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7.mai.20197.5.2019
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[RussEurope-en-Exil] À nouveau sur Bir Hakeim, par Jacques Sapir

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François Broche, l’auteur d’un nouveau et remarquable livre sur la bataille de Bir Hakeim[1], est le fils d’un officier qui avait rejoint la France Libre, le lieutenant-colonel Broche, qui a levé le Bataillon du Pacifique, et qui est mort dans ces combats. Le livre qu’il a écrit, après de nombreux autres, est une histoire à hauteur d’hommes (et de femmes[2]) de ces 16 jours de combats acharnés. Pour ce faire, l’auteur a collationné et recueilli depuis maintenant près de 50 ans de très nombreux témoignages, du général au simple soldat. C’est ce qui fait l’intérêt particulier de l’ouvrage, très riche, fort documenté, appuyé sur de très nombreuses notes, qui place le lecteur au cœur de la bataille.

Théâtre des opérations

La 1ère BFL à Bir Hakeim

François Broche rappelle, dans la première partie de l’ouvrage, la constitution de la 1ère Brigade Française Libre, c’est improbable mélange de tout ce qui faisait alors la France.

Ordre de bataille de la 1ère BFL à Bir Hakeim

Forces hors groupements :

  • 1errégiment d’artillerie : commandant Jean-Claude Laurent-Champrosay
  • 1erbataillon de fusiliers-marins (DCA) : capitaine de corvette Amyot d’Inville, chargé de la Défense Contre Avions (canons Bofors de 40-mm), renforcé de la troop D de la 43e batterie du 11th City of London Yeomanry Regt RA (en) (TA), commandée par le Lt Beachman 7 ;
  • 22ecompagnie nord-africaine : capitaine Lequesne, constituée principalement d’Algériens, de Tunisiens et de Marocains.
  • 1recompagnie anti-chars : capitaine Jacquin
  • 1recompagnie de sapeurs-mineurs : capitaine Desmaison.
  • 1re Cie Transmissions : capitaine Renard.
  • 101e Cie auto : capitaine Dulau.
  • 1eratelier lourd de réparations auto : capitaine Bell.
  • Exploitation no1 : capitaine de Guillebon.
  • groupe sanitaire divisionnaire no1 : médecin-cdt Vignes et Ambulance Chirurgicale Légère : médecin-cap. Guillon avec hôpital de campagne Hadfield-Spears : médecin-cdt Fruchaud
  • intendance : intendant Bouton
  • 22emission britannique de liaison

Il raconte aussi quels furent les premiers engagements de cette unité auprès de la VIIIème armée britannique, et l’attribution à la 1ère BFL de sa mission à Bir Hakeim. Bir Hakeim, c’est un point dans un désert de caillou. Le premier enseignement réside dans le préparation : Koenig impose d’immenses efforts de terrassement. Les 3700 hommes de la 1ère Brigade Française Libre s’enterrent et enterrent leurs matériels. Ce sera la première clé de sa résistance, et de sa résilience, ultérieure. Les officiers allemands furent stupéfaits par l’ampleur des travaux entrepris et ils virent, à juste raison, l’une des explications de la capacité des troupes françaises à résister aux bombardements de l’artillerie et de l’aviation. Il y a aussi, et il faut le noter, les champs de mines établis pas le Génie. Ils constitueront la deuxième clé.

Bir Hakeim est donc une île dans un océan de sable. De cette île, Koenig lance des « corsaires », ces groupes mobiles, ces « colonnes Campbell », qui vont par dunes et dans la pierraille recueillir du renseignement et harceler l’adversaire. On s’observe, on se tâte, d’escarmouches en escarmouches qui aguerrissent les hommes et maintiennent un moral élevé. C’est l’attente.

Bataille de GAZALA

Bir Hakeim dans la bataille de Gazala

Celle-ci ne durera pas. Rommel tente un coup audacieux. Bir Hakeim est situé à l’extrémité sud d’une ligne de fortifications et de positions solides tenues par les troupes du Commonwealth. Plutôt que d’attaquer vers la côte ou au centre, il va contourner cette ligne puis remonter vers le nord et arriver ainsi sur les arrières des troupes alliées. C’est la bataille de Gazala, aujourd’hui célèbre et décrite comme un cas d’école par les historiens militaires. Dans la nuit du 25 au 26 mai, Rommel conduit les 15ème et 21ème Panzer, appuyée par la 90ème légère dans un mouvement tournant et confie à la division blindée italienne Ariete le soin de prendre Bir Hakeim.

