins bonne médecine. Tout comme on faisait de la mois bonne astronomie avant l’invention du télescope.

          2 d’anecdotes d’erreurs qui ont permis à des produits dangereux d’être mis sur le marché n’invalident pas la démarche dans son ensemble. L’ensemble des médicaments aujourd’hui est soumis à cette méthode, et force est de constater qu’à part vos pauvres exceptions, elle donne de très bons résultats.

          • Séraphim // 08.04.2020 à 10h06

            Pour les normes automobiles vous repasserez, avec les scandales de Toyota à Volskwagen…On ne faisait pas de la moins bonne astronomie avant l’invention du télescope, qui remonte au XVIème siècle, mais de toutes façons je ne vois pas le rapport. Faisait-on de la moins bonne médecine avant la généralisation de l’EBM dans les années 1990? On n’a en tous cas, depuis, guère amélioré les statistiques de soin des cancers par ex (si ce n’est par l’affinement et l’extension de pratiques antérieures). L’insuline a sauvé beaucoup de diabétiques, mais l’EBM n’y est pour rien du tout (prix Nobel de Médecine 1923…). Etc. Quant aux succès de « la démarche d’ensemble », s’ils sont si nombreux et si visibles, il eût été facile, au lieu d’ergoter, de citer disons 10 exemples contre deux.

            • Kasper // 08.04.2020 à 10h15

              Les scandales si t justement provoqués par ceux qui ne respectent pas les normes. Je ne vais pas vous citer l’immense majorité des médicaments, qui donnent les effets escomptés après étude rigoureuse.

              Vous êtes d’une mauvaise foi crasse.

            • Séraphim // 08.04.2020 à 16h33

              Vous ai-je demandé de « citer la majorité »? Allez, 5 au moins!

  • Macarel // 07.04.2020 à 23h34

    Dans un soucis d’équilibre, je vous propose la lecture de l’article suivant :

    https://www.frustrationmagazine.fr/didier-raoult-chloroquine-medias-industrie-pharmaceutique/

    Vers la fin sont rapportés les propos suivants du Pr Raoult :

    “Je n’ai pas voulu continuer de participer au conseil scientifique, dans lequel on trouvait deux modélisateurs de l’avenir (qui pour moi représentent l’équivalent de l’astrologie), des maniaques de la méthodologie. Les médecins confrontés au problème du soin représentaient une minorité qui n’a pas nécessairement l’habitude de s’exprimer et qui se trouvaient noyés par cet habillage pseudoscientifique”. “Le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste”, ajoute le chercheur.

    En 2013, il avait émis un avis que l’on peut qualifier de climatosceptique dans un article du point, il y déclarait entre autre :

    « De nos jours, nous croyons naïvement aux modèles mathématiques qui essaient de prédire des phénomènes complexes, multifactoriels et chaotiques. Il en va de même pour les épidémies : les catastrophes annoncées comme celles du Sras ou du H5N1 ne se sont – heureusement – pas réalisées. »

    A la lecture de ces deux articles, je crois avoir compris que Raoult est sans aucun doute un spécialiste en microbiologie, mais pas vraiment un matheux, car venu semble-t-il à la science par une filière bac littéraire.

    Ce qui expliquerait qu’il se défie de toute activité de modélisation (forcément basée sur l’outil mathématique), c’est un praticien, un expérimentateur, plutôt qu’un théoricien.

    • Macarel // 07.04.2020 à 23h58

      @Someone

      Lisez mon message suivant, et vous verrez que vous ne m’avez pas compris !

      Justement, j’essaye d’avoir un avis plus équilibré sur le conflit qui oppose le Pr Raoult à d’autres de ses

      confrères, et je ne suis pas là pour aboyer avec la meute de ses détracteurs, il y en a déjà assez.

      J’essaye de comprendre le pourquoi de l’acharnement à son égard.

      Dernier en date Médiapart :

      https://www.mediapart.fr/

    • Macarel // 08.04.2020 à 00h07

      @Someone

      Effectivement, les grandes avancées scientifiques ont souvent été le fait de créatifs, passionnés, et pas de bureaucrates, qui restent bien gentiment dans les clous de la « bien pensance » du moment.

    • Macarel // 08.04.2020 à 00h35

      Je ne me risquerais pas à donner un avis sur l’efficacité du traitement préconisé par le Pr Raoult, car je ne suis pas qualifié pour cela. Pour autant, j’ai tendance à croire qu’en une situation d’urgence sanitaire comme celle que nous connaissons, où il en va de la vie ou de la mort des patients, il ne faut pas se priver d’armes qui semblent efficaces, du moins si elles sont utilisées selon le protocole qu’il préconise, le plus tôt possible en cas de contamination, et pas comme le gouvernement l’a autorisé seulement pour des cas graves.
      C’est pour cela que j’ai signé la pétition du Dr Douste-Blazy.

      https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200406.OBS27123/une-petition-en-faveur-de-la-chloroquine-lancee-par-douste-blazy-depasse-les-200-000-signataires.html

      Par contre, je me permets d’être critique sur la position climatosceptique du Pr Raoult, car c’est un domaine que je connais quelque peu. Et s’il est tout à fait vrai, que les modèles physico-mathématiques que sont les modèles climatiques de l’atmosphère ne sont pas « la réalité ». Ils n’en sont pas moins une représentation la plus fidèle possible, selon « l’état de l’art » du moment, et sont des outils plus sérieux que de simples boules de cristal pour essayer, non de prévoir avec une certitude absolue le futur plus ou moins lointain, mais de dégager des tendances lourdes quant à l’évolution du climat de notre planète. D’autant plus que l’on peut confronter au fur et à mesure que l’on avance dans le temps, le résultat des simulations passées aux données réellement observées.

    • Nink4si // 08.04.2020 à 07h01

      C’est drôle j’ai vu il y a 2 jours le film Sully de Clint Eastwood ( sur l’amerrissage forcé du vol 1549 US Airways sur le fleuve Hudson en 2009)et je trouve que cette histoire illustre parfaitement les propos du Pr Raoult.
      Très bon film à visionner si ce n’est déjà fait.

    • xelab // 08.04.2020 à 14h33

      Déçu de voir Frustration pondre un article aussi indigent.
      Quoiqu’il en soit ce n’est pas le même sujet. L’article de Berruyer se concentre sur les faits. Les pro-Raoult parlent de leur ressenti et de leurs affects (ils ont envie de croire au miracle et d’avoir raison contre les « sachants », c’est parfois une attitude salutaire mais parfois une grave erreur), rien à voir avec le sujet en fait.

  • Bats0 // 07.04.2020 à 23h50

    Pour moi, celà me convient parfaitement le fait qu' »on ne peut plus soutenir telle ou telle réponse », au moins personne ne pourra influencer qui que ce soit, et chacun pourra se faire son propre avis. Mais peut-être que cette façon de faire vous perturbe et que vous perdez vos repaires.
    Allez, je vous aide un peu : « Le site Les-Crises publie des analyses et des articles d’horizons variés afin d’élargir le champ d’information et de réflexion de ses lecteurs, afin de les aider à se faire eux-mêmes leur propre opinion, ce qui est indispensable à un bon exercice de la citoyenneté. »

    Un grand merci Olivier pour cet excellent billet, à diffuser au plus grand nombre.

  • Macarel // 07.04.2020 à 23h53

    Jusqu’aux années 60, l’on sélectionnait les meilleurs élèves sur les matières comme le latin ou le grec.
    Depuis les années 60, l’on a remplacé le latin et le grec par les mathématiques, les humanités par les
    mathématiques, y compris en médecine.
    Pour autant dans la pratique courante d’un médecin, les mathématiques ne lui sont pas vraiment utiles.
    Ce qui compte avant tout c’est son expérience, sa justesse dans les diagnostics qu’il porte, et l’administration
    de traitements adaptés. Puisqu’il est là pour soulager ou sauver le malade.
    D’un autre côté, il y a des gens qui sont moins en contact avec les malades et qui font des statistiques ou qui modélisent. Je pense que leurs études sont utiles, mais qu’en situation d’urgence sanitaire comme aujourd’hui,
    leur approche qui nécessite beaucoup de données et du temps, ne peut qu’entrer en conflit avec l’approche des praticiens. Plutôt que de s’opposer de façon stérile, et aux dépends de l’intérêt des patients, ces deux populations, devraient comprendre qu’elles ont des apports et des approches complémentaires.
    Enfin, ne soyons pas naïfs, derrières ces querelles de mandarins, il peut y avoir des conflits d’intérêt avec le « Big Pharma » en toile de fond.

    • Araok // 08.04.2020 à 11h48

      Rassurez-vous Macarel, si tant est que vous soyez inquiet, la pénurie de prof de math entraîne la suppression d’heure de math au lycée. Élémentaire, non? Dirait monsieur Cyclopède…

  • Stéphan // 08.04.2020 à 00h50

    Merci pour cette analyse exhaustive, factuelle, minutieuse et instructive de la première étude du Pr Raoult et de son équipe. Cela fait vraiment du bien de trouver une telle pépite documentée, sourcée, argumentée et cela contraste tellement avec l’hystérie qu’ont provoqué les déclarations médiatiques de cette équipe et la folie quasi religieuse qui se répand sur les réseaux sociaux et dans les media.
    Le travail réalisé par votre blog est exemplaire et fort utile à toute personne souhaitant sérieusement comprendre si les réserves sur les annonces du Pr Raoult ne sont que la réponse du système, des forces de l’argent et de fanatiques de la méthodologie ou s’il y a bien des manquements scientifiques disqualificatifs et une communication irresponsable.

  • Emmanuel // 08.04.2020 à 00h52

    Excellente analyse qui pose de nombreuses questions, mais qui conclu quand même par dire qu’en effet, « nous sommes même à peu près sûrs que le traitement proposé dans l’essai marche – du moins un peu » avant d’attribuer ça au seul effet placebo (j’ajouterais « ou pas »)
    Je pense que l’éthique de l’IHU concernant le groupe témoin les a poussés à prendre des données d’autres centres car ils refusaient de ne pas administrer ce traitement à leurs patients. D’où le terme « open-label non-randomized clinical trial ».

    Vous avez aussi oublié d’aller vérifier les déclarations d’interêts de LESCURE et DERAY qui ont tous les deux été payés par GILEAD par le passé (je n’ai pas vérifié pour les autres) et qui devraient de facto être écartés, ou cités avec ces références.

    • Les-crises // 08.04.2020 à 01h50

      Dès lots, Raoult étant directeur d’un Institut partenaire de, et financé par SANOFI, producteur de l’HydroxyChloroquine, tous ses travaux doivent également être écartés.