L’ennemi est là : il va faire des Français des héros. Au total, ce sont 37 000 soldats de l’Axe, soit 10 contre 1, et 350 chars, sur les 560 dont Rommel disposent, qui attaqueront sans cesse Bir Hakeim. François Broche décrit les combats au niveau du trou d’homme, de la batterie de canons, ces combats qui font la bataille, et comment cette dernière s’inscrit dans un affrontement plus vaste encore, celui de Gazala.

Bataille, pendant un temps, qui fut indécise. Rommel frôle le désastre ; il est isolé, sa logistique en pièces. Mais, les forces du Commonwealth contre-attaquent par petits paquets, faute grave dans la guerre moderne. Rommel, qui dispose aussi d’un excellent instrument aérien, les écrase un par un. Il y a, il convient de le rappeler, plus de bombardiers allemands déployés pour la bataille de Gazala qu’il n’y en aura à Stalingrad. C’est donc l’enfer qui se déchaîne sur les hommes de la 1ère BFL, entre tirs d’artillerie et bombardements réguliers de l’aviation allemande. François Broche décrit cela ; il parle aussi de la soif qui tourmente les combattants, de la poussière qui partout s’insinue, de la lassitude qui parfois s’installe. Mais, il parle aussi du courage magnifique des hommes soumis à ce déluge d’acier, de leur détermination inébranlable à résister, à ne pas subir.

Bir Hakeim et le « mythe » Rommel.

Bir Hakeim s’inscrit et se comprend dans le contexte de la bataille de Gazala, on l’a dit. Cette bataille a été importante dans la mythification de Rommel[3], un processus commencé par le pouvoir Nazi mais continué après-guerre par les autorités de l’Allemagne fédérale, et ce en dépit de l’implication de Rommel dans plusieurs crimes de guerre en 1940[4]. La bataille de Gazala constitue en un sens le sommet de son « art » militaire. Il sera d’ailleurs fait Feldmarschall le 22 juin, quand Tobruk tombera à la suite de cette bataille. Pourtant, il faut ici revenir sur un problème souvent abordé. Le comportement de Rommel en 1941 et 1942 porte en effet les signes de la pathologie générale qui infecte toute la réflexion stratégique allemande : la dissolution de la stratégie dans la tactique[5]. Lors des combats de « Crusader » (en novembre 1941), son attaque vers l’Égypte (le « Raid ») aurait pu se terminer en un véritable désastre, et l’Afrika Korps n’a dû son salut qu’à la lenteur britannique et à une tempête de sable. Le 27 novembre 1941, Rommel aurait bien pu perdre la totalité de la 15e Panzer à Bir el Chleta, et avec elle toute l’Afrika Korps[6]. Que penser d’un général qui met son armée en si grand péril qu’il n’est sauvé que par un accident météo et la lenteur de ses adversaires…

L’attaque de juin 1942 (Gazala) est tactiquement brillante et elle aboutit à un succès d’ampleur opérationnel. Les forces britanniques doivent quitter la Lybie et se réfugier en Egypte. Mais elle n’est possible que par l’attribution à l’AK des moyens qui auraient été nécessaires à la prise de Malte. Ici encore, on a un pari, qui aboutit à une suite de brillants succès tactiques mais laisse l’AK épuisée sur un théâtre d’opérations immense, et avec une logistique fragilisée. Dès le 29 mai 1942 (la bataille a commencé le 26), l’AK est à court d’essence et de munitions. Ici encore, la chance joue pour Rommel, qui trouve un passage non couvert par le feu de l’artillerie britannique, pour apporter le carburant et les munitions nécessaires sans avoir à passer par le sud, ou Bir Hakeim empêche le passage des convois de ravitaillement.

Le bilan de la bataille

Les combattants de la 1ère BFL résistent. On leur demandait de tenir 4 jours ; ils tiendront 16 jours. Encerclés, ils manquent d’eau. Des convois terrestres de ravitaillement, lancés à grand risque, brisent l’encerclement et apportent l’eau et les munitions nécessaires à la poursuite du combat tandis qu’ils permettent aussi d’évacuer les blessés et les prisonniers. Seize jours donc de combats acharnés, de combats meurtriers. La division Ariete se casse les dents sur les défenses. A partir du 2 juin, ce seront la 90ème légère (allemande) et la division Trieste (italienne). Ces forces seront rejointes à partir du 6 juin par la 15ème Panzer.