      • françois marquet // 08.04.2020 à 06h32

        L’hydroxychloroquine et l’azithromycine sont génériquées. Sanofi n’a pas plus de chances de gagner de l’argent avec le protocole de méditerranée infection que les autres labos. Et si l’hydroxychloroquine doit être produite en masse, parierai plutôt sur une production en Inde, d’où la controverse Trump-Modi sur le sujet https://www.newsweek.com/india-narendra-modi-set-supply-hydroxychloroquine-us-donald-trump-threatens-retaliation-1496490

        • step // 08.04.2020 à 23h03

          Pour se la faire voler sur le tarmac ? Non je rigole, mais si la France veut/doit produire en masse ce médoc, elle ira sur le chemin le plus court pour s’assurer un approvisionnement donc … sanofi.
          La situation commerciale n’est … pas normale, il faut en tenir compte.

      • Owen // 08.04.2020 à 08h53

        Justement.

        Les médecins ont besoin des pharmas, les pharmas ont besoin des médecins, les patients espèrent que les traitements s’améliorent. Les jeux d’influences sont inévitables, la vraie question est comment on fait.

        Raoult n’est pas un matheux ( bonnes remarques de Macarel), il a démarré son expérience sans concertation, puisqu’il n’y en avait pas. Le Tamiflu n’avait pas fait l’objet d’un protocole de réutilisation contre le H1N1, un asiatique a été guéri du Covid avec le remdesivir en février à Bordeaux sans indication de protocole d’essai comparatif à mettre en oeuvre. Toutes les exigences statistiques se concentrent sur lui, qui perd du terrain sur ce côté, sans que sa question du droit du médecin à adapter des soins selon les patients soit entendue.

        C’est un curseur, qui a disparu, entre la liberté du médecin, à son observation, sa sagacité, mais aussi à son escroquerie ou son incompétence, et entre des autorités sanitaires qui équipent les médecins, matériellement et intellectuellement, régulent les pratiques, mais qui tétanisent à concentrer les décisions à prendre et les conflits en jeux.

        Des groupes de médecins pourraient très bien concerter une procédure d’essais comparatifs sur terrain d’un nouveau traitement, ad hoc, sur demande sanitaire, ou encore pharmaceutique. Et ainsi réguler des « match » entre médecins revendiquant des traitements antagonistes. Ce qui se fait en Chine où on va chercher les résultats, en Allemagne, apparemment la Belgique, pas en France. On ne respire pas: ce sont les autorités, hors sols, qui doivent trancher avec des décisions devenues politiques. Et le médecin de ville qui ne sert à rien, hormis appliquer le Vidal et les recommandations.

        Focaliser sur Raoult, c’est ignorer les raisons sous-jacentes aux blocages et espérer pouvoir déplacer une armoire en montant dedans.

  • incognito // 08.04.2020 à 06h51

    Les biais cognitifs et éthiques d’olivier Berruyer.

    Croire ou faire semblant de croire que la médecine est une science qui peut trancher entre une ‘vérité’ et son contraire est tout simplement faux. La médecine est une praxis et non une science. L’approche statistique ne pourra jamais qu’être qu’un complément d’information et ne peut trancher un débat complexe. Les médicaments contre le cholestérol font encore aujourd’hui débat parmi le corps médical. D’ailleurs le livre qui a attaqué l’industrie pharmaceutique par rapport à ce médicament a accusé de falsification statistique nettement plus évidente (un changement d’échelle linéaire en échelle logarithmique) une étude. Il aurait été très simple, étant donné que cette accusation était très précise, à faire un procès en diffamation à l’auteur du livre. Or rien n’a été fait.
    Le vrai débat devrait tourner autour de la marchandisation de la médecine qui se sert d’études statistiques pour se donner une illusion de science et ainsi faire semblant de s’occuper de médecine alors qu’elle ne s’occupe que de fric. Les médecins d’aujourd’hui doivent naviguer dans cette idéologie destructrice en faisant des choix difficiles.
    Le professeur Raoult a indiqué la bonne marche à suivre : des tests massifs comme en Corée du Sud et le traitement avec ce que chaque équipe de médecine juge le plus approprié pour soigner ses malades.
    D’autre part, demander aujourd’hui à des malades de jouer les cobayes pour l’industrie pharmaceutique et plaider cela est assez hilarant lorsqu’on parle d’éthique…

    • Séraphim // 08.04.2020 à 10h16

      Parfaitement exact! Il faudrait aussi noter cet usage abusif et impropre d’ « éthique » tantôt ‘scientifique’, tantôt médicale, faisant vaguement allusion à une morale, ou une absence de morale. L’ « éthique scientifique » est déjà en soi tout à fait impropre et suspecte. Il parle d’ailleurs très confusément d’éthique et de rigueur scientifique. Quel rapport? le Dr. Mengele pouvait avoir une (certaine) rigueur scientifique avec une totale absence d’éthique médicale. Quand Raoult, lui, emploie le mot éthique, c’est déjà, au moins ça, à bon escient, à sa juste place grammaticale