L’acharnement de Rommel à prendre Bir Hakeim a un nom : logistique. S’il veut que l’Afrika Korps, qui a mis entre-temps en déroute les forces de la VIIIème armée puisse continuer à se battre, et poursuivre l’ennemi, il faut que du carburant et des munitions puissent arriver sans peine. Et, pour cela, il ne peut laisser derrière lui l’abcès de Bir Hakeim, d’où peuvent partir à chaque instant des colonnes qui détruiraient le précieux ravitaillement.

Dans cette sanglant bataille, les forces de l’Axe perdront 3300 tués, blessés et disparus, auront 272 prisonniers, et verront 51 chars détruits. Les pertes de la 1ère BFL sont relativement faibles jusqu’aux derniers jours, où elles commencent à monter. C’est surtout quand survient l’ordre d’évacuation, et que les troupes de Koenig vont briser l’encerclement, que les pertes les plus importantes surviendront (41 tués en une nuit alors qu’il n’y en avait eu que 99 pour les 16 jours précédant). Le livre de François Broche raconte fort bien ces moments tragiques. Les Français auront 140 tués et 229 blessés (soit un rapport de 1 à 9 par rapport aux forces de l’Axe), mais surtout elles auront 814 prisonniers. Qu’importe : le gros de la 1ère BFL réussit à rejoindre les lignes britanniques. Cette sortie est elle aussi un exploit, fort bien rendu dans l’ouvrage de François Broche.

Que reste-t-il de Bir Hakeim ?

La bataille de Bir Hakeim mérite donc sa place, que ce soit du point de vue de l’histoire militaire ou de celui de la symbolique. Si Bir Hakeim était tombé dans les premiers jours de juin, les forces du Commonwealth n’auraient certainement pas pu quitter le champ de bataille de Gazala comme elles le firent. La défaite aurait pu tourner au désastre total. De ce point de vue, il n’est pas faux de dire que la 1ère BFL a puissamment contribué, par sa résistance acharnée, à freiner l’Afrika Korps, permettant aux forces de la VIIIème armée de se rétablir à El Alamein. En un sens, elle a aussi contribué à l’épuisement logistique des forces de l’Axe. Cet épuisement, sensible lors des combats de Marsa-Matruth, conduira au coup d’arrêt lors de la 1ère bataille d’El Alamein.

Symboliquement, le retentissement de la bataille fut énorme. Il contribua grandement à asseoir la légitimité de la France Libre et du Général de Gaulle auprès des Alliés. La résistance acharnée des troupes françaises fit aussi forte impression tant sur les Allemands que sur les Italiens. André Malraux eut après la guerre ces mots : « Nous ne tenons pas Bir Hakeim pour Austerlitz. Mais, comme le premier combat de Jeanne d’Arc à Orléans, Bir Hakeim a été la preuve que la France n’était pas morte »

[1] Broche F., (2019), La Cathédrale des sables – Bir Hakeim 26 mai-11 juin 1942, Paris, Belin, 431 p., 25 euros.

[2] Voir Travers S., (2001), Tant que dure le jour, Paris, Plon.

[3] LormierD., (2003), Rommel, la fin d’un mythe : biographie, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », 2003,

[4] Scheck R., (2007), Une saison noire – Les massacres de tirailleurs sénégalais – mai-juin 1940, Paris, Taillandier, p. 41, 46 et pp. 75-77.

[5] Geyer M., (1986), German Strategy in the Age of Machine Warfare, 1914-1945, in P.Paret (ed.) Makers of Modern Strategy, Princeton University Press, Princeton, N.J.,

[6] Brig.Gen. H.B.C.Watkins, (1978), « Only Movement Brings Victory – The Achievements of German Armour », in D. Crow (ed.), Armoured Fighting Vehicles of Germany -World War II, Barrie & Jenkins, Londres.

Commentaire recommandé

Bèbert le Fou // 07.05.2019 à 08h55

Quand on voit maintenant les efforts déployés par nos dirigeants politique pour effacer la France, la noyer dans la pétaudière européenne, bref la faire disparaître, on se dit que c’est autant de gifles assénées à ces soldats héroïques et à tous ceux qui ont construit le pays.

19 réactions et commentaires

  • LBSSO // 07.05.2019 à 07h16

    Des larmes de joie !