  • catherine // 08.04.2020 à 07h44

    C’est la montagne qui accouche d’une souris. Franchement c’est pas une bombe ! en tout cas pas pour moi. Olivier, sauf votre respect, vous êtes un ignorant et ce n’est ni méprisant ni insultant si vous le prenez au sens pris par le Pr Jean Bernard disant : « un savant est un ignorant qui a quelques lacunes ». Vous êtes évidemment bon dans votre profession d’actuaire, mais il faudra vous servir de votre expertise davantage quand il conviendra d’analyser les risques que l’on a fait courir aux milliers de gens qui seront morts.
    Que dîtes-vous en définitive avec force détails ? Que l’étude de Raoult a des failles ? Honnêtement avez-vous lu ici un seul « pro Raoult » dire que ce n’était pas vrai ? avez-vous entendu Raoult lui-même le dire.
    J’ai même entendu un de ses collaborateurs dire en substance : nous n’avons jamais dit que c’était le médicament miracle, si nous nous sommes trompés nous le dirons, en attendant pour le moment, on meurt moins à Marseille qu’ailleurs.
    La question est maintenant : Raoult fait-il moins bien qu’ailleurs en terme de résultats ? ça c’est la vraie question.
    Raoult a-t-il répondu à la question : doit-on se contenter de donner du paracétamol en attendant que l’état empire et dans ce cas tenter de sauver en réa ?
    Il a répondu : ma petite étude, les petites études chinoises montrent qu’il y a une piste à explorer pour diminuer la charge virale donc supprimer la contagiosité et améliorer l’état de sante, on y va. Il n’ a jamais rien caché puisque vous avez pu tout analyser. En revanche je ne sais rien de ce que font les autres et ça c’est parlant.

    • jjcoldman // 08.04.2020 à 10h37

      Bravo,
      Je n’aurais pas pensé mieux.
      l’evidence based medecine a validé plus de travaux truqués (publish or perish) que la méthode empirique n’arrivait à le faire

  • catherine // 08.04.2020 à 07h54

    (suite)( ah mince ça a déjà disparu) Il serait trop long de répondre à tout ce que vous avez écrit dans cet article (nous devons « résumer notre pensée ») mais il n’y a rien qui me choque dans ce que vous suggérez qui soit scandaleux dans les compte rendu de l’étude Raoult au contraire. j’ai TOUT écouté comme vous de ce que Raoult a dit et il a répondu à l’avance à vos critiques.
    Raoult est un médecin, son premier souci ; soigner.
    Quant au fait qu’à l’IHU Marseille, nous aurions les plus incompétents, là je pense que vous prenez un gros risque, enfin pas tout à fait puisque vous prenez la précaution de dire que son traitement pourrait marcher. Si cela s’avère être le cas, quel aura alors été le sens de tout ça ?

  • Les Mouches // 08.04.2020 à 08h04

    Ce procès à charge….j’espère pour les sceptiques que son traitement n’est pas bon…sinon il faudra assumer.

    Vous rejetez un traitement dans un moment pareil avec un médicament très connu pour des questions de méthodes ou de protocoles, c’est indécent.
    Je ne sais pas si ici il y a des personnes dont les proches sont concernés mais pour faire simple aujourd’hui il n’y a absolument rien de proposer, vous regardez vos proches sombrer avec des anti-douleurs comme seuls « remèdes ». C’est criminel point.

    On ne teste pas, on laisse les gens mourir et vous avez comme seule préoccupation des histoires de protocoles…ridicule.

    Combien de pays ont choisis de s’inspirer de ce traitement ou de produits proches?

    Il faut arrêter de disserter et agir, vous écriviez au début de l’épidémie que chaque jour comptait et maintenant ça fait du blabla parce qu’un professeur a une attitude non-conformiste…

    Sans parler que le rivotril, le lopinavir, etc…qui sont eux aussi « testés » sont des produits qui vont achever une bonne partie des patients avec le silence complice de ceux qui critiquent la chloroquine parce que « peut-être-que-c’est-dangereux-on-sait-pas-avec-ces-doses…on a les élites que l’on mérite.

    • Patrick // 08.04.2020 à 09h38

      « Vous rejetez un traitement dans un moment pareil avec un médicament très connu pour des questions de méthodes ou de protocoles, c’est indécent. »

      Vous n’avez rien compris à la démarche. Veuillez relire (ou tout simplement lire ?) l’article, qui commence par « Cet article ne présume en rien de l’efficacité de la chloroquine, sujet indépendant de Didier Raoult, qui n’en est ni l’inventeur, ni le premier préconisateur. Des essais cliniques sont en cours et détermineront son efficacité ou son inefficacité. »

      • Les Mouches // 08.04.2020 à 17h58

        Et vous relire (ou tout simplement lire?) mon commentaire.

        Oui ces attaques pour dénigrer et le tribunal médiatique contre Raoult ont une conséquence:
        Je ne le vous souhaite pas, ni à vous ni à vos proches, mais lorsque vous êtes touché par ce virus vous n’êtes pas testé, n’avez aucun médicament ou traitement et si votre médecin vous disait « j’aurais aimé vous prescrire ce traitement mais je ne peux pas » ça vous ferait froid dans le dos oui…
        Et alors vous n’avez qu’à rentrer chez vous en priant que cela passe.

        Si une situation pareille ne révolte personne au point que l’on passe son temps à dénigrer l’un de nos meilleurs éléments pour lutter contre cette maladie ça en dit long…

  • Michel // 08.04.2020 à 09h06

    Bel article, bien argumenté et bien rédigé. Merci!

    Je suis malheureusement toujours un peu déçu ces derniers temps que le travail collectif soit si peu mis en avant. Le titre est signé OB mais on comprend vite dans ne texte qu’il s’agit d’une équipe (« on »). Vous dites aussi « soutenez-nous ». Je trouve cela ambiguë quand on dit être collectif.

    De même, pourquoi interdire les « j’aime »? Je peux comprendre la difficulté actuelle d’être autant attaqué sur ce sujet mais pourquoi faire ce que vous reprochez à d’autres? Il s’agit d’une sorte de censure. Est-ce parce que le commentaire le plus « aimé » est épinglé et que vous craignez qu’il ne soit pas de votre avis ? C’est vos lecteurs et votre communauté que vous censurez et c’est bien dommage 🙁

  • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 09h32

    Travail remarquable de synthèse….mais qui n’apprendrait rien à Didier Raoult qui connaît parfaitement cela car toute cette démarche scientifique qui prend un temps énorme, n’apporte rien et peut-même s’avérer criminelle en temps d’urgence !