    « Faute de savoir que les Français essaient de se dégager, tout le monde évidemment, s’attend à ce que leur résistance soit submergée d’un moment à l’autre.Mais voici que, dans la soirée , Brooke (*) m’envoie dire :  » Le général Koenig et une grande partie de ses troupes sont parvenus à El Gobi hors de l’atteinte de l’ennemi ».Je remercie le messager, le congédie,ferme la porte.Je suis seul.Oh ! cœur battant d’émotion,sanglots d’orgueil, larmes de joie !  »
    (Général De Gaulle, Mémoires de guerre, T1 L’appel)
    (*) premier conseiller militaire de W Churchill.

    Cette bataille en 1942 de Bir Hakeim eût une importance poltique considérable pour la reconnaissance des Forces Française Libres :
    « Nous étions très peu nombreux ,jusqu’en 42 (…)  »
    (Romain Gary,Ode à l’homme qui fut la France)

    En creux , dans ce texte de J Sapir, faut-il y voir des enseignements, « un appel » ?

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  • Theophilus // 07.05.2019 à 08h06

    Les anglais reconnaissaient combien ils devaient aux hommes de Koenig. Mais il ne faut pas oublier que Rommel devait beaucoup de son succès aux interceptions radio et aux fuites des plans des Britanniques par le consulat Américain en Egypte, tenu au courant chaque jour par le haut commandement Britanniques. Tous leurs projets arrivaient sur le bureau de Rommel le lendemain matin. Après que la compagnie allemande d’interception radio a été capturé pendant les combats féroces qui se déroulaient et la fuite Américaine été découverte, Rommel avait beaucoup moins de succès. Il s’est trompé à Bir Hakeim en partie parce qu’il ne savait pas que les Français libres avaient leurs propres méthodes de construire des positions de défense, les ‘immenses efforts de terrassements dont J.S. parle. Ceux-ci étaient le fruit des expériences de de Gaulle, Leclerc et autres F.L. en France en ‘40. La plupart des anglais de la 8ème Armée n’avaient pas eu cette « chance ».

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  • Bèbert le Fou // 07.05.2019 à 08h55

    Quand on voit maintenant les efforts déployés par nos dirigeants politique pour effacer la France, la noyer dans la pétaudière européenne, bref la faire disparaître, on se dit que c’est autant de gifles assénées à ces soldats héroïques et à tous ceux qui ont construit le pays.

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    • alain maronani // 07.05.2019 à 15h15

      Tout le monde sait qu’entre 40 et 45 il n’y avait que de magnifiques résistants, des patriotes…

        +3

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      • Alfred // 07.05.2019 à 15h58

        Vous n’avez vraiment pas l’air d’aimer beaucoup la France (j’allais dire votre pays mais ce n’est visiblement plus le cas). D’où vous vient ce besoin de cracher du venin à tout bout de champ? (Vous êtes tout à fait dans l’air du temps ceci dit). Seulement voila: Nous vivons une époque où l’on a pas commémoré le centenaire d’Austerlitz, ni la mort de Napoléon et ou on a sabré les commémorations de la Grande Guerre (à la différence des Anglais qui savent se souvenir), pas l’inverse; Nous ne sommes pas chez les yankee avec chacun un drapeau devant son garage le 4 juillet ni en Turquie en plein délire Néo-ottoman; personne ne ressasse le passé et pourtant vous tenez la posture éculée de ceux qui décrivent la France en coquelet sur son tas de fumier. Pourquoi ne pas simplement respecter le passé sans en faire trop dans un sens … comme dans l’autre?

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        • alain maronani // 07.05.2019 à 16h16

          Mon père a passé 2 années en Allemagne avec un pyjama rayé…ma mère faisait des faux papiers pour les réseaux communistes avec Frachon, l’une de ses tantes a passé 2 années à Buchenwald…pour faits de résistance..2 frères de ma grand-mère paternelle on été tué en 1917..

          Lächez-moi avec vos appels patriotes…l’histoire de la France entre 40 et 45 est une période grise un peu comme Mitterrand et sa francisque…

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          • Alfred // 07.05.2019 à 16h29

            C’est très bien. Je peux vous parler de mes deux grands pères, l’un glorieux l’autre moins. Tout le monde sait ce que vous ressassez. Simplement depuis que vous êtes apparu (en colère) c’est le perpétuel éteignoir. Vous n’avez pas envie d’un sursaut de votre pays? Comment espérez vous le futur? (Votre futur est distinct de celui de la France sans doute et cela est peut être une raison).