    Nous sommes en présence d’une épidémie ravageuse qui tue en quelque jours jusqu’à 70% de cette tranche de population, laquelle aura en grande partie disparu le temps que les procédures scientifiques aboutissent à la découverte d’un traitement efficace et validé.

    Raoult dans ses conférences explique très bien sa démarche et selon son expérience la critique de la méthodologie face à des situations d’urgence en maladies infectieuses, pas besoin selon lui de grands échantillons et de groupe témoin pour voir très vite si un traitement marche ou pas, on n’est pas face à des cancers, maladies chroniques, ou autres mais en situation d’urgence infectieuse.

  • Pepin Lecourt // 08.04.2020 à 09h32

    Quand il a mis fin à l’épidémie ravageuse de typhus au Burundi derrière une OMS impuissante il a très vite vu sans groupe témoin ni double aveugle qu’une prise unique de 2 comprimés d’un médicament connu, la Doxycycline stoppait immédiatement cette épidémie en quelques jours alors qu’elle remplissait jusque là rues et chemins de cadavres.

    Ici avec le Covid, il propose deux molécules connues depuis des décennies et prescrites à très large échelle à partir de leur action antivirale en laboratoire et le fait qu’elle entrainent une forte baisse de la charge virale sur un petit groupe de personne, cela suffit éthiquement que l’on les prescrive chez toute personne à risque qui devient symptomatique. Le risque médicamenteux est dérisoire comparé au risque de la maladie et si cela marche on aura sauvé des milliers de vie, et pour le vérifier il suffit d’une quinzaine de jours, dans un tel contexte épidémique cela suffit de savoir si cela marche ou pas, ensuite; l’urgence étant passé on pourra se livrer à toutes les études selon la méthodologie et occuper des chercheurs pendant des années.

  • Oncle Bob // 08.04.2020 à 09h43

    1/3
    Le meilleur document de la série Raoult, bravo pour ce travail pédagogique!
    Encore une fois, exprimer une sensibilité ou un taux de faux négatifs en % sans mention de la concentration en copie par ul (microlitre) c’est n’importe quoi (en regardant de plus près certains fabricants – comme biorad – ont testé leur test à 0.58copie/ul – 10x moins que la FDA)
    Il y a qq chose d’important pour la détection PCR temps réel c’est qu’il faut des réplicats techniques, au moins 3, pour avoir une certitude sur la quantification de l’ADN amplifié (pas ARN on a une enzyme qui la rétro-transcrit en ADN avant l’amplification). Ces réplicats techniques c’est juste répéter la manip 3 fois sur le même échantillon.(exemple de référence sur le covid19 – https://jcm.asm.org/content/jcm/early/2020/02/28/JCM.00310-20.full.pdf)

  • Oncle Bob // 08.04.2020 à 09h45

    3/3
    Olivier je vous suis depuis très longtemps, je trouve que votre blog est très informatif et je continuerai à y venir avec plaisir même quand je ne suis pas d’accord avec vous, on ne peut pas être d’accord sur tout- en tout cas merci de tout ce travail. Je suis surpris des réactions épidermiques de certains commentateurs. Si on transposait ça dans la vie réelle, on se fâcherait en quittant la pièce quand on serait en désaccord avec qq1.. c’est vraiment une attitude très étrange non?
    Didier a la grosse tête, un besoin de reconnaissance immense malgré (à cause de?) son statuts et une assurance à toute épreuve que lui confère sa situation hiérarchique de longue durée (tjs toxique à mon avis). Le résultat est une étude bâclée, dommage, mais il n’a pas tort sur tout.
    Olivier est extrêmement dévoué à la recherche de la vérité objective basée sur les faits, avec un petit côté obsessionnel (ce n’est pas une critique, c’est ce qui rend possible de s’accrocher jusqu’au bout, j’en sais qq chose ). Ces analyses et ces éclairages sont tjs intéressants.
    Ni Didier, ni Olivier ne sont des gurus, ne détiennent la vérité absolue et ne font pas d’erreurs, tout comme nous. Pas la peine de se polariser de cette façon… pas pour ça… si on veut se polariser utilement faisons le contre la bande de guignols et leur commanditaires qui nous ont amené à ce désastre!

  • Wakizashi // 08.04.2020 à 10h03

    Quand on a un marteau, tous les problèmes s’apparentent à des clous. Et visiblement quand on est actuaire, tous les problèmes s’apparentent à des statistiques, sans parler de la prétention d’un non-spécialiste de juger les travaux d’un infectiologiste dans son domaine de recherche, et sans rien connaître à l’épistémologie clinique. Mon plombier avait aussi une critique à émettre sur le protocole d’Alain Aspect dans ses expériences sur le paradoxe EPR, mais j’ai préféré l’écouter sur le changement de mon ballon d’eau.

    OB semble avoir un intérêt personnel à dramatiser au maximum la crise du coronavirus, donc toute personne qui relativise cette crise en évoquant par exemple la possibilité d’un traitement s’en prend plein la gueule. D’où vient cet intérêt personnel, est-ce tout bêtement parce qu’il est tout fier d’avoir été parmi les premiers à
    voir venir la crise, auquel cas ce serait un problème purement narcissique, je n’en sais rien, mais en tout cas son parti-pris est tellement flagrant qu’il en devient comique.