              +12

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        • LBSSO // 07.05.2019 à 20h05

          @Alfred et @ alain mororani

          François Broche a écrit un livre intitulé « Vél’ d’Hiv, 16 juillet 1942 : où était la France ? »
          Il ne nie pas la participation de certains français (Cf commentaire ironique de @ alain mororani : « que de magnifiques résistants ») à cette période effroyable..Mais l’auteur conteste la responsabilité de « la France » (cf commentaire de @Alfred), étant donné le caractère illégitime du régime de Vichy.Pour un gaulliste la France était à Londres.L’un de vous évoque les Français, l’autre la France.Tous les deux,le faîtes avec justesse.Mais vous ne parlez pas exactement de la même chose.

          Vieux débat…

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          • alain maronani // 07.05.2019 à 23h10

            Pas vraiment en fait…alors que les alliés ont déjà débarqué, que la capitulation de la poche de Falaise est loin,etc..Petain et son gouvernement arrivent à mettre 1 million de personnes dans la rue pour soutenir le régime…ici par exemple (Nancy 10 Juin 1944..). Le maréchalisme à l’oeuvre..

            https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2001-2-page-143.htm#

            Ma mère, résistante et communiste disait souvent..les résistants se sont multipliés après Septembre 1944…. Si j’étais cruel on pourrait parler de Sartre et de Beauvoir, du silence des psychanalystes quand les médecins juifs et psychiatres ont perdu leur droit de pratiquer..Lacan en tête, de Margerite Duras responsable de la censure éditoriale (elle avait l’autorité d’accorder du papier pour la publication des livres…), oublions les artistes, cinéastes, tel Cocteau, Picasso qui continue à barbouiller..de l’art dégénéré…dixit Goebbels sans oublier les industriels français…

            La majorité est restée inactive, passive, préoccupée à trouver des rutabagas, n’importe quoi à manger et à boire…Est-ce critiquable ? On peut le comprendre..mais le mythe de la France résistant massivement et héroïquement à l’occupatron est cela..un mythe… Des héros dans cette foule ? Oui. Des hommes et femmes qui ont sacrifiés leurs vies ? Oui.

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            • Fritz // 08.05.2019 à 18h44

              « le mythe de la France résistant massivement et héroïquement à l’occupatron (sic) »
              Oui : c’est un mythe fabriqué de toutes pièces par les intellos des années 1980 pour discréditer les gaullistes, les communistes et les patriotes en général. Auparavant, personne ne prétendait qu’une France unanime avait résisté à l’envahisseur.

              Ce mythe d’intello a permis d’échafauder l’histoire imaginaire d’un Vichy en soi, sans l’occupation, sans les Allemands. D’ailleurs, le politiquement correct dit toujours « les Nazis », jamais « les Allemands », comme si tous les officiers et soldats de la Wehrmacht étaient membres du NSDAP, et comme si les Nazis étaient des extra-terrestres. Tout pour ménager l’Allemagne de Kohl et de Merkel.

              A part ça, « alain maronani », cous commencez à nous gonfler sérieusement.

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          • Oulisse // 09.05.2019 à 07h28

            Vieux débat, oui, mais important. L’illégitimité de Vichy est un mythe. On peut aimer la France avec courage, sans se mentir. C’est justement un drôle d’amour, assez vulnérable, quand on se ment trop.

              +1

            Alerter
  • Michel Le Rouméliote // 07.05.2019 à 10h05

    Très bel hommage à la France Libre, la vraie France. Tout le contraire de la soumission vichyste à « l’Europe nouvelle » qui triomphe de nos jours avec « En marche ».
    Un détail : on écrit « Libye » et non « Lybie », mais bien « Syrie », pour cause de transcription de l’arabe.