    En attendant, Raoult soigne, lui. Les grrrrands Professeurs Parisiens stars des plateaux télé ne peuvent pas en dire autant… Mais comme ce site est englué dans sa névrose anti-Raoult, il ne parvient même pas à voir (et donc dénoncer) ce qui se voit comme le nez au milieu de la figure et qui constitue le principal problème auquel nous sommes confrontés, à savoir que la préoccupation première de la médecine n’est plus de soigner, mais bien plus une quête de prestige, de pouvoir et de fric.

  • photon // 08.04.2020 à 10h17

    Encore un Bashing ignoble au service de big pharma avec un habillage pseudo argumenté…
    Mais la réalité n’est pas celle que vous nous présentez.
    Présentez nous donc les résultats des grands mandarins parisiens anti-raoult et du pourcentage de morts dans leurs hôpitaux (2355 décès sur 11762 hospitalisés ça fait 20% de morts en respectant la méthodologie…)

    https://geodes.santepubliquefrance.fr/index.php#c=indicator&f=0&i=covid_hospit_clage10.dc&s=2020-04-06&selcodgeo=11&t=a01&view=map1

    https://geodes.santepubliquefrance.fr/index.php#c=indicator&f=0&i=covid_hospit_clage10.hosp&s=2020-04-06&selcodgeo=11&t=a01&view=map1

    Les résultats de Raoult c’est 0,4% de morts :
    https://www.mediterranee-infection.com/covid-19/

  • roro // 08.04.2020 à 10h33

    Le dernier graphique montre l’essentiel : une baisse très rapide de la charge virale avec le traitement… et vous le balayez d’un revers de la main.
    Ce n’est pas sérieux.

  • Antony // 08.04.2020 à 10h54

    Je suis scandalisé par le niveau de débutant de nos soi disant sommités en médecine.
    Un bon blogger politique leur donne des leçons après avoir passé quelques heures sur Google.
    Il faut de ce pas remplacer nos médecins par des des bloggers!

    Plus sérieusement :

    Il est pertinent de sortir les 4 personnes car pour comparer il faut que les différentes populations soient le plus proche possible au départ. Si on les garde on 4 personnes dans un état grave dans un groupe et pas dans l’autre: ceux qui disent que c’est ce qu’il faut faire n’ont aucune expérience de l’analyse des données (personne ne prétend que leur état grave est une conséquence de la prise de médicaments).
    Enfin il est correct de sortir les deux perdus de vue car on n’a pas de donnée au jour 6.
    Les échantillons sont certes petits mais les 6 personnes prenant les 2 médicaments guérissent (dans le sens du test) très rapidement.
    Seulement deux enfants de 10 et 12 ans (sur 14 ou 16 je me souviens plus) qui étaient en plus a symptomatiques au début sont guéris au jour 6.

    Personne ne prétend que cet article est une longue étude avec large échantillon randomisé etc. C’est une étude très rapide, publié à un moment où le temps manque, qui semble indiquer une efficacité de ce traitement, et justifie donc son utilisation pour des questions éthiques.

    Le papier ne cache pas que 6 patients ont été sorti et est transparent sur les données journalières des patients.

    • KeepCoolAndThink // 08.04.2020 à 14h54

      « Il est pertinent de sortir les 4 personnes car pour comparer il faut que les différentes populations soient le plus proche possible au départ »

      C’est exactement la raison pour laquelle il faut exclure aussi les asymptomatiques du groupe contrôle! Sur les asymptomatiques, on ne sait rien de la date de « départ » et pourtant c’est parmi ces 4 patients asymptomatiques que sont présents les 2 « guéris » du groupe contrôle. Ca empêche toute interprétation possible des résultats du groupe contrôle.

      Enfin, bref.. si avec la tonne de preuves de l’article, vous arrivez encore à retomber sur vos pattes pour défendre cette étude merdique, on ne peut plus rien pour vous

  • Mirandole // 08.04.2020 à 10h59

    Monsieur Berryuer ferait mieux de faire de la finance : il verrait que les pricing des banquiers sont tout à fait critiquables.

    Didier Raoult a expliqué dans son entretien sur Radio Classique (dispo sur youtube) du 1er avril 2020 qu’il faisait de la médecine, pas des tableaux excel. Il a dit qu’il ne faisait pas « de la recherche en méthodologie ». Chacun son métier.

    Mais si Berruyer est atteint du Covid19, j’espère qu’il n »aura pas le culot de demander le protocole de soin HCQ+Azithromycine.

    • KeepCoolAndThink // 08.04.2020 à 15h01

      Non, mais c’est clair que c’est plus facile de baser son avis sur un slogan aussi débile et démago que « je fais de la médecine, pas des tableaux excel » que sur une étude scientifique solide qui serait reconnue par le monde médical

  • Mirandole // 08.04.2020 à 11h01

    Vous feriez mieux de comparer la mortalité à Marseille par rapport aux autres villes de France. Tout simplement.

  • Antony // 08.04.2020 à 11h11

    Comptez-vous faire un commentaire sur le test mené par l’équipe de l’hôpital St Louis ?

    Ils ont testé les médicaments sur 11 patients dont 10 dans un état grave, et en concluent que le traitement de Raoult (qui est de donner le traitement dès le début) ne marche pas.

    Ou pensez-vous vous que ce médecin de l’hopital St Louis fait du travail de haute qualité ?

    • françois marquet // 08.04.2020 à 20h03

      A l’état grave, c’est trop tard pour les antiviraux. C’est oxygène, antibiotiques et si ça s’aggrave morphine et midazolam.

    • DamS // 08.04.2020 à 21h57

      Ils ont procédé ainsi alors que, Raoult lui-même dit que cela ne marche qu’au début ; vouliez-vous dire que leur état s’est aggravé N?!
      J’ai 8 personnes (sans contact direct depuis un an) atteintes du CoronVirus ; est ce que je leurs distribuer les stats d’Olivier ?!
      PS : Olivier votre obstination à démolir Raoult et son équipe me sidère alors que, il y aurait pléthore à raconter sur ce qui se dit ouvertement dans les webinars actuels sur les rémunération des dirigeants ; donc plus près de votre vrai métier !
      Votre page qui se couvre majoritairement de posts anti Raoult : répéter à longueur de journée ce que l’on croit une vérité, c’est un manque de bon sens voire, du fanatisme.
      La forme fait que j’en viens à douter sur le reste de votre blog dont j’admirais tant le contenu et le diffusais.
      Et là les pouces disparus ; est ce la crainte devoir peut-être dire « je me suis trompé face à tant de gens » qui l’emporterait sur la certitude d’avoir raison. Si vous avez raison, que craignez-vous !?
      Bien à vous.
      PPS : le protocole chinois utilisé dans de nombreux pays, vous connaissez ?
      Il est dans ce guide médical contre le Covid ; à télécharger dans plusieurs langues :
      https://covid-19.alibabacloud.com/
      Alibaba Cloud propriétée de Jack Ma partage des infos agglomérées d’expériences anti Covid19 dont celle Chinoise.

  • Anfer // 08.04.2020 à 11h14

    Merci pour ce travail très fouillé.

    À ceux qui pensent que pour des raisons éthiques, il ne faut pas avoir de groupe contrôle, ou de groupe placebo :

    – Tant que le traitement n’est pas démontré comme efficace, voir qu’il est potentiellement plus dangereux que l’absence de traitement, vous ne dérogé à aucune règle éthique.

    – L’effet placebo, ou contextuel, est largement sous estimé par la plupart des gens, si ça n’était pas Le cas, l’homéopathie aurait disparu depuis longtemps. Ne pas le prendre en compte est une grave erreur.

    – La médecine est une science, et la seule manière de faire de ma science, c’est la méthode scientifique, expérimentation pouvant être répliqué en variant les paramètres un par un pour tester différentes hypothèses, l’effet placebo est un paramètre

    Si vous n’avez pas intégré cela, vous ne faite pas de la science.

    Je suis sidéré que de nos jours, il y ai encore des études aussi mauvaise qui puissent être mise en avant, nous sommes la risée du monde scientifique.

    Et encore plus atterré de voir les carences scientifiques de gens supposément instruits, voir étant membre du corps médical.

    La charlatanerie à encore de beaux jours devant elle…

  • joueurdecafe // 08.04.2020 à 11h23

    Je ne suis pas ni médecin ni scientifique ni analyste. Donc ce que je pense du sujet ne vaut rien sinon que j’ai le droit d’en avoir un tout de même d’avis. C’est un peu comme si je prenais place dans un wagon de montagnes russes. Il faut du temps pour assimiler les informations, déformations,vérités, contrevérités  » . Caramba, réagir à chaud n’est jamais bon. Et voici mon avis sur le coronavirus : je n’en sais rien , je suis comme tout le monde, manipulable et ce n’est pas vrai parce que je veux que çà le soit. Je devrais pouvoir faire confiance aux spécialistes et c’est la que çà se corse.

    A peine ouvert la presse du jour , multiples et variées( je ne liste pas ,çà va de droite à gauche en passant par le haut et le bas) je tombe sur ceci dans Marianne :
    https://www.marianne.net/societe/mise-en-examen-dans-l-affaire-du-mediator-mais-nommee-au-comite-d-ethique-de-l-academie-de
    Nous voila bien, un comité d’éthique qui ne serait pas éthique.
    Plus je prend d’infos , plus je me noie dans les infos.
    B… de M……nous n’avons plus confiance dans nos politiques , ni dans certains scientifiques ni dans les hauts fonctionnaires à hautes responsabilités. Leur probités est trop souvent mise en défaut.
    Retour à la case départ : dois-je ou ne dois-je pas faire confiance ?
    A qui la faute? A force de copinage ,nos élites se sont perdues sur la route , en oubliant qu’elles sont venues au monde nues et repartirons dans la même tenue.Et elles nous ont perdues également.

    C’est un truc de dingue , il vaut mieux couper la TV , le Web et prendre un bon bouquin.

  • Dubreuil // 08.04.2020 à 11h31

    Ca fait beaucoup d articles à charge qui omettent le débat principal. Indépendamment du débat sur l efficacité de l hydroxychloroquine et sur les méthodes de Didier Raoult, faut il attendre les résultats des essais cliniques pour autoriser les medecins de ville à administrer la molécule ?

    Dan le lazio en itale, en Espagne, c’est le cas. Pourquoi la France a t elle fait le choix, comme lors de la grippe A, d exclure les medecins de ville de sa réponse à l épidémie ?
    Pourquoi soutenir a ce point un modèle hospitalo centré ?

    Pourquoi cette derive productiviste ?

    • Anfer // 08.04.2020 à 12h25

      « faut il attendre les résultats des essais cliniques pour autoriser les medecins de ville à administrer la molécule ? »

      Oui, sinon autant autoriser à nouveau la saignée ou la purge.

      Un médecin seul n’a pas les moyens aujourd’hui de mener une étude scientifiquement valable (les contres exemples qui datent de 200 ans n’ont aucune valeur, justement parsque c’était il y a 200 ans), en prétendant le contraire vous ouvrez la porte à la charlatanerie.
      C’est à cause de ce genre d’idée du « médecin sur le terrain qui connaît mieux ses patients que les gens de labo » qu’on a encore des « homéopathes » qui viennent pérorer à la télévision leurs absurdités.