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  • alain maronani // 07.05.2019 à 14h53

    On ne va pas discuter le courage immense de tous ces gens, avec de nombreux immigrés et apatrides qui ont été l’honneur de la France à cette époque sans oublier en même-temps l’immense collaboration de l’administration française, voir les cas de Papon et de Bousquet, de la police, d’une partie de l’armée….
    Je reviendrais sur la notion de crimes de guerre imputés à Rommel…qu’il met en exergue. Les Sénégalais exécutés autour de Lyon les 19 et 20 juin 40 (ainsi que des artilleurs du 405e RADCA) l’ont été par des hommes du régiment Grossdeutschland et de la division SS Totenkopf…pas sous ses ordres, Rommel lui était à Cherbourg..Rommel a toujours refusé d’exécuter les membres des commandos, Rommel était-il nazi ? Oui comme Ernst Jünger choisi par Mitterrand et Kohl pour ce discours sur l’amitié franco-allemande…
    Massacres ?..La guerre est une sale histoire de toute façon…Quelques exemples…Le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye est effectuée par des troupes françaises, les exécutions sans jugement par Leclerc des prisonniers de guerre de la division Charlemagne..les 100.000 exécutions par le NKVD (en Pologne, en Lituanie, Estonie, Belarus) au début de l’opération Barbarossa, les 22.000 officers polonais exécutés par le NKVD a Katyn, les viols systémiques des femmes allemandes, etc…Rommel est le seul officier allemand de cette période qui a un musée..Sapir pense t-il que si l’homme était un criminel de guerre ce musée pourrait exister en Allemagne ?
    Non Monsieur Sapir cette période n’est pas noire ou blanche elle est grise…

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    • Oulisse // 09.05.2019 à 07h35

      Bon, ce n’est pas parce qu’il a un musée qu’il n’a pas été nazi. On peut admirer certaines qualités humaines chez Rommel et le juger pour d’autres actes. Tous les nazis condamnables ? Peut-être. Je crois que bien peu connaisse l’histoire sociale des nazis. Je me demande pourquoi ?!

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  • alain maronani // 07.05.2019 à 16h03

    https://www.wikiwand.com/fr/Pol_Thibaux

    Ce texte n’est pas de Sapir…On aurait pu mentionner le rôle de Pol Thibaux, compagnon de la Libération, le père de l’un de mes amis..

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  • LBSSO // 07.05.2019 à 20h34

    Après vous Madame.

    Je me permets d’attirer l’ attention sur la note (2) du texte :
    « Le livre que François Broche a écrit, après de nombreux autres, est une histoire à hauteur d’hommes (et de femmes [2] )  » souligne J Sapir.

    Note [2] voir Travers S., (2001), Tant que dure le jour, Paris, Plon.

    « Travers S. » : Susan Travers a conduit le véhicule Ford en tête de la colonne d’évacuation ; à bord , le général Koenig en personne.

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  • clauzip 12 // 09.05.2019 à 11h48

    En ayant eu connaissance que superficiellement je perçois l’importance de cette bataille maintenant.
    Peufriant des tactiques mises en œuvre je me rend compte de l’ importance de Bir Hakeim au plan stratégique et politique.
    Je perçois également que d’une manière ou d’une autre nous avons été dans les bras US et que nous y sommes revenus.
    Il ne s’agit d’en sortir pour en sortir mais de construire une stratégie nationale avec des alliés et non de suivre des directives dont l’intérêt national est soit inexistant soit réduit.
    L’enseignement de l’histoire en France se fait très peu à partir de la recherche.
    Un roman national officiel a été dicté et tout le monde ou presque s’y réfère sans chercher ailleurs.
    Les français ,avec le peu d’importance donnée à l’histoire dans l’éducation ne connaissent pas les conséquences sur leur vie présente .
    Quand l’histoire est méconnue,il ne peut y avoir un avenir serein,cela ,tant pour l’individu que pour le pays.

      +2

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  • mikatypa // 09.05.2019 à 22h15

    Belle initiative que ce livre. Mon père était à Bir Hakeim avec le capitaine Gravier..il posait les champs de mines et déminait. Il a pu faire la sortie heroique au volant d’un camion sous les tirs de mitrailleuses…puis a continué avec la 2DB jusqu’à Strasbourg. Libanais, il s’était engagé en 1941 lorsqu’il a vu aux actualités au cinema, le défilé des nazis sur les Champs Elysées..bravo papa !

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  • Gug // 12.05.2019 à 20h32

    Qui le sait encore?
    Pourquoi faut-il encore célébrer ce 6 juin dont nous étions absent alors que nous composions 50% des effectifs du débarquement de Provence dont on ne parle jamais?
    Pourquoi ne parle t-on jamais de la désertion des britanniques pendant la campagne de France rendant impossible la manœuvre de Weygand?
    De Gaulle détestait l’Empire anglo-saxon et on le comprend!

      +1

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