      Refuser des protocoles de tests rigoureux et éprouvés est toujours une erreur, et en temps de crise sanitaire encore plus qu’en temps normal.

      Après que les laboratoires soient sous contrôle publique, et les entreprises pharmaceutiques toutes nationalisés, c’est un autre débat qui n’a rien à voir avec la méthode scientifique.

      • Ovuef2r // 08.04.2020 à 14h01

        Pour autant que je sache, purge et saignée sont toujours autorisées et même pratiquées.
        Refuser aux médecins de prescrire ce qui leur semble indiqué, en leur âme et conscience, et selon leurs connaissances (qu’ils ont obligation de tenir à jour), est une première.
        On se demande alors pourquoi conserver un Ordre des Médecins si le gouvernement édicte désormais les protocoles ou les conduites à tenir ?
        C’est le premier pas qui compte dit on..
        Notre pays connaît une dérive autoritaire qui semble ne rien augurer de bon. À mon très humble avis.

  • Freddo // 08.04.2020 à 12h09

    Un travail magistral ! Merci Olivier pour cette analyse remarquable !

  • fpjac // 08.04.2020 à 12h10

    Olivier Berruyer a créé un blog qui offre des analyses certes décalées et iconoclastes mais qui m’ont toujours paru intéressantes. Il vient malheureusement de se décrédibiliser avec un article à charge interminable, attaques ad personam, diffamation alors que ce n’est clairement pas le problème, et en plus il démontre sa méconnaissance du fonctionnement du monde scientifique et son incapacité à interpréter correctement la littérature, prenant les réserves d’usage pour des aveux d’inefficacité.. Il est très décevant, et maintenant cela remet complètement en cause sa prose sur les autres sujets dont on avait cru naivement qu’il les maitrisait.
    Dommage
    Mais pour quoi êtes vous remonté comme ça ?

    • Armiansk // 08.04.2020 à 12h49

      Vous pourriez illustrer vos propos avec des éléments de cet article ?
      «attaques ad personam»
      «diffamation»
      «méconnaissance du fonctionnement du monde scientifique»
      «incapacité à interpréter correctement la littérature» (surtout celui-ci)

      • lon // 08.04.2020 à 16h18

        Quand on accuse une personne de  » mentir pour promouvoir son traitement et faire oublier le reste  » j’appelle ça de la diffamation .
        « Promouvoir la chloroquine » passe encore, ,mais « faire oublier le reste » est une accusation très grave reprise en choeur par tous les anti Raoult patentés du monde médical et de ce blog , jusqu’au motif de mise en danger de la vie d’autrui en illusionnant le bon peuple avec  » un traitement miracle  »
        Raoult se fait descendre pour des légèretés avec la  » méthode scientifique » , mais au moins il ne tombe pas au niveau de malhonnêteté et de prétention de Berruyer

        Berruyer peut bien censurer à tour de bras , il ne se rend pas compte que la majorité des articles qu’il affiche ici dans tous les domaines est d’un niveau médiocre, ce sont les réactions des lecteurs la partie la plus intéressante

    • Theophilus // 08.04.2020 à 16h19

      « Mais pour quoi êtes vous remonté comme ça ? » Plutôt pour qui?

  • Neverness // 08.04.2020 à 12h13

    Merci pour ce travail fouillé, mais j’aimerai le mettre en balance avec le travail suivant, que l’on peut lire sur LeMedia, https://www.lemediatv.fr/articles/enquetes/chloroquine-la-molecule-qui-ma-rendu-fou-lagent-provocateur-1-9cOL7HrnQOuHQwrNKtaNYQ
    Article qui sera développé..
    Pourrait-on prendre de la hauteur ?

  • Dubreuil // 08.04.2020 à 12h20

    Et est ce qu’on pourrait avoir un commentaire et une étude de la méthodologie de cette étude portant sur 4500 médecins dans le monde https://app.sermo.com/covid19-barometer/
    avec 38% des 1160 médecins qui ont prescrit de l’hydroxychloroquine qui la trouvent très ou extrèmement efficace.

    • Les-crises // 08.04.2020 à 14h44

      C’est à choix multiples, et donc 62 % des médecins ne la trouvent pas efficace. Et puis comme ils n’ont pas de groupes témoins, il ne peuvent savoir, et n’auraient donc jamais du répondre à ceci.

      Du danger des sondages.

      • bluetonga // 08.04.2020 à 18h54

        Allez je jette encore mes deux cents, pour la dernière fois. Dans le tableau évoqué par Dubreuil, on a six possibilités de réponse, classique nombre pair pour obliger de choisir son camp : ça marche ou ça ne marche pas. Les 38% correspondent aux rubriques 5 et 6 cumulées : very effective : 27%, plus extremely effective : 11 %. Mais il y a aussi une rubrique 4, verte comme l’ensemble des évalutions positives, qui correspond de toute évidence à « effective » : 29%. Si on cumule les trois, on obtient de la part des prescripteurs un taux d’évaluation positive de l’efficacité de 67%. Les deux tiers. Et 0 réponse à la rubrique 1, not at all effective. Pas si mal pour un traitement douteux.
        Quant à leur groupe témoin. Peut-être ceux qui n’ont rien pris, ou qui ont pris autre chose? Oui, oui, je sais, pas de bras (constitué d’un groupe placebo randomisé en double aveugle), pas de chocolat.

